Le clans des mouettes
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 Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca

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yanis la chouette




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MessageSujet: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:16

Le début du XVIIe siècle voit se développer un engouement extraordinaire pour l’horticulture et le jardinage dans le nord de l’Europe, et plus particulièrement dans les Provinces-Unies

La Tulipe noire est un roman issu de la collaboration entre Alexandre Dumas et Auguste Maquet, paru en 1850.

Sommaire

1 Résumé
2 Personnages
2.1 Cornélius van Baerle
2.2 Rosa Gryphus
2.3 Isaac Boxtel
2.4 Guillaume d'Orange
2.5 Gryphus
2.6 Craeke
2.7 Autres personnages
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Articles connexes

Résumé
Tulipe noire

En 1672, le peuple de Hollande renverse la république des frères Jean et Corneille de Witt pour rétablir le stathouderat et le confier à Guillaume III d'Orange-Nassau. Indifférent à ces événements politiques, le filleul de Corneille de Witt, Cornélius van Baerle, ne songe qu'à confectionner une tulipe noire, pour laquelle la Société Horticole de Haarlem a promis une récompense de cent mille florins (voir « tulipomanie »). Son projet sera contrarié par l'accusation de trahison qui pèse contre lui et par les stratagèmes d’un voisin envieux, Isaac Boxtel. Cependant, l’espoir de voir cette quête aboutir renaîtra avec la rencontre de la belle Rosa.
Personnages
Cornélius van Baerle

Médecin de formation, Cornélius van Baerle devient horticulteur et consacre ses travaux à la fabrication de la tulipe noire. Il est écroué au Buytenhoff parce qu'il détient des lettres que son parrain Corneille de Witt lui a remises et qui attestent d'une correspondance entre Jean de Witt et le marquis de Louvois. Condamné à mort, il est gracié in extremis par Guillaume III d'Orange-Nassau et incarcéré à vie dans la forteresse de Loevestein.
Rosa Gryphus

Rosa est la fille du geôlier Gryphus.
Isaac Boxtel

Isaac Boxtel est le voisin de Cornélius van Baerle à Dordrecht. Obsédé par la tulipe noire, il cherche par tous les moyens à s'approprier la création de son rival.
Guillaume d'Orange

Guillaume III d'Orange-Nassau est prince d'Orange, fils de Guillaume II, petit-fils du roi Charles Ier d'Angleterre, et nouveau stathouder.
Gryphus

Gryphus est le geôlier de la prison d'État de La Haye, le Buytenhoff, ensuite de Loevestein.
Craeke

Craeke est l'émissaire de Jean de Witt.
Autres personnages

Corneille de Witt : Ruart de Putten (inspecteur des digues de Hollande).
Jean de Witt : Grand pensionnaire de Hollande et précepteur de Guillaume III d'Orange-Nassau.
Capitaine van Deken : officier de Guillaume III d'Orange-Nassau.

Notes et références
Voir aussi
Le film La Tulipe noire avec Alain Delon est une histoire complètement différente, malgré le titre.

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La tulipomanie (Tulpenmanie en néerlandais, Tulip mania en anglais, souvent appelée « crise de la tulipe » en histoire économique) est le nom donné à l'augmentation démesurée puis l'effondrement des cours de l’oignon de tulipe dans le nord des Provinces-Unies au milieu du XVIIe siècle. Au plus fort de la tulipomanie, en février 1637, des promesses de vente pour un bulbe se négociaient pour un montant égal à dix fois le salaire annuel d’un artisan spécialisé. Certains historiens ont qualifié cette crise de « première bulle spéculative » de l’histoire1. Elle est restée dans les mémoires, tout au long de l'Histoire des bourses de valeurs.

L’épisode refit surface en 1841 avec la parution d’un ouvrage intitulé Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds2 du journaliste britannique Charles Mackay. Mackay affirmait qu’à une certaine époque, un bulbe de Semper augustus pouvait s’échanger contre cinq hectares de terre3. Il prétendait également que de nombreux investisseurs avaient été ruinés par la chute des cours, chute qui aurait ébranlé toute l’économie néerlandaise. Bien que l’ouvrage de Mackay soit devenu un classique fréquemment réédité, sa version des faits est aujourd’hui contestée. Les historiens modernes considèrent que la crise de la tulipe n’avait pas été aussi spectaculaire que le voudrait Mackay, certains allant même jusqu’à douter de la réalité d’une véritable bulle spéculative4.

L’étude de cette crise est difficile en raison de la pauvreté des données d’époque et du fait que ces données proviennent pour la plupart de sources partisanes dénonçant la spéculation de façon caricaturale5,6. Certains économistes modernes, écartant la théorie de l’hystérie spéculative, proposent des modèles mathématiques qui ne font plus appel aux phénomènes de contagion psychologique pour expliquer l’envolée des cours de la tulipe. Ils observent que des phénomènes analogues se sont produits à d’autres époques sur le prix des plantes d’ornement, notamment la jacinthe dont le cours s’est élevé de façon rapide après son introduction sur le marché pour s’effondrer ensuite. D’autres auteurs font remarquer que la montée des prix coïncide avec l’annonce d’un décret parlementaire prévoyant que les contrats à terme pourraient être annulés à peu de frais ; une telle mesure aurait diminué le risque pour les acheteurs qui n’auraient eu alors aucune raison d’hésiter à s’engager pour des sommes exorbitantes. Ces explications sont cependant loin de faire l’unanimité.


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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:18

Le Marché Noir de la crise 2008 tel que je l'ai trouvé en 2014, reposait sur ce système :

La crise selon Mackay
Marchandises échangées selon Mackay contre un bulbe unique de la variété Viceroi28
2 muids de blé 448 florins
4 muids de seigle 558 florins
Quatre bœufs gras 480 florins
8 porcs gras 240 florins
12 moutons gras 120 florins
2 barriques de vin 70 florins
4 tonneaux de bière 32 florins
2 tonnes de beurre 192 florins
1 000 livres de fromage 120 florins
1 lit complet 100 florins
1 habillement complet 80 florins
1 gobelet d’argent 60 florins
Total 2500 florins

Selon Mackay, l’engouement manifesté pour les tulipes au début du XVIIe siècle affecte toutes les classes de la société. « Toute la population, jusqu’à la lie des mortels, se lança dans le commerce de la tulipe »3. Un acte écrit de 1635 atteste de la vente de 40 bulbes pour une somme de 100 000 florins. Pour se faire une idée de ce que représente cette somme, il faut savoir qu’une tonne de beurre coûte alors environ 100 florins, qu’un ouvrier spécialisé peut gagner jusqu’à 150 florins par an, et que « huit porcs gras » reviennent à 240 florins3. L’Institut international d'histoire sociale estime qu’un florin vaut à l’époque l’équivalent de 10,28 euros de 200229.

En 1636, observe Mackay, les tulipes se négocient sur le marché du change dans de nombreuses villes et bourgades néerlandaises. Cet état de fait encourage tous les membres de la société à se lancer dans le commerce de la tulipe ; Mackay raconte que des spéculateurs vendent ou échangent tous leurs bien pour jouer sur les cours de la tulipe ; il donne l’exemple d’une promesse d’échanger un terrain de 49 000 m2 contre un ou deux bulbes de Semper Augustus ; il cite également le cas d’un bulbe unique de la variété Viceroi échangé contre un ensemble de marchandises évalué à 2 500 florins (voir tableau ci-contre)28.

Mackay reprend dans son récit un certain nombre d’anecdotes amusantes mais probablement apocryphes, comme celle du marin qui voulait croquer la tulipe d’un marchand qu’il prenait pour un oignon : le marchand et sa famille retrouvèrent le matelot en train de « faire un petit-déjeuner dont le prix aurait pu suffire à nourrir l’équipage pendant toute une année3 ». En février 1637, explique Mackay, les vendeurs de tulipes ont du mal à trouver acquéreurs pour des oignons de tulipes qui atteignent des prix de plus en plus exorbitants. Ce fléchissement du marché se faisant sentir, la demande s’effondre, entraînant la chute des prix. La bulle spéculative vient d’éclater. Les uns sont en devoir d'honorer des engagements d’achat à des prix dix fois supérieurs à ceux du marché réel, les autres se retrouvent à la tête d’un capital d’oignons de tulipes qui ne vaut plus qu’une fraction du prix qu’ils ont déboursé pour l’acquérir. Les Néerlandais ne savent plus à quel saint se vouer, chacun accuse l’autre d’être responsable de la catastrophe3.

Toujours selon Mackay, la mode de la tulipe se répand dans d’autres régions d’Europe sans toutefois égaler la démesure qu’elle a connue aux Pays-Bas. Il affirme également que dans le sillage de la crise et de la chute des prix de la tulipe, les Pays-Bas connaissent une période de stagnation économique qui dure plusieurs années3.

Rôle possible de la législation

Dans un article paru en 2007, Earl A. Thompson, professeur d’économie à l’université de Californie, critique la thèse de Garber qui selon lui ne peut expliquer la chute dramatique des cours du marché à terme. Le taux de chute des cours annualisé est de 99,99 %, alors qu’il n’est que de 40 % pour d’autres plantes ornementales42. Thompson offre une autre explication pour l’emballement des cours de la tulipe. Selon lui, à l’instigation de citoyens néerlandais qui avaient perdu de l’argent après une défaite allemande pendant la guerre de Trente Ans, le parlement néerlandais envisageait de sortir un nouveau décret. Celui-ci aurait modifié la façon dont s’appliquaient les contrats de vente de tulipes43 :

« Le 24 février 1637, la guilde indépendante des horticulteurs néerlandais annonça une décision qui devait être ratifiée par le parlement, décision selon laquelle tous les contrats conclus entre le 30 novembre 1636 et la réouverture du marché au comptant, en début de printemps, seraient désormais considérés comme des options d’achat. Les acheteurs à terme ne seraient plus dans l’obligation d’acheter les futures tulipes, leur seule contrainte étant de dédommager les vendeurs en leur versant un petit pourcentage du prix stipulé s’ils venaient à se dédire44 ».

Avant ce décret parlementaire, la personne qui avait souscrit un contrat d’achat à terme de tulipe était tenue d’honorer ce contrat et de payer les bulbes de tulipes au vendeur. Le décret changeait la nature des contrats : si les cours chutaient, l’acheteur pouvait choisir de renoncer à prendre possession du bulbe, moyennant le paiement d’une somme forfaitaire, plutôt que de débourser le montant entier du prix conclu au moment du contrat. Cette évolution de la loi signifiait que, pour employer une terminologie contemporaine, les contrats à terme étaient transformés en options. La proposition fit l’objet d’un débat dès l’automne 1636, et par conséquent, les spéculateurs ayant pensé qu'elle avait des chances de se concrétiser auraient acheté des bulbes entre l'automne 1636 et février 1637 à des prix très élevés, le risque de pertes étant considérablement amoindri si le décret était adopté. Cela expliquerait la forte hausse des prix sur cette période44.

Le décret aurait permis à l’acheteur de se dédire moyennant le paiement d’environ 1/30e du prix contracté44. Ceci explique que les acheteurs aient alors souscrit des contrats de plus en plus onéreux; en effet, un acheteur pouvait souscrire un contrat de vente d’une tulipe au prix de 100 ƒ. Si le cours grimpait pour dépasser les 100 ƒ, le spéculateur empochait la différence. Si le prix restait bas, il pouvait dénoncer le contrat pour seulement 3,5 ƒ. Un acheteur pouvait donc souscrire un contrat d’achat de 100 ƒ et ne payer à terme que 3,5 ƒ. Au début de février 1637, les contrats à terme se jouent sur des sommes telles que les autorités des Pays-Bas doivent intervenir en mettant terme à la spéculation45.

Thompson affirme que les ventes au comptant de tulipes sont restées à un niveau normal pendant toute cette période. Il en conclut que la « crise » a été une réaction naturelle au changement des obligations contractuelles du marché à terme45. Sur la base de données concernant la rentabilité spécifique des contrats à terme et des options, il défend la thèse que le cours des oignons de tulipe a suivi une évolution proche des modèles élaborés par les mathématiques financières. Selon lui, « Les prix des contrats de tulipe avant, pendant et après la crise semblent illustrer de façon exemplaire l’hypothèse d’efficience du marché46. ».
Critiques de ces nouvelles vues
D’autres économistes, comme Charles Kindleberger pensent que ces éléments ne suffisent pas à justifier la montée soudaine et la non moins subite bascule des prix47. La théorie de Garber est également discutée au motif qu’elle ne rend pas compte de l’existence du même phénomène d’éclatement de bulle financière qui a affecté les ventes à terme d’oignons de tulipe ordinaires48. Certains économistes notent l’existence d’autres facteurs qui créent les conditions d’une bulle spéculative, notamment une politique monétaire expansionniste (accroissement des réserves monétaires) dont témoigne l’explosion des réserves (plus de 42 %) de la Banque d'Amsterdam pendant la période d’emballement des prix49.


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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:18

Les tulipes deviennent un article et un symbole de luxe
Article détaillé : Tulipe.
Variété Semper augustus, dessin du XVIIe siècle.

La fleur devenant bientôt un article de luxe convoité et un signe de richesse, de nombreuses variétés voient le jour. Ces bulbes rares et précieux produisent des fleurs aux pétales marbrés de couleurs vives, dues, on le sait aujourd’hui, à la présence d’un potyvirus, sorte de virus de la mosaïque de la tulipe13,14.
Balthasar van der Ast, bouquet de fleurs : la tulipe qui se fane, les roses qui retombent dénotent l’éphémère ; en haut l’âme (le papillon) prête à s’envoler.

Cet engouement pour la fleur se retrouve dans la peinture néerlandaise et flamande de l’époque. La tulipe a fait son apparition dans la seconde partie du XVIe siècle dans les ouvrages spécialisés, sous forme de planches botaniques savantes11. Puis, alors que les premières natures mortes s’affirment en tant que genre indépendant, quelques variétés monochromes apparaissent, d’abord discrètement, dans les Bouquets de fleurs dont Jan Brueghel l'Ancien se fait une spécialité. Dans une Allégorie de la vue qu’il produit avec Rubens en 1617, Bruegel « de velours » peint un bouquet qui contient quelques tulipes dans un cabinet de curiosités, au milieu d’un capharnaüm de tableaux et d’objets en tous genres 15, 7. Progressivement des peintres comme Roelandt Savery, Balthasar van der Ast, Ambrosius Bosschaert, Jan Davidszoon de Heem, Abraham Bosschaert16 représentent des variétés de formes et de couleurs de plus en plus précieuses, les Rosen, Violetten et Bizarden si recherchées.

De plus en plus, les tulipes « cassées », c’est-à-dire infectées par un phytovirus, dominent le bouquet et triomphent progressivement des roses, des lys et des ancolies17. Parallèlement sont publiés des catalogues de fleurs, comme celui d’Emanuel Sweerts (Florilegium, 1612) qui est suivi du Florilegium novum de Théodore de Bry en 1612-1614, de l’Hortus Eystettensis du pharmacien Basile Bessler en 1613, et de l’Hortus Floridus de Crispin de Passe en 1614. La tulipe fait même son apparition dans le Jardin d’Eden, au frontispice d’une réédition d’un manuel anglais de jardinage. Dans cette édition de 1635, la tulipe est à la verticale de l’arbre de la connaissance du bien et du mal18. La même année paraît pour la première fois un catalogue entièrement consacré à la tulipe7. La fleur apparaît donc à la fois comme un objet de luxe et une curiosité propre à intéresser les professionnels et les passionnés de fleurs11.

Cette multiplication suit la montée de la cote des tulipes qui permet d’amortir le coût des catalogues. Le plus célèbre est celui du pépiniériste P. Cos de Haarlem, paru en 1637, l’année de la crise11. Sans prétention artistique, ce catalogue fournit des données précises sur les appellations, les poids des bulbes et leur prix11.
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:18

Histoire
Les premières tulipes néerlandaises
Charles de l'Écluse (1525-1609).

Le début du XVIIe siècle voit se développer un engouement extraordinaire pour l’horticulture et le jardinage dans le nord de l’Europe, et plus particulièrement dans les Provinces-Unies. Jusqu’en 1550, les jardiniers néerlandais cultivent des roses, des lys, des iris, des pivoines, des ancolies, des giroflées et des œillets7. Entre 1500 et 1550, une dizaine d’espèces nouvelles font leur apparition dans l’actuelle Belgique. Le phénomène s’accélère, avec plus d’une centaine de nouvelles venues entre 1550 et 1600, puis 120 espèces nouvelles entre 1600 et 1615, notamment l’anémone, le muflier, la jacinthe, le jasmin, le lilas et surtout la tulipe7.

Venue de Constantinople, celle-ci fait son chemin à travers l’Europe. Sa présence est signalée à Augsbourg en 15597. Vers 1560-1561, elle fait son apparition à Bruxelles, puis Anvers et en 1581, le Kruydtboeck en cite déjà 47 variétés7. On date généralement le début de sa culture dans les Provinces-Unies aux environs de 1593, à la suite de la création de l’hortus academicus de l’université de Leyde par le botaniste flamand Charles de l'Écluse qui vient d’y être nommé professeur8.

De l’Écluse fait planter dans ce jardin botanique une série de bulbes de tulipes qu’il a fait venir de Bruxelles9, tulipes observées pour la première fois à Andrinople, en Turquie par Ogier de Busbecq (qui signe Busbecquius), ambassadeur de l’Empereur Ferdinand Ier auprès du sultan ottoman Soliman le Magnifique10 que de l’Écluse cite en appendice d’un ouvrage paru en 1583, dans lequel il décrit plusieurs variétés de tulipes9,11. Ces bulbes sont suffisamment résistants pour survivre aux rigueurs du climat néerlandais12. Les premières tulipes sont méconnues du grand public et ne sont mentionnées que par des botanistes ou des amateurs de plantes rares et de curiosités11. Mais la vogue des tulipes se répand du sud des Pays-Bas vers le nord, et l’engouement devient tel qu’assez rapidement des voleurs s’introduisent dans le Jardin botanique de Leyde pour dérober des bulbes11.

Au début du XVIIe siècle les premiers bulbes font leur apparition sur le marché. Des bourgeois fortunés plantent des jardins privés à l’arrière de leur maison, notamment dans ce qui est aujourd’hui le centre historique de la ville d’Amsterdam, le long de canaux comme le Keizersgracht ou le Herengracht7. L’époque se passionne pour la création d’hybrides et de nouvelles variétés, créant une demande pour les livres illustrés de gravures, livres destinés aux amateurs et aux professionnels de l’horticulture et non plus aux botanistes7. Le Néerlandais Emanuel Sweerts, pionnier de la vente d’oignons de tulipe sur la foire annuelle de Francfort puis d’Amsterdam, publie un des premiers catalogues ouvertement commerciaux, le Florilegium, imprimé en 1612 après Le Jardin du Roy Tres Chrestien Henry IV, de Pierre Vallet, paru en 16087. Sweerts cite de nombreuses variétés de tulipes7, avec des illustrations de tulipes « cassées », marbrées et flammées, ainsi que de plantes rares et exotiques.
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:19

Les théories sur la crise
Sources primaires
Le débat actuel sur la crise de la tulipe remonte à la parution de l’ouvrage d’un journaliste écossais, Charles Mackay, intitulé Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds, publié en 1841 ; Mackay fait l’hypothèse que les foules se conduisent souvent de façon irrationnelle et que la tulipomanie, ainsi que le Krach de 1720 et l’échec de la Compagnie du Mississippi, sont parmi les premières crises économique à exhiber les syndromes de cette folie collective. Sa thèse se fonde en grande partie sur les informations qu’il tire d’un ouvrage de Johann Beckmann, A History of Inventions, Discoveries, and Origins, publié en 1797. L’ouvrage de Beckmann, quant à lui, se fonde sur trois pamphlets anonymes parus en 1637, qui s’attaquent violemment au principe de la spéculation27. Avec son style enlevé, l’ouvrage de Mackay est resté populaire auprès de générations d’économistes et de spécialistes des marchés boursiers. L’analyse qu’il donne de la crise de la tulipe comme étant le résultat d’une bulle spéculative reste encore largement accepté aujourd’hui, même si de nombreux économistes en ont montré les limites depuis 1980.

La tulipomanie, un phénomène restreint

L’analyse qu’avait faite Mackay des mécanismes de la crise commença à être contestée dans les années 1980 lorsque les chercheurs s’intéressèrent de nouveau à cet épisode de l’histoire économique32. Les tenants de l’hypothèse d’efficience du marché (ou HEM, due à Eugène Fama)33 qui restent sceptiques quant à la réalité du phénomène de bulle spéculative en général, pensent après examen des faits que la vision de Mackay est incomplète et inexacte. En 2007, Anne Goldgar publie le résultat de ses travaux universitaires dans Tulipmania, où elle défend la thèse que la spéculation n’a jamais été un phénomène de masse mais n’a concerné qu’« un petit nombre d’individus » et que la plupart des rapports d’époque se fondent sur « un ou deux textes de propagande contemporains et se citent copieusement les uns les autres. »5 Peter Garber affirme que la spéculation n’« était qu’un passe-temps d’hiver insignifiant, joué autour d’une table par des gens hantés par la peste qui essayaient de se distraire en pariant sur un marché de la tulipe en pleine effervescence »34.

Alors que Mackay tient que des gens de toutes classes sociales étaient impliqués dans le négoce des tulipes, Goldgar, sur la base d’une étude des contrats conservés dans les archives, pense que même à leur paroxysme les échanges se faisaient uniquement entre négociants et artisans fortunés, sans liens avec la noblesse35. Les retombées économiques de la crise de la tulipe sont restées limitées. Goldgar a pu identifier un grand nombre des vendeurs et des acheteurs qui constituaient le marché ; elle n’a repéré qu’une demi-douzaine d’entre eux à avoir connu des problèmes financiers durant cette période, et encore ces difficultés n’étaient-elles pas forcément liées aux tulipes36. Ceci n’a rien de surprenant. Si les prix étaient effectivement montés, aucune somme d’argent liquide n’avait transité entre acheteurs et vendeurs. Les premiers n’avaient donc encore engrangé aucun bénéfice réel ; à part dans le cas où un acheteur s’était endetté en escomptant un bénéfice spéculatif à long terme, la chute des cours ne fit perdre d’argent à personne
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:20

Renouvellement de l’analyse économique

Le phénomène fascina, et la légende s’empara de l’événement, grossissant ses proportions et son impact réel sur l’économie des Pays-Bas de l’époque. Des recherches récentes tendent à réduire l’influence du phénomène et ses répercussions. D’après Anne Goldgar, dans Tulipmania, la grande majorité des tubercules étaient vendus à terme, producteurs et acheteurs signant des promesses de vente plusieurs mois avant la floraison, et lorsque les prix se sont effondrés, les transactions finales n’ont tout simplement pas été effectuées, aucune autorité de l’époque ne forçant les spéculateurs à acheter au prix promis.

En réaction à la crise du marché de la tulipe, les députés d’Amsterdam annulèrent tous les contrats signés. Les juges d’Amsterdam déclarèrent également que la spéculation sur les bulbes de tulipe était un jeu de hasard et refusèrent d’obliger les contractants à honorer leurs contrats30.

En 2002, Earl A. Thompson et Jonathan Treussard, de l’université de Californie, explorent une explication alternative dans The Tulipmania: Fact or Artifact?31. Selon eux, la hausse du prix de la tulipe n’était pas le fruit d’une spéculation irrationnelle, mais la conséquence d’un décret du parlement des Provinces-Unies qui transforma les contrats à terme sur les bulbes de tulipes en une transaction sans risque, en retirant la clause d’obligation d’achat du contrat.

Explications de la hausse des prix par la logique des marchés

Les économistes modernes ont avancé plusieurs arguments possibles pour discréditer l’hypothèse selon laquelle la montée et la chute rapide des prix serait l’indice d’une bulle spéculative4. Personne ne discute le fait que les prix se soient envolés avant de retomber en 1636-37, mais même une croissance et une chute spectaculaires des prix n’implique pas nécessairement qu’il y ait eu formation puis éclatement d’une bulle. Pour que la tulipomanie puisse être qualifiée de bulle économique, il faudrait que le prix des oignons de tulipe se soit complètement écarté de leur valeur intrinsèque, alors que la hausse ne concerne que le marché à terme.
Une tulipe, connue sous le nom de « Vice-roi », dans un catalogue néerlandais de 1637. Le prix indiqué est de 3 000 à 4 200 florins.

Selon Thompson, la montée des prix au cours des années 1630 peut s’expliquer par une accalmie dans la guerre de Trente Ans38. À ses débuts, la hausse des prix ne fait selon lui qu’accompagner la reprise de la demande de façon logique. Or, si les données chiffrées sur les ventes sont pratiquement inexistantes après la chute de février 1637, d’autres données faisant le point sur le prix des plantes à bulbes après la crise montrent que le déclin des prix s’est poursuivi sur les décennies suivantes.

Garber a comparé les données disponibles sur le cours des tulipes et celui des jacinthes au début du XIXe siècle, date à laquelle la jacinthe évince la tulipe et devient la plante d’ornement à la mode. Il a pu établir une courbe analogue dans l’évolution des prix des deux plantes. Quand les jacinthes font leur apparition, les horticulteurs s’évertuent à produire des variétés supérieures à celles de leurs concurrents en réponse à une forte demande. Mais les consommateurs se lassent peu à peu et le prix des jacinthes retombe. En trente ans, les plus belles variétés ne valent plus qu’1 à 2 % de leur prix maximal39. Garber observe également qu’une « petite quantité de bulbes de variétés expérimentales de lys s’est vendue récemment au prix d’un million de florins néerlandais, soient 480 000 dollars US au taux de change de 1987. » Pour lui, cet exemple prouve qu’on peut encore voir aujourd’hui le prix d’une fleur atteindre des sommes phénoménales40. La fluctuation des prix de la tulipe au début du XVIIe siècle obéit donc à un modèle que l’on retrouve dans le marché d’autres fleurs d’ornement.

