Le clans des mouettes
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Le clans des mouettes

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 Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca

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yanis la chouette




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MessageSujet: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 8:42

HE 1523-0901 s'est donc formée environ 600 millions d'années après le Big Bang. Non seulement, cette étoile est la doyenne de la Voie Lactée, mais il s'agirait certainement d'une des plus vieilles étoiles de l'Univers !
Dans le calendrier républicain, le Canard était le nom attribué au 5e jour du mois de prairial2
Sexualité, reproduction

Il est commun que des groupes de mâles poursuivent des femelles en l'air en les rabattant vers l'eau ou le sols, ou sur l'eau pour s'accoupler avec elles, bien que visiblement non consentantes4,5,6. Lebret en 1961 dénomme ce comportement de copulation forcée par un groupe de mâles en vol « Attempted Rape Flight » (ARF)7 et Cramp & Simmons en 1977 parle de « rapeintent flights »8.
Parade nuptiale
Article général Pour un article plus général, voir Parade nuptiale aviaire.

Le colvert est monogame mais change de partenaire à chaque période de reproduction. Plusieurs mâles courtisent une femelle, certains pouvant même s'accoupler sans effectuer de parade nuptiale, plus ou moins de force3. La parade a lieu sur l'eau durant tout l'hiver, longtemps avant la saison de la reproduction. Les mâles tournent autour3 de la femelle. Ils tendent le cou puis le projettent vers l'arrière. Ils se redressent en gonflant la poitrine et en sifflant, puis ils dressent ensuite leurs rectrices deux ou trois fois, enfin ils placent leur tête vers l'avant au ras de l'eau et se mettent à tourner dans tous les sens.

Généralement, la femelle arrive la première sur le lieu de nidification, et bâtit son nid au sol, dans un endroit caché, près d'un plan d'eau. Il est composé d'herbe, de jonc et de feuilles, et garni de duvet que la cane arrache à son propre plumage. Pendant la période de reproduction, le mâle protège énergiquement sa femelle. Il la quitte ensuite dès l'incubation.

Le Canard colvert (Anas platyrhynchos), ou Canard mallard au Canada, est une espèce d'oiseaux de l'ordre des Ansériformes, de la famille des Anatidés et de la sous-famille des Anatinés. C'est certainement le plus connu et reconnaissable de tous les canards, du fait de l'existence de races de canards domestiques issues de cette espèce.

Morphologie
Colvert en vol

Le Colvert mesure de 50 à 68 centimètres de long pour un poids moyen de 1,2 kilogramme pour le mâle et 1,1 kilogramme pour la femelle et une envergure de 78 centimètres à 1 mètre1.

Les races domestiques sont en général plus lourdes et pondent plus que les individus sauvages.
Plumage
Couple de mallards en vol
Plumage d'un canard colvert femelle
Canard colvert mâle
Caneton
Canard colvert femelle
Couple de canard colvert

Le mâle des populations sauvages est aisément reconnaissable, pendant la période nuptiale (mue deux fois par an), par sa tête d'un vert brillant (d'où son nom). Le reste du plumage est gris-brun à blanc, avec un miroir alaire bleu-violet ; le bec est jaune. Après la période nuptiale, il mue et prend son plumage éclipse (de couleur beige semblable à celui des juvéniles et des femelles) et perd ses rémiges2. Il vit alors dans les roseaux et les hautes herbes. Trois semaines plus tard environ, les mâles reprennent alors leur plumage nuptial, cette période court de juin à août.

La femelle a le bec brun et le plumage plus terne (beige tacheté de brun) et ressemble à celui du Canard noir bien que généralement de teinte plus claire. Le bec du mâle est jaunâtre ou verdâtre, plus ou moins taché de noir, et ses pattes sont rouge-orangé. Mâle, femelle et juvénile disposent d'un miroir iridescent bleu-violet bordé de barres blanches sur les ailes. La tête des canetons est plus orangée avec une calotte, le dos, une barre sur l'œil et la face dorsale des ailes brun foncé, le poitrail blanc. Les races domestiques peuvent être complètement blanches, noires, vertes comme le Cayuga, ou d'apparence assez semblable à la population sauvage comme les Campbells. Les canetons domestiques sont le plus souvent complètement jaunes.

Le Colvert peut vivre jusqu'à 29 ans, mais vit en moyenne 5 ans1.

Comme les autres canards, le Colvert cancane, caquète ou nasille. Le cri de la femelle est bruyant et rauque, celui du mâle plus doux.

Dickcissel d'Amérique mâle perché sur un poteau métallique, chantant cou tendu et bec ouvert.

Chants et appels
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Écouter le Canard colvert
sur xeno-canto
Éthologie
Article général Pour un article plus général, voir Éthologie.
Comportement général
Colvert cherchant de la nourriture sous l'eau

Le colvert est le canard le moins farouche. Il s'acclimate facilement à la vie urbaine et craint peu l'homme. Il se reproduit fréquemment avec d'autres espèces (Canard noir qui habite l'Amérique, Canard pilet qui habite l'Europe ou son congénère le canard domestique), ce qui peut poser des problèmes de pollution génétique au sein des populations sauvages (et domestiques). Il est très grégaire en dehors des périodes de reproduction, et les femelles sont très fidèles aux mêmes territoires en y retournant tous les ans3.
Alimentation

Le colvert appartient au groupe des canards barboteurs, ceux qui préfèrent s'alimenter en surface, ou à faible profondeur d'eau, en avançant à coups de pattes circulaires et alternés : il plonge la tête dans l'eau et bascule vers l'avant, ce qui lui permet d'atteindre le fond de l'eau avec son bec. Il s'aventure aussi sur les prairies pour brouter. Il est omnivore et se nourrit de poissons et d'herbes, de graines et de vers, de grenouilles et d'insectes.
Sexualité, reproduction

Il est commun que des groupes de mâles poursuivent des femelles en l'air en les rabattant vers l'eau ou le sols, ou sur l'eau pour s'accoupler avec elles, bien que visiblement non consentantes4,5,6. Lebret en 1961 dénomme ce comportement de copulation forcée par un groupe de mâles en vol « Attempted Rape Flight » (ARF)7 et Cramp & Simmons en 1977 parle de « rapeintent flights »8.
Parade nuptiale
Article général Pour un article plus général, voir Parade nuptiale aviaire.

Le colvert est monogame mais change de partenaire à chaque période de reproduction. Plusieurs mâles courtisent une femelle, certains pouvant même s'accoupler sans effectuer de parade nuptiale, plus ou moins de force3. La parade a lieu sur l'eau durant tout l'hiver, longtemps avant la saison de la reproduction. Les mâles tournent autour3 de la femelle. Ils tendent le cou puis le projettent vers l'arrière. Ils se redressent en gonflant la poitrine et en sifflant, puis ils dressent ensuite leurs rectrices deux ou trois fois, enfin ils placent leur tête vers l'avant au ras de l'eau et se mettent à tourner dans tous les sens.

Généralement, la femelle arrive la première sur le lieu de nidification, et bâtit son nid au sol, dans un endroit caché, près d'un plan d'eau. Il est composé d'herbe, de jonc et de feuilles, et garni de duvet que la cane arrache à son propre plumage. Pendant la période de reproduction, le mâle protège énergiquement sa femelle. Il la quitte ensuite dès l'incubation.
Ponte
Femelle et ses canetons

La femelle peut pondre jusqu'à 15 œufs, mais le nombre habituel est de 8 à 12 œufs. L'incubation (couvrir les œufs : couvaison) peut durer environ 28 jours au minimum. Vers la fin du mois de mars et au début du mois d'avril la saison des amours est naturellement commencée. Au printemps les femelles sont souvent dans leur période de couvaison.

La ponte peut avoir lieu dès février, notamment chez les sédentaires, et jusqu'en juillet, en fonction de la latitude. Le nid des colverts est rudimentaire et le choix du lieu sans sophistication, il peut utiliser le sol nu ou des arbres creux2. Il est fait de brindilles et de duvet que la femelle arrache d'une zone particulière de son poitrail. Le nombre d'œufs varie de 5 à 151, les pontes les plus importantes (jusqu'à 18) sont considérées comme appartenant à deux femelles. Seule la femelle couve, pendant environ 28 jours1. En effet, le plumage de la femelle lui permet de passer inaperçue au milieu de la végétation. Si le mâle aidait à la couvaison, le nid serait facilement repéré par les prédateurs et détruit. Ses principaux prédateurs sont l'homme et les petits carnassiers comme le renard, la martre ou encore la loutre1.

Après l'éclosion, c'est encore la femelle seule qui s'occupe des canetons. Elle les mène au plan d'eau le plus proche et leur apprend à nager et à se nourrir jusqu'à ce qu'ils soient en âge de voler (7 semaines environ). Ils quittent ensuite le nid. Les canetons pourront se reproduire dès l'année suivante.


Dernière édition par yanis la chouette le Jeu 10 Nov à 9:33, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 8:42

Cas d'homosexualité et/ou de nécrophilie

Quelques cas de nécrophilie avec copulation, tentative ou simulacre de copulation ont été signalé par des ornithologues et éthologues chez diverses espèces animales dont chez le canard colvert avec des mâles semblant copuler avec des cadavres de femelles selon Bagemihl (1999)9. Dans un premier et seul cas répertorié par la littérature, le phénomène a été observé et documenté aux Pays-Bas le 5 juin 1995 chez une paire de mâles10. La copulation a dans ce cas commencé peu après la chute au sol du premier canard ou durant sa mort10. Le second durant 2 min lui a piqué le dos et la tête, puis ce qui semble être un simulacre de copulation a duré 75 min, de manière presque ininterrompue (un arrêt de 3 min et un autre moins d’une minute), jusqu’à ce que l’auteur de l’article perturbe la scène (cette durée pourrait peut-être selon l’auteur être expliquée par l’absence de signaux de réponse de l’individu mort, qui s’était tué par collision avec les vitres d’un bâtiment de Rotterdam10 Le canard mort a été disséqué, il est mort des suites du choc, avec une hémorragie grave dans le cerveau. L’auteur signale qu'il avait l’estomac vite et que ses testicules étaient normalement développés mais pas au stade de la reproduction. Bagemil signale que les couples de mâle sont fréquents chez les colverts (2 à 19% de tous les couples selon les sites et observateurs) mais sans copulation, les tentatives d'accouplement s’arrêtant aux préludes10.

Une hypothèse explicative pour ce type de comportement pourrait être la posture du cadavre qui pourrait être perçue comme une invitation à l'accouplement. C'est l'hypothèse qui avait été évoquée pour expliquer un comportement similaire11 notamment observé chez trois hirondelles de rivage (Riparia riparia) tentant de copuler avec un mâle adulte mort couché sur le ventre sur le sol (ailes déployées et abaissées). Dans ce cas les auteurs ont suggéré que l'absence de dimorphisme sexuel ainsi que la posture pouvaient être des facteurs explicatifs12.
Communication
Article général Pour un article plus général, voir Vocalisation des oiseaux.

La femelle colvert émet des séries de cancanaments très reconnaissables et très audibles, des « couacs » de moins en moins forts, ces sons ressemblant cependant à ceux du Canard noir13. Elle les émet lorsqu'elle désire attirer les autres colverts vers elle, et plus particulièrement ses canetons14. Les mâles émettent des « kreep » et des « rab-rab ». Durant la période nuptiale, ils sifflent et grognent.

D'une manière générale on dit que les canards cancanent, canquettent et nasillent.

La femelle sait aussi éloigner les prédateurs du nid en simulant une blessure ; pour ce faire, elle bat des ailes et lance des cris rauques3.
Migrations
Article général Pour un article plus général, voir Migration des oiseaux.

Les populations boréales hivernent au sud, cependant certains spécimens ne migrent pas. Ce phénomène semble en augmentation, particulièrement dans les villes où les colverts semblent trouver une alimentation suffisante. Un autre phénomène est à évoquer, la pollution génétique rendrait les colverts plus lourds et donc d'une part, moins sensibles au froid, et d'autre part moins aptes à la migration.
Canard colvert mâle en vol
Chorologie
Habitat

Ce canard vit dans les zones humides d'eau douce, que ce soit dans les marais, les étangs et les lacs ou les rivières calmes, dans toutes les régions tempérées et subtropicales d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Asie, de la Nouvelle-Zélande, et d'Australie, du niveau de la mer jusqu'à 2000 mètres d'altitude. Il vit sur l'eau, et ne va sur la terre ferme que pour la nidification et le repos. Cette espèce est migratrice au nord de son aire de répartition. Par exemple, les spécimens d'Amérique du Nord hivernent au sud du Mexique, et pour quelques-uns d'entre eux en Amérique Centrale et aux Caraïbes de septembre à mai15.
Colvert mâle au bord d'un lac
Répartition et population

C'est la plus répandue des espèces de canards sauvages16 et la plus nombreuse en population (9 millions d'individus estimés en Europe de l'Ouest17). C'est le canard sauvage le plus présent au Royaume-Uni18. Les populations de races de cette espèce sont bien plus répandues et nombreuses encore, plus nombreuses aussi que les races de canard de Barbarie.

Sur la période 1974 à 1996, les populations de Canard colvert en Europe croissent partout excepté en Europe centrale où on observe même un déclin. Les chiffres sont inconnus ou incertains dans la région méditerranéenne de France et d'Italie, les pays du Sud de la Baltique (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Fédération de Russie, et le Maghreb (Algérie et Maroc). Cependant, de 1987 à 1996, cette croissance s'est fortement réduite en Europe de l'Ouest et dans la péninsule Ibérique et le déclin s'est accentué en Europe centrale. Seules les populations du Danemark, des régions méditerranéennes française et italienne augmentent19.

La population sédentaire de ces canards doit atteindre en Europe du nord-ouest et dans le bassin méditerranéen environ 9 millions d'individus dans les années 2000. En France, il existe entre 35 000 et 60 000 couples relativement sédentaires2. Les individus sédentaires, en général plus gros que les individus migrants, sont vraisemblablement issus d'hybridations et des lâchers cynégétiques. En Europe, les mâles sont en général plus nombreux que les femelles. En fait, les femelles hivernent souvent plus au sud que les mâles, si bien qu'elles ne retournent que plus tard sur les sites de nidification. En outre, ce fait est aggravé par la mortalité élevée des femelles durant la couvaison20. Les effectifs des populations en France sont en légère augmentation, comme ceux du Royaume-Uni depuis les années 196021.

Alors que ce canard n'a jamais été observé avant le début du XXe siècle au Canada, il était même rarement observé dans les années 1930 et 1950, les comptages de population dans les années 2000 suggèrent la présence de plus d'un million d'entre eux. Ils proviennent des provinces de l'Ouest du Canada et des Grands Lacs où il y a des lâchers depuis 193522. Courant des années 2000, les effectifs des populations canadiennes sont en augmentation, malgré de fortes disparités annuelles.

Les variétés sauvages ont également été introduites aux îles Malouines, en Australie et en Nouvelle-Zélande pour la chasse.

Les populations sauvages européennes migrent du nord vers le sud de l'Europe. Elles traversent la France de novembre à décembre2. En France, de 30 000 et 60 000 couples restent sédentaires tandis qu'habituellement 180 000 à 200 000 oiseaux y hivernent2. Les zones les plus fréquentées sont la Camargue, les marais de la Dombe, le cours du Rhin, les étangs de Moselle, les étangs de la Brenne et les zones humides du littoral atlantique. Les populations hivernantes repartent vers leurs zones de reproduction du nord entre fin février et mi-mai2.

Aujourd'hui, la population mondiale de canard colvert est d'environs 38 millions d'individus.
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 8:44

Dans le calendrier républicain, le Canard était le nom attribué au 5e jour du mois de prairial2
Le Canard mandarin (Aix galericulata) est une espèce de canards appartenant à la famille des anatidés, originaire d'Asie du Nord-Est. Il peut cependant être observé à l'état sauvage en Europe où quelques individus échappés de captivité se sont acclimatés et s'y reproduisent aujourd'hui régulièrement.

Sommaire

   1 Apparence
   2 Alimentation
   3 Comportement et reproduction
   4 Répartition
   5 Habitat
   6 Population et conservation
   7 Références
   8 Liens externes

Apparence

Reconnaissable entre tous, le mâle se distingue par la forme et la couleur si particulière de ses ailes. Il perd ce plumage resplendissant après la période de reproduction (vers la fin du printemps), pour prendre une apparence plus proche de la femelle, à tel point qu'il peut être difficile de les différencier.

Cet oiseau mesure entre 41 et 49 centimètres de longueur pour une envergure allant de 65 à 75 centimètres. Le mâle pèse dans les 630 grammes et la femelle 570 grammes.

   Un couple.

   Un canard mandarin mâle au parc Beihai, Beijing, Chine

   Femelle

Alimentation

L'alimentation du canard mandarin varie en fonction des saisons. En automne et en hiver, il consomme surtout des glands et des graines. Au printemps, il se nourrit principalement d'insectes, d'escargots, de poissons et de plantes aquatiques. En été, il se nourrit surtout de vers, de petits poissons, de grenouilles, de mollusques et de petits serpents.
Comportement et reproduction

Le canard mandarin est un symbole de la fidélité en Asie (il est parfois offert en cadeau à un couple de jeunes mariés en Chine), car il vit en couple toute sa vie durant. La femelle pond de six à douze œufs par an qu'elle couve pendant environ 28 jours, entre avril et juillet.
Répartition
Aix galericulata (Canard mandarin) femelle au ZooParc de Beauval à Saint-Aignan-sur-Cher, France..

Cette espèce vit dans l'extrême est de la Sibérie, sur l'île de Sakhaline, dans le nord-est de la Chine, au Japon, à Taïwan et en Corée. Les populations continentales hivernent dans le sud de la Chine. Des populations sont présentes dans certaines régions d'Europe comme la Grande-Bretagne ou la région de Berlin, probablement issues d'individus échappés de jardins zoologiques ayant réussi à s'acclimater1. En France, le Canard mandarin est encore peu répandu dans la nature. Cet oiseau a également été introduit aux USA.
Habitat

Le Canard mandarin vit dans les régions forestières comprenant des plans d'eau.
Population et conservation
Un spécimen mâle de variété blanche au Ouwehands Dierenpark (nl), aux Pays-Bas.

Bien que très répandu en Asie du Sud-Est, c'est une espèce menacée à la suite de la destruction de son habitat naturel, la forêt. En 1980, le Japon a commandé 3 000 couples de canards mandarins aux Pays-Bas pour repeupler les lacs de son territoire.

En France, le canard mandarin ne figure pas dans la liste des oiseaux protégés fixée par l'arrêté du 29 Octobre 20092.

La variété blanche est considérée comme domestique.
Références

   ↑ (de) Jens Blankennagel, « Kunterbunte Einwanderer », Berliner Zeitung,‎ 11 janvier 2008 (lire en ligne [archive])
   ↑ Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection [archive]

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

   Canard mandarin, sur Wikimedia Commons Canard mandarin, sur Wikispecies

   Référence Alan P. Peterson : Aix galericulata dans Anseriformes (en)
   Référence Animal Diversity Web : Aix galericulata (en) (consulté le 1 août 2014)
   Référence Avibase : Aix galericulata (+ répartition) (fr+en) (consulté le 1 août 2014)
   Référence Catalogue of Life : Aix galericulata (Linnaeus, 1758) (en) (consulté le 1 août 2014)
   Référence Congrès ornithologique international : Aix galericulata dans l'ordre Anseriformes (en) (consulté le 17 mai 2015)
   Référence DORIS : espèce Aix galericulata (fr) (consulté le 1 août 2014)
   Référence Fauna Europaea : Aix galericulata (en) (consulté le 1 août 2014)
   Référence INPN : Aix galericulata (Linnaeus, 1758) (+ statut + description) (fr) (consulté le 1 août 2014)
   Référence ITIS : Aix galericulata (Linnaeus, 1758) (fr) (+ version anglaise (en)) (consulté le 1 août 2014)
   Référence NCBI : Aix galericulata (en) (consulté le 1 août 2014)
   Référence Oiseaux.net : Aix galericulata (+ répartition) (fr) (consulté le 1 août 2014)
   Référence Tree of Life Web Project : Aix galericulata (en) (consulté le 1 août 2014)
   Référence UICN : espèce Aix galericulata (Linnaeus, 1758) (en) (consulté le 17 mai 2015)
   Référence World Register of Marine Species : espèce Aix galericulata (Linnaeus, 1758) (en) (consulté le 1 août 2014)


Dernière édition par yanis la chouette le Jeu 10 Nov à 8:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 8:45

Dans le calendrier républicain, le Canard était le nom attribué au 5e jour du mois de prairial2
Systématique
Étymologie et dénomination

Si le nom vernaculaire colvert s'explique bien par l'apparence du mâle, il est possible que l'étymologie soit plus complexe. En effet l'ancien français collivert dérivé du latin collibertus, signifiant traitre et désignant le serf ou le pauvre, pourrait aussi faire référence à l'appelant vivant au cours d'une chasse23.

En France, le terme colvert est le nom normalisé par la CINFO de l'espèce, pourtant la Société zoologique de Québec, qui fait autorité pour les francophones canadiens, appelle malard cette espèce. Pour le Français québécois, cette différence de termes serait due à l'origine des termes du picard maillard ou du haut-marnais malard, qui désigne un canard mâle domestique24, d'autant que le terme anglais (dérivé du picard) est Mallard.

Le Canard colvert est décrit en 1758 par Carl von Linné dans la dixième édition de son Systema Naturae, sous le protonyme d'Anas platyrhynchos, du grec signifiant « bec plat ». Dans le même ouvrage, Linné décrit également Anas boschas d'après un colvert domestique, mais ce second nom binomial est considéré comme synonyme d'Anas platyrhynchos. boschas peut se traduire par engraissé en une basse-cour25.

Le mulard est quant à lui un hybride domestique stérile26 entre le canard de Barbarie et une race de cette espèce.
Position phylogénétique

L'espèce est à l'origine de très nombreuses races de canards domestiques.
Sous-espèces

D'après Alan P. Peterson, cette espèce est constituée des sous-espèces suivantes :

   Anas platyrhynchos conboschas C.L. Brehm 1831 ;
   Anas platyrhynchos platyrhynchos Linnaeus 1758.

Anas platyrhynchos oustaletti a longtemps été considérée comme une sous-espèce par Clements (6e édition) jusqu'à leur révision de 2008. Les races domestiques sont regroupées sous l'appellation scientifique Anas platyrhynchos var domesticus.
Le Canard colvert et l'homme

Le colvert, espèce domestiquée et chassée a une grande importance pour l'homme. De ce fait, il est le représentant le plus connu des canards. Selon la FAO, 103 225 700 canards d'élevage (y compris de Barbarie) ont été abattus en 200427. Les revenus générés par la vente de matériel de chasse sont aussi importants14. Le colvert a sans doute été le premier oiseau domestiqué, avant même la poule 28.
Menaces
La chasse
Colverts par Carl Friedrich Deiker

Le colvert est la sixième espèce la plus chassée en France. Plusieurs techniques de chasse sont utilisées pour le colvert, la battue, la passée, la chasse au poste fixe, à la hutte et au gabion. Le colvert constitue environ 60 % du tableau de chasse annuel de canards en France soit environ 1 561 000 en 20042 derrière le pigeon ramier, les faisans et les grives.
Dégradation de l'habitat

Comme pour tous les oiseaux d'eau, la perte de l'habitat naturel nuit à l'espèce. À cela s'ajoute la pollution de ces eaux. Il s'est adapté aux différents milieux créés par l'homme (parcs dans les villes et villages) où il semble être de plus en plus nombreux.
L'intoxication au plomb

Étant l'une des espèces les plus chassées, elle est aussi l'une des plus sensibles à l'intoxication saturnine par l'ingestion de billes de plomb de chasse29. Ces grenailles toxiques sont interdites en France et en Amérique du Nord pour les gibiers d'eau.
Pollution génétique, hybridation et marronnage

Il est estimé que plus de 3 millions de canards colverts issus de captivités sont lâchés chaque année en Europe dans le but d'augmenter le prélèvement cynégétique 30. Ces lâchers massifs d'oiseaux d'élevage ont pris leur essor à la fin des années 1970s et ont entraîné des croisements avec les individus sauvages31,32. Même si l'hybridation existe et menace l'intégrité génétique de l'espèce, des canards colverts sauvages tels qu'ils étaient génétiquement avant les lâchers massifs continuent d'exister31.

Le Canard colvert peut s'hybrider avec près d'une cinquantaine espèces d'Anatidae : Canard branchu, Canard à lunettes, Canard chipeau, Canard siffleur, Canard brun, Canard noir, Canard de Meller, Canard à bec jaune, Canard à sourcils, Canard à bec tacheté, Canard des Philippines, Canard souchet, Sarcelle d'hiver, Sarcelle bariolée, Nette rousse, Nette demi-deuil, Fuligule morillon, Eider à duvet33. En outre, l'homme croise le colvert avec l'autre espèce de canard domestique, le Canard de Barbarie pour produire le canard mulard. Ces hybridations s'expliquent par la radiation évolutive relativement récente du genre Anas et même de la famille des Anatidae.
Colvert, zoonoses et écoépidémiologie

La plupart des pays peuvent abriter tout ou partie de l’année des populations de colverts (sauvages, domestiques, semi-domestiques). Cet oiseau, le plus abondant des canards sauvages en Europe (estimation : environ 9 millions d’individus en Europe de l’ouest) est le plus chassé et il est aussi très présent dans les espaces publics et les basses-cours. Or, peut-être en raison des conséquences de son importante domestication (pollution génétique, consanguinité..), il est sensible à de nombreuses maladies et peut véhiculer de nombreux parasites. Dans la nature, il est en outre souvent victime de saturnisme aviaire induit par l'ingestion de grenailles de plomb (toxique), ce qui peut l'affaiblir immunitairement. Pour toutes ces raisons, il a une importante écoépidémiologique particulière.

Le colvert et la grippe aviaire :

   Dans les années 2000, l'attention du public, des vétérinaires et des chasseurs a été attirée sur sa capacité à abriter et véhiculer le virus H5N1 de la grippe aviaire sans en mourir.
   Selon une étude34 de 2008, sur 6 espèces de canards sauvages testées pour mesurer combien de temps ces oiseaux pouvaient excréter le virus sans succomber à la maladie (après avoir été expérimentalement infectées), le colvert semble le meilleur véhicule du virus à longue distance (les 5 autres espèces testées sont rapidement mortes du virus et/ou ont développé des symptômes nuisant à leur migration ou leur survie normale). Dans ce cas, le Colvert a été la seule espèce à abondamment excréter le virus H5N1 sans symptômes. Les auteurs ont conclu que le Colvert devrait être prioritairement suivi parmi les oiseaux sauvages par les programmes éco-épidémiologiques, car la souche H5N1 s'est - début 2008 - déjà propagée à plus de 60 pays (via le commerce de volailles et probablement bien moindrement la circulation des oiseaux sauvages).
   Plus récemment (2013-2014), divers oiseaux migrateurs ont été trouvés morts en Asie et porteur d'un autre virus de la grippe Influenza A, le H5N8 35. Ce virus a causé des épizooties importantes en Corée du Sud et en Corée du Nord en 2014, puis a été découvert en novembre 2014 en Europe (Allemagne, Royaume-Uni et Pays-Bas). Des colverts sauvages ont été expérimentalement infectés avec une souche de ce sous-type viral H5N8 très pathogène pour la volaille : aucun de ces Colverts infectés n'est mort, et tous n'ont présenté que des symptômes bénins ou aucun symptôme apparent36, tout en étant capables de diffuser l'épizootie car excrétant de grandes quantités de virions (plus encore qu'avec le H5N1)36. Comme pour le H5N1, le Colvert est donc porteur sain pour ce H5N8.

Protection
Article général Pour un article plus général, voir Protection des oiseaux.

L'AEWA s'applique pour les colverts.
Le Canard colvert dans la culture
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Notes et références

   ↑ a, b, c, d et e Musée canadien de la Nature, « Le Canard colvert » [archive], sur naturequebec.org (consulté le 4 mars 2008)
   ↑ a, b, c, d, e, f et g « Le colvert » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), L'animal du mois, Office national de la chasse et de la faune sauvage
   ↑ a, b, c et d (Oiseau.net 2008)
   ↑ Geyr von Schweppenburg, H., 1953 - Zum Reihen der Enten - Journal für Ornithologie 94: 117-127
   ↑ Geyr von Schweppenburg, H., 1955 - Und nogmahls: Vom Reihen - Journal für Ornithologie 96: 371-377
   ↑ Weidmann, U., 1956 - Verhaltensstudien an der Stockente (Anas platyrhynchos L.) - Zeitschrift für Tierpsychologie 13: 208-271
   ↑ Lebret T (1961) The pair formation in the annual cycle of the mallard, Anas platyrhynchos L. - Ardea 49: 97- 158
   ↑ Cramp S & Simmons K (1977 ) Handbook of theBirds of Europe, the Middle East and North Africa, The Birds of the Western Palearctic, Volume 1 Ostrichto Ducks - Oxford University Press, Oxford
   ↑ Bagemihl (1999) « Occasionally, males even try to mate with dead females » (Bagemihl 1999) ; in Bagemihl, B., 1999 - Biological Exuberance, Animal Homosexuality and Natural Diversity - Profile Books, London
   ↑ a, b, c et d Moeliker C.W (2001) The first case of homosexual necrophilia in the mallard Anas platyrhynchos (Aves: Anatidae) - DEINSEA 8: 243-247 (ISSN 0923-9308) (OCLC 716889149). Publié le 9 novembre 2001
   ↑ Dale S (2001) Necrophilic behaviour, corpses as nuclei of resting flock formation, and road-kills of Sand Martins Riparia riparia. Ardea 89: 545-547.
   ↑ Naoki Tomita &Yasuko Iwami (2016) What Raises the Male Sex Drive? Homosexual Necrophilia in the Sand Martin Riparia riparia ; Ornithological Science 15(1):95-98. 2016 doi:http://dx.doi.org/10.2326/osj.15.95 [archive]
   ↑ Référence Oiseaux.net : Anas rubripes [archive] (+ répartition [archive]) (fr)
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   ↑ (es) Herrera, Néstor; Rivera, Roberto; Ibarra Portillo, Ricardo & Rodríguez, Wilfredo, « Nuevos registros para la avifauna de El Salvador », Boletín de la Sociedad Antioqueña de Ornitología, vol. 16, no 2,‎ 2006, p. 1-19 (lire en ligne [archive]), (littéralement, Nouvel enregistrement sur l'avifaune du Salvador)
   ↑ « 12 canards à connaître » [archive] (consulté le 4 mars 2008)
   ↑ Source : étude citée en note, sur le H5N1
   ↑ Lack, P. (1986) The Atlas of Wintering Birds in Britain and Ireland. T. & A. D. Poyser Ltd, Calton
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   ↑ (en) John Gooders et Boyer, Canards de l'hémisphère nord, Du Gerfaut, 1987, 175 p. (ISBN 978-2901196150)
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   ↑ Surprenant, 157 ; Richard, « Ducks Unlimited C'est Quoi? » 31 ; Cayouette 20
   ↑ « Ce que le guide ornitho ne dit pas au sujet du Colvert » [archive]
   ↑ FEW (6, 426a)
   ↑ L'étymologie des noms d'oiseaux, Pierre Cabard et Bernard Chauvet, Ed Belin, 2003
   ↑ Manuel Ballesteros Gaibrois, Découverte de L'amerique, Paris, 1968 (lire en ligne [archive])
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   ↑ L'univers fascinant des animaux
   ↑ (fr) « Doc école nationale vétérinaire de Nantes » [archive]
   ↑ « Conséquences des introductions d’individus dans les populations exploitées : l’exemple du canard colvert Anas platyrhynchos » [archive], sur www.tourduvalat.org (consulté le 30 juin 2015)
   ↑ a et b (en) J. Champagnon, P-A. Crochet, J. Kreisinger et D. Čížková, « Assessing the genetic impact of massive restocking on wild mallard », Animal Conservation, vol. 16,‎ 1er juin 2013, p. 295-305 (ISSN 1469-1795, DOI 10.1111/j.1469-1795.2012.00600.x, lire en ligne [archive])
   ↑ Dagmar Čížková, Veronika Javůrková, Jocelyn Champagnon et Jakub Kreisinger, « Duck’s not dead: Does restocking with captive bred individuals affect the genetic integrity of wild mallard (Anas platyrhynchos) population? », Biological Conservation, vol. 152,‎ août 2012, p. 231-240 (DOI 10.1016/j.biocon.2012.04.008, lire en ligne [archive])
   ↑ Gilham E. & B. (1996) Hybrid Ducks. Gilham E. & B., Hythe, 88 p.
   ↑ Source : étude faite par des scientifiques néerlandais dirigés par Juthatip Keawcharoen au centre médical Érasme de Rotterdam, spécialisé dans l’étude du H5N1(Emerging Infectious Diseases, avril 2008, étude annoncée le 24 mars 2008 par Bloomberg).
   ↑ J. Jeong, H. M. Kang, E. K. Lee et al.: “Highly pathogenic avian influenza virus (H5N8) in domestic poultry and its relationship with migratory birds in South Korea during 2014”. In: Veterinary microbiology. (Vet Microbiol.) 10. Octobre 2014, Bd 173, Nr. 3-4, S. 249-57, PMID 25192767 [archive]
   ↑ a et b yun-Mi Kang, Eun-Kyoung Lee, Byung-Min Song, Jipseol Jeong, Jun-Gu Choi, Joojin Jeong, Oun-Kyong Moon, Hachung Yoon, Youngmi Cho, Young-Myong Kang, Hee-Soo Lee, and Youn-Jeong Lee, Novel Reassortant Influenza A(H5N8) Viruses among Inoculated Domestic and Wild Ducks, South Korea, 2014 [archive] ; volume 21, mis en ligne en novembre 2014 avant la sortie du n° 2 daté du mois de février 2015 ; DOI: 10.3201/eid2102.141268

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

   Canard colvert, sur Wikimedia Commons Canard colvert, sur Wikispecies colvert, sur le Wiktionnaire

Articles connexes

   Canard
   Toxicité des munitions

Bibliographie

   Géroudet P. (1999) Les Palmipèdes d'Europe. Delachaux et Niestlé, Lausanne, Paris, 510 p.
   (en) Carboneras, Carles (dir.), Family Anatidae (Ducks, Geese and Swans) [« Ostrich to Ducks »], vol. 1, Barcelone, Lynx Edicions, coll. « Handbook of the Birds of the World », 1992, 536-629, plates 40-50 p. (ISBN 84-87334-10-5)
   Scott Nielsen, Colverts, éditions M.D.M., 1994, 144 p. (ISBN 9782909313160)

Références taxonomiques

   Référence Congrès ornithologique international : Anas platyrhynchos dans l'ordre Anseriformes (en) (consulté le 17 mai 2015)
   Référence Avibase : Anas platyrhynchos (+ répartition) (fr+en) (consulté le 30 juin 2015)
   Référence Alan P. Peterson : Anas platyrhynchos dans Anseriformes (en)
   Référence Tree of Life Web Project : Anas platyrhynchos (en)
   Référence Catalogue of Life : Anas platyrhynchos Linnaeus, 1758 (en)
   Référence CITES : taxon Anas platyrhynchos (sur le site du ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) (fr) (consulté le 30 juin 2015)
   Référence Fauna Europaea : Anas platyrhynchos (en)
   Référence Fossilworks Paleobiology Database : Anas platyrhynchos Linnaeus 1758 (en)
   Référence ITIS : Anas platyrhynchos Linnaeus, 1758 (fr) (+ version anglaise (en))
   Référence Animal Diversity Web : Anas platyrhynchos (en)
   Référence NCBI : Anas platyrhynchos (en)

Liens externes

   Référence Oiseaux.net : Anas platyrhynchos (+ répartition) (fr)
   Référence UICN : espèce Anas platyrhynchos Linnaeus, 1758 (en) (consulté le 30 juin 2015)
   Référence Fonds documentaire ARKive : Anas platyrhynchos (en)
   (fr) Canards : la guerre des sexes de Frédéric Lewino, article Le Point
   (en) Anas platyrhynchos, digimorph.org


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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 8:47

Dans le langage, Dans le calendrier républicain, le Canard était le nom attribué au 5e jour du mois de prairial2

Le canard est utilisé dans de nombreuses expressions populaires22, notamment :

faire le canard (fam.) : Se dit d'un individu adoptant, d'une manière générale ou lors d'une situation particulière, une attitude effacée voire totalement soumise. « Faire le canard » peut ainsi s'employer de la même manière que « faire profil bas » ou « ne pas faire de vague »[réf. nécessaire].
un canard : une fausse nouvelle répandue par de mauvais journaux ; (en argot) : un journal ;
ça ne casse pas trois pattes à un canard : se dit de quelque chose de moyen ou passable ;
être le vilain petit canard : en référence au conte d'Hans Christian Andersen, se démarquer négativement ;
faire un canard : tremper un morceau de sucre dans le café ou dans une boisson alcoolisée ;
faire un canard : en musique, jouer une fausse note, dissoner ;
faire un canard : en surf, passer sous une vague avec sa planche pour aller rejoindre le line-up (le large) ;
faire un canard : en plongée, technique d'immersion ;
il fait un froid de canard : il fait très froid23 ;
la marche en canard est un trouble de la marche (pointe des pieds tournée vers l'extérieur) dû à une torsion tibiale externe24 ;
Article connexe : Idiotisme animalier.

« Canard » est un terme générique qui désigne des oiseaux aquatiques1,2 ansériformes3, au cou court3, au large bec jaune1,2 aplati3, aux très3 courtes pattes1,2 palmées3 et aux longues ailes pointues2, domestiqués ou non. Ils font pour la plupart partie de la famille des Anatidés. Ce mot désigne des espèces qui ne portent pas nécessairement un nom vernaculaire contenant le terme canard. En effet, certaines espèces qualifiées de canards sont désignées par des noms vernaculaires comportant des termes comme dendrocygnes, sarcelles, tadornes4 ou brassemers. Le canard sauvage est un oiseau migrateur3. Le canard le plus connu du grand public est le Canard colvert dont sont issues de nombreuses races de canards domestiques.

Le canard femelle adulte est la cane5,6,7 ; le jeune canard, le caneton8,9,10 ; le canard sauvage de l'année, ne maîtrisant pas encore son vol, le halbran11,12,13.

On peut distinguer plusieurs types de canards suivant leur mode de vie :

les canards de surface (genres Anas, Aix, etc.) ;
les canards plongeurs (genres Aythya, Netta, etc.) ;
les canards piscivores de la sous-famille des merginés.

Certains d'entre eux sont des canards marins (genres Melanitta et Clangula).

Le canard cancane14,15,16 et l'onomatopée « coin-coin » est utilisée pour décrire le cri du canard17,18,19.

Sommaire

1 Dénomination
2 Exemples de canard
3 La chasse au canard
4 Canard domestique
5 Dans le langage
6 Symbolique
6.1 Calendrier républicain
7 Voir aussi
7.1 Bibliographie
7.2 Articles connexes
7.3 Liens externes
8 Notes et références

Dénomination

L'origine du terme canard n'est pas connue, une orthographe connue du XIIIe siècle donne quanart20. Il est probable que ce terme dérive d'une onomatopée, comme caqueter20. Ce terme est aussi générique ; les espèces appelées « canard » peuvent être plus spécifiquement appelées pilet, sarcelle, tadorne, ...
Caractéristique Dénomination
mâle canard
femelle cane
jeune femelle canette
oisillon caneton
juvénile canardeau ou halbran
Exemples de canard

Le Canard amazonette (Amazonetta brasiliensis)
Le Canard des Bahamas (Anas bahamensis)
Le Canard bleu (Hymenolaimus malacorhynchos)
Le Canard branchu ou Canard carolin (Aix sponsa) canard forestier d'Amérique du Nord
Le Canard bridé (Anas rhynchotis)
Le Canard brun (Anas fulvigula)
Le Canard chipeau (Anas strepera)
Le Canard colvert (Anas platyrhynchos), canard de surface
Le Canard d'Eaton (Anas eatoni)
Le Canard mandarin (Aix galericulata), canard forestier
Le Canard musqué ou canard muet (Cairina moschata), canard pêcheur
Le Canard noir (Anas rubripes)
Le Canard noirâtre (Anas sparsa)
Le Canard pilet (Anas acuta)
Le Canard siffleur (Anas penelope)
Le Canard de Smith (Anas smithii)
Le Canard à sourcils (Anas superciliosa)
Le Canard souchet (Anas clypeata)
Le Canard spatule (Anas platalea)

La chasse au canard

Le canard le plus chassé en Europe est le colvert. En 1998 en France, il était au 7e rang du tableau de chasse annuel avec 1 561 150 unités21. Les chasses pratiquées sont la chasse à l'affût, la chasse à l'appelant avec canard éjointé ou appeau et maquette. L'éjointage est cependant interdit en Europe depuis 2005. La chasse de nuit est légale en France mais interdite dans certains pays car certaines espèces peuvent se nourrir la nuit.
Canard domestique
Article détaillé : canard domestique.

Le canard a été domestiqué comme volaille, ou espèce de basse-cour. On l'élève pour sa chair. Il faut distinguer les diverses races de canards domestiques, issues principalement de l'espèce Anas platyrhynchos, le canard colvert, de l'espèce Cairina moschata, le canard de barbarie, espèce domestiquée en Amérique du Sud. Ces deux espèces sont couramment hybridées pour produire le canard mulard (hybride stérile).

Le canard peut être accommodé de multiples façons, notamment :

en cuisine française, le canard à l'orange, le magret de canard, la mousse de foie de canard au porto ;
en cuisine chinoise, le canard pékinois, le canard laqué.

Article connexe : Recettes de canard.

Bibliographie

Jérôme Brochet, La Chasse aux canards : Tonne, hutte, cabane et gabion, Du Gerfaut, coll. « Petit Gibier », décembre 2002, 91 p. (ISBN 978-2914622158)
ONCFS (1975) « Ailes de canards », (traduit de l’anglais, épuisé),
ONCFS (1991) « Critères de détermination du sexe et de l’âge des canards »
ONCFS (2015) « Guide de détermination de l’âge et du sexe des canards » (pour 10 espèces d’anatidés, les plus courants en France métropolitaine) (lien de téléchargement)

Articles connexes

Oie
Cygne
Liste des canards de fiction
La Danse des canards
Test du canard
Canard digérateur

Liens externes

Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata : Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque nationale de la Diète

Notes et références

↑ a, b et c Entrée « Canard » [archive] dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (sens 1) [consulté le 18 octobre 2016].
↑ a, b, c et d Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « canard » (sens A) du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 18 octobre 2016].
↑ a, b, c, d, e et f Entrée « canard » [archive], sur Dictionnaires de français en ligne [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « tadorne » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 19 octobre 2016].
↑ Entrée « Cane » [archive] dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « cane » (sens A) du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Entrée « cane » [archive], sur Dictionnaires de français en ligne, Larousse [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Entrée « Caneton » [archive] dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « caneton » (sens A) du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Entrée « caneton » [archive], sur Dictionnaires de français en ligne, Larousse [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Entrée « Halbran » [archive] dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « halbran » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Entrée « *halbran » [archive], sur Dictionnaires de française en ligne, Larousse [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Entrée « Cancaner » [archive] dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (sens 1) [consulter le 18 octobre 2016].
↑ Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « cancaner » (sens A) du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulter le 18 octobre 2016].
↑ Entrée « cancaner » [archive], sur Dictionnaires de français en ligne, Larousse [consulter le 18 octobre 2016].
↑ Entrée « Coin-coin » [archive] dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 16 octobre 2016].
↑ Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « coin-coin » (sens B) du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 18 octobre 2016].
↑ Entrée « coin-coin » [archive], sur Dictionnaires de français en ligne, Larousse [consulté le 18 octobre 2016].
↑ a et b Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « canard » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
http://www.roc.asso.fr/chasse-france/index.html [archive], consulté le 21 mai 2013
↑ canard.net [archive]
↑ Origine et signification de l'expression Un froid de canard en vidéo sur le site netprof.fr [archive]
↑ Troubles de la marche [archive]
↑ Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française [archive], p. 27.
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 8:57

Le Quai de Wigan (titre original : en anglais The Road to Wigan Pier) est un livre de George Orwell paru en 1937.
L'œuvre

Dans la première partie du livre, Orwell décrit les conditions d'existence de la classe ouvrière du nord de l'Angleterre dans les années 1930. Il s'intéresse notamment aux conditions de vie des mineurs. Il souligne le caractère exténuant de leurs conditions de travail, dont il témoigne à la suite de trois visites qu'il effectua au fond d'un puits d'une mine de Wigan1. Mais ici comme dans Hommage à la Catalogne, Orwell n'en reste pas à une simple description, même engagée, de type reportage : il élargit le propos pour tirer des faits décrits la dimension politique et morale plus profonde qui l'intéresse. Ainsi, cette expérience du fond de la mine constitue clairement pour lui la découverte d'un certain envers du monde, tel qu'il avait déjà tenté de le découvrir dans Dans la dèche à Paris et à Londres :

« Au fond, là où on extrait le charbon, c'est une sorte de monde à part qu'on peut aisément ignorer sa vie durant. Il est probable que la plupart des gens préféreraient ne jamais en entendre parler. Pourtant, c'est la contrepartie obligée de notre monde d'en haut. La quasi-totalité des activités auxquelles nous nous livrons, qu'il s'agisse de manger une glace ou de traverser l'Atlantique, de cuire un pain ou d'écrire un roman, suppose — directement ou indirectement — l'emploi du charbon. [...] Pour que Hitler puisse marcher au pas de l'oie, pour que le pape puisse dénoncer le péril bolchevik, pour que les foules puissent continuer à assister aux matches de cricket, pour que les poètes délicats puissent continuer à fixer leur nombril, il faut que le charbon soit là2. »

Dans la seconde partie du livre, que son éditeur Victor Gollancz a essayé de censurer3, Orwell livre ses réflexions sur la situation politique et sociale de l'époque, et s'interroge sur les raisons qui expliqueraient pourquoi le socialisme ne gagne pas davantage l'adhésion du peuple.
Notes et références

↑ Bernard Crick, George Orwell, une vie, Climats, 2003, p. 308.
↑ George Orwell, Le Quai de Wigan, Ivrea, 1995, p. 39.
↑ Jean-Claude Michéa, Impasse Adam Smith, Flammarion, coll. « Champs », 2006, pp. 21-22.