Quant à l’envol des prix au moment de la crise de 1636-37, il serait dû à un autre facteur. En effet, comme la hausse des prix s’est emballée après la mise en terre des bulbes de l’année, les horticulteurs néerlandais n’ont pas eu le temps d’augmenter la production en réponse à l’accroissement de la demande41. L’offre était inférieure à la demande, d’où l’inflation brutale des prix.
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:21

Après la crise

La popularité du récit de Mackay s’est maintenue jusqu’à nos jours, Extraordinary Popular Delusions étant régulièrement réédité avec des introductions dues à des plumes aussi célèbres que celle du financier Bernard Baruch (1932), ou d’auteurs spécialisés dans la finance comme Andrew Tobias (1980)50 et Michael Lewis (2008), ou encore celle du psychologue David J. Schneider (1993). Il en existe à l’heure actuelle six éditions différentes disponibles chez les libraires.

Goldgar défend le point de vue selon lequel, même si la crise de la tulipe n’a pas atteint les proportions d’une véritable bulle spéculative ou financière, elle n’en constitue pas moins un traumatisme pour les Néerlandais, mais pour d’autres raisons. « Même si la crise financière n’a touché que peu de personnes, elle a créé un choc considérable. Tout un système de valeurs s’est trouvé remis en question51. » Au XVIIe siècle, il paraît inconcevable à la majorité des gens qu’un produit aussi dérisoire qu’une fleur puisse jamais atteindre un prix supérieur à leur salaire annuel. La révélation que le prix d’une fleur d’été pouvait fluctuer aussi violemment en hiver brouille complètement le sens du mot « valeur »52.

Un grand nombre des sources qui s’étendent complaisamment sur les affres de la crise, comme les pamphlets anti-spéculation cités ensuite par Beckman et Mackay, ont fourni les données qui ont servi à évaluer l’ampleur des dégâts infligés à l’économie néerlandaise. Or ces pamphlets n’ont pas été rédigés par les victimes de la crise, mais par des auteurs qui ont exploité la situation à des fins de propagande religieuse. La crise est décrite comme une perversion de l’ordre moral, la preuve que « se concentrer sur la fleur terrestre et méconnaître la fleur céleste pouvait avoir des conséquences catastrophiques53. » Il est donc possible qu’une péripétie relativement anecdotique soit devenue un conte moral, incorporant des éléments qui seraient qualifiés aujourd’hui de légende urbaine.

Près d’un siècle plus tard, après le krach de la compagnie du Mississippi, ou celui de la South Sea Company (vers 1720), il est encore fait mention de la crise de la tulipe dans les satires d’époque54. Lorsque Johann Beckmann écrit sur la crise de la tulipe dans les années 1780, il la compare à la faillite des loteries de son époque55. Golgar observe que même des livres populaires sur les marchés financiers tels que A Random Walk Down Wall Street (En descendant Wall Street à l’aventure), de Burton Malkiel, qui date de 1973, ou A Short History of Financial Euphoria (Petite histoire de l’euphorie financière) de John Kenneth Galbraith parue en 1990, peu de temps après le krach d'octobre 1987, se servent de la crise de la tulipe comme exemplum56,57,58. L’anthropologue Jack Goody y fait encore référence dans son ouvrage La Culture des fleurs59.

La crise de 1637 redevient une référence à la mode au moment de la bulle Internet entre 1995 et 2001 56. Plus récemment, des journalistes l’ont mise en parallèle avec la crise des subprimes60,61. Malgré la popularité durable de la « crise de la tulipe », Daniel Gross de Slate dit en citant les économistes qui proposent une relecture de l’épisode : « S’ils ont raison, alors les auteurs spécialisés dans la finance vont devoir retirer la crise de la tulipe de leur stock d’analogies toutes faites62. »
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:23

Le Tragique des absurdes comédiennes et comédiens sur l'aspect de la beauté et du beau qui engendra une peste en choléra et auquel je me suis efforcé en 2014 de remettre de l'ordre dans cette chienlit....

La crise de la tulipe dans les arts
Quelques exemples dans la peinture
Vanitas, Jacob de Gheyn, 1603

Selon un travail de recherche inédit présenté à l’université de Lausanne, l’Église condamne fermement la spéculation en 163663, autant pour prévenir une crise économique que par souci éthique, les industries somptuaires étant découragées dans la société calviniste63. En effet, si l’envol extravagant des prix irrite les horticulteurs44, il heurte aussi les sensibilités. Dans la culture de l’époque, comme le montre le terme de Windhandel24, la tulipomanie apparaît à la fois comme une menace économique et une folie qui doit nécessairement aboutir à la catastrophe. Les peintures du siècle d’or naissant s’inscrivent dans la tradition humaniste satirique de la Folie64 et des Vanités65. Le thème de la Vanité s’appuyait particulièrement sur l’Ecclésiaste66 et celui de la caducité des choses sur le Livre des Psaumes67.

On ne s’étonnera donc pas de la place qu’occupe la tulipe dans les natures mortes hollandaises et flamandes du début du XVIIe siècle, traitées comme des Vanités68. D’abord simple curiosité pour les botanistes au début du siècle auxquelles sont destinées les planches illustrées11, la tulipe devient un sujet à la mode69 pour les peintres, les tableaux la représentant étant une alternative durable aux fleurs périssables68. La tulipe s’ajoute alors à la liste d’objets qui symbolisent à la fois la caducité, comme les fleurs et le crâne, mais en raison de l’envol des cours elle peut également signifier la vanité du luxe, comme les bijoux ou les bibelots rares65,68. La chute brutale des cours en 1637 ne fait que conforter cette symbolique68.

Si la rose représente souvent la vanité de la beauté éphémère (Mignonne allons voir si la rose), la tulipe prend donc d'autres significations dans l'art. Dans la Vanité ci-contre de Jacob de Gheyn, peinte en 1603, la tulipe est associée à la fortune et l’ostentation des richesses, symbolisées par les pièces d’or espagnoles abandonnées sur le rebord de la niche par leur propriétaire70 (riche négociant ou changeur ?) dont il ne reste que le crâne. L’œuvre précède la crise, mais la tulipe dénote déjà l’objet rare, précieux, essentiellement périssable70. Une inscription en haut de la niche porte les mots Vita Humana (« vie humaine »), ici résumée à la recherche des vanités. Les figures des philosophes70 sculptés dans la partie supérieure du tableau de part et d’autre de la niche, tendent le doigt vers la bulle transparente qui représente le monde trompeur des apparences (le reflet) et donc la folie des hommes70.

En 1635, deux ans avant la crise, le peintre Jacob Marrel se représente devant son chevalet en train de peindre un bouquet de fleurs où triomphe une tulipe. Mais en 1637, il peint une Vanité qui représente une niche où un bouquet semblable, un violon, un recueil de musique et de menus objets du quotidien voisinent avec un crâne, tandis qu’un angelot de pierre souffle des bulles de savon ironiques71.
Le triomphe de Flore dans le char de la Fortune, vers 1640.

En 1640, Hendrick Pot se moque de la crise dans un tableau allégorique, Char des fous de Flore72. Flora, déesse des fleurs, est assise sur un char poussé par le vent (symbole de la légèreté et de l’inconstance), les bras remplis de tulipes. Ses compagnons, qui portent le capuchon des fous (ou des sots) orné de tulipes, sont un alcoolique (allusion aux tavernes où se négociaient les effets, lieux de débauche et de jeux d’argent) et deux hommes (sans doute le Gaergoedt des pamphlets, ou l’Avarice, et la fraude) prenant l’argent des naïfs qui va gonfler une bourse déjà bien remplie (représentant littéralement l’« appât du gain »). Le char est conduit par une femme aux deux visages, allégorie polysémique de la fausseté et du mensonge, de l’avant et de l’après, et, ironiquement, de la prudence; c’est aussi la fortune aux deux visages, souriant un jour aux fous et le lendemain leur faisant grise mine. Le char est suivi par des tisserands en goguette (les acheteurs irréfléchis, qui se ruinent en échangeant le fruit de leurs labeurs contre du vent). Le char de la Fortune qui passe au premier plan a pour l’instant le vent en poupe, mais on voit au second plan un char identique voguer sur les flots cette fois en luttant contre des vents contraires73. Le motif de l’horloge est comme dans les vanités l’emblème du temps qui passe et que l’on ne peut racheter si on l’a gaspillé en vaines poursuites. Ce tableau est à rapprocher de la Nef des fous ou du Char de foin de Jérôme Bosch au musée du Prado. Le tableau de Pot, comme celui de Gheyn, insiste sur le thème du vent, allusion à l’Ecclésiaste : Gheyn peint la légère fumée qui s’élève du gobelet d’argent placé symétriquement à la tulipe dans sa Vanité, et Pot peint une fumée noire qui s’exhale de la bouche de la figure de proue du char de la Fortune dans le second tableau. Tout part en une fumée emportée par le vent. Les spectateurs auraient identifié sans peine les codes d’une scène qui s’inscrit dans la tradition des soties, mais aussi du carnaval et de la fête des fous74.

Au même moment, Jan Brueghel le Jeune peint une Satire de la tulipomanie où l’on voit une société de singes plantant, récoltant, vendant des tulipes, comptant leur argent, passant en jugement pour défaut de paiement, finissant au pilori ou même au cimetière75. On doit aussi à Jan Bruegel le jeune un Panier de fleurs dans le style des compositions florales de son père, d’où pendent tristement des tulipes à longue tige, tombées comme Icare pour avoir voulu s’élever trop haut76. Se greffant sur le thème traditionnel de la Chute d’Adam et Ève, mais aussi sur celui des vicissitudes de la roue de la Fortune, la débâcle annoncée de 1637 (« L’Orgueil » dit la Bible que les calvinistes sont tenus de lire, « précède la chute »77) se coule naturellement dans le moule de récits archétypaux qui peuvent expliquer sa popularité en tant qu’exemplum.
Philippe de Champaigne, Vanitas, ou Allégorie de la vie humaine, 1646, musée de Tessé, Le Mans

Cependant la crise de la tulipe n’affecte pas le genre de la nature morte, où elle continue à s’imposer longtemps après 1637, avec des variétés toujours nouvelles et plus somptueuses, reflétant le succès commercial de cette fleur et l’engouement durable qu’elle suscite chez les amateurs. Ce succès ne s’est jamais démenti et fait d’elle encore aujourd’hui un des fleurons de l’horticulture néerlandaise.

Lorsque le Flamand Philippe de Champaigne peint la Vanité ci-contre à l’austérité toute janséniste en 1646, il n’a besoin que de trois objets pour résumer la vie humaine : tout est dit avec le crâne (memento mori), le sablier qui marque la fuite du temps et la tulipe flammée dans un vase bulle. Neuf ans après la crise de la tulipe, la fleur, ici une variété panachée précieuse, reste pour ses contemporains une métonymie riche de sens, qui évoque nécessairement l’orgueil, la chute et la vanité des entreprises humaines78.
La tulipomanie dans la littérature
Tulipe noire

En 1688, lorsque Jean de la Bruyère mentionne l’amateur de tulipes dans les Caractères au chapitre « De la mode », il ne mentionne nullement la tulipomanie comme un phénomène économique de masse, mais comme une mode qui fait des victimes chez les fous79. De même lorsqu’Alexandre Dumas et Auguste Maquet rédigent La Tulipe noire (1850) ils en situent l’action en 1672, l’année de l’accession de Guillaume d’Orange au poste de Stathouder des Provinces-Unies, trente-cinq ans donc après la crise de la tulipe. Le héros du roman, comme le personnage de La Bruyère, consacre tous ses efforts à créer une tulipe noire, symbole de l’impossible rêve, surveillé de près, mais en secret, par un rival qui convoite la fleur précieuse. De la tulipomanie, Dumas n’a conservé que l’idée d’une quête obsessionnelle de la fleur rare et unique et de l’appât du gain qu’elle peut susciter.

À la fin des années 1980, le livre de Simon Schama, L’Embarras de richesses, produit un regain d’intérêt durable pour le siècle d’or néerlandais en dehors d’un public de spécialistes. Des romanciers tels que Gregory Maguire (Confessions of an Ugly Stepsister : Les Confessions d’une des méchantes belles-sœurs, 199980,81) ou Deborah Moggach (Tulip Fever (1999): La Fièvre de la tulipe82), et plus récemment Olivier Bleys83 (Semper Augustus, 2007) s’emparent de cet épisode haut en couleurs et utilisent la folie de la tulipe comme ressort dramatique. L’action du roman d’Olivier Bleys commence au moment où la spéculation sur la tulipe commence à s’emballer, miroir aux alouettes où le héros va se faire prendre. Les détails de la crise correspondent au tableau brossé par McKay et la chute des prix résulte, comme chez cet auteur, de l’intervention des autorités. Selon un critique, le roman d’Olivier Bleys « est inspiré de Max Weber, ce sociologue qui pointa la naissance du capitalisme moderne »84.
La tulipomanie dans la culture populaire

L’éditeur anglais JKLM Games a publié en 2008 le jeu de société Tulipmania inspiré de cet épisode historique.

Il est fait référence à cet épisode historique dans le film d'Oliver Stone : Wall Street : L'argent ne dort jamais (2010) traitant du monde de la finance spéculative.
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Bibliographie

(en) Robert J. Shiller, Irrational Exuberance, Princeton, Princeton University Press, 2005 (ISBN 0-691-12335-7) ;
traduction française Robert J. Shiller, Exubérance irrationnelle, Paris, Valor (ISBN 978-2-909356-21-1) ;
(en) Doug French, « The Dutch monetary environment during tulipomania (Environnement monétaire néerlandais pendant la crise de la tulipe) » [archive],‎ 2006 (DOI 10.1007/s12113-006-1000-6, consulté le 24 juin 2008), p. 3–14 ;
édition originale : Charles Mackay, « Memoirs of Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds » [archive], Londres, Richard Bentley,‎ 1841 ;
(en) Charles Mackay, Memoirs of Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds, Wilder Publications, 2008 (ISBN 978-1-60459-441-6) ;
(en) Charles P. Kindleberger et Robert Aliber, Manias, Panics, and Crashes: A History of Financial Crises (5th ed.), Hoboken, New Jersey, John Wiley & Sons, 2005 (ISBN 978-0-471-46714-4)
La 4e édition de cet ouvrage est disponible en français : Charles P. Kindleberger, Histoire des crises financières (4e édition), Paris, Valor, 2005 (ISBN 978-2909356228)
(en) Peter M. Garber, « Tulipmania », Journal of Political Economy, vol. 97, no 3,‎ 1989, p. 535-560 (lire en ligne [archive]) ;
(en) Peter M. Garber, Famous First Bubbles (Célèbres bulles spéculatives de l’histoire), Cambridge, MIT Press, 2000, 35–54 p. (ISBN 0-262-07204-1) ;
(en) Anne Goldgar, Tulipmania: Money, Honor, and Knowledge in the Dutch Golden Age, Chicago, University of Chicago Press, 2007 (ISBN 978-0-226-30125-9, lire en ligne [archive]) ;
(en) Mike Dash, Tulipomania: The Story of the World’s Most Coveted Flower and the Extraordinary Passions It Aroused (La Tulipomanie, histoire de la fleur la plus convoitée et des passions extraordinaires qu’elle a suscitées), Londres, Gollancz, 1999 (ISBN 0-575-06723-3) ;
(en) Earl Thompson, « The tulipmania: Fact or artifact? (La Tulipomanie, vérité ou fabrication ?) », Public Choice, vol. 130, no 1–2,‎ 2007, p. 99–114 (DOI 10.1007/s11127-006-9074-4, lire en ligne [archive] [PDF]) ;
Alain Tapié, Le sens caché des fleurs dans la peinture au XVIIe siècle, in Symbolique et botanique, Caen, Musée des Beaux-Arts de Caen, 1987
Catalogue de l’exposition.
Alain Tapié, Les Vanités dans la peinture au XVIIe siècle : méditation sur la richesse, le dénuement et la rédemption, Caen - Paris, Musée des beaux-arts de Caen ; musée du Petit-Palais à Paris, 1990 (réimpr. 1991)
Catalogue de l’exposition.
Anna Pavord (2001). La Tulipe, Actes Sud (Arles) : 439 p. (ISBN 978-2-7427-2913-5)

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Tulip mania » (voir la liste des auteurs).

↑ Shiller, 2005, p.85. Aux pages 247-248, l’auteur étudie plus en détail la question du statut de cette crise comme premier exemple de bulle spéculative de l’histoire.
↑ Que l’on pourrait traduire par Les Illusions extraordinaires de l’opinion et la folie collective.
↑ a, b, c, d, e et f The Tulipomania, chapitre 3, Mackay, 1841
↑ a et b Thompson, 2007, p.100
↑ a et b Simon Kuper, Petal Power [archive] (critique de Goldgar parue dans le Financial Times, 12 mai 2007. Consulté le 1er juillet 2008.
↑ Pamphlet sur la tulipomanie néerlandaise [archive] bibliothèque digitale Wageningen 14 juillet 2006. Consulté le 13 août 2008.
↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Hans-Jorg-Rheinberger, « Vision, A Thousand Flowers » [archive], Max Planck Institut für Wissenschaftgeschichte,‎ 1998 (consulté le 12 novembre 2008)
↑ Dash, 1999, p.59–60
↑ a et b Charles de L’Écluse, Rariorum aliquot stirpium, per Pannoniam, Austriam, & vicinas quasdam provincias observatarum historia (Histoire de quelques espèces de plantes rares observées en Pannonie, en Autriche et dans les provinces voisines), imprimé chez Christophe Plantin en 1583
↑ Busbecquius, A.G., 1589: Legationis Turcicae epistolae quator. Vier brieven over het gezantschap naar. Turkije, (édité par Z. von Martels), Hilversum 1994. Four epistles of A.G. Busbecquius, concerning his embassy into Turkey (Londres, 1676 ; édition néerlandaise 1662, exemplaire disponible à la bibliothèque UR de Wageningen)
↑ a, b, c, d, e, f, g, h et i Liesbeth Missel, curateur de la bibliothèque Wageningen UR, « Sources on the Dutch tulip history » [archive], pages consultées le 6 novembre 2008
↑ Goldgar, 2007, p.32
↑ S. Philipps, « Phytovirus en ligne : description et catalogue de la base de données VIDE » [archive],‎ 20 août 1996 (consulté le 15 août 2008)
↑ Garber, 1989, p.542
↑ Madrid, musée du Prado
↑ (en) Vancouver art gallery, « Roland Savery (Untitled) Flowers in a Vase (Vase de fleurs), 1615 » [archive], Vancouver
↑ Voir notamment la page Les Tulipes dans l’art sur Wikipedia Commons
↑ (en) John Parkinson, Paradisi in Sole Paradisus Terrestris : Or A Garden of All Sorts of Pleasant Flowers which our English Ayre will Permitt to be Noursed Vp. With a Kitchen Garden of All Manner of Herbes, Rootes, & Fruites, for Meate or Sause Vsed with Vs, and an Orchard of All Sorte of Fruitbearing Trees and Shrubbes Fit for Our Land. Together with the Right Orderinge, Planting & Preserving of Them and Their Uses and Vertues Collected by Iohn Parkinson Apothecary of London, Londres, Humfrey Lownes et Robert Young à l’enseigne de l’étoile sur Bread-Street Hill, 1635
↑ Thompson, 2007, p.109–11
↑ a et b Garber, 1989, p.541–42
↑ Garber, 1989, p.537
↑ Garber, 1989, p.543
↑ Garber 2000, p. 49–59 et 138–144. (ISSN 1162-6704).
↑ a et b Goldgar, 2007, p.322
↑ Garber, 1989, p.543–44
↑ Garber, 2000, p. 37–38, 44–47
↑ a et b Garber, 1990, p.37
↑ a et b Au chapitre III de son ouvrage (1841) Mackay affirme que cet ensemble de marchandises aurait bien été échangé contre un bulbe de tulipe (Mackay, 1841), information reprise par Simon Schama (L’Embarras de richesses) en 1987, mais Krelage (1942) et Garber (2000), p. 81–83 critiquent cette interprétation de la source primaire, un pamphlet anonyme ; ils pensent que l’auteur n’a dressé ce catalogue des prix et des biens qui y figurent que pour donner aux lecteurs une base de comparaison afin qu’ils se fassent une idée de la valeur du florin.
↑ Goldgar, 2007 p. 323
↑ (en) « Tulip Bulb Mania » [archive], sur Stock Market Crash! (consulté le 10 mai 2008)
↑ Earl A. Thompson et Jonathan Treussard, « The Tulipmania: Fact or Artifact?' » [archive],‎ 31 décembre 2002 (consulté le 10 mai 2008)
↑ Garber, 1989, p.535
↑ Kindleberger, 2005, p.115
↑ Garber, 2000, p.81
↑ Goldgar, 2007, p. 141
↑ Goldgar, 2007, p. 247–48
↑ Goldgar, 2007, p. 233
↑ Thompson, 2007, p. 103
↑ Garber, 1989, p. 553–54
↑ Garber, 1989, p. 555
↑ Garber, 1989, p.555–56
↑ Thompson, 2007, p. 100
↑ Thompson, 2007, p.103–04
↑ a, b, c et d Thompson, 2007, p.101
↑ a et b Thompson, 2007, p.111
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↑ Kindleberger, Aliber, 2005, p. 115–16
↑ French, 2006, p.3
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↑ (en) Introduction by Andrew Tobias to Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds (New York: Harmony Press, 1980) disponible en ligne Andrew Tobias, De l’argent et d’autres thèmes [archive], page consultée le 12 août 2008
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↑ Jack Goody, La Culture des fleurs, Paris, Seuil, 1994, p. 215-6 (Édition originale, The Culture of Flowers, Cambridge, Cambridge University Press, 1993)
↑ The Washington Post, « Bubble and Bust; As the subprime mortgage market tanks, policymakers must keep their nerve » [archive],‎ 2007, page consultée le 17 juillet 2008
↑ Horton, Scott. La Bulle éclate [archive], Harper's Magazine, 27 janvier 2008; page consultée le 17 juillet 2008
↑ Daniel Gross. Les Problèmes de la bulle des bulbes : cette bulle des tulipes hollandaises n’était peut-être pas aussi folle que cela [archive], Slate, 16 juillet 2004 page consultée le 22 juillet 2008
↑ a et b Toni Beutler, Aldric Petit et Pierre Stadelmann, « Histoire économique des Pays-Bas : Les Provinces Unies » [archive] [doc], Lausanne, HEC Lausance,‎ mai 2003 (consulté le 25 février 2009).
↑ Voir dans la littérature Sébastien Brant et Thomas More, en peinture Jérôme Bosch et Pieter Brueghel l'Ancien, au théâtre les Soties
↑ a et b (en) « Vanitas and Transience (Vanité et caducité) » [archive], Rijksmuseum, Amsterdam (consulté le 10 novembre 2008)
↑ ec 1,2 [archive], ec 2,5 [archive], mais aussi des passages tels que « sorti nu du sein de sa mère, [l'homme] s’en va tel qu’il est venu [..] Quel profit lui revient-il d’avoir travaillé pour le vent ? » ec 5,15 [archive]
↑ ps 103,15 [archive]
↑ a, b, c et d (en) Introduction à l’exposition Flowers (Fleurs), 8 décembre 2005 – 27 février 2006, « Tulips, roses and hyacinths at the Rijksmuseum Schiphol Amsterdam » [archive], Rijksmuseum (Amsterdam),‎ 2005 (consulté le 10 novembre 2008)
↑ Le musée Boijmans van Beuningen de Rotterdam possède même des carreaux de faïence représentant des variétés rares et chères de tulipes, probablement copiées à partir des herbiers peints des botanistes (en) cartel du musée, « Tulip tiles, anonymous, Netherland c. 1640 (Carreaux avec tulipes, anonyme, Pays-Bas vers 1640) » [archive], page consultée le 10 novembre 2008
↑ a, b, c et d Voir le cartel du tableau sur le site du Metropolitan Museum of Art de New York : In Heilbrunn Timeline of Art History. New York: The Metropolitan Museum of Art, « Jacques de Gheyn the Elder: Vanitas Still Life (1974.1) (Nature morte au crâne) » [archive],‎ octobre 2006, page consultée le 10 novembre 2008
↑ Reproduction visible sur le site de la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe en suivant ce lien [archive]
↑ Château Royal de Quierzy, « L’Art des jardins de l’antiquité à nos jours » [archive]
↑ Ecclésiaste I, vi, « Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord ; puis il tourne encore, et reprend les mêmes circuits. » (trad. Louis Segond).
↑ Pour la symbolique du fou dans le carnaval, voir Jacques Heers, Fête des fous et carnaval, ISBN 2-01-278828-9
↑ Frans Hals Museum - Collections / Paintings / Highlights [archive], page consultée le 6 novembre 2008
↑ The Metropolitan Museum of Art [archive]
↑ Spr 16,18 [archive]
↑ Pour la tulipe flammée comme symbole du luxe à l’époque baroque voir (en) Rijksmuseum, Amsterdam, « Still-life with flowers (Nature morte aux fleurs) » [archive]
↑ « Le fleuriste a un jardin dans un faubourg : il y court au lever du soleil, et il en revient à son coucher. Vous le voyez planté, et qui a pris racine au milieu de ses tulipes et devant la Solitaire: il ouvre de grands yeux, il frotte ses mains, il se baisse, il la voit de plus près, il ne l’a jamais vue si belle, il a le cœur épanoui de joie; il la quitte pour l’Orientale, de là il va à la Veuve, il passe au Drap d’or, de celle-ci à l’Agathe, d’où il revient enfin à la Solitaire, où il se fixe, où il se lasse, où il s’assit, où il oublie de dîner [...] »
↑ Maguire, HarperCollins, 1999
↑ Goldgar, 2007, p.329
↑ William Heinemann le 6 mai 1999 (ISBN 0-434-00779-X).
↑ Olivier Bleys, Semper Augustus, Paris, Gallimard, 1997
↑ Gilles Heuré, « Olivier Bleys. Semper Augustus ; Dites-le avec des florins », Télérama, no 3001,‎ 21 juillet 2007
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:24

On peut constater que leur nombre a explosé depuis 1971, année considérée comme le point de départ d'un ensemble d'évènements qui va engendrer la période d'instabilité financière mondiale que nous connaissons aujourd'hui. Cette instabilité est due à un nombre réduit de facteurs qui a contribué à bouleverser l'économie mondiale entre 1971 et les années 1990 :

Un abandon du système de référence du Gold Exchange Standard et de la suprématie du dollar :
1971 : abandon du système du Gold Exchange Standard (qui avait remplacé l'étalon or en 1931.) Le Gold Exchange Standard continuait d'assurer une stabilité du cours des monnaies en les référençant toutes par rapport au dollar US, mais avait rendu précaire la convertibilité métallique du dollar. ⇒ Première dévaluation du dollar américain.
1973 : Flottement généralisé du cours des monnaies à la suite de l'abandon du dollar comme monnaie de référence en 1971. ⇒ Deuxième dévaluation du dollar US qui n'est définitivement plus reconnu comme une monnaie forte de référence et continue à se déprécier jusqu'en 1979.
1976 : institutionnalisation du flottement généralisé des monnaies lors des Accords de la Jamaïque.

Ensuite, d'autres facteurs vinrent se greffer à la fin de la reconnaissance des États-Unis comme économie-monde financière :

Le début d'une mondialisation financière favorisée par la montée en puissance des investissements dans la finance :
1979 : mise en place d'une politique monétaire restrictive aux États-Unis avec des taux d'intérêts élevés et excitant l'appétit d'investisseurs, prêts à placer des fonds sur les marchés financiers.
1975-1981 : afflux de nouveaux capitaux sur le marché américain en crise issus des revenus du pétrole dans les pays de l'OPEP : les pétrodollars. On voit le début d'une mondialisation financière.
Années 1980-90 : poursuite du phénomène de mondialisation créé par la circulation généralisée des capitaux et par l'amélioration des NTIC. Entrée progressive des capitaux chinois (à partir de 1978) et de l'ex-URSS sur le marché mondial.
L'importance accordée aux marchés financiers par les politiques menées dans les grandes puissances occidentales :
1979-1992 : émergence des politiques néolibérales appliquant la politique des 3D (déréglementation, désintermédiation, décloisonnement) favorable à l'épanouissement des marchés financiers au Royaume-Uni et aux États-Unis sous les règnes de Ronald Reagan, Margaret Thatcher, George Herbert Bush et John Major.
1986 : « Big Bang » à la bourse de Londres. Application des 3D.

Sommaire

1 Avant 1971
2 1971-aujourd'hui
3 Bibliographie
4 Notes et références
5 Articles connexes

Avant 1971
Année Crise Marchés financiers en cause Mécanismes en jeu
1637 Tulipomanie Marché à terme En février 1637, après plusieurs années de spéculations sur le cours des bulbes de tulipes aux Pays-Bas, les prix s'effondrent brusquement provoquant la ruine de nombreux spéculateurs. Cet épisode concernant le marché de la tulipe est considéré par certains historiens comme le premier exemple de bulle spéculative économique et financière de l’histoire.
1720 Krach de 1720 Actions En 1720, à quelques mois d'intervalle, deux crises financières interviennent en France et en Angleterre concernant les titres de compagnies exploitant les ressources du Nouveau Monde, la Compagnie des mers du Sud et la Compagnie du Mississippi de John Law. Ces crises sont connues en Angleterre sous le nom de South Sea Bubble et Mississippi Bubble. La Révolution financière britannique est affectée. En France, elle est connue sous le nom de faillite du Système de Law et est la conséquence du taux d'endettement massif de la France en 1715.
1788 Crise d'avril 1788 Emprunts obligataires En France, le cours de la Caisse d'escompte s'effondre progressivement au printemps 1788 puis subitement durant l'été, conduisant entre temps le Trésor royal au bord de la banqueroute et à la convocation des Etats généraux.
1792 Panique de 1792 Base monétaire La Panic of 1792 (mars et avril) américaine suit la création en 1791 de la The First Bank of the United States, première banque centrale américaine. Sa cause est le lancement d'une politique massive de prêts à taux réduits causant une flambée hystérique d'emprunts, suivie d'une brusque remontée des taux, rendant incapable les emprunteurs de tenir leurs engagements et causant leur faillite en chaine.
1797 Crise monétaire de 1797 Banque Le 26 février 1797, la Banque d'Angleterre, à court de réserves, décide de suspendre les paiements en espèces devant l'afflux des demandes de conversion auxquelles les banques du pays sont confrontées. Des bruits d'invasion ont en effet conduit une foule de particuliers, fermiers et petits commerçants à retirer leurs avoirs auprès des banques de province. La banqueroute de plusieurs d'entre elles renforcera le mouvement et il en résultera ce qui est considéré comme la première panique bancaire.
1810 Crise de 1810 Banque En 1810, alors que l'Angleterre est soumise au blocus de Napoléon, le système de crédit s'effondre, provoquant de nombreuses faillites. Les causes en sont multiples au-delà du blocus lui-même. D'une part, la livre, détachée de l'or pour ne pas augmenter les impôts en dépit de la situation de guerre, était minée par l'abus du crédit et par l'inflation. D'autre part, l'Angleterre était confrontée à des difficultés de recouvrement de ses ventes en Amérique du Sud. Enfin, la politique des licences et la contrebande avaient conduit à une réduction des réserves bancaires. Le marasme qui s'ensuivit donna notamment naissance au luddisme.
1819 Crise de 1819 Banque La crise de 1819 est la première crise financière de grande ampleur aux États-Unis. Elle marque la fin de l'expansion qui a suivi la Guerre de 1812, dont le financement avait asséché les réserves bancaires et conduit à une suspension des paiements en espèces en 1814. Il en est résulté une inflation des émissions monétaires privées qui se sont investies dans des placements fonciers spéculatifs avant que la Banque centrale (Second Bank of the United States) n'engage une politique restrictive qui provoquera une vague de faillites et une profonde récession agricole et industrielle.
1825 Crise boursière de 1825 Actions En 1825, à la suite de spéculations intenses sur les investissements latino-américains (banques, assurances, armement de bateaux, construction de canaux...), le cours de ces valeurs s'effondre à la Bourse de Londres. De nombreuses banques font banqueroute et, dans la seule année 1826, environ 3300 entreprises font faillite. Cette crise, qui a principalement touché la Grande-Bretagne, est l'une des premières crises boursières de l'histoire.
1836 Krach de 1836 et Panique de 1837 Actions, Banque En 1836, l'Angleterre connaît un nouveau krach boursier à la suite de la décision du président américain Andrew Jackson de subordonner la vente de terres d'État à un paiement en métaux précieux. Cette décision donne un brusque coup d'arrêt à la spéculation foncière en Amérique. Les banques américaines ayant contracté des emprunts à Londres, la crise financière touche durement le Royaume-Uni et aura des répercussions jusqu'en Allemagne. Peu après, le 10 mai 1837, la bulle spéculative éclate aux États-Unis lorsque les banques américaines suspendront leurs paiements en espèces.
1847 Krach de 1847 Actions En Angleterre et en France, l’engouement pour les actions des compagnies de chemin de fer et la sous-estimation du coût des travaux d'investissement ont fait monter les actions à des cours démesurés. L’effondrement des cours de Bourse en 1847, à la suite de nouveaux appels de fonds qui ont mis fin à la confiance, révèle une crise du crédit qui provoque une panique bancaire et la faillite de nombreuses banques ainsi que la suspension de l'activité de plusieurs compagnies. Peu après, la révolution politique en France engendre une panique boursière qui entraîne une nouvelle vague de faillites.
1857 Crise de 1857 Actions, Banque En août 1857, la banque Ohio Life and Insurance Company, confrontée à une forte demande de crédit, suspend ses paiements. Elle est rapidement suivie par les banques de New York, du Maryland et de Pennsylvanie, puis par d'autres banques importantes à Baltimore, Philadelphie et Boston. Le taux de l'escompte s'accroît fortement et, dans le courant de septembre, les actions de chemin de fer enregistrent une forte baisse à la Bourse de New York. La crise américaine se propage immédiatement en Angleterre sous la forme d'une crise de change qui se complique rapidement d'une crise de crédit intérieur. Bien que moins violente, elle atteint également la France où la Bourse de Paris connaît une forte baisse. Elle est suivie d'une récession économique dans tous les pays unis par des liens monétaires, financiers et économiques.
1866 Crise de 1866 Actions, Banque Des prises de risques considérables (notamment sur le secteur ferroviaire) suivent l'introduction de la responsabilité limitée en 1862 pour les companies (notamment les banques). Elle est précédée d'un ralentissement boursier qui s'est propagé à travers toute l'Europe au début de l'année. La faillite de la maison d'escompte Overend & Gurney le 10 mai 1866, due à un défaut de paiement de la Mid-Wales Railway Company déclenche un krach boursier le vendredi 11 mai (Black Friday), et une panique bancaire qui entraîne une crise de liquidité, avec une série de faillites en chaîne.
1873 Krach de 1873 Actions, Immobilier, Banques La Crise bancaire de mai 1873, démarrée par un krach le 9 mai à Vienne, est née d'une spéculation immobilière effrénée qui se retourne quand l'Exposition universelle de 1873 se révèle décevante. Berlin, dopée par loi monétaire prussienne du 4 décembre 1871, et Paris, portée par les spéculations du Baron Haussmann, sont les plus touchées par le retour de manivelle. Les faillites de banques se multiplient, elles se méfient les unes des autres. Aux États-Unis, les difficultés de la Jay Cooke & Co déclenchent la Panique du 18 septembre 1873. Suit la « grande stagnation » de l'économie mondiale entre 1873 et 1896.
1882 Krach de l'Union générale Actions, Banque C'est une scorie du Krach de 1873. Le 19 janvier le cours des titres de la banque s'effondre provoquant sa faillite et une crise boursière et bancaire de grande ampleur essentiellement circonscrite à la France. Créée quatre ans plus tôt, l'Union Générale avait fondé un développement fulgurant sur des investissements hasardeux, notamment dans les mines, les assurances et les sociétés foncières, en particulier en Russie, en Autriche-Hongrie et dans les Balkans, et la spéculation boursière.
1890 Crise Barings Banque, Risque systémique La plus ancienne banque britannique est en faillite en raison de son exposition à la dette souveraine de l'Argentine, surendettée et en défaut de paiement. La banque d'Angleterre, soutenue par la Banque de France, viendra à son secours pour éviter des faillites en chaîne, mais les banques londoniennes cherchèrent à compenser leurs pertes sur les titres argentins en vendant des titres sur la place de New York contribuant ainsi à transmettre la panique.
1893 Panique de 1893 Banque, Actions Krach financier qui eut lieu aux États-Unis lorsque les investisseurs tentèrent de convertir leurs avoirs fédéraux en or.
1907 Panique bancaire américaine de 1907 Banque, Actions La panique bancaire américaine de 1907, aussi nommée Panique des banquiers, survient lorsque le marché boursier s'effondre brusquement, perdant près de 50 % de la valeur maximale atteinte l'année précédente. Partie de New York, la panique se propage à tout le pays, de nombreuses banques et entreprises étant acculées à la faillite.
1923 Hyperinflation de la République de Weimar Taux d'intérêt En Allemagne, l'hyper-inflation atteint son apogée en novembre 1923. Sa cause immédiate est l'exigence française de réparations de guerre (« le Boche paiera »). L'armée française occupe la Ruhr comme gage, paralysant la première région industrielle du pays. En quelques mois, les denrées s'achètent en milliards de marks et il faut une brouette pour transporter les billets. La crise monétaire s'aggrave d'une agitation intérieure (communistes en Saxe et Thuringe, putsch de Hitler à Munich). Américains et Britanniques, qui ont de gros intérêts en Allemagne, convainquent la France de réduire ses prétentions et d'évacuer la Ruhr.
1929 Krach de 1929 Actions Le Krach du New York Stock Exchange entre le 24 octobre et le 29 octobre entraîne une crise bancaire qui précipite les États-Unis dans la Grande Dépression. Les événements de ces journées déclenchent la plus grave crise économique mondiale du XXe siècle.
1966 Crise américaine du crédit Banque Après plusieurs années de forte croissance de l'économie, les banques américaines se trouvent à court de réserves dans un contexte où la Réserve Fédérale conduit une politique restrictive afin de contenir l'inflation. La crise se traduira par une chute des cours boursiers, une baisse des liquidités et une hausse des taux d'intérêts provoquant un fort ralentissement de l'activité économique. Elle est considérée comme la première crise moderne, des épisodes similaires de resserrement du crédit se reproduisant en 1969 et 1974.
1971-aujourd'hui

Les marchés financiers modernes apparaissent à la suite des évènements majeurs de 1971, 1973 et 1976 qui manifestent la double nécessité d'établir un marché des changes pour gérer le nouveau système des changes flottants et de financer les déficits budgétaires des États-Unis, désormais libérés de la contrainte de change.
Année Crise Marchés financiers en cause Mécanismes en jeu
1971 Inconvertibilité du dollar US Forex Suspension unilatérale le 15 août par les États-Unis de la convertibilité en or du dollar. Après une période de transition, cela mènera à l'adoption en février 1973 (accords de Washington) du système des changes flottants, encore en vigueur aujourd'hui, qui fut effectivement mis en place le 19 mars 1973 et fut entériné par les accords de la Jamaïque du 8 janvier 1976.
1974 Banque Herstatt Banque, Forex, Risque systémique Le 26 juin, dépôt de bilan effectif de la banque allemande Herstatt alors que la partie en dollars américains des opérations de change de la banque, à cause du décalage horaire, n'est pas dénouée. Première prise de conscience du risque systémique sur les marchés financiers modernes.
1974 Crise obligataire de 1974 obligations Le choc pétrolier fait chuter les obligations anglaises car il aggrave une inflation déjà présente. Le gouvernement travailliste est obligé de demander 3,9 milliards de dollars au FMI en 19761, en raison d'un marché obligataire boycotté, après un pic d'inflation à 25 % en 1975.
1979 Hausse des Fed Funds Marché monétaire américain À partir du mois d'octobre, le nouveau gouverneur de la banque centrale américaine, Paul Volcker, fait monter les taux au jour-le-jour du marché monétaire américain, qui dépasseront plusieurs fois 20 %, afin de mettre - avec succès et au prix d'une sévère récession - un terme à l'inflation élevée caractéristique des années 1970.
1980 Corner de l'argent métal Métaux, énergie, produits agricoles Une tentative spectaculaire mais infructueuse de corner du marché de l'argent métal par un pétrolier texan, Nelson Bunker Hunt, et son frère William Herbert Hunt, a été manifestement imaginée et planifiée pendant les années d'inflation, où les anciens métaux précieux pouvaient apparaître comme des valeurs-refuge. Elle se heurte à la hausse gigantesque des taux courts américains (cf supra) et s'achève par a) la faillite des frères Hunt et b) une démonétisation durable des métaux précieux
1982 Crise de la dette des pays en voie de développement Banque, Taux d'intérêt, Risque systémique À la suite du choc pétrolier de 1973, les pays en voie de développement s'étaient lourdement endettés, et ce d'autant plus facilement que les banques de dépôt cherchaient à utiliser les énormes dépôts de pétrodollars dont elles disposaient. Mais cet endettement servait principalement à couvrir des déficits budgétaires, pas à financer l'investissement, ce qu'a encore aggravé le deuxième choc pétrolier de 1978, alors que les banques étaient encore plus enclines à prêter. Une partie importante de la dette des PVD était à taux variable et à court terme. La hausse des taux courts américains décidée fin 1979 a donc considérablement alourdi la charge de la dette. Le pays où la situation de la balance des paiements s'est dégradée le plus rapidement a été le Mexique, qui a fait défaut brusquement en août 1982. Cela a eu un effet de raréfaction générale du crédit et provoqué une crise bancaire mondiale. La banque centrale américaine dut baisser ses taux en catastrophe, tandis que le FMI accordait des lignes de crédit d'urgence aux PVD. Le stock de dettes en suspens demeura un problème majeur du système financier mondial jusqu'à l'adoption du plan Brady (cf. obligation Brady) en 1989. Cet épisode, qui a mis en évidence « les imperfections de l'intermédiation bancaire dans l'offre de crédit » (Michel Aglietta), a fait beaucoup pour le développement des marchés financiers et la désintermédiation bancaire.
1985 Bank of New York Banque, Risque systémique Le 21 novembre, une panne informatique à la Bank of New York immobilisa près de 28 heures le système de règlement-livraison des emprunts d'État américains et ne fut dénouée que grâce à un concours sans précédent — 20 milliards de dollars — de la Banque centrale américaine.
1987 Krach d'octobre 1987 du marché obligataire puis des marchés d'actions Taux d'intérêt, Actions, Risque systémique À partir de janvier 1987, à cause du déséquilibre causé sur le marché des changes par les accords du Louvre, qui ont enrayé de force la baisse du dollar, les taux d'intérêt à long terme américains remontent considérablement, tandis que les marchés d'actions continuent, eux, de progresser. À la fin de l'été, les taux à 10 ans sont ainsi remontés de 300 points de base, rendant illogique la valorisation des actions, qui amorcent un important mouvement de repli. Le 19 octobre, la hausse des taux à 10 ans sur l'année atteint même brièvement 400 points de base et provoque finalement le krach le plus spectaculaire jamais enregistré en une journée sur un marché d'actions. La banque centrale américaine décide d'intervenir massivement comme prêteur de dernier ressort pour éviter des faillites en chaîne de maisons de titres et banques d'investissement.
1989 Junk bonds Banque, Taux d'intérêt Entre le début de l'année et l'automne 1989, le rendement moyen des junk bonds passe de 450 points de base au-dessus de celui des emprunts d'État américains à plus de 1,000 points de base (c'est-à-dire 10 % de taux actuariel) au-dessus de celui des dits emprunts d'État. Mode de calcul : index Merrill Lynch des junk bonds moins le taux actuariel du Constant maturity Treasury 7 ans. Source : (en) Federal Reserve Bank de San Francisco [archive].
1989 Bulle spéculative japonaise Actions, Immobilier, Banques Le point culminant est atteint le 29 décembre 1989 sur le marché japonais des actions, avec un plus haut en séance à 38,957.44 pour l'indice Nikkei.
1990 Invasion du Koweït Pétrole, Taux d'intérêt Le 2 août 1990, l'Irak envahit le Koweït. Depuis, 1988, l'Irak cherchait à revaloriser ses revenus issus de sa production pétrolière, accusant le Koweït de lui « voler » son pétrole. Les conséquences du conflit sur le plan financier furent : une augmentation du prix du baril, et une tension maximale sur les marchés financiers (remboursement des emprunts des pays en voie de développement et émergents), qui conduisit le FMI à prendre deux mesures, le Enhanced Structural Adjustment Facility (ESAF) et le Compensatory & Contingency Financing Facility.
1992 Crise du Système monétaire européen (SME) à l'occasion du référendum français sur le Traité de Maastricht Forex, Taux d'intérêt Peu avant la tenue du référendum français du 20 septembre 1992, qui entretient une incertitude importante sur l'avenir de l'Union monétaire européenne, la lire italienne doit quitter le SME. Dans la foulée, George Soros et d'autres gestionnaires de hedge funds arrivent à forcer le 16 septembre (Black Wednesday (en)) la sortie de la livre sterling du SME. Après les résultats du référendum, pourtant positifs, les mêmes, ayant pris goût à l'effet de levier que leur procuraient les marges de fluctuation étroites du SME, font une tentative spectaculaire mais infructueuse sur le franc français, faisant au passage monter le taux au jour-le-jour du marché monétaire français à plus de 20 % pendant toute la crise.
1993 Système monétaire européen Forex, Taux d'intérêt En août, deuxième (cf supra) tentative sur le marché des changes de faire céder la parité Deutsche Mark / franc français, couronnée de succès. Les marges de fluctuation du Système monétaire européen (SME) sont élargies considérablement, de façon à décourager définitivement la répétition de ce phénomène.
1994 Correction brutale du marché obligataire Taux d'intérêt
Taux des T-Bonds à 10 ans, 1985 - 2005
Les marchés obligataires, qui avaient trop anticipé la poursuite de la baisse des taux courts, effectuent une correction brutale de plus de 200 points de base pendant presque toute l'année.
1994 Crise économique mexicaine (« crise Tequila ») Forex, Taux d'intérêt, Risque systémique L'ancrage fixe du peso mexicain au dollar était, à terme, incompatible avec le niveau élevé de l'inflation au Mexique. Néanmoins, cet ancrage donnait l'illusion générale d'une garantie de change. Ajouté à la suppression d'obstacles structurels aux mouvements de capitaux, il provoque de 1990 à 1993 un afflux considérable de liquidités étrangères dans l'économie mexicaine : plus de 90 milliards de dollars, lesquels viennent dollariser l'économie mexicaine et, surtout, nourrir un boum des crédits bancaires au secteur privé, qui croissent de 25 % par an pendant la période. Mais l'inflation érode petit à petit la compétitivité mexicaine et les comptes extérieurs du pays se détériorent, le déficit de la balance des paiements atteignant 8 % du PIB. À partir du 20 décembre 1994, les sorties de capitaux s'accélèrent et le peso dévisse. Bill Clinton, président des États-Unis, proche voisin économique du Mexique, intervient pour stopper cette crise, et les États-Unis avec des organisations internationales, prêtent 50 milliards de dollar US au Mexique une semaine après le début de la crise, dont 18 via le FMI. En 1995, le PIB mexicain enregistre une baisse de 7 %.
1997 Crise économique asiatique Forex, Banque Le mécanisme est très voisin de celui qui a conduit deux ans et demi plus tôt à la crise mexicaine de 1994 (cf supra). L'ancrage fixe au dollar US de plusieurs monnaies de la région, en particulier le baht thaïlandais, donnait là aussi l'illusion d'une garantie de change et le système bancaire local s'endette considérablement

à court terme
et en devises,

sans se préoccuper du risque de change, notamment pour financer les deux gigantesques vagues de spéculation qui ont lieu dans toute la région : immobilière et boursière. Les banques locales se livrent donc à une double transformation : elles empruntent à court terme, en devises, pour prêter à long terme, en monnaie locale. Quant aux garanties des prêts, elles sont constituées par des immeubles surévalués ou par des actions également surévaluées… L'afflux de capitaux étrangers est, de son côté, facilité par la politique monétaire expansive que mène la banque centrale japonaise pour lutter contre la déflation. Mais les créanciers étrangers réduisent progressivement leur exposition au cours de l'année 1997 et le 2 juillet 1997, les autorités thaïlandaises doivent laisser flotter le bath. Le piège se referme alors sur les économies de la région : crise des taux de change et crise bancaire.
1997-1998 Brésil Forex
1998 Défaut de la Russie sur les GKO, qui cause un Flight to quality, lequel cause la quasi-faillite du Hedge fund Long Term Capital Management Taux d'intérêt, Risque systémique Cette longue crise très aigüe des marchés obligataires, provoquée par la démesure des dirigeants du hedge fund Long Term Capital Management, la spectaculaire crise des finances publiques russes et le Flight to quality qu'elle a causé, a peut-être été l'alerte la plus importante connue par le système financier mondial : jamais on n'est passé aussi près d'un éclatement définitif des relations entre les divers instruments financiers.
2000 Krach boursier de 2001-2002 (« éclatement de la bulle internet ») Actions Un économiste américain prédisait que grâce à la « nouvelle économie », il n'y aurait plus jamais de crise. L'éclatement de la bulle internet est arrivée peu après, contribuant au Krach boursier de 2001-2002. Crise de surinvestissement dans les télécoms, de surendettement d'une partie des sociétés, et de négligence de certaines contraintes : pour acheter un article par internet, il suffit de quelques clics, mais pour le livrer dans la qualité et les délais prévus, il faut une logistique que nombre de "net-vendeurs" n'avaient pas. Le Krach boursier de 2001-2002 est parfois comparé au Krach de 1847.
2000 Turquie Banque, Taux d'intérêt, Forex La crise éclate le 20 novembre 2000 et se produit dans le cadre d'un plan de stabilisation ambitieux adopté à la fin de 1999, visant à ramener l'inflation, qui était alors de 65 % en moyenne annuelle, à 25 % en 2000 et à moins de 10 % en 2002. Ce plan comporte notamment un ancrage de la livre turque par rapport au dollar US de façon à faire baisser les anticipations inflationnistes. Certes, l'inflation sera ramenée à moins de 35 % en glissement annuel en février 2001, mais entre-temps l'afflux de capitaux extérieurs encourage les banques turques à spéculer sans retenue à la baisse des taux d'intérêt, en achetant des quantités importantes d'emprunts d'État, financée au taux au jour-le-jour en livres turques ou, pire, en dollars. Or, comme au Mexique en 1990-1994, la compétitivité de la Turquie s'érode, mais à trois fois la vitesse du Mexique, et la balance des paiements se détériore rapidement, créant une panique sur le marché des taux d'intérêt où les banques essaient de liquider leurs positions. Entre le 10 novembre et le 10 décembre, les taux des emprunts d'État turcs à moyen terme passent de 40 % à 110 %. Devant la perspective de faillites bancaires turques, le marché monétaire turc s'assèche et les crédits en devises ne sont pas renouvelés. Un important prêt d'urgence du FMI en décembre se révèlera insuffisant et, en février, le gouvernement devra laisser flotter la livre, qui se dépréciera de 50 % par rapport au dollar. Un deuxième programme d'aide, beaucoup plus important, sera alors mis en place sous l'égide des États-Unis.