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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 8:58

Victor Gollancz, né le 9 avril 1893 à Maida Vale (Londres) et mort le 8 février 1967 à Londres, est un éditeur britannique, socialiste, actif dans le domaine de l'humanitaire.
Biographie

Gollancz fut le fils d’un joaillier, et neveu du rabbin professeur Sir Hermann Gollancz et du professeur Sir Israel Gollancz. Après une formation en lettres classiques à l'université d'Oxford (New College), il devint enseignant. Il servit dans l’armée britannique lors de la Première Guerre mondiale. En 1917, il s’engagea dans le Comité de la Reconstruction, organisation qui créait des plans pour la Grande-Bretagne d’après la guerre. Il y rencontra Ernes Benn, qui l’invita à travailler avec lui dans l’édition. En commençant par des magazines, Gollancz continua avec une série des beaux livres, pour ensuite travailler avec les romanciers.

Gollancz forma sa maison d'édition Victor Gollancz Ltd en 1927, en publiant, entre autres, George Orwell et Ford Madox Ford. Il fut également fondateur du Left Book Club. Il fut un des premiers à utiliser des techniques modernes du marketing en faisant la publicité de ces ouvrages : grandes pages dans les journaux ainsi qu’une typographie attirant l’attention des lecteurs. Outre son travail d’éditeur, Gollancz a participé à l’envoi d'aliments et de vêtements dans les pays occupés en 1945 (avec Peggy Duff, qui l’accompagna par la suite dans la lutte contre la peine capitale). Cette maison d'édition fait aujourd'hui partie du groupe Orion Publishing.

Il reçut le prix de la paix des libraires allemands lors de la Foire du livre de Francfort en 1960.
Ouvrages

The Making of Women, Oxford Essays in Feminism (1918)
Industrial Ideals (1920)
Is Mr Chamberlain Saving Peace? (1939)
Betrayal of the Left: an Examination & Refutation of Communist Policy from October 1939 to January 1941: with Suggestions for an Alternative and an Epilogue on Political Morality (1941)
"Let My People Go". Some Practical Proposals for Dealing with Hitler's Massacre of the Jews and an Appeal to the British Public (1943)
Leaving Them to Their Fate: the Ethics of Starvation (1946)
Our threatened Values (1946)
In Darkest Germany (1947)
Capital Punishment: the Heart of the Matter (1955)
Devil's Repertoire: or, Nuclear Bombing and the Life of Man (1959)
Case of Adolf Eichmann (1961)
Journey Towards music: a Memoir (1964)
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 8:59

Un mineur est une personne travaillant dans une mine. Son travail peut varier passant du forage des trous pour le dynamitage, à l'extraction du minerai et à la manutention de chargeuse navette ou tout genre de véhicule pouvant servir au transport du minerai.

Le travail dans les mines, pénible et dangereux a concerné les enfants et parfois les femmes. La silicose est une des séquelles du métier.

La sainte patronne des mineurs est Sainte Barbe.

Sommaire

1 Métiers de la mine
2 Risques
3 Conditions de travail
4 Évocation dans les arts
4.1 Littérature
4.2 Peinture
4.3 Musique
4.4 Cinéma
4.4.1 Films documentaires
4.4.2 Fiction
5 Galerie
6 Bibliographie
7 Voir aussi
7.1 Articles connexes
8 Notes et références

Métiers de la mine

On appelait « galibot » un jeune mineur et « porion » le chef de fond. « Gueule noire » était le nom donné à tous les mineurs ainsi qu'à ceux qui travaillaient avec le charbon (soutier, agent de conduite des trains vapeur), par analogie aux « gueules jaunes » qui désignent les ouvriers des mines de fer1.

Les principaux métiers de la mine sont2 :

au fond
Piqueur : mineur chargé d'abattre le minerai, initialement à l'aide d'un pic, puis avec un marteau-mineur (marteau-piqueur). C'est le plus exposé aux dangers (coup de grisou, coup de poussière, éboulement).
Hercheur : chargé de pousser les berlines (wagons).
Boiseur : chargé du boisage (étayage) et de son entretien.
Ouvrier du rocher : chargé de percer la roche pour atteindre la veine de minerai, initialement au pic et à la barre à mine, puis à la dynamite. C'est le plus exposé à la silicose.
Boutefeux : chargé des tirs de mine, c'est-à-dire de l'utilisation des explosifs.
Freinteur : constructeur des treuils.
Receveur : placé à la « recette » (porte de l’ascenseur), il est chargé de la circulation verticale.
Palefrenier : pour le soin aux chevaux.
en surface (au jour) :
Receveur : idem.
Machiniste : chargé du fonctionnement des machines (pompes, ascenseurs).
Trieur : chargé du tri entre la roche et le minerai. Ce métier est également très exposé à la silicose.
Lampiste : chargé de l'entretien et de la distribution des lampes.

De nos jours, le travail est largement mécanisé.
Risques

Dans les mines d'uranium, les fortes concentration en gaz radon fortement radioactif sont un risque conduisant à des cancers du poumon, mis en évidence par des études statistiques, et le rapport Thomas/MacNeil de 1982. D'après les autorités françaises, officiellement, les mineurs français ne seraient pas davantage exposés au cancer du poumon et au cancer du larynx que la moyenne, contrairement à ce qui a été constaté à l'étranger.

Dans les mines en général, silicose et accidents de travail existent également.

Le danger des mines d'uranium a conduit à la mise en place de mesures spécifiques3.
Conditions de travail

En 1995, la Convention sur la sécurité et la santé dans les mines (C176)4 est adoptée par l'O.I.T.

Le "Livre III" du Code minier défini les "Dispositions sociales" notamment les "Conditions de travail et santé et sécurité au travail"5.

Au Canada, le Québec6 et l'Ontario7 possèdent aussi une réglementation sur la santé et sécurité au travail dans le domaine minier. La plupart de leur réglementation étant écrite avec la chair et le sang des travailleurs décédés ou estropiés dans des accidents[évasif].

Avant 1925, le travail de mineur était très difficile et dangereux notamment à cause des coups de poussière, des risques de chute dans des monteries, des éboulis. La plupart des accidents étaient mortels.

À noter, les risques liés à l'explosion de bâtons de dynamite jusqu'à leur remplacement par des explosifs plus puissants et plus faciles à manipuler, comme ceux de la famille des plastics.

Avec l'évolution des machines et engins mécaniques, les travaux sont devenus moins difficiles physiquement et ont diminué les risques. Citons l'apparition des chargeuse-navettes, foreuse à flèches diesel, boulonneuse et foreuse Long-Trou [réf. souhaitée]. Malgré la modernisation, certaines machines comme la foreuse à béquille, foreuse horizontale, chargeuse pneumatique sur rail et sur roue continuent à être utilisées dans plusieurs petites exploitations minière souterraines pour leur faible coût d'exploitation [réf. souhaitée].

La modernisation a augmenté certains risques comme l'écrasement d'un mineur par un engin, les intoxications au CO2 et les coups de chaleurs dans les mines fortement mécanisées [réf. souhaitée]. À noter, l'expansion durant un certain temps[réf. souhaitée] de la silicose, une maladie professionnelle irréversible.

Aujourd'hui les ingénieurs et la direction travaillent énormément pour diminuer ces risques et former et informer les travailleurs sur ces risques et sur les précautions à prendre pour ne pas causer ou être victime d'un accident[évasif].

Les lieux de travail sont aujourd'hui très sûrs[réf. souhaitée] malgré d'occasionnels événements malheureux [réf. souhaitée].
Évocation dans les arts
Littérature

Les Temps difficiles 1854, roman de Charles Dickens : sur l'enfer de la classe ouvrière, et les conditions odieuses des mineurs dans la ville de Coketown. Avant lui, Friedrich Engels a développé ces mêmes thèmes dans le Manifeste du Parti communiste 1848.
Les Indes noires (1877), roman de Jules Verne : sur les houillères d’Écosse.
L'Étoile du sud (1884), roman de Jules Verne se passant en Afrique du Sud, pays du diamant
Germinal (1885), roman d'Émile Zola évoquant le travail dans les mines de charbon du Nord de la France
Louis Lengrand mineur du nord (1974), propos recueillis par Maria Craipeau
Mineur de fond (1991), Augustin Viseux.

Peinture

Constantin Meunier, peintre et sculpteur réaliste de la vie ouvrière.

Musique

Les Corons de Pierre Bachelet est une chanson sortie en 1982 et devenue culte dans le nord de la France. Les supporter de Lens l'ont pris comme hymne de leur club de foot, le Racing Club de Lens.

Gueules noires et Noir combat, titres figurant sur l'album Live du groupe français Hors Contrôle sorti en 2002, traitent de l'insurrection minière.
Cinéma
Films documentaires

Charbons ardents : En 1984, des mineurs licenciés rachètent leur mine, 1998.
Hommes de la nuit (Les), Film de Henri Fabiani, 1952 Fiche du film
Mineurs de France, 1947
La Mine, les Mineurs au cinéma Fiche du DVD

Fiction

La Tragédie de la mine (Kameradschaft) (1931), réalisé par Georg Wilhelm Pabst.
Germinal (1913), réalisé par Albert Capellani
Germinal (1963), réalisé par Yves Allégret
Germinal (1993), réalisé par Claude Berri : avec notamment Miou-Miou, Renaud et Gérard Depardieu
Les Virtuoses (1996), réalisé par Mark Herman : histoire d'un brass band anglais tentant de continuer lors de la fermeture de la mine.
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:00

En France, le code minier donne la définition légale d'une mine. La notion repose uniquement sur la nature du matériau, que l'extraction se fasse à ciel ouvert ou en sous-sol. Sont concernés, les combustibles (charbon, hydrocarbures, gaz), les métaux (fer, cuivre) et quelques autres matières minérales (sel, soufre).

L'inventaire des ressources minières1 est relativement connu pour ce qui concerne les gisements de surface ou subsurface. Il est moins bien connu pour les ressources profondes, et doit être régulièrement mis à jour en tenant compte de découvertes de nouvelles ressources et de l'épuisement de certains gîtes et gisements.

Pour les produits qui ne figurent pas dans la liste des mines, on parle de carrières, il s'agit notamment des matériaux de construction sable, argile, gypse, calcaire etc. Ils relèvent de la législation sur les ICPE (installations classées pour la protection de l'environnement).

Si, au regard du Code civil français, la propriété du sous-sol appartient au propriétaire du sol, la gestion du sous-sol minier appartient, elle, à l'État qui peut en concéder l'exploitation à une compagnie minière.

L'activité minière laisse toujours des séquelles environnementales et sanitaires, notamment l'exploitation des gisements de métaux et métalloïdes, et tout particulièrement dans les régions naturellement acides et exposées au ruissellement2, et plus encore en cas de drainage minier acide3.

Des mines et gisements importants existent aussi en outre-mer dont en Guyane et Nouvelle-Calédonie.

Sommaire

1 L'histoire des mines françaises
1.1 L'outre-mer
1.2 Le charbon et le lignite
1.3 Minerai de fer
1.3.1 Lorraine
1.3.2 Normandie
1.3.3 Ouest Anjou Bretagne
1.4 Mines d'argent
1.5 Autres gisements
1.5.1 Les combustibles et sources énergétiques
1.5.1.1 Hydrocarbures
1.5.1.2 Uranium
1.5.2 Les métaux non ferreux
1.5.2.1 Plomb-zinc
1.5.2.2 Antimoine
1.5.2.3 Cuivre
1.5.2.4 Or
1.5.2.5 Manganèse
1.5.2.6 Bauxite
1.5.2.7 Tungstène
1.5.3 Les matières premières minérales
1.5.3.1 Magnésium, talc
1.5.3.2 Pyrites
1.6 Sel gemme et sources salées
1.6.1 Doubs
1.6.2 Jura
1.6.3 Haute-Saône
1.6.4 Meurthe-et-Moselle
1.6.5 Moselle
1.6.5.1 Mines de sel
1.6.5.2 Mines et salines encore exploitées
1.6.5.3 Potasse
1.6.5.4 Fluorine
1.6.5.5 Schistes bitumineux et calcaires asphaltiques
2 Les mines françaises en activité en 2005
3 Références
4 Voir aussi
4.1 Bibliographie
4.2 Liens externes

L'histoire des mines françaises

Comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne, la France a tiré de son sous-sol d’importantes ressources énergétiques fossiles (charbon surtout) qui ont permis, au XIXe siècle et au XXe siècle, son essor industriel et commercial, notamment grâce au couple charbon-fer qui a permis la révolution industrielle, puis la construction de l'Europe (communauté du charbon et de l'acier), mais s'est conclu par une crise industrielle majeure dans les années 1970-1980, avec la fermeture rapide des puits et mines, à la suite de l'épuisement des ressources exploitables à coûts raisonnables et face à la concurrence d'autres pays4.
Ancien puits de la mine de fer de Tucquegnieux, en Meurthe-et-Moselle, peu après son arrêt, aujourd'hui démantelé (puits Eugène Roy)

Ces produits sont des combustibles (charbon et lignite), des minerais (du fer, du plomb, du zinc, un peu d'antimoine, du manganèse, du cuivre…), des substances industrielles (le sel, la potasse, les schistes bitumineux, la fluorine, l'uranium…).

Contrairement à une idée reçue, la France n'a jamais été autosuffisante ni en combustible ni en minerais, sauf pendant quelques années pour le minerai de fer. En particulier, elle a toujours dû importer son charbon, même dans les années 1960, alors que la production atteignait son maximum de capacité.

Le développement de l'industrie minière, d'une façon générale, suit de nombreux aléas : expansion ou récession de l'industrie, variation des cours des matières premières, pressions environnementales, etc. C'est la raison, entre autres, pour laquelle cette industrie demeure très irrégulière. Ainsi, par exemple, il n'est pas rare qu'une mine fasse l'objet d'une fermeture tout juste après son début d'exploitation. Par exemple, à la suite de la chute des cours boursiers. Mais encore, elle peut être rouverte de nombreuses années plus tard, ou, à nouveau fermée (de manière répétitive). Il faut aussi tenir compte des aléas géologiques, pas toujours discernables au moment des recherches. Ainsi, il est souvent arrivé qu'une mine, sur laquelle on fondait des espoirs, se soit rapidement avérée inexploitable à la suite de nombreuses failles (infiltrations d'eau importantes, grisou, etc.). Enfin, un autre élément négligeable à prendre en compte résulte des progrès technologiques : les minettes phosphoreuses lorraines, inexploitables avant l'invention des aciers Bessemer, se sont avéré aujourd'hui impropres à la filière fonte hématite.

Si une mine, comme une carrière, est par définition éphémère, certaines séquelles environnementales peuvent perdurer des siècles ou millénaires après sa fermeture (drainage minier acide ou drainage minier neutre par exemple, parfois conjoints à des affaissements miniers puis à des remontées de nappe dans un sous-sol déstructuré par l'exploitation, notamment dans les mines de fer et mine de charbon de l'Est (Lorraine)5 et du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais...).
L'outre-mer
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Le charbon et le lignite
Articles détaillés : Mines de charbon de France et Liste des bassins houillers français.

L'extraction du charbon de terre (par opposition au charbon de bois) est très ancienne et remonte au moins au Moyen Âge mais connaîtra un développement important à la fin du XVIIIe siècle et surtout pendant la Révolution industrielle dans la seconde moitié du XIXe siècle. Notons que la France, malgré ses richesses n'a jamais été auto-suffisante en charbon et que même au summum de la production dans les années 1960, elle a toujours importé du charbon étranger (venant de la Belgique, du Royaume-Uni, d'Allemagne, de l'Union soviétique, de Pologne, etc.).

Les houillères ont été nationalisées par la loi no 46-1072 du 17 mai 1946 qui créée l'Établissement public Charbonnages de France et ses décrets d'application qui créent les différentes Houillères de bassin (Houillères Nord-Pas-de-Calais, Houillères de Lorraine, Houillères d'Auvergne, Houillères de la Loire, Houillères de Blanzy, Houillères du Dauphiné, Houillères de Provence, Houillères d'Aquitaine et Houillères des Cévennes). Mais plus de 200 petites exploitations échappèrent à la nationalisation, dont les principales étaient les exploitations de Faymoreau (Vendée), mines de Lavaveix, (Creuse), Manosque et Bois d'Asson (Alpes-de-Haute-Provence), le bassin du Briançonnais (Hautes-Alpes), etc. La dernière mine privée en France (qui se situait à Cruéjouls en Aveyron) ferma ses portes en 1988. Les houillères de Ronchamp (Haute-Saône), furent une exception car elles ont été confiées à EDF en 1946.

Le décret du 16 avril 1968 transfère les biens des différents houillères du centre et du sud de la France : Auvergne, Loire, Provence, Dauphiné, Blanzy, Cévennes et Aquitaine aux Houillères du Bassin du Centre et du Midi (HBCM), les Houillères de Bassin Nord-Pas-de-Calais (HBNPC) et de Lorraine (HBL) sont toutefois maintenues. Tous les bassins houillers en France ont été collectés dans l'article Mines de charbon de France.

Mines de charbon lorraine
Article détaillé : Puits des houillères de Lorraine.
Minerai de fer

La France a exploité de nombreuses mines de fer de la préhistoire à la fin du XXe siècle 6,7.
Lorraine
Mine de fer de Tucquegnieux: Le chevalement tel qu'on pouvait encore le voir à la fin des années 1980.

Depuis l'âge du fer, le minerai du même nom est extrait de la terre de Lorraine. De nombreuses traces archéologiques l'attestent. L'essentiel du Bassin ferreux Lorrain est très lié à la famille de Wendel qui exploitait la plupart des mines du Nord de la région (mines de Neufchef et Aumetz et d'Auboué…) qu'elle utilisait pour ses aciéries. D'ailleurs la présence de fer dans les roches locales (Pierre de Jaumont) lui donne une teinte ocre.

La Lorraine possède trois écomusées des mines de fer qui présentent de façon complémentaire l’histoire de l’extraction du fer en Lorraine. Ils proposent par le biais de visites guidées de découvrir l’aventure humaine des gueules jaunes et de l’extraction de la minette en Lorraine.

Mine du Val de Fer de Neuves-Maisons
Musée des mines de fer d'Aumetz
Musée des mines de fer de Neufchef

Mines de fer lorraine exploitées après 1945

Meurthe-et-Moselle Nord

Mine d'Anderny-Chevillon à Tucquegnieux fermeture 1984
Mine d'Auboué fermeture 1949
Mine d'Aubrives-Villerupt fermeture 1962
Mine de Bazailles fermeture 1981
Mine de Droitaumont à Jarny fermeture 1986
Mine d'Errouville à Crusnes fermeture 1973
Mine de Giraumont fermeture 1978
Mine de Godbrange fermeture 1978
Mine d'Homécourt fermeture 1981
Mine d'Hussigny fermeture 1967
Mine de Jarny fermeture 1983
Mine de Jœuf fermeture 1968
Mine de la Mourière à Piennes fermeture 1967
Mine de Landres à Piennes fermeture 1968
Mine de Longwy fermeture 1983
Mine de Mairy à Mainville fermeture 1992
Mine de Micheville-Bréhain à Villerupt fermeture 1981
Mine de Moulaine Moulaine fermeture 1962
Mine de Moutiers fermeture 1980
Mine de Murville à Mont-Bonvillers fermeture 1967
Mine du Paradis à Moineville fermeture 1981
Mine de Piennes à Joudreville fermeture 1984
Mine de Saint-Pierremont à Mancieulles fermeture 1978
Mine de Sancy à Trieux fermeture 1968
Mine de Serrouville fermeture 1987
Mine de Tiercelet à Thil fermeture 1965
Mine de Tucquegnieux fermeture 1988
Mine de Valleroy fermeture 1968

Meurthe-et-Moselle Sud

Mine du Bois-du-Four à Sexey-aux-Forges fermeture 1966
Mine de Marbache fermeture 1957
Mine de Maron-Val-de-Fer à Neuves-Maisons fermeture 1968
Mine de Maxéville fermeture 1966
Mine de Saizerais à Dieulouard fermeture 1981

Meuse

Mine d'Amermont-Dommary à Bouligny fermeture 1985
Mine de Joudreville à Bouligny fermeture 1985

Moselle

Mine d'Aachen d'Ottange fermeture 1963
Mine d'Angevillers à Algrange fermeture 1979
Mine d'Aumetz fermeture 1983
Mine de Boulange fermeture 1969
Mine de Burbach à Algrange fermeture 1973
Mine de Bure fermeture 1973
Mine Ferdinand à Tressange fermeture 1995
Mine de Fontoy fermeture 1952
Mine du Haut-Pont à Fontoy fermeture 1966
Mine d'Havange à Fontoy fermeture 1983
Mine d'Hayange fermeture 1989
Mine d'Hettange-Grande à Entrange fermeture 1979
Mine d'Heydt à Rédange fermeture 1966
Mine Ida à Sainte-Marie-aux-Chênes fermeture 1972
Mine Kraemer à Volmerange-les-Mines fermeture 1977
Mine Langenberg Volmerange-les-Mines fermeture 1963
Mine de Montrouge à Audun-le-Tiche fermeture 1997
Mine de Moyeuvre fermeture 1995
Mine d'Ottange I et III fermeture 1971
Mine d'Ottange II fermeture 1966
Mine Pauline à Montois-la-Montagne fermeture 1969
Mine de Rédange fermeture 1972
Mine de Rochonvillers à Algrange fermeture 1981
Mine de Roncourt fermeture 1992
Mine Sainte-Barbe à Algrange fermeture 1983
Mine Sainte-Marie à Sainte-Marie-aux-Chênes fermeture 1971

Mines de fer lorraine fermées avant 1945

Moselle

Mine d'Hamevillers Neufchef fermeture 1935
Mine de Marange Ternel à Marange-Silvange fermeture 1931
Mine de Pierrevillers fermeture 1931
Mine La Paix Nilvange fermeture 1923

Normandie

On trouve essentiellement 7 lieux principaux d'extraction de minerai de fer en Normandie, actifs au cours du XXe siècle :

À 7 km au sud de Caen, Saint-André-sur-Orne et May-sur-Orne (Calvados) : active de 1893 à 1968 ;
Urville-Gouvix (Calvados) : active de 1896 à 1968 ;
Soumont, sur les communes de Soumont-Saint-Quentin, Potigny et Saint-Germain-le-Vasson (Calvados) : active de 1899 à 1989 ;
Saint-Rémy (Calvados) : active de 1875 à 1968 ;
Diélette, commune de Flamanville (Manche), fermeture 1962 ;
Halouze, commune de Saint-Clair-de-Halouze (Orne), active de 1905 à 1980 ;
La Ferrière-aux-Étangs (Orne) : active de 1903 à 1970.

Ouest Anjou Bretagne
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Mines d'argent

Les mines d’argent proprement dites étaient rares en Europe, la plupart des gisements associent souvent le plomb, le zinc et l'argent8 dont l'exploitation donne lieu à une chaine d'activités particulièrement polluantes à cause de la toxicité et de l'écotoxicité du plomb (par ailleurs souvent associé à l'arsenic ou à l'antimoine également très toxiques). En France, la principale source de production de l’argent résidait dans le traitement de plombs argentifères (galène argentifère)(mine de Pont-Péan, Ille-et-Vilaine ; mine de La Baume à Villefranche-de-Rouergue, Aveyron) et, dans une moindre proportion, des cuivres argentifères aux Chalanches (Allemond, Isère), Giromagny (Territoire de Belfort) et Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin). Il existait des mines d'argent à Melle (Deux-Sèvres), ainsi qu'à Largentière en sous-produit du plomb dans les galènes argentifères (Ardèche).
Article détaillé : Histoire de Sainte-Marie-aux-Mines.
Autres gisements

La France a été un important producteur de métaux non ferreux (ZnS-blende et PbS-galène) ainsi que de matières premières non métalliques (BaSO4-barytine, CaF2-fluorine) particulièrement abondantes dans des gisements à l'interface entre socle ancien et séries sédimentaires transgressives. Ces zones de circulations de fluides ont piégé les solution minérales. Dans cette catégorie de gisements, on peut citer des mines de la Haute vallée de la Maurienne, les mines de Fontsante dans les Alpes Maritimes, Montagne Noire, Cévennes, massif de l'Arize en, Ariège et du Massif de Mouthoumet, dans l'Aude.
Les combustibles et sources énergétiques
Hydrocarbures
Article détaillé : Réserves de pétrole en France.

La France n'a jamais été un producteur important de pétrole9. La production de pétrole, actuellement de l'ordre de 18 000 barils par jour, soit à peine 1 % de la consommation nationale, se répartie entre deux régions, le bassin parisien et l'Aquitaine. La production de gaz fut historiquement plus importante grâce au gisement de Lacq (Pyrénées-Atlantiques).

Mines de schiste bitumineux :

Mine des Télots
Exploitation de schiste de Creveney

Autre :

Exploitation de pétrole de Pechelbronn

Uranium
Article connexe : Mines d'uranium en France.

De l'uranium est naturellement présent en France, dont dans les massifs granitiques bretons et surtout du massif central10. L'uranium a été exploité en France sur 200 sites entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et mai 2001, année de la fermeture de la dernière mine française à Jouac, en Haute-Vienne11.
Les métaux non ferreux
Plomb-zinc

On peut citer les mines de St Salvy de la Balme (81), Les Malines (30) ou de l'Argentière (07) qui ont été les principaux gisements exploités au XXe siècle en France métropolitaine. Toute de La Société Minière et Métallurgique de Penarroya.
Antimoine
Cuivre

A Cabrières (Hérault), la mine de Pioch Farrus est l'un des plus anciens site d'exploitation du cuivre en France. Comme beaucoup de mines métalliques, elle fut exploitée par intermittence dès la Préhistoire (vers -3000 avant notre ère), dans l'Antiquité, au Moyen Age... Au XIXe siècle encore, on y faisait des fouilles. Également exploité dans l'Antiquité, le site de la Bastide-de-Sérou (Ariège) connut les mêmes évolutions aux siècles suivants. Au XIXe siècle, le site de la Croix-sur-Roudoule (Alpes-Maritimes) était lui aussi exploité.[réf. nécessaire]

Au Thillot dans les Vosges, des mines de cuivre furent exploitées de 1560 à 1761 par les ducs de Lorraine. Le site des Hautes-Mynes permet de découvrir aujourd'hui ces anciens travaux miniers.
Or
Ancienne mine d'or du Bourneix (Jumilhac-le-Grand), bassin de traitement

La mine d'or du Châtelet dans la Creuse a produit 15 tonnes d'or entre 1905 et 1955. Cependant la principale exploitation française reste la mine d'or de Salsigne (11) fermée en 2004. Il est aussi à noter l'exploitation du Bourneix (87) fermée en 2001.
Manganèse
Bauxite

La provence est riche en argilites et bauxite12. Les mines de Mazaugues, à l'Ouest de Brignoles, ont fourni énormément de minerai. On trouve aussi des mines de bauxite à Villeveyrac (de 1991 à octobre 2009 ; avec 2 000 000 tonnes sorties à ciel ouvert). En préparation mines souterraines dont la phase d'exploitation devrait débuter début 2010 objectif 250 000 / 300 000 tonnes par an. La commune de Villeveyrac est située à 18 km du port de Sète pour les ventes à l'export. Qualité du gisement : Al2O3 de 53 à 75 % _SiO2 de 0,5 % à 15 % _Fe2O3 de 4 % à 27 %.

Il existe aussi les mines et minerais du Languedoc, où la bauxite est exploitée depuis des décennies et est toujours exploitable : ce minerai entre en additifs pour les cimentiers, et transite également par Sète.
Tungstène

Il peut être extrait de la scheelite par exemple à Salau dans l'Ariège13
Les matières premières minérales
Magnésium, talc

Le gisement majeur de talc est la carrière de talc de Trimouns, près Luzenac (Ariège) la plus importante au monde (400 000 tonnes extraites par an), produisant aussi des groupes de cristaux remarquables associés à des cristallisations de terres rares14.
Pyrites
Sel gemme et sources salées

Les mines de sel de Varangéville (Lorraine) sont encore exploitées aujourd'hui pour son halite (sel gemme). Salines de France
Doubs

Saline royale d'Arc-et-Senans
Saline de Châtillon-le-Duc
Saline de Miserey
Saline de Montferrand
Saline de Pouilley
Saline de Saint-Hippolyte
Saline de Serre-les-Sapins
Saline de Soulce

Jura

Salines de Salins-les-Bains
Salines de Lons-le-Saunier
Salines de Montmorot
Saline de Montaigu
Saline de Grozon
Saline de Poligny

Haute-Saône

Saline de Gouhenans
Saline de Saulnot
Saline de Mélecey
Saline de Athesans-Étroitefontaine
Saline de Scey-sur-Saône

Meurthe-et-Moselle

Saline de Art-sur-Meurthe
Saline de Crévic
Saline de Dombasle-sur-Meurthe
Saline de Einville-au-Jard
Saline de Laneuveville-devant-Nancy
Saline de Maixe
Saline de Rosières-aux-Salines
Saline de Sommerviller
Saline de Tomblaine
Saline de Varangéville

Moselle

Saline de Chambrey
Saline de Château-Salins
Saline de Dieuze
Saline de Marsal
Saline de Moyenvic
Saline de Saléaux à Ley
Saline de Salonnes
Saline de Vic-sur-Seille

Mines de sel

Mine Saint-Laurent à Einville-au-Jard
Mine de Rosières-aux-Salines-Varangéville
Mine Saint-Nicolas à Varangéville

Mines et salines encore exploitées

Mines
Mine Saint-Nicolas à Varangéville

Salines
Saline de Dombasle-sur-Meurthe
Saline de Einville-au-Jard
Saline de Varangéville

Soudières
Soudière de Dombasle-sur-Meurthe
Soudière de La Madeleine à Laneuveville-devant-Nancy

Potasse

La ressource en potasse est principalement située dans l'est de la France15. Les mines de potasse d'Alsace, situées dans le département du Haut-Rhin dans la zone située entre Cernay, Mulhouse et Ensisheim, ont fourni de la potasse en grande quantité entre 1910 et 2002. Au total 567 millions de tonnes de sel brut ont été extraites durant cette période. 11 mines et 24 puits étaient en exploitation sur un bassin de 20 000 ha de superficie.
Fluorine

La fluorine est associée à la barytine et a été exploité à Chaillac (Indre). Elle n'est plus exploitée à Mont-Roc (Tarn) depuis 2005. Elle l'a été à Langeac et Sainte-Marguerite (Haute-Loire), ainsi que dans la Saône-et-Loire où les réserves sont encore très importantes.

Parmi les sites, on peut ajouter les mines de Saint-Laurent-les-Bains en Ardèche. La dernière campagne d'exploitation a été brutalement stoppée en 1959, à la suite du détournement accidentel des eaux thermales dans une des galeries. Un important colmatage a permis de rétablir la situation.
Schistes bitumineux et calcaires asphaltiques

St Ambroix (30), les calcaires bitumineux de Dallet (63)
Les mines françaises en activité en 2005

Après la fermeture des mines de fer de Lorraine (1998), de charbon (2004), d'uranium, de potasse, d'or (Salsigne fermé en 2004), le groupe international Sogerem/Alcan (ex Pechiney) envisage la fermeture en 2006 des mines de fluorine du Tarn : mines à ciel ouvert de Mont-Roc et du Moulinal (communes de Paulinet et de Rayssac) et mine souterraine du Burg (Paulinet). Par ailleurs, l'exploitation des carrières de barytine de Chaillac (Indre) devrait également fermer. Ne subsisteront en métropole que des mines de sel en Lorraine, Varangéville et divers autres gisements utilisés essentiellement comme stockages souterrains d'hydrocarbures (notamment à Manosque et Étrez), de bauxite dont une petite exploitation à ciel ouvert subsiste à Villeveyrac (Hérault) dont le minerai n'est pas destiné à la production d'alumine, de bitume à Orbagnoux (Ain), de calcaire asphaltique à Rébesou (Gard), d'hydrocarbures (Île-de-France, Aquitaine, Alsace) et la mine d'ardoise de Trélazé en Maine-et-Loire.
Références

↑ Anonyme (1980), Les ressources minières françaises ; Ann. Mines, FRA, (1980), 186, n° 7-8 ; pp. 1-192, 1 cart, Chronique Recherche Minière 457, Oct/Nov/Dec 1980
↑ Smith K. S. and Huyck H.L.O. (1998) - An Overview of the abundance, Relative Mobility, bioavailability, and Human Toxicity of Metals, in The Environmental geochemistry of Mineral Deposits - Part A: Processes, Techniques and Health Issues, Reviews in Economic Geology, vol. 6A, p. 29-70.
↑ Brunet J. F. (2000) - Drainages Miniers Acides - Contraintes et Remèdes - État des connaissances. BRGM/RP-50504-FR, 299 p
↑ Anonyme (1979), La crise dans les mines de fer françaises ; Probl. Écon., Fr., (1979), n° 1610, pp. 28-33, Chronique Recherche Minière 448, Mar/Avr 1979
↑ ollon, P., Fabriol, R., & Buès, M. (2004). Ennoyage des mines de fer lorraines : impact sur la qualité de l'eau. Comptes Rendus Géoscience, 336(10), 889-899.
↑ Anonyme (1977), Les mines de fer françaises en 1976. Paris ; Chambre synd. Mines Fer, (1977) ; pp. 1-33, 5 fig. ; Chronique Recherche Minière 440, Nov/Dec 1977
↑ Varoquaux J.A., Gerard E. (1980) Les gisements de fer français ; Ann. Mines, FRA, (1980), 186, n° 7-8 : pp. 135-154, 20 réf., 15 fig ; Chronique Recherche Minière 457, Oct/Nov/Dec 1980
↑ J. Ouladon, Les Gisements de plomb-zinc-argent du Massif Central ; Bull. B.R.G.M., 2, Fr., (1977), n° 2 ; pp. 67-90, 11 ill.,; Chronique Recherche Minière 440, Nov./Déc. 1977
↑ [1] [archive] Ministère du DD
↑ Leroy J. (1978), Métallogénèse des gisements d'uranium de la division de la Crouzille (COGEMA, Nord-Limousin, France). S.I. (1978), ; Thèse I.N.P.L. (1978) ; 276 pp., bibl. (7 pp.), ;Chronique Recherche Minière 447, Jan/Fev 1979
↑ Futura Sciences [archive], « L'Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire rend public une carte et un document complet montrant les anciens sites miniers d'extraction d'uranium en France. »
↑ De Peyronnet P., Roch E. (1974) Argilites et bauxite de Provence ; Rev. Géogr. Phys. Géol. Dyn., Fr., (1974), XVI, n° 3 ; pp. 313-326, 2 fig., 3 tabl., 1 carte, biblio.; Chronique Recherche Minière 435, Jan/Fév 1977
↑ Derré C. (1979), Le gisement de scheelite de Salau (Ariège, France) Chron. Recherche Minière, BRGM, FRA (1979), n° 450 ; pp. 19-27, 5 ill., Chronique Recherche Minière 449, mai/juin 1979
↑ Le gisement de talc de Trimouns D.Descouens ; P. Gatel Monde & Mineraux N°78 avril 1987
↑ Arrondissement minéralogique, Metz (1979),Bassin potassique d'Alsace, France ; Metz, Arrondissement minéralogique, 34 pp., Chronique Recherche Minière 451, Sep/Oct 1979

Voir aussi

Mine (gisement)
Code minier
Renonciation à un titre minier
Liste des ressources minérales de France
Ressource naturelle
Catastrophe de Courrières
Mines dans le massif des Vosges
Association des Communes Minières de France

Bibliographie

Couriot, l'album, coll. Patrimoine du bassin de la Loire no 1, Musée de la mine de Saint-Étienne( édition Ville de Saint-Étienne), 2002.
100 sites en enjeux, L'héritage industriel de Saint-Étienne et de son territoire, coll. Patrimoines du bassin de la Loire no 2, Musée de la mine de Saint-Étienne (édition Ville de Saint-Étienne), 2006.
M. Bedoin, Le patrimoine minier stéphanois Guide de promenade, Roche-La-Molière, 1985.
André Lauff, Le Sous-Sol Lorrain, rétrospective 1950-2006, Coll. Mineurs au quotidien, Fensch-Vallée Éditions, 2007 (L'actualité, les drames, les luttes, le vécu des mineurs de fer et de sel, de l'après guerre à nos jours)
Anonyme (1980) Les ressources minières françaises ; Ann. Mines, FRA, (1980), 186, n° 7-8 pp. 1-192, 1 cart., Chronique Recherche Minière 457, Oct/Nov/Dec 1980
DGRST (1980) Gisements français de Pb, Zn, W, Sn, Au, As, barytine, fluorine, talc. ; Mém. BRGM, FRA, (1980), n° 112, 10 fascicules ; 484 pp. ill. ; Chronique Recherche Minière 457, Oct/Nov/Dec 1980
BRGM (1997) Les résidus miniers français : typologie et principaux impacts environnementaux potentiels. Rapport R39503, 85 p

Liens externes

Très nombreuses photographies de mines souterraines.
Le coin des Becs Salés
Ordonnance du roi Louis XI sur l'exploitation des mines dans le royaume de France, Montilz-lèz-Tours, septembre 1471
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:01

Les Virtuoses (Brassed Off) est un film britannique écrit et réalisé par Mark Herman. Les principaux acteurs sont Pete Postlethwaite, Tara Fitzgerald et Ewan McGregor.

Ce film a reçu le césar du meilleur film étranger.

Sommaire

1 Synopsis
2 Fiche technique
3 Distribution
4 Thèmes traités
5 Contexte politique de l'époque
6 Récompenses
7 Bande sonore
8 Liens externes

Synopsis

Au milieu des années 1990, dans le petit village de Grimley, dans le nord de l'Angleterre, des mineurs et leurs familles se battent contre la fermeture de leur mine dans le cadre du programme national de fermeture des houillères au Royaume-Uni. Parmi eux, un brass band qui manque d'espoir, conduit par Danny (Pete Postlethwaite). Ils sont partagés entre leur amour de la musique et leur espoir de participer à la finale du championnat national des brass bands, et la perspective de perdre leur travail et de voir leur communauté se disloquer. C'est l'arrivée d'une nouvelle, Gloria (Tara Fitzgerald), seule femme de l'orchestre, qui va leur redonner l'envie de jouer ainsi que l'espoir dont ils manquaient.

Mais les événements successifs vont venir ruiner peu à peu leurs espoirs, à l'image de Phil (Stephen Tompkinson) abandonné par sa femme qui ne voit que le suicide comme solution, Danny à la santé fragilisée par une silicose, qui manque de mourir en apprenant que sa mine et son brass band sont condamnés et Andy (Ewan McGregor) tiraillé entre son amour pour Gloria et le fait qu'elle travaille pour la commission chargée de liquider la mine.

Cependant, leur amitié, mais aussi leur envie de montrer au Royaume-Uni leur fierté d'être mineurs, vont leur permettre d'atteindre la finale au Royal Albert Hall à Londres, et de sauver leur honneur à défaut de leur emploi.
Fiche technique

Titre original : Brassed off
Titre français: Les Virtuoses
Réalisation : Mark Herman
Production : Steve Abbott
Scénariste : Mark Herman
Musique : Trevor Jones
Photographie : Andy Collins
Modification par Michael Ellis
Studio : Channel Four Films - Miramax Films - Prominent Films
Distributeur : Channel Four Films (UK) et Miramax Films (États-Unis)
Acteurs principaux: Pete Postlethwaite, Tara Fitzgerald et Ewan McGregor.
Pays de tournage : Royaume-Uni
Langue : anglais
Durée : 107 minutes
Dates de sortie :
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni : 1er novembre 1996
Drapeau des États-Unis États-Unis : 23 mai 1997
Drapeau de la France France : 25 juin 1997

Distribution

Pete Postlethwaite (VF : Marc Cassot) : Danny
Ewan McGregor (VF : Fabrice Josso) : Andy
Tara Fitzgerald (VF : Séverine Morizot) : Gloria
Stephen Tompkinson (VF : Vincent Ropion) : Phil
Jim Carter : Harry
Philip Jackson : Jim
Mary Healey : Ida
Melanie Hill (VF : Dorothée Jemma) : Sandra
Ken Colley : Greasley

Thèmes traités

La bande son est interprétée par le Grimethorpe Colliery Band, et l'action du film est elle-même fortement inspirée de l'histoire de ce brass band de mineurs du début des années 1990. Derrière leur aventure, c'est toute la vie des familles de mineurs en grève pour sauver leur mine qui est dépeinte. Le film évoque de nombreux aspects de la chute de ces hommes et de ces femmes : le chômage, la division à l'intérieur des familles, les conflits entre militants qui veulent maintenir un front uni face aux manœuvres de la direction et ceux qui y cèdent par besoin d'argent. Parmi ces parcours dramatiques, on peut retenir le désespoir de Phil, qui tente de se suicider quand il pense avoir perdu travail famille et logement, ou encore la dure prise de conscience de Gloria. Perçue comme celle qui a trahi les siens, elle finit par se révolter quand elle réalise avoir été utilisée à son insu par le patron dans une sordide manipulation pour fermer une entreprise rentable.
Contexte politique de l'époque
Le film est sorti au Royaume-Uni en 1996, juste avant les élections générales de 1997, et a été perçu par beaucoup comme une propagande contre la politique menée par le parti conservateur depuis 1979, le thatcherisme et par le gouvernement de John Major.
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:01

La Tragédie de la mine (titre original : Kameradschaft) est un film franco-allemand réalisé par Georg Wilhelm Pabst, sorti en 1931.

Sommaire

1 Synopsis
2 Une frontière
3 Prolétaires de tous les pays ...
4 Union brisée
5 Fiche technique
6 Distribution
7 Les bruitages
8 Message de paix
9 Liens externes

Synopsis
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En 1919, lorsqu'un coup de grisou éclate dans une mine française d'une ville frontalière avec l'Allemagne, des mineurs allemands se portent au secours des blessés français. Le coup de grisou s'inspire de la catastrophe de Courrières, qui s'est en réalité déroulée en 1906.
Une frontière

La thématique de la frontière joue un rôle primordial. À plusieurs reprises les Allemands passent cette frontière pour visiter un cabaret français, aller trouver du travail dans les mines françaises. Mais ils reviennent bredouilles de leurs tentatives. Au cabaret on leur refuse de danser, à la porte des mines on leur refuse de travailler. Mais cette frontière sera franchie, et même abolie par les travailleurs le temps du sauvetage. Dans les profondeurs de la mine française une galerie bloquée par une grille rejoint une mine allemande. Certains mineurs allemands s'improvisent alors sauveteurs et passent par là pour aller sauver leur camarades français. À la surface deux convois de sauveteurs allemands passent la frontière sous la menace du feu des douaniers français qui ont l'ordre de les laisser passer juste à temps.
Prolétaires de tous les pays ...