Voir aussi : (en) OCDE [archive] et Thierry Coville (CNRS) : Turquie : la crise annoncée [archive]
2000 - 2009 Hyperinflation au Zimbabwe Hyperinflation Voir : Économie du Zimbabwe
2001 Attentats du 11 septembre 2001 Risque systémique Non seulement un certain nombre d'établissements financiers de première importance avaient des services divers dans les tours du World Trade Center et aux alentours, mais plusieurs nœuds de communication vitaux pour les systèmes de paiement et de compensation des marchés financiers furent touchés par l'attaque. La banque centrale américaine, la Fed, a réagi avec une grande promptitude et une vigueur impressionnante. Elle a injecté immédiatement sans limite toutes les liquidités demandées par les banques qui étaient victimes d'une asymétrie dans leurs règlements, c'est-à-dire qui avaient des règlements à effectuer mais n'avaient pas encore été créditées par leurs autres contreparties. L'injection fut si massive que le taux au jour-le-jour du marché interbancaire domestique américain, dit taux des Fed Funds, tomba à zéro pendant plusieurs jours. La Fed continua pendant plus d'une semaine à fournir à volonté les liquidités demandées par les banques, préférant ne pas jouer avec le risque systémique. De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) accorda 130 milliards d'euros de liquidités supplémentaires aux banques européennes. Enfin, il y eut une baisse surprise concertée des taux directeurs de la Fed, de la BCE et de la Banque d'Angleterre.
2001 Junk bonds Taux d'intérêt À l'automne 2001, les spreads de crédit des junk bonds retrouvent un niveau proche de celui atteint pendant la crise de 1989 (cf supra). Les attentats du 11 septembre puis une légère contagion de la part de la crise économique argentine (cf infra) leur feront à nouveau dépasser 1.000 points de base.
2001 Crise économique argentine Forex Elle éclate en novembre 2001
2002 Brésil Marché obligataire, Forex À l'approche de l'élection présidentielle du 27 octobre, la probabilité grandissante de la victoire à celle-ci de Luíz Inácio da Silva, dit « Lula », crée des inquiétudes de plus en plus aigües chez les détenteurs de la dette publique brésilienne. L'Argentine (cf supra) vient de faire défaut sur sa dette et la peur grandit qu'une fois élu, « Lula » fasse adopter un moratoire des paiements d'intérêt. Tout au long de l'année l'écart de rendement entre les obligations émises en dollar US par le Brésil et les emprunts d'État américain progresse, pour culminer en octobre à 2300 points de base (c’est-à-dire 23 % en écart de taux actuariel). Ce niveau attribuait implicitement au Brésil une probabilité de faire défaut proche de 100 %. En même temps, le real s'était déprécié, perdant la moitié de sa valeur. Le plus frappant est que cette crise s'est poursuivie malgré la mise en place d'un concours colossal de 30 milliards de dollars par le FMI, dont 6 seulement avant l'élection et 24 débloqués après. Cette bulle s'est dégonflée rapidement une fois l'élection passée, quand il est devenu clair que le nouveau président ne se lancerait pas dans l'aventurisme financier.
2007-? Crise financière de 2007-2009 dite aussi crise des subprimes Marché immobilier, Banque, Actions, Risque systémique Provoqué par la titrisation des créances douteuses issues de la bulle immobilière américaine des années 2000. La crise éclata pendant l’été 2007 (connu alors comme la crise des subprimes). Elle s'est manifestée par une baisse de l'immobilier, un effet domino provoquant l'effondrement de diverses grandes banques dans le monde et une baisse des bourses d'actions. Les banques centrales (BCE et Fed principalement) ont injecté d’importantes liquidités. L'adoption d'un plan de sauvetage du système bancaire aux États-Unis (plan Paulson) et d'autres mesures prises notamment en Europe n'ayant pas suffi à rétablir la confiance, une chute des bourses mondiales s'est déroulé en octobre 2008. Le marché interbancaire est de son côté presque totalement paralysé par des taux d'intérêts très élevés et une crise de confiance généralisée. L'économie non financière commence de son côté à être atteinte par la crise. Les fonds de retraite des États-Unis ont à ce moment perdu 2000G$ US en un an.
2009-? Crise grecque Devise, Actions, Risque systémique Elle commence fin 2009 mais ne devient réellement visible qu'en 2010. Elle résulte à la fois de la crise économique mondiale et de facteurs propres à la Grèce : un fort endettement (environ 120 % du PIB) et un déficit budgétaire avoué qui passe de 6 % du PIB à 12,7 % pour finalement atteindre 15,4 % [1]. Cette crise est en grande partie due au manque de transparence dont a fait preuve le pays dans la présentation de sa dette et de son déficit. La crise menace de s'étendre à d'autres pays, notamment le Portugal et l'Espagne, des pays fragiles qui ont été amenés à prendre des mesures de rigueur. Pour certains, cette crise traduirait les difficultés d'une Europe menacée de déclassement.
2010-? Crise espagnole ? Elle découle en partie de la bulle immobilière espagnole (1999-2008). Elle commence par la forte dégradation de la notation de la dette espagnole par les principales agences de notation. Il s'ensuit une fuite brutale des capitaux investis dans le pays. De nombreux secteurs sont durement frappés, notamment le secteur touristique, moteur de l'économie espagnole, déjà amputé par la baisse de la clientèle étrangère et achevé par la disparition de la clientèle nationale. De même, le secteur bancaire, avec la faillite de Bankia, connaît une très grave crise.
2014-? Crise du rouble russe de 2014-2015 À la suite de l'annexion de la Crimée par la Russie, des sanctions économique de la part de l'Europe et de la baisse de prix du pétrole, le rouble russe connait un krach qui aura des répercussions économique très grave pour la Russie dont la mise en faillite de plus d'une soixantaine d'établissements financiers et d'une longue période de récession.
2015 Krach boursier de 2015 en Chine Le krach boursier en Chine commence le 12 juin 2015. Le tiers de la valeur des titres de la bourse de Shanghai a été perdu en l'espace d'un mois. Les entreprises inscrites voient donc leur capacité d'emprunt fortement réduite, ce qui ralentira leur croissance et affectera par ricochet les bourses américaines. Ce krach serait la conséquence d'une bulle financière commencée en novembre 2014.
Bibliographie

Maurice Flamant et Jeanne Singer-Kerel, Les crises économiques, PUF, Que sais-je ? no 1295, sixième édition, 1987.
Michel Aglietta, Macroéconomie financière - Tome 2 - Crises financières et régulation monétaire, La Découverte, 1995-2005.
Les crises financières [archive], Rapport du Conseil d'analyse économique du Premier ministre français, 2004.

Notes et références

↑ "Thatcher la Dame de fer", par André Versaille, janvier 2012,

Articles connexes

Histoire des bourses de valeurs
Chronologie des banques en Europe
Révolution financière britannique
Crise économique
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Révolution financière britannique

La révolution financière britannique marque un ensemble de créations et d'améliorations d'outils financiers en Angleterre au début du XVIIIe siècle. Elle est pour de nombreux historiens, dont François Crouzet1 ou Fernand Braudel, qui la fait commencer dès 1694, l'une des explications de la précocité de la révolution industrielle au Royaume-Uni, grâce à la multiplication de sources de financement destinées à des objectifs précis : Bourse, banques commerciales, assureurs, emprunts publics et maritimes.

Favorisée par l'arrivée des Hollandais et des huguenots de la Glorieuse Révolution de 1688, elle est accélérée par les menaces de débarquement des jacobites, aidés par la France, trois fois plus peuplée.

La première étape en est la création, en 1694, de la première vraie banque centrale au monde, la Banque d'Angleterre, socle d'un réseau de banques commerciales, et pivot d'une politique d'emprunts publics, contrôlée par le Parlement, avec des emprunts spécifiques à chaque usage, comme les Navy bills, qui permettent l'explosion du nombre de navires de la Royal Navy2, ou l'aménagement sur fonds publics des voies navigables3. C'est aussi le premier temps fort de l'histoire des bourses de valeurs.

Sommaire

1 La création de la Banque d’Angleterre, levier des banques commerciales
2 Les emprunts publics : par le Parlement, pour la Navy
3 Les chantiers navals financés par une fiscalité agressive
4 Les nouvelles taxes dirigées contre les Jacobites des colonies
5 La politique coloniale réorientée timidement vers l’Asie
6 Fuite des capitaux et « famine monétaire », deux énormes handicaps
7 La naissance du Lloyds of London et des assurances
8 Le nombre d’entreprises cotées multiplié par six en une décennie
9 Le boom de la presse écrite
10 Les aménagements de rivière sous l'autorité du parlement
11 Des artisans qui déposent des brevets, importent du fer et exportent du textile vers l'Europe
12 Notes et références
13 Voir aussi
13.1 Articles connexes
13.2 Bibliographie
13.3 Liens externes

La création de la Banque d’Angleterre, levier des banques commerciales
L'apposition du sceau de la charte de la Banque d’Angleterre (1694)

La Banque d'Angleterre, créée en 1694, devient la première des grandes banques d'émission. Quasiment à la même époque, la Banque de Stockholm, ou Rigsbank, a été la première à émettre de véritables billets de banque, mais son importance économique est restée alors fort limitée. La Banque d'Amsterdam, née en 1609, centralisait les virements commerciaux en Europe et mettait en circulation des certificats représentatifs des dépôts qui lui étaient confiés, proches des billets de banque. Mais elle n'escomptait pas régulièrement les effets de commerce. La Banque d’Angleterre effectue cet escompte et facilite aussi le développement d’un réseau de banques commerciales régionales, modestes mais nombreuses, en étant là pour prêter « en dernier ressort ». Elle devint « l'instrument indispensable du capitalisme marchand anglais », estime Elizabeth Turtel dans un chapitre consacré à la « Révolution financière britannique » de son ouvrage Les Îles Britanniques à l'âge moderne (1996). En France, le système des rentes constituées font office de crédit.

La Banque d'Angleterre, dont le capital était fixé primitivement à 1,2 million de livres sterling, le voit s'élever en 1697 à 2,2 millions de livres puis en 1710 à 5,56 millions de livres.

Les chercheurs Douglass North et Barry Weingast ont, dans un article célèbre, attribué l'essor du crédit public en Angleterre au XVIIIe siècle à l’établissement d’une monarchie de type parlementaire, les droits de propriété des créanciers se voyant enfin défendus par le parlement contre l’arbitraire du souverain4.

En province, les country banks (banques de comté) sont une douzaine dès 1750, puis 120 en 1784 et 290 aux environs de 17975, tandis que les banques privées de Londres sont 73 en 1807 et une centaine en 18205. Ces banquiers improvisés viennent le plus souvent de toutes les professions, avec des bonnetiers, des tisserands, des exploitants de mines des Cornouailles, des brasseurs, des meuniers ou des commerçants en fer, relate l’historien Fernand Braudel (Civilisation matérielle et capitalisme, p. 761) en observant qu’à « chaque crise, la Banque d’Angleterre a joué son rôle de prêteur en dernier ressort », par exemple lors de la grande panique de 1745.

Le système bancaire écossais est particulièrement solide, grâce à sa chambre de compensation sélective, qui permettra à de nombreuses banques d'éviter de prendre les papiers de l'Ayr Bank, seules huit petites banques familiales étant entraînées dans sa faillite en 17726. La création en 1810 de la Commercial Bank of Scotland sous forme de société par actions est imité par d'autres et l'Écosse compte en 1845 19 banques opérant 363 agences à travers l'Écosse, soit une pour 6 600 habitants contre 9 405 en Angleterre et une pour 16 000 aux États-Unis.
Les emprunts publics : par le Parlement, pour la Navy
Pavillon de la Royal Navy (White Enseign)

L'aspect le plus important de la "Révolution financière" britannique fut la création et l'accroissement d'une dette publique de plus en plus considérable, qui était étayée par une lourde fiscalité (principalement indirecte)7. La Banque d'Angleterre fait partie des premiers créanciers de l'État. Le budget de la nation est placé sous le contrôle du Parlement, qui garantit les emprunts publics, à la demande d'autres créanciers importants, les marchands hollandais8. Ceux-ci demandent une autre garantie, la « parlementarisation » des biens de la Couronne. L'Angleterre utilise alors les instruments financiers expérimentés depuis trois-quarts de siècle dans la nouvelle république des Pays-Bas9. Entre 1688 et 1702, la dette publique britannique est passée de 1 à 16,4 millions de livres10. Entre 1702 et 1714, elle triple pour atteindre 48 millions de sterling, dont la majeure partie correspond aux dettes de la Marine11. En 1766 la dette atteint 133 millions de sterling. L'écrivain Daniel Defoe, auteur de Robinson Crusoé, fustige les Hollandais qui multiplient les astuces pour placer la dette publique anglaise: loteries, obligations sur la marine, ou emprunts convertibles en actions, qui inspirent en France le système de Law.

La taille de la Royal Navy augmente rapidement, financée par des emprunts d'État votés par le Parlement, les Navy bills. En 1702, la Navy compte déjà 272 vaisseaux, soit 77 % de plus que sous Cromwell. En 1815, c'était 919. Les arsenaux sont plus nombreux, plus vastes, pour accueillir des bateaux plus nombreux et les structures spécifiques comme les cales sèches (bassin asséché dans lequel on peut effectuer des réparations) répondent aux besoins de vaisseaux plus grands.

L'historien Patrick O'Brien estime que la Royal Navy fut l'un des facteurs de la révolution industrielle britannique, parce qu'elle a favorisé l'innovation technique, protégé le commerce anglais et affaibli celui d'une partie de ses concurrents tout au long du XVIIIe siècle, même si la France a profité de ces taxes élevées dans l'Empire britannique pour devenir le premier producteur mondial de sucre dès 1720.
Les chantiers navals financés par une fiscalité agressive

Un impôt foncier de 20 % est institué dès 1692, qui vise à affaiblir l'aristocratie terrienne proche des rois catholiques, dont une partie s'est exilée, les réfugiés jacobites en France. Leurs terres sont progressivement confisquées. En 1694, le Parlement crée une taxe sur les alcools rapportant 140 000 livres sterling par an, selon Elizabeth Tuttle (Les Îles Britanniques à l'âge moderne, 1485-1783, page 169), qui déprime le marché du rhum, et incite les distilleurs de Nouvelle-Angleterre à préférer les fournisseurs des Antilles françaises. Les victimes sont l'aristocratie terrienne de Jamaïque et de Barbade, elle aussi historiquement proche des rois catholiques.

Les produits coloniaux sont les premiers touchés par la fiscalité. De 1688 à 1713, en 25 ans, les impôts passent de 3 % à 9 % du PIB britannique12. Les dépenses augmentent encore plus: la dette publique est multipliée par 36 et la Royal Navy prospère. Le traité d'Utrecht consacre l'Angleterre comme la première puissance maritime, alors qu'elle est encore deux fois et demie moins peuplée que la France. Près d'un quart du produit de l'impôt anglais sera affecté à la "Navy", qui sait tenir à distance les Jacobites des colonies, comme elle l'avait fait lors de la Première Révolution anglaise et la suivante. L'alourdissement de la fiscalité contribue en 1710 et 1715 à la colère manifestée lors des émeutes de Sacheverell.

Le superviseur de la Navy entre 1692 et 1699, Edmund Dummer, rationalise la construction navale, en imposant des formats standards, visés par le Parlement13, pour rendre interchangeables les bateaux et leurs composants, une meilleure gestion de l'espace et le recours accru aux plans. Il utilise les innovations d'ingénieurs comme Thomas Savery mais en refuse certaines. C'est sous sa direction que les chantiers navals de cale sèche de Portsmouth et Plymouth se développent, la valeur du premier étant triplée en dix ans14. Le Board of Ordnance vérifie les contrats d'approvisionnement, en se targuant d'impartialité, dans une politique d'aménagement du territoire et de soutien à l'industrie.

Cet investissement fut d'abord payant : après la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1689-1697), le traité d'Utrecht de 1713 met fin à la guerre de Succession d'Espagne (1702-1713) grâce à la victoire britannique sur les mers. Suivent 43 ans de paix, avant que ne débute en 1756 la guerre de Sept Ans (1756-1763), avec une nouvelle victoire maritime britannique, mais au prix de dissidences croissantes dans ses colonies d'Amérique du Nord, où l'excès de fiscalité finit par déclencher peu après la guerre d'indépendance (1776-1784).
Les nouvelles taxes dirigées contre les Jacobites des colonies
La Rose blanche de York, symbole des Jacobites

La Royal Navy surveille la perception d'impôts indirects plus élevés qu'avant, en particulier sur les produits tropicaux comme le sucre et la mélasse des Antilles. Mécontents, les planteurs soulignent que le sucre français arrive par le port de Dunkerque quasiment net de taxes15. Déjà en 1685, le relèvement des taxes sur les sucres raffinés, décidé par un parlement souhaitant éviter le renforcement des pouvoirs jacobites aux Antilles avait provoqué leur colère16.

La procédure du Writ of Assistance, créée sous Cromwell, facilite cette lourde fiscalité, en autorisant les perquisitions. En 1698, puis en 1705, de nouvelles taxes sur le sucre sont ajoutées17. En 1705, le sucre roux est taxé à hauteur de 342 %, niveau jugé prohibitif. Résultat, la stagnation des importations anglaises de sucre entre 1699 et 1713, à 441 000 tonnes, alors qu'elles explosent en France18.

Les colonies, soupçonnées d'être des foyers jacobites, sont surveillées par un « Bureau des plantations ». Un corps de douaniers professionnels et bien payés, la Commission of customs and excise, se met en place: il regroupe 5947 douaniers et contrôleurs fiscaux dès 171719. C'est entre 1689 et 1715 que l'administration britannique a connu sa plus forte croissance, en raison d'une explosion des dimensions de la "Navy", sous contrôle du Parlement20, selon l'historien William J. Ashworth, auteur de Customs and excise21.

Cette fiscalité inquiète le lobby colonial, qui brandit la menace de l'importation de sucre français22. Le Massachusetts, où se sont développées des distilleries, importait par exemple 156 000 gallons de mélasse des Antilles britanniques en 1688, mais ce montant tombe à 72 000 gallons, deux fois moins, en 1716, année où le Massachusetts importe 105 000 galons de mélasse des Antilles françaises23. Pour y remédier la parlement vote le Sugar and Molasses Act de 1733, qui taxe les mélasses de Saint-Domingue arrivant en Nouvelle-Angleterre, puis en 1764 par le Sugar Act, qui sera l'une des causes de la guerre d'indépendance américaine, au cours de laquelle les indépendantistes américains sont épaulés par l'aristocratie française de Saint-Domingue.

La Land Tax créée dès 1693, en pleine guerre de la Ligue d'Augsbourg, est une autre taxe, facile à calculer car proportionnelle aux superficies détenues par les propriétaires terriens, et politiquement avantageuse car elle affaiblit ces propriétaires, dont beaucoup avaient appuyé le pouvoir royaliste et ses soutiens en exil, les jacobites. Fixée à 4 shillings par livre (une livre valant 20 shillings) son montant augmente chaque année24 pour représenter 52 % de l'ensemble des recettes fiscales britanniques en 169625, avant de diminuer au cours des trois décennies pour revenir au niveau encore élevé de 30 % en 1730.
La politique coloniale réorientée timidement vers l’Asie

En 1688, l’Angleterre est encore trois fois moins peuplée que la France. Ses colonies sont rares : Barbade, Jamaïque, Caroline (encore balbutiante) ou Maryland et Virginie encore peu peuplés, même si des plantations de tabac y ont fleuri depuis 1675. La présence en Afrique se limite à quelques forts de la Compagnie royale d'Afrique sur la côte. Le parlement de la Glorieuse Révolution se méfie de ces colonies qui avaient financé le pouvoir royaliste. Au Nord-Est des États-Unis, vivent des communautés de dissidents religieux, plus nombreux mais quasi-autonomes. La création en 1681 de la Pennsylvanie, porte d'entrée d'une nouvelle vague de minorités religieuses, est freinée par les droits accordés par le Bill of rights de 1689.

Le XVIIIe siècle voit les Anglais se lancer surtout à l’assaut du Pacifique et de l’océan Indien d'où ils chassent la puissante Compagnie néerlandaise des Indes orientales, pour développer, de vraies colonies, à partir de 1750 en Inde et au Pakistan, en Chine, en Océanie et en Australie et à partir de 1800 en Afrique du Sud et de l’Est. En Amérique du Nord, ils prennent en 1713 puis en 1764 et 1803 des terres aux Français (Canada et bassin du Mississippi), mais ne les peuplent qu’au XIXe siècle.
Fuite des capitaux et « famine monétaire », deux énormes handicaps
Guinée en or frappée sous Charles II d'Angleterre

La crise monétaire anglaise des années 1690 causée par la guerre de la Ligue d'Augsbourg contre une France alors trois fois plus peuplée qu'elle, oblige à effectuer de gros paiements à l'étranger pour s'armer, selon l'historien Fernand Braudel26. La guinée d'or bat en un an tous les records de hausse : de 22 shillings elle passe à 30 en juin 1695, tandis que la valeur du sterling « dégringole sur la place d'Amsterdam », alors carrefour de la finance mondiale26, sur fond de multiplication rapide des pamphlets, car la liberté de la presse vient d'être instituée, qui affolent l'opinion publique. Les billets de banque émis par la Banque d'Angleterre, qui vient d'être créée, ou par des orfèvres, suscitent la défiance et on peut les obtenir avec des décotes de 11 % ou 12 % puis bientôt 40 %.

Deux points de vue s'opposent alors : le secrétaire au Trésor William Loundes milite pour une dévaluation de 20 % tandis que John Locke, l'un des penseurs de l'Ancien Régime, réclame au contraire activement l'immuabilité de la livre. C'est finalement ce dernier qui l'emporte au Parlement, qui vote dans la précipitation en janvier 1696 une énorme opération de refonte de la monnaie existante, pour un total de 7 millions de livres.

L'opération est d'autant plus coûteuse que l'histoire des mines d'argent témoigne d'un effondrement de la masse monétaire à la fin du XVIIe siècle, mesuré par la baisse de la production du Potosi bolivien, qui fournissait alors la plus grande partie de l'argent utilisé dans le monde, en particulier pour le commerce en Asie. La production d'argent du Potosi avait atteint 7 à 8 millions de pesos par an à la fin du XVIe siècle, décourageant les autres sources minières d'argent. Après avoir décliné progressivement à partir de 1605, elle stagne entre 1650 et 1680, puis décline franchement à partir de 1680, au moment où les trois expéditions pirates d'Henry Morgan ont découragé durablement le circuit monétaire de l'argent espagnol, à un bas niveau de deux millions de pesos par an jusqu'en 1730.
La naissance du Lloyds of London et des assurances

La « Lloyds Coffee House » d'Edward Lloyd, fondée vers 1688, sur Tower Street à Londres, était d'abord une boutique où l'on faisait le commerce du café, très populaire auprès des marins, marchands et armateurs, à qui Lloyd fournissait des informations fiables quant aux expéditions. Les membres de l'industrie du commerce maritime y discutent très vite de contrats d'assurance.

Les compagnies maritimes commerciales souhaitant assurer leurs navires inscrivaient à la craie, sur un tableau noir, les informations relatives au bateau et à sa cargaison. Les individus disposant des fonds nécessaires pour assurer le risque écrivaient leur nom sous ces informations (littéralement « sous-écrivaient ») quand ils décidaient d'assurer le bateau, indiquant qu'ils l’avaient évalué et accepté. Cette façon de faire est à l'origine du mot « souscription », qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Juste après Noël 1691, le coffee shop fut agrandi et déplacé sur Lombard Street.

L'assurance maritime existait depuis le Moyen Âge, en Italie, mais c'est au tout début du XVIIIe siècle que deux compagnies par actions, la London Company et la Royal exchange deviennent assureurs individuels. En 1706 est créée la Company of London insurers, qui assure non seulement les maisons, mais les marchandises. En 1714, est fondée The Union or Double hand fire office. On voit même se créer des assurances sur les mariages.
Le nombre d’entreprises cotées multiplié par six en une décennie
La croix huguenote

Dans Louis XIV et son temps (PUF, 1973), l'historien Robert Mandrou consacre trois chapitres à l'une des principales innovations de la Glorieuse Révolution dans le monde des affaires « l'essor des sociétés anonymes par action (joint stock compagnies) au détriment des compagnies à chartes détentrices d'un monopole concédé par l'État et contrôlé par lui. La préférence de la City va aux associations libres, constituées par les marchands sur des bases financières précises et soumises aux seules règles du marché londonien par l'intermédiaire de la cotation en Bourse. Dans la dernière décennie du siècle, ces sociétés se multiplient à tel point qu'en 1700, il s'en trouve 140 dûment recensées sur la place (il y en avait 24 en 1688). Leur prospérité draine les capitaux anglais et étrangers, en particulier hollandais ».