Pour les mineurs allemands l'hésitation n'est que de courte durée : il faut aller sauver leurs camarades français. Le souvenir de la guerre est encore frais dans toutes les têtes. Une scène particulièrement marquante montre un mineur allemand, protégé par un masque à gaz, qui trouve un mineur français en plein délire. Le mineur français lui saute dessus, se croyant dans une tranchée pendant la guerre. La compréhension est d'abord difficile. Mais il semblerait qu'un langage universel soit venu à leur rescousse : la camaraderie et la solidarité se passent de paroles. Il est émouvant de voir Français et Allemands se parler et se comprendre. Une fois le sauvetage terminé, Allemands et Français se retrouvent à l'air libre pour célébrer leur union. Deux discours improvisés se succèdent, l'un en français l'autre en allemand, et chacun témoigne de l'esprit de solidarité entre les travailleurs. Au sens large du terme, ce film peut être considéré comme marxiste. « Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! »
Union brisée

La frontière est la plus forte. Même dans le sous-sol de la mine la grille qui avait été abattue pour sauver des vies est replacée sous la surveillance des douaniers. Une fin amère.
Fiche technique
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Réalisateur : Georg Wilhelm Pabst
Scénario : Peter Martin Lampel, Karl Otten, Ladislaus Vajda
Photographie : Robert Baberske, Fritz Arno Wagner
Pays : Drapeau de l'Allemagne Allemagne / Drapeau de la France France
Langue : allemand / français
Producteur : Seymour Nebenzal, pour la Nero-Film
Distribution : Janus Films
Durée : 1h28
Sortie : 17 novembre 1931 (Allemagne) ; 29 janvier 1932 (France) ; 8 novembre 1932 (États-Unis) ; 8 octobre 1933 (Finlande)

Distribution
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Alexander Granach ... Kasper
Fritz Kampers ... Wilderer
Ernst Busch ... Wittkopp
Elisabeth Wendt ... Frau Wittkopp
Gustav Püttjer ... Kaplan
Oskar Höcker ... Obersteiger
Daniel Mendaille ... Jean Leclerc
Georges Charlia ... Emile
Andrée Ducret ... Françoise
Alex Bernard ... Grand-père, le vieux mineur
Pierre-Louis ... Georges - le petit galibot
Héléna Manson ... Rose, la femme du mineur blessé
Gerhard Bienert
Marguerite Debois
Adolf Fischer
Friedrich Gnaß
Georg Guertler
Willem Holsboer ... Ingénieur des deutschen Bergwerks
Marcel Lesieur ... Albert
Palmyre Levasseur
Marcel Merminod
Teddy Michaud
Naupel
Reinhardt
Rortais
Franz Schier
Théo Tony
Georges Tourreil ... L'ingénieur
Richard Weichert
Fritz Wendhausen ... Direktor des deutschen Bergwerks

Les bruitages

Il n' y a pas de musique dans ce film. Les bruits du labeur des mineurs sont particulièrement importants. Les dialogues sont bilingues. Les Allemands parlent allemand, les Français parlent français. Mais curieusement les sous-titres ne sont pas indispensables. Le spectateur comprend lui aussi le langage universel de la solidarité. Les bruitages ont une importance jusqu'à la fin : son de bottes défilant au rythme cadencé d'une parade militaire. Tourné au début de l'année 1931, Pabst sent poindre l'avènement du nazisme.
Message de paix

Il apparaît assez clairement que ce film est un message de paix qui prône la fraternité entre les peuples. Au-delà de leurs différences culturelles, Français et Allemands sont en proie aux mêmes problèmes de chômage, de pauvreté, et le lot quotidien des travailleurs ne change pas d'un côté ou de l'autre de la frontière. L'union fraternelle apparaît alors comme un espoir.
Liens externes

(en) La Tragédie de la mine sur l’Internet Movie Database
Ciné club de Caen

[masquer]
v · m
Georg Wilhelm Pabst
Réalisateur Le Trésor (1923) · Comtesse Donelli (1925) · La Rue sans joie (1925) · Les Mystères d'une âme (1926) · On ne badine pas avec l'amour (1926) · L'Amour de Jeanne Ney (1927) · Crise (1928) · Loulou (1929) · Le Journal d'une fille perdue (1929) · L'Enfer blanc du Piz Palü (1929) · Quatre de l'infanterie (1930) · Scandale autour d'Éva (1930) · La Tragédie de la mine (1931) · L'Opéra de quat'sous (1931) · L'Atlantide (1932) · Don Quichotte (1933) · Du haut en bas (1933) · Cette nuit-là (1933) · Salonique, nid d'espions (1937) · Le Drame de Shanghaï (1938) · Jeunes filles en détresse (1938) · Les Comédiens (1941) · Paracelse (1943) · Le Procès (1948) · La Fin d'Hitler (1955) · C'est arrivé le 20 juillet (1955) · Des roses pour Bettina (1956) · Durch die Wälder, durch die Auen (1956) ·
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:02

Dans la dèche à Paris et à Londres (titre original : Down and out in Paris and London) est un livre autobiographique de George Orwell paru en 1933. L'auteur, à travers sa vie de travailleur pauvre et de vagabond, y décrit la misère à Paris et à Londres à la fin des années 1920 et au début des années 1930.
Construction du livre

Le livre se déroule en deux parties. Dans la première, Orwell décrit sa vie d'indigent et de travailleur temporaire dans les restaurants parisiens. Le second moment du roman est un récit de voyage dans le Londres de l'époque du point de vue du clochard que l'auteur a été. Durant toute l'œuvre, Orwell s'attache à nous décrire ce qu'est la pauvreté : entre l'exploitation au travail, l'alcool, les maladies précoces et la faim presque permanente, l'écrivain livre une image très poignante de ces hommes qui n'ont rien ou presque.
Circonstances

L'auteur a entre 25 et 30 ans. Il a quitté son travail à la police impériale indienne, ne vit pas encore de son œuvre d'écrivain. Alors il oscille entre Paris et Londres, entre misère et grande pauvreté. Et il décrit par le menu ce qu'il vit, ce qu'il voit dans le Paris misérable des années 1928-1930 avec ses cohortes de chômeurs et de gens « dans la dèche ».

Plusieurs images fortes restent en tête à la lecture de ce livre : il a cette comparaison pour décrire la faim. En effet, il va rester plusieurs jours sans manger, à croupir dans son hôtel miteux de la Rue du Coq d'Or en observant la procession de cafards au plafond, quand ils ne lui tombent pas dessus. Il dit qu'au bout du troisième ou quatrième jour, la faim donne l'impression que l'on vous a vidé de votre sang, et qu'on l'a remplacé par une eau tiède. Il dit que ce sont les mêmes symptômes qu'une grosse grippe. Il dit aussi que l'on crache sans arrêt, curieusement, une salive blanchâtre.

Il explique que paradoxalement, quand on touche ainsi le fond du fond de la misère, on se sent aussi comme soulagé et délivré d'une anxiété terrible, car après tout, on a vécu le pire de ces cauchemars que l'on pouvait appréhender avant, et l'on a survécu.

Deux dernières choses un peu marquantes dans ses pérégrinations à Paris.

À un moment, il cherche du travail avec un ami, Russe blanc, ancien officier recyclé comme serveur. Cet ami lui dit qu'il peut trouver du travail dans l'organisation clandestine bolchevique installée à Paris, qui cherche des correspondants parlant anglais et maîtrisant bien les enjeux politiques anglais. Le narrateur se précipite, bien que peu intéressé par la politique à l'époque. Il discute avec son ami qu'il n'aura qu'à lire le quotidien britannique The Times, et dire exactement l'inverse. Ils se rendent donc discrètement à l'antenne secrète en passant par une blanchisserie. Par là, ils pénètrent ensuite dans le local avec des affiches de Lénine et des Russes qui leur font la leçon sur la discrétion, les sermonnant sur le fait qu'ils auraient pu venir avec un ballot de linge sale, pour donner le change ! Les Russes s'assurent que le narrateur sympathise avec la cause, lui font payer un droit d'adhésion de vingt francs. Le narrateur n'a que cinq francs sur lui, les donne. Et quitte le local sur la promesse qu'il recevra dès le lendemain par la poste une demande d'article, qu'on lui paiera entre vingt et trente francs l'article. Il rentre chez lui et… n'entend plus jamais parler d'eux. Il explique ensuite que c'était probablement un groupe d'arnaqueurs qui profitaient de la pauvreté de l'émigration russe pour lui soutirer de l'argent, et se réjouit rétrospectivement de n'avoir pas eu les vingt francs de toute façon.

Enfin il travaille quelques semaines comme plongeur dans un hôtel assez chic. Il y décrit minutieusement l'ambiance, le travail harassant (entre quatorze et quinze heures par jour, six jours sur sept), la hiérarchie des castes entre serveurs, cuisiniers, plongeurs, etc., l'agressivité permanente des rapports (le hurlement comme moyen de communication principal), et la crasse innommable derrière le luxe. Cette vie dans la France d'avant le Front Populaire sera sûrement décisive quant aux convictions sociales qui animeront par la suite Orwell.
Voir aussi

Dans la dèche au royaume enchanté, roman de science-fiction parodiant le livre d'Orwell

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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:02

La salive est un liquide biologique sécrété par les glandes salivaires, à l'intérieur de la bouche.

L’insalivation désigne l'imprégnation des aliments par la salive au cours de leur passage dans la bouche et de leur mastication.

Sommaire

1 Fonction
2 Propriétés physiques
2.1 Volume
2.2 Viscosité
2.3 pH
3 Composition biochimique
3.1 Eau
3.2 Composés inorganiques
3.3 Composés organiques
3.4 Protéines
4 Pathologies de la salivation ou liées à la salive
5 Quand salive-t-on ?
6 Notes et références
7 Voir aussi
7.1 Articles connexes

Fonction

Elle joue un double rôle d'humidification des muqueuses et de préparation des aliments pour leur digestion. Chez l'homme et d'autres mammifères, elle contribue directement à la digestion de l'amidon (à condition que la nourriture ne soit pas chaude ; l'amylase salivaire étant dégradée au-dessus de 37 °C).

Elle permet l'aisance du glissement des organes buccaux les uns sur les autres, et notamment lors des 3 000 déglutitions salivaires quotidiennes1. Chez l'adulte, ceci correspond à deux déglutitions par minute, et ce de jour comme de nuit.

La salive, en mettant en solution aqueuse les composants des aliments et notamment les molécules gustatives, favorise la stimulation gustative. Ce qui explique que les personnes atteintes du syndrome sec ont une altération du goût.

Elle possède également un rôle antiseptique car elle contient le système sialoperoxydase permettant la production de l'anion antimicrobien hypothiocyanite et un rôle de protection de l'œsophage.

La salivation est un réflexe inné, mais qui peut être acquis, comme l'a montré l'expérience de Pavlov.
Propriétés physiques
Volume

D'une personne à l'autre, la sécrétion peut varier de 500 à 1 200 ml par jour : 70 % d'origine parotidienne, 20 % submandibulaire (la production des autres glandes étant relativement négligeable). La sécrétion de repos serait d'environ 100 ml par jour alors que la sécrétion stimulée serait environ dix fois supérieure. Le débit de sécrétion montre des variations nycthémérales (minimum à 3 h, maximum entre 12 h et 22 h). Un organisme humain peut produire plus de 36 000 litres de salive en une vie, soit plus d'une demi-tonne de ce liquide par an. À côté de la phonation et des repas, la déglutition salivaire est, de loin, le travail le plus important fourni par une bouche. En moyenne, il y a deux déglutitions par minute (de jour comme de nuit).
Viscosité

La viscosité varie selon l’origine :

1,5 centipoises pour les parotides
3,4 centipoises pour les submandibulaires
13,4 centipoises pour les sublinguales.

pH

Le pH varie selon l’origine :

-0,5 pour les parotides
-2,0 pour les submandibulaires
-2,5 pour les sublinguales.

Globalement, la salive humaine a un pH approximatif compris entre 6,5 – 7,4.

N.B. Une stimulation de la sécrétion fait augmenter le pH.
Composition biochimique

Compte tenu de sa riche composition, la salive pourrait un jour remplacer les prises de sang. Une première étape clé dans cette voie vient d’être franchie grâce au décryptage complet du protéome salivaire. 1 166 protéines différentes ont en effet été identifiées dans la salive2. Les tests salivaires sont déjà employés pour la recherche de stupéfiants.

La majorité des protéines présentes dans la salive sont impliquées dans les voies de signalisation activées par le corps en cas d’infection ou de lésion organique.

Des études précédentes3[réf. incomplète] ont déjà prouvé qu’elles constituaient un bon indicateur pour diagnostiquer les cancers buccaux ainsi que l’infection par le virus du SIDA, par la recherche des anticorps ciblés sur le virus. Cette liste sera bientôt élargie pour inclure des principales causes de décès comme le cancer et les maladies du cœur. Si cette hypothèse se confirme, les médecins disposeront ainsi d’un nouvel outil de diagnostic plus aisé à mettre en œuvre et également moins coûteux, adapté, par exemple, pour des campagnes de dépistage ou la pratique de la médecine humanitaire.
Eau

Le pourcentage de volume[réf. nécessaire] d'eau dans la salive est de 99 %. Solution hypotonique (qui est moins concentrée en ions) comparativement au plasma sanguin, elle peut devenir isotonique ou même hypertonique dans certaines conditions. En dissolvant des aliments, la salive permet de détecter leur goût.
Composés inorganiques

La salive n'est pas un simple ultrafiltrat du plasma ;
Ion Non-stimulée (mEq/l) Stimulée (mEq/l) Plasma (mEq/l)
Na+ 2,7 54,8 143,3
K+ 46,3 18,7 4,1
Cl- 31,5 35,9 100,9
HCO3- 0,6 29,7 27,5

N.B. Noter la grande différence entre les concentrations en ion sodium et ion hydrogénocarbonate selon la condition de prélèvement.
Composés organiques

Urée : environ 2 mM (soit 2 mmol/L), selon le taux sanguin et l'ingestion de protéines (catabolisme des acides aminés) ;
Glucose : environ 0,056 mM (N.B : 3,6 à 6,1 mM dans le plasma) ;
Acide urique, acide citrique, acides aminés, créatinine, cholestérol et phospholipides sont présents en faible concentrations.
Hormones : le dosage de la progestérone salivaire (en faible concentration) peut servir d'indicateur de la phase du cycle menstruel
molécules d'ARN : la salive contient plus de 3 000 types d'ARN messagers dont le dosage pourrait être un marqueur prometteur de cancer de la bouche4.

Protéines

Amylase
Lipase linguale
Lysozyme (muraminidase)
Kallicréine
Protéines-riches-en-proline (PRP)
Cystatine
Stathérine
Gustine
Histatine
Anhydrase carbonique
Lactoferrine
Immunoglobulines
Peroxydases
Protéases déshydrogénases
Phosphatases
Albumine
Mucines

Pathologies de la salivation ou liées à la salive

Asialie
Hypersialorrhée
De nombreuses bactéries provenant du microbiote buccal et/ou de la nourriture ou encore des boissons sont retrouvés dans la salive, dont certaines peuvent être pathogènes.

Récemment une « nouvelle forme de vie » y a été découverte par hasard lors d’un screening de l’ADN et d’ARN (analyse métagénomique de la microflore buccale) : il s'agit une minuscule bactérie parasite d'Actinomyces odontolyticus (une bactérie normalement présente dans le sol, mais aussi fréquemment trouvée dans la bouche, et qui peut être pathogène, cause de gingivites, de fibrose kystique et liée à des mécanismes de résistance aux antimicrobiens5). Dotée d’un patrimoine génétique très réduit (environ 700 gènes, à comparer aux 2200 gènes d’ A. odontolyticus) elle semble entièrement dépendante de son hôte Actinomyces5. Bien plus petite que la plupart des autres bactéries, elle peut vivre à la surface de ses bactéries-hôtes ; De telles caractéristiques n’avaient jamais été trouvées chez une bactérie. Il semble que dans un premier temps, les hôtes (Actinomyces) tolèrent ces parasites qui s’attachent eux-mêmes à sa membrane en y prélevant des nutriments, puis le parasite attaque et tue l’hôte en transperçant sa membrane5. C’est pourquoi cette espèce été difficilement isolée et récemment découverte (elle ne peut être cultivée en boite de Petri indépendamment de son hôte Actinomyces ; ceci laisse d'ailleurs penser que de nombreuses autres bactéries parasites pourraient exister sans avoir été découvertes, pour la même raison, car de nombreux indices (génétiques notamment) plaident pour des interactions durables entre microbes, parasitaires notamment5).

Pathogénicité : ce micro-parasite pourrait être lié à certaines car des taux plus élevés de son ADN ont été retrouvé chez des patients victimes de maladies des gencives ou de fibrose kystique. Les Actinomyces sont connues pour être potentiellement pathogènes pour les gencives, mais sont normalement contrôlées par les globules blancs (macrophagie), or il semble que les bactéries infectées par ce parasite puissent échapper aux macrophages, ce qui leur permettraient d’impunément e se développer dans les gencives5.

Antibiorésistance : Les mêmes chercheurs (de l’Université de Washington) avaient déjà trouvé une autre espèce de bactérie parasite, qui infecte des archées (les archées sont des microorganismes qui longtemps été confondus avec les bactéries, mais en réalité biologiquement et génétiquement distinct, sans véritable noyau cellulaire et dépourvues de structures intracellulaires complexes) 5. Curieusement, ces deux bactéries parasites présentent une propriété commune : elles rendent leurs hôtes résistants à la streptomycine, point qui pourrait éclairer les phénomènes croissants d’antibiorésistance 5. Un traitement antibiotique par la streptomycine favorise donc indirectement la bactérie hôte, connue pour être pathogène pour l’Homme.
Quand salive-t-on ?

La salivation est un acte réflexe, mais qui a également une composante culturelle et acquise : une bonne odeur ou la vue d'un gâteau peut faire saliver. La salivation peut aussi être provoquée par des douleurs, une sensation agréable, voire un souvenir, autant que par le contact mécanique avec les aliments.

Seule une moitié du litre (environ) de salive produite par jour est secrétée lors des repas.

L'autre moitié permet d'humecter les muqueuses de la bouche et de prévenir les infections, notamment les caries.
Notes et références

↑ (en) Afkari S, « Measuring frequency of spontaneous swallowing » [archive] Australas Phys Eng Sci Med. 2007;30:313-7.
↑ (en) UCLA Human Salivary proteome project [archive]
↑ Journal of Proteome Research
↑ Wong D. « Les diagnostics salivaires » Pour la Science, décembre 2008, p. 54-59
↑ a, b, c, d, e, f et g Andy Coghlan (2016) New life form discovered in saliva is linked to human disease [archive] Article publié par New Scientist ; dans “Daily news” le 23 Juin 2016

Voir aussi

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Articles connexes

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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:03

Une blanchisserie ou buanderie1 est un établissement, usine ou boutique où le linge, après avoir été blanchi, est repassé pour être livré aux clients2.

On peut distinguer trois types de blanchisserie :

traditionnelle : désigne la boutique dédiée
en lieu public, où des utilisateurs louent une machine à laver le linge et le plus souvent un sèche-linge. Un service de repassage, différé, est parfois proposé par le gérant.
industrielle : il s'agit de l'échelle supérieure. Les clients de ces blanchisseries sont, par exemple, des collectivités locales, des entreprises, des hôtels, des hôpitaux ou des maisons de retraite. Ces blanchisseurs industriels tendent aussi à louer du linge.

Sommaire

1 Blanchisserie industrielle
2 En Inde
3 Notes et références
4 Annexes
4.1 Articles connexes

Blanchisserie industrielle

Première étape, le lavage3 : après le triage et le comptage, le linge est envoyé dans un tunnel de lavage composé de plusieurs compartiments recevant environ 50 kg de linge chacun, ou dans des laveuses acceptant des charges de 30 à 250 kg de linge suivant les modèles. Le paquet de linge passe ensuite dans une presse pour l'essorage avant d'être envoyé vers les séchoirs.
Deuxième étape, la finition4 : le linge propre est envoyé dans une calandre qui repassera le drap et la plieuse, située juste derrière, pliera le linge aux dimensions voulues.

En Inde

La blanchisserie traditionnelle est le travail des dhobi wallah, la caste des blanchisseurs5, à qui les familles indiennes remettent leur linge sale pour être emporté dans des centres de lavage où le travail sera fait à la main dans des trous de pierre. Le linge est lavé, puis est ensuite rendu. Le repassage peut aussi être sous-traité à des femmes qui repassent dans la rue devant le domicile du client.

Ces hommes et femmes qui s'occupent du linge des autres font partie de la classe des intouchables, c'est-à-dire des gens relégués aux tâches les plus ingrates de la société indienne, tout comme les balayeurs, les croque-morts, les barbiers, les cordonniers et les pêcheurs6.
Notes et références

↑ Grand Dictionnaire Terminologique [archive]
↑ Wiktionnaire
↑ Film sur le lavage [archive]
↑ Film sur la finition [archive]
↑ Caste des blanchisseurs [archive]
↑ Dhobi wallah en action [archive]

Annexes
Articles connexes

Station de lavage pour automobiles.
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:04

Le chômage peut être défini comme l'état d’inactivité d’une personne souhaitant travailler. Cette définition du chômage connaît de nombreuses variantes et son concept donne toujours lieu à des controverses théoriques et statistiques.

Le chômage est souvent considéré comme résiduel et volontaire jusqu’au début du XXe siècle.

   Lors de la Grande Dépression des années 1930, le chômage devient par son ampleur un des problèmes sociaux et économiques les plus centraux des pays développés. La détermination du niveau de l’emploi devient également avec cette crise économique une des questions les plus fondamentales de la réflexion économique : des économistes comme Keynes affirment que l'équilibre de plein emploi n'est pas spontanément garanti mais que l'État a les moyens de rétablir le plein emploi.
   La réflexion sur la dynamique économique montre par ailleurs que le progrès économique et social résulte d'un «mouvement de destruction créatrice» (l'expression est de l'économiste autrichien Joseph Schumpeter), ce qui accrédite la question de la nécessité et d'un savoir-faire en matière de réallocation des ressources (et donc en particulier celle du travail et de l'emploi).
   Depuis la fin des Trente Glorieuses, les pays d’Europe occidentale ont pu voir réapparaitre de façon plus régulière ou plus durable des niveaux de sous-emploi très élevés, associés à des phénomènes de nouvelle pauvreté, de précarité et d’exclusion. En tant que transformateur de la structure sociale de la société, bouleversant la vie des plus touchés, tout en suscitant l’inquiétude de nombreux actifs le chômage est revenu au premier plan du débat politique.
   Ailleurs, dans les pays proches du plein emploi l'insuffisance quantitative ou qualitative de la main-d'œuvre constitue -par contraste et de manière symétrique- l'élément majeur du débat économique et politique.

Sommaire

   1 Étymologie
   2 Histoire
   3 Difficultés d'une définition du chômage
       3.1 Le chômage : mise en perspective historique
       3.2 Définition statistique : Normes Internationales et Normes nationales
           3.2.1 La norme BIT
           3.2.2 Les normes régionales ou nationales
       3.3 Taux d'emploi ou taux de chômage ?
       3.4 L’outil statistique et ses limites
       3.5 Le halo du chômage
   4 Tableau du chômage
       4.1 Approche historique
       4.2 Approche comparative
       4.3 Approche socio-économique
           4.3.1 Inadéquation des formations
           4.3.2 Chômage et discriminations
           4.3.3 Chômage et population d'origine immigrée
           4.3.4 Des expériences différentes
           4.3.5 Les conséquences politiques
   5 Lutte contre le chômage
   6 Théorie économique
       6.1 Formes et types de chômage
       6.2 Le chômage « classique »
       6.3 L’équilibre de sous-emploi
       6.4 L’arbitrage entre inflation et chômage
       6.5 L’approche marxiste
   7 L'origine du chômage : les interrogations actuelles
       7.1 Le progrès technique détruit-il des emplois ?
       7.2 La mondialisation, source de chômage dans les pays riches ?
       7.3 La politique monétaire créatrice de chômage ?
   8 Citations
   9 Notes et références
   10 Voir aussi
       10.1 Articles connexes
       10.2 Bibliographie
           10.2.1 2010-2019
           10.2.2 2000-2009
           10.2.3 1990-1999
           10.2.4 Avant 1990

Étymologie

Le terme est issu du Latin populaire « caumare » dérivé du grec ancien « καυμα » (kauma), signifiant « se reposer pendant la chaleur ». Jusqu'au XIXe siècle il signifie une cessation d'activité en général, pour quelque cause que ce soit1.
Histoire
Caricature politique américaine de 1837

Il y a peu de données historiques sur le chômage, car il n'a pas toujours été reconnu comme tel ou mesuré de façon systématique. L'histoire du chômage se confond pendant plusieurs siècles avec celle de la pauvreté, le chômeur étant indistinctement classé dans les pauvres.

Dans les sociétés indigènes vivant en autosuffisance, la notion de chômage n'existe pas.

Dans l'Égypte et la Grèce antique, les gouvernants luttent contre l'oisiveté des pauvres en envoyant les "surnuméraires" créer des colonies. La Rome antique distingue l'oisiveté de l’otium (le loisir) et du negotium (le commerce). L'afflux d'esclaves à la fin des conquêtes romaines du IIe siècle av. J.-C. provoque un chômage important chez les travailleurs publics, notamment les paysans. Les pouvoirs publics répondent de deux manières : panem et circenses (nourriture des pauvres par les Jeux) ou distribution de terres (ager publicus qui permet au chômeur de se réinsérer)2.

Au Moyen Âge, ce sont les hospices qui accueillent les pauvres au chômage par charité. Gérés par des confréries ou les fabriques, ils s'organisent au niveau des paroisses en bureau de charité. La charité protestante se distingue de la charité catholique : le riche ne fait pas son salut par la charité, l'ensemble des individus font leur salut par le travail, aussi les plus riches doivent-ils faire travailler les plus pauvres. C'est la réforme protestante qui fait véritablement naître la catégorie « chômeurs » en distinguant les pauvres méritants (chômeurs désirant travailler) et pauvres non méritants (parasites oisifs)3.

Sous l'Ancien Régime, la progression de la pauvreté accroît la mendicité et le vagabondage, notamment dans les grandes villes. En 1526, le philosophe Jean Louis Vivès estime dans son traité De subventione pauperum que la charité encourage les pauvres à ne pas chercher de travail. Il est le premier à proposer l'intervention de l'État pour mettre au travail les inactifs. Au XVIe siècle, le pouvoir royal décide de prendre en charge par l'État la gestion de la pauvreté. L'idée de regrouper les indigents dans des ateliers de charité ou des maisons du travail est reprise sous le règne de Louis XIV, et plus encore au XVIIIe siècle, notamment à l'initiative de Turgot. En 1787, sous le règne de Louis XVI, les ateliers de charité passent sous la responsabilité des Assemblées provinciales2.

Parallèlement au cours du XVIIe siècle, le pouvoir royal veut régler le problème du vagabondage en menant une politique d'enfermement systématique dans les hôpitaux généraux4. Cette politique d'internement forcé des pauvres a affecté l'ensemble des États européens. En Angleterre, dès 1575, un acte d'Elisabeth Ire institue des établissements visant « la punition des vagabonds et le soulagement des pauvres ». Les « Houses of Correction » qui auraient dû être présentes dans chaque comté vont laisser la place aux workhouses qui dans la seconde moitié du XVIIIe siècle trouveront leur véritable expansion. Foucault note qu'en « quelques années, c'est tout un réseau qui a été jeté sur l'Europe ». Aux Provinces-Unies , en Italie, en Espagne, en Allemagne se créent également des lieux d'internement de même nature5.

Le Décret d’Allarde et la Loi Le Chapelier en supprimant les corporations en 1791 favorisent l'embauche de paysans poussés dans les villes par l'exode rural6.

La reconnaissance du chômage s'est produite lentement et s'est particulièrement développée au cours de la bureaucratisation et l'organisation scientifique du travail lors de la révolution industrielle. Après la révolution de février 1848, les ateliers nationaux sont une organisation destinée à fournir du travail aux chômeurs parisiens.

À la fin du XIXe, les aides en nature données aux chômeurs sont supprimées au profit des aides financières qui se développent avec l'assurance chômage. Elles reprennent sous la forme moderne des restos du cœur de la banque alimentaire, des épiceries sociales, des soupes populaires données à des pauvres et chômeurs qui ne sont pas forcément déclarés2.
Difficultés d'une définition du chômage

« Sont au chômage toutes les personnes au-dessus d'un âge déterminé, qui n'exercent pas d'emploi rémunéré ou ne sont pas travailleurs indépendants, sont disponibles pour travailler, et s'efforcent de trouver un emploi rémunéré ou de devenir travailleurs indépendants. » [réf. nécessaire]
Le chômage : mise en perspective historique

Des historiens de l’économie soulignent que la notion de chômage est une invention de la fin du XIXe siècle qui va de pair avec l'exode rural et la constitution de la classe prolétaire urbaine.
À cette époque « la frontière travail/non-travail devient une coupure nette entre deux mondes et est vécue comme telle, d’autant qu’elle est séparation de lieu, entre lieu de travail et lieu d’habitat 7. ».

La notion de chômage est intrinsèquement liée à l’idée de salariat, c’est-à-dire d’un contrat entre un travailleur et un employeur. Le chômeur est l’individu qui souhaite vendre sa force de travail mais ne trouve pas preneur aux conditions qu’il exige.

Or si le travail salarié s’est désormais imposé dans les sociétés occidentales contemporaines, il reste une réalité historique, fruit d’une évolution du système économique :

   Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’activité économique des individus s'est trouvée partagée entre le travail rural, à domicile et indépendant, et le travail salarié en usine. Nombre de personnes cumulent les deux types d’activité et les paysans qui s’adonnent par ailleurs à une production agricole dans une optique d’autoconsommation restent longtemps nombreux 8. S'il existe déjà des formes manifestes de sous-emploi (saisonnier dans le cas du secteur agricole ou conjoncturel à l’occasion des ralentissements d’activité) il est toutefois difficile de parler de chômage dans un contexte économique où le rapport salarial reste une exception.
   Aujourd'hui, les économies en voie de développement connaissent un régime économique et social pas très différent du contexte évoqué ci-dessus : les analyses doivent donc être menées avec prudence, en fonction d'un contexte qui ne peut être évacué.

Définition statistique : Normes Internationales et Normes nationales

La statistique du chômage est marquée par la cohabitation d’une définition internationale proposée par le Bureau international du travail (BIT) et celles propres aux États et organismes statistiques nationaux.
La norme BIT

Selon le BIT, est chômeur toute personne (de 15 ans ou plus) qui remplit les critères suivants9 :

   « être sans travail », c’est-à-dire ne pas avoir d’activité, même minimale, pendant la semaine de référence ;
   « être disponible pour travailler », c’est-à-dire être en mesure d’accepter toute opportunité d’emploi qui se présente dans les quinze jours, sans qu’une tierce obligation soit une entrave au retour à l’activité ;
   « rechercher activement un emploi, ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement ».

           taux de chômage = chômeurs au sens du BIT
           population active

Les normes régionales ou nationales

   Pour être chômeur selon le système statistique européen Eurostat, il faut avoir été sans travail durant la semaine de référence (soit moins d’une heure hebdomadaire d’activité) et avoir fait des démarches spécifiques en vue de retrouver un emploi, sans forcément s’être déclaré comme chômeur auprès de l’administration.

   Aux États-Unis, le Bureau of Labor Statistics compte comme chômeurs les personnes n’ayant pas d’emploi, en ayant cherché un activement durant les 4 semaines passées, et disponibles pour travailler10.

Taux d'emploi ou taux de chômage ?

Au quatrième trimestre 2004 selon l'OCDE11 le taux de chômage normalisé pour le groupe des hommes de 25 à 54 ans était de 4,6 % aux États-Unis et de 7,4 % en France.
À la même période et pour le même groupe, le taux d'emploi était de 86,3 % aux États-Unis et de 86,7 % en France d'après le même document. On constate donc un taux de chômage 60 % plus élevé en France qu'aux États-Unis, alors qu'un nombre plus important d'individus travaillent dans le premier groupe — ce qui est contre-intuitif si on s'attend à ce que le niveau de chômage reflète la situation du marché du travail.

Il faut donc bien se garder d'interpréter sans précaution les chiffres du chômage. En effet, la définition du chômage repose sur la distinction fragile entre non-emploi d'un actif potentiel d'une part et l'inactivité d'autre part. Malgré les efforts de définition et de normalisation, cette mesure reste extrêmement subjective et donc facilement influençable par différentes politiques n'améliorant sans doute pas véritablement la situation du marché du travail.

L'OCDE recommande l'utilisation du taux d'emploi plutôt que du taux de chômage pour juger de l'efficacité du marché du travail et des politiques de l'emploi12.
L’outil statistique et ses limites

Le recours à l'outil statistique et aux méthodes quantitatives ne suffit pas à garantir la production d'un tableau de l'existant incontestable.

   Selon les pays, l’économie informelle (dite « noire » ou « grise ») génère des actifs non déclarés qui peuvent être par ailleurs comptabilisés comme chômeurs (pour permettre le cumul allocations-salaires).
   Il est également délicat de comparer les chiffres de périodes différentes, car la définition elle-même a évolué considérablement dans le temps.
   L'utilisation des données en valeur absolue peut très largement prêter à caution car la population des actifs occupés est en augmentation dans la plupart des pays. Ainsi, la France 13, recense 19,9 millions d'actifs occupés en 1960, 23,4 millions en 1980, et 26,7 millions en 2000. Soit une augmentation du volume de la population active deux fois plus importante que celle du nombre de chômeurs (négligeable en 1960, 1,8 million en 1980, 3 millions en 2000).
   Enfin, la définition du numérateur et du dénominateur utilisés pour calculer le taux de chômage sont rarement identique :
       D'une part le taux de chômage est rapporté à la population active totale, tandis que dans certains pays comme la France, seuls les actifs du privé sont exposés au risque de chômage.
       D'autre part le nombre de chômeurs recensés ne donne qu'une image partielle de la précarité vis-à-vis de l'emploi, car il n'inclut pas les emplois précaires, le temps partiel subi et les préretraites. Or ceux-ci peuvent être considérés comme étant du chômage déguisé et non-comptabilisé. En comptabilisant ces éléments, le site « éclairages économiques » obtient pour la France un « taux de chômage effectif » de 27,6 % de la population active du secteur privé14.

Le halo du chômage
Le « halo du chômage », d’après J. Freyssinet15. Quelques exemples de situations intermédiaires

D’après les définitions statistiques, chaque individu peut rentrer dans l’une des trois catégories suivantes :

   Chômeur s’il remplit les critères de la définition,
   actif occupé s’il travaille effectivement,
   inactif s’il ne travaille pas et ne remplit pas les critères de définition du chômage (exemple : les retraités, les enfants, les étudiants…).

La crise économique entamée dans les pays occidentaux à partir des années 1970 a contribué à créer de nouvelles situations rendant cette catégorisation parfois incertaine.

On remarque d’abord qu’un certain nombre de personnes se trouvent entre une situation d’inactivité et de chômage (cf. zone 3). Parmi elles, beaucoup désirent travailler mais ne sont pas comptabilisées parce qu’elles ont trop peu de chance de retrouver un emploi (et sont donc dispensées de recherche d’emploi) ou parce qu’elles ont renoncé, par découragement, à rechercher un emploi. Dans ce dernier cas, il peut s’agir de chômeurs de longue durée subissant des cas d’extrême exclusion sociale, de mères au foyer désirant travailler mais n’entamant pas de démarche, ou encore d’étudiants choisissant de poursuivre leurs études à défaut d’avoir pu se faire embaucher.

La zone floue entre l’emploi et le chômage (cf. zone 2) s’accroît avec la multiplication des formes atypiques d’emplois : les travailleurs subissant un temps partiel non voulu, les personnes recherchant un emploi mais ayant un peu travaillé dans la semaine ou le mois de référence, ainsi que les personnes possédant un emploi précaire.

De même, on trouve des situations intermédiaires entre l’emploi et l’inactivité (cf. zone 1), situation occupée par les individus faisant le choix de travailler moins. Enfin, les travailleurs clandestins et les employés « au noir » ne sont pris en compte dans aucun des trois groupes (cf. zone 4).
Le sous-emploi en France en 1996 et 2012 (en milliers d'unités)16 : Année Chômeurs au sens du BIT (Cat. A) Chômage « déguisé » (Cat. B & C) Absence de recherche d’emploi (Cat. D & E) Sous-emploi au sens du BIT Temps réduit subi (Saisoniers..) Précarité subie (intérim, CDD… subis) Total du sous-emploi
demandeurs d’emploi en formation cessation anticipées d’activité chômeurs « découragés » incapable de chercher un emploi
1996 353 467 242 321
1996 3082 820 563 4465 1572 663 6700
2012 3132 1490 285 444 5351 268017 8031
Tableau du chômage
Approche historique

Le chômage, défini comme une inactivité subie, existe déjà dans les sociétés traditionnelles, mais son inexistence statistique – en France, la première statistique date du recensement de 1896 - le rend difficilement quantifiable avant le XXe siècle. On peut toutefois avancer le chiffre probable de 6 % à 8 % de chômeurs dans la première moitié du XIXe siècle, ce qui permet à Karl Marx de décrire une « armée industrielle de réserve » dans Le Capital (1867).

Après avoir décru à la Belle Époque, le chômage réapparaît après la première guerre mondiale à la suite des crises de reconversion et malgré la forte croissance des années 1920. Il atteint des taux aux alentours de 10 % au Royaume-Uni et en Allemagne. Une hausse spectaculaire suit la crise économique de 1929, sauf en URSS : le chômage atteignant des pics de 25 % aux États-Unis et de 33 % en Allemagne. Seule l’Allemagne réussit à résoudre réellement le problème dans un contexte politique particulier, le nazisme qui s’installe grâce au désastre économique et au nationalisme allemand.

Les Trente Glorieuses qui suivent la Seconde Guerre mondiale sont marquées par un chômage très faible avoisinant les 2 % en Europe occidentale, les 4 à 5 % en Amérique du Nord et les 1 % au Japon.

Le chômage commence à croître dès la fin des années 1960, et connaît une hausse particulièrement significative à la suite du choc pétrolier de 1973. Dix ans plus tard, il touche 8,3 % de la population des pays de l’OCDE. La révolution conservatrice au Royaume-Uni et aux États-Unis avec les élections de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan conduisent à une baisse du chômage dans ces pays, une baisse importante du chômage est aussi constatée en Allemagne fédérale jusqu’à la réunification.

En 1994, le chômage toucherait 7,8 % de la population active dans les pays de l’OCDE. Depuis, il a connu une baisse importante aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans d’autres pays d’Europe comme l’Irlande ou l’Espagne. Il reste endémique en France, mais a baissé fortement en Allemagne depuis 2005 où le chômage avait crû fortement jusqu'à 2005 après le rattachement des Länder de l’Est en 1990.

La crise financière de 2008 entraînait une forte augmentation de plus de 10 millions depuis 2007 aux États-Unis, en Europe et au Japon. L'Union européenne comptera 26,5 millions de personnes privées d'emploi en 2010, soit 11,5 % de la population active, contre environ 10 % aux États-Unis. Les suppressions d'emploi étaient particulièrement soutenues en Europe, notamment en Espagne (taux de chômage de 18 % et plus), au Royaume-Uni et en France. Le nombre des sans-emploi a crû de 250 000 en France au cours du premier trimestre 2009, ce qui mène à un taux de chômage de 11 % en 2010 et 12 % en 2011 (plus de 3 millions de chômeurs)18.

En juillet 2014, Eurostat estime que 24,85 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans l’Union européenne, dont 18,41 millions dans la zone euro. Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en Allemagne et en Autriche (4,9 % chacun), et les plus élevés en Grèce (27,2 % en mai 2014) et en Espagne (24,5 %). La France se trouve environ en moyenne de l’Union européenne avec 10,3 %19.

En juillet 2014, le taux de chômage des jeunes (moins de 25 ans) s’est établi à 21,7% dans l’Union européenne et à 23,2% dans la zone euro, contre respectivement 23,6% et 24,0% en juillet 2013. Il s’agit du taux le plus bas enregistré pour l’Union européenne depuis septembre 2011 et pour la zone euro depuis juin 2012. Les taux les plus bas en juillet 2014 ont été observés en Allemagne (7,8%), en Autriche (9,3%) ainsi qu’aux Pays-Bas (10,4%), et les plus élevés en Espagne (53,8%), en Grèce (53,1% en mai 2014), en Italie (42,9%) et en Croatie (41,5% au deuxième trimestre 2014). La France se trouve environ en moyenne avec 22,5 %19.
Approche comparative
Article connexe : Taux de chômage.
Taux de chômage par pays en mars 2006 selon le World Factbook de la CIA

Aux États-Unis, le marché du travail est caractérisé par une logique de flexibilité. Les salariés sont payés selon leur efficacité supposée, et les emplois précaires se multiplient autant dans le secteur industriel et que dans le tertiaire, permettant aux travailleurs non qualifiés de rester compétitifs. Les emplois précaires sont plus facilement acceptés car la hiérarchie sociale et l’honorabilité sont moins problématiques20. Le pays est donc marqué par un chômage frictionnel important mais relativement stable. La part du chômage de longue durée, c’est-à-dire supérieur à un an, est de 6,1 % en 200121.

Des pays scandinaves comme la Suède sont marqués par des aides très importantes aux travailleurs les moins employables. En revanche, les chômeurs sont tenus d’accepter les emplois qui leur sont proposés. Dans le cas du Danemark, l’entreprise qui licencie ne verse pas d’indemnités. ; l’assurance chômage n’est pas obligatoire ; elle est gérée par plusieurs caisses privées. En cas de perte d’emploi, les bénéficiaires perçoivent 90% de leur salaire pendant deux ans, plafonné à 2.325 euros22. L’indemnité n’est pas dégressive. Elle est versée à 100 % si la personne a travaillé au moins 52 semaines au cours des trois dernières années. Cette politique provoque des dépenses importantes pour l’État. Les chercheurs d’emploi sont aussi aidés par les municipalités. Ils doivent accepter les stages et les formations proposés23.

Dans la plupart des pays européens, le haut niveau de protection sociale vient répondre à l’importante identification des individus à leur emploi et à leur poste dans la hiérarchie professionnelle. Le taux de chômage est très élevé, et la part du chômage de longue durée importante : 43,7 % dans l’Europe des 15 et 37,7 % en France21, toujours en 2001. C’est cette logique sociale qui explique la différence d’attitude entre les pays industrialisés20.

Dans nombre de pays en développement, le chômage est une notion peu pertinente. Statistiquement, il peut atteindre des taux officiels dépassant souvent les 30 %, mais la mesure du chômage néglige les activités économiques indépendantes et familiales destinées à l’autoconsommation et représentant la source essentielle de richesse pour des populations à l’écart de l’économie marchande. Dans les pays les plus pauvres, ce travail indépendant représente 37 % de l’activité en zone urbaine, et bien davantage en zone rurale24.

L’expérience du dernier quart de siècle a montré que certains pays jadis pauvres pouvaient résoudre le problème du chômage. Les dragons asiatiques (Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Hong Kong) notamment, mais aussi l’Irlande par exemple, ont réussi à éliminer le problème de l’emploi et connaissent des taux de chômage faibles. Dans la plupart des cas le chômage a été réduit par une stratégie d’intégration des pays au commerce international et leur spécialisation dans des activités nécessitant beaucoup de main-d’œuvre, tandis que les stratégies de substitution d’importation n’auraient que peu d’effet24.

Dans de nombreux pays, notamment en Afrique, l’instabilité politique et économique constitue un découragement à l’investissement des entreprises et explique une large part du chômage. L’accroissement constant de la population active du fait de la forte natalité aggrave le problème. Dans le cas de ce continent, la centralisation dirigiste des décisions relatives à la production agricole dans les capitales où règne la corruption constitue un obstacle essentiel à l’essor de l’emploi agricole rural25. C’est pourtant l’agriculture qui pourrait fournir l’essentiel du travail manquant.
Approche socio-économique

Certaines populations sont plus susceptibles de subir le chômage, soit parce qu’elles n’ont pas de « bonne » qualification, soit parce qu’elles ont une faible volonté de travailler, ou encore parce qu’elles subissent un phénomène de discrimination. Ces causes de chômage peuvent se combiner.

La volonté de travail se manifeste par la capacité de l’individu à accepter des postes peu désirés à de faibles salaires et à se résoudre à compenser les obstacles économiques à son emploi en acceptant certaines contraintes comme la mobilité26.
Inadéquation des formations

Le chômage concerne essentiellement les personnes non qualifiées, ou dont les qualifications ne correspondent pas à des besoins contemporains au sein de l'économie26. Le taux de chômage est ainsi bien plus élevé parmi les non diplômés (voir tableau), et, pour les diplômés de l'enseignement supérieur, il varie fortement en fonction du domaine de formation, et de la réputation de l’université ou de l’école de formation.

Le chômage de longue durée et la coexistence simultanée d'offres d'emploi non pourvues pourraient être essentiellement liés à des problèmes d’inadéquation entre l’offre et la demande de travail.

En France, le nombre de diplômés formés dans certains domaines (histoire de l’art, par exemple) ne correspond pas aux besoins réels de l’économie. Certains secteurs économiques connaissent, dans les pays développés, un déficit de main-d'œuvre (artisanat, personnel de maisons de retraite…).
Chômage et discriminations

Si les qualifications constituent l’une des variables les plus discriminantes26 (voir tableau), le sexe, l’origine ethnique, l’âge, mais aussi le milieu social d’origine, la zone géographique d’habitation, jouent un rôle dans la compétitivité d’un individu sur le marché du travail, et en particulier par la représentation que l’employeur se fait de ces diverses données.

Il est difficile de déterminer la part exacte des discriminations envers les femmes ou les minorités ethniques.
https://books.google.fr/books?id=OJ-b2-CLz7EC&pg=PA446&hl=fr#v=onepage&q&f=false
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:05

Renonciation à un titre minier.

Liste des arrêtés de renonciation, retrait ou d'annulation de titres miniers depuis 2004 : (tous ces textes sont parus au Journal officiel de la République française)

Sommaire

1 XXe siècle
2 2004
3 2005
4 2006
5 Voir aussi

XXe siècle

Arrêté du 17 février 1925 : renonciation des Société minière et industrielle de Gouhenans aux concessions de Gouhenans, Athesans, Vy-lès-Lure et Saulnot.

Arrêté du 31 janvier 1961 : renonciation d'Électricité de France aux concessions de Ronchamp et Éboulet.