Le commerce des actions se concentre autour de City's Change Alley, dans deux cafés : Garraway's et Jonathan's Coffee-House. En 1697, le huguenot John Castaing, qui travaille dans les bureaux du Jonathan's Coffee-House, publie une liste de cours des actions intitulée « Le cours des échanges et autres choses ». Le Jonathan's Coffee-House sera renommé « London Stock Exchange » en 1773, après un déménagement. En mars 1801, quelques courtiers londoniens choisissent d’installer leur activité dans un nouveau bâtiment, à Capel Court. De son côté, la bourse de commerce reste très active dans les locaux du Royal Exchange, où les cours de 300 produits et marchandises sont régulièrement publiés.
Le boom de la presse écrite
Le romancier et écrivain britannique Daniel Defoe

De 1688 à 1692, on vit apparaître 26 publications nouvelles27, le nouveau pouvoir ayant décidé de ne pas utiliser la loi sur l'autorisation préalable, qui expirait en 1692. Ensuite, on compte dix-huit publications régulières, qui profitent de l'apparition d'une scène littéraire et politique, avec des débats virulents entre deux partis, les whigs et les tories. Le Parlement levant des taxes, encourageant les innovations et jouant un rôle politique accru, les milieux d'affaires d'une City naissante sont les premiers lecteurs de cette presse largement tournée vers l'étranger.

John Tutchin créé The Observator et Nathaniel Crouch The English Post. Un ancien pasteur français, Jean de Fonvive, parvient à gagner 600 livres sterling par an28, avec son Post Man, qui sort trois fois par semaine et acquiert une réputation de fiabilité grâce au réseau de la diaspora des Huguenots à travers le monde29. On lui propose, pour salaire de 400 livres par an de prendre la fonction d'éditorialiste de la London Gazette30. Un autre huguenot, Pierre-Antoine Motteux, fait paraître dès 1692 le Gentleman's magazine31, tandis qu'Abel Boyer (1667-1729), le fils d'un consul protestant de Castres arrivé en 1689, édite le Post Boy.

Le premier numéro du Norwich Post paraît en 1701 marquant le début de la presse régionale britannique, dans la riche région lainière du Norfolk. Il dispute le rôle de premier quotidien de l'histoire au Daily Courant – qui sort le 11 mars 1702, publié par le libraire Edouard Mallet, dans une pièce au-dessus du White Hart pub à Fleet Street32. Quarante jours plus tard, il le revend à l'imprimeur Samuel Buckley, qui l'agrandit. Le journal, qui compile des nouvelles de l'étranger, est lu avec avidité par les milieux d'affaires.

Les écrivains anglais contribuent aussi au développement de la presse: Daniel Defoe fonde, en 1704, le Weekly Review. Plus tard, devenu écrivain confirmé, il contribuera au Daily Post fondé en 1729. Jonathan Swift est, pour un bref moment, rédacteur en chef de l’Examiner fondé en 1710. C'est aussi l'époque de la création de périodiques prestigieux dont certains existent encore aujourd’hui, comme le Tatler et le Spectator, fondés respectivement en 1709 et 1711 par Richard Steele et Joseph Addison.
Les aménagements de rivière sous l'autorité du parlement

L'historien Fernand Braudel a souligné le rôle complémentaire des voies navigables. Malgré l'absence de grands fleuves, l'Angleterre est dès 1830 le seul pays européen à bénéficier de 6000 kilomètres de voies navigables, dont un tiers de rivières aménagées et un tiers de canaux. L’aménagement des rivières, effectuée dans un premier temps par l’État, permet de développer le cabotage et incite les entrepreneurs à les relier par un réseau de canaux, dont la construction est souvent financée à crédit. Les recherches de l'historien Tony Stuart Willan The English Coasting Trad) ont montré l'importance de la navigation fluviale aux XVIIe et XVIIIe siècles, et sa complémentarité avec le cabotage puis avec la circulation sur les canaux.

Les aménagements de rivière en Angleterre se font en rafale, vers 1698 puis dans les années 1720, certaines étant cependant placées sous le statut de public trust. Ces aménagements se font toujours sous l'autorité du Parlement qui vote une loi à chaque fois pour mettre fin aux querelles et privilèges locaux. La région des Midlands et le Lancashire, bastions des puritains, sont les principaux bénéficiaires et voient éclore de nombreuses petites industries. Les transports terrestres sont de plus financés par une loi de 1707, créant les Turnpike Trusts, organismes indépendants chargés de leur côté de collecter des commissions sur le trafic routier pour améliorer les routes.
Des artisans qui déposent des brevets, importent du fer et exportent du textile vers l'Europe

Après la révocation de l’édit de Nantes, Dublin et Londres accueillent des dizaines de milliers de Huguenots français, pour la plupart des artisans et commerçants, qui créent de toute pièce des quartiers entiers. Ils apportent leur connaissance de la soie, de la joaillerie, du travail des métaux et des rubans et sont les fournisseurs de la plupart des grandes cours d'Europe. Le textile lainier représente en 1700 à lui seul 85 % des exportations de produits manufacturés de l'Angleterre, incluant en particulier les lainages fins et enrichis d'autres tissus fabriqués à Spitalfields, à l’est de Londres33 par les huguenots34.

En volume, les exportations de 1700, malgré l'impact de la guerre, sont quasiment le double de leur niveau des années 166035. La croissance des exportations se fait essentiellement vers l'Europe, qui absorbe 85 % d'entre elles en 1700, malgré l'apparition timide d'un marché en Amérique du Nord (10 % des exportations anglaises).

Le nombre de forges a triplé en Angleterre en 25 ans36entre la Glorieuse Révolution de 1688 et le traité d'Utrecht de 171337. Les premiers entrepreneurs de la fonte britannique ont profité de négociants dynamiques qui amènent en Angleterre 60 % des exportations de fer suédois, comme Graffin Prankard, un quaker de Bristol, investisseur dans la forge d'un autre quaker, Abraham Darby, qui importe des moules hollandais en 1704, dépose des brevets, réalise la première fonte au coke en 1709, et fond les pièces des premières pompes à vapeur pour les mines.

L'Angleterre dépose deux fois plus de brevets en 1690-1699 que dans chaque décennie de 1660 à 1690 et le Parlement multiplie les prix et les récompenses financières pour les ingénieurs et les inventeurs. Le 2 juillet 1698 est déposé le brevet de la machine à vapeur de l'ingénieur Thomas Savery (v. 1650-1715) pour le pompage de l’eau dans les mines de charbon, qui fait l'objet d'une publicité dans un journal et sera perfectionnée par l'association avec Thomas Newcomen en 1705, les pièces étant ensuite forgées par Abraham Darby.
Notes et références

↑ "Histoire de l'économie européenne 1000-2000", par François Crouzet [1] [archive]
↑ "Histoire de l'économie européenne 1000-2000", par François Crouzet, Albin Michel, 2014 [2] [archive]
http://www.jstor.org/pss/3502361 [archive]
↑ Journal of Economic History, http://www.chede.minefi.gouv.fr/comite_pour_lhistoi/publications_du_chef/xixe-xxe_siecles_-_a/la_dette_publique_da/downloadFile/attachedFile_1/Introduction.pdf?nocache=1149086044.07 [archive]]vol. 49, 1989, p. 803-832.
↑ a et b Civilisation matérielle, économie et capitalisme. Volume 3 Le Temps du Monde, par Fernand Braudel, p. 761
↑ Ron Paul et Lewis Lehrman, The Case for Gold, Congressional Record, 1982, p. 148-149. [3] [archive]
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http://books.google.fr/books?id=sfd9AFvqZQMC&pg=PA245 [archive]
↑ Customs and excise: trade, production, and consumption in England, 1640-1845, par William J. Ashworth, page 19
↑ Recueil Des Cours, vol. 23 (1928/III, Académie de droit international de La Haye, p. 245
http://books.google.fr/books?id=jz1_hFntKKkC&pg=PA323 [archive]
↑ The Oxford History of the British Empire: The eighteenth century, par P. J. Marshall, page 67
↑ The Ingenious Mr Dummer: Rationalizing the Royal Navy in Late Seventeenth-Century England, par Celina Fox
http://www.bl.uk/eblj/2007articles/pdf/ebljarticle102007.pdf [archive]
http://books.google.fr/books?id=QUV98bwrqscC&pg=PA445&lpg=PA445&dq=Nicholas+Tuite+of+St+Croix&source=bl&ots=JdBJdPhRKt&sig=-OpQhJh1VEi2_9y0zxBDkWijGFk&hl=fr&ei=cVroSaW-IIK5jAeFv_GeCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4#PPA405,M1 [archive]
http://books.google.fr/books?id=QUV98bwrqscC&pg=PA52&dq=duty+sugar+slavery&lr=&as_brr=3&as_pt=ALLTYPES&ei=hwbqSfGMC5GiygT16tjSDA [archive]
↑ Sugar and slavery: an economic history of the British West Indies, 1623-1775 par Richard B. Sheridan, page 62
↑ Sugar and slavery: an economic history of the British West Indies, 1623-1775, par Richard B. Sheridan, page 410
↑ The making of New World slavery: from the Baroque to the modern, 1492-1800 par Robin Blackburn, page 262
↑ Customs and excise: trade, production, and consumption in England, 1640-1845, par William J. Ashworth, page 342
↑ Customs and excise: trade, production, and consumption in England, 1640-1845, par William J. Ashworth, page 21
↑ Sugar and slavery: an economic history of the British West Indies, 1623-1775 par Richard B. Sheridan, page 60
↑ Customs and excise: trade, production, and consumption in England, 1640-1845 par William J. Ashworth, page 323
http://www.jstor.org/pss/568625 [archive]
↑ Histoire de l'Angleterre des origines à nos jours, par Philippe Chassaigne, page 180
↑ a et b Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, p. 442
↑ Histoire de la presse en Angleterre et aux États-Unis, par Athanase Cucheval-Clarigny, page 32
↑ From strangers to citizens: the integration of immigrant communities in Britain, Ireland, and colonial America, 1550-1750, par Randolph Vigne, Charles Littleton
↑ The Guardian, par John Calhoun Stephens, Sir Richard Steele, et Joseph Addison, page 667
↑ The public prints: the newspaper in Anglo-American culture, 1665-1740 Par Charles E. Clark? PAGE 42
↑ Histoire de la presse en Angleterre et aux États-Unis, par Athanase Cucheval-Clarigny, page 233
http://www.information-britain.co.uk/famdates.php?id=501 [archive]
↑ Randolph Vigne, Charles Littleton, From strangers to citizens: the integration of immigrant communities
↑ Barbara L. Solow, Slavery and the Rise of the Atlantic System, p. 184
↑ Barbara L. Solow, Slavery and the Rise of the Atlantic System, p. 183
http://books.google.fr/books?id=GEh9PKIZl_4C&pg=PA132 [archive]
↑ Baltic iron in the Atlantic world in the eighteenth century, par Chris Evans et Göran Rydén, page 131

Voir aussi
Articles connexes

Chronologie des banques en Europe
Histoire des bourses de valeurs

Bibliographie

Civilisation matérielle et capitalisme, par Fernand Braudel (Page 322)
Peter Mathias et Patrick O'Brien : Taxation in Britain and France, 1715-1810
Patrick O'Brien, Central Government and the Economy, 1688-1815
P. G. M. Dickson, The financial revolution in England: A Study of the Development of Public Credit 1688-1756
Louis XIV et son temps, Robert Mandrou
A tour through the Great Britain, Daniel Defoe, (éd. Cassell, 1898, p. 145 et suiv.)
The English Coasting Trade, par Tony Stuart Willan.

Liens externes

La dette publique comme levier du développement financier [archive]
Histoire de la Bourse de Londres [archive]
Histoire de la Banque d'Angleterre [archive]
Aux origines du capitalisme moderne [archive]
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Conférence de Paris de 2015 sur le climat
COP21
Logotype officiel représentant la tour Eiffel ciselée sur une feuille d'arbre que la chaleur du soleil commence à brûler.
Logotype officiel représentant la tour Eiffel ciselée sur une feuille d'arbre que la chaleur du soleil commence à brûler.
Généralités
Type Conférence des parties
Édition 21e
Pays Drapeau de la France France
Localisation Parc des expositions de Paris-Le Bourget
Coordonnées 48° 56′ 37″ nord, 2° 25′ 51″ est
Organisateur Organisation des Nations unies
Date 30 novembre au 12 décembre 2015
Participant(s) Pays membres de la CCNUCC
Site web cop21.gouv.fr [archive]
Précédent 2014 : Conférence de Lima (COP20) 2016 : Conférence de Marrakech (COP22) Suivant

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La Conférence de Paris de 2015 sur le climat a eu lieu du 30 novembre au 12 décembre 2015 au Bourget en France. Elle est à la fois la 21e conférence des parties (d'où le nom COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la 11e conférence des parties siégeant en tant que réunion des parties au protocole de Kyoto (CMP11)1. Chaque année, les participants de cette conférence se réunissent pour décider des mesures à mettre en place, dans le but de limiter le réchauffement climatique.

Ce sommet international se tient au Parc des expositions de Paris-Le Bourget et réunit 195 pays. La conférence qui devait se terminer le 11 décembre 2015, est finalement prolongée jusqu'au lendemain2. Un accord international sur le climat, applicable à tous les pays, est validé par tous les pays participants3, fixant comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100.

Sommaire

1 Histoire des COP et négociations sur le climat
2 Objectifs
3 Préparation de la COP21
3.1 Engagements des États
3.2 Financement pour les pays du Sud
4 La France, pays hôte
4.1 Désignation
4.2 Organisation
5 Participants
5.1 Dirigeants présents
5.2 Participation de la société civile
5.3 Sommet des élus locaux pour le climat
5.3.1 Engagements de la ville de Paris
5.4 Manifestations citoyennes
6 Adoption du projet d'accord sur le climat
7 Critiques
7.1 Un accord peu contraignant ?
7.2 Greenwashing
8 Notes et références
9 Voir aussi
9.1 Bibliographie
9.2 Articles connexes
9.3 Liens externes

Histoire des COP et négociations sur le climat
Article détaillé : Conférence des parties.
Évolution des émissions de CO2 par pays et par habitant entre 1990 et 2012.

La conférence de Stockholm (1972) a lieu du 5 au 16 juin 1972. Il s’agit du premier colloque mondial élevant la question de l’environnement au rang de problème international d’importance majeure, ainsi que de la première occurrence de droit international contraignant dans le domaine de l’environnement. La conférence de Stockholm donne notamment lieu à une déclaration de vingt-six principes4, à un plan d’action comprenant cent neuf recommandations, et à la création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Pour Jacques-André Hertig5, c’est à Stockholm que « l’environnement entre dans les priorités et régions de nombreux pays ». Il cite Clark et Timberlake6 qui rapportent qu’avant Stockholm, on ne comptabilisait pas plus de dix ministères de l’Environnement, alors qu’en 1982 on répertoriait cent dix ministères ou secrétariats d’État dédiés aux questions d'environnement.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), créé en 1988, a pour vocation d’évaluer d'un point de vue scientifique l'influence de l'Homme dans le changement climatique, mais aussi d'en mesurer les risques et de proposer des stratégies d’adaptation et d’atténuation.

La conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (CNUED)7, créée en 1992 et également appelée Sommet de la Terre ou Conférence de Rio, rassemble 182 États à Rio de Janeiro pour débattre de l’avenir de la planète. C’est lors de ce premier Sommet de la Terre que le concept de développement durable fait consensus pour décrire un processus d’évolution permettant de répondre aux besoins du présent sans hypothéquer ceux du futur. 170 des États présents à Rio ont adopté l’Agenda 21, aussi appelé Action 21. Il s’agit d’un programme d’action de quarante chapitres appelé à être mis en œuvre sous la forme de près de 2 500 recommandations touchant à tous les domaines où l’action humaine influence l’évolution de l’environnement. Il est adopté par 178 chefs d’État lors de la Conférence de Rio. Le Sommet de la Terre instaure également un cadre annuel de réunions internationales au travers de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Émissions 1990-2007 de CO2 issues des combustibles fossiles, selon le protocole de Kyoto.
Dix indicateurs du réchauffement climatique.

Le protocole de Kyoto8 (1997) est un accord international signé lors de la COP3 à Kyoto en décembre 1997. Il met en place des objectifs contraignants et des délais visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la plupart des pays, dont les pays industrialisés. Cet accord est bâti sur la CCNUCC dont les pays membres décident de se doter d’un protocole plus strict. Les objectifs obligatoires prévus par le protocole de Kyoto pour les pays varient de -8 % à +10 % d’émission de gaz à effet de serre par rapport aux émissions individuelles des pays en 1990. L’accord permet une certaine flexibilité aux pays concernant les manières d’atteindre l’objectif fixé par le protocole (augmentation des forêts, financement de projets à l’étranger, etc.). L’entrée en vigueur du protocole de Kyoto n’a eu lieu qu’en février 2005.

Les accords de Bonn et de Marrakech (2001) sont les fruits des négociations menées lors de la COP6 bis à Bonn en juillet 2001 et de la COP7 à Marrakech en novembre 20019. Ils s’intéressent notamment aux questions relatives aux obligations des pays développés ainsi qu’aux aides à mettre en place à destination des pays en voie de développement. Ce sont ces accords qui déterminent les modalités d’application du protocole de Kyoto, ouvrant la voie à sa ratification et à sa mise en œuvre.
Hall des négociations de la COP21 au Bourget

En février 2005, 55 pays représentant au moins 55 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) en 1990 ont ratifié le protocole de Kyoto. L’entrée en vigueur de celui-ci signifie pour 30 pays industrialisés l’obligation d’atteindre les objectifs de réduction ou de limitation des émissions de gaz à effet de serre. Elle permet également la concrétisation légale du marché international du commerce de carbone et la mise en œuvre opérationnelle du mécanisme de développement propre (MDP).

L’accord de Copenhague (COP15, 2009) est un texte de 3 pages qui réunit des orientations communes à l’échelle internationale concernant la façon de traiter le changement climatique (réduction des émissions de gaz à effet de serre, limitation du réchauffement climatique à 2 °C, financement de trente milliards de dollars sur 2010-2012). Expliquant l'échec de Copenhague par l'absence de gouvernance mondiale, l'économiste du développement Thomas Sterner est plus optimiste concernant les objectifs plus restreints et cherchant plus de consensus de la COP21, même en restant réservé.

Les accords de Durban (2011) visent en point de mire l’adoption d’un accord universel en 2015. Est alors lancé un processus de travail ayant pour objectif de définir un nouveau protocole ayant force de loi dont l’adoption en 2015 devrait permettre sa mise en œuvre dès 2020. Ces accords débutent également un travail visant à combler le « fossé d’ambition » existant entre les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre pris par les États et l’objectif d’un réchauffement climatique maintenu sous la barre des 2 °C.

La COP20 de Lima (2014) met encore davantage au premier plan la nécessité d'efforts supplémentaires pour parvenir aux objectifs de maintien du réchauffement climatique sous la barre des 2 °C d'ici à 2100. Elle débouche sur la rédaction d'un document préparatoire au futur accord de la COP21 de Paris et à l’adoption d’un texte de trente-sept pages10.
Objectifs

Le cinquième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)11, paru en 2014, prévoit une hausse des températures de 0,3 à 4,8 °C d’ici 2100.

Selon le comité organisateur, l'objectif de cette conférence est « d'aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d'impulser/d'accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone12 ». À cet effet, l'accord, censé entrer en vigueur en 2020, devra à la fois traiter de l'atténuation — la baisse des émissions de gaz à effet de serre — et de l'adaptation des sociétés aux dérèglements climatiques existants et à venir. Il s'agira de trouver un équilibre entre les besoins et les capacités de chaque pays. La répartition de l'effort entre les émetteurs historiques et les économies émergentes est l'un des points sensibles de la négociation.

Pour préparer cet accord, chaque pays doit préparer et publier en amont de la COP21 une contribution qui présente un plan de travail concret à même de permettre à l’État concerné de faire sa part au sein de l’effort universel.

La COP21 doit également permettre aux pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, en partie via le Fonds vert pour le climat, afin d’aider les pays en voie de développement à lutter contre le dérèglement climatique.

En amont de cette conférence, une assemblée se tient pour discuter des enjeux climatiques en Méditerranée à Marseille lors de la MedCop21 les 4 et 5 juin 2015.
Préparation de la COP21
Engagements des États
Les chefs d'État et de gouvernement à l'ouverture de la COP21.
Discours du Secrétaire d'État américain John Kerry.
Pavillon du Mexique.
Pavillon de l'Inde.
Pavillon de l'Allemagne.
Pavillon des États-Unis.
Conférence de presse au pavillon de la Chine.
Des délégués durant la conférence.

Dans le cadre de la préparation de la COP21 et conformément à ce que prévoyaient les COP19 de Varsovie et COP20 de Lima, chaque pays doit rendre publique une contribution qui présente les décisions prises à l’échelle nationale. Ces contributions traduisent à ce stade des intentions, et non des engagements. On parle d’« INDC » pour Intented Nationally Determined Contributions (en).

Le premier objectif commun à l’ensemble de ces contributions est d’aller plus loin que l’engagement actuel des États. Le deuxième est de prendre en compte les spécificités et contraintes nationales de chaque pays, et de présenter ces dernières dans le cadre d’un projet ambitieux. Le troisième est celui de la transparence : chaque contribution est publiée dès sa soumission sur le site de la CCNUCC.

Enfin, toutes les contributions visent à la fois à atténuer les émissions de gaz à effet de serre en prévoyant de faire évoluer l’économie nationale, et à adapter les conditions de vie des personnes aux changements climatiques effectifs ou anticipés.

Les États participants à la COP21 présentent des contributions très variées à la fois dans leur contenu et dans le moment de publication. Si les pays développés étaient invités à remettre leur contribution à l’ONU avant le 31 mars 2015, les pays en développement ont jusqu’à l’automne pour soumettre les leurs.

Au total, 184 pays représentant la quasi-totalité des émissions mondiales de gaz à effet de serre avaient soumis leurs plans d'action climat aux Nations unies avant l'ouverture de la COP21 ; sur les 196 parties signataires à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), il en manquait seulement treize : deux pays en état de guerre civile (Libye et Syrie), trois pays pétroliers (Venezuela, Ouzbékistan et Brunei), la Corée du Nord, le Panama, le Nicaragua, le Népal, le Timor oriental, Saint-Christophe-et-Niévès, Niue et les Tonga13. Quatre de ces retardataires ont déposé une contribution en décembre 2015 : Brunei, Tonga, Venezuela et Saint-Christophe-et-Niévès14 ; le Népal a déposé sa contribution en février 201614; le Panama a déposé sa contribution en avril 201614; au total, ce sont donc 190 pays qui ont contribué (162 contributions, dont celle de l'Union européenne qui est commune à 28 pays), et il ne manque que 7 pays (Libye, Syrie, Ouzbékistan, Corée du Nord, Nicaragua, Niue, Timor oriental).