2004

Arrêtés du 19 mars (2 textes)

renonciation de la concession de zinc, plomb argentifère et métaux connexes de Croix de Palliéres (Gard)
renonciation de la concession de fer de St Pierremont

Arrêté du 18 mai (2 textes):

renonciation de la concession de pyrites de fer de Pallières et La Gravoullière (Gard)
renonciation de la concession de houille de Decize (Nièvre)

Arrêté du 17 juin :

annulation de la concession de manganèse de Villerambert (Aude)

Arrêté du 3 juillet :

retrait de la concession de cuivre, argent et autres d’Auriac (Aude)

Arrêté du 30 septembre :

renonciation de la concession de Vimy-Fresnoy (Pas de Calais)

Arrêté du 9 novembre :

renonciation de la concession de houille des Petits Châteaux (Saône et Loire)

2005

Arrêté du 22 mars :

renonciation de la concession de plomb argentifère de l’Argentière (Hautes Alpes par Métaleurop.

Arrêté du 29 mars :

renonciation de la concession de plomb argentifère de Piscieu (Savoie) par Métaleurop

Arrêté du 13 juillet :

renonciation de la concession de Houille d’Auchy-au-Bois (Pde C)

Arrêté du 13 juillet :

renonciation de la concession de fer de Bassompierre II

Arrêté du 20 juillet :

renonciation de la concession de zinc, plomb de Planioles (Lot) par Umicore

Arrêté du 9 septembre

annulation de la concession de cuivre de Cabrières (Hérault)

Arrêtés du 23 septembre (3 textes) :

renonciation de la concession de houille des Perrins (Saône et Loire)
renonciation de la concession de bauxite des Baux (B du R)
renonciation de la concession de bauxite de Maussane (B du R)

Arrêtés du 17 octobre (8 textes) :

renonciation par ARBED des concessions de fer de Boulange I, Gustave Wiesner Extension II, Hermann, Nondkeil I, Rosenmühle, Thomas Byrne I, Thomas Byrne II, Volmerange.

Arrêtés du 24 novembre (4 textes) :

renonciations par CDF aux concessions de houille de Trêts, Peypin et St Savournin et Auriol (Bouches du Rhône) et Dourges.

2006

Arrêtés du 26 janvier 2006 (4 textes) :

renonciation par CDF aux concessions de houille de Vicoigne et Hasnon (Nord)
renonciation par la commune de St Michel de Maurienne aux concessions d’anthracite de Beaurevard et Gorge Noire (Savoie)

Arrêté du 27 janvier 2006 (2 textes) :

renonciaton de la concession d’anthracite de La Charbonnière par la commune de St Martin d’Arc (Savoie)
renonciation de la concession de plomb, argent cuivre zinc de Palouma par Metaleurop (Hautes Pyrénées)

Arrêtés du 17 février 2006 (6 textes)

renonciation par ARBED aux concessions de fer de Kraemer, Sterkade extension et Sterkade extension II
renonciation par CDF aux concessions de houille de Denain, Flines-lez-Raches et Ostricourt.

Arrêtés du 23 mars 2006 (2 textes)

renonciations des concessions de houille de Courcelles les Lens (NPC) et de Bouquiès (Aveyron)
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:06

Des expériences différentes

Parmi les catégories sociales modestes, le travail est un facteur important d’honneur et de valorisation personnelle, d’autant que la distinction entre « travailleurs » et « fainéants » s’y fait plus rapidement. Le chômage est donc vécu comme une perte d’identité et de dignité qui s’aggrave à l’occasion de chaque échec pour recouvrer un emploi ou lorsque le chômeur doit entamer les démarches administratives qui parachèvent sa catégorisation de chômeur. De plus, l’ennui est bien plus profond dans ces milieux où les opportunités de s’adonner à des activités alternatives (culturelles, associative, sportives…) sont plus rares que dans les milieux aisés26.

Longtemps les femmes sans emploi ne se considéraient pas comme chômeuses mais simplement « non payées ». Aujourd’hui, leur réaction est relativement semblable à celle des hommes. Elles refusent souvent le statut de « femme au foyer » et la perte des liens sociaux qui dépendaient de l’exercice de leur profession. Avec l’apparition des familles monoparentales, elles peuvent vivre des situations de désastre économique et de culpabilité vis-à-vis du foyer dont elles ont la charge. Quelques femmes ayant des enfants en bas-âge parviennent à justifier leur chômage subi par les avantages familiaux qu’il procure 26.

Les cadres au chômage vivent le plus souvent une expérience différente de celle des catégories professionnelles plus modestes. Pour le cadre, il s’agit de rejeter le statut de chômeur en profitant du temps libre dans une optique professionnelle. Ils consacrent un temps important pour retrouver un emploi d’un certain niveau. Ils profitent aussi de leur inactivité temporaire pour suivre des formations ou se consacrer à la lecture d’ouvrages professionnels lié à leur domaine de compétence. Toutefois le chômage remet en cause leur plan de carrière, un des points les plus fondamentaux de leur identité sociale. Comme les chômeurs plus modestes, ils subissent progressivement une dégradation de leurs liens sociaux, mais bien moins rapidement26.

La diversité des expériences vécues par les chômeurs a fait l'objet d'une typologie de la part de Dominique Schnapper, sociologue spécialiste de cette question47. Celle-ci a en effet démontré dans son ouvrage phare que les personnes dépossédées d'emploi pouvaient être divisées en trois grandes catégories:

1. - Les chômeurs totaux, principalement issus des couches populaires pour lesquels la privation d’emploi est synonyme d'ennui et d'humiliation dans la mesure où ils ne peuvent bénéficier de reconnaissance sociale en dehors du travail rémunéré.

2. - Les chômeurs différés, essentiellement constitués de cadres qui s'investissent dans des activités maximisant leurs compétences durant cette période, afin d'accroître leur « employabilité » et de pouvoir envisager une progression dans leur carrière.

3. - Les chômeurs inversés, principalement composés de jeunes disposant d'un bon capital culturel, qui voient le chômage comme un moyen de se consacrer à leurs passions ou de s'investir dans la vie associative et rejettent le travail hétéronome tel que le définit le philosophe André Gorz, c'est-à-dire un travail dont le but échappe au contrôle de l'individu qui le produit.
Les conséquences politiques

Chez la plupart des chômeurs, le rejet du système économique se traduit à long terme par une situation d’anomie, et non par l’évolution de leur pensée politique. On trouve toutefois dans l’histoire des périodes historiques de haut chômage qui ont favorisé l’accession au pouvoir des régimes extrêmes comme le nazisme en Allemagne en 1933. Pour autant, la réaction politique de sanction des gouvernants est autant le fait des personnes effectivement affectées par le chômage que par les actifs occupés qui s’inquiètent du niveau de l’emploi. On remarque toutefois que statistiquement les chômeurs sont plus représentés parmi les électeurs s’abstenant de voter, notamment dans les classes modestes. Le choix politique entre les partis dits « de gouvernement » n’est que peu affecté par la situation de chômage, le chômeur trouvant dans son vote habituel une occasion de rejeter son nouveau statut de sans emploi26. Les partis dits « de gouvernement » sont toutefois très légèrement sous-représentés parmi les populations au chômage, et quelle que soit l’origine sociale des chômeurs48.

Au niveau de la population globale, l’importance accordée à la lutte contre le chômage dépend moins de son volume que des effets d’annonce ou que des vagues de licenciements localisées relayées par les médias. Le sentiment serait que les partis de gauche ne sont pas plus à même de résoudre le chômage que ceux de droite et inversement, d’où l’impact faible de la question de l’emploi sur le résultat final des élections26.
Lutte contre le chômage
Article détaillé : Politiques de l'emploi.

Les politiques de l'emploi renvoient à l'ensemble des mesures étatiques de politiques économiques visant à agir sur l'emploi. Leur objectif le plus courant est la réduction du chômage et la recherche du plein emploi. On distingue généralement deux grands types de politiques, les politiques actives cherchant à modifier le niveau de l'emploi dans l'économie et les politiques passives dont l'objectif est de limiter le chômage sans accroître la demande de travail de l'économie, et de le rendre plus supportable.

Une opposition forte existe entre :

les tenants d’une règlementation réduite sur le marché du travail (toutefois accompagnée de la mise en place de protections du salarié adéquates), pour qui un niveau élevé de chômage est causé par des perturbations introduites par l’État (règlementations excessives des conditions de travail, des conditions de rupture de contrat, du temps de travail, du salaire minimum…). Les tenants de cette approche privilégient les politiques actives du marché du travail ;

les tenants des logiques keynésiennes d’intervention des administrations publiques, interventions considérées comme nécessaire pour encourager l’activité économique (politiques de la demande, d’autant plus efficaces que l’économie est fermée), et pour réglementer, limiter voire interdire les licenciements (approche défendue par l’extrême gauche).

Théorie économique
Article connexe : Économie du travail.
Formes et types de chômage

La science économique 49 distingue plusieurs formes et types de chômages. Cette diversité s'explique par le fait que ces définitions visent à mettre en exergue des caractéristiques spécifiques et donc peuvent éventuellement se recouvrir :

Le chômage volontaire provient du refus de travailler résultant d'un niveau réputé trop bas des salaires ou de conditions de travail jugées non acceptables.
Le chômage involontaire correspond à la définition entendue par le BIT, Bureau International du Travail.
Le chômage d'attente, de recherche ou de prospection : chômage volontaire correspondant à la période d'investissement en information ou formation pour trouver le meilleur emploi (sachant que le chômeur peut disposer au cours de cette période d'un revenu de remplacement) .
Le chômage frictionnel : chômage lié au délai nécessaire pour trouver un autre emploi. Ce type de chômage mesure l'imperfection du marché du travail (absence de transparence ou mauvaise information).
Le chômage de mobilité : les travailleurs employés sont en permanente mobilité. À tout moment, des individus quittent leur emploi pour changer d'entreprise, de région, de salaire, de poste, de conditions de travail. À la mobilité entre les différents emplois s’ajoutent les périodes de mobilité entre activité et inactivité.
Le chômage conjoncturel ou chômage cyclique illustre l'idée que l'emploi est tributaire du niveau de l'activité économique. Il peut résulter d'un ralentissement de l’activité ou de l’évolution négative de l’économie qui peuvent présenter un caractère cyclique.
Le chômage saisonnier, lié aux variations d’activité au cours de l’année dans certains secteurs économiques (exemple : le tourisme).
Le chômage résiduel désigne la partie non conjoncturelle du chômage (soit la différence entre chômage total et chômage conjoncturel)
Le chômage chronique ou chômage durable pointe le fait que certaines activités ou certaines catégories de personnes peuvent être confrontées de façon plus durable à une situation de chômage.
Le chômage structurel est causé par des rigidités aussi bien des salaires que des qualifications : « Il est dû à l'hétérogénéité du facteur travail et se produit généralement dans une économie non stationnaire [...] caractérisée par des changements dans les goûts des consommateurs et/ou des mutations technologiques »50
Le chômage classique est lié selon Edmond Malinvaud à l'insuffisance des capacités de production ou au coût excessif du travail
Le chômage de croissance correspond à des demandes d'emploi non satisfaites et révélées par l'expansion économique. Ainsi des implantations nouvelles d'activité dans une région donnée créent potentiellement des tensions sur le marché de l'emploi local (par demande directe d'emplois ou par effet secondaire des nouveaux revenus distribués 51).
Le chômage effectif est le niveau de chômage calculé selon les normes édictées par le BIT, Bureau International du Travail.
Le chômage apparent ou chômage déguisé désigne des situations de sous-optimisation de l'emploi, masquant en réalité un chômage potentiel :
situation de sur-effectif dans les entreprises ou administrations
salaires plus élevés que la productivité moyenne des travailleurs.
Le chômage keynésien pointe le chômage engendré par une insuffisance de la demande effective
Le chômage marxien est une variante du chômage classique : « Les non-travailleurs » — générés par l'état de rareté de l'offre de capital par rapport à celle de travail — constituent une « armée de réserve » pesant sur les rémunérations et la condition de l'ensemble des travailleurs52.
Le chômage partiel correspond à une réduction de temps de travail entrainant une réduction de rémunération.
Le chômage technique correspond à des arrêts de travail pour des motifs techniques : difficultés d'approvisionnement, indisponibilité des équipements, Occupation des locaux, intempéries...
le chômage technologique correspond à des mutations et/ou pertes d'emploi occasionnées par le changement des méthodes de production.

Le chômage « classique »

Dans le modèle néoclassique d’une économie concurrentielle pure et parfaite (cf. hypothèses de CPP de l'analyse néoclassique standard), le chômage est décrit comme « volontaire » ou frictionnel. On dit qu’il est volontaire lorsqu’un individu refuse un emploi qu’il juge insuffisamment payé alors que le surplus de production qu’il apporte à l’entreprise ne peut permettre de lui accorder une rémunération supérieure. Dans l’optique néoclassique, le chômeur fait alors un arbitrage entre les avantages du travail (le salaire, la sociabilité) et les désavantages (le coût des transports, les frais de garde des enfants, le renoncement au loisir, la perte d'éventuels revenus d'inactivité) et décide alors volontairement de rester sans emploi.

Le jeu de la concurrence est censé faire varier les salaires à la hausse ou à la baisse de sorte que tout individu offrant du travail (demandant un emploi) doit finir par trouver une entreprise pour l’embaucher à une juste rémunération, c’est-à-dire selon la richesse qu’il produit, et plus précisément, selon sa productivité; car dans le cadre du modèle néoclassique les salaires sont flexibles.

Face à la Grande Dépression, les néoclassiques ont renforcé leurs positions en posant le chômage de masse constaté comme la preuve de leurs théories. Des économistes comme Arthur Cecil Pigou53 ou Jacques Rueff ont tenté de montrer que le chômage découlait essentiellement des entraves à la concurrence - des imperfections du marché - imposées par certaines institutions monopoleuses comme les syndicats, et parfois l’État par le jeu d'une réglementation d'un salaire minimum par exemple.
Chomage classique.JPG

Pour comprendre l’analyse néoclassique du chômage, plaçons-nous dans une première situation où le volume de l’emploi est L1 et le salaire réel wr1. Pour une raison exogène, une innovation technologique par exemple, la demande de travail des entreprises diminue (cf. courbe « Demande de travail »), tandis que l’offre de travail reste constante.

Cette évolution induit un nouveau point d’équilibre entre l’offre et la demande, et donc nécessairement un nouveau salaire, noté wr2. Le passage du salaire wr1 au salaire wr2 provoque une hausse du chômage « volontaire » car certains demandeurs d’emplois, prêt à travailler pour la rémunération wr1, préfèrent rester oisifs si le salaire est wr2. Le volume de l’emploi est L2. Il correspond au taux de chômage naturel de l’économie.

Toutefois, il est possible que, pour des raisons diverses (réglementation, salaire minimum, pression des syndicats), le salaire ne soit pas flexible à la baisse et demeure, malgré la baisse de la demande de travail, au niveau wr1. Le volume de l’emploi est alors défini par le nombre de travailleurs que les entreprises veulent embaucher à ce salaire, c’est-à-dire L3. Dans cette situation, le taux de chômage est supérieur au taux naturel, du fait du manque de flexibilité54.

Ainsi les syndicats ou les réglementations étatiques qui - en empêchant les prix et les salaires de jouer leur rôle de variable d’ajustement automatique - participent à l’augmentation massive du chômage :

« Assurément, en immobilisant les salaires, on peut maintenir aux ouvriers qui travaillent une rémunération quelque peu supérieure à celle qu’ils recevraient en régime de libre concurrence ; mais on en condamne d’autres au chômage et on expose ceux-ci à des maux que l’assurance chômage n’atténue que bien faiblement55. »

L’équilibre de sous-emploi
Article détaillé : équilibre de sous-emploi.
Représentation graphique d’un équilibre de sous emploi

Pour Keynes, les entreprises ajustent leur demande d'emploi au niveau de production qu'elles anticipent en fonction des débouchés qu'elles espèrent. C’est donc la demande effective qui détermine le niveau de la production, et qui, par conséquent fixe le niveau de l’emploi. Au bout du compte, c’est donc la seule demande effective qui détermine le volume de la production et le niveau d’emploi.

Pour représenter graphiquement l’équilibre économique obtenu on détermine d’abord la fonction de demande globale (DG1) en fonction du revenu réel (Y). On trace par ailleurs la première bissectrice (DG=Y) qui décrit tous les points d’équilibre possible, c’est-à-dire les points où la demande et l’offre s’égalisent. L’intersection de DG1 et de la bissectrice permet de définir l’équilibre effectif. Or, rien n’assure que la production définie par cet équilibre (Y1) soit la production qui permette le plein-emploi (Ype). Si ce n’est pas le cas, l’équilibre effectif n’est pas égal à l’équilibre de plein-emploi (Epe) et il existe donc un chômage involontaire56.

L’analyse est donc différente de celle des néo-classiques. Chez Keynes, il n’y a plus, à proprement parler, de marché de l’emploi. Le salaire n’est pas le prix d’équilibre entre une offre de travail et une demande de travail, et il n'y a pas de chômage qui résulterait d'entraves (par exemple par les syndicats) au fonctionnement de ce marché. Le niveau de l’emploi est fixé au niveau macroéconomique, en dehors du marché du travail : il est le produit de la demande effective. Il est donc conditionné par les deux composantes de cette demande : la propension à consommer des ménages et l’investissement. Ce n’est que lorsque le niveau de l’emploi est déterminé, en fonction d’un niveau de production correspondant à la demande effective, que les salaires réels se fixent. Il peut donc exister un équilibre de sous-emploi c’est-à-dire une situation où la demande effective correspond à un niveau de production inférieur à celui qui permettrait le plein emploi. Une baisse du salaire réel n’aurait, dans cette situation, que pour effet d’accroître le chômage, par suite d’une baisse de la demande effective (toute baisse du salaire entraînant une baisse de la consommation).

Pour Keynes, à court terme, la propension marginale à consommer des ménages est stable. Le niveau de l’emploi est donc fondamentalement lié, pour lui, à l’autre variable de la demande effective : l’investissement.

Des théories plus récentes d’équilibre de sous-emploi mettent en avant l’idée d’un salaire d'efficience : les nouveaux keynésiens[réf. souhaitée] notent que la difficulté pour les entreprises à mesurer la productivité réelle de leurs employés (cette mesure a un coût) peut les amener à les rémunérer au-dessus du salaire du marché, afin de renforcer leurs incitations à accroître ou maintenir leur productivité pour rester dans l'entreprise dont les salaires sont supérieurs à ceux du marché. Le niveau de salaire plus élevé est alors compensé par un surcroît de productivité. Lorsque cette stratégie est adoptée par l'ensemble des entreprises, le prix du marché peut s'élever au-dessus du prix d'équilibre. Le déséquilibre ainsi créé serait alors à l'origine d'une insuffisance de l'offre d'emploi, d'où dérive un chômage important57.
L’arbitrage entre inflation et chômage
Article détaillé : courbe de Phillips.

En 1958, Alban William Phillips publie une étude empirique sur la Grande-Bretagne qui l’amène à établir une relation décroissante entre le chômage et la variation des salaires58.

Remplaçant les salaires nominaux par l’inflation, Paul Samuelson et Robert Solow dessinent une nouvelle courbe, celle communément appelée la courbe de Phillips. Dans cette représentation, à partir d’un certain seuil, lorsque le chômage diminue l’inflation s’accélère et inversement. Ce point critique où l’autorité politique doit faire un arbitrage entre l’inflation et le chômage est baptisé NAIRU (non accelerating inflation rate of unemployment59).

« La société est mise en demeure de choisir entre un niveau d’emploi raisonnablement élevé, associé à une croissance maximale et à une hausse modérée mais continue d’une part, et d’autre part une stabilité raisonnable des prix, mais associée à un degré de chômage élevé60. »

Empiriquement contredite par des périodes économiques relativement longue de stagflation (forte inflation et chômage croissant) à la fin des années 1970, ainsi que par la période de forte croissance saine (ni inflation ni chômage) à la fin des années 1990, cette analyse avait déjà été contestée par Milton Friedman et les monétaristes sur le plan théorique. Selon eux, à moyen terme il n'y a pas d'arbitrage entre chômage et inflation. Pour Friedman, les individus finissent par adapter leurs réactions aux manœuvres du gouvernement. Si celui-ci décide par exemple de baisser les taux d’intérêt pour relancer l’activité, il provoque des nouvelles embauches sur le court terme, ainsi qu’une accélération de l’inflation. Au début, les travailleurs sont dupes de l’illusion monétaire, mais à moyen terme ils constatent que leur pouvoir d’achat a baissé et exigent donc des hausses de salaires, provoquant le retour du chômage à son niveau initial61 alors que l'inflation est passée à un niveau plus élevée.

Les nouveaux classiques ont prolongé cette analyse en postulant que les agents économiques étaient désormais capables d’anticiper directement l’effet des politiques de relances sur l’inflation, exigeant alors immédiatement des hausses de salaires et rendant donc ces politiques inefficaces dès le court terme.
L’approche marxiste

D’après Karl Marx, le chômage est inhérent au fonctionnement instable du système capitaliste, le chômage de masse étant une constante des périodes régulières de crise du capitalisme. Le prolétariat est alors divisé entre ceux qui sont en situation de sur-travail (salariés) et de sous-travail (chômeurs). Ces derniers constituent une « armée industrielle de réserve » qui permet aux capitalistes de faire pression à la baisse sur les salaires.

Au niveau du capitaliste individuel, le chômage est donc favorable en ce qu'il permet d'avoir toujours de la main d'œuvre à disposition, tout en maintenant les salaires à un niveau faible. Au niveau du capitalisme global, le chômage est à première vue un manque à gagner, puisque aucun profit n’est réalisé sur le dos des chômeurs. Le chômage n’est rentable pour le capitalisme global que s’il permet de baisser les salaires d’un pourcentage plus important que le taux de chômage. La baisse du chômage observée depuis 2007 en Allemagne, concomitante avec une baisse du niveau moyen des salaires 62, montre que la réalité économique peut cependant être parfois plus complexe (productivité du travail, acceptation des salariés..).

Dans Le Capital, Marx écrit : « L’excès de travail imposé à la fraction de la classe salariée qui se trouve en service actif grossit les rangs de la réserve, et, en augmentant la pression que la concurrence de la dernière exerce sur la première, force celle-ci à subir plus docilement les ordres du capital. » Et plus loin : « La condamnation d’une partie de la classe salariée à l’oisiveté forcée non seulement impose à l'autre un excès de travail qui enrichit des capitalistes individuels, mais du même coup, et au bénéfice de la classe capitaliste, elle maintient l'armée industrielle de réserve en équilibre avec le progrès de l'accumulation. »63

Selon Marx, le seul moyen de supprimer définitivement le chômage serait d’abolir le capitalisme et le système du salariat, en passant à une société socialiste ou communiste (les termes étant à l'époque équivalents).

Pour les marxistes contemporains, l’existence d’un chômage persistant est la preuve de l’incapacité du capitalisme à assurer le plein emploi.
L'origine du chômage : les interrogations actuelles
Le progrès technique détruit-il des emplois ?
Article détaillé : Progrès technique.

Depuis au moins la destruction de leurs machines par les luddites, au début de la Révolution industrielle, l’idée que le progrès technique détruit l’emploi est communément admise. La science économique tend, pourtant, à prouver qu’elle est fausse.

La critique la plus classique de cette idée a été formulée par Alfred Sauvy, dans La Machine et le Chômage (1980), où il présente la célèbre thèse dite du « déversement ». Après avoir rappelé que, durant les deux siècles précédents, le progrès technique a bouleversé les modes de production et décuplé la productivité sans susciter l’augmentation durable du chômage, il insiste sur les effets indirects du progrès technique : « le travail consacré à la production de la machine ; l’accroissement de la vente des produits bénéficiant du progrès, grâce à la baisse de leur prix et la production de masse ; l’apparition de consommations nouvelles ou l’augmentation de consommations anciennes ». De ces processus découlent ce qu’il nomme le « déversement », c’est-à-dire le transfert de la population active des activités dont le besoin de main d’œuvre diminue en raison du progrès vers de nouvelles activités suscitées par ce même progrès technique (fabrication des machines créées par le progrès, productions nouvelles, etc.). C'est par ce processus de « déversement » qu’Alfred Sauvy explique la transformation de la structure de la population active : la société agricole est devenue industrielle, avant d’être dominée par le secteur tertiaire - en suscitant à chaque fois une transformation qualitative des emplois, mais non leur diminution quantitative. Alfred Sauvy postule enfin que l’humanité s’inventera toujours de nouveaux désirs que le progrès technique comblera.

Pourtant, la thèse luddite persiste64, l’automatisation et l’informatisation poussent progressivement à la disparition du travail, même dans le secteur tertiaire. Si le discours politique soutient en général le progrès technique, en pratique, dans chaque cas particulier, les politiques économiques sont souvent orientées en faveur des industries anciennes au détriment des industries naissantes qui les remplaceront (exemple : soutien de l'industrie du disque Vs entraves à la diffusion par Internet).
La mondialisation, source de chômage dans les pays riches ?
Articles détaillés : Mondialisation et Dumping social.

Selon la théorie du commerce international, les pays se spécialiseraient dans les activités qui requièrent abondamment le facteur de production dont elles sont le mieux dotées. Celle de main-d’œuvre pour les pays pauvres, celle de capitaux et de savoir-faire dans les pays riches. Selon Walter Stolper et Paul Samuelson le résultat de cette évolution est d’égaliser le salaire tiré d’un même travail à travers le monde. Ceci pourrait expliquer la chute des salaires dans l’industrie manufacturière aux États-Unis et le chômage dans les pays où les salaires sont rigides à la baisse (en France par exemple).

Toutefois si quelques économistes soulignent le lien entre ouverture commerciale et montée des inégalités, nombreux sont ceux qui proposent une contre-analyse. Selon Paul Krugman, l’idée que la hausse du chômage serait liée à une concurrence déloyale des pays à bas salaires relève d’une « théorie populaire du commerce international »65. Il explique que l’intérêt des politiques à prêter leur voix à de telles théories n’est qu’électoral. Il précise que la plupart des ouvrages traitant de ce sujet ou de la « guerre économique » sont l’œuvre d’essayistes et non d’économistes et sont vendus grâce à leurs thèses faciles qui alimentent l’imaginaire populaire. C’est la théorie « pop » qui néglige toutes les causes possibles du chômage (cf. supra).

« Selon cette idée reçue, la concurrence étrangère a érodé la base manufacturière américaine et détruit les emplois bien rémunérés […] Un faisceau croissant de preuves vient contredire cette idée courante […] Le ralentissement de la croissance du revenu réel est presque entièrement imputable à des causes internes. »

— Paul Krugman, La Mondialisation n’est pas coupable, 199466
La politique monétaire créatrice de chômage ?

Le paragraphe "Arbitrage entre inflation et chômage" ci-dessus, qui apparait dans le Carré magique de Kaldor ou la Courbe de Phillips montre qu'un faible niveau d'inflation et de chômage sont en particulier, dans un certain contexte, des objectifs contradictoires. Le lien entre les deux notions vient de la corrélation dans le même sens -ou en sens inverse suivant la position par rapport à l'équilibre67- entre l'inflation et le niveau des salaires nominaux et de celle entre les salaires nominaux et le taux de chômage, et s'observe en France pour la période 1985-200468,69. La conséquence est que pour éviter que les salaires nominaux ne croissent trop vite -ce qui un facteur particulièrement inflationniste- la banque centrale s'accommode bien d'un niveau assez important de chômage qui est le moyen privilégié d'exercer une pression à la baisse sur les salaires. Le mandat de la Banque centrale européenne ne comprend pas en effet, à la différence de la Réserve fédérale des États-Unis un objectif explicite de plein emploi (Federal Reserve Act), mais principalement de stabilité des prix autour de 2% et secondairement de soutien à l'emploi70. Ainsi le 21 février 2007, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir « une Europe où la politique monétaire ait pour objectifs la croissance et l'emploi et pas seulement l'inflation »71. La problématique de la Bce pourrait en effet être, avec un autre mandat: peut-on tolérer un Taux de chômage n'accélérant pas l'inflation, ou faut-il à l'inverse fixer un objectif maximum de taux de chômage et accepter le taux d'inflation qui en résulte? Le débat est d'autant plus d'actualité que par ailleurs la soutenabilité de la dette en zone euro, avec un taux moyen d'endettement de 93,6% en 2012 72, est favorisée par un niveau plus élevé d'inflation et se détériore en cas de déflation.
Citations

« Il n’y a pas de moyen de coercition plus violent des employeurs contre les employés que le chômage. »

— Henri Krasucki73

« Ce sont la propension à consommer et le montant de l'investissement nouveau qui déterminent conjointement le volume de l'emploi et c'est le volume de l'emploi qui détermine de façon unique le niveau des salaires réels et non l'inverse »

— John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, 1936

« À chaque instant, toute la population existante est toujours assurée de trouver du travail mais à un salaire répondant aux conditions du marché. Il ne peut y avoir de chômage permanent que si on fixe un niveau minimum de salaire supérieur au niveau qui s'établirait spontanément, ce qui a pour effet de vouer au chômage permanent les ouvriers qui ne trouveront du travail qu'au-dessous du minimum fixé »

— Jacques Rueff, « L'assurance chômage, cause du chômage permanent », Revue d'économie politique, 1931

« Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. »

— Déclaration universelle des droits de l'homme, art. 23, 1948

« On pensait pouvoir trouver la sortie d'une récession et augmenter l'emploi en diminuant les impôts et en augmentant les dépenses du gouvernement. Je vous dis candidement que cette option n'existe plus, et dans la mesure où elle a jamais existé, ça n'a marché à chaque occasion depuis la guerre qu'en injectant une dose d'inflation plus grande dans l'économie, suivie d'un taux de chômage plus élevé à l'étape suivante. »

— James Callaghan, discours à la conférence du Parti travailliste (Royaume-Uni), 28 septembre 1976.
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yanis la chouette




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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:07

2
2
Bernard Maris

Mai
2011 (RL)
premier besoin, par le travail s’il est valide
; par l’éducation s’il est enfant
; et par le
secours s’il est invalide ou dans la vieillesse
» (11 mai 1794)
Ces principes sont t
otalement opposé
s
à la doctrine libérale
et au
v
i
eux thème de
l’effet pervers.
Malthus
: «
les lois sur les pauvres créent les pauvres qu’elles
assistent
»,
et Tocqueville
: «
Toute mesure qui fonde la charité légale sur une base
permanente et qui lui donne une forme administrative crée donc une classe o
isive et
paresseuse, viant aux dépens de la classe industrielle et travaillante. C’est sa
conséquence inévitable.
»
Or c’est sur cette doctrine libérale que s’est fondée la Révolution française, ce qui
explique le retard français.
1. L’ABOLITION DES CORPO
RATIONS ET L’IMPOSSIBLE DIALOGUE SOCIAL
La Révolution française est une révolution
«
bourgeoise
»
(favorisant l’émergence du
Tiers
-
Etat à coté de la Noblesse et du Clergé) et «
libérale
» par la création d’un
marché libre du travail, contre le contrôle de
s corporations.
La corporation est un regroupement de travailleurs qui limite strictement l’accès au
groupe, définit les salaires et les prix, et représente les différents métiers vis
-
à
-
vis du
pouvoir politique. La corporation relève d’un système «
hiérarc
hique
», de castes, où
les catégories de travail sont strictement définies ainsi que l’accès à des catégories
supérieures, de l’apprenti, au maître, en passant par le compagnon.
Ce sont des rites
qui permettent le passage.
Fondamentalement la corporation r
epose sur des
relations personnelles, non monétaires
; des relations de cooptation et
d’adoubement. La qualité du travail fourni (les gestes précis exigés par le métier)
permet l’accès à la corporation (1).
Les commercialisation des produits appartient à
l
a corporation. Le prix n’est pas libre. La doctrine religieuse du «
juste prix
»
règlemente et les salaires, et les prix des produits.
A priori le système des
corporations, où le travail est codifié, est figé. Le progrès technique (l’apport de la
machine à
la main) est difficile à assimiler dans la mesure où il remet en cause cette
codification.
Le Décret d’Allarde (2/03/1791) pose
1) le principe de l’abolition de la corporation
:
«
les citoyens d’un même état ou profession, les entrepreneurs, ceux qui ont
boutique ouverte ne pourront, lorsqu’ils se trouveront ensemble, se nommer ni
présidents, ni secrétaires ni syndics, tenir des registres, prendre des arrêtés ou
délibérations, former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs
», et 2)
le
principe
de la liberté d’exercice d’un métier. «
Il sera libre à toute personne de faire
tel négoce ou d’exercer telle profession, art ou métier qu’elle trouvera bon
».
Le
décret d’Allarde met également dans le domaine public les savoirs
-
faire dont
disposent les co
rporations. En échange est instituée
la propriété privée des brevets.
Le décret «
vulgarise
» la notion de métier. Il prépare le moment où le salarié
remplacera l’homme de métier.
La période révolutionnaire a instillé en France une méfiance profonde à l’ég
ard
des corporations et du corporatisme, d’autant que les corporations furent remises à
l’honneur par un régime honni, le Régime de Vichy (1940
-
1944) qui vécut le temps
de l’occupation allemande.
3
3
Bernard Maris

Mai
2011 (RL)
La loi Le Chapelier (14/06/1791) vient compléter le Décret d
’Allarde, en réprimant
le droit de coalition. Dans l’exposé des motifs, la loi veut lutter à nouveau contre les
corporations, et les «
personnes qui ont cherché à reconstituer les corporations
anéanties, dans le but de forcer les entrepreneurs de travaux,
les ci
-
devant maîtres,
à augmenter le prix de la journée de travail.
»
E
t le député Le Chapelier de conclure
par cette phrase qui deviendra célèbre
: «
Il n’y a plus de corporations dans l’Etat, il
n’a plus que l’intérêt particulier de chaque individu et l
’intérêt général
. Il n’est permis
à personne d’inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la
chose publique par un esprit de corporation.
»
De fait La loi le Chapelier pénalise le délit de coalition et interdit la constitution de
sy
ndicats. Il faudra attendre 1884, presque un siècle plus, pour que cette interdiction
soit levée. Le syndicalisme français ne s’en remettra jamais. Le capitalisme se crée
en France contre les corporations, alors que dans les pays scandinaves ou en dans
les
pays germaniques, pays de syndicalisme puissant, le développement du
capit
al
isme s’est produit sans rupture brutale avec la tradition corporatiste. D’où la
différence de nature des syndicats «
réformistes
» de ces pays, où ceux
-
ci sont de
véritables corps
intermédiaires protecteurs, voire assurantiels et les syndicats
français, syndicats de combat ou de lutte des classes.
«
Le pacte social
» que promet la Révolution est l’absence de pacte
: tous
indépendants, autonomes, libres, sans relation personnelle, s
ans corps
intermédiaires, dans le libre jeu des antagonomismes du marché. C’est le laisser
faire laisser passer du capitalisme le plus brutal.
Une des conséquences de la Loi Le
Chapelier sera d’interdire longtemps les sociétés de secours mutuel.
Tout à fai
t différent est l’histoire et le modèle allemand. Dans une ambiance de
«
lutte des classes
», le modèle allemand impose la «
cogestion
», les cotisations
partagées, et un nouvel esprit de solidarité.
Le modèle «
bismarkien
» impose la
cotisation obligatoir
e et valorise ainsi la classe ouvrière par rapport aux autres
catégories laborieuses.
En France le modèle
«
b
ismarkien
»
est rejeté. L’idée d’une cotisation ouvrière
obligatoire ne gagne
ra
du terrain qu’après la première Guerre mondiale.
Cette
hostilité au
modèle allemand est largement partagée
:
h
ostilité d’une partie plus ou
moins grande de la mutualité, de mouvement ouvrier
en général
, du patronat
(notamment des petits entrepreneurs
; les grands maîtres de forges ont depuis
longtemps protégé leur main d’
œuvre qualifiée
; on trouve ce même genre de
protection dans les transports
)
,
des classes rurales
largement majoritaire
, des
classes moyennes (artisans et commerçants confondus) et des médecins.
2
LES ETAPES DE LA REFORME SOCIALE
L’histoire sociale
franç
aise
est celle
du passage à
une protection sociale
généralisée qui part d’une inégalité juridique entre patrons et travailleurs affirmée par
l’article 1781 du Code civil
: «
Le maître est cru sur son affirmation pour la quotité des
gages, pour le paiement
du salaire de l’année échue et pour les acomptes donnés
pour l’année courante
»
Mais quelle protection
?
Couverture minimale ou maximale
?
Assurance générale ou nationale ou dans le cadre d’une profession
?
Publique ou privée
?
Taxation ou contribution as
sise sur le salaire
?
Protection sociale universelle ou protection sociale pour les salariés
?
4
4
Bernard Maris

Mai
2011 (RL)
C’est la r
encontre des républicains solidaristes et des catholiques sociaux
qui permet
enfin la
p
rotection

très partielle
-
des plus vulnérables
: enfants aban
donnés,
vieillards, aliénés, infirmes, veuves avec enfants à charge.
Le paternalisme
catholique rencontre
les secours mutualistes créés par les organisations ouvrières.
«
La mutualité, école de moralité civique.
»
dit
Durkheim
,
qui recommande de
redonner a
ux groupes intermédiaires un rôle essentiel dans la protection. «
C’est
donc aux corporations qu’il appartient de présider à ces caisses d’assurance,
d’assistance, de retraite dont tant de bons esprits ressentent le besoin
». Or la
corporation
précisément
été détruite par la nation, elle
contre
son
esprit «
universel
»
.
Du coup l
a France demeure
longtemps
dans la logique de l’appui public
très partiel
aux associations volontaires.
Quelques étapes
de la protection
:
Assurances sociales ouvrières (1883) sant
é (1889) accidents du travail
(1887)
assurance invalidité vieillesse (1889).
1898
: loi fondamentale sur les accidents du travail
, loi fondatrice de l’Etat
-
providence
; distinction de la notion de risque de celle de faute
(en fait, cette loi est
proposée d
ès 1880 mais ne sera votée qu’en 1898. De même il faudra 9 ans pour
supprimer le livret ouvrier 1891
-
1890
; 16 ans pour une loi sur la durée du travail des
femmes et des enfants 1876
-
1892...)
1889
-
1914
:
Lois d’assistance relatives aux enfants maltraités e
t moralement
abandonnés, puis aux «
enfants assistés
» «
assistance médicale gratuite
»
«
vieillards, infirmes et incurables
» «
femmes en couches
» «
familles
nombreuses
et nécessiteuses
»
. Mais cette aide publique ne peut être que subsidiaire, elle ne
p
eut suppléer à l’incapacité personnelle à satisfaire des besoins matériels de base
dûment constatés
, et dénués de soutien familial.
1905
:
assurance
obligatoire pour les personnes âgées
1910
: loi instituant les retraites ouvrières
facultatives
(
l’espéranc
e de vie à la
naissance en
1910
est de
45
-
50 ans)
La loi de 1910 sur les retraites ouvrières est la première tentative pour résoudre la
question
: votée difficilement, elle est vidée de son contenu par la Cour de Cassation
qui invalide le principe de l’o
bligation de cotisation.
Le modèle assistanciel est celui d’une économie précapitaliste
: petite propriété,
conception familialiste de la solidarité. Pauvreté, besoin, impécuniosité, l’Etat ne doit
pallier que minimement.
En 1921, on découvre le retard
français avec la récupération de l’Alsace et de la
Lorraine, lois votées en 1928
-
1930, mais les caisses d’assurances demeurent sous
le contrôle des organisations mutuelles et patronales.
La France a quarante cinq ans
de retard sur l’Allemagne. Le National
Insurance Act britannique date de 1911.
5
5
Bernard Maris

Mai
2011 (RL)
Dans les lois qui seront votées, il n’y a aucune idée de
réduire les inégalités, de
redistribuer les ric
hesses, ni de changement social
: l’assistance est inadéquate par
rapport à la question ouvrière.
1928 et 193
0
: Lois Laval et Tardieu qui couvrent le risque maladie, l’invalidité et
l’assurance vieillesse
(la France est très en retard sur l’Allemagne, où ces risques
sont couverts depuis 1889.
C
es premières lois 1928
-
1930 qui instituaient un taux de cotisation u
niforme, ne
couvrent ni le chômage, ni la longue maladie, pratiquement pas l’invalidité ni la
vieillesse, un enfant est couvert au 7° de l’assuré et le conjoint au 26°
! Aujourd’hui
la couverture est intégrale pour tous ces risques et tous les membres de
la famille
: la
socialisation est achevée.
3
LA QUESTION DU RISQUE ET LE RENVERSEMENT DE PHILSOPHIE
Pourquoi la loi de 1898 sur les accidents du travail est
-
elle essentielle
?
L’histoire sociale de la France est celle d’une mutation de la responsabilit
é vers la
solidarité, à travers la «
socialisation des responsabilités
». C’est donc une
philosophie de l’accident, du hasard, de l’aléa qui se construit tout au long du 19°
pour arriver aux grandes lois sur la Sécurité sociale. Le pacte social recouvre un
e
philosophie du hasard.
La grande découverte du 19° est la loi des grands nombres appliquée aux accidents.
Bien entendu la loi des Grands Nombres a été découverte par Jacob Bernouilli
autour de 1700, mais c’est Adolphe Quételet, le mathématicien belge, qu
i introduit la
notion «
d’homme moyen
», qui est l’homme de la moyenne de régularités
macrosociales. Si l’on considère l’accident de l’industrie, celui est le résultat d’un
phénomène de masse (comme l’accident automobile d’ailleurs), il est le produit de l
a
vie collective. «
L’accident, c’est le voisinage, la rencontre avec les autres,
l’expression de l’être
-
ensemble
»
(1)
L’accident relève du mal social, il est la preuve
que nous vivons en société. Il est un mal objectivable, et il relève donc du concept
d
’assurance. L’Etat providence est une société d’assurance. Et l’assurance se
substitue à la responsabilité individuelle.
L’assurance poursuit (exacerbe, parachève
?) le Contrat social né de la démocratie,
qui exprime la «
volonté du nombre
», la volonté du
nombre devenant la «
volonté
générale
». «
Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance
sous la suprême direction de la «
volonté générale
» (Rousseau). Le Contrat de
solidarité de l’Etat
-
providence, est une extension (forte extension)
du contrat social
de Rousseau.
L’E
tat providence doit
assurer contre les risques liés aux développement de la
société industrielle, les risques prévisibles, normalisables. L’invalidité est un risque,
la vieillesse un risque prévisible.
Assurance donc, et d
ouble renversement conceptuel
: les problèmes sociaux ne sont
pas exogènes au fonctionnement social, mais sont des «
risques
» inhérent
s au
fonctionnement social
; l’actif est pris
en charge dans sa situation globale d’actif, et
6
6
Bernard Maris

Mai
2011 (RL)
sa protection est intégrée
dans le statut salarial qui englobe l’activité ainsi que les
incertitudes qui l’affectent.
A partir de là le concept de Sécurité sociale sera constamment renforcé
:
1936
: lois du Front populaire sur la durée du travail, la retraite et les congés payés
1
938
: référence au coût de la vie pour la détermination des salaires.
1939
: Code de la famille (généralisation des allocations familiales)
1945
: Ordonnances sur la Sécurité sociale.
1946
:
le
droit de grève devient constitutionnel
1950
: instauration du
SMIG
; extension possible par le Ministère du travail des
conventions collectives signées dans les branches
1953
-
54 création de «
l’aide sociale
», complément assistanciel à l’assurance
(enfants, invalides, personnes âgées)
1958
: Naissance de l’assurance
chômage.
196
8
: 10% des ouvriers sont mensualisés
1974
: 80% des ouvriers sont mensualisés
. Instauration de la compensation entre
régimes de Sécurité sociale.
1982
: lois Auroux sur l’obligation de négocier au sein des entreprises
1991
: création de la CS
G (contribution sociale généralisée)
Trois chiffres donnent la réalité de la protection sociale en France
:
1
P
ro
tection sociale en % du Revenu disponible des ménages
:
1913 1938 1950 1960 1970 1980 1990
1.1% 5% 16.6% 19.3% 24.7% 32.4%
33%
*
(
*
C’est toujours la proportion actuelle)
2
Nombre de salariés couvert par un système de retraite
:
1913 1975
3% 99%
*
(*proportion actuelle)
3
Dépense publique % RN
:
1913 1990
9% 55%
*
(
proportio
n actuelle
)
Dans les années 90, le patronat par les voix du président Seillière et vice président
Kessler, a violemment attaqué la couverture des risques par la Sécurité sociale, et
glorifié les «
riscophiles
» (sic) au détriment des «
riscophobes
» (resi
c). Au
-
delà de
la vieille et traditionnelle charge patronale contre le refus de mobilité des salariés, on
trouve un questionnement fondamental de la question du risque social exprimé par la
loi de 1898 (Denis Kessler est assureur et spécialiste de la Théor
ie des assurances).
7
7
Bernard Maris

Mai
2011 (RL)
4
LE PACTE DU Cnr et la CREATION DE LA SS
Le contrat social mis en place par le Conseil National de la Résistance est
fondamentalement
socialiste
, à travers 4 concepts
: les nationalisations, le comité
d’entreprise, la planification,
la Sécurité sociale.
A
Les ordonnances de 1945
:
2 ordonnances, du 4/10 et du 19/10. La 1° crée l’assurance maladie, la retraite, les
allocations familiales
; la seconde adapte le régime des accidents du travail en
vigueur en Alsace et en Moselle aux au
tres départements. Dans l’exposé des motifs
:
«
débarasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain qui crée chez eux un
sentiment d’infériorité, et qui est la base réelle et profonde de la distinction de
classe
». d’où l’art 1
: «
Il est institué un
e organisation de sécurité sociale destinée à
garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature.
»
Plusieurs principes sont adoptés
: 1) l’universalité (tout le monde doit avoir accès à la
SS) 2) Principe de l’unicité (tout le
monde soumis au même régime) 3) Principe de la
Caisse unique 4) Principe des cotisations sociales employeurs et salariés, et non de
l’impôt. En fait, les «
régimes spéciaux
» de retraite sont une exception notable à
l’unicité.
Jusqu’en 1995 subsitent 19 ré
gimes particuliers d’assurance maladie.
Sur les cotisations sociales
: les salariés sont très attachés à la cogestion (2/3
salariés 1/3 patrons, puis 1/2 1/2 à partir de 1967) car la Sécu est un mode de
rémunération commode de nombreux permanents syndicaux
.
D’où le travers français qui perdure jusqu’à aujourd’hui
: les
cotisations patronales
sont plus fortes que dans les autres pays d’Europe (Allemagne notamment) où la
Sécu est partiellement fiscalisée.
A partir de 1974 est institué le principe de la
compe
nsation entre les régimes
.
La part
des cotisations sociales dans les
prélèvements obligatoires
est
stable, et
de
37%
environ (
à comparer aux
16% pour la TVA, 6.7% pour l’IR, 6% pour l’IS
). S
i l’on
ajoute aux 37% de
s
C
ontributions sociales,
la CSG, 9.1% et
la CRDs, 0.7%
plus
d’autres Contributions sociales, on obtient
le chiffre rond
: 50% des prélèvements
obligatoires sont des prélèvements sociaux)
(NB
1
: Le principe du plafo
nd fait que ce système est anti
-
redistributif
: quand un
manœuvre met 1 euro à l
a Sécu elle lui rend 1 euro, quand un cadre supérieur met 1
euro elle lui rend 1.5.
NB2
: la réforme des retraites de 2010 va dans le même sens, dans la mesure où
l’allongement de la durée des cotisations pénalise les catégories à faible espérance
de vie e
t entrées tôt sur le marché du travail).
En 1945, la France adopte donc un système précisément socialiste de gestion du
travail, le système de la répartition.
B
Les autres étapes de la protection et le déclin de la gestion syndicale
.
1947
: régime spéci
al pour les cadres
1948 régime autonome des «
indépendants
»
1952 agriculteurs
1958
Création de l’assurance chômage
8
8
Bernard Maris

Mai
2011 (RL)
600 régimes de retraite de base, plus 6000 régimes de retraite complémentaire
obligatoires, et 19 régimes d’assurances maladies.
4 juillet
1975 obligation pour tout travailleur de s’affilier à un régime de retraite.
26/
03/82, abaissement de l’âge de la retraite de 65 à 60.
Les organisa
tions syndicales
sont
gestionnaires des caisses
. En 1945 la
CGT
a
5
millions d’adhérents,
la
CFTC 1 million.
La g
estion de la Sécu
apparaît comme
une
conquête de la classe ouvrière
(
«
La classe ouvrière qui campait dans la société
sans y être casée
»
pour reprendre le mot d’Auguste Comte
)
A partir des années 60 on commence à parler de paritarisme.
La r
éforme d
e
Jeanneney de
19
67
crée les
caisses nationales de Sécurité sociale, dirigées par des
énarques ou des polytechniciens
et les
quatres branches
ou régimes de sécurité
sociale (maladie, famille, retraite
et «
recouvrement
»
)
. La
gestion séparée des
risques
doit
r
esponsabilis
er
l
es gestionnaires
La g
estion
devient
paritaire
(au lieu de 3/4 1/4
)
.
Pas d’élection directe, mais
désignation des par les syndicats représentatifs. Les syndicats ouvriers déclarent les
ordonnances de 67 «
scélérates
».
Les
syndicats
g
estionnaires
participe
nt
à la
fixation des prestations et les cotisations. Mais
ils n’ont
pas de pouvoir de décision
qui reste du ressort de l’Etat (
et qui reflète les
luttes entre les deux ministères de
tutelle, finances et affaires sociales)
Le paritari
sme, avec une division du travail assez floue, fonctionne bien tant que les
c
otisations sociales rentrent. Av
ec la crise, la montée du chômage, de nombreuses
réformes interviennent, une tous les 18 mois en moyenne, les partenaires sociaux
n’en sont jamais
à l’origine, alors qu’ils sont garant de l’équilibre financier depuis 67.
Depuis
cette réforme de 67, on constate un affaiblissement continuel
du rôle des
partenaires sociaux.
19
96
: le parlement contrôle le budget de la Sécu. Le Parlement élabore la loi
de
financement de la Sécu, prive les partenaires sociaux d’une part importante de leurs
prérogatives.
C’est
la sanction de l’impuissance
des syndicats.
Les syndicats ont paru incapables
de peser sur les grandes orientations du système, sinon comme force d’
opposition.
2004
: un D
irecteur
G
énéral
autonome est nommé pour l’Assurance maladie,
indépendamment des partenaires sociaux. La réforme
de 2004
(
Douste
-
Blazy
)
enlève aux conseils le pouvoir de nommer les directeurs de caisses.
Elle v
ide le
paritarisme de s
a substance. Le directeur de l’UNCAM négocie et signe les nouvelles
conventions avec les professionnels de la santé. Les responsables d’organismes
sont indépendants des partenaires sociaux. La filière «
technocratique
» est
consacrée.
Les conseils d’admini
stration des caisses n’ont plus de pouvoir.
1998
:
création de la CSG, proportionnelle, prélevée à la source, et affectée à la
Sécu.
9
9
Bernard Maris

Mai
2011 (RL)
2009
:
création des
agences régionales de santé, gérées par l’Etat et la Sécu
, et
r
éforme de l’hôpital.
La encore l’Etat
reprend (indirectement) du pouvoir au détriment
des partenaires sociaux.
Désormais
, l’Etat fixe directement des objectifs pluriannuels (sur 4 ans) aux
différentes branches
, par des
c
onventions d’objectifs et de gestion
et des c
ontrats
pluriannuels de ges
tion.
Les p
artenaires sociaux marginalisés
exercent au mieux une
m
agistrature morale
.
C
Les réformes des années 1990 2000
et la «
dualisation du système français
».
Le système français n’a jamais été vraiment universel, mais les réformes engagées
depuis
1990 ont accentué la «
dualisation
» assurance
-
assistance (un noyau de
salariés «
assurés
», et des citoyens assistés.)
19
92 puis 2001
:
dégressivité des prestations
chômage.
19
93
:
modification du mode de calcul des retraites des salariés du privé
(25
me
illeures années pour le privé)
2003
:
alignement du régime de la fonction publique sur celui du privé
2007
:
réforme des régimes spéciaux (entreprises publiques de transport en
commun,
de gaz et d’électricité)
;
2010
: réforme des retraites.
Ces r
éformes
accroîssent
la
contributivité
des prestations
-
chacun reçoit des
prestations proportionnelles aux prestations

et, en même temps l’exclusion.
Les
français sont de plus en plus dépendants de la protection sociale complémentaire.
10% de la population fran
çaise bénéficie des minima sociaux.
Les a
cteurs privés
(assurances, mutuelles, gestionnaires d’actifs) jouent un rôle de plus en plus grand.
La m
ondialisation
signe la
fin de l’économie mixte. Entrée des pays émergents
(faibles salaires et produisant des
produits à forte intensité en travail), coût de
transports dérisoires
, brise le pacte
travail, capital, Etat
des vieux pays capitalistes.
La d
ésindustrialisation,
la naissance d’une
société de services,
la
faiblesse de la
productivité
, la faible
croissanc
e
, la
f
lexiblité du marché du travail
caractérisente une
nouvelle société, avec une
m
ultiplication des statuts particuliers du travail
;
à cela
s’ajoute
vieillissement de la population
qui peut avoir des effets bénéfiques avec la
c
réation d’un
vaste
secteu
r des services à la personne.
D
La crise et le retour de l’assistance
Le cœur même de la SS est touché par la CSG
, qui la fisaclise largement
;
d’un autre
coté,
les
compensations massives
de l’Etat liées aux exonérations de charges
sociales sur les bas s
alaires (de 1 à 1.6 Smic) fiscalisent aussi largement la SS.
Le
dispositif se déconnecte du ca
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Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca Empty
MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:09

Hommage à la Catalogne (titre original : Homage to Catalonia) est un ouvrage de l’écrivain britannique George Orwell, qui traite de la Guerre civile espagnole, paru en 1938. L’édition française, dans une traduction d'Yvonne Davet, est publiée pour la première fois en 1955 aux éditions Gallimard sous le titre La Catalogne libre.

Il s’agit du récit de l’auteur sur son engagement durant la guerre d'Espagne, écrit à la première personne. Orwell se bat en Catalogne et dans la région d’Aragon de décembre 1936 jusqu'en juin 1937, date à laquelle, à la suite des Journées de mai à Barcelone, le parti duquel dépendait la milice dans laquelle il combattait, le POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste), est déclaré illégal et ses militants pourchassés, ce qui le force à fuir d'Espagne.

Son discours est autant une évidente critique du pouvoir franquiste que la dénonciation des agissements des groupes stalinistes, dont furent victimes les militants du POUM. On retrouve les thèmes de cet étau totalitaire dans 1984, son roman le plus connu.

Si ce récit n'est pas une autobiographie, il est à la croisée du témoignage historique et de l'essai. Orwell, comme Malraux ou Capa, fut de ces intellectuels de gauche qui s'engagèrent spontanément dans les troupes républicaines, et allèrent au cœur de la guerre civile espagnole. En cela, Hommage à la Catalogne est une pierre angulaire de l'œuvre d’Orwell : c'est la confrontation de ses idéaux au réel. Cette expérience influence tout son parcours littéraire postérieur et la plupart de ses romans les plus connus.

Sommaire

1 Présentation
1.1 Résumé général du livre
1.2 Hommage à la Catalogne, un témoignage de l’auteur
2 Les thèmes évoqués
2.1 La vie au front
2.2 Les émeutes à Barcelone
2.3 Les divisions internes dans le camp républicain
3 Description par chapitre
3.1 Chapitre 1
3.2 Chapitre 2
3.3 Chapitre 3
3.4 Chapitre 4
3.5 Chapitre 5
3.6 Chapitre 6
3.7 Chapitre 7
3.8 Chapitre 8
3.9 Chapitre 9
3.10 Chapitre 10
3.11 Chapitre 11
3.12 Chapitre 12
3.13 Appendice 1
3.14 Appendice 2
4 Postérité
4.1 Critiques
4.2 La place d’Hommage à la Catalogne dans l’œuvre d’Orwell
4.3 Adaptations cinématographiques
5 Liens externes
6 Bibliographie
7 Articles connexes
8 Notes et références

Présentation
Résumé général du livre

Dans Hommage à la Catalogne, Orwell arrive à Barcelone en 1936, dans une ville en pleine ébullition, dans l'intention première d'y faire son travail de journaliste. Mais il décide rapidement de s'engager dans les milices du POUM. La révolution et les anarchistes remodèlent la ville catalane, modifiant les habitudes de la population civile : le « salud » est de mise au lieu du traditionnel « buenos dias », et on efface le « usted », le pronom personnel de politesse utilisé en espagnol, ainsi que le « don ». Orwell raconte ensuite sa vie dans les tranchées, pendant l'hiver 1937. Il quitte finalement le front fin mai 1937 à la suite d'une blessure au cou. Il est alors démobilisé, et retrouve sa femme Eileen à Barcelone.

Orwell réalise alors que la situation des anarchistes s’est nettement dégradée et que la ville a régressé jusqu'à devenir une Barcelone divisée, dominée par les stalinistes du Parti communiste. Les différents partis républicains se déchirent dans les rues de la ville. Après les Journées de mai, le POUM est déclaré hors-la-loi par le gouvernement. Les miliciens qui s’y étaient engagés sont persécutés. Néanmoins, ceux restés au front ne sont pas tenus au courant : « Je sais bien que c’était une tactique courante de laisser ignorer aux troupes les mauvaises nouvelles […] Mais c’était tout autre chose d’envoyer des hommes au combat, et de ne pas même leur dire que derrière leur dos on était en train de supprimer leur parti, d’accuser leurs chefs de trahison et de jeter en prison leurs parents et leurs amis »1. À cause de cela, Orwell décide de quitter l’Espagne en juin.

La dédicace liminaire du livre se compose de deux proverbes bibliques (XXVI, 4-5)2: « Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie, de peur de lui ressembler toi-même. Réponds à l’insensé selon sa folie afin qu’il ne s’imagine pas être sage. » Cette dédicace est étonnante de la part de l'auteur qui, dans La Ferme des animaux, tournait en dérision la religion en la parodiant à travers un culte satirique, centré sur les animaux, qu’il invente, ainsi qu'à travers la figure du corbeau Moïse : suivant l'idéologie marxiste, il la considère comme l'opium du peuple.
Hommage à la Catalogne, un témoignage de l’auteur

Si 35 000 volontaires choisissent de rejoindre le conflit qui déchire l'Espagne en formant les Brigades internationales, Orwell prend le parti de rejoindre le POUM, accompagné de son épouse Eileen, recommandés par l'Independent Labour Party (ILP).

D'abord inconscient des différences politiques, il se retrouve dans une brigade du POUM "simplement parce que [il] étai[t] venu en Espagne avec un laissez-passer de l'I.L.P"3. Durant un certain temps, il ne comprend pas pourquoi tous les socialistes ne forment pas un parti unique. Mais il est peu à peu rattrapée par la réalité espagnole, où les communistes affiliés au Komintern et le PSUC veulent d'abord mener la guerre, alors que les militants de la CNT-FAI et le POUM veulent mener de front la guerre et la révolution. Il est dans un premier temps plus proche de l'idéologie des "communistes", et a durement critiquée la ligne du POUM. Il a aussi voulu rejoindre les Brigades Internationales pour se battre, malgré l'avis de ses compagnons. Il ne les rejoindra finalement pas. Après sa blessure, il revient à Barcelone, où l'atmosphère révolutionnaire est retombée. Éclatent alors les Journées de mai 1937 à Barcelone. Il se rend compte que la révolution est réprimée par le gouvernement, de plus en plus contrôlé par les communistes staliniens. Par la suite, Orwell, communiste convaincu, voit en le POUM la correspondance de son idéologie personnelle : rupture consommée avec le stalinisme4, et « sorte de microcosme de société sans classes »5. Il pose ainsi, dans un essai intitulé Why I write6 qu'il publie en 1946, la visée politique comme une des quatre motivations à son écriture (l'égoïsme pur, l'enthousiasme esthétique et la poussée historique étant les trois autres) : pour lui, l'art est intimement lié au fait politique. Il y cite de surcroit la Guerre d'Espagne comme l'événement qui lui a fait prendre conscience de l'importance du politique dans sa production : « La Guerre d'Espagne et les événements de 1936-37 ont complètement changé la donne, et j'ai alors su où je me tenais. Chaque ligne des écrits un tant soit peu consistants que j'ai pu produire depuis 1936 a été écrite, directement ou indirectement, contre le totalitarisme, et en faveur du socialisme démocratique, tel que je le conçois ». Après sa mise hors-la-loi, Orwell regrettera de n'être pas devenu membre du POUM.

Simon Leys, dans l'essai7 qu'il consacre à Orwell, met en exergue la frustration de la Première Guerre mondiale comme autre moteur de l'engagement du Britannique dans ce conflit espagnol. L'auteur, témoin de ce carnage militaire, confie ainsi à son ami Richard Rees combien il l'a marqué : « Parlant de la Première Guerre mondiale, il dit que les gens de sa génération avaient été marqués pour toujours par l'humiliation de n'y avoir pris aucune part. Bien entendu il avait été trop jeune pour y participer. Mais le fait que plusieurs millions d'hommes, certains d'entre eux guère plus âgés que lui, avaient subi une épreuve qu'il n'avait pas partagée, lui était apparemment intolérable.»8 Orwell oppose son engagement actif à la passivité des « communistes de salon », qui n'allèrent pas sur le terrain : il évoque Jean-Paul Sartre : « Je pense que Sartre est une baudruche et je vais lui donner un bon coup de pied. »9

Orwell lui-même met en abyme son projet et ses motivations dans un article qu'il publie en 1949, soit peu avant qu'il n'ait finit la rédaction de son 1984 : « Tôt dans ma vie, j'ai remarqué qu'aucun événement n'avait jamais été relaté avec exactitude dans les journaux ; mais en Espagne, pour la première fois, j'ai lu des articles de journaux qui n'avaient aucun rapport avec les faits, ni même l'allure d'un mensonge ordinaire. J'ai vu l'histoire rédigée non pas conformément à ce qui s'était réellement passé, mais à ce qui était censé s'être passé selon les diverses “lignes de parti”. Ce genre de choses me terrifie, parce qu'il me donne l'impression que la notion même de vérité objective est en train de disparaître de ce monde. »10

Cette recherche de la vérité objective est donc essentielle : il s'agit pour lui de restituer le conflit espagnol de façon aussi proche de la réalité que possible. Ceci explique donc la précision des dates et des événements relatés dans Hommage à la Catalogne, si bien que plusieurs chapitres trop chronologiques ou fourmillant de détails politiques seront placés par son éditeur en annexe, pour ne pas en rendre la lecture trop fastidieuse.

Dans un entretien qu'il donne après la parution d'Hommage à la Catalogne, il affirme avoir été incité à ne pas restituer la réalité de la guerre civile espagnole : « Un bon nombre de gens m'ont dit avec plus ou moins de franchise que l'on ne doit pas dire la vérité sur ce qui se passe en Espagne et sur le rôle joué par le parti communiste, parce que cela susciterait dans l'opinion publique un préjugé contre le gouvernement espagnol, en aidant ainsi Franco »11. Toutefois, malgré ces pressions pour qu'il camoufle cette vérité-là, il a résisté, s'en tenant à son « opinion passée de mode et qui veut qu'à la longue, dire des mensonges ne paie pas »12.

La dernière motivation à l'engagement d'Orwell au sein des brigades du POUM est la noblesse de la cause républicaine qui se dresse face à la montée du fascisme, et plus largement, l'espoir de voir l'idéal révolutionnaire s'accomplir sous ses yeux, d'en être un acteur. Il reconnaît lui-même que, derrière son engagement, « il y avait la foi dans la révolution et dans l’avenir, l’impression d’avoir soudain débouché dans une ère d’égalité et de liberté. Des êtres humains cherchaient à se comporter en êtres humains et non plus en simples rouages de la machine capitaliste. »13

Imprégné de l'idéal révolutionnaire marxiste, Orwell s'engage donc dans un conflit qui n'est pas le sien, pour la beauté du geste. Il s'y engage en tant que « citoyen », comme il le précise lui-même : « Quand un écrivain s'engage dans la politique, il doit le faire en tant que citoyen, en tant qu'être humain, et non pas en tant qu'écrivain. »14
Les thèmes évoqués
La vie au front

« Dans la guerre de tranchées, cinq choses sont importantes : le bois à brûler, les vivres, le tabac, les bougies et l’ennemi. » explique Orwell, « Tel était bien leur ordre d’importance, l’ennemi venait bon dernier. »15

Dans les premiers chapitres, Orwell est au front et décrit les conditions de vie. En effet, le froid est la première des préoccupations et le bois est essentiel. Il en va de même pour les vivres, le tabac et les bougies, chères et à économiser, mais les milices manquent de matériel et de ravitaillement. Les soldats sont mal équipés, notamment au niveau de l’artillerie : les fusils distribués sont vieux de 10 à 40 ans et s’enrayent régulièrement. Il n’y a pas assez de munitions et uniquement des cartouches de mauvaise qualité. Il y avait également pénurie de cartes et de plans, de longues-vues, de cisailles et autres outils utiles en temps de guerre. « Comment diable une armée de ce genre pourrait-elle gagner la guerre ? »16, s’interroge l’auteur.

Par ailleurs, Orwell, évoque la saleté, les odeurs nauséabondes, ce mal récurrent dans les guerres de tranchées. « Naturellement, nous étions toujours sales », n’ayant que de l’eau croupie pour boire et se laver. « La position puait abominablement, […], à l’entour de la barricade, il n’y avait que des déjections. »17

Orwell souligne également le bruit incessant dans la tranchée et la capacité des miliciens à reconnaitre le calibre des munitions au bruit qu’elles font dans l’air, même s'il admet ne pas en avoir entendu souvent, car « il ne se passait rien, jamais rien »18 : l’auteur constate une inactivité sur le front, régulièrement, tout au long des premiers chapitres, il se demande quand commencera cette guerre. Les lignes fascistes tout comme celles du POUM sont calmes, et les seules attaques que se lancent les soldats sont des joutes verbales, des tentatives de propagande pour leur clan.

À côté de ces désagréments, l’auteur établit une image plus positive du front en évoquant la camaraderie entre militants : des liens solides se créent rapidement, malgré le fait qu’Orwell maîtrise mal l'espagnol. La loyauté des soldats espagnols est également louée par Orwell.
Les émeutes à Barcelone

Quand Orwell est en permission à Barcelone, il constate que l’atmosphère révolutionnaire s’est dissipée (Chapitre Cool et que règne dorénavant une tension entre les anarchistes et les socialistes. Cela se solde par une série de combats, dans les quartiers ouvriers notamment, en mai 1937. Ils ont opposé, plus exactement, les anarchistes et les poumistes d’une part, partisans de la Révolution sociale, contre des groupes socialistes et communistes, et surtout les gardes civils, d'autre part.

Les émeutes commencent le 2 mai avec la prise du central téléphonique, racontée par Orwell. Le central téléphonique était contrôlé par la CNT (Confédération Nationale du Travail), ce qui donnait à ce syndicat un contrôle non négligeable sur les appels passés : le 2 mai, lorsque le ministre de la Marine et de l'armée de l'Air, Indalecio Prieto, demande à joindre la Généralité de Catalogne, on lui répond que le seul gouvernement présent à Barcelone est le comité de défense, et non plus la Généralité de Catalogne.

Lorsque Manuel Azaña, alors président de la république, voit son appel interrompu par un standardiste au motif que la ligne doit être utilisée à des fins plus importantes, le gouvernement décide de réagir. Le soir du 2 mai commencent les Journées de mai. Les rues redeviennent calmes le 8 mai. La presse évoque la mort de 500 personnes et un millier de blessés19. Les anarchistes sont considérés comme battus. Ces journées mirent au jour une division profonde entre les dirigeants du CNT et les ministres issus du CNT dans le gouvernement républicain.
Les divisions internes dans le camp républicain

Le camp républicain, pour lequel se battait Orwell, était fortement divisé en son sein :

Le POUM (Partit Obrer d'Unificació Marxista, « Parti ouvrier d’unification marxiste »), où Orwell s’est battu. Il s’agit d’une organisation marxiste antistalinienne. Le POUM, dans sa dimension internationale, voulait faire appel aux travailleurs du monde entier pour soutenir l’Espagne révolutionnaire. Ainsi s’explique la présence d’un Britannique dans ses rangs. Le POUM se place en faveur d’une dictature du prolétariat et ne porte que peu d’attention aux syndicats.

La FAI (Federación Anarquista Ibérica, « Fédération anarchiste ibérique ») : il s’agit du parti anarchiste, vivement opposé à l’autorité centrale de l’Église ou de l’État, vus comme autoritaires, ainsi qu’à la bourgeoisie. L'accent est mis sur la liberté et l'égalité. Pour les anarchistes, l’économie et la politique doivent être gérées par les travailleurs eux-mêmes.

Le PSUC (Partit Socialista Unificat de Catalunya, « Parti socialiste unifié de Catalogne ») : il s’agit du parti communiste de Catalogne, sous l’influence de Moscou et affilié à la IIIe Internationale, bien que comprenant une aile gauche, de moins en moins influente. Les socialistes "de gauche", les poumistes et les anarchistes sont plutôt en faveur d’une administration décentralisée, alors que les communistes, les socialistes de droite et les libéraux conçoivent une gestion centralisée, par le gouvernement et l’armée.

Description par chapitre
Chapitre 1
Article détaillé : Révolution sociale espagnole de 1936.

Le livre débute en décembre 1936, lorsque George Orwell arrive à Barcelone. L’auteur décrit l’atmosphère de la ville à ce moment, une atmosphère « peinte en rouge et noir », où les anarchistes semblent avoir le contrôle de la ville. Orwell parle d’idéalistes pour qualifier ces révolutionnaires, enthousiastes malgré les obstacles évidents. En effet, Orwell décrit les difficultés des milices du POUM, dont le manque de matériel : il parle de « multiforme » plutôt que d’uniforme car aucun milicien n’est vêtu de la même manière, et rappelle le manque d’armes. Il évoque aussi le cas de recrues de 16 ou 17 ans, non-préparées à la guerre. Orwell prend également le temps de décrire l’état d’esprit espagnol : il parle de générosité, de fraternité presque innée. Néanmoins, il se montre exaspéré par la tendance à remettre les choses à « mañana » (demain). À la fin du premier chapitre, le protagoniste part pour le front en Aragon.
Chapitre 2

Le chapitre 2 se passe dans la région de Saragosse, du côté d’Alcubierre, où les milices sont arrivées en janvier 1937. Orwell y fait la connaissance d’un compatriote, Williams, venu se battre comme lui avec le POUM. On lui fournit un fusil de mauvaise qualité, un Mauser allemand de 1896 en mauvais état, mais il s’estime moins mal loti que les autres. Dans ce chapitre, l’auteur évoque la désorganisation de sa centurie, la saleté, les odeurs, le bruit…
Chapitre 3

L’auteur semble avoir un regard mitigé sur ces milices : d’un côté, il souligne l’incompétence des volontaires, le manque de nourriture, de bois, de bougies, et insiste tout particulièrement sur l’horreur de la saleté des tranchées (« En quatre-vingt nuits, je ne me suis déshabillé que trois fois »20). De l’autre côté, il vante certains mérites de cette division : il y a une relative égalité sociale entre les soldats et une « discipline démocratique », les ordres et stratégies sont débattus avant d’être exécutés. Cette pratique est rendue possible par le fait que les miliciens ont une conscience politique et qu’ils ont compris pourquoi il fallait obéir, analyse Orwell. Les critiques portées contre les milices sont fréquentes, mais Orwell défend les miliciens, qu’il juge loyaux envers leurs idéaux.
Chapitre 4

Après avoir passé trois semaines au front, Orwell et l'autre milicien britannique de son unité, Williams, sont envoyés rejoindre un contingent d'une vingtaine de compatriotes envoyé par le ILP (Independent Labour Party) situé au Monte Oscuro, qui surplombe Zaragosse, afin qu'ils soient regroupés par nationalité. Là, il est surpris de la présence de trois femmes, chargées de cuisiner pour les miliciens, qui attirent les convoitises, « même si elles n'étaient pas belles à proprement parler »21 et doivent donc être protégées des hommes des autres compagnies. La vingtaine de miliciens britanniques qui sont avec lui forment « une troupe d'une exceptionnelle qualité, tant physiquement que moralement »22 : Orwell le remarque avec plaisir, puisque jusque-là il avait été déçu de voir que la guerre n'attirait que « la racaille ».

Si l'ennemi n'est qu'à 300 mètres de leur position, le danger est faible et ils s'ennuient, si bien qu'ils peuvent patrouiller en plein-jour, comme « des jeux de boy-scout ». Un avion fasciste, en leur lâchant des copies du journal propagandiste El Heraldo de Aragon, leur apprend la chute de Malaga. Les circonstances de sa chute, « honteuses », réveillent en lui le tout premier doute au sujet de cette guerre : « jusqu'alors, il m'avait semblé qu'il était si magnifiquement simple de voir qui était dans son droit, qui dans son tort »23, dit-il…

Le chapitre se clôt en février, lorsque lui et les 50 autres miliciens du POUM sont envoyés renforcer les troupes qui entourent Huesca, à une cinquantaine de kilomètres du Monte Oscuro où ils se trouvaient.
Chapitre 5

Dans ce chapitre, Orwell se plaint de l'ennui du front où il se trouve : à l'est d'Huesca, rien ne semble se produire, et ses aspirations guerrières sont déçues. Le quotidien des miliciens est décrit longuement, morne et répétitif. Il note laconiquement que « les rares femmes qui se trouvaient sur le front étaient uniquement source de jalousie. Les jeunes Espagnols s'adonnaient à la sodomie », tant les occupations sont rares. Déçu, il observe également avec effroi que personne au sein de sa colonne du POUM ne sait ce qu'est « une ficelle », l'instrument qui servait à nettoyer les fusils. Pour lui qui est un ancien élève du corps d'instruction des officiers du collège d'Eton24, les approximations et les tâtonnements de ses camarades de combat pour s'approprier les armes sont un choc.

Après une blessure à la main qui demande à être immobilisée par une attelle, il passe dix jours dans un hôpital de fortune à Monflorite, en mars 1937. Il y est impressionné par la taille des rats, qui sont « aussi gros que des chats, ou presque. » À la fin de ce chapitre, il détaille rapidement les opérations militaires auxquelles il a pu prendre part, opérations d'observation embusquée de l'ennemi pour la plupart, là encore éloignées de l'idéal romanesque de la guerre qui était le sien.
Chapitre 6

Ici encore, Orwell constate que vraiment rien ne se passe à Huesca, là où il combat. Il entame alors une réflexion sur l’utilité de cette guerre, et ce qu’elle lui apporte d’un point de vue personnel. Il en conclut qu’il s’agit d’une période riche de sa vie, sans savoir pourtant expliquer pourquoi. Dans ce chapitre, Orwell raconte une opération militaire, déjà évoquée au chapitre V, mais qui avait été repoussée, destinée à repousser les troupes fascistes. Les miliciens du POUM retournent à leurs lignes avec des fusils et des munitions.
Chapitre 7

Ce chapitre est une parenthèse au cœur du récit, un interlude. L'auteur y résume les souvenirs des 115 jours qu'il a passé au front, et leur influence sur son idéologie politique. C'est une analyse qu'il effectue lors de la rédaction de l'ouvrage, avec la distance que lui procure le recul sur ces événements passés : « Naturellement à l'époque j'avais à peine conscience des changements qui s'opéraient dans mon esprit. »25

Loin de lui ôter ses désillusions, ces balbutiements de socialisme auxquels il assiste dans la communauté du POUM renforcent profondément ses convictions politiques. Ainsi, comme il le dit, « cela eu pour résultat de rendre mon désir de voir établi le socialisme beaucoup plus réel qu'il ne l'était auparavant. »5 Le chapitre se termine au fil de ses réflexions, avec son arrivée à Barcelone, l'après-midi du 26 avril 1937 : le ton est pessimiste, puisque, « après cela les choses commencèrent à se gâter »26.
Chapitre 8

Dans ce chapitre, Orwell est en permission et retourne à Barcelone où vit toujours sa femme. Dans le train qui emmène Orwell et les autres miliciens, l’auteur écrit « Nous étions tous profondément heureux »27. L’atmosphère politique et sociale de Barcelone semble avoir profondément changée après ces trois mois au front : la ville ne semble plus révolutionnaire. Il y a une certaine indifférence face à la guerre, les préoccupations de l’arrière sont surtout le manque de nourriture et de tabac, ce qui ne correspond pas à l’image d’une guerre civile, où la population est censée être engagée. La division sociale est réapparue. La guerre était facteur d’homogénéisation sociale mais le manque de conscience de la guerre a ramené la situation à la division des riches contre les pauvres, explique Orwell. Les espoirs révolutionnaires semblent déçus. « Ce n’était plus la mode d’être dans les milices »28 écrit Orwell.

L’auteur veut quitter le POUM et confesse qu’il aurait souhaité rejoindre les anarchistes. Finalement, il songe à rejoindre les Brigades Internationales, pour pouvoir combattre à Madrid. La moitié du chapitre décrit les conflits entre les anarchistes de la CNT (Confédération Nationale des Travailleurs) et les socialistes de l’UGT (Union Générale des Travailleurs), aboutissant aux Journées de mai et aux batailles de rue.
Chapitre 9

Orwell raconte ici son implication dans les combats de rue du 3 mai, qui eurent lieu à Barcelone, lorsque les gardes civils du gouvernement, armés, tentèrent de récupérer le contrôle du central téléphonique, « dont la plupart des employés appartenaient à la CNT. » Orwell lui, défend le bâtiment du comité local du POUM, car la rumeur qu'il va être également attaqué s'est répandue.

En voyant les membres de la CNT être spontanément rejoints par des ouvriers, il parle de ses sentiments envers la classe ouvrière : « Je n'ai pas un amour particulier pour l'ouvrier idéalisé tel qu'il apparaît dans l'esprit communiste bourgeois, mais quand je vois un véritable ouvrier en chair et en os en conflit avec son ennemi naturel, l'agent de police, je n'ai pas besoin de me demander de quel côté je suis. »29 Il décrit la situation chaotique qui règne dans les rues de Barcelone, dans l'attente d'une éventuelle déclaration de guerre du gouvernement.

Après 60 heures d'attente, passées sans dormir, « l'armistice » semble venir : les fusillades se calment. Dans la soirée, les gardes civils de Valence viennent en renfort de leurs compagnons de Barcelone, puisqu'ils voient dans leur perte de contrôle sur la ville l'occasion de la gagner pour eux, afin d'assujettir un peu plus la Catalogne. Orwell parle de l'atmosphère abominable qui règne dans la ville, de la peur, et avoue se concentrer sur « ses propres émotions » : il renvoie le lecteur aux appendices pour des détails plus précis et chronologiques.
Chapitre 10

Dans ce chapitre, Orwell se rend compte que la guerre est une supercherie. Les seules perspectives potentielles de sortie de guerre l’attristent : Orwell prédit que le futur gouvernement sera fasciste. Il retourne au front, à Huesca, où il est nommé « teniente » (lieutenant). Peu de temps après son retour, il est touché à la gorge, une blessure qui l’empêche de combattre. Immédiatement, Orwell se croit voué à une mort certaine, il pense à sa femme et ressent une colère face à cette manière si absurde de quitter le monde.

Orwell est évacué à Sietamo, puis, à l’hôpital de Lleida, où il déplore l’incompétence des infirmières. Il est finalement emmené en train à Tarragone. En route, le train emmenant les blessés à Tarragone croise le train des Italiens vainqueurs à Guadalajara. Orwell y voit un tableau allégorique de la guerre, le train des blessés saluant le train des vainqueurs. À Tarragone, la blessure d’Orwell est examinée, plus d’une semaine après qu’il a quitté le front.
Chapitre 11

Dans ce chapitre, Orwell effectue plusieurs allers et retours entre les hôpitaux de Sietamo, de Barbastro, et de Monzón, afin d'effectuer les démarches administratives qui doivent lui permettre d'obtenir son certificat de démobilisation. Ces démarches sont fastidieuses, puisque s'il a déjà été déclaré inapte par les médecins, il doit passer devant le conseil de santé d'un des hôpitaux du front, pour ensuite aller à Sietamo afin que l'on vise ses papiers au quartier général des milices du POUM. C'est une véritable épreuve pour l'auteur, car « les voyages sont embrouillés et fatigants »30.

Il est physiquement affaibli, ce qui lui provoque un sentiment de honte face à ses camarades : « J'étais encore trop faible pour grimper dans un camion sans être aidé »31. À son retour à Barcelone, il apprend avec tristesse que le POUM a été déclaré « organisation illégale »32, que la quasi-totalité de ses camarades ont été emprisonnés sans mandat d'arrêt, et que l'on commence déjà à les fusiller. Obligé de fuir et de se cacher, il doit déchirer sa carte du POUM pour éviter d'être capturé comme ses camarades, mais il ne s'y résout pas, mais sa femme Eileen finit par le faire. Il passe la nuit dans une église en ruine, puisqu'il ne peut prendre le risque de rejoindre son hôtel.
Chapitre 12

Orwell décrit la visite qu’il rend, avec sa femme, à Georges Kopp, un de ses compagnons d’armes, incarcéré. Ce chapitre est l’occasion de dénoncer l’insalubrité des prisons espagnoles de l’époque. L’auteur tente de libérer Kopp, même si cela est risqué, car il doit avouer qu’il a servi dans les milices du POUM, devenues illégales. Orwell décrit une atmosphère de suspicion et de haine, ce qui rend le geste d’un officier espagnol, qu’Orwell rencontre lorsqu’il rend visite à Kopp, d’autant plus symbolique : l’officier lui serre la main, alors qu’il sait qu’il devrait l’incarcérer pour son engagement au POUM. « Ce geste me toucha »33 écrit l’auteur. Il explique ainsi qu’il garde un souvenir terrible de l’Espagne, mais pas des Espagnols dont il loue la noblesse et la générosité. Orwell est obligé de jouer un double-jeu : il est bourgeois le jour, révolutionnaire la nuit. La prudence, à Barcelone, est dorénavant « de paraitre le plus bourgeois possible »34.

Orwell et sa femme décident finalement de quitter l’Espagne. Ils passent la frontière des Pyrénées avec un ami, Mc Nair, et arrivent en France sans encombres, grâce à l’incapacité professionnelle des Espagnols qui n’ont pas fait figurer le nom d’Orwell sur les registres de « fugitifs » en temps voulu. Le couple Orwell ne profite pas pleinement du passage en France, ils sont encore obnubilés par l’Espagne. À leur retour en Angleterre, ils sont frappés par le calme, l’ordre britannique, comparé au désordre espagnol.
Appendice 1

Le premier appendice était, dans la version anglaise originelle, le chapitre V, comme l’explique la traductrice Yvonne Davet. Ce chapitre a été reporté à la fin du livre car « [il traite] de la politique intérieure de la révolution espagnole, écrivait Orwell, et il me semble que le lecteur les trouverait ennuyeux. Mais en même temps ils ont une valeur historique »35. Cet appendice évoque le contexte politique espagnol au moment des faits. Orwell y explique les différences entre le Parti Socialiste Unifié de Catalogne (PSUC), sous contrôle communiste, affilié à la IIIe Internationale, les anarchistes et le POUM.
Appendice 2

De la même manière que le premier appendice, le second devait initialement être le chapitre XI. Cet appendice donne un aperçu des réflexions politiques d’Orwell. L’auteur veut dissiper les mythes de la presse sur les Journées de mai 1937 à Barcelone. Ces batailles ont eu lieu entre les membres du POUM et les anarchistes de la Confédération nationale du travail d’un côté, et les communistes, les forces du gouvernement, de l’autre. Orwell y relate la suppression du POUM (en juin 1937) et l’illustre d’exemples de la presse communiste : il cite, par exemple le Daily Worker du 21 juin qui titre: « Les trotskistes espagnols conspirent avec Franco »36.

Ces annexes historiques permettent d’objectiver la subjectivité du récit due à la coïncidence entre la voix de l'auteur avec celle du narrateur.
Postérité
Critiques

Les contemporains d'Orwell ont une réception mitigée de l'ouvrage. Si des critiques positives vont émaner d'auteurs comme Geoffrey Gorer (en), qui affirme dans Time and Tide que « politiquement, et en tant que littérature, c'est une œuvre de première importance », d'autres auteurs seront plus hostiles. John Langdon-Davies (en) écrit dans le journal anglophone du Parti Communiste que « la valeur de ce livre est qu'il nous donne une représentation honnête de cette mentalité qui chérit l'idée d'une révolution romantique, mais qui se tient prudemment à l'écart de la discipline révolutionnaire. Il faut lire cet Hommage comme une mise en garde »37. V.S. Pritchett, lui, parle de la naïveté d'Orwell, mais lui reconnaît son talent pour rendre compte des conditions de vie des miliciens de la Guerre d'Espagne. Quant à Raymond Carr, il voit en Hommage à la catalogne « l'une des rares exceptions » à la profusion de mauvaise littérature qu'a produite la guerre civile espagnole, car « Orwell était déterminé à raconter la vérité comme il l'avait vue »38.

Après avoir peu éveillé l'intérêt des lecteurs pendant des années, Hommage à la Catalogne a connu un retour en grâce dans les années 1950, après le succès des autres livres d’Orwell. La publication en 1952 de la première édition américaine a élevé Orwell au rang de saint séculaire, selon Lionel Trilling39. Un autre tournant arriva à la fin des années 1960, quand le livre « trouva des nouveaux lecteurs, en âge d’étudier le radicalisme et la guerre de guérillas, Orwell étant vu comme un jeune Che Guevara »40 comme l’explique Noam Chomsky.

Stéphanie Duncan, critique littéraire pour France Inter, parle d'un « vibrant plaidoyer pour ses camarades touchés par la répression stalinienne, mais aussi un plaidoyer pour la vérité, et contre la pensée totalitaire »13, soulignant à la fois l'intérêt littéraire et historique de l'ouvrage.
La place d’Hommage à la Catalogne dans l’œuvre d’Orwell

Dans sa critique de l'œuvre, Stéphanie Duncan souligne également les très fortes analogies entre les thématiques d'Hommage à la Catalogne et celle de 1984 : pour elle, c'est dans la guerre d'Espagne qu'Orwell trouve l'inspiration pour son roman d'anticipation politique. Dans Hommage à la Catalogne, il fait une « découverte fondatrice pour sa pensée politique, celle d'une société sans classes, où les hommes sont réellement égaux (…), vous le voyez, 1984 n'est pas loin ».

Orwell lui-même reconnaît que, à la suite de ses expériences de 1936-1937 (d'abord son voyage dans le nord de l'Angleterre pour y faire un reportage sur la vie ouvrière, et ensuite la guerre d'Espagne), « tout ce [qu'il] a écrit de sérieux […] a été écrit, directement ou indirectement, et jusque dans la moindre ligne, contre le totalitarisme et pour le socialisme démocratique »41 écrit-il en 1946, comme le reprend John Newsinger (en) dans sa biographie de l’auteur. Guy Hermet fait écho à cela en écrivant, dans La guerre d’Espagne, qu’Orwell n’aurait pas dénoncé le totalitarisme et écrit 1984 sans cette « expérience incandescente de la guerre civile en Catalogne »42.

Quand il arrive en Espagne à l'âge de 33 ans, il a déjà produit cinq ouvrages, trois romans et deux livres de non-fiction. C'est son expérience de la guerre civile espagnole qui lui fournit les thématiques que l'on retrouvera dans 1984, le plus célèbre de ses romans — tout comme la révolution russe lui servira d'inspiration à La ferme des animaux. Ainsi, le cadre de la guerre est celui que l'on retrouve dans la société de 1984, tout comme celui du totalitarisme, qu'il dénonce à travers la figure de Big Brother ; comme il l'avait déjà dénoncé dans Hommage à la Catalogne : « Le plus effrayant dans le totalitarisme n’est pas qu’il commette des atrocités mais qu’il détruise la notion même de vérité objective : il prétend contrôler le passé aussi bien que l’avenir. »43

La propagande à laquelle il a assisté en Espagne est aussi présente : « Le gros agent russe retenait dans les encoignures, l’un après l’autre, tous les réfugiés étrangers pour leur expliquer de façon plausible que tout cela était un complot anarchiste. Je l’observais, non sans intérêt, car c’était la première fois qu’il m’était donné de voir quelqu’un dont le métier était de répandre des mensonges — si l’on fait exception des journalistes, bien entendu. »44 Cet épisode où des pseudo-vérités contradictoires sont affirmées successivement n'est pas sans rappeler l’épisode de la ration de chocolat dans 1984 : la radio annonce que la ration de chocolat est augmentée à x grammes, alors qu’en fait elle diminue et passe à cette fameuse quantité.

Enfin, le dernier élément de 1984 que préfigure la guerre civile espagnole est celui de la pression de la hiérarchie sociale. En effet, c'est après avoir connu les balbutiements d'une organisation sans classes au sein des troupes du POUM, qu'il va prendre conscience de la forte structure sociale de l'Angleterre, à son retour : « l’habituelle division de la société en classes avait disparu dans une mesure telle que c’était chose presque impossible à concevoir dans l’atmosphère corrompue par l’argent de l’Angleterre ; il n’y avait là que les paysans et nous, et nul ne reconnaissait personne pour son maître. […] Nous avions respiré l’air de l’égalité, et cela nous plaisait. »34

Des analogies plus ponctuelles peuvent être faites entre certaines scènes des deux ouvrages : on peut ainsi relier la phobie des rats de Winston Smith, personnage principal de 1984, qui se fait torturer dans la chambre 101, à celle qui a accompagné Orwell depuis ses nuits dans les tranchées espagnoles, où les rats étaient nombreux et « aussi gros que des chats ».