Voici quelques exemples de pays qui ont soumis leurs contributions15 :

27 février 2015 : la Suisse présente sa contribution officielle en premier. Elle annonce vouloir réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030, par une réduction de 30 % des émissions sur son territoire national et de 20 % grâce à des projets de compensation à l’étranger ;
6 mars 2015 : les 28 États de l’Union européenne, responsables à eux seuls de près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète16, s'engagent à réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. L’objectif à long terme reste une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % d’ici 2050 ;
27 mars 2015 : la Norvège s'engage à réduire ses émissions d’au moins 40 % d’ici à 2030 ;
30 mars 2015 : le Mexique est le premier pays en développement à remettre une contribution. Il déclare viser un pic d’émissions en 2026 et une réduction de 22 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à l’évolution actuelle envisagée depuis 2013. Cette contribution précise qu’en bénéficiant d’aides financières ou de transferts technologiques suffisants, cette réduction pourrait atteindre 36 % ;
31 mars 2015 : la Russie annonce vouloir réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25 % à 30 % d’ici 2030, toujours par rapport à 1990. Pour cela, la Russie compte notamment sur la gestion de ses forêts, car elle compte 25 % des ressources forestières mondiales ;
31 mars 2015 : les États-Unis, deuxième émetteur mondial envisagent conformément à l’annonce faite conjointement avec la Chine en novembre 2014 (cette dernière étant en 2013 la source de 28 % des émissions mondiales de CO2, suivi par les États-Unis, 14 %, et l'Europe, 10 %16) de réduire leurs rejets de gaz à effet de serre de 26 à 28 % d’ici à 2025 (par rapport à 2005) ;
1er avril 2015 : le Gabon, premier pays africain à afficher ses engagements climatiques, propose dans sa contribution de réduire ses émissions d’au moins 50 % par rapport à l’évolution prévue en cas de politique inchangée. Le pays présente les mesures pour les maitriser et une stratégie d’adaptation, notamment concernant son littoral, particulièrement exposé à la montée des eaux ;
23 avril 2015 : le Liechtenstein rend public un objectif de 40 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990 ;
30 avril 2015 : la principauté d'Andorre prévoit dans sa contribution une réduction de 37 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, et ce notamment en portant l'effort dans les secteurs de l’énergie et des déchets qui représentent la quasi-totalité de ses émissions de gaz à effet de serre ;
18 mai 2015 : le Canada fixe un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % en 2030 par rapport à 2005 ;
3 juin 2015 : le Maroc formule un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 13 % en 2030, susceptible toutefois d'atteindre 32 % de réduction sous réserve d’un appui financier international ;
11 juin 2015 : l'Éthiopie se fixe comme objectif, si un financement approprié le lui permet, de limiter les émissions nettes de gaz à effet de serre à 145 millions de tonnes équivalent CO2 ou à un niveau inférieur d’ici 2030, soit une réduction des émissions de 64 % par rapport à l’évolution prévue en cas de politique inchangée17 ;
11 juin 2015 : la Serbie adopte une contribution18 qui l'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 9,8 % à l'horizon 2030 par rapport à 1990. La Serbie est le premier pays des Balkans, mais également le premier pays candidat à l'entrée dans l'Union européenne, à soumettre sa contribution ;
30 juin 2015 : l'Islande se fixe comme objectif dans sa contribution19 de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 ;
30 juin 2015 : la Chine définit trois grands objectifs dans sa contribution20 : premièrement, atteindre un pic d'émission de CO2 en 2030 au plus tard ; deuxièmement, réduire de 60 à 65 % les émissions de CO2 par unité de PIB par rapport à 2005, sachant qu'elles ont déjà diminué de 33,8 % en 2014 en comparaison avec 2005 ; troisièmement, utiliser de plus en plus d'énergies non fossiles, c'est-à-dire les énergies renouvelables et le nucléaire, afin que leur part dans la consommation d'énergie primaire s'élève à 20 % à l'horizon 2030, alors qu'elle s'élevait à 11,2 % en 2014 ;
30 juin 2015 : la Corée du Sud se fixe dans sa contribution21 comme objectif principal de réduire ses émissions de GES de 37 % à l'horizon 2030 par rapport à un scénario business as usual en forte hausse, dont 25,7 % par réduction de la croissance de ses émissions nationales et 11,3 % par achat sur le marché international de permis d'émissions22 ;
3 juillet 2015 : Singapour fait connaître dans sa contribution23 son intention de réduire ses émissions de GES de 36 % à l'horizon 2030 par rapport à 2005, et de stabiliser ses émissions de CO2 en atteignant un pic d'émission aux alentours de 2030 ;
7 juillet 2015 : la Nouvelle-Zélande présente dans sa contribution24 un objectif de réduction de gaz à effet de serre de 30 % d'ici à 2030 par rapport au niveau de 2005, ce qui correspond à une baisse de 11 % par rapport à 1990 ;
17 juillet 2015 : le Japon s'engage dans sa contribution25 à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 d’environ 25,4 % par rapport à 2005 (26 % par rapport au niveau de 2013). Ce pourcentage amènerait en 2030 à un niveau d’émissions d’environ 1,04 milliard de tonnes d’équivalent CO2 ;
21 juillet 2015 : les Îles Marshall se proposent dans leur contribution26 de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 32 % d'ici à 2025 par rapport au niveau de 2010 et de 45 % d'ici à 2030, l'objectif ultime étant d'arriver à un bilan d'émissions neutre en 2050 ;
1er octobre 2015 : l'Inde ne s'engage pas sur la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, qui ont augmenté de 67 % entre 1990 et 2012, mais seulement sur la réduction de son « intensité carbone » (taux d'émissions de CO2 par unité de PIB) de 33 à 35 % en 2030 par rapport au niveau de 2005 ; elle s'engage également à porter à 40 % en 2030 la part des énergies renouvelables ; la production solaire en particulier serait multipliée par trente, à 100 000 MW en 2022. Mais la part du charbon dans la production d'électricité sera encore de 40 % en 202227.

Le 2 novembre 2015, la Chine et la France se sont déclarées favorables à l’instauration, dans l’accord attendu à l’issue de la COP21, d’un mécanisme de révision périodique des engagements nationaux ; leur déclaration commune prône également un accord « juridiquement contraignant ». Cette prise de position constitue une évolution majeure de la part de la Chine ; le président Xi Jinping a qualifié le réchauffement climatique de « défi planétaire » et appelé à obtenir un résultat « ambitieux », « c’est un impératif pour la Chine28 ».

Le 12 novembre 2015, John Kerry affirme dans le Financial Times que l'accord ne sera pas un « traité » avec des « objectifs de réduction juridiquement contraignants » ; François Hollande réagit en déclarant que « si l’accord n’est pas juridiquement contraignant, il n’y a pas d’accord » et que l'accord ne pourra qu'avoir « un caractère contraignant au sens où les engagements qui auront été pris devront être tenus et respectés »29.
Financement pour les pays du Sud

Le 9 octobre à Lima, à la réunion des ministres des finances du G20, Laurent Fabius a annoncé que la barre des 100 milliards de dollars annuels de financements climatiques promis en 2009, à Copenhague, par les pays du Nord vers les pays du Sud en 2020 doit désormais pouvoir être atteinte. Un rapport de l'OCDE a révélé qu'en 2014 ces financements climatiques ont atteint 61,8 milliards de dollars ; avec les promesses d'accroissement des financements annoncés en 2015 par différents pays, comme la France, l'Allemagne ou le Royaume-Uni, et surtout les promesses des banques de développement (15 milliards de dollars), le cap des 100 milliards est en vue30. L'économiste américain Jeffrey Sachs, conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et directeur de l'institut de la Terre de l'université Columbia à New York, considère que « Ce rapport est irresponsable, choquant même. Il ne comporte aucun élément relatif aux pays receveurs de cette aide. Au départ, ces 100 milliards de dollars devaient être des financements additionnels par rapport aux ressources mobilisées par l'aide au développement, or les chiffres divulgués par l'OCDE n'ont aucun caractère additionnel. Ils résultent pour l'essentiel d'une simple requalification d'une aide existante en une aide dédiée au climat »31.
La France, pays hôte
Désignation
Ségolène Royal, ministre française de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, répondant aux questions des journalistes pendant la COP21.
Pavillon de la France.

Le choix du pays hôte de la COP relève de règles précises. D’un point de vue géographique, le lieu de la COP est déterminé pour se dérouler par rotation annuelle dans l’un des pays des cinq groupes régionaux de l’ONU que sont l’Asie-Pacifique, l’Europe de l’Est, l’Amérique latine-Caraïbes, l’Europe de l’Ouest élargie (GEOA) et l’Afrique. Une fois ce groupe régional désigné pour accueillir telle édition de la COP, le choix du pays hôte est finalisé en interne au groupe.

C’est en septembre 2012 que François Hollande, président de la République française, a rendu publique l’intention de la France d’accueillir la COP21 en 2015. Cette candidature a été prise en compte par le groupe régional de la France à l’ONU en avril 2013, puis entérinée via une désignation officielle lors de la COP19 de Varsovie en novembre 2013.
Organisation

La COP21 se tient du 30 novembre au 11 décembre 2015 sur le site de l'aéroport de Paris-Le Bourget. Ce site est retenu pour sa capacité d’accueil et son accessibilité, paramètre indispensable pour une manifestation qui devrait réunir entre 20 000 et 25 000 personnes pour la conférence même, et plus de 40 000 si l’on inclut les visiteurs ne prenant pas directement part aux négociations.

Le centre de conférences est appelé « zone bleue ». Il est régi par les règles d’accès et de sécurité propres aux Nations unies, la COP étant une conférence organisée par l’ONU. La zone bleue sera ainsi accessible uniquement à des personnes accréditées par le secrétariat général de la CCNUCC. Bien qu'organisé peu après les attentats du 13 novembre, l'événement est maintenu selon une déclaration de Laurent Fabius : « c'est une action absolument indispensable contre le dérèglement climatique32. ».

Trois ministres français sont impliqués au premier plan dans l’organisation et la présidence de la COP21. Il s’agit de Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Annick Girardin, secrétaire d’État chargée du développement et de la francophonie.

Ces trois ministres sont à la tête d’un collectif interministériel chargé de superviser l’organisation de la COP21. Ce collectif est scindé en deux équipes, une équipe de négociation et un secrétariat général. Nommé début 2013, le secrétaire général est Pierre-Henri Guignard, qui a la charge de l'animation d'une équipe du ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie33.

L’équipe de négociation est composée de quatre pôles :

Accord de Paris, composé d’experts en changement climatique ;
Relations bilatérales et multilatérales, chargé des questions diplomatiques et des négociations autour des contributions nationales ;
Finances, chargé de réfléchir à la mobilisation de moyens financiers ;
Agenda des solutions, chargé de coordonner les initiatives de la société civile.

Quant au secrétariat général, il est composé de six pôles :

Logistique événementielle et développement durable, chargé de la logistique d’accueil sur le site de Paris-Le-Bourget, et de la coordination de l’organisation avec le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ;
Sécurité et sûreté, chargé de veiller à la sécurité des participants à la COP21 ;
Relations avec la société civile, chargé de mettre en place un espace de conférences et d’expositions dédié à la société civile ;
Communication et presse, chargé de la communication à la fois en termes de relations presse et de communication numérique ;
Partenariats public-privé, chargé de gérer les partenariats financiers ou de compétences ;
Administration et finances, chargé de suivre l’évolution budgétaire de la COP21.

À l’occasion de la COP21, le ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie propose l'application mobile StatClimat pour éclairer le grand public sur les changements climatiques et les actions mises en œuvre ou projetées pour le circonscrire34. Les informations statistiques sont consultables à plusieurs échelles : France et international (Union européenne et/ou Monde, selon la disponibilité des données).

Laurent Fabius est désigné président de la COP21, fonction qu'il doit assurer jusqu'au début de la COP22. Toutefois, sa nomination à la présidence du Conseil constitutionnel l'a conduit à se retirer avant la fin. Le 17 février 2016, Ségolène Royal annonce qu’elle prend la présidence de la COP21 jusqu’au passage de flambeau au Maroc35.
Participants
Dirigeants présents

Le président de la République François Hollande accueille le 30 novembre, sur le site du Bourget, les 150 chefs d’État venus pour le premier jour de la COP21, aux côtés du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, de la secrétaire exécutive de la CCNUCC Christiana Figueres, du futur président de la COP21 Laurent Fabius et de la ministre de l’Écologie Ségolène Royal36.
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Océanie

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Institutions internationales

Participation de la société civile
Sommet Climate & Territories à Lyon en juillet 2015.

La société civile aura un rôle important à jouer lors de la COP21. Si l’accès à la « zone bleue » des négociations de la COP21 sera réservée uniquement aux personnes accréditées par le secrétariat général de la CCNUCC, de nombreuses manifestations (salons, conférences, expositions, débats, rassemblements) sont attendues en amont et en marge de l’événement. La forte mobilisation des citoyens et des acteurs non-étatiques (collectivités territoriales, entreprises du secteur privé, ONG, scientifiques, etc.) sur la transition énergétique et écologique et l'adaptation face au dérèglement climatique est un enjeu reconnu par les ONG comme par les décideurs.

Selon un sondage IFOP en septembre 201538, 83 % des Français sondés pensent que la question du climat doit être une priorité et 81 % pensent que le réchauffement est dangereux, 86 % se disent conscients que le mode de vie doit évoluer, 30 % se disent prêts à changer leur façon de consommer, et 22 % prêts à modifier leur consommation d'énergie (surtout pour limiter les émissions de gaz à effet de serre)38. Selon ce sondage, 42 % espèrent des mesures concrètes applicables par chacun ; les plus jeunes (18-24 ans) sont 51 % dans ce cas. Le coût est un frein évoqué par 48 % des sondés, devant le manque d'information (23 % souhaitant « une meilleure sensibilisation pour mieux comprendre les enjeux climat »)38. Selon ce sondage, mieux utiliser les énergies renouvelables est souhaité par 16 % des Français, et 8 % se disent prêts à modifier leur mode de chauffage et leurs équipements domestiques38.

De nombreux événements sont prévus dans le cadre de la COP21 et sa préparation. Par exemple le 6 juin 2015, une manifestation annoncée « la plus grande consultation citoyenne jamais organisée sur le climat et l'énergie » réunit les résultats de 104 débats qui se tiendront dans 83 pays en 24 heures39. Les conditions et règles de ces débats (méthode éprouvée, du Danish Board of Technology, déjà testées deux fois à grande échelle pour les World Wide Views) sont identiques, avec des panels représentatifs de citoyens qui donneront leurs avis sur 5 enjeux phare de la COP21 : importance de la lutte contre le changement climatique, financement de la transition, transfert de technologies, responsabilité des États relativement aux engagements qui seront pris à la COP21 de Paris et contrôle et suivi de ces engagements, avec en France un accompagnement de la Commission nationale du débat public (CNDP) et de l'Association des régions de France (ARF)39. Les résultats sont rendus publics le 10 juin pour les négociateurs de l'intersession de la COP21 à Bonn, et pour les décideurs, les ONG et toutes les personnes intéressées par le travail et les enjeux de la COP21, avec une analyse comparative des priorités, des points de convergence et de divergence par pays participant39. Les recommandations faites par ces citoyens sont rappelées au sommet mondial Climat & Territoires organisé par la région Rhône-Alpes début juillet 2015 à Lyon39.
Sommet des élus locaux pour le climat

Le 4 décembre, en parallèle de la COP21, la maire de la capitale française Anne Hidalgo et Michael Bloomberg, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les villes et les changements climatiques, coprésident le sommet des élus locaux pour le climat40.

Ouvert par le président de la République française, François Hollande, le sommet est organisé à l'Hôtel de ville de Paris par la société basé à Paris et New York Richard Attias & Associates, spécialisée dans la communication d'influence et l'organisation de séminaires41. Les coûts d'organisation de la journée sont, selon la Mairie de Paris, entièrement pris en charge par les partenaires privés41. Près de 1 000 personnes y participent, dont 700 maires41.

Maires, gouverneurs et dirigeants locaux du monde entier sont invités à participer afin d'échanger sur les différents engagements portés par les élus locaux à travers le monde. L'objectif est de parvenir à un accord universel juridiquement contraignant qui permettra de lutter localement contre le réchauffement climatique42, mais également de mettre en valeur le Pacte des Maires, une coalition mondiale de maires et représentants locaux engagés dans la réduction de gaz à effet de serre à l'échelle locale, ainsi que dans la transparence de leurs résultats40. Les négociations officielles des chefs d’États mondiaux au Bourget dans le cadre de la COP21 devront prendre en compte les efforts et décisions prises lors du sommet des élus locaux pour le climat40.

Plusieurs maires, responsables locaux et personnalités engagées de différents pays participent à ce sommet, parmi lesquels43,44 :

Anne Hidalgo, maire de Paris
Michael Bloomberg, envoyé spécial des Nations unies pour les villes et le changement climatique
François Hollande, président de la République française
Eduardo Paes, maire de Rio de Janeiro
Khalifa Sall, maire de Dakar
Kadir Topbaş, maire d'Istanbul
Park Won-soon, maire de Séoul
Boris Johnson, maire de Londres
Ada Colau, maire de Barcelone
Denis Coderre, maire de Montréal
Clover Moore, maire de Sydney
Eric Garcetti, maire de Los Angeles
Rahm Emanuel, maire de Chicago
Tommy Remengesau, président des Palaos
Al Gore, ancien vice-président des États-Unis
Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies
Leonardo DiCaprio, acteur
Robert Redford, acteur et cinéaste américain
Arnold Schwarzenegger, ancien gouverneur de Californie et acteur américain, etc.

Engagements de la ville de Paris
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Lors de ce sommet, la ville de Paris s'est engagée sur plusieurs projets devant aboutir à l'horizon 202044 :

30 % d'économie d'énergie pour l'éclairage public ;
2 fois plus de pistes cyclables ;
mise en place d'un plan Paris zéro diesel ;
−15 % de déchets ;
mise en place de 26 projets d'aménagement urbain ;
consommation à 25 % d'énergies renouvelables et de récupération ;
−25 % de consommation énergétique à Paris ;
−25 % d'émissions de gaz à effet de serre ;
50 % d'alimentation durable dans la restauration collective ;
+27 000 logements sociaux rénovés basse consommation ;
objectif zéro sac plastique ;
100 % d'électricité verte dans les bâtiments municipaux dès le 1er janvier 2016.

En parallèle, 31 entreprises ont signé la Charte Paris Action Climat et s'engagent à baisser leurs émissions de 500 000 tonnes de CO2 d'ici à 202044.
Manifestations citoyennes

La Coalition Climat 21, regroupant un grand nombre d'ONG et d'organisations syndicales, a été créée afin d'appeler à de grandes mobilisations autour de la question climatique car elles jugent que les négociations de la COP21 « ne seront pas suffisantes45 ». Cette coalition appelle notamment à une grande marche le 28 et 29 novembre ainsi qu'à une mobilisation de masse le 12 décembre, jour de clôture des négociations. De nombreuses conférences, ateliers et villages seront aussi mis en place en marge de la réunion officielle. Des mobilisations plus radicales sont aussi prévues avec la convergence annoncée des différentes « ZAD » de France46 ainsi que de nombreuses manifestations anticapitalistes.

De nombreuses ONG, associations et intellectuels appellent à une grande marche planétaire et pacifique47 afin de, selon les points de vue, d'« encourager » ou de « mettre la pression » sur la COP21 pour que les bonnes décisions soient prises pour protéger le climat48. Sont publiés notamment les manifestes "L'Appel de Je suis Paris 2015, Pour une manifestation planétaire", lancé par l'écrivain Frédérick Deguizan49 ou celui de la Coalition Climat 21.

À la suite des attentats du 13 novembre 2015 en France et à l’état d'urgence en résultant, toute marche ou manifestation est finalement interdite à Paris et en Île-de-France pendant la durée de la conférence50. Dans ce contexte, certains militants politiques ou écologistes, classés comme membres de « l'ultra-gauche » ou de la « mouvance contestataire radicale » — anarchistes, Black Blocs ou autres activistes — sont interdits de séjour en Île-de-France, voire assignés à résidence51,52. Dans le cadre de la COP21, la vente et le transport de white spirit, de bouteilles de gaz inflammables, d'alcool à brûler et d'acétone sont interdits dans l'agglomération parisienne entre le 28 novembre et le 13 décembre 201553,54.

Le 29 novembre 2015, une manifestation est tout de même organisée à la Place de la République, réunissant entre 4 500 et 10 000 personnes selon les sources55, une chaîne humaine est créée entre la station de métro Oberkampf et la Place de la Nation, sur le Boulevard Voltaire, entre midi et 13 heures56,57. Aux manifestants pacifiques se mêlent quelques éléments provocateurs : des heurts éclatent entre eux et les forces de l'ordre, les bougies et les fleurs, déposées quelques jours plus tôt sur le mémorial des attentats du 13 novembre, sont piétinées58. Les policiers interpellent 341 personnes, dont 317 sont gardées à vue puis finalement relâchées59,60.

En signe de symbole et du fait de l'annulation de la marche, des milliers de chaussures ont été apportées pour recouvrir la place de la République à Paris, toutes orientées vers la place de la Nation où la marche devait s'achever. On retrouvait parmi celles-ci des paires appartenant à l'actrice Marion Cotillard, au pape François ou au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon61.

D'autres villes françaises préfèrent également annuler ces marches, à l'instar de Lille, Lyon, Rennes ou encore Toulouse. Certaines les ont cependant maintenues comme Ajaccio, Bordeaux, Jaujac62, Grenoble, Nantes, Nice, Rouen ou Strasbourg63. Certaines villes ont remplacé les marches interdites par des chaînes humaines64 comme à Aix-en-Provence65, Bordeaux66, Caen67, Chambéry68, Clermont-Ferrand69, Grenoble70, Lyon71 et Marseille72.

Les villes du monde se mobilisent aussi. Outre Paris, des grandes villes du monde entier ont été le lieu de manifestations pour appuyer les revendications pour la justice climatique et une action réelle contre le changement climatique : Adélaïde73, Amsterdam74, Athènes75, Auckland, Barcelone, Berlin75, Beyrouth, Brisbane, Bruxelles75, Budapest, Canberra, Copenhague75, Dacca, Édimbourg, Hong Kong76, Johannesburg, Kampala, Katmandou75, Kiev, Kyoto, Londres73, Madrid75, Melbourne, Mexico73, New York73, Delhi75, Oslo, Ottawa, Ouagadougou75, Quito, Rio de Janeiro75, Rome, São Paulo, Séoul76, Stockholm75, Sydney73 et Tokyo[réf. nécessaire].

Le 12 décembre, alors que le texte définitif de la COP21 n'est pas encore connu, un grand rassemblement online des militants est autorisé à défiler entre l’Arc de Triomphe et La Défense, sur l’avenue de la Grande-Armée, et à se diriger vers le Champ de Mars en passant par le Trocadéro. Au terme de cette manifestation, des prises de paroles ont lieu sur la scène dressée devant l'École militaire77 :

« [...] Geneviève Azam, d'Attac, commente l’accord qui, dans l’après-midi même, est présentée au Bourget, au sein de la COP [...]. Naomi Klein salue ensuite les « héros climatiques » du jour face « au manque de courage des dirigeants » : « L’accord est un désastre, à aucun moment dans le texte, le mot fossile n’apparaît » précise-t-elle. Un paysan colombien de la Via Campesina dénonce de son côté les « trafiquants du climat » avant de lancer : « Vive la planète sans Monsanto ! ». Juliette Rousseau, la porte-parole de la Coalition Climat 21, salue enfin la « formidable montée en puissance des mobilisations citoyennes » lors de cette COP21. »

Adoption du projet d'accord sur le climat
Article détaillé : Accord de Paris sur le climat.
Discours de François Hollande lors de la cérémonie de clôture de la COP21, le 12 décembre 2015.
Les organisateurs — dont la négociatrice française Laurence Tubiana, Christiana Figueres, Laurent Fabius, Ban Ki-moon et François Hollande — annonçant l'adoption de l'accord.

Le 12 décembre, après une prolongation des négociations qui devaient initialement s'achever la veille, les délégués parviennent à un projet d'accord final, adopté ensuite à l'unanimité par les participants. Le texte fixe pour objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C, en visant la barre des 1,5 °C.

L'accord, qui doit être validé par les parlements des pays participants pour entrer en vigueur en 2020, prévoit une augmentation du budget du fonds vert pour le climat, avec un plancher de 100 milliards de dollars par an : un nouveau plancher sera fixé en 2025. L'un des objectifs du texte est la réorientation de l'économie mondiale vers un modèle à bas carbone, ce qui implique un abandon progressif des énergies fossiles78,79,80.
Critiques
Un accord peu contraignant ?

Le Forum mondial des fonds de pension estime que « l’objectif théorique de réduction des émissions de gaz à effet de serre n’engage en rien les États-membres des Nations unies – tous signataires de l’Accord de Paris sur le climat. Les gros émetteurs de CO2, États-Unis, Chine, Inde, Brésil, Canada et Russie, qui représentent à eux seuls plus de la moitié des émissions, sont censés réduire délibérément, par eux-mêmes, leur pollution carbone sans qu’aucun mécanisme de mesure efficace ne soit mis en place, et sans le moindre incitatif financier contraignant du type taxe carbone. En somme, un accord "juridique" sans obligation, qui pose pour postulat que l’objectif recherché par les signataires sera atteint : ce que les juristes romains appelaient une pétition de principe81 ! ».

Cependant, sept organisations financières (notamment IIGCC en Europe, INCR en Amérique du Nord, AIGCC en Asie, IGCC en Australie) ont demandé une signature rapide des Accord de Paris dont l’échéance est le 22 avril 2016. Dans ce courrier commun, elles expliquent que la signature de l’Accord sécurisera la réglementation, ce qui « aidera à attirer [d]es milliers de milliards d’investissements pour soutenir la transition bas carbone82 ».
Greenwashing

Avant la tenue de la COP21, les COP, les sommets de la Terre et le concept même de développement durable sont dénoncés par les militants de la décroissance, qui y voient « une aubaine pour les multinationales soucieuses de verdir leur image » et un « grand marché au greenwashing83 ».

L'organisation du sommet, annoncé comme un futur échec, est critiquée par plusieurs ONG qui ont quitté le précédent sommet de Varsovie (COP19) en le qualifiant de « mascarade84 ». Les ONG ont par ailleurs condamné la présence de certains sponsors officiels « fortement polluants »85,86,87.

En novembre 2015, France 2 révèle qu'à rebours des promesses de créations d’emplois locaux notifiées sur le site officiel de l'événement, l'entreprise chargée de l'organisation, GL Events emploie au moins 200 salariés détachés exceptionnellement venus d'Europe de l'Est, les conditions salariales de leur travail étant très inférieures au SMIC88. L'organisation emploie finalement peu d'habitants du département de la Seine-Saint-Denis avec seulement 6,7 % des postes disponibles, pratique légale mais qui ne correspond pas aux annonces politiques89.

La veille du premier jour de la conférence, un collectif d'artistes britanniques d'art subversif appelé Brandalism a détourné 600 panneaux publicitaires afin de dénoncer les mensonges des grandes enseignes sponsors de la COP21. On y retrouve notamment des affiches détournées de partenaires tels qu'Air France, Volkswagen, ou encore Nike, mais également plusieurs chefs d’État et de gouvernement90. Dans le communiqué officiel des activistes, un des membres résume : « En sponsorisant les négociations climatiques, des pollueurs importants tels qu'Air France et Engie peuvent faire leur promotion comme s'ils faisaient partie de la solution, alors qu'ils font en fait partie du problème. »91.