La guerre civile espagnole, telle qu'Orwell la décrit dans Hommage à la Catalogne apparaît donc comme le terreau des idées centrales de 1984.
Adaptations cinématographiques

Ken Loach, Land and Freedom (1994)

Liens externes

« Il faut lire tout Orwell », un article du Figaro littéraire
« Una breve obra maestra » : un article en langue espagnole du journal El Pais daté du 26 septembre 2003, écrit par Gabriel Jackson
Version intégrale du livre, en anglais et en lecture libre
Émission de France Inter sur l'ouvrage du vendredi 1er juillet 2012, présentée par Stéphanie Duncan
Émission de France Inter du dimanche 25 septembre 2016 sur G. Orwell, avec adaptation radiophonique d'extraits de l'ouvrage

Bibliographie

Guy Hermet, La Guerre d’Espagne, Éditions du Seuil, 1989, (ISBN 978-2-02-010646-7)
José Peirats, La CNT en la revolución española, 3 volumes, Toulouse, 1951-1953 (ISBN 8487169007)
Louis Gill, George Orwell, de la guerre civile espagnole à 1984, Lux, 2012, 235 p., 1re éd. 2005, (ISBN 978-2-89596-128-4)
Bernard Crick, George Orwell, une vie, Paris, Balland, 1982, (ISBN 0-14-005856-7)
Jean-Claude Michéa, Orwell, anarchiste tory, 1re édition 1995, Broché, 141 pages, Éditions Climats, Collection Sisyphe, (ISBN 2841581616)
Simon Leys, « Orwell intime », Commentaire no 134, été 2011
Dossier spécial de la revue Agone, Orwell, entre littérature et politique, no 45, 2011

Articles connexes

Révolution sociale espagnole de 1936 ;
Le Palace ;
Les Géorgiques.
La Révolution espagnole : la gauche et la lutte pour le pouvoir

Notes et références

↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 204-205, Éditions 10/18, janvier 2000.
↑ Proverbes 26:4-5 [archive]
↑ George Orwell, "Hommage à la Catalogne", Appendice I
↑ « Le POUM (Partido Obrero de Unificacion Marxista) était l'un de ces partis communistes dissidents que l'on a vu apparaître en beaucoup de pays au cours de ces dernières années, par suite de l'opposition au stalinisme, c'est-à-dire au changement, réel ou apparent, de la politique communiste » George Orwell, Hommage à la Catalogne, p. 249.
↑ a et b Orwell, ibid., p. 111
↑ George Orwell, Why I Write, 1946, : “The Spanish war and other events in 1936-37 turned the scale and thereafter I knew where I stood. Every line of serious work that I have written since 1936 has been written, directly or indirectly, against totalitarianism and for democratic socialism, as I understand it. » Texte intégral [archive]
↑ Simon Leys, Orwell ou l'horreur de la guerre, Plon, 2006
↑ Simon Leys, ibid., p. 134
↑ Lettre non publiée à David Astor, citée dans George Orwell, Une Vie, de Francis Crick, page 467.
↑ George Orwell, Looking Back on the Spanish War, Penguin, 1942, texte intégral disponible en ligne.
↑ George Orwell, interview publiée dans The Observer, numéro du 24 décembre 1944.
↑ Entretien cité par Hugh Thomas dans La guerre d'Espagne, ibid., page 627.
↑ a et b Stéphanie Duncan, Émission du 1er juillet 2012, disponible en podcast sur France Inter (lien en annexe)
↑ George Orwell, The Collected Essays, Journalism and Letters of George Orwell, Londres, 1968, vol. IV, p. 412.
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 36, ibid.
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 41, ibid.
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 46, ibid.
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 66, ibid.
↑ Selon La CNT en la revolución española, de J. Peirats, p. 206, Vol. 2, Toulouse, 1952.
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 47, ibid.
↑ Orwell, ibid., p. 55
↑ Orwell, ibid., p. 56
↑ Orwell, ibid., p. 64
↑ Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, Éditions Laffont, 1995, p. 422-423
↑ Orwell, op.cit, p. 111
↑ Orwell, ibid., p. 114
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 116, ibid.
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 120, ibid.
↑ « I have no particular love for the idealized "worker" as he appears in the bourgeois Communist's mind, but when I see an actual flesh-and-blood worder in conflict with his natural enemy, the policeman, I do not have to ask myself which side I am on. » George Orwell, Homage to Catalonia - Chapter 10 [archive]
↑ Orwell, ibid., p. 195
↑ Orwell, ibid., p. 196
↑ Orwell, ibid., p. 200
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 223, ibid.
↑ a et b Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 229, ibid.
↑ Y. Davet, p. 8 d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, Éditions 10/18, janvier 2000
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 288, ibid.
↑ Article du Daily Worker du 21 mai 1938, re-édité dans Spanish Front: Writers on the Civil War, Valentine Cunningham, Oxford, 1986, p. 304-305
↑ Gordon Bowker, George Orwell, chapitre 12, « Sur la route du Maroc », 2003.
↑ Lionel Trilling, préface à Homage to Catalonia, 1952, Harcourt, New York
↑ Noam Chomsky, American Power and the New Mandarins, p. 117
↑ Cité dans La politique selon Orwell de John Newsinger, 2006, p. 101, 2006
↑ La Guerre d’Espagne, G. Hermet, p. 238, Éditions du Seuil, 1989, (ISBN 9782020106467)
↑ Interview d’Orwell au journal britannique The Tribune, février 1944
↑ Extrait d’Hommage à la Catalogne de G. Orwell, p. 264, ibid.

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Journées de mai 1937 à Barcelone
Journées de mai à Barcelone
Informations générales Date 3 mai 1937 - 8 mai 1937
Lieu Barcelone et plusieurs localités de Catalogne (Espagne)
Casus belli Occupation par les forces gouvernementales du central téléphonique de Barcelone tenu par les forces de la CNT-FAI
Issue Victoire des représentants de l'État républicain décisive
Belligérants Flag of Spain (1931 - 1939).svg République espagnole
Flag of Catalonia.svg Généralité de Catalogne Bandera CNT-FAI.png CNT/FAI
Bandera CNT-FAI.png FIJL
Bandera CNT-FAI.png Groupe des Amis de Durruti
Partido Obrero de Unificación Marxista flag.svg POUM
Flag of the Soviet Union.svg Section léniniste-bolchevique
Commandants Flag of Catalonia.svg Lluís Companys
Flag of Catalonia.svg Artemi Aiguader
Flag of Spain (1931 - 1939).svg Eusebio Rodríguez Salas -
Forces en présence Forces de sécurité
• 3 000 hommes des Gardes d'assaut
• 1000 membres de la Garde nationale républicaine
• env. 1 000 hommes des Mossos d'Esquadra
Renforts postérieurs
• 4 000 hommes des Gardes d'assaut
• 1 cuirassé
• 2 destroyers
Forces auxiliaires
• miliciens du PSUC, d'ERC et d'Estat Català Milices ouvrières
• nombre indéterminé
Pertes entre 500 et 1 000 morts
1 500 blessés inconnues

Guerre d'Espagne
Données clés Coordonnées 41° 24′ Nord, 2° 10′ Est

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On désigne comme les Journées de mai (Jornadas de Mayo de 1937), les Événements de mai (Sucesos de Mayo) ou les Actions de Barcelone (Hechos de Barcelona) plusieurs journées de troubles et d'affrontements survenus dans la première semaine du mois de mai 1937, en divers endroits de la province de Catalogne, particulièrement dans la ville de Barcelone.

Ils ont opposé, d'une part des anarchistes (Confédération nationale du travail, Fédération anarchiste ibérique, etc) et des groupes marxistes (Parti ouvrier d'unification marxiste), trotskistes partisans de la révolution sociale aux autorités légales de la Seconde République espagnole, la Généralité de Catalogne et les partis politiques communiste (Parti communiste d'Espagne) et socialiste (Parti socialiste ouvrier espagnol), d'autre part.

Ces journées sanglantes sont considérées comme le plus grave des affrontements entre les représentants de la République espagnole dominée par les staliniens et les partisans d'une révolution sociale, en progrès constants depuis juillet 1936. Elles aboutissent de fait à la destruction du POUM dans un premier temps et de la CNT à terme1.

Sommaire

1 Contexte
1.1 Conditions politiques
1.2 Forces en présence
2 Combats
2.1 Préliminaires : le 2 mai
2.2 3 mai
2.3 4 mai
2.4 5 mai
2.5 6 mai
2.6 7 mai
2.7 8 mai
3 Conséquences
4 Dans la culture populaire
5 Citation
6 Références
7 Voir aussi
7.1 Bibliographie
7.1.1 Articles
7.2 Documentaire
7.3 Articles connexes
7.4 Liens externes
8 Sources

Contexte
Conditions politiques

Depuis que la révolte militaire avait échoué à Barcelone en juillet 1936, la ville et toute la région catalane étaient restés sous le contrôle des milices ouvrières, spécialement celles des syndicats anarchistes de la CNT-FAI et socialistes de l'UGT. Après s'être emparé des derniers quartiers de la révolte, les leaders anarchistes s'étaient unis à Lluís Companys, président de la Généralité, afin de constituer un « Comité Central des Milices Antifascistes de Catalogne » (Comitè Central de Milícies Antifeixistes de Catalunya, CCMA) : ce Comité devint le vrai gouvernement de la Catalogne. La majorité des partis et syndicats du Front d'Esquerres (nom donné au Front Populaire en Catalogne) y étaient par ailleurs représentés.

La Généralité et le gouvernement central madrilène avaient perdu toute capacité d'action face au CCMA et assistaient passifs à la révolution sociale qui avait lieu en Catalogne et s'étendait à l'Aragon. La plupart des industries furent collectivisées, sauf les banques, qui restèrent sous le contrôle de la Généralité. Mais, à diverses reprises, les banques refusèrent des crédits que sollicitait le CCMA, au motif que ses activités échappaient à la surveillance de la Généralité. Au mois d'octobre 1936, le CCMA fut finalement dissous, et ses membres nommés consellers du gouvernement de la Généralité. Mais les patrouilles de contrôle, bras armé du CCMA et contrôlées par la CNT-FAI, poursuivirent leurs activités avec une totale liberté, vue l'impossibilité du gouvernement catalan à pouvoir les contrôler2.

Un climat de méfiance et d'affrontement était présent non seulement entre les institutions républicaines et les organisations ouvrières, mais également à l'intérieur de celles-ci, spécialement entre les anarchistes d'un côté, les socialistes, les nationalistes catalans et les communistes de l'autre. Même entre les communistes, il existaient de fortes divisions : d'un côté se trouvaient les communistes « staliniens » du PCE et du PSUC qui suivaient la doctrine officielle de l'URSS, étaient partisans de l'« alliance objective » avec la bourgeoisie républicaine et donc de séparer les buts de la guerre et de la révolution. De l'autre côté, les marxistes du POUM, radicalement opposés à Staline et ses partisans, et son mouvement de jeunesse, la JCI (Juventud Comunista Iberica), souhaitaient mener de front révolution et guerre civile3.

La tension augmenta considérablement durant l'hiver 1936-1937, à cause d'un enchaînement d'événements qui échauffèrent le climat politique et préparèrent la voie à un affrontement de plus grande ampleur. Le POUM, malgré ses divergences politiques avec Trotski et sa ligne politique, lui proposa de venir en Catalogne. La campagne de dénigrement du POUM par le PCE s'intensifia, notamment au mois de mars lors de la tenue d'une grande conférence à Valence (capitale de la République espagnole depuis le retrait de Madrid par le gouvernement). Les leaders du POUM furent accusés d'être des agents des nazis cachés sous une fausse propagande révolutionnaire4.

En même temps, la tension dans les rues de Barcelone commençait à être palpable avec l'arrivée du printemps : les Patrouilles de contrôle, sous la direction de José Asens, continuaient d'arrêter et exécuter arbitrairement des suspects. D'autres patrouilles anarchistes, sous couvert d'expropriations populaires, se livraient au pillage2. Josep Tarradellas, bras droit de Lluís Companys, était décidé à réunir les diverses forces de sécurité en Catalogne sous un seul commandement pour en finir avec les patrouilles de contrôle. Le 26 mars, il interdit par décret que les membres de la police eussent une filiation politique et ordonna la remise de toutes les armes que possédaient les partis politiques. Les anarchistes se retirèrent immédiatement du gouvernement de la Généralité5. Cette première crise obligea Lluís Companys à céder aux exigences des anarchistes et à leur rendre les armes, permettant aux patrouilles de contrôle de poursuivre leurs activités.

Le 25 avril, une force de carabiniers (chargés du contrôle des frontières sous la IIe République), sur ordre de Juan Negrín, ministre de l'Économie, obligea les patrouilles de la CNT à leur céder la charge du contrôle des douanes de Puigcerdá, dont la région servait de centre d'espionnage, falsification de passeports, passages clandestins de la frontière. Après un violent affrontement, où le maire de Puigcerdá, Antonio Martín, et ses hommes furent tués, les carabiniers reprirent possession des bureaux de douane. Juan Negrín étendit alors le contrôle du gouvernement aux autres postes de douane avec la France2.

Au même moment, la garde nationale républicaine et la garde d'assaut étaient envoyées à Figueras et dans d'autres villes du nord de la Catalogne pour se substituer aux patrouilles de la CNT. À Barcelone, on commença à craindre qu'éclate une guerre ouverte entre les anarchistes et le POUM d'une part, le gouvernement et les communistes d'autre part : c'est dans ce contexte que, le 26 avril, George Orwell arriva à Barcelone6. Chaque camp constitua des dépôts d'armes et de munitions et fortifia ses édifices en secret, de peur d'une attaque7. Le calme fut conservé la première semaine du mois de mai. Le premier mai, jour de fête, se déroula en silence : l'UGT et la CNT s'étaient mis d'accord pour suspendre les défilés qui auraient occasionnés des désordres7.
Forces en présence

Trois forces politiques ont participé à la préparation et au développement des événements qui ont plongé Barcelone dans le chaos. La CNT, les jeunesses libertaires, le POUM et d'autres groupes de moindre importance comme les anarchistes du Groupe des amis de Durruti ou les trotskistes de la Section bolchevique-léniniste d'Espagne.

Face à eux, plusieurs groupes moins importants souhaitaient le retour à la légalité républicaine, qu'il s'agisse du gouvernement central de Valence ou de la Généralité. Ils étaient principalement représentés par l'ERC ou le PSUC. Le PSUC avait pour objectif prioritaire de gagner la guerre, considérant que sans la victoire il était inopportun de soutenir un mouvement révolutionnaire. Il entendait se présenter comme un parti efficace face au chaos révolutionnaire et défendait le raffermissement du gouvernement central qui se substituerait aux comités locaux. Pour l'obtenir il fallait mettre sur pied une armée organisée et disciplinée, instruite et dirigée par un commandement unique.

Un troisième secteur était composé par l'aile « possibiliste » de la CNT. Ces hommes souhaitaient la cessation immédiate des hostilités entre les deux camps précédents.
Combats
Préliminaires : le 2 mai

La prise du central téléphonique de Barcelone par la garde d'assaut est reconnue généralement comme l'événement déclencheur des Journées de mai. Le central téléphonique était contrôlé par la CNT depuis le début de la guerre, ce qui donnait au syndicat anarchiste le contrôle sur les appels passés dans toute la Catalogne et avec le reste de l'Espagne.

Le 2 mai, le ministre de la Marine et de l'armée de l'Air, Indalecio Prieto, voulut téléphoner à la Généralité de Catalogne depuis Valence : le standardiste lui répondit que le seul gouvernement à Barcelone était le Comité de défense7. Plus tard, le président de la République, Manuel Azaña appela le président de la Généralité, Lluís Companys, mais l'appel fut interrompu par un standardiste qui affirma que les lignes devaient être utilisées à des fins plus importantes8. Refusant plus longtemps que leurs conversations soient écoutées ou écourtées par les syndicalistes de la CNT, les membres du gouvernement décidèrent de prendre des mesures.

La situation à Barcelone était explosive. Le soir du 2 mai, des tirs éclatèrent entre des membres de Estat Català et des anarchistes de la FAI, dont un homme fut tué.
3 mai

Un corps de 200 policiers, commandés par le conseiller à l'Ordre public de la Généralité de Catalogne, Eusebio Rodríguez Salas, sur ordre du responsable des Affaires intérieures de la Généralité, Artemi Aiguader, se rendit au central téléphonique perquisitionner au département de la censure, au 2e étage du bâtiment, dans le but d'en prendre le contrôle. Dans la mesure où les anarchistes de la CNT en avaient obtenu le contrôle légalement, à la suite d'un accord avec la Généralité, cela parut leur être une provocation. Ils ouvrirent le feu depuis le pallier du 2e étage. Eusebio Rodríguez Salas appela des secours par téléphone, faisant intervenir la Garde nationale républicaine accompagnée de deux chefs des Patrouilles de contrôle, Dionisio Eroles, chef anarchiste du commissariat, et José Asens, chef des Patrouilles de contrôle. Dionisio Eroles réussit à convaincre les anarchistes de cesser le feu7.

Au même moment, la place de Catalogne se couvrit de monde : on crut que les anarchistes avaient capturé le chef de la police. Le POUM, les Amis de Durruti, les Léninistes-bolchéviques et les jeunesses anarchistes prirent position. Au bout de quelques heures, toutes les organisations politiques avaient sorti les armes qu'elles tenaient cachées et élevaient des barricades dans la ville3. Les unités de police occupent les terrasses de café et les clochers des églises. Lorsque la nuit tombe, la ville de Barcelone se prépare au combat. Le PSUC et le gouvernement de la Généralité contrôlent les secteurs de la ville à l'est des Ramblas, tandis que les anarchistes gardent en main les quartiers à l'ouest et les faubourgs. Le centre-ville, où se trouvent les sièges des syndicats et des partis politiques, installés dans des immeubles ou des hôtels réquisitionnés, est partagé entre les différentes factions. Au central téléphonique même, les communications ne sont pas interrompues, à la suite d'une trêve décidée par les différents acteurs. La police, installée au 1er étage, envoie même des sandwiches aux anarchistes qui occupent les étages supérieurs9.

Mais la situation empire, dans la mesure où il n'existe pas de cohésion à l'intérieur de la CNT ou de la FAI : la direction répète ses appels aux calmes, mais les jeunesses et les extrémistes ne les entendent pas. Aux premières heures de la nuit, les dirigeants du POUM proposent aux chefs anarchistes de former une alliance contre les communistes et le gouvernement, ce que la CNT, comme la FAI, refusent9.
4 mai

Au matin du 4 mai, les rues de Barcelone sont silencieuses, hormis quelques tirs de fusils et de mitrailleuses. Les commerces et les immeubles sont fermés, les rues bloquées par des barricades. Les milices anarchistes attaquent les casernes de la garde d'assaut et les édifices gouvernementaux, avant que les communistes et les gouvernementaux contre-attaquent9.

La plus grande partie des ouvriers barcelonais soutient les anarcho-syndicalistes, mais craint le déclenchement d'une nouvelle guerre civile. Dans le même temps, les appels au calme se multiplient. A 11 heures du matin, les délégués des syndicats anarchistes se réunissent et s'engagent à rechercher le retour au calme le plus rapidement. Les dirigeants anarchistes Joan Garcia Oliver et Federica Montseny appellent à la radio leurs amis à déposer les armes et retourner au travail. Jacinto Toryho Rodríguez, directeur du journal anarchiste Solidaridad Obrera s'exprime dans le même sens9. Les ministres anarchistes, comme Mariano Rodríguez Vázquez, secrétaire du comité national de la CNT, Pascual Tomás et Carlos Hernández Zancajo, membre du comité exécutif de l'UGT, quittent Valence pour Barcelone9.

Sur le front de l'Aragon, les unités de la 26e division de l'armée populaire, ancienne colonne Durruti, sous les ordres de Gregorio Jover, se regroupent à Barbastro, dans l'idée de marcher sur Barcelone, mais restent sur place à la suite de l'appel de Joan Garcia Oliver. En revanche, la 28e division, ancienne colonne Ascaso, et la 29e division du POUM, n'abandonnent par leur projet d'avancer vers Madrid, avant que le commandant, communiste, de l'aviation républicaine en Aragon, Alfonso Reyes, les menace de les bombarder sur la route10.

Vers 5 heures de l'après-midi, à Barcelone, plusieurs anarchistes sont abattus par des policiers, avenue Durruti. Lors des échanges de tir est également tué l'anarchiste Domingo Ascaso, parent de Francisco et de Joaquín Ascaso, président du Conseil régional de défense de l'Aragon. Le POUM se joint aux insurgés anarchistes, tandis que la section Léniniste-bolchevique distribue des tracts intitulés Vive l'offensive révolutionnaire, demandant le désarmement des GNR et des gardes d'assaut, la grève générale et la démission du gouvernement républicain.
5 mai

A la Généralité de Catalogne, Josep Tarradellas, chargé par le président Companys de négocier avec les anarchistes, refuse leurs exigences, en particulier les démissions d'Eusebio Rodríguez Salas et Artemi Aiguader. Finalement, afin de trouver un accord, il propose que le gouvernement catalan démissionne, à condition que le nouveau inclue des anarchistes, la Gauche républicaine, le PSUC, des rabassaires, mais aussi Artemi Aiguader10. Federica Montseny, chargée des négociations entre les deux camps, arrive dans la soirée à Barcelone.

Mais les tirs incontrôlés se poursuivent dans les rues de Barcelone, tuant ceux qui se risquent à sortir dans les rues. A 9 h 30 du matin, la garde d'assaut attaque le bureau central du syndicat des médecins, rue Santa Anna, et le siège central de la fédération locale de la FIJL. Vers cinq heures de l'après-midi, les écrivains anarchistes italiens Camillo Berneri et Francesco Barbieri sont arrêtés par six gardes d'assaut et six membres du PSUC, et sont exécutés un peu plus tard11. La tension monte encore d'un cran lorsqu'un destroyer britannique, venu pour évacuer les étrangers, entre dans le port de Barcelone, faisant craindre aux membres du POUM qu'il vienne bombarder la ville10.

Pendant ce temps, l'unité des anarchistes se fissure. Tandis que les Amis de Durruti réclament l'union des forces anarchistes avec le POUM, la CNT, la FAI et la FIJL s'y refusent. À l'extérieur de Barcelone, les événements s'accélèrent. A Tarragone, Tortosa et Vic éclatent des combats, alors que la garde d'assaut essaie de reprendre le contrôle des centraux téléphoniques occupés par la CNT10. Dans la nuit, Lluis Companys accepte la proposition de Francisco Largo Caballero, qui lui envoie des renforts afin de rétablir l'ordre.
6 mai

À l'aube, la CNT appelle encore une fois les travailleurs à reprendre le travail, mais la peur des Barcelonais les pousse à rester chez eux pour la plupart10. Dans l'après-midi, les combats reprennent. Plusieurs gardes des GNR sont tués par des tirs de mortier des FIJL. Le communiste Antonio Sesé, secrétaire général de l'UGT catalane et membre du nouveau conseil provisoire de la Généralité, est tué alors qu'il se rend en voiture afin de recevoir ses fonctions12.

Dans le même temps, une force de 5 000 hommes, en majorité des gardes d'assaut dirigés par le colonel anarchiste Emilio Torres, sur ordre du gouvernement républicain, quitte Madrid et Valence pour Barcelone. Dans la nuit, deux destroyers républicains, accompagnés du cuirassé Jaime I, atteignent le port de Barcelone, transportant des troupes de Valence12. A Tarragone, les miliciens d'Estat Català, d'ERC et du PSUC attaquent le siège local de la FIJL.
7 mai

A 8 heures vingt du matin, les groupes de gardes d'assaut venus de Madrid et Valence arrivent à Barcelone, après avoir réprimé les mouvements à Tarragone et Reus et occupent plusieurs points stratégiques de la ville12. Les gardes d'assaut désarment les miliciens de la CNT, de la FAI, de la FIJL et du POUM dans la plupart des villes catalanes, comme à Barcelone. Pendant ce temps, la CNT réitère encore son appel à reprendre le travail.
8 mai

Les rues retrouvent leur tranquillité, malgré quelques incidents sporadiques, et les barricades sont démontées. La presse évalue alors les pertes à 500 morts et un millier de blessés13. Les combats continuent dans quelques localités de Catalogne, mais les anarchistes sont finalement mis en déroute et battus.
Conséquences

Les Journées de Mai eurent de profondes conséquences sur le camp républicain. Elles firent la preuve que les anarchistes étaient extrêmement divisés, et qu'un fossé s'était ouvert entre les instances dirigeantes de la CNT et les ministres CNT du gouvernement républicain, qui se consacraient à gagner la guerre, et les jeunesses anarchistes qui voulaient voir triompher la révolution. Des personnes importantes, comme Manuel Escorza et Joan Garcia Oliver, avaient perdu toute influence sur leurs partisans14. Les membres du Groupe des amis de Durruti furent d'ailleurs exclus de la CNT par la direction pour avoir soutenu l'insurrection contre les appels au calme.

La victoire des forces gouvernementales et communistes marqua la chute du second « gouvernement de la Victoire » de Francisco Largo Caballero, et la sortie des ministres anarchistes. Parallèlement, la présence et le rôle des communistes au sein de l'appareil républicain se renforça15. La crise montra d'ailleurs qu'il ne pouvait y avoir de trêve entre les communistes et les militants du POUM.

La Généralité de Catalogne fut réformée, avec l'entrée des syndicalistes de l'UGT Rafael Vidiella et de la CNT Valerio Mas, et le représentant de l'ERC Josep Tarradellas, mais elle retrouva tous ses pouvoirs. Les Journées de Mai signèrent la fin définitive de la révolution sociale en Catalogne. Le nouveau directeur de l'Ordre public à Barcelone, José Echevarría Novoa, rétablit rapidement la normalité du système judiciaire. Rapidement, celui-ci tomba aux mains des communistes, qui s'en servirent afin de poursuivre leur lutte contre les éléments du POUM14. Le parti fut rendu illégal peu de temps après, le 16 juin 1937, et ses principaux dirigeants, comme Julián Gorkin et Andrés Nin, furent arrêtés16. Les autorités républicaines ne prirent en revanche pas de mesure plus répressive contre la CNT-FAI, car elles jouissaient encore d'une grande influence.
Dans la culture populaire

Les Événements de Mai ont eu un impact très fort dans les esprits contemporains, au point d'inspirer à de multiples reprises des romans et des films.

Hommage à la Catalogne, roman de George Orwell, est le premier et le plus fameux des récits qui relate ces « journées de mai ». L'ouvrage est d'ailleurs publié en avril 1938, moins d'un an après la fin des événements. L'écrivain anglais reste une source intéressante dans la mesure où il fut témoin direct des combats, en tant que milicien du POUM.

La place du Diamant, roman de Mercè Rodoreda publié en 1962, considéré comme l'une des œuvres majeures de la littérature catalane d'après-guerre, raconte l'histoire d'une fille, Natalia, qui voit ses rêves brisés par la guerre. Elle assiste en particulier aux événements tragiques de mai.

La place du Diamant, film de 1982 réalisé par Francesc Beatriu, basé sur le roman du même nom.

Les Mémoires du Général Escobar, film de 1984 réalisé par José Luis Madrid, raconte l'histoire du général Antonio Escobar et le rôle qu'il joua dans la guerre civile et les Événements de Barcelone.

Land and Freedom, film de 1995 réalisé par l'Anglais Ken Loach, inspiré des pages de George Orwell. La partie finale du film traite des événements de Mai, auxquels le héros assiste.

Citation

« La révolution espagnole fut la plus singulière des révolutions collectivistes du XXe siècle. C’est la seule révolution radicale et violente qui se soit produite dans un pays d’Europe de l’Ouest et la seule qui ait été, malgré l’hégémonie communiste croissante, véritablement pluraliste, animée par une multitude de forces, souvent concurrentes et hostiles. Incapable de s’opposer ouvertement à la révolution, la bourgeoisie s’adapta au nouveau régime dans l’espoir que le cours des événements changerait. L’impuissance manifeste de leurs partis incita très vite les libéraux et les conservateurs à rechercher une organisation capable d’arrêter le courant révolutionnaire lancé par les syndicats anarchiste et socialiste. Quelques semaines seulement après le début de la révolution, une organisation incarnait à elle seule tous les espoirs immédiats de la petite et moyenne bourgeoisie : le Parti communiste. » - Burnett Bolloten, La Guerre d'Espagne. Révolution et contre-révolution (1934-1939), Éditions Agone, 2014, notice éditeur.

Références

↑ (es) Antonio Dominguez Ortiz, España, tres milenios de Historia, Dirección General del Libro, Archivos y Bibliotecas del Ministerio de Educación, Cultura y Deporte, Marcial Pons, Ediciones de Historia, Madrid, 2001, page 212.
↑ a, b et c Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 501.
↑ a et b Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 503.
↑ Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 498.
↑ Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 500.
↑ Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 859.
↑ a, b, c et d Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 502.
↑ Jaume Miravitlles, La CNT en la Revolución Española, Barcelone, 1972, p. 141.
↑ a, b, c, d et e Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 504.
↑ a, b, c, d et e Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 505.
↑ Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 505 et 861.
↑ a, b et c Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 506.
↑ José Peirats, La CNT en la revolución española, vol. 2, Toulouse, 1952, p. 206
↑ a et b Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 507.
↑ Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 507-510.
↑ Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 537.

Voir aussi
Bibliographie

George Orwell , Hommage à la Catalogne, traduit de l'anglais par Yvonne Davet, Paris, Champ Libre, puis éditions Ivrea (ISBN 2-85184-130-0).
Burnett Bolloten, La Révolution espagnole : la gauche et la lutte pour le pouvoir, Paris, Éditions Ruedo Ibérico, 1977, (OCLC 3689855).
"Incontrôlé" de la Colonne de Fer, Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937, Champ libre.
Carlos Semprún Maura, Révolution et contre-révolution en Catalogne, Mame, 1974. Rééd. Les nuits rouges, 2002.
Hugh Thomas, La guerre d'Espagne. Juillet 1936-mars 1939, Robert Laffont, Paris, 2009 (ISBN 2-221-08559-0)
Marcel Ollivier, Le Guépéou en Espagne : les journées sanglantes de Barcelone,1937, Spartacus (réédition 1970).
Augustin Souchy, La tragique semaine de mai, Barcelone, 1937.
(es) Miquel Amoros, La revolución traicionada, Virus editorial, 2003.
(es) El Amigo del Pueblo, Etcétera y Colectivo de Documentación Historicosocial, Barcelone, 1977.
Textes du groupe Les Amis de Durruti.
(es) La guerra civil mes a mes, vol. 13, Los sucesos de Barcelona (Mayo de 1937), Unidad Editorial S.A., 2005 (ISBN 84-96507-72-6)
(es) José Peirats, La CNT en la revolución española, 3 volumes, Toulouse, 1951-1953 (ISBN 8487169007)
(ca) Jaume Miravitlles, Episodis de la guerra civil espanyola, Barcelone, 1972.
(en) Towards a Fresh Revolution, préface de Jaime Balius, Cienfuegos Press, 1978.
(en) Agustín Guillamón, Barricades in Barcelona : The CNT from the victory of July 1936 to the necessary defeat of May 1937, 2006, libcom.

Articles

Édouard Waintrop, Abel Paz, un ado sur les barricades, Libération, 6 août 2001, lire en ligne.

Documentaire

Patrick Rotman, La Tragédie des Brigades Internationales, Arte, 2016, voir en ligne.

Articles connexes

Révolution sociale espagnole de 1936
Hommage à la Catalogne
Anarcho-syndicalisme
Radio CNT-FAI ECN1

Liens externes

Wilebaldo Solano, « La Juventud Comunista Ibérica en las Jornadas de Mayo de 1937 en Barcelona », Los sucesos de mayo de 1937: una revolución en la república, Barcelone, Pandora Libros, 1988.

Sources

(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Jornadas de Mayo de 1937 » (voir la liste des auteurs).

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Installation classée pour la protection de l'environnement
(Redirigé depuis ICPE)

En France, une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) est une installation exploitée ou détenue par toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui peut présenter des dangers ou des nuisances pour la commodité des riverains, la santé, la sécurité, la salubrité publique, l’agriculture, la protection de la nature et de l’environnement, la conservation des sites et des monuments.

Afin de minimiser les risques et les impacts relatifs à ces installations ainsi que d'évaluer leur aléa technologique, la loi définit et encadre de manière relativement précise les procédures relatives aux ICPE ainsi que la manière dont ces installations doivent être gérées.

Au 31 décembre 2014, environ 500 000 établissements (dont 450 000 installations soumises à déclaration) relèvent de la législation des installations classées1.

Le droit des ICPE est principalement régi par le livre V du code de l'environnement.
Dans le cadre de la simplification administrative, à partir de 2017 une autorisation environnementale unique (ou permis unique) devrait être mis en place pour les ICPE et les Installations, ouvrages, travaux et aménagement (IOTA)soumis à la loi sur l'eau du 3 janvier 19922.

Sommaire

1 Définition
2 Historique réglementaire
2.1 De 1794 à 2003
2.2 2009 : création du régime de l'enregistrement
2.2.1 Présentation du régime de l'enregistrement
2.2.2 Critiques
3 Classification ICPE
3.1 ICPE soumises à déclaration (D)
3.2 ICPE soumises à déclaration avec contrôle périodique (DC)
3.3 ICPE soumises à enregistrement (E)
3.4 ICPE soumises à autorisation (A)
3.5 ICPE soumises à autorisation avec servitudes d'utilité publique (AS)
4 Base des ICPE
5 Évolution statistique du nombre d'ICPE
6 Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP)
7 Aspects sanitaires
8 Police des ICPE
9 Recours par des tiers contre une ICPE
10 Notes et références
11 Annexes
11.1 Bibliographie
11.2 Articles connexes
11.3 Liens externes

Définition
Voir la catégorie : Installation classée pour la protection de l'environnement.
Une carrière est une ICPE généralement soumise au régime de l'autorisation (rubrique no 2510 de la nomenclature ICPE)3.

Le code de l'environnement définit les ICPE comme « les usines, ateliers, dépôts, chantiers et, d'une manière générale, les installations exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui peuvent présenter des dangers ou des inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature, de l'environnement et des paysages, soit pour l'utilisation rationnelle de l'énergie, soit pour la conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique »4. Il est ensuite précisé que « les dispositions du présent titre sont également applicables aux exploitations de carrières au sens des articles L. 100-2 et L. 311-1 du nouveau code minier »4, ce qui implique que les carrières sont également des ICPE3.

Le législateur a confié au ministre chargé des installations classées (en 2016, le MEEM) le soin de définir par décret la liste des activités classables au titre des ICPE, appelée nomenclature des ICPE, qui est régulièrement modifiée5,6. A titre d'exemples, les station-services, les incinérateurs de déchets, les concasseurs ou encore les élevages canins, bovins ou porcins sont des ICPE.

Les établissements comportant une ou plusieurs ICPE sont contrôlés par différents services de l’État couramment appelés inspection des installations classées7.

Par définition, les établissement qui ne possèdent que des installations non classées, c'est-à-dire des installations où ne sont exercées aucune des activités répertoriées dans la nomenclature des ICPE et/ou des installations où certaines activités sont exercées mais dont les paramètres caractéristiques restent en deçà des seuils de la nomenclature ICPE, sont exclus du champ de cette législation. Dans ce cas, l'établissement relève de la police du maire8.
Historique réglementaire
De 1794 à 2003

Le régime des installations classées est l'un des plus anciens du droit de l'environnement français puisqu’il remonte au XIXe siècle. En effet, en 1794, l’explosion de la fabrique de poudre de Grenelle à proximité immédiate de Paris, a entraîné la mort d'environ 1 000 personnes, ce qui a notamment eu pour conséquence9 :

D'initier une prise de conscience sur les risques et les nuisances pouvant être générés par l’activité humaine.
D'obliger les exploitants des installations dangereuses ou insalubres à déclarer leur activité, par le biais de l’ordonnance de 1806 prise par la Préfecture de police de Paris.
En 1810, d'étendre cette obligation à l'ensemble du territoire par le biais du décret impérial du 15 octobre 1810 relatif aux Manufactures et Ateliers qui répandent une odeur insalubre ou incommode10. Les établissements industriels sont alors divisés en trois classes selon l’importance de leurs nuisances et doivent alors être plus ou moins éloignés des habitations.

La loi du 19 décembre 1917 relative aux établissements dangereux, insalubres ou incommodes11 améliore le dispositif en tenant compte de la notion de pollution, alors que le décret de 1810 se limitait essentiellement à prévenir les nuisances au voisinage. Par ailleurs, cette loi soumet les établissements les moins importants en termes de nuisances à un régime de simple déclaration.

Vers la fin des années 60, l’inspection des établissements classés, auparavant assurée par l’inspection du travail, est confiée au service des mines et transférée au ministère de l’environnement à sa création en 1971.

La loi du 19 juillet 1976 sur les installations classées pour la protection de l’environnement12 devient la base juridique de l’environnement industriel en France. Ce texte est fondé sur ce que l’on appelle l’approche intégrée, c’est à dire qu’une seule autorisation est délivrée et réglemente l’ensemble des aspects concernés : risques accidentels, gestion des déchets, rejets aqueux, rejets atmosphériques, pollutions des sols... Une seule autorité est également compétente pour l’application de cette législation, l’inspection des installations classées.

La loi du 30 juillet 200313, à la suite de la dramatique explosion de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001, renforce la prévention des risques technologiques et naturels. Parallèlement, les effectifs et les contrôles de l’inspection des installations classées sont augmentés.
2009 : création du régime de l'enregistrement
Présentation du régime de l'enregistrement
Une casse automobile est une ICPE qui peut être soumise au régime de l'autorisation ou de l'enregistrement (rubrique 2712 de la nomenclature ICPE)14.

L'État a décidé d'introduire un régime intermédiaire d'autorisation simplifiée (entre celui de la déclaration et celui de l'autorisation) appelé régime de l'enregistrement, dont les objectifs affichés étaient15 :

la simplification administrative notamment pour les petites installations dont le fonctionnement, les risques et les impacts potentiels sont bien connus ;
la diminution des délais d’instruction (cinq à sept mois, contre environ un an pour les installations soumises à autorisation) ;
la standardisation, au niveau national, des prescriptions techniques applicables à ce type d'installation ;
une certaine responsabilisation des exploitants, dans la mesure où ils doivent démontrer dans le dossier de demande d’enregistrement qu’ils seront à même de respecter les prescriptions techniques applicables à leur projet.

Le régime d’enregistrement a été mis en place au niveau législatif par l’ordonnance n°2009-663 du 11 juin 200916. Le décret du 13 avril 2010 précise les procédures applicables dans ce cadre17.

Le décret n°2010-367 du 13 avril 2010 introduit le régime d’enregistrement pour une première série d’installations : les stations-services, les entrepôts de produits combustibles, bois, papier, plastiques, polymères ainsi que les entrepôts frigorifiques18. D'autres décrets sont ensuite parus afin d'introduire le régime de l'enregistrement dans d'autres rubriques de la nomenclature des installations classées.
Critiques
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La « simplification » des procédures a été critiquée19 par France Nature Environnement (FNE), comme contraire à l’esprit du Grenelle de l'Environnement et rendant possible un droit d’exploiter sans étude d'impact préalable ni enquête publique. FNE craint alors que ce soit un moyen détourné de ne pas embaucher ou financer les inspecteurs de l'environnement nécessaires au contrôle des ICPE françaises ou que soit envisagée une privatisation du contrôle des ICPE.
Classification ICPE
Une centrale à béton est, selon sa capacité de malaxage, soumise au régime déclaratif ou au régime de l'enregistrement au titre de la rubrique n°251820.
ICPE soumises à déclaration (D)

Les entreprises présentant peu de risques pour l'environnement sont soumises au régime de la déclaration. Dans ce cas, l'exploitant doit déposer à la préfecture un dossier de déclaration qui contient les informations sur la personne physique ou morale qui détient l’installation, l’adresse de l’exploitation, les activités détaillées et leurs volumes, la façon dont sont traités les effluents, les émanations et les déchets solides ainsi que les dispositions prises en cas d’incidents. Il doit également présenter un plan du cadastre d’un rayon de 100 mètres autour de l'installation, un plan décrivant précisément l’implantation de l'installation ainsi que le plan des réseaux de collecte et de traitement des effluents. Si le dossier est complet, la préfecture a l'obligation de délivrer un récépissé de la déclaration et communique à l'exploitant une copie des prescriptions générales applicables à l'installation21.
ICPE soumises à déclaration avec contrôle périodique (DC)

Certaines des installations soumises au régime de la déclaration doivent être périodiquement inspectées afin de vérifier qu'elles sont conformes avec la réglementation en vigueur. Cette inspection n’est pas réalisée par l’administration et est à la charge de l'exploitant qui peut choisir l’organisme de contrôle agréé. Dans certains cas où l’entreprise présente des non conformités majeures, l'organisme agréé a l'obligation d'en informer la préfecture22.
ICPE soumises à enregistrement (E)

Une entreprise soumise au régime de l'enregistrement doit déposer un dossier de demande d'autorisation d'exploiter à la préfecture. Le nombre de pièces à fournir dans ce dossier est plus conséquent que pour le dossier déclaratif. Il doit notamment comporter des plans détaillés de l’installation et de ses alentours, une étude de compatibilité avec le plan d’urbanisme local ainsi qu'une justification du respect des prescriptions générales applicables à l’installation. Ce dernier document permet à l'exploitant d'expliquer concrètement les moyens techniques qu'il va mettre en place afin de se conformer à la réglementation en vigueur23.

Après avoir été déposé en préfecture, le dossier est transmis à l’inspection des installations classées qui vérifie la complétude du dossier. Une fois le dossier complet, le conseil municipal concerné rend son avis sur le projet. Le dossier est également mis à la disposition du public en mairie et sur internet pendant quatre semaines. Le public a la possibilité de rédiger des observations sur le projet dans un registre. Au vu de l'ensemble du dossier comportant les différents avis rendus, l'inspection des installations classées rédige un rapport à destination de la préfecture comportant ses propositions vis-à-vis de la demande d'enregistrement. Le préfet à la possibilité d'accorder l'autorisation d'exploiter, de refuser l'autorisation d'exploiter ou encore d'aménager les prescriptions applicables aux installations dans le cas d'enjeux particuliers ou d'une demande de dérogation réalisée par l'exploitant et après avis du conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques. Le délai total de cette procédure est compris entre cinq et sept mois24.
ICPE soumises à autorisation (A)

La demande d’autorisation est de la responsabilité du demandeur. Il doit fournir un dossier contenant les éléments demandés dans les cas précédents. Il doit aussi fournir les procédés de fabrication, la situation administrative de l’établissement et un document présentant les prescriptions en matière d’hygiène et de sécurité du personnel. Toutes les études doivent prendre en compte l’installation elle-même mais aussi les installations alentours.

Après avoir été déposé en préfecture, le dossier est transmis à l’inspection des installations classées qui vérifie s’il est complet et qui peut prendre contact avec le demandeur pour avoir plus d’informations. Le dossier est ensuite soumis à une enquête publique d’un mois, à l’avis du conseil municipal concerné et de différents services comme par exemple le Service Départemental d’Incendie et de Secours ou la Direction Départementale des Territoires et de la Mer. Le préfet peut ensuite signer un arrêté d’autorisation qui sera valable pendant trois ans. Cette procédure dure environ un an.

L’arrêté d’autorisation fixe les prescriptions à suivre par l’exploitant, les moyens d’analyse et de mesures, les moyens d’intervention en cas de sinistre et les moyens de réduire les pollutions à longue distance. Ces prescriptions peuvent être complétées par le préfet après un accident ou un danger par exemple. Les droits cessent si l’installation n’a pas été mise en service au bout de trois ans ou si elle n’a pas été exploitée pendant deux ans de suite. Quand une installation cesse son activité de façon définitive, l’exploitant doit prévenir le préfet trois mois avant, faire que le site soit sans danger et fournir au prochain propriétaire les plans et les études réalisées. Il existe aussi d’autres procédures à mener en parallèle : le permis de construire et plusieurs autres autorisations comme l’autorisation de déversement ou de défrichement.

Quel que soit le régime, le seul responsable de l’installation est l’exploitant. Il doit donc prouver qu’il respecte les prescriptions et qu’il ne crée pas de dommages irréversibles dans le domaine de l’environnement ou de la sécurité. Cette responsabilité s’applique de l’installation de l’exploitation à son arrêt définitif et peut même se prolonger s’il y a besoin de surveiller cette installation après son arrêt. C’est pourquoi il est tenu de mettre en place un système de surveillance.
ICPE soumises à autorisation avec servitudes d'utilité publique (AS)
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Site classé SEVESO 2, Dunkerque.

Bien que certains sites décrivent différemment cette situation25, l'autorité administrative qui s'est vu confier la compétence « de droit commun » en matière d'ICPE par le législateur est le préfet de département (avec les cas particuliers des installations relevant du ministre de la défense, des installations implantées sur plusieurs départements relevant collectivement des préfets concernés, de la fermeture d'installations auxquelles il n'est pas possible de prescrire des prescriptions propres à sauvegarder les intérêts prévus à l'article L. 511-1 du code de l'environnement, compétence du ministre - MEDDTL). De manière très exceptionnelle, le maire dont le pouvoir de police générale ne comprend pas ce domaine pourrait être amené à prendre un arrêté dans le cas de l'urgence absolue en se substituant à l'autorité de droit commun.
Base des ICPE

Le MEDDE rend disponible la liste des installations classées soumises à autorisation ou à enregistrement (en construction, en fonctionnement ou en cessation d'activité) par le biais d'une base accessible par tous26.
Évolution statistique du nombre d'ICPE
201527 201428 201329 201230 201131 201032 200933 200834 200735 200636
ICPE - Autorisation 31 053 32 178 41 402 42 324 44 045 45 998 46 159 47 623 51 053 53 842
dont élevages 6 641 6 936 14 440 14 372 15 354 16 540 16 239 16 671 17 637 19 145
dont SEVESO AS 683 668 657 622 670 686 632 638 611 634
dont SEVESO seuil bas 559 556 548 551 503 524 536 550 538 547
dont industriels soumis à directive IED/IPPC 3 421 3 847 3 489 3 289 3 430 3 310 3 351 3 432 3 669 3 988
dont élevages soumis à directive IED/IPPC 3 353 3 422 3 255 3 190 3 055 3 129 3 057 3 368 3 330 3 116
dont carrières 3 795 3 881 4 023 4 031 4 197 4 205 4 329 4 486 4 693 5 101
dont traitement de déchets 520 510 565 581 546 541 561 918 1 002 1 049
ICPE - Enregistrement 13 133 11 904 3 148 1 799 1 040 - - - - -
dont élevages 7 875 7 880 - - - - - - - -
ICPE - Quota CO2 1 094 1 078 1 076 1010 999 980 972 993 1 004 1 075
Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP)
Article détaillé : Taxe générale sur les activités polluantes.