La Fondation Nicolas-Hulot ainsi que l'association négaWatt regrettent que la sobriété ne fasse l'objet d'aucune mention dans le cadre de l'accord de Paris. En effet, selon eux, les énergies renouvelables ne sauraient s'ajouter à la production actuelle d'énergie, mais au contraire, doivent s'y substituer92. Pour ce faire, la seule voie possible est celle de la sobriété, que la notion de croissance verte pourrait éclipser, conformément au précepte du négawatt.
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Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Conférence de Paris (2015) » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

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Bibliographie

Pascal Canfin, Peter Staime, Climat : 30 questions pour comprendre la Conférence de Paris, Éditions Les Petits Matins, 2015, 200 p. (ISBN 978-2-36383-172-9)

Articles connexes

Conférences climat
Conférence des parties (CP, COP)
Conférences des Nations unies sur les changements climatiques
Conférence des Nations unies sur l'environnement (Stockholm, 1972)
Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (1988)
Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (Sommet de Rio, 1992)
CCNUCC (Convention de Rio, 1992)
Sommet mondial sur le développement durable (Sommet de Johannesbourg, 2002)
Grenelle Environnement (2007)
COP (Conférences des parties ; depuis 1995)
COP13 (Conférence de Bali, 2007)
COP14 (Conférence de Poznań, 2008)
COP15 (Conférence de Copenhague, 2009)
COP16 (Conférence de Cancún, 2010)
COP17 (Conférence de Durban, 2011)
COP18 (Conférence de Doha, 2012)
COP19 (Conférence de Varsovie, 2013)
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Préludes

L’idée que l’influence de l'homme sur le système terrestre serait devenue prédominante n’est pas nouvelle. Dès 1778, Buffon écrit dans Les Époques de la Nature : « La face entière de la Terre porte aujourd'hui l'empreinte de la puissance de l'homme »5.

En 1864, l'écologiste américain George Perkins Marsh publie Man and Nature, Physical Geography as Modified by Human Action. En 1873, l'abbé Antonio Stoppani, professeur au Muséum de Milan, imagine dans son cours de géologie une ère géologique nouvelle, l'« Anthropozoïque »6.

En 1922, à Paris, le géochimiste et biologiste Vladimir Vernadski et deux penseurs chrétiens : Pierre Teilhard de Chardin, professeur de géologie et le mathématicien et philosophe Édouard Le Roy développent le concept de noosphère, la « sphère de l'esprit humain » qui prend en compte l'influence grandissante de l'homme et de son pouvoir intellectuel et technologique sur la biosphère7 ; ces trois penseurs s'inspirent de la pensée de Bergson, exprimée dans son ouvrage : L'évolution créatrice.

À la suite de Vernadski et de son système conceptuel sur l'influence de l'homme sur les cycles chimiques de la Terre ("La Géochimie" puis "La Biosphère") James Lovelock, père de l'hypothèse Gaia (Gaia hypothesis) étudie à son tour l'influence de l'homme sur les cycles biochimiques.

La première occurrence du terme remonte à 1922, lorsque le géologue russe Alexei Petrovich Pavlov (en) décrit les temps actuels comme ceux d'une période (ou système) « Anthropogénique » ou « Anthropocène »8,9 reprenant presque l'appellation « Anthropozoïque » de Stoppani.

En 1955, a lieu le symposium de Princeton : « La Terre, transformée par l'action de l'homme » (The Earth as modified by human action)

La prise de conscience des conséquences de l'activité de l'homme sur son environnement s'est accélérée entre autres avec le Club de Rome de 1972 et la publication du rapport « Limite de la croissance » (Limits to growth).

Le terme est utilisé ensuite dans les années 1980 par le biologiste américain Eugene F. Stoermer (en) puis par le journaliste Andrew Revkin (en) en 199210, avant d'être popularisé en 2000 par le météorologue et chimiste de l'atmosphère néerlandais Paul J. Crutzen11 associé à Eugene F. Stoermer12.

Aujourd'hui, cette notion pourrait prendre un sens plus fort encore alors que l'homme est sur le point non plus seulement de comprendre et d'agir sur les processus biologiques et chimiques, mais de synthétiser la vie, ce que laisserait entendre l'annonce en Mai 2010 que l'équipe de J. Craig Venter a synthétisé un génome et l'a inséré à la place du génome d'une bactérie qui a alors produit de nouvelles protéines13.

Par ailleurs, une nouvelle dimension de l'Anthropocène pourrait être atteinte avec le développement de la géoingénierie, qui donnerait pour la première fois à l'homme la possibilité de modifier volontairement son environnement à l'échelle globale.

Enfin, le concept d'Anthropocène est également lié à ce courant de pensée qui vise à tisser des liens entre les différents impacts de l'homme sur la Terre (climat, biodiversité, ressources), et à chercher leur cause dans la société capitaliste et anthropocentriste. De nombreux ouvrages ont été publiés en ce sens en 2015 à la suite de l'encyclique Laudato si’ du pape François.
Validation du concept

S'agissant d'un terme de géologie, la création d'un nouvel intervalle dans l'échelle des temps géologiques doit suivre un processus établi d'études et d'approbation.
Procédure

Les intervalles géologiques sont définis par leur limite inférieure qui doit correspondre à un événement majeur à l'échelle du globe. Cet événement doit être enregistré dans les sédiments, et exposé sur une coupe géologique (le stratotype) où on le définit comme point stratotypique mondial (PSM), équivalent en français du Global Boundary Stratotype Section and Point (GSSP). Le PSM est matérialisé sur le terrain par un clou d'or (symbole : Point stratotypique mondial) que l'on retrouve dessiné sur les chartes stratigraphiques14.

La sous-commission de stratigraphie du Quaternaire (Subcommission of Quaternary Stratigraphy) de la Commission internationale de stratigraphie (International Commission on Stratigraphy) doit adopter une recommandation et la proposer.

Enfin, l'intervalle et le nom de la nouvelle subdivision géologique doivent être enfin ratifiés par l'Union internationale des sciences géologiques (UISG), en anglais : International Union of Geological Sciences (IUGS). Le prochain congrès de l'UISG (XXXVe Congrès) se tiendra au Cap en 2016.
Étapes franchies

Un groupe de 38 chercheurs, le « Groupe international de travail sur l'Anthropocène » (Anthropocene Working Group), a été créé (2008)15 au sein de la sous-commission de stratigraphie du Quaternaire pour étudier le sujet.

En 2008, une proposition a été présentée à la Commission de Stratigraphie de la Société géologique de Londres pour faire de l’Anthropocène une unité formelle dans les divisions géologiques en époques16. Une large majorité de cette commission décida que la proposition avait ses mérites et devait en conséquence être examinée en détail.

Progressivement des groupes de travail indépendants réunissant des scientifiques de différentes sociétés de géologie ont étudié si l’Anthropocène pouvait être formellement intégré dans l'échelle géologique17.

De plus en plus de scientifiques utilisent maintenant le terme « Anthropocène ». Ainsi en 2011, la Société américaine de géologie intitula son congrès annuel : Archean to Anthropocene: The past is the key to the future18.

En janvier 2015, 26 des 38 membres du Groupe de travail international sur l’Anthropocène publièrent un article suggérant que l'essai nucléaire du 16 juillet 1945 aux États-Unis était la limite chronologique à retenir pour marquer le début de cette nouvelle époque19. Cependant, d’importants groupes suggèrent d'autres dates alternatives19. En mars 2015, un autre article dans Nature proposait soit 1610 soit 196420.

Le groupe de travail sur l’Anthropocène s'est réuni en août et septembre 2016, lors du 35e congrès géologique international, pour valider la recommandation d'intégrer l'Anthropocène en tant qu'époque géologique au sein de l'échelle des temps géologiques21.
Débats
Les marques d'une nouvelle époque géologique
Mine de cuivre à ciel ouvert de Chuquicamata au Chili (13 % des réserves mondiales connues en cuivre).
Quels espaces pour les espèces ?

Les activités humaines ayant la capacité de provoquer des modifications importantes de l'environnement terrestre, notamment via :

l'agriculture intensive et la surpêche ;
la déforestation et les forêts artificielles ;
les industries et les transports ;
l'évolution de la démographie et l'urbanisation ;
la fragmentation écologique ;
la réduction ou destruction des habitats ;
les pollutions de l'air, des eaux et de la terre ;
l'augmentation exponentielle de la consommation et donc de l'extraction des ressources fossiles ou minérales (charbon, pétrole, gaz naturel, uranium, etc.) ;
Le changement de cycle de certains éléments (azote, phosphore, soufre) ;
L'exploitation du nucléaire comme énergie ou comme arme ;
etc.

L'impact de ces modifications, des prélèvements et des rejets humains l'emporterait sur les facteurs et fluctuations naturels, en particulier au niveau du climat planétaire et des grands équilibres de la biosphère. Par exemple, le plastiglomérat peut être vu, comme l'écrit l'équipe qui l'a identifié, comme une preuve attestant de l'entrée de la planète dans ce nouvel étage géologique, l'Anthropocène22. De même, a été mis en avant le fait que l'homme déplace aujourd'hui plus de sédiments au travers de ses activités (mines, carrières, constructions, etc.) que la totalité des rivières du globe23. Sur la carte du monde des antineutrinos, la France se détache nettement, signe d'une grande densité de réacteurs nucléaires24.

Les « limites de la planète » (planetary boundaries) proposées par Rockstorm et al.25 (chiffres de 2009) :
Processus du système Terre paramètre limite proposée valeur actuelle valeur pré-industrielle
Changement climatique concentration de CO2 atmosphérique (ppm en volume) 350 387 280
équivalent en forçage radiatif (W/m2) 1 1,5 0
Destruction de la biodiversité nombre d'espèces par million et par an 10 > 100 0,1-1
Cycle de l'azote quantité de diazote extraite de l'atmosphère (millions de tonnes par an) 35 121 0
Cycle du phosphore quantité de P dans les océans (millions de tonnes par an) 11 8,5-9,5 ~1
Destruction de l'ozone stratosphérique concentration d'ozone (unité Dobson) 276 283 290
acidification des océans moyenne globale d'aragonite dans l'eau à la surface des océans 2,75 2,90 3,44
utilisation de l'eau non salée consommation d'eau pure des humains (milliards de tonnes par an) 4000 2600 415
Changement d'utilisation des sols pourcentage de terre dans le monde convertie en culture. 15 11,7 faible
concentration des aérosols dans l'atmosphère à déterminer
pollution chimique polluants organiques, plastiques, perturbateurs endocriniens, métaux lourds, déchets nucléaires, ... à déterminer
Propositions de limite inférieure (point stratotypique mondial ou PSM)
Article détaillé : Point stratotypique mondial.

Paul Josef Crutzen, après avoir proposé l'an 1784 comme date de début de l'Anthropocène (date du brevet de la machine à vapeur par James Watt, prémices de la révolution industrielle), considère (avec le spécialiste de l'environnement Will Steffen et l'historien John McNeill) que l'homme est entré depuis 1945 dans la phase II de l'Anthropocène – dite la « Grande accélération » (Great Acceleration) qui voit l'augmentation accélérée de la concentration en dioxyde de carbone de l'atmosphère qui « atteint un stade critique car 60 % des services fournis par les écosystèmes terrestres sont déjà dégradés »26.

Pour d'autres, le caractère récent des phénomènes invoqués est mis en doute par l'archéologie et l'histoire, qui retracent les modifications à grande échelle du paysage et du biotope par l'activité humaine dès le Paléolithique, lorsque la maîtrise du feu et la pratique répétée du brûlis pour chasser ont fait reculer les milieux forestiers (et les espèces qui y vivent) au profit des milieux ouverts (savane, prairie) et des humains qui y ont évolué.

De son côté, Felisa Smith (de l'université du Nouveau-Mexique à Albuquerque) place le début de l'Anthropocène il y a 14 000 ans, lors de la colonisation de l'Amérique du Nord par les premiers chasseurs-cueilleurs asiatiques, cette colonisation ayant entraîné la disparition de nombreuses espèces d'herbivores de grande taille. Ces animaux produisaient de grandes quantités de méthane libéré dans l'atmosphère terrestre, contribuant ainsi au réchauffement climatique naturel ; la diminution du méthane atmosphérique aurait alors conduit au Dryas récent.

Selon la thèse controversée du paléoclimatologue William Ruddiman, l'Anthropocène aurait débuté 5 000 ans av. J.-C., période où on observe une augmentation des teneurs en méthane avec le développement de la riziculture, la domestication animale et le défrichement des forêts27.

Simon Lewis et Mark Maslin, un géographe et un géologue britanniques, ont récapitulé en mars 2015 les principales propositions de dates pour la base de l'Anthropocène9. De la plus ancienne à la plus récente :

extinction de la mégafaune pléistocène datée par les fossiles, selon les régions du monde, entre −50 000 et −10 000 ans ;
début de l'agriculture, marqué par l'apparition de pollens de plantes cultivées dans les sédiments et daté en moyenne à −11 000 ans mais avec une large plage de variations de l'ordre de 5 000 ans ;
début de l'agriculture extensive, souligné par une inflexion positive des teneurs en gaz carbonique (CO2) enregistrées dans les glaces des pôles à partir d'il y a environ −8 000 ans ;
développement de la riziculture repéré dans ces mêmes glaces par une augmentation des teneurs en méthane (CH4) à partir d'il y a −6 500 ans ;
développement de sols anthropiques identifiés par la présence de niveaux localisés riches en matière organique noire entre il y a −3 000 à −500 ans selon les régions ;
mise en contact (« collision ») entre l'Ancien et le Nouveau Monde à compter de 1492, événement qui va conduire à une diminution rapide de 7 à 10 parties par million (ppm) des teneurs en gaz carbonique dans l'atmosphère (enregistrée dans les glaces des pôles) pour aboutir à un minimum historique en 161028 ;
révolution industrielle marquée par l’enregistrement de cendres dans les glaces, résidus de la combustion du carbone fossile (charbon, puis hydrocarbures) qui apparaissent progressivement entre 1760 et 1880 selon les régions du monde. L’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère qui en résulte est progressive avant la « Grande accélération »26 du milieu du XXe siècle ;
essais et explosions des bombes atomiques en 1945note 1,29,30, et surtout les nombreux essais nucléaires atmosphériques des années 1950 et 1960 qui ont libéré une grande quantité de divers radionucléides et radioisotopes (dont du carbone 14) dans l'air ; assez pour doubler le taux normal de 14C de l'atmosphère31. La radioactivité est captée et piégée dans les plantes et en particulier les arbres dont les cernes permettent une datation de l'événement (dendrochronologie). Le pic de cette radioactivité se situe en 1964 juste après l'arrêt des essais nucléaires atmosphériques par les deux principales puissances nucléaires de l'époque, les États-Unis et l’Union soviétique ;
présence de produits chimiques industriels polluants et persistants, comme l'hexafluorure de soufre SF6, gaz que l'on retrouve piégé dans les glaces depuis environ 1950.

Parmi toutes ces propositions, Lewis et Maslin privilégient celles qui ont généré un marqueur le plus ponctuel possible et dont l’extension est la plus globale9 conformément à la définition d’un PSM. Ils en retiennent deux :

la mise en contact entre l’Ancien et le Nouveau Monde et donc le mélange des biotes et des plantes et animaux à vocation alimentaire lié à la globalisation du monde aurait conduit :
tout d’abord à une chute spectaculaire de la population du continent américain durant les 150 années faisant suite à sa découvertenote 2,32 et donc la réduction considérable des surfaces cultivées qui favorise la séquestration du CO2 par la végétation,
puis à partir du minimum de CO2 atmosphérique de 1610, que Lewis et Maslin9 nomment l’Orbis spike du latin orbis (globe ou monde), les teneurs en gaz carbonique de l’atmosphère commencent à augmenter, phénomène qui se poursuit de nos jours après s'être nettement accentué depuis la « Grande accélération » du milieu du XXe siècle26 : voir la courbe d'évolution des teneurs en CO2 entre l'an 1000 et l'an 200033. Cette date limite de 1610, correspondant au début d’un changement global, à la fois climatique, chimique et paléontologique lié au mélange des biotas, remplirait la définition pour la base (PSM) d’une nouvelle époque géologique avec l’enregistrement de pollensnote 3,34 et autres fossiles dans les sédiments marins ou lacustres. Le choix du paramètre des teneurs en CO2 a cependant le défaut de sa faible croissance au moins jusqu'au début de la révolution industrielle, voire de la « Grande accélération »26 des années 1950 ;
cette période de « Grande accélération » parait a priori plus favorable pour le choix de la base d’une possible époque de l’Anthropocène. Les indicateurs d’activité et de pollution humaine deviennent très significatifs et généralisés. Parmi tous ces marqueurs le « bomb GSSP » (« PSM atomique ») de Lewis et Maslin9 est le plus aigu avec un pic très net en 1964 en réponse à la diminution significative du nombre d’essais nucléaires atmosphériques à la suite de la signature par les États-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni du Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires en 1963note 4. Le point faible de cet indicateur est que, s’il a certes la potentialité d’affecter considérablement la vie sur Terre, il concerne un événement qui n’est pas encore survenu à une échelle globale. Par ailleurs un PSM aussi récent que 1964 laisse trop peu de recul en termes d’enregistrement sédimentaire.

Lewis et Maslin retiennent finalement la première hypothèse, l'an 1610, comme possible base d’une époque géologique de l’Anthropocène car elle marque le début d’une période inconnue jusqu'à présent sur Terre, d’homogénéisation du biote terrestre9 appelée aussi l’échange colombien ou le « grand échange ».
Époque ou Âge géologique ?

L'éventuelle introduction d'une nouvelle subdivision dans l'échelle des temps géologiques ferait se poser la question du niveau hiérarchique de celle-ci. L'Anthropocène serait-il une époque/période ou un simple âge/étage géologique14 ?

Une réponse est fournie par le géologue polonais Jan Zalasiewicz, grand spécialiste de l'Anthropocène ; il a démontré que l'impact de l'activité humaine récente serait probablement enregistré dans les sédiments du futur pendant des millions d'années, justifiant ainsi pleinement le titre d'époque pour l'Anthropocène35,36.

La création d'une époque Anthropocène mettrait alors en question le statut de l'actuelle époque de l'Holocène qui, aujourd'hui, s'étend de -11 700 ans à nos jours. Cette époque se terminerait en l'an 1610, si l'on suit la préconisation de Lewis et Maslin9. Elle aurait donc une durée considérablement inférieure aux autres époques géologiques qui se sont étendues sur plusieurs dizaines de millions d'années14,37.

Il paraîtrait alors logique de rétrograder l'époque Holocène au rang d'âge, tout en modifiant son nom auquel il faudrait adjoindre le suffixe « -ien » des âges/étages. Ainsi l'âge/étage « Holocénien » serait créé9 et deviendrait le dernier âge de l'époque du Pléistocène14.
Possible échelle stratigraphique révisée de la période du Quaternaire prenant en compte la création d'une époque Anthropocène et la rétrogradation de l'époque Holocène en étage « Holocénien » (d'après Lewis & Maslin, 2015). Ère Période Époque Étage
Cénozoïque Quaternaire Anthropocène
Pléistocène « Holocénien »
Tarentien
Ionien
Calabrien
Gélasien

Dans le magazine Science & Vie n°1191 (page 9), il est indiqué que l'Antropocène est une époque succédant à l'Holocène.
Critiques du concept

Des scientifiques soulignent que les paléontologues du futur découvriront beaucoup plus de déchets (notamment des plastiglomérats) que de restes humains fossilisés. Ainsi, Maurice Fontaine de l’Académie des sciences de Paris (directeur du Muséum de Paris de 1966 à 1970) et, à sa suite, de nombreux autres biologistes et géologues, utilisent les termes de « Molysmocène » soit « âge des déchets » en grec38, ou « Poubellien » en français39.

Sans nier l’existence de l'Anthropocène, d'autres chercheurs40 considèrent que la construction de cette idée favorise « un grand récit géocratique de l'anthropocène », à savoir le primat des connaissances scientifiques dans le pilotage des questions environnementales alors que, selon eux, ce qu’ils nomment l’« événement anthropocène » est en réalité une conséquence de choix politiques historiques (par exemple, à la fin du XIXe siècle, la préférence pour le pétrole présent dans les espaces de domination européens au détriment du bois pourtant plus efficace sur le plan énergétique)41.

Ainsi, certains chercheurs préfèrent au terme « Anthropocène » qu'ils estiment trop général, d'autres appellations plus ciblées telles que « Occidentalocène », « Capitalocène », « Industrialocène » ou encore « Mégalocène »42.
Notes et références
Notes

↑ En janvier 2015, 26 des 38 membres du « Groupe international de travail sur l'Anthropocène » ont proposé la date du 16 juillet 1945, premier essai d'une bombe atomique qui a eu lieu dans un désert du Nouveau-Mexique aux États-Unis.
↑ W. M. Denevan estime que la population des Amériques était de l’ordre de 61 millions d’habitants en 1492. En 1650 elle n'aurait plus été que de 6 millions.
↑ les premiers pollens de maïs par exemple sont enregistrés dans les sédiments lacustres européens dès 1600.
↑ la France poursuivant ce type d’essais jusqu'en 1973 et la Chine jusqu'en 1980.

Références

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↑ (en) Jan Zalasiewicz, The Earth After Us : What Legacy Will Humans Leave in the Rocks? (Oxford University Press, 2008)
↑ (en) Jan Zalasiewicz, M. Williams, A. Haywood, M. Ellis, The Anthropocene: a new epoch of geological time?, Phil. Trans. R. Soc. Lond., A 369, 2011, p. 835–841
↑ (en) William F. Ruddiman, Erle C. Ellis, Jed O. Kaplan, Dorian Q. Fuller, Defining the epoch we live in, Science, 3 April 2015, vol. 348, no 6230, 2015, p. 38-39, DOI: 10.1126/science.aaa7297, http://www.sciencemag.org/content/348/6230/38.figures-only [archive]
↑ Maurice Fontaine, Rencontres insolites d'un biologiste autour du monde, l'Harmattan 1999, ISBN 2738480926, p. 37.
↑ Patrick De Wever, Temps de la Terre, temps de l'Homme, Éditions Albin Michel, 2012 (ISBN 2226209026), p. 240
↑ Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, L’Évènement Anthropocène : La Terre, l'histoire et nous, Seuil, 2013
↑ Kenneth Pomeranz, Une grande divergence. La Chine, l'Europe et la construction de l'économie mondiale, Decitre, 2010
↑ Christophe Bonneuil et John Jordan, « Conférence Performance « Ce qui nous arrive » » [archive], sur Festival des Utopies [archive],‎ 29 août 2016 (consulté le 14 septembre 2016)

Voir aussi
Bibliographie

Claude Lorius et Laurent Carpentier, Voyage dans l'Anthropocène, cette nouvelle ère dont nous sommes les héros, Actes-Sud, 2011, 200 p. (ISBN 2742795340).
(en) Andrew Revkin, Global Warming : Understanding the Forecast, American Museum of Natural History, Environmental Defense Fund, New York, Abbeville Press, 1992, 180 p.
(en) Paul J. Crutzen et Eugene F. Stoermer, The Anthropocene, Global Change, NewsLetter, n° 41 [archive], p. 17-18. IGBP, 2000.
(en) Paul J. Crutzen, Geology of Mankind, Nature, 3 janvier 2002, p. 23, traduction française dans Écologie & Politique, 34, p. 143-145.
Jacques Grinevald, La Biosphère de l'Anthropocène — Pétrole et climat, la double menace, Repère transdisciplinaire 1824-2007, Éditions Médecine & Hygiène, Genève, 2007, 292 p., ill. Collection « Stratégies énergétiques, Biosphère et Société ». (Seconde édition en préparation).
Jacques Grinevald, Le concept d’Anthropocène, son contexte historique et scientifique, dans Entropia, n° 12, printemps 2012, p. 22-38.
Catherine Larrère et Raphaël Larrère, Peut-on échapper au catastrophisme ?, In Dominique Bourg, Pierre-Benoît Joly et Alain Kaufmann, Du risque à la menace — Penser la catastrophe, Paris, PUF, 2013.
Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, L’Événement Anthropocène — La Terre, l'Histoire et nous, Seuil, 2013.
Alain Gras, Qu'est-ce que l'anthropocène ?, L'Écologiste, n°43, avril-juin 2014, p. 45-48.
(en) « A Global Perspective on the Anthropocene », Science, vol. 334, no 6052,‎ 7 octobre 2011, p. 34-35 (DOI 10.1126/science.334.6052.34).
Bruno Latour, Face à Gaïa, La Découverte, 2015, p.150.

Articles connexes

Bilan carbone
Catastrophe environnementale
Changement climatique
Crise écologique
Décroissance (économie)
Dette écologique
Droits de la nature
Écologie
Empreinte écologique
Extinction de l'Holocène
Gaz à effet de serre
Géonomie
Jour du dépassement (estimé sur une année)
Limites planétaires
Planétarisation
Ocean Health Index
Réchauffement climatique
Théories sur les risques d'effondrement de la civilisation industrielle

Liens externes

(en) [vidéo] Bienvenue dans l'Anthropocène ! [archive] sur YouTube
Globaïa : une cartographie de l'Anthropocène [archive]. Cartes de la Terre montrant l'impact global des technologies humaines sur notre planète.
(en) Are we now living in the Anthropocene ? [archive]
Interview du glaciologue Claude Lorius et du journaliste Laurent Carpentier à propos de leur « Voyage dans l'Anthropocène » [archive].
Jacques Grinevald : genèse et destin du concept d’anthropocène [archive]. Article multimédia proposant une conférence audio donnée par Jacques Grinevald, première diffusion le 14 juin 2012 par Passerellesud, média libre de l'écologisme politique.
(en) A man-made world: The Anthropocene – Humankind is becoming a geological force [archive]. Éditorial de The Economist.
Thierry Picquet, Planétarisation, Nouvelle étape dans l'histoire de l'humanité, www.planetarisation.net [archive].