Les ICPE sont concernées par la TGAP. Toutefois, ceci est remis en question depuis juin 2015 dans le cadre du choc de simplification voulu par le gouvernement37.
Aspects sanitaires
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Avec l'émergence du concept de santé environnementale, le volet santé38 a pris depuis les années 1990 une importance croissante en accompagnement des aspects environnementaux auxquels ils sont souvent liés ; Une installation classée doit respecter la santé de l'environnement et celle de l'homme, ce qui implique des compétences élargies pour les inspecteurs des installations classées amenés à étudier des Évaluation du risque sanitaire (ERS) d'une typologie assez large d'installations39. Les ERS sont devenus la principale approche sanitaire dans ce domaine depuis les années 200039.

L'Ineris et divers guides propose d'appliquer de manière itérative et structurer des protocoles d'évaluations intégrant les principes de proportionnalité, de prudence scientifique, de transparence et de spécificité voire de précaution en différenciant bien les dangers (étude de dangers), les risques (étude des risques) et l'exposition à ces risques39. Ils sont parfois cependant difficiles à mettre en place en raison du manque d'inspecteurs et de moyens en termes d'analyses et expertise toxicologiques et écotoxicologiques, ainsi qu'en raison du manque de transparence parfois lié au secret industriel ou de fabrication. Les effets cumulés de l'exposition à plusieurs polluants, contaminants, nuisances (odeurs, pollution lumineuse, vibrations, bruit…) ou facteurs de risques sanitaires sont encore mal évalués et le dialogue entre évaluateurs, gestionnaires du risque et ONG peut être délicat notamment pour certains risques émergents encore mal évalués ou soumis à d'importants dissensus (grands élevages industriels, nanoparticules, OGM/transgènes, champs électromagnétiques, pesticides, chimie fine, perturbateurs endocriniens, gaz de schiste…).

Les inspecteurs et parfois le public ou les pétitionnaires sont aidés par des guides nationaux, régionaux (ex pour les piscicultures de Corse40) ou thématiques, des outils et campagnes d'information et de formation des documents par secteur ou par substance et peuvent s'appuyer sur certains pôles de compétence et d'expertise, mais des efforts sont encore nécessaires en termes de retour d'expérience et de transparence vis-à-vis du public39. La Commission européenne a pour sa part mis en place un Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux.
Police des ICPE
Article détaillé : Inspection de l'environnement.

Les inspecteurs de l'environnement, spécialité installations classées, exercent les missions de contrôle des ICPE.

En 2014, une procédure de réingénierie des procédures a été testée par sept DREAL expérimentatrices ;
En 2015, la simplification administrative a généralisé l'autorisation unique d'ICPE à tout le territoire le 6 novembre 2015 ;
En 2016, en application de la règlementations européennes, de la loi Transition énergétique (TECV) et de la « feuille de route gouvernementale sur les sujets de santé environnement » les préfets ont reçu des instructions41 leur demandant de renforcer le contrôle des installations industrielles pour favoriser la transition écologique et énergétique, la croissance verte et de la protection des populations contre les risques industriels. Les DREAL doivent poursuivre le travail de réingénierie et devenir l'ensemblier de l’autorisation unique qu'elles instruisent avec les autres services de l'Etat. Les installations de stockages de déchets inertes (ISDI) de la nomenclature ICPE 42 antérieurement suivis par les directions départementales des territoires le seront (à partir de 2015, progressivement) par les DREAL, avec une organisation locale de gestion des décharges illégales. La surveillance des produits chimiques doit aussi être renforcée (dès 2016, 5 % des contrôles de l’inspection des installations classées comporteront un volet produits chimiques (inspections généralistes) et 200 inspections spécialisées « produits chimiques ») après la formation d'un grand nombre d’inspecteurs sur ce thème41. La directive cadre sur l'eau impose un meilleur rapportage de l’auto surveillance industrielles, et une réduction à la source des rejets de substances dangereuses dans l'eau. La directive sur les émissions industrielles (IED) entre en vigueur, imposant des mises en conformité et des mesures à prendre contre les exploitants encore en retard pour leur dossier de mise en conformité ou ne respectant pas les meilleures techniques disponibles41. La circulaire encourage à terminer l'élaboration des PPRT en cours et à mettre en œuvre ceux qui ont été approuvés (objectif : 97 % des PPRT approuvés fin 2016)41. Les préfets doivent aussi veiller aux servitudes d'utilité publique (ex : protection des canalisations de transport), conserver la mémoire autour des sites à risques, et poursuivre l'inventaire des déchets de l'industrie extractive ainsi que les diagnostics de sols sur les établissements sensibles41. La circulaire précise quelques modalités d'inspections concernant l’industrie extractive, les « risques accidentels » et les élevages ICPE (simplification et accompagnement des éleveurs). L'action pluriannuelle sur les pressings, les installations de méthanisation agricoles et non-agricoles, les tours aéro-réfrigérantes doit être poursuivie41.
La recherche de filières illégales de recyclage de déchets et des trafics associés doit être renforcée, de même que la recherche et le contrôle de sites à risque pyrotechnique encore non connus de l’administration. Il s'agit de bien lancer le travail de définition des Secteurs d'information sur les sols41.

Recours par des tiers contre une ICPE
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Étant donné le caractère particulier de ces installations, ces recours sont considérés comme relevant d'un « contentieux spécial »43.

Selon le code de l'environnement44 "les décisions prises en application des articles L. 512-1 (…) [pouvaient] être déférées à la juridiction administrative (…) par les tiers personnes physiques ou morales, les communes intéressées ou leurs groupements, en raison des inconvénients ou des dangers que le fonctionnement de l'installation présente pour les intérêts visés à l'article L. 511-1". La jurisprudence a confirmé que des tiers (dont personnes morales tels qu'établissement commercial riverain ou concurrent)45), s'ils ont un intérêt reconnu (suffisamment direct et « de nature à affecter par eux-mêmes les conditions d'exploitation de cet établissement commercial », au vu « "des inconvénients et dangers que présente pour lui l'installation classée, appréciés notamment en fonction de ses conditions de fonctionnement, de la situation des personnes qui le fréquentent ainsi que de la configuration des lieux ») à agir en justice43 peuvent attaquer (devant le juge administratif les décisions d'administrations en matière d'installations classées. Ces recours sont toutefois fortement encadrés par la loi et la jurisprudence, via le Conseil d'État.

Le délai de recours des tiers (prévu par l'article L. 514-6) a été fortement réduit, passant de quatre ans (version 200646) à un an.
Notes et références

↑ Chiffres clés de l'inspection des installations classées [archive]
↑ Laurent Radisson (2016) L'autorisation environnementale unique entrera en vigueur le 1erjanvier 2017 [archive] ; Aménagement 06 septembre 2016
↑ a et b « Rubrique 2510 : exploitation de carrières » [archive], sur www.ineris.fr,‎ 16 décembre 2009 (consulté le 18 août 2016)
↑ a et b « Article L. 511-1 du code de l'environnement » [archive], sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le 18 août 2016)
↑ « La nomenclature des installations classées » [archive], sur www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr (consulté le 18 août 2016)
↑ « Nomenclature des ICPE » [archive], sur www.ineris.fr (consulté le 18 août 2016)
↑ « Missions » [archive], sur www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr (consulté le 18 août 2016)
↑ « Régime de classement » [archive], sur www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr (consulté le 18 août 2016)
↑ « Historique » [archive], sur www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr (consulté le 18 août 2016)
↑ « Décret impérial du 15/10/1810 relatif aux Manufactures et Ateliers qui répandent une odeur insalubre ou incommode » [archive], sur www.ineris.fr (consulté le 18 août 2016)
↑ Loi du 19 décembre 1917 modifiée relative aux établissements dangereux, insalubres ou incommodes [archive]
↑ Loi n°76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l'environnement [archive]
↑ Loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages [archive]
↑ « Rubrique 2712 : stockage, dépollution, démontage, découpage ou broyage de véhicules hors d’usage » [archive], sur www.ineris.fr,‎ 26 novembre 2012 (consulté le 9 décembre 2015)
↑ Pourquoi la création du régime de l'enregistrement ? [archive]
↑ Ordonnance n°2009-663 du 11 juin 2009 relative à l'enregistrement de certaines installations classées pour la protection de l'environnement [archive]
↑ Décret n°2010-368 du 13 avril 2010 portant diverses dispositions relatives aux installations classées pour la protection de l'environnement et fixant la procédure d'enregistrement applicable à certaines de ces installations [archive]
↑ Décret n°2010-367 du 13 avril 2010 modifiant la nomenclature des installations classées et ouvrant certaines rubriques au régime de l'enregistrement [archive]
↑ (communiqué/News [archive] 19/02/2008 Installations Classées, Une réforme dangereuse pour l’environnement ?)
↑ « 2518. Installation de production de béton prêt à l'emploi équipée d'un dispositif d'alimentation en liants hydrauliques mécanisé, à l'exclusion des installations visées par la rubrique 2522 » [archive], sur www.ineris.fr (consulté le 16 mai 2016)
↑ Sous-section 1 de la section 3 du chapitre II du titre 1er du livre V de la partie réglementaire du code de l'environnement [archive]
↑ Paragraphe 1 de la sous-section 2 de la section 3 du chapitre II du titre 1er du livre V de la partie réglementaire du code de l'environnement [archive]
↑ Sous-section 1 de la section 2 du chapitre II du titre 1er du livre V de la partie réglementaire du code de l'environnement [archive]
↑ Sous-section 2 de la section 2 du chapitre II du titre 1er du livre V de la partie réglementaire du code de l'environnement [archive]
↑ Tableau récapitulatif des autorités compétentes suivant les classes [archive] (site SD-Environnement [archive])
↑ Base des installations classées [archive]
↑ Bilan 2015 de l’activité de l’inspection des installations classées
↑ Bilan 2014 de l’activité de l’inspection des installations classées [archive]
↑ Bilan 2013 de l’activité de l’inspection des installations classées [archive]
↑ Bilan 2012 de l’activité de l’inspection des installations classées [archive]
↑ Bilan 2011 de l’activité de l’inspection des installations classées [archive]
↑ Bilan 2010 de l’activité de l’inspection des installations classées [archive]
↑ Bilan 2009 de l’activité de l’inspection des installations classées [archive]
↑ Bilan 2008 de l’activité de l’inspection des installations classées [archive]
↑ Bilan 2007 de l’activité de l’inspection des installations classées [archive]
↑ Bilan 2006 de l’activité de l’inspection des installations classées [archive]
↑ « Le Gouvernement simplifie la vie des installations classées » [archive] (consulté le 2 juin 2015)
↑ F Cchevalier (2001), Le volet santé dans les dossiers installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) - Surfaces, no303, p. 34-39 (lien Inist-CNRS)) [archive]
↑ a, b, c et d Boudet Céline (2002), Évaluation du risque sanitaire dans l'étude d'impact des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). Environnement, Risques & Santé. Volume 1, Numéro 2, 101-7, mai-juin 2002, Synthèses, (Résumé [archive])
↑ Roque D'Orbcastel Emmanuelle, Sauzade Didier, Ravoux Georges, Coves Denis (2004), Guide méthodologique pour l'élaboration des dossiers de demande d'autorisation d'Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE) en matière de pisciculture marine pour la région Corse [archive], 2004-06
↑ a, b, c, d, e, f et g Instruction/circulaire ministérielle du 28 avril 2016 [archive] (ref:DEVP1431361J) , signée de la ministre de l'environnement
↑ Cf. décret du 12 décembre 2014
↑ a et b Cf. Arrêt du 13 juillet 2012 du Conseil d’État relatif à l'intérêt à agir des personnes physiques dans le contentieux spécial des installations classées
↑ L'article L. 514-6 du code de l'environnement relatif au contentieux des ICPE
↑ Laurent Radisson (2013), Par une décision du 30 janvier 2013, le Conseil d'État a précisé les conditions dans lesquelles un établissement commercial pouvait se voir reconnaître la qualité de tiers lui permettant de contester une autorisation d'exploiter une installation classée (ICPE) ; Actu-Environnement ; article daté 05 février 2013 (Contentieux faisant suite au recours fait par un établissement commercial voisin d'un centre de broyage de clinker sur le port autonome de Dunkerque)
↑ Article L. 514-6 du code de l'environnement tel que rédigé en 2006)

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

installation classée pour la protection de l’environnement, sur le Wiktionnaire

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Installation classée pour la protection de l'environnement.
Bibliographie

Boivin Jean-Pierre, Pennaforte Manuel et Vérot Yvan, La réglementation des installations classées, éditions du Moniteur, Paris, 2002 (ISBN 2-281-12366-9).
Bonnaud (L.) (2002), Experts et contrôleurs d'État : les inspecteurs des installations classées de 1810 à nos jours, Sciences sociales, Cachan, École normale supérieure de Cachan
CCI, La création d’une, ICPE Installation Classée pour la Protection de l’environnement. Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris.
Boudet Céline (2002), Évaluation du risque sanitaire dans l'étude d'impact des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). Environnement, Risques & Santé. volume 1, numéro 2, 101-7, mai-juin 2002, Synthèses, (résumé)

Articles connexes

Directive Seveso
Principe de précaution
Droit de l'environnement
Risque
Autorisation environnementale unique
Pollution de l'air
Pollution du sol
Pollution de l'eau
Nuisances sonores
Gestion des risques
Partie prenante
Responsabilité sociétale des entreprises
BASIAS
BASOL
Inspection de l'environnement

Liens externes

Site Internet national de l'inspection des installations classées
Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques

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v · m
Risques naturels et technologiques
Aléa naturel

Astronomiques
Éruption solaire Météorite Géologiques
Aléa sismique Coulée de boue Écroulement Glissement de terrain dont sous-marin Lave torrentielle Mouvements différentiels du sol Séisme Maritimes
Érosion du littoral Tsunami Forte houle Submersion marine Retournement d'iceberg Météorologiques
Avalanche Canicule Crue Cyclone
Tropical Extratropical Feu de forêt Grand froid Inondation Neige Orage
Foudre Grêle Rafale descendante Pluie torrentielle Tempête Tempête de neige Tornade Article de qualité Tsunami météorologique Verglas Volcaniques
Coulée de lave Éruption volcanique Lahar Nuée ardente Danger biologique

Aléa technologique

Contamination radioactive Effondrement minier Explosion Installation classée, ICPE Marée noire Nuisance Site Seveso Pollution

Risque et accident

Risque
Biologique Chimique Climatique Géologique Industriel Majeur Sismique Volcanique Gestion du risque météorologique en entreprise Catastrophe naturelle Accident nucléaire

Gestion des risques

Cartographie Inspection de l'environnement Prévision
Crues Cyclones tropicaux Orages violents Volcanologique Plan de prévention PPR Inondation Règlementation ATEX Sécurité industrielle Séveso
Directive Site Zonage

Protection

Digue Levée de la Loire Protection civile Protection contre les explosions Protection paravalanche Zone d'expansion de crue

Crise

Alerte météorologique Alerte aux populations Gestion de crise Plan communal de sauvegarde PCS Plan d'urgence Plan particulier de mise en sûreté Retour d'expérience Vigilance météorologique

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Légion Saint-Patrick
Drapeau de la Légion Saint-Patrick

La Légion Saint-Patrick (ou Irish Brigade) combattit durant la guerre d'Espagne dans les rangs nationalistes du général Francisco Franco. Cette unité fut formée par le politicien Eoin O'Duffy, qui avait déjà organisé les bandes quasi-fascistes appelées Blueshirts et Greenshirts en Irlande.
Histoire
Malgré la déclaration officielle du gouvernement irlandais de sa non-participation dans ce conflit, près de 700 partisans de O'Duffy débarquèrent en Espagne. Leur volonté était de défendre l'Église catholique face aux troupes républicaines, et de la protéger du communisme et du socialisme.

Amis de Durruti
Buenaventura Durruti en 1936.

Le Groupe des amis de Durruti (Agrupación de los Amigos de Durruti), ou plus simplement les Amis de Durruti (los Amigos de Durruti) est une mouvance anarchiste espagnole, qui a émergé durant la Révolution sociale espagnole de 1936. Cette mouvance eut environ 5000 militants1.

Sommaire

1 Histoire
2 Références
3 Voir aussi
4 Bibliographie
4.1 Liens internes
4.2 Liens externes

Histoire

Ce mouvement est d'abord organisé à l'intérieur de la CNT-FAI, par des militants de la FAI : Pablo Ruiz, Eleuterio Roig et Jaime Balius2. Ces hommes sont exclus de la CNT-FAI à cause de leurs prises de position anti-gouvernementales lors des journées insurrectionnelles de mai 1937, tandis que la CNT appelait les ouvriers au calme. Elle se rapproche, dans les combats de rue, des militants du POUM et des bolchevik-léninistes d'Espagne (trotskistes) dirigés par Munis.

Le programme des Amis de Durruti incluait les points suivants :

Destruction immédiate de l'économie capitaliste et de toute forme d'État. Établissement du communisme libertaire.
Remplacement de l'État et du capitalisme par les syndicats comme institutions économiques, les municipalités comme institutions politiques, et la fédération comme moyen pour établir les liens entre syndicats et municipalités.

Selon l'historien Miguel Amorós3, les Évènements de mai 1937 à Barcelone sont la conséquence de l'action révolutionnaire des Amis de Durruti. La mouvance des Amis de Durruti, depuis l'intérieur de la CNT, a été le seul groupe politique de la zone républicaine en mesure de proposer un véritable programme révolutionnaire visant à fixer des objectifs concrets à la révolution spontanée des masses commencée en juillet 1936 et qui s'épuisera après la répression des journées de mai 1937. Amorós inclut parmi les forces contre-révolutionnaires les staliniens mais aussi les dirigeants et ministres de la CNT (Federica Montseny, García Oliver, Abad de Santillán, etc.) qui s'opposèrent aux initiatives des Amis de Durruti.
Références

↑ Carlos José Márquez, Cómo se ha escrito la Guerra Civil española, Ediciones Lengua de trapo, 2006
↑ Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, p. 860.
↑ La Revolución traicionada: la verdadera historia de Balius y Los Amigos de Durruti, Virus Editorial, Barcelone, 2003.

Voir aussi
Bibliographie
Itinéraire : une vie, une pensée, Buenaventura Durruti (1987).

Buenaventura Durruti, Itinéraire : une vie, une pensée, no 1, juin 1987, 52 pages, présentation en ligne, texte intégral, notice.
Agustín Guillamón, Barricades à Barcelone, Spartacus, Paris, 2009.
(es) El Amigo del Pueblo, Etcétera y Colectivo de Documentación Historicosocial, Barcelone, 1977.
(es) Miquel Amorós, La Revolución traicionada: la verdadera historia de Balius y Los Amigos de Durruti, Virus Editorial, Barcelone, 2003. À paraître en français sous le titre La véritable histoire de Los Amigos de Durruti (éd. de la Roue).
(es) Miquel Amorós, Los incontrolados de 1937. Biografías militantes de los Amigos de Durruti, Aldarull, 2015.
(es) Frank Mintz et Miguel Peciña, Los Amigos de Durruti, los trotsquistas y los sucesos de mayo, 1978.
(en) Agustín Guillamón, The Friends of Durruti Group, AK Press, San Francisco, 1996.
(en) Towards a Fresh Revolution, préface de Jaime Balius, Cienfuegos Press, 1978.
Hugh Thomas, La guerre d'Espagne, Robert Laffont, Paris, 2009.
(es) Carlos José Márquez, Cómo se ha escrito la Guerra civil española, Ediciones Lengua de trapo, 2006.
(es) Miguel Iñiguez, Esbozo de una Enciclopedia histórica del anarquismo español, Fundación de Estudios Libertarios Anselmo Lorenzo, Madrid, 2001, page 40.

Liens internes

Révolution sociale espagnole de 1936
Confédération nationale du travail
Buenaventura Durruti - Jaime Balius - Clara Thalmann-Ensner

Liens externes

(es) Los Amigos de Durruti, los trotsquistas y los sucesos de Mayo, essai de Frank Mintz et Miguel Peciña.
(es) El mensaje revolucionario de "Los Amigos de Durruti", essai de George Fontenis.
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:18

Le nom complet de Donald en anglais, « Donald Fauntleroy Duck », figure sur son avis de mobilisation dans un dessin animé de 1941 lorsque les États-Unis entrent en guerre et est repris dans quelques bandes dessinées.

Sommaire

1 Historique
1.1 1934 : Création et premières apparitions
1.1.1 Naissance d'une voix
1.1.2 Un canard de dessin animé
1.2 1935 : La bande dessinée, un trio et le père spirituel
1.2.1 Le trio Mickey-Donald-Dingo
1.2.2 Arrivée du « père spirituel » : Carl Barks
1.3 1936 : début de la gloire
1.4 1937-1941 : les séries Donald Duck et la famille
1.4.1 La série animée Donald Duck
1.4.2 Donald dans ses propres bandes dessinées
1.4.3 Les canards, une grande famille
1.4.4 Premier long métrage
1.5 1942-1945 : Donald, personnalité militaire
1.5.1 Longs métrages : voyages en Amérique du Sud
1.5.2 Courts métrages : Donald, héros de guerre
1.6 1947-1949 : la période d'après-guerre
1.7 Les années 1950 : fin de carrière cinématographique
1.8 Les années 1960 : explosion des bandes dessinées européennes
1.9 Les années 1970 : un personnage toujours contemporain
1.10 Les années 1980 : renouveau pour les 50 ans
1.11 Les années 1990 et 2000 : l'Italie moteur de développement
2 Les œuvres avec Donald Duck
2.1 Filmographie
2.2 Bandes dessinées
2.2.1 Histoires remarquables
2.3 Publications
2.4 Séries télévisées
2.5 Jeux vidéo
2.6 Produits dérivés
2.7 Parcs à thème
3 Analyse du personnage
3.1 Apparence et caractéristiques
3.1.1 Aspect graphique
3.1.2 Le caractère
3.1.3 Une importante famille
3.1.4 Des animaux de compagnie
3.1.5 Un univers complet
3.2 Un personnage populaire dans de nombreux pays
3.2.1 Le Donald américain et britannique
3.2.2 Le Donald français
3.2.3 Le Donald italien
3.2.4 Donald, un personnage très populaire en Suède
3.2.5 Donald en Allemagne
4 Les auteurs ayant influencé l'univers des canards de Disney
4.1 L'influence d'Al Taliaferro et Bob Karp
4.2 L'influence de Carl Barks
4.2.1 La première chasse aux trésors
4.2.2 Les premières années de Barks
4.2.3 Le premier personnage créé par Barks
4.2.4 L'introduction de Picsou et Gontran
4.3 L'influence de Don Rosa
5 Noms à l'étranger
6 Notes et références
6.1 Notes
6.2 Références
7 Annexes
7.1 Bibliographie
7.2 Articles connexes
7.3 Liens externes
Donald Fauntleroy Duck, ou simplement Donald Duck, est un personnage de fiction développé, entre autres, par l'animateur Dick Lundy1 en 1934 pour le compte des studios Disney. Sa première apparition au cinéma a lieu le 9 juin 1934 sous la forme d'un canard en costume marin, dans le film Une petite poule avisée2 (The Wise Little Hen).

Au début de sa carrière cinématographique, ce canard grincheux et colérique sert de contrepoint au caractère progressivement plus posé de Mickey Mouse. Il devient rapidement héros de sa propre série de dessins animés. Dans la bande dessinée, il s'entoure rapidement d'un nombre important de personnages nouveaux et d'un univers qui lui est propre, sous la plume de grands scénaristes-dessinateurs américains, tels que Al Taliaferro puis Carl Barks. L'importance du personnage lui-même s'efface un peu devant les nombreux autres personnages créés dans l'univers des canards de Disney, tel son oncle Balthazar Picsou.

Donald a presque totalement disparu du monde cinématographique. Dans le monde de l'édition, il reste très populaire dans les pays scandinaves et d'Europe du Nord, où il l'est même davantage que Mickey Mouse, ainsi qu'en Italie. En Suède, il est le plus populaire des personnages Disney et possède son propre magazine qui a été publié en 2001 à plus de 400 000 exemplaires3. A contrario, c'est Picsou et non Donald qui possède une publication à son nom en France (Picsou magazine). Les histoires de Donald sont quand même publiées dans ces magazines ou ceux de Mickey. Malgré cette relative absence du devant de la scène, Donald reste très présent dans les produits dérivés de l'univers Disney.

Historique

Les animateurs et dessinateurs des studios Disney ont créé plusieurs personnages autour de leur souris-vedette Mickey Mouse. La plupart des amis de Mickey sont d'abord issus des animaux de la ferme. On retrouve ainsi une vache, Clarabelle Cow et un cheval, Horace Horsecollar. Le canard n'avait pas encore été créé.

En 1931, un canard nommé « Donald Duck » est cité parmi les amis de la souris dans Mickey's 'Hoozoo' Witswitch, And Wotswot4, un poème contenu dans un livre de la série The Adventures of Mickey Mouse5,6 publié par David McKay de New York7. Cette histoire a été republiée en 1932 à Londres et illustrée par Wilfred Haughton, sous la forme des premières versions des Mickey Mouse Annual4. Elle permet de voir dans l'angle inférieur gauche un canard aux ailes courtes, vêtu d'un short similaire à celui de Mickey, à la tête noire et découverte8. Il ne ressemble pas vraiment à ce qu'il sera quelques années plus tardNB 1.
1934 : Création et premières apparitions
Naissance d'une voix
Clarence Nash, la première voix de Donald

La création de Donald Duck doit beaucoup à l'évolution de la carrière de Clarence Nash, alors « vendeur de lait » (présentateur de publicité) pour l'Adohr Milk Company9. Il avait réalisé les bruitages de chevaux tirant le wagon de lait dans une publicité9. En 1933, il décide de déposer ce film publicitaire aux Studios de Disney comme CV10. Il auditionne ensuite pour des sons d'animaux. Lors d'une prise de son pour un chevreau dans Marie a un petit agneau, Walt Disney aurait trouvé la voix pour son « canard parlant »6,10,11. En décembre 1933, Clarence Nash signe un contrat avec les studios Disney pour faire la voix d'un personnage alors à créer10.

Nash a donné sa voix en version originale au canard de 1934 à 198312, ce qui l'a fait surnommer Ducky Nash ; mais il a aussi participé à la définition de son caractère10, le processus de production des films Disney intégrant les dialogues dès les premières phases de création13. C'est le personnage de Donald qui a rendu Nash célèbre14. Depuis la mort de Nash en 1985, c'est Tony Anselmo, un animateur des studios qui a repris le rôle.
Un canard de dessin animé

La première apparition officielle de Donald Duck a lieu dans le film d'animation Une petite poule avisée le 9 juin 193415, dans lequel il tient le rôle d'un canard paresseux qu'une mère poule va mettre sur le chemin du travail. Ce film est une Silly Symphony et non un Mickey Mouse. Loin d'avoir le premier rôle, il était plutôt le comparse infortuné de la saga d'origine. Dès cette aventure, il est habillé en costume de marin : pour Disney, le canard rappelle l'eau, donc la marine. Cette histoire est publiée sous forme de pages dominicales aux États-Unis de septembre à décembre 193416, puis en France dans Le Journal de Mickey d'avril à août 1935 et sous forme de livre aux États-Unis en 1935.

Graphiquement parlant, Donald Duck est né d'après Flora O'Brien sous les crayons d'Art Babbitt, Dick Huemer et Dick Lundy, les animateurs d'Une petite poule avisée mais c'est ce dernier qui le reprend et le développe dans Le Gala des orphelins (11 août 1934), les deux autres animateurs ayant été placés sur d'autres productions1. Pour Russel Merritt and J. B. Kaufman17, Dick Lundy n'a pas participé à Une petite poule avisée. C'est pour cette raison que John Grant mentionne seulement Babbitt et Huemer comme les deux premiers animateurs de Donald6.

Pour Merritt et Kaufman, Art Babbitt et Dick Huemer ont réalisé les premières séquences avec Donald, Babbitt la scène de danse et Huemer la séquence finale. Mais elles ont été en partie coupées au montage et la scène de danse a été retravaillée par Gilles DeTremauden. Quoi qu'il en soit dans Le Gala des orphelins, l'animateur Dick Lundy donne à Donald des traits plus anguleux (par exemple le bec), un corps plus grossier, des pieds plus grands et surtout des bras anthropomorphes, non plus des ailes.

Dans le Gala des Orphelins, dirigé par Burton Gillett, Donald commence une carrière de second rôle aux côtés de Mickey. Il est mis en situation parmi d'autres personnages devant divertir des orphelins. Son numéro est de lire un poème devant un public agité18. Mais il a déjà du mal à le déclamer, il est interrompu régulièrement par les enfants qui ne le comprennent pas et le corrigent. Tout cela l'exaspère et le pousse à des accès de colères : signe désormais caractéristique du personnage dans les films suivants. Le poème n'est pas n'importe lequel, c'est Marie a un petit agneau, un clin d'œil à la première séance de Clarence Nash6. À la fin du spectacle, il tente de déclamer un autre poème, Little Boy Blue, mais les enfants l'attaquent ce qui provoque sa colère et une crise de furie. Ce caractère volcanique, apparu ici un peu par vengeance, lui sera ensuite associé pendant toute sa carrière, exception faite d'un ou deux films6.
1935 : La bande dessinée, un trio et le père spirituel

Donald a fait ses débuts en bandes dessinées dès 1934 dans la version papier de la Silly Symphony Une petite poule avisée. Cet épisode, dessiné par Ted Osborne et Al Taliaferro, a été publié dans les bandes dessinées dominicales entre le 16 septembre et le 16 décembre 193416.

Mais c'est en 1935 que naît réellement le personnage de Donald Duck avec un livre qui lui est directement dédié : une bande dessinée de 14 pages publiée par Whitman Publishing Company7. Peu après, Al Taliaferro dessine des comics strips de Donald dans les journaux. Dès le 10 février 1935, Ted Osborne et Floyd Gottfredson, intègrent Donald aux histoires dominicales de Mickey, ce sont des petits gags qui tiennent en trois ou quatre cases se suivant sur de longues périodes. Il apparaît à partir du 4 mars dans le strip quotidien Mickey journaliste (Editor in grief)19. Graphiquement, il est intéressant de noter que Floyd Gottfredson est le seul à lui dessiner un bec presque pointu20 pendant les deux ou trois années où il le représente en compagnie de Mickey21.

En 1935, le studio commence l'attribution de licences pour les produits dérivés de Donald Duck22. En 15 ans plusieurs centaines de produits sont commercialisés, des poupées, des livres, du savon, des jeux, des brosses à dents, un train miniature de Lionel, une montre Ingersoll et diverses nourritures comme des céréales, du popcorn et un jus d'orange22.

Ce n'est qu'à la fin des années 1930, que les auteurs-dessinateurs américains et italiens de Disney se lancent dans des histoires longues de Donald Duck23.
Le trio Mickey-Donald-Dingo

Au cinéma, Donald apparaît ensuite dans plusieurs dessins animés, comme second rôle râleur aux côtés de Mickey. Le premier court métrage de l'année est La Fanfare. John Grant indique qu'il poursuit ici ce qu'il avait commencé dans Le Gala des orphelins: le « vol du rôle vedette »24. Il cite pour étayer son propos Helen G Thompson, une journaliste du magazine britannique The Stage (en)24, peu avare d'éloges :

« …Au début du Gala des Orphelins [une erreur], il embarque la maison, avec les briques, les plantes en pot et les autres dépendances.... Il a été dit que personne n'avait été aussi captivant depuis Ben Turpin. Personne n'avait été dégonflé avec une telle finalité depuis que le rouleau compresseur avait aplati le petit FidoNB 2 Sa persistance était comparable à celle de Jean Valjean dans Les Misérables. »

Dans le script initial Donald aurait dû jouer un saxophoniste mais Walt en décida autrement25. Autre élément, Donald se retrouve ici aux prises avec une abeille, fait qui se reproduira 7 fois entre 1948 et 195226.

Donald commence à apparaître dans d'autres films de la série des Mickey Mouse présentant ensemble Mickey, Dingo, Minnie et Pluto. Dans Mickey's Service Station (16 mars 1935), Donald entame un trio avec Dingo et Mickey. Ce trio sera présent dans la plupart des courts-métrages réalisés par Ben Sharpsteen entre 1935 et 1938.

Ce trio est présent dans de nombreux courts-métrages et permet aux scénaristes et animateurs de présenter de nombreuses scènes comiques. Ces courts-métrages sont souvent désignés comme des classiques de l'animation, comme le rappelle Leonard Maltin27. Toutefois en y regardant de plus près, la plupart des gags ne sont centrés que sur l'un des personnages. Le dessin animé se résume alors à la succession de gags, souvent spécifiques à chaque personnage en raison de leurs caractères et leurs caractéristiques physiques (Dingo est naïf et simple d'esprit mais c'est ce qui le rend attachant et amusant, Donald est colérique et peureux mais il est bon, Mickey est petit mais courageux) dans un environnement donné.

Après 1938, les trois personnages apparaissent plutôt en solo et sont les stars de leurs propres séries et ce principalement en raison du manque de possibilités pour concevoir des histoires avec Mickey Mouse, son caractère étant devenu trop strict pour lui faire faire des bêtises. Comme signe de cet état de fait, en juin 1938, le court-métrage Trappeurs arctiques ne présente que Donald et Dingo, en duo.

Le premier et unique long-métrage mettant en scène les trois personnages sera Mickey, Donald, Dingo : Les Trois Mousquetaires, en 2004.
Arrivée du « père spirituel » : Carl Barks

En 1935, un nouveau dessinateur est engagé par les studios Disney, il se nomme Carl Barks. Il travaille sur des courts-métrages et, comme tous ses collègues, il participe aux créations de gags pour les films en préparation. Il imagine six mois plus tard le fameux gag de Donald et du fauteuil de barbier, et empoche une prime de 50 $ pour cela25. Walt Disney incite Barks à entrer dans le groupe de scénaristes et à travailler sur Donald Duck, ce fait marque en quelque sorte la naissance de l'univers des canards de Disney25.

La première animation de Barks scénariste est Inventions modernes (1937 avec Jack King) et qui intègre le gag du fauteuil 25.

Le gag du fauteuil de barbier présente Donald découvrant un fauteuil de barbier robotisé. Il met une pièce attachée au bout d'un filNB 3 dans la machine qui commence alors sa coupe. En se levant la machine met Donald la tête en bas. La partie supérieure du robot commence alors à coiffer l'arrière-train du canard, tandis que l'inférieure cire son bec. Donald se retrouve alors avec le visage noir et poli et avec une raie sur les fesses. Cette séquence, à une époque où le métier de barbier était encore assez populaire, rendit les spectateurs hystériques de rire, en présentant des scènes jamais osées dans les films comiques25.

Jusqu'en 1941, Carl Barks travaille sur les dessins animés avec Jack King et Jack Hannah. Mais, avec la Seconde Guerre mondiale, Donald fait partie des héros de fiction mobilisés pour la propagande de guerre, alors que Barks préfère l'humour et les gags. Fin 1942, Barks démissionne de Disney mais poursuivra sa carrière avec le canard.

Embauché par Western Publishing de 1942 à 1967, il va dessiner des aventures de Donald en bandes dessinées, développant tout son univers, devenant le plus important dessinateur sur Donald et créant de nombreux personnages en plus de ceux inventés après 1942. Beaucoup des personnages les plus célèbres sont de Barks comme Picsou, Gontran Bonheur, Les Rapetou, Géo Trouvetou, Miss Tick, Archibald Gripsou, Crésus Flairsou... et donne aux personnages une ville : Donaldville (Duckburg, la ville des canards dans la version originale). Barks est ainsi devenu l'auteur le plus influent de l'univers des canards de Disney. La vision de cet univers, qu'il développe dans ses histoires, sert de souvent de repère à tous les autres créateurs de séries présentant Donald, contemporains de Barks ou non.

Pour son influence voir la section qui lui est consacrée.
1936 : début de la gloire
Étoile de Donald sur le Walk of Fame, à Hollywood, installée en 2004.

L'année 1936 marque le début de la carrière solo de Donald Duck.

Côté bande dessinée, Donald domine la production des strips des Silly Symphonies entre le 30 août 1936 et le 12 décembre 1937. Durant cette période, les histoires sont écrites par Ted Osborne et dessinées par Al Taliaferro, mais des études de leurs travaux montrent que Taliaferro participait aussi aux scénarios. L'importance est telle qu'il est alors envisagé de faire de Donald un personnage indépendant des Silly Symphonies.

Cette dissociation intervient toutefois d'abord dans l'animation. Le 12 septembre 1936, dans le court-métrage Donald et Pluto de la série Mickey Mouse, Donald obtient un premier rôle aux côtés du chien de Mickey, la souris n'apparaissant pas. Ce film marque le début de la carrière solo de Donald, qui naîtra quelques mois plus tard au début de 1937.
1937-1941 : les séries Donald Duck et la famille

L'année 1937 est un grand tournant dans l'histoire de Donald, comme le sera aussi l'année 1947, de nombreuses nouveautés interviennent autour du canard colérique. Tout d'abord Donald obtient sa propre série de dessins animés, suivie peu après par ses propres bandes dessinées. Cette période voit aussi sa vie changée avec l'apparition d'une famille et de nouveaux traits de caractères. Voir pour ce dernier point la section consacrée à l'analyse du caractère du personnage.
La série animée Donald Duck

En 1937, Donald commence sa propre série de courts-métrages avec Don Donald sorti le 9 janvier avec au scénario Carl Barks et Jack Hannah.

Dans ce film, le spectateur découvre le personnage sujet de tous les amours de Donald. La cane ne s'appelle pas encore Daisy, mais Donna25. Cette période est très chargée pour l'« acteur Donald » qui, en plus de sa propre série, est présent dans plusieurs films de la série des Mickey Mouse au sein du trio Mickey-Donald-Dingo, entame la série Dingo et Donald, et se voit attribuer une fiancée caractérielle et une grande famille.

De plus cette même année, le film Inventions modernes est remarquable par le fait que Donald est le seul héros. À la fin du court métrage Donald est "emprisonné" dans un fauteuil de barbier mécanique, le gag de Carl Barks (Cf ci-avant). Nash associe le succès hilarant du film à une anecdote : « Au Canada, un homme riait tellement qu'il aurait perdu son dentier dans le cinéma, derrière lui »25.

En parallèle les productions de Disney changent aussi. On peut noter l'arrêt des Silly Symphonies, le ralentissement des Mickey Mouse par manque de possibilités scénaristiques mais aussi un redéploiement, voulu par Walt, des animateurs en équipes séparées spécialisées sur des personnages28. Cette répartition en plus d'être financièrement plus économique permet aussi une meilleure qualité sur chaque personnage, Donald est ainsi confié à Jack Hannah et Jack King, Pluto par Norman Ferguson et Charles August Nichols, Mickey par Bill Roberts et Riley Thompson tandis Jack Kinney prend en charge Dingo28.

Le duo Barks-Hannah réalisera les scénarios de 27 dessins animés entre 1937 et 1947, l'âge d'or de Donald, et la plupart sous la direction de Jack King1.

À cette époque, Donald est parvenu à une apparence « moderne », principalement plus ronde, comme Mickey Mouse avait pu le faire dans les années 1930 sous l'impulsion de David Hand et aussi à partir de 1939 avec celle de Franklin Thomas et Ollie Johnston.
Donald dans ses propres bandes dessinées

Le 7 février 1937, Donald apparaît dans son propre strip au sein d'un journal quotidien. Ces histoires sont dessinées par Al Taliaferro, d'après un scénario de Bob Karp29.

Le 15 mai 1937, Donald intervient pour la première fois dans une histoire spécialement taillée pour un journal à séries. L'histoire fut publiée par l'entreprise anglaise Fleetway et s'intitulait « Donald et Donna »30.

Dans leurs histoires, le duo Osborne-Taliaferro transforme Donald de campagnard en citadin. Ils insérèrent même les premiers membres de la famille des canards : ses neveux Riri, Fifi et Loulou, qui débutèrent le 17 octobre 193731. Ce sont les triplés, fils de Della, la sœur de Donald. Ils sont envoyés à Donald pour qu'il s'occupe d'eux pendant le séjour à l'hôpital du père des triplés, qui lui doit se remette de leurs dernières frasques. Donald devient alors une sorte de père adoptif.

Fin 1937, Disney a octroyé les droits de production de série à la maison italienne Mondadori. La série de Federico Pedrocchi s'intitulant Paolino Paperino e il Mistero di Marte est alors publiée entre le 30 décembre 1937 et le 28 avril 1938. Dans cette histoire, Donald et son compère d'Une petite poule avisée Peter Pig vont sur Mars32,33. L'histoire est publiée d'une façon hebdomadaire sur 18 mois. Ceci constitue la première série de longue durée avec Donald et, à la différence des comic-strip de Taliaferro, la première série d'aventures avec Donald. Quand Il Misterio di Marte s'arrêta, une nouvelle série est lancée Paolino Paperino inviato speciale qui dure alors 30 semaines. Cette histoire d'espionnage, inédite en France a depuis été rééditée en suédois en 1988 dans Ma vie comme canard (Mitt liv som anka), sous le titre Donald dans l'incendie (Kalle Anka i elden).

Les débuts de Donald aux États-Unis dans les séries journalistiques ont quant à eux attendu encore quelques années.
Les canards, une grande famille

À l'instar de Mickey avec Minnie, Donald est doté d'une « fiancée ». Mais contrairement à Mickey qui a toujours connu Minnie, la première fiancée de Donald ne sera pas la bonne. Une cane nommée Donna Duck apparaît en janvier 1937 dans Don Donald. Ce fait en partie anodin marque le début d'une importante histoire familiale parfois inextricable. La fiancée de Donald, Donna Duck sera « définitivement (re-)baptisée » Daisy Duck en 1940 dans L'Entreprenant M. Duck (Mr. Duck Steps Out). Mais ce n'est pas la fin de Donna. Carl Barks en 1953 la transforme en sœur de Daisy et lui donne trois filles, Lili, Lulu et Zizi.

En bande dessinée, Donald se voit confier trois neveux fin 1937, Riri, Fifi et Loulou, fils de sa sœur Della Duck, mariée selon Don Rosa au frère de Daisy. Dès le 15 avril 1938, ces « chenapans » apparaissent dans le court-métrage Les Neveux de Donald. Daisy et les trois neveux commencent alors à prendre une part plus importante dans la vie de Donald25.

En 1939, Donald est confronté aux peurs des superstitions dans Donald le chanceux25. Il est ensuite gratifié d'un cousin un jars nommé Gus Glouton dans le court métrage au nom très explicite Le Cousin de Donald.

En 1940, Al Taliaferro représente dans un strip hebdomadaire sur une photo, la grand-mère de Donald, simplement surnommée Grand-Mère Donald, officiellement nommée Elvire Duck né Écoutum. Elle deviendra un personnage à part entière en 1943 et sera rejointe dans sa ferme par Gus Glouton, son petit-neveu.

John Grant présente Donald cuistot (1941) comme un chef-d'œuvre de Jack King, alors au sommet de sa gloire, en raison de sa simplicité et de son côté très hilarant34.
Premier long métrage

En 1941, Donald Duck apparaît dans le film Le Dragon récalcitrant à deux reprises. La première permet de montrer les rudiments de l'animation, éléments qui s'assemblent pour devenir un extrait du court métrage Donald fermier (Old MacDonald Duck) alors en production35 et sorti par la suite le 12 septembre 194136.
Le Cavalier riant (1624).

Puis il apparaît sous la forme des personnages des grands tableaux de maîtres35. C'est l'extrait d'un court métrage baptisé Museum Keeper (ou Old Masters ou Donald and the Old Masters) entamé fin 1938 sous la direction de Frank Tashlin mais non réalisé37. L'un des tableaux représente Donald comme Le Cavalier riant (1624) de Frans Hals35. Les chefs-d'œuvre revus et corrigés selon l'univers des canards de Disney ont par la suite été publiés ou copiés à maintes reprises38. Seize de ces œuvres ont été reproduites dans le numéro du 16 avril 1945 du Life Magazine39, à savoir :

Vénus et Adonis (1553-1554) de Titien, présenté avec Donald, Daisy, deux chiens et un neveu en angelot
La Joconde (1503-1506) de Léonard de Vinci
Le Repas de noce (1567/1568) de Pieter Brueghel l'Ancien, mais avec seulement Donald qui débarrasse la salle précédemment comble
Arrangement en Noir et Gris (portrait de la mère de l'artiste, 1871) de James Abbott McNeill Whistler
un mélange de la série Portrait d’homme de Frans Hals avec le tableau de 1630 pour les mains, le Portrait d'Andries Van der Horn (1638) pour le chapeau et la collerette de Maria Pietersdochter Olycan (1638)
Portrait d'un noble oriental (1632) de Rembrandt
Portrait d'Henry VII tenant une Rose Tudor et portant l'Ordre de la Toison d'or (c. 1500) de Michel Sittow
Pinkie (1794) de Thomas Lawrence
Garçon en bleu (c. 1770) de Thomas Gainsborough
Le chapeau de paille (1625) (portrait de Susanna Fourment) de Pierre Paul Rubens
Deux danseuses (1885, Musée Cognacq-Jay) de Edgar Degas
Femmes de Tahiti (1891) de Paul Gauguin
Autoportrait de l'artiste (1888) de Vincent van Gogh
La femme au miroir (1937) de Pablo Picasso
Odalisque assise à l'échiquier (1928) de Henri Matisse

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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:19

1942-1945 : Donald, personnalité militaire

Durant la Seconde Guerre mondiale, le public cherchait des personnages plus volontaires, plus forts, parfois brutaux. Tandis que des personnages comme Minnie participent à l'effort de guerre depuis le « pays », Walt Disney n'accepte pas de transformer Mickey en un personnage de propagande, et de l'envoyer au front. Mais ce ne sera pas le cas de Donald, tout au contraire. Ce n'est pas par hasard si la popularité de personnages comme Bugs Bunny ou Donald monta en flèche. Le canard après avoir lutté contre de nombreux animaux et végétaux, semble prêt pour d'autres combats25.

Pendant cette période, la carrière de Donald se sépare en deux axes, les courts métrages de propagande dans lesquels il est souvent un soldat et de l'autre dans deux longs métrages de type compilations, il est un « ambassadeur », un Américain moyen visitant les pays d'Amérique du Sud.
Longs métrages : voyages en Amérique du Sud

Donald est présent dans deux des quatre séquences du film Saludos Amigos (1942). Ce film est un voyage touristique en Amérique du Sud avec des scènes de vie, de l'art et de la musique de cette région40 mais il représente aussi une caricature du touriste américain41. La présence du personnage de Donald est justifiée par son caractère international, du moins par le fait que même dans sa langue natale, le canard est presque incompréhensible42. À cause de cela, les animateurs ont développé pour Donald un langage corporel qui a permis de résoudre le problème de la traduction et de son coût, pour la sortie du film en Amérique du Sud42. D'autres personnages ont été évoqués comme Simplet, le nain muet de Blanche-Neige, mais la teneur des émotions de Donald est plus facilement perceptible42. A contrario Donald devient l'ambassadeur, le meilleur vendeur de la voie américaine, le « propagandeur no 1 » de la société américaine40.

Dans Les Trois Caballeros (1945), Donald sert de fil conducteur au film. John Grant considère que le film permet à Donald Duck d'offrir un tremplin aux deux autres héros, certains critiques résumant ce constat au seul José Cariocia43. Jerry Beck justifie la présence de Donald dans ces deux films latino-américains par son premier amour Donna Duck une cane mexicaine apparue en 1937 dans Don Donald44.Grant note que dans ce film Donald est semblable à lui-même mais il tombe amoureux de trois sud-américaines, amour qui est loin d'être platonique43. Donald joue ici le rôle d'un militaire américain moyen qui profite d'être loin de son pays pour, comme l'indique Panchito, être un « little wolf's in duck's clothings » (petit loup dans des habits de canards)43. Il est aussi un prétendant potentiel pour des demoiselles réelles et d'après le Times, un « alarmant cas incongru de vêtements dénudés45. » Sébastien Roffat indiquent que de nombreuses critiquent ont condamné le film pour son mauvais goût et ont été choqués par la répétition de l'expression de l'attirance sexuelle de Donald pour les jolies filles sud-américaines46. Sean Griffin entame son analyse par un rappel que la réaction critique à l'encontre du film exprime l'inconfort de voir Donald dans une « transe » sexuelle courant de filles brésiliennes en filles mexicaines47. Le Saturday Review se demande pourquoi Walt Disney et son équipe ont envoyé leurs trois caballeros pour un voyage sur un sarapi magique à travers des plages pleines de beautés en maillot de bain47. Steven Watts désapprouve les scènes où Donald en canard dévergondé convoite des jeunes femmes aux galbes généreux en chair et en os, ce film est un Disney et cela en a perturbé plus d'un48. Le Philadelphia Record note que « la pensée sexuelle est agréable mais définitivement freudienne... notre vieil ami Donald devient un malard très dévergondé ainsi qu'un coureur de jupon à la Harpo Marx48. » Un journaliste du The New Yorker voit dans la scène avec Donald et une jeune fille sur une allée plantée de hauts cactus une image phallique48,49,50 et suggère de demander son avis à la commission Hays49. Grant commente ces propos en déclarant simplement que l'intrusion d'une telle promiscuité dans la vie de Donald n'est pas un succès43.

La production d'autres courts-métrages de ce genre a été entamée pour d'éventuelles compilations mais abandonnée. Ainsi un court-métrage prévu pour juin 1944 avec Donald lépidoptèriste, intitulé La Loca Mariposa semble anticiper la scène des insectes du miroir du film Alice au pays des merveilles (1951)38.
Courts métrages : Donald, héros de guerre

Avant 1941, Donald apparaît dans environ 50 films mais après cette date et jusqu'en 1965, c'est plus d'une centaine de films qui comprennent le personnage. Tandis que la production des Mickey Mouse est stoppée de 1942 à 1947, celle de la série Donald Duck se fait à un rythme de 7 à 10 films par an jusqu'en 1955. En 1949, la popularité de Donald dépasse même celle de Mickey, il est la vedette Disney des temps de guerre51.

Certains dessins animés de Donald servent à la propagande de guerre : Donald devient ainsi soldat et vit l'enrôlement, les combats dans la jungle. Sa première confrontation à la guerre se fait dans Donald bénévole (The Volunteer Worker, septembre 1940) dans lequel il est l'un des bénévoles donnant à une œuvre caritative pour le soutien aux soldats.

Dans The New Spirit (1942), Donald est sollicité pour payer ses impôts. Le film montre les conséquences de ne payer à temps les taxes et a été réalisé dans un laps de temps très court par Dick Huemer et Joe Grant au début de l'année 194252, le scénario aurait été écrit en deux jours53. Le film à peine achevé, les deux animateurs se sont envolés pour Washington accompagnés de Walt et Roy Disney pour le présenter au Département du Trésor des États-Unis52. Lorsque le secrétaire au trésor Henry Morgenthau montra son désaccord sur la mise au second plan du personnage du fonctionnaire des impôts, Walt Disney répondit que l'usage de Donald Duck équivalait à Clarke CGable pour le studio MGM52,54. Pour Grant, l'effet du film sur la population américaine n'a jamais été calculé, « spécialement sur les payeurs récalcitrants mais il est connu que le film a eu un rôle très significatif »25. Les séquences avec Donald ont été dirigées par Wilfred Jackson et celle militaire par Ben Sharpsteen25. Les studios Disney ont eu du mal à se faire payer par l'état américain, commanditaire du film, les 80 000 USD de frais de production25.

Le 1er mai 1942 dans Donald à l'armée (Donald Gets Drafted), Donald reçoit son avis d'incorporation et se voit engagé sous les drapeaux, rattaché au sergent Pat Hibulaire. C'est grâce à cet avis que l'on apprend le second prénom de Donald, Fauntleroy. Le film Donald's Decision (1942) voulait faire acheter des bons canadiens mais il montre clairement que les studios Disney réutilisaient des séquences pour réduire les coûts25. Le film reprend en grande partie des séquences de L'Ange gardien de Donald (1938) dont les deux consciences de Donald.

Fin 1942, Carl Barks décide de démissionner des studios Disney pour travailler directement avec l'éditeur des histoires de Donald, Western Publishing.

Dans Der Fuehrer's Face (1943) dirigé par Jack Kinney, il rêve qu'il est un travailleur dans une fabrique de munitions au pays des « Nutzi »52,55. Le Nutziland est une parodie de l'Allemagne nazie, le terme de Nutzi étant un jeu de mot entre « Nut », fou, et « Nazi »55. Ce film se termine par l'apparition en ombre de la Statue de la Liberté56. Der Fuehrer's Face remporte l'Oscar du meilleur court-métrage animé la même année55 et est sans conteste la plus grande contribution de Donald à l'effort de guerre57. La chanson jouée au début et composée par Oliver Wallace par le groupe nazi devint très populaire56,55 et avait même été diffusée à la radio avant la sortie du film58. La chanson est vendue par le label Southern Music Publishing à 200 000 dès novembre 1942 et lorsque l'animateur newyorkais Martin Block annonce début octobre 1942 offrir le disque pour toute souscription à bonds de guerre de 30 USD, le soir même 10 000 souscriptions ont été enregistrés59.

Dans The Spirit of '43, Donald est tiraillé entre deux facettes de sa personnalité : le zazou qui le pousse à dépenser son argent en futilités et l'économe, représenté par un écossais préfigurant Balthazar Picsou, qui l'incite à payer ses impôts afin de soutenir l'effort de guerre60.

Le dernier film lié à une carrière militaire pour Donald est Commando Duck (1944).
Films militaires de Donald Duck Titre Date de sortie Commentaire
Donald à l'armée (Donald Gets Drafted) 1er mai 1942 Réception de l'avis d'incorporation.
Donald se camoufle (The Vanishing private) 25 septembre 1942 Donald est peintre en camouflage mais utilise une peinture faisant disparaître.
Donald parachutiste (Sky Trooper) 6 novembre 1942 Donald est dans une base aérienne, pour un entraînement de parachutiste
Der Fuehrer's Face 1er janvier 1943 Cauchemar sur l'endoctrinement nazi.
The Spirit of '43 7 janvier 1943 Mésaventures avec les percepteurs des impôts récoltant les taxes d'efforts de guerre
Gauche... Droite (Fall Out, Fall In) 23 avril 1943 Donald exécute une longue marche d'entraînement.
Facéties militaires (The Old Army Game) 5 novembre 1943 Donald tente de s'offrir une permission en se cachant.
À l'attaque ! ( Home Defense) 26 novembre 1943 Donald et ses neveux se chamaillent sous la forme d'une attaque aérienne.
Commando Duck 2 juin 1944 Donald doit détruire une base aérienne japonaise.

Toutefois ce ne sont pas les seuls films de l'époque. Le caractère râleur et impulsif du canard offre aux animateurs de nombreuses possibilités de le voir contrarié et de faire rire le spectateur.
1947-1949 : la période d'après-guerre

Après la Seconde guerre mondiale l'univers de Donald ne cesse de s'étendre. Les publications à l'international font grandir le nombre d'histoires et celui des personnages.

En 1947 dans Donald chez les écureuils, Jack Hannah confronte Donald avec les écureuils Tic et Tac qui avaient déjà ennuyé Pluto en 1943 dans Pluto soldat. Dans Le Dilemme de Donald, Jack King « parodie la psychanalyse » et « donne aussi à Daisy la possibilité de jouer les vedettes »34. Pour Grant, cette période est marquée de la patte de Jack King qui « associe une progression quasi-logique des événements à une certaine irréalité, permet à de nombreux courts métrages de plaire au public »34. King prouve que parfois dans l'animation, « en fonction du contexte, la plus mauvaise blague peut être la plus drôle »34.

Un autre fait important de l’année 1947 est la création par Carl Barks de l'oncle Balthazar Picsou qui amène ensuite la création d'un énorme arbre généalogique, d'une ribambelle de personnages. On peut aussi noter en 1948 la création de Gontran Bonheur.

En 1948, le groupe danois Egmont (à l'époque « Gutenberghus ») publie en Suède Kalle Anka & C:o. Ces magazines sont étendus rapidement à toute la Scandinavie, tandis que d'autres hebdomadaires du nom de Donald Duck apparaissent en Finlande ou aux Pays-Bas.
Les années 1950 : fin de carrière cinématographique

Les années 1950 marquent la fin de la série de courts métrages de Donald Duck.

Le 12 juillet 1950, le Groupe Abril lance sa toute première publication, Pato Donald version en portugais de Donald Duck, publiée au Brésil61.

En 1953 dans le film Les Cacahuètes de Donald, Donald trouve un de ses rares alliés dans la guerre qui l'oppose à Tic et Tac en Dolorès un éléphant de zoo, où Donald travaille comme gardien62.

En 1953 Romano Scarpa débute à Mondadori, c'est la personne qui se révèle la plus influente des séries Disney. Sa version de Donald a ses racines chez Barks, mais son action sur cinq décennies voit aussi la création de personnages bien à lui. Le personnage le plus connu est Brigitte McBridge, une cane éperdument amoureuse de Picsou. Barks à lui-même commenté Brigitte, et exprima son intérêt positif à son sujet63.

La vie de Donald se poursuit alors surtout avec la bande dessinée, avant la création de séries télévisées et des jeux vidéo dans les décennies suivantes.

Toutefois en 1959, Donald apparaît dans son premier moyen-métrage Donald au pays des mathémagiques. Donald tient dans ce film un rôle qui sera dévolu à partir de 1969, à un nouveau membre de sa famille, un oncle (très) éloigné, le professeur Donald Dingue. Ce moyen-métrage est la première tentative télévisuelle de Donald60.
Les années 1960 : explosion des bandes dessinées européennes

En 1961, le dernier court métrage d'animation avec Donald Duck, The Litterbug sort au cinéma64.

Côté bande dessinée, les années 1960 sont marquées par une augmentation du nombre de créateurs de séries. C'est surtout au sein de la maison d'édition danoise Egmont et des séries italiennes que Donald évolue.

La maison d'édition Egmont (dont le siège est à Copenhague) commence à exploiter la licence des séries Disney dès 1948 mais c'est à partir des années 1960, à la suite de l'achat de l'éditeur Aschehoug, spécialisé dans les livres que les publications se font plus nombreuses. Durant les années 1970, les séries d'Egmont représentent l'écrasante majorité des productions de l'univers des canards de Disney. Le Donald présenté dans ces séries peut se caractériser ainsi :

Donald habite avec ses neveux au 111, rue des pommes du paradis à Donaldville. Il a pour voiture le modèle 1934 de marque la Scrutto, avec une plaque d'immatriculation portant le numéro 313. Il travaille irrégulièrement dans une fabrique de margarine à Donaldville. Picsou oblige souvent Donald à travailler pour lui, ou bien à le suivre pour les chasses au trésor. Lorsqu'il travaille pour son oncle, c'est pour un salaire de misère de 30 centimes de l'heure. Il réalise pour lui des tâches sans intérêt comme nettoyer les milliards de pièces contenues dans son coffre-fort. Malheureusement pour lui, l'argent qu'il voit ne sort jamais d'où il est. Lors des chasses au trésor, les gaffes de Donald sont même au contraire un motif pour Picsou d'allonger les dettes de Donald.

D'un autre côté, l'Italie n'est pas en reste. Avec le concours du scénariste Guido Martina et du dessinateur Giovan Battista Carpi, la personnalité de Donald se trouve modifiée surtout lorsqu'en 1969 ils créent Fantomiald (Paperinik), l'alter-ego de Donald, un super-héros masqué. Ceci donna à Donald une nouvelle dimension, maintenant il peut :

tenter de faire quelque chose contre le comportement de Picsou qui utilise à son avantage les difficultés financières de ses neveux ;
utiliser l'aspect super-héros pour raviver l'amour de Daisy ;
contrer Gontran et tous les autres personnages qui le voyaient comme un perdant notoire. Mais tout ceci reste compliqué, car son identité doit rester secrète.

Plusieurs auteurs ont ensuite critiqué cette nouvelle facette de Donald, car l'intrusion du super-héros a considérablement modifié la personnalité de Donald.
Les années 1970 : un personnage toujours contemporain

Les années 1970 voient l'essor du Donald moderne, avec par exemple le Donald au look « techno » adopté par Giorgio Cavazzano et qui a été repris par de nombreux auteurs. On peut aussi noter l'apparition de Pulcinella, l'amoureuse de Donald qui est l'une des créations les plus célèbres de la production Disney italienne65,66,67. Par ailleurs, dans les pays scandinaves, on commence à prendre la mesure de Barks (fanzines) et ses histoires sont rééditées en grand nombre, tandis que Daan Jippes et Freddy Milton s'en emparent pour dessiner des histoires sur ce modèle. Au Danemark, c'est le Chilien Vicar qui est l'un des plus grands maîtres de Donald, et des auteurs anglais (comme Paul Halas) qui reviennent aux « fondamentaux » de Barks.

En 1970, la république de Saint-Marin émets une série timbres en l'honneur de Donald24. D'autres pays le feront plus tard comme le Bhoutan en 1984 puis les Maldives et Grenade24.

En 1979 Disneyland Records édite Mickey Mouse Disco, un album de musique comprenant des versions disco des classiques musicaux de Disney, et dont la promotion est assurée par une compilation de courts métrages d'animation, sorti le 25 juin 198068.
Les années 1980 : renouveau pour les 50 ans

Dans les années 1980, Vicar et l'Argentin Daniel Branca, au trait énergique, produisent toujours sur le modèle de Barks, des histoires de Donald comptées parmi les meilleures, qui mettent l'accent sur la vie de tous les jours du canard, tandis que les auteurs italiens sont plus axés sur les grandes aventures et abordent des thèmes de science-fiction et des reprises des grands classiques (avec Massimo De Vita, fils de Pier Lorenzo).

En 1983, Donald réapparaît au cinéma dans Le Noël de Mickey où il joue le rôle du neveu d'Ebenezer Scrooge dans cette adaptation d'Un chant de Noël de Charles Dickens. Mais il ne développe pas dans ce film son tempérament ce qui fait dire à John Grant que cette apparition est à la fois « agréable et décevante »69.

Les années 1980 marquent également un regain d'intérêt pour l'univers des canards de Disney, ainsi que l'apparition d'une nouvelle « école » pour les canards, l'école française, en plus de l'américaine, de l'italienne et de la scandinave.

Les premières histoires de Donald made in France sont publiées en 1982. La première est Le Papillon qui venait du froid70 dessinée par Claude Marin et écrite par Louis Cance et Patrice Valli.

L'intérêt pour Donald est en partie ravivé grâce à l'anniversaire de ses 50 ans en 1984 qui coïncide avec l'arrivée d'une nouvelle direction à la tête de la société Disney, menée par Michael Eisner. À cette occasion, un avion nommé Duck One sillonne les États-Unis avec à son bord Clarence Nash, la voix du canard71. Le 21 mai 1984, Donald laisse ses empreintes de pas dans le ciment devant le Grauman's Chinese Theatre, aux côtés du nom de Clarence Nash72.

L'année 1984 marque aussi le premier jeu vidéo produit par Walt Disney Educational Productions avec Donald, Donald Duck's Playground. De nombreux titres de jeu vidéo seront édités principalement au début des années 1990 puis à partir de 2000.

L'année 1985 est marquée par la mort de Clarence Nash12, Tony Anselmo a ensuite repris la voix de Donald Duck73.

Le 21 mai 1986, le Français Claude Marin dessine le personnage sous l'apparence d'un bébé dans la série Bébés Disney dont la publication a débuté dans le numéro 1769 du Journal de Mickey74.

En 1987, paraît la série La Bande à Picsou où Donald apparaît très rarement. Il est un oncle absent en raison de son travail de matelot dans l'armée. Le reste des histoires se concentre surtout sur les personnages de Picsou, de Riri, Fifi et Loulou et de nouveaux personnages. Elles poursuivent le principe lancé par Barks des chasses aux trésors.

En 1988, Donald apparaît dans le long métrage Qui veut la peau de Roger Rabbit ? où il fait un numéro de piano avec et contre Daffy Duck, et pour le plus grand plaisir des spectateurs, il explose de colère69.
Les années 1990 et 2000 : l'Italie moteur de développement

En 1990, Donald apparait dans le film Le Prince et le Pauvre comme le simple valet de Mickey69

Dans les années 1990, les histoires hollandaises ont un grand succès (notamment Ben Verhagen, Mau Heymans, Kirsten de Graaf). Ces auteurs reprennent le style de Barks des années 1948-1952. À mentionner aussi Tito Faraci en Italie et Francesco Guerrini.

Vers le milieu des années 1990, le personnage de Fantomiald, créé en Italie en 1969, est relancé et modernisé dans une publication mensuelle italienne nommée PKNA - Paperinik New Adventures, proche du format des comics de super-héros. Dans ce mensuel, Donald Duck reprend une vie de super-héros assez proche de celle de Fantomiald mais le monde qui l'entoure et son comportement sont plus actuels. Cette série débute le 14 mars 1996 par Evroniani75 Dans la version originale, il conserve son pseudonyme de Paperinik mais comme des incohérences apparaissent et aussi pour conserver le symbole PK, le personnage est nommé dans certains pays Powerduck. Toutefois Donald est rarement mentionné dans cette version.

Fin 1998, Bruno Enna, Diego Fasano et Paola Mulazz crée en Italie, une série intitulée Paperino Paperotto (Donald Junior) narrant l'enfance de Donald Duck. Elle débute le 12 janvier 1999 dans Topolino N.2250 avec une histoire dessinée par Alessandro Barbucci.

La fin des années 1990 offre à Donald un rôle comparable à celui de Mickey dans Fantasia (1940). Il joue le rôle de l'assistant de Noé lors du remplissage de l'Arche dans la séquence Pomp and Circumstance de Fantasia 2000.

Dans les années 2000, Lars Jensen, Flemming Andersen et Casty sont les auteurs les plus renommésNB 4.

En 2001, PKNA est remplacée par une nouvelle version nommée PK² ou Duclair en anglais76, publiée de février 2001 à août 2002.

En août 2002, la série PK² est remplacée par PK en Italie (ou PK - Pikappa) aussi nommée Powerduck en France (code PK3). La première histoire est Superhéros par hasard77 L'environnement à encore changé par rapport à la version précédente. Donaldville est très différente, l'aspect du héros reste proche mais sa personnalité change comme son arsenal d'« outils/gadgets ». À l'instar des premières versions, l'origine du personnage est racontée dans certains épisodes mais n'a rien à voir avec les précédentes. C'est cette version qui a été adaptée en jeux vidéo sous le nom Donald Duck : Qui est PK ? (2002).

Le 10 août 2004, Donald est récompensé par un étoile sur le Walk of Fame à Hollywood78.

Les deux décennies 1990 et 2000 sont surtout marquées par l'informatique, d'un côté avec les nombreux jeux vidéo mettant en scène le Donald colérique et celui simple acolyte de Mickey et de l'autre les images de synthèse avec la série La Maison de Mickey montrant Donald en 3D. Dans cette série le personnage est graphiquement beaucoup plus lissé qu'en bande dessinée. Ses plumes sont ainsi presque non apparentes mais son caractère et son problème d'élocution sont intacts malgré la jeune audience visée par la série.

Le 1er juin 2010, Glénat annonce la publication en bande dessinée des œuvres complètes de Mickey Mouse et Donald Duck en 2011 et 2012 ainsi que de nouvelles histoires79.
Les œuvres avec Donald Duck
Filmographie

Donald Duck est apparu dans les 128 courts métrages de la série Donald Duck produite entre 1934 et 196180 ainsi que bon nombre de Mickey Mouse. Donald apparait aussi dans la série Donald et Dingo.

Rien qu'avec sa propre série, il dépasse les 119 films de Mickey, produits eux entre 1928 et 1953.

Donald est aussi à l'affiche de quelques longs et moyens métrages.
Articles détaillés : Filmographie de Donald Duck et Série Donald Duck.

La filmographie comprend 15 désignations aux Oscars dont une nomination pour Der Fuehrer's Face69 :

Désignations comme Meilleur court-métrage d'animation
Bons Scouts (1938)
Donald garde-champêtre (1941)
Der Fuehrer's Face (1942, nommé)
Donald amoureux (1945)
Donald chez les écureuils (1947)
Donald et les Fourmis (1948)
Donald et son arbre de Noël (1949)
Rugged Bear (1953)
Désignations comme Meilleur court-métrage documentaire
The New Spirit (1942)
Donald au pays des mathémagiques (1959)
Autres désignations
Saludos Amigos (1942), oscar de la musique de film, de la chanson originale et du mixage de son pour l'année 1943
Les Trois Caballeros (1944), oscar de la musique de film et du mixage de son pour l'année 1945
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MessageSujet: Re: Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca   Anas platyrhynchos, Donald Trump, Prairial et Y'becca EmptyJeu 10 Nov à 9:20

Depuis 1934, Donald Duck est apparu dans plusieurs dizaines de milliers d'histoires ou de gags. Le site INDUCKS recense en 2011 selon les pays et les producteurs81:

Drapeau des États-Unis États-Unis :
Strips quotidiens : 16 524 histoires
Pages dominicales : 3184 histoires
Comic-books américains
Dell Comics / Western Publishing : 2013 histoires
Gladstone / Another Rainbow Publishing (en) : 60
Disney Comics : 42
Disney Studio (années 1963-1991, 1994): 2006 histoires
Gladstone / Another Rainbow: 80 histoires
Drapeau de l'Italie Italie : Mondadori / Disney Italia : 7439 histoires
Drapeau du Danemark Danemark : Gutenberghus / Egmont : 5204 histoires
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas Oberon / GP / VNU : 3060 histoires
Drapeau de la France France : Édi-Monde / Disney Hachette Presse : 1503 histoires
Drapeau du Brésil Brésil : Abril : 1274 histoires
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni: 218 histoires
Drapeau de l'Allemagne Allemagne : Ehapa : 115 histoires
Productions mineures (par exemple Drapeau de l'Argentine Argentine, Drapeau de la Belgique Belgique) : 95 histoires
Histoires spéciales (liées à aucun producteur en particulier ou à plusieurs) : 188 histoires
Disney Europe (Paris) : 2 histoires

Histoires remarquables

Comic strips quotidiens par Al Taliaferro
Principales histoires par Carl Barks :
Noël sur le mont Ours, 1947.
Perdus dans les Andes !, avril 1949, avec les fameux œufs carrés.
In Old California, mai 1951.
Noël à Pauvreville, janvier 1952.

Publications

Pato Donald au Brésil

Séries télévisées

La Bande à Picsou (1987-1990) (invité récurrent)
Donald Duck Presents, compilation de courts métrages Disney présentée sur Disney Channel à partir du 1er septembre 198382
Donald's Quack Attack (compilation de courts métrages Disney)
Bonkers (1993-1995) (apparition)
Couacs en vrac (1996-1997)
Mickey Mania (1999-2000)
Disney's tous en boîte (2001-2003)
La Maison de Mickey (2006)

Jeux vidéo

Donald apparaît dans les jeux vidéo suivants :

Donald Duck's Playground (en) (1984)
Donald's Alphabet Chase (1988)
QuackShot starring Donald Duck, un jeu sorti sur Mega Drive en 1991
The Lucky Dime Caper starring Donald Duck (1991)
World of Illusion Starring Mickey Mouse and Donald Duck (1992)
Deep Duck Trouble Starring Donald Duck (1993)
Disney's Magical Quest 3 starring Mickey and Donald (1995 et 2005), où il doit retrouver ses neveux avec l'aide de Mickey Mouse.
Donald in Maui Mallard (1995)
Donald Duck no Mahō no Bōshi (1995)
Donald "Cou@k Att@ck ?!" (2000) sur PC, DC, PS2, GC, N64, PSX, GB où il doit affronter Merlock, qui a enlevé Daisy Duck
Donald "Adv@nce!" (2000) sur GBA
Mickey's Speedway USA (2000)
Disney Golf (2002)
Donald Duck : Qui est PK ? (2002)
la saga des Kingdom Hearts, où il partage la vedette avec Sora, Mickey Mouse et Dingo.
Kingdom Hearts (2002)
Kingdom Hearts: Chain of Memories (2004)
Kingdom Hearts 2 (2005)
Kingdom Hearts 2: Final Mix+ (2007)
Kingdom Hearts: Coded (2008)
Kingdom Hearts: 358/2 Days (2009)
Kingdom Hearts: Birth by Sleep (2010)
Kingdom Hearts 3D: Dream Drop Distance (2012)

Produits dérivés

Comme la plupart des personnages vedettes de Disney, Donald a vu apparaître au cours des décennies de nombreux produits dérivés. Toutefois, il reste dans ce domaine un personnage secondaire. Il est souvent associé au groupe Mickey-Minnie-Dingo par exemple dans les produits destinés aux bébés (gamme Disney Baby), aux objets de cuisine, à l'alimentaire (gamme Disney Garden).

Steven Watts mentionne dans les années 1930 des « kits de peinture Donald Duck pour œufs de pâques83. » La société américaine General Beverage a produit entre 1952 et 1955 un Donald Duck Cola82,84.

À l'inverse de Mickey ou de Winnie l'ourson, qui possèdent chacun certaines gammes transversales qui leur sont consacrées, Donald Duck reste en marge des produits dérivés, plus justement en position de rôle secondaire.
Parcs à thème

En 1998, le parc Tokyo Disneyland a fêté l'anniversaire de Donald Duck en lançant un ensemble de manifestations nommée Donald's Wacky Kingdom comprenant plusieurs spectacles.

Donald est aussi présent dans plusieurs attractions des parcs Disney :

Mickey Mouse Revue (1971), attraction fermée en 1980 au Magic Kingdom mais transférée au Tokyo Disneyland où elle est encore en activité68.
il possède un bateau le Miss Daisy dans les trois versions de Mickey's Toontown (1993 et 1996)
Animagique (2002)
Mickey's PhilharMagic (2003) où il est l'objet d'un gag. À la fin de l'attraction, il est encastré dans un mur et est visible de l'autre côté du mur dans la boutique adjacente85.
Gran Fiesta Tour Starring The Three Caballeros (2007) dans le pavillon du Mexique à EPCOT, film reprenant des séquences des Trois Caballeros (1944)86.

Analyse du personnage
Apparence et caractéristiques

L'un des éléments caractéristiques de Donald est son phrasé ainsi que la sonorité de sa voix. Cette sonorité a donné à tort son nom à l'effet Donald Duck, fait de parler avec une voix déformée par l'hélium87. Mais comme le souligne Neil Sinyard, l'idée du personnage ne vient pas du dessin mais d'une voix, ce qui est assez rare dans l'animation11.
Aspect graphique

Donald est un canard anthropomorphique mais il reste plus proche du canard que d'autres personnages tels que la souris Mickey Mouse ou le chien Dingo88.

Une posture typique de Donald est celle de la pose de combat, qu'il adopte dès 1934 dans Le Gala des orphelins pour tenter de rosser les chenapans qui l'exaspèrent. Cette posture montre la flexibilité du corps du canard, tel que pouvait l'avoir Mickey dans ses premières années mais que Donald conserve et donne aussi à ces ascendants-descendants. Donald, et les autres canards de Disney, peuvent adopter des postures vraiment fantastiques, à tel point que Walt Disney déclare qu'ils ont « une plasticité plus ! »88. Jack Hannah ajoute que cette plasticité physique n'a d'égal que celle de caractère qui permet à Donald de passer de « l'abattement du condamné au sourire du diable »88.

Son physique évolue aussi en 1936 entre Mickey's Grand Opera et Le Déménagement de Mickey :

ses orteils ont été raccourcis ;
ses genoux cagneux ont disparu au profit de « tubes lisses et malléables » comme la plupart des autres personnages de Disney de l'époque ;
ses doigts de plumes au bout de ses ailes sont devenus des mains presque humaines à quatre doigts.

Il possède depuis ses débuts une tenue de marin qui évolua peu, elle s'est raccourcie vers 1936 comme le béret associé. Toutefois, certains détails n'ont pas changé comme l'absence de pantalon sauf dans quelques rares scènes de baignades où il porte un maillot intégral.

Mais l'aspect essentiel de Donald est la très forte interaction de son aspect graphique avec ses expressions. Flora O'Brien déclare que l'âme de Donald et son corps ne font qu'un89. Le visage de Donald est déjà très expressif avec ses grands yeux surmontés de sourcils très mobiles, souvent soulignés par des mèches sur sa tête. Mais chaque élément de sa tenue et de son corps réagit en fonction de la situation et accroît la signification. Ainsi le ruban de son béret tombe sur le nez dans un moment de contrariété ou le béret s'envole dans un moment de surprise, tandis que sa veste s'enroule parfois sous le coup de la colère, sa queue devenant même une main pour différentes actions.

John Grant90 fait un parallèle entre l'évolution de Mickey Mouse vue selon une optique anthropologique par le naturaliste Stephen Jay Gould dans un essai publié en mai 197991 et celle de Donald. Les deux ayant pour lui rajeunit de la même façon, juste un peu moins pour Donald. Voici ce que disait Gould :

« Les transformations de Mickey à travers le temps ont eu un effet général de le rendre plus jeune. En même temps que le visage de Mickey se faisait moins espiègle et plus juvénile. La taille de son crâne a augmenté, ainsi que la taille de sa tête par rapport au reste du corps ... ses jambes se sont raccourcies mais épaissies, ses yeux se sont relativement beaucoup agrandis. Tous ces développements sont des signes d'augmentation de la jeunesse. »

Donald est involontairement à l'origine d'une énigme assez connue : Pourquoi Donald met une serviette autour de sa taille en sortant de la douche, alors qu'habituellement il ne met jamais de pantalon ou autre ? On peut toutefois noter l'apparition depuis l'été 2006, d'une gamme de produits nommée Disney Cuties présentant Donald Duck sous un aspect cute, style graphique inspiré par le manga, et plus particulièrement les personnages d'Hello Kitty et Pucca.
Le caractère

Donald Duck possède plusieurs traits de caractère particuliers :

colérique et grincheux entre les années 1930 et les années 1950, il s'assagit progressivement (sans perdre son côté râleur) avec l'entrée des neveux chez les Castors Juniors et grâce à l'avarice et le côté bougon de l'oncle Picsou ;
il est malmené par une formidable malchance. La chance éhontée de l'oisif et suffisant cousin Gontran Bonheur l'enrage d'autant plus ;
les auteurs de la fin du XXe siècle, comme Don Rosa, ont ajouté à ce portrait un aspect d'amour paternel qui lie Donald à ses trois neveux et qui efface l'autoritarisme parental des premières années de cohabitation entre eux.

Les traits de Donald sont dus au département des scénarios des studios Disney qui n'accorda que des catastrophes au personnage de Donald afin d'être en adéquation avec son caractère92. Le caractère de Donald selon Jack Hannah est tout ce que l'être humain peut avoir comme sentiment : « mignon, malicieux, chaleureux, froid et ce à n'importe quel moment ». La liste des adjectifs pour le qualifier pourrait être sans fin mais pour n'en retenir que quelques-uns : « Crédule, rêveur, persévérant, déterminé voir obstiné, héroïque mais pas téméraire, grincheux, angoissé, fier, égocentrique, hystérique et surtout colérique. »

Jack Hannah, cité par John Grant, indique qu'à l'époque des débuts de Donald24, « il était déjà difficile de trouver des histoires pour Mickey... vous ne pouviez pas trop le bousculer. Et Dingo, vous ne pouviez pas bousculer le simple d'esprit... Donald était très versatile à utiliser... Donald pouvait être n'importe quoi. »

Son caractère a évolué surtout à partir de 1937, comme Mickey Mouse, Donald était un personnage affecté par la dépression. Il avait ainsi exercé de nombreux emplois, et son tempérament l'a en quelque sorte aidé à s'en sortir. Avec l'année 1937, il reprend un peu de calme, il s'installe dans une maison93. En 1938, il prend des cours de self control dans le film justement intitulé Le Sang-froid de Donald (Self Control en anglais), son caractère emporté devient un élément central de sa personnalité94. C'est une première étape avant son rôle d'ange gardien dans L'Ange gardien de Donald et la naissance de son côté paternaliste pour Riri, Fifi et Loulou dans Les Neveux de Donald, tous deux aussi de 1938. Il adopte aussi dans les années 1940 un côté libidineux95.

Cet ensemble de traits est pour John Grant la raison de son succès et son abondante carrière9. Mais cela l'a aussi desservi. Il est ainsi d'après lui plus apprécié par les adultes que par les jeunes qui ne retrouvent pas en lui la force du héros, à cause du mauvais caractère9. La conséquence est que Donald est très populaire en bandes dessinées, un support lu... plus accessible aux adultes qu'aux enfants.

Mais à l'opposé les animateurs et scénaristes de Disney avaient du mal à traiter le personnage. La limitation des histoires à une succession d'actions et des réactions colériques de Donald a limité les efforts des artistes6. En 1944, John Hubley indique simplement6: « Donald est venu avec ses caractéristiques [...] Le résultat a été une limitation à la fois pour les auteurs, dans leurs tentatives d'élargir le contenu des histoires et pour les animateurs à rendre expressif les actions et réactions du personnage. » Bill Tytla est lui plus critique6: « Les canards je n'aime pas, non pas du tout. Les canards je n'ai pas la patience de travailler avec. » John Grant émet la possibilité que graphiquement les canards de Disney sont très, trop, proches des oies au point que Donald soit plus proche de l'oie que du canard, rendant peu aisé pour les animateurs les séances d'étude sur des animaux vivants6. Mais cela n'a pas empêché le public d'apprécier Donald6. Selon Steven Watts, dans Nettoyeurs de carreaux (1940), Donald le riveur (1940) et Donald groom d'hôtel (1942), Donald Duck est présenté comme un employé urbain mais dans les années 1950, il devient un papa-poule dans un foyer de la classe moyenne96.

Donald montre dans Donald amoureux (1945) un trait de caractère répréhensible le rendant très humain : il « emprunte » l'argent de ses neveux dans leur tire-lire pour emmener en rendez-vous Daisy, habillée à la mode du Old South34. Pris de remords, autre trait humain, il remet de l'argent mais averti par le narrateur il tente de reprendre une pièce mise en trop et est pris la main dans la tire-lire par ses neveux. Il possède un élément similaire à Pluto, une conscience double à la fois angélique et diabolique qui apparaît sous la forme de réplique miniature de lui-même en forme d'ange ou en forme de diable.

Donald Duck partage de nombreux traits communs avec le canard Daffy Duck : les traits physiques du canard, un caractère colérique, une difficulté à parler (bien que plus minime pour Daffy). Ils joueront d'ailleurs ensemble (comme Bugs Bunny et Mickey) dans Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988).
Une importante famille

Donald est le fils d'Hortense Picsou, sœur de Matilda Picsou et de Balthazar Picsou ; Donald en est donc le plus proche héritier avec ses neveux Riri, Fifi et Loulou. Du côté des Duck, il est le fils de Rodolphe Duck et le petit-fils de Grand-Mère Donald, paisible fermière du Calisota.

Il a une sœur, Della, connue uniquement pour les deux lettres qui accompagnent l'arrivée de Riri, Fifi et Loulou chez Donald (dans un dessin animé et dans une bande dessinée). Les trois principaux cousins de Donald sont

Gontran Bonheur, aussi insolemment chanceux que Donald est poursuivi par la guigne,
Popop le cousin sympathique et impulsif, dont les passions et les lubies conduisent souvent aux pires catastrophes,
Gus Glouton, un personnage secondaire connu pour sa paresse et son insatiable appétit, qui travaille à la ferme de Grand-Mère Donald.

Durant les nombreuses histoires de voyages à travers le monde, la famille a vu apparaître de nombreux membres, qui a même tourné à de la généalogie lorsqu'on regarde les histoires de Don Rosa, surtout avec son Arbre généalogique de Donald Duck établi à partir de 1993. Toutefois cet arbre n'est pas stable et de nombreux auteurs ne le suivent pas à la lettre.
Article détaillé : Arbre généalogique de Donald Duck.
Des animaux de compagnie

À l'inverse de Mickey avec Pluto ou Minnie avec Figaro, Donald ne semble pas avoir d'animal de compagnie attitré. Toutefois en cherchant bien, on lui trouve plusieurs animaux de compagnie, principalement dans l'univers de la bande dessinée.

Le seul à vraiment sortir du lot et à apparaître au cinéma est le chien saint-bernard Bolivar. Donald est aussi affublé d'un chat nommé Catmembert.
Un univers complet

John Grant, dans son encyclopédie sur les personnages Disney de l'animation, considère Donald avant tout comme un héros de courts métrages d'animation malgré sa présence dans plusieurs longs métrages97, l'ouvrage n'étudiant pas la bande dessinée.

Autour de Donald, les auteurs ont créé de nombreux éléments inspirés par la réalité. Ainsi comme Mickey et Mickeyville, Donald habite Donaldville, une ville située dans l'État fictif du Calisota. Barks et Rosa situent cet État sur la côte ouest des États-Unis à des endroits différents soit au nord soit au sud de San Francisco.

Pour plus de détail voir la localisation de Donaldville
Un personnage populaire dans de nombreux pays
Le Donald américain et britannique
Empreintes de Donald Duck sur le Hollywood Walk of Fame.

Pour John Grant (auteur écossais), le Donald américain est moins populaire auprès des enfants que Mickey en raison de son fort caractère et de la prépondérance des supports écrits9. Il argue que c'est dû à la conception erronée que « les dessins animés sont pour les enfants et non les adultes. » Il indique que le « public britannique est moins réfractaire car pour lui l'animation est destiné à tous les âges »9.

Le public américain adulte est toutefois très friand des histoires de Donald, preuve en est le nombre de courts métrages, supérieurs à celui de Mickey24. La popularité de Donald est aussi visible dans les 15 désignations aux Oscars dont une nomination pour Der Fuehrer's Face69. Un journaliste propose même dans les années 1930 que Donald soit élu membre de l'American Academy of Arts and Letters98.

Selon l'historien Lewis Jacobs, l'émergence de Donald Duck comme une vedette à partir de 1939 est reliée à celles des gouvernements nationalistes et des conflits dans le monde, le tempérament du canard reflétant plus l'esprit violent de l'époque que Mickey Mouse, alors en déclin99. Pour Ariel Dorfman et Armand Mattelart, Donald Duck et les histoires associées aux canards de Disney permettent de retrouver l'« idéologie impérialiste des États-Unis » et consacrent un livre à l'étude des publications Disney américaines republiées en Amérique latine100. Pour le psychologue Lawrence Gould, « les courts métrages de Donald et Mickey contiennent un désir collectif d'échapper à la pression de la vie moderne et de revenir à l'enfance101. »
Oregon Fighting Duck de l'Université d'Oregon.

Un personnage longtemps assimilé à Donald Duck est devenu la mascotte de l'équipe de l'Université d'Oregon, les Oregon Ducks102. En 1947, une photographie montre le canard au côté de Walt Disney102, l'Oregon Fighting Duck. Mais après la mort de Walt Disney, la société Disney s'aperçoit qu'il n'existe aucun contrat écrit concernant l'usage du personnage102. En 1974, Disney et l'université parviennent à un accord pour un usage gratuit du canard nommé Oregon Fighting Duck103, reprenant la posture de combat de Donald.

En 1979, Disney refuse que l'université puisse accorder une sous-licence sur le personnage103. En 1991, un nouveau contrat est signé, accordant une licence à 12% de la valeur (au lieu du double) pour l'usage du personnage mais limité à un usage « correct » et restreint à la zone géographique de Portland dans l'Oregon103. Ces limitations n'ont pas permis à l'université de vendre des articles avec leurs mascottes au niveau national ou international comme l'ont fait d'autres établissements103. Le 5 mars 2010, afin de simplifier, la société Disney émet un document spécifiant que le personnage n'est pas assimilable à Donald Duck, accordant ainsi à l'université d'Oregon l'usage de sa mascotte sans restriction102.
Le Donald français

En France, le personnage de Donald Duck est très populaire comme dans de nombreux pays. Toutefois, il est et reste essentiellement un personnage secondaire, un peu éclipsé derrière Mickey Mouse ou l'oncle Picsou.

En France, comme aux États-Unis, le personnage Donald est principalement présent dans le domaine de l'animation, des bandes dessinées et des produits dérivés. Comparons ces différents domaines.

Dans l'animation, Donald est visible grâce aux rediffusions des dessins animés de sa propre série, de la série Mickey Mouse, et par les épisodes des séries La bande à Picsou, Disney's tous en boîte et La Maison de Mickey. En dehors de sa propre série de dessins animées peu diffusées régulièrement, Donald est soit en position de second rôle soit rarement présent.

Dans le domaine littéraire c'est surtout par les bandes dessinées que Donald est présent. On peut noter la publication entre le 23 mars 1947 et le 22 mars 1953, d'un hebdomadaire nommé Hardi présente Donald (souvent abrégé Donald) consacré au canard104. Cette publication s'arrêta au bout de 313 parutions. L'univers des canards est quand même repris en 1972 par Picsou magazine. La présence de ce titre appelé d'après le personnage de Picsou (à l'image de l'Uncle Scrooge américain) montre visiblement que l'oncle de Donald est plus vendeur que celui du brave neveu, bien que plus de la moitié des histoires du magazine le mette en scène. Sa présence est surtout due à l'importance des productions européennes proches de la France comme l'Italie et les pays scandinaves.

Concernant les produits dérivés autour de Donald, on retrouve souvent le canard dans des gammes de produits associées à l'univers de Mickey Mouse soit comme troisième105 ou quatrième membre106 de la « bande à Mickey ». Ces gammes se composent essentiellement de produits de la maison : meubles, accessoires de cuisine, vêtements. Il faut toutefois rappeler que le second personnage le plus apprécié de Disney, derrière la mascotte Mickey, est Winnie l'ourson, dont les gammes de produits sont très nombreuses.

On peut donc remarquer que Donald est très souvent présent dans l'univers Disney français et se place dans le peloton de tête des personnages de la société mais il est caractérisé par une place de second, probablement dû à son caractère. Toutefois dans certains pays la popularité de Donald égale, comme c'est le cas en Italie, voire dépasse celle de Mickey, par exemple dans les pays scandinaves tels que la Suède.

Il est actuellement doublé en français par Sylvain Caruso qui a remplacé Michel Elias et Daniel Lesourd pour prêter sa voix à Donald.
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