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Pression atmosphérique
En noir : variation diurne de la pression atmosphérique mesurée en Allemagne en septembre 2004

La pression atmosphérique est la pression qu'exerce le mélange gazeux constituant l'atmosphère considérée (sur Terre : de l'air) sur une surface quelconque au contact avec cette atmosphère.

Sur Terre, la pression atmosphérique moyenne au niveau de la mer dépend essentiellement de la masse de l'atmosphère, celle-ci pouvant évoluer avec la masse moyenne des gaz à concentration variable comme la vapeur d'eau. Elle varie autour de l'atmosphère normale, soit 1 013,25 hPa (1,013 25·105 Pa).

La pression atmosphérique se mesure surtout à l'aide d'un baromètre, d'un hypsomètre ou d'un altimètre. Elle a été longtemps mesurée en mmHg (puis en torr) en raison de l'utilisation courante de baromètre à colonne de mercure. Depuis l'adoption du pascal comme unité de pression, les météorologues utilisent un multiple de cette unité, l'hectopascal (1 hPa = 100 Pa), nouvelle dénomination du millibar (1 bar = 100 000 Pa).

Sommaire

1 Variation verticale
1.1 Stabilité et instabilité
2 Variation horizontale
2.1 Valeurs types
2.2 Valeurs records
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Articles connexes

Variation verticale

La pression atmosphérique diminue quand l'altitude augmente : elle diminue, exponentiellement, d'un facteur 10 chaque fois que l'on s'élève de 16 km (ou de moitié à 5 500 m). Il est ainsi possible d'utiliser la pression pour mesurer la hauteur, ce qui est le principe de base de l'altimètre utilisé en aéronautique et en alpinisme.

En météorologie appliquée, la pression est souvent utilisée directement comme coordonnée verticale. On parlera par exemple de la température à 700 hPa. Cette approche a des avantages techniques et elle simplifie certaines équations utilisées en météorologie.
Stabilité et instabilité
Articles détaillés : Gradient thermique adiabatique et Variation de la pression atmosphérique avec l'altitude.

En règle générale, la pression atmosphérique diminue de moitié à environ 5 500 mètres et la température moyenne de l'atmosphère diminue de 6,5 °C par 1 000 mètres. Cependant ce taux n'est valable que pour une atmosphère normalisée et varie en fait selon le contenu en vapeur d'eau et l'altitude. Ces propriétés peuvent être démontrées rigoureusement si l'on fait l'hypothèse que l'atmosphère est en équilibre (ce qui n'est pas vrai en pratique).

Lorsque le sol est chauffé par le Soleil, par convection, les basses couches de l'atmosphère sont réchauffées et comme l'air chaud est moins dense, l'air réchauffé va avoir tendance à s'élever grâce à la poussée d'Archimède. Si la poche d'air chaud se refroidit moins vite que l'air environnant, cette parcelle d'air va accélérer vers le haut. On est alors en présence d'une masse d'air instable. Dans le cas contraire, l'air en ascension devient plus froid que l'air environnant, le mouvement ascendant va s'interrompre et l'atmosphère est alors stable.

Le taux de refroidissement de la masse d'air en ascension peut être calculé théoriquement, ou sur un diagramme thermodynamique, par rapport à la température de l'environnement donnée par un radiosondage. Ce calcul repose sur l'hypothèse qu'il n'y a pas d'échange calorique avec l'air extérieur et que le taux de changement de température est différent si l'air est saturé ou pas. Dans le premier cas, la vapeur d'eau condensée est retirée de la masse en ascension.
Variation horizontale
Pression moyenne au niveau de la mer autour de la Terre en décembre, janvier et février montrant les centres d'action (A et D)
Pression moyenne au niveau de la mer autour de la Terre en juin, juillet et août montrant les centres d'action (A et D)

Les météorologues analysent les variations horizontales de la pression atmosphérique pour localiser et suivre les systèmes météorologiques : cela permet de définir les zones de dépressions (D) (pression généralement inférieure à 1 013 hPa, 760 mm), les zones anticycloniques (A) (pression généralement supérieure à 1 013 hPa, 760 mm) et les isobares. Les dépressions et les creux barométriques sont généralement associés au mauvais temps. Les anticyclones et les crêtes barométriques sont quant à eux favorables au beau temps.

La différence de pression entre deux points de même altitude (ou gradient horizontal de pression) est également la plus importante force motrice du vent : des valeurs de 5 hPa par km ont été observées dans les cyclones les plus violents.

Afin d'utiliser la pression pour suivre les systèmes météo et estimer la force du vent, il est nécessaire de faire concorder des mesures de pression qui ont été prises à différentes altitudes : en mer, dans les vallées, en montagne. Pour ce faire, on soumet les mesures brutes de pression à un ajustement standardisé. La valeur résultant de cet ajustement est appelée pression au niveau de la mer, ou PNM. Si l'on prend par exemple le cas d'une station située à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer, l'ajustement sera effectué en estimant la pression au fond d'un trou fictif, de 100 mètres de profondeur, qu'on aurait creusé à la station. Plus précisément, la valeur de la PNM est fonction de la pression mesurée à la station et de la température assignée à la colonne d'air fictive. Pour cette dernière on utilise la moyenne de la température actuelle à la station et de celle mesurée douze heures auparavant. La PNM est une approximation d'une grande utilité, mais il faut se garder de lui donner toute la valeur d'une mesure physique exacte, particulièrement en terrain montagneux. La pression atmosphérique mesurée au niveau de la mer varie autour d'une valeur moyenne de 1 013 hPa.

La pression mesurée au sol est utilisée pour l'étalonnage et la validation des données en provenance d'instruments météorologiques de mesure à distance. Des mesures précises de pression sont ainsi un fondement nécessaire pour l'observation de la Terre et du climat.
Valeurs types
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Ouragan1 de classe 5 : pression au centre inférieure à 920 hPa
Ouragan de classe 4 : pression au centre comprise entre 920 et 944 hPa
Ouragan de classe 3 : pression au centre comprise entre 945 et 964 hPa
Ouragan de classe 2 : pression au centre comprise entre 965 et 980 hPa
Ouragan de classe 1 : pression au centre supérieure à 980 hPa

Valeurs records

PNM maximum :
Pour une station à plus de 750 mètres d'altitude : 1 086,8 hPa, à Tosontsengel (Mongolie), le 20 janvier 20102 (mais l'Organisation météorologique mondiale ne reconnait encore que 1 084,8 hPa au même endroit le 19 décembre 20013). Cette valeur est obtenue tenant compte de la réduction au niveau de la mer de la pression avec une hypothétique colonne d'air très importante sous la station;
Pour une station sous 750 mètres d'altitude : 1 083,8 hPa, Agata, Evenhiyskiy, Russie4.
PNM minimum :
870 hPa, au large des Philippines, près du centre du typhon Tip, le 12 octobre 19795 ;
des pressions plus basses encore ont été enregistrées au sein de violentes tornades, mais ces mesures demeurent non officielles ;
Selon une analyse des données d'un satellite météorologique, la pression minimale de 868,5 hPa6, a été estimée le 23 avril 2006 à 7 h 15 UTC, au centre du cyclone Monica, lorsqu'il a frappé au nord de Maningrida, en Australie. Cette mesure est basée sur une variante améliorée de la technique de Dvorak et non une mesure directe ce qui la rend impossible à prouver. En 2010, Stephen Durden du Jet Propulsion Laboratory de la NASA a révisé les données sur le cyclone et a publié un article montrant que la pression centrale ne devait pas avoir été plus basse que 900 à 920 hPa7.

Notes et références

↑ Les différentes classes de cyclones [archive].
↑ « Record absolu de pression en Mongolie » [archive], sur La Chaîne Météo,‎ 21 janvier 2010 (consulté le 13 juillet 2013).
↑ (en) Organisation météorologique mondiale, « World: Highest Sea Level Air Pressure Above 750 meters » [archive], sur Université d'Arizona (consulté le 13 décembre 2012).
↑ (en) Organisation météorologique mondiale, « World: Highest Sea Level Air Pressure Below 750 meters » [archive], sur Université d'Arizona (consulté le 13 décembre 2012).
↑ (en) Organisation météorologique mondiale, « World: Lowest Sea Level Air Pressure (excluding tornadoes) » [archive], sur Université d'Arizona (consulté le 13 décembre 2012).
↑ (en) « Advanced Dvorak Technique Intensity listing for Cyclone Monica (Maningrida, Australie) », CIMSS (consulté le 13 juillet 2013).
↑ (en) Stephen L. Durden, « Remote Sensing and Modeling of Cyclone Monica near Peak Intensity », Atmosphere, Multidisciplinary Digital Publishing Institute, vol. 1, no 1,‎ 12 juillet 2010, p. 15–33 (ISSN 2073-4433, DOI 10.3390/atmos1010015, lire en ligne [archive]).

Voir aussi
Articles connexes

Baromètre
Chemin de fer atmosphérique
Expérience de Magdebourg
Hydrostatique
Tube pneumatique
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:32

L'aiguille du Midi se situe dans le massif du Mont-Blanc. Culminant à 3 842 mètres, elle est la plus haute des aiguilles de Chamonix. Sur le sommet principal, s'élève une tour, portant des antennes de télécommunication, qui représente le point culminant actuel.

L'aiguille est le point d'arrivée d'un téléphérique — le téléphérique de l'aiguille du Midi. Sa gare supérieure est située à 3 777 mètres d'altitude. L'Aiguille abrite le plus haut centre d'émission hertzien de France. Elle est le point de départ de la descente de la vallée Blanche et de la télécabine Panoramic Mont-Blanc qui traverse le glacier du Géant jusqu'à la pointe Helbronner sur le versant italien à (3 462 mètres), avec sa vue imprenable sur la vallée d'Aoste et tout le Piémont.

Sommaire

1 Toponymie
2 Histoire des téléphériques
3 Le panorama
4 Alpinisme
5 Aménagements
5.1 Le « pas dans le vide »
6 Notes et références
7 Voir aussi
7.1 Bibliographie
7.2 Articles connexes
7.3 Liens externes

Toponymie

Le sommet est nommé Agouelye de Mi-jorn (prononcer [a'gɔʎə də mi'ðɔʀ]) en arpitan savoyard1. L'aiguille du Midi doit probablement son nom à sa situation, au sud de Chamonix-Mont-Blanc. Vu depuis le centre-ville, le soleil passe au droit du sommet aux alentours de 12 heures.
Histoire des téléphériques
Articles détaillés : Téléphérique de l'aiguille du Midi et Télécabine Panoramic Mont-Blanc.

Le premier téléphérique de l'aiguille du Midi (à l'époque dit funiculaire aérien de l'aiguille du Midi - Mont-Blanc et aujourd'hui téléphérique des Glaciers2), aboutissait en deux tronçons en contrebas au nord-ouest de l'aiguille elle-même. Sa construction s'est étalée de 1909 à 1927. Le premier tronçon, ouvert le 1er juillet 19243), fut le premier téléphérique pour voyageurs de France4. Le troisième tronçon, qui devait gagner le col du Midi, est entamé en 1938. Les travaux poursuivis pendant la Seconde Guerre mondiale sont abandonnés en 1947 5. La ligne de service, opérationnelle, permit de construire le nouveau téléphérique au tracé plus direct emprunté de nos jours6. La gare de départ de cet ancien appareil est aujourd'hui restaurée et ses cabines ont été classées monuments historiques en 19927.

La téléphérique actuel, Téléphérique de l'aiguille du Midi, construit par le promoteur turinois Dino Lora Totino, a été édifié en seulement 5 ans de 1951 à 1955. Le 29 juin 1949, pour convaincre de la faisabilité du projet de téléphérique — à l'époque le plus haut et le plus long du monde (3 kilomètres sans pylône) — six guides chamoniards et valdôtains descendirent la face nord au bout d'un câble qui fut ensuite tendu entre le sommet et le Plan de l'Aiguille8. La télécabine Panoramic Mont-Blanc a été construite dans la foulée. Elle survole la vallée Blanche et rejoint le téléphérique qui relie depuis 1946 les environs de Courmayeur, au niveau du refuge Torino9.

Lora Totino revend les installations à la Société touristique du Mont-Blanc (STMB), ancêtre de la Compagnie du Mont-Blanc, en 197210.
Le panorama
Panorama sur le mont Blanc depuis la terrasse sommitale

Face au mont Blanc et surplombant la vallée Blanche, le site de l'Aiguille du Midi offre une vue majestueuse sur les principaux sommets de plus de 4 000 mètres français, suisses et italiens, dont le Cervin, le mont Rose, les aiguilles de Chamonix, les Grandes Jorasses (4 208 mètres), L'aiguille Verte et les Drus, le dôme du Goûter (4 304 mètres), et bien sûr le mont Blanc (4 809 mètres).

Au nord, la vue plongeante sur Chamonix-Mont-Blanc est spectaculaire, alors que le panorama s'étend sur de nombreuses régions montagneuses, dont : le massif des aiguilles Rouges au premier plan, les Aravis, le Chablais, le Genevois, le Jura, la Chartreuse. Des terrasses d'observations et tables d'orientations sont à la disposition du public.
Alpinisme
Face sud de l'aiguille du Midi
Alpiniste rejoignant l'une des terrasses de l'aiguille du Midi depuis l'arête des Cosmiques.

Le sommet Nord de l'aiguille du Midi (3 795 m où se trouve aujourd'hui la station d'arrivée du téléphérique) a été gravi le 4 août 1818 par le comte polonais Antoni Malczewski, avec Jean-Michel Balmat et 5 autres guides11,12. Le 5 août 1856, le comte Fernand de Bouillé avec les guides Alexandre Devouassoux, Ambroise et Jean Simond et sept porteurs, parviennent à 25 mètres sous le sommet du piton rocheux du sommet Sud (point culminant à 3 842 m) ; seuls les trois guides parviennent au sommet pour y planter le drapeau blanc des monarchistes français13.

La première ascension de la face nord est effectuée en 1879 par les alpinistes Dent et Maund et leurs guides Jaun et Maurer. En 1919, le célèbre alpiniste britannique George Mallory qui disparaîtra en tentant l'Everest, ouvre sur cette même face la voie la plus directe qui porte aujourd'hui son nom14.

La première ascension de l'arête sud-ouest (dite arête des Cosmiques) est au crédit de l'alpiniste et physicien britannique George Ingle Finch en 1911.

L'aiguille du Midi est très fréquentée par les alpinistes comme point de départ pour de nombreux sommets entourant la vallée Blanche, et pour ses nombreuses voies glaciaires, mixtes ou purement rocheuses. Les arêtes nord-est (arête Midi-Plan) et sud-ouest (arête des Cosmiques) sont des voies relativement faciles. La face nord, surplombée par le deuxième tronçon du téléphérique, présente des itinéraires mixtes ou glaciaires de grande ampleur et de difficulté élevée. L'un des plus connus est l'éperon Frendo (première ascension par Édouard Frendo et R. Rionda le 11 juillet 1941).

La face Sud est parcourue par de nombreuses voies entièrement rocheuses et de niveau élevé, dont la célèbre Rébuffat ouverte par Maurice Baquet et Gaston Rébuffat le 13 juillet 1956.

La première solitaire hivernale de la face nord a été réussie par Walter Cecchinel en 1971.

Contrairement à une opinion répandue, le départ de l'aiguille du Midi ne permet pas de faire l'ascension du mont Blanc par la voie normale (qui passe par l'Aiguille du Goûter), mais du mont Blanc du Tacul. Par contre elle est le point de départ de la descente en ski de la vallée Blanche. Cependant, la voie dite « voie des trois monts Blancs » permet, au départ de l'aiguille du Midi, si on fait la course « à la benne », ou, plus classiquement après une nuit au refuge des Cosmiques, d'enchaîner le mont Blanc du Tacul, le mont Maudit et enfin le mont Blanc. C'est un itinéraire un peu plus long mais surtout plus technique que celui de la voie normale du mont Blanc même si l'itinéraire ne passe ni au sommet du Tacul, ni au sommet du Maudit.

L'arrivée de l'arête des Cosmiques, course très fréquentée des alpinistes, s'effectue sur une des plates-formes de l'aiguille au moyen d'une échelle sous les yeux souvent ébahis des touristes.
Aménagements
Sommet (vue aérienne prise du sud-ouest). À gauche, le piton nord et la gare d'arrivée du téléphérique. En fond les Grandes Jorasses.
Les terrasses basses de l'Aiguille du Midi vues du sommet.

L'aiguille du Midi a été transformée au cours du temps en une véritable ruche humaine dédiée au tourisme. Elle est percée par tout un réseau de tunnels et supporte différentes installations, certaines dédiées à l'accueil touristique :

Sur le sommet nord, la gare d'arrivée et de départ du téléphérique, au-dessus le restaurant le 3842 (3842 est l'altitude en mètres du sommet de l'aiguille du Midi et non celle du restaurant), 2e plus haut restaurant d'Europe (derrière celui du Petit Cervin à Zermatt), et encore au-dessus, la terrasse Chamonix. En arrière, se trouve une cafétéria, le croque-minute et tout au fond, la terrasse Aravis.
Depuis le sommet nord, une passerelle donne accès aux tunnels du piton central, desservant le départ de l'ascenseur vers le sommet, la galerie de glace, et la terrasse du mont Blanc. On accède par ces tunnels à une sortie vers l'arête NE et la vallée Blanche, et d'autre part à la caisse et au départ de la télécabine Panoramic Mont-Blanc.
L'ascenseur d'origine a été remplacé en 2015 par un duplex d'ascenseurs neufs de marque Schindler. Leur installation aura nécessité l'agrandissement de la gaine rocheuse (déroctage du granite) et la création d'une deuxième salle de machine. Les ascenseurs ont été conçus pour fonctionner dans des températures très basses (limite basse −20 °C). Les équipements sont protégés contre les risques de foudre et les tremblements de terre (zone sismique niveau 2). La course des ascenseurs est de 65 mètres : 3 777 à 3 842 m. La vitesse nominale des appareils est de 2,5 m/s. Le duplex donne accès à la terrasse du sommet (piton central, également nommé sommet sud) au pied de la tour de télécommunication.
Un tunnel vitré nommé le Tube a été envisagé puis a été construit en 201515.

Le « pas dans le vide »

Une cage en verre transparente suspendue sur la paroi, dénommée le « pas dans le vide », a été ouverte au public le 21 décembre 2013, permettant de procurer la sensation du vide aux visiteurs, face au mont Blanc.

La sécurité est assurée par la société Dania-Vitrage qui a réalisé le projet. La cage vitrée, d'épaisseur 36 mm, peut supporter 1 500 kg et résiste à des températures de −40 °C et des vents de 220 km/h.

La réouverture de l'ensemble d'ascenseurs doubles, accès à la terrasse et « pas dans le vide » est effective depuis le 8 août 2015.
Notes et références

↑ Alain Favre, Diccionèro de fata: Savoyârd - Francês / Français - Savoyard, Yoran Embanner, Spézet, 2005.
↑ Pierre-Louis Roy, L'aiguille du Midi et l'invention du téléphérique, Éditions Glénat, 2004, p. 36
↑ Pierre-Louis Roy, L'aiguille du Midi et l'invention du téléphérique, Éditions Glénat, 2004, p. 84
↑ Laurent Berne, L'aventure du premier téléphérique de France, Éditions des Rochers, 2012, p. 103
↑ Pierre-Louis Roy, L'aiguille du Midi et l'invention du téléphérique, Éditions Glénat, 2004, p. 118 à 153
↑ Pierre-Louis Roy, L'aiguille du Midi et l'invention du téléphérique, Éditions Glénat, 2004, p. 154 à 187
↑ Laurent Berne, L'aventure du premier téléphérique de France, Éditions des Rochers, 2012, p. 91
↑ Pierre-Louis Roy, L'aiguille du Midi et l'invention du téléphérique, Éditions Glénat, 2004, p. 154 et 169
↑ Pierre-Louis Roy, L'aiguille du Midi et l'invention du téléphérique, Éditions Glénat, 2004, p. 188 à 193
↑ Pierre-Louis Roy, L'aiguille du Midi et l'invention du téléphérique, Éditions Glénat, 2004, p. 204
↑ Pierre-Louis Roy, L'Aiguille du Midi et l'invention du téléphérique, Éditions Glénat , 2004, p. 10
↑ André Fournier et Philippe Cortay, L'Aiguille du Midi, La Fontaine de Siloé, 2005, p. 3 et 4
↑ Pierre-Louis Roy, L'Aiguille du Midi, un téléphérique au plus près du Mont-Blanc, Éditions Glénat, 2011, p. 44
↑ Pierre-Louis Roy, L'Aiguille du Midi, un téléphérique au plus près du Mont-Blanc, Éditions Glénat, 2011, p. 46
↑ L’Aiguille du Midi bientôt dotée d’un « tube » qui fera le tour du site [archive], Le Monde, 5 août 2015

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Aiguille du Midi, sur Wikimedia Commons

Bibliographie

Agnès Couzy et Catherine Mangeot, Aiguille du Midi et vallée Blanche, Hoëbeke, 2003.
André Fournier, Philippe Cortay, L'Aiguille du Midi, La Fontaine de Siloé, 2005.
Pierre-Louis Roy, L'aiguille du Midi et l'invention du téléphérique, Glénat, 2004.
Pierre-Louis Roy, L'aiguille du Midi, un téléphérique au plus près du Mont-Blanc, Éditions Glénat , 2011.
Laurent Berne, L'aventure du premier téléphérique de France, Éditions des Rochers, 2012.
Lucien Devies et Pierre Henry, Guide Vallot - La chaîne du Mont-Blanc, vol. 2, Les Aiguilles de Chamonix, Arthaud, 3e édition, 1977.
Sylvain Jouty et Hubert Odier, Dictionnaire de la Montagne, Arthaud, 1999.

Articles connexes

Aiguilles de Chamonix
Téléphérique de l'aiguille du Midi
Télécabine Panoramic Mont-Blanc

Liens externes

« L'Aiguille du Midi » [archive], Compagnie du Mont-Blanc
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:32

Les hémisphères de Magdebourg sont un dispositif expérimental d'Otto von Guericke, bourgmestre de Magdebourg, ayant servi à démontrer l'existence du vide et la notion de pression de l'air.
Les hémisphères

Deux hémisphères creux d'un peu plus de cinquante centimètres de diamètre furent assemblés pour former une sphère ; un des hémisphères était muni d'un tube fermé par une valve. Le tube était relié à une pompe à vide inventée par Otto von Guericke. L'air contenu dans la sphère put être pompé créant un vide. Le premier vide artificiel avait été produit quelques années avant par Evangelista Torricelli. La différence de pression entre l'extérieur et l'intérieur des hémisphères les maintenait ensemble fermement.

Cette expérience a permis de démontrer l'action de la pression atmosphérique. En effet, la sphère formée par les hémisphères de Magdebourg étant vide, il n'y a aucune pression à l'intérieur alors que la pression atmosphérique appliquée sur la surface de cette sphère maintient les deux hémisphères bien appliqués l'un contre l'autre, d'où la difficulté pour les séparer. En effet, la force nécessaire pour séparer les deux hémisphères est la résultante des forces de pression sur un disque de même rayon que les sphères, soit R=28 cm. On trouve une force de 25 000 newtons, soit l'action d'une masse équivalent de deux tonnes et demi.
Les expériences

En 1654, Otto von Guericke se trouve à Ratisbonne en Bavière. Devant le prince de Auerberg, il prépare un ballon vide d'air relié à une corde que tiennent vingt personnes. Il ouvre rapidement un robinet et un piston (se trouvant dans le ballon) s'enfonce brusquement, soulevant facilement de terre les vingt personnes1.

Le 8 mai 16542,3, dans un premier essai devant la Diète et l'empereur Ferdinand III de Habsbourg à Ratisbonne, deux attelages de 15 chevaux n'ont pu séparer les hémisphères tant que le vide a été maintenu.

En 1656, l'expérience a été répétée avec 16 chevaux (2 équipes de Cool dans sa ville de Magdebourg. Il a aussi fixé la sphère vide d'air à un support, puis accroché des poids, mais les hémisphères n'ont pas bougé.

En 1657, Gaspar Schott est le premier à décrire l'expérience dans son livre Mechanica Hydraulico-Pneumatica.

En 1663 (ou suivant certaines sources en 1661), la démonstration est faite à Berlin avec 24 chevaux devant Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg.

L'expérience devient très populaire pour illustrer la notion de pression atmosphérique, et beaucoup de petites copies des hémisphères ont été fabriquées et utilisées dans les classes de science.
Notes et références

↑ Louis Figuier, Les Merveilles de la science, t. 1 : La Machine à vapeur, Paris, Jouvet et Cie, 1867 (lire en ligne [archive]), p. 40-41
↑ (en) Didier Maleuvre, The Horizon: A History of Our Infinite Longing, University of California Press, 2011 (ISBN 978-0-520-94711-5, lire en ligne [archive]), p. 181 Extrait de page 181 [archive]
↑ (en) David C. Wallace, Twenty-Two Turbulent Years 1639 - 1661, Fast-Print Publishing, 2013 (ISBN 978-1-78035-660-0, lire en ligne [archive]), p. 156 Extrait de page 156 [archive]

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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:33

Les hémisphères de Magdebourg sont un dispositif expérimental d'Otto von Guericke, bourgmestre de Magdebourg, ayant servi à démontrer l'existence du vide et la notion de pression de l'air.
Les hémisphères

Deux hémisphères creux d'un peu plus de cinquante centimètres de diamètre furent assemblés pour former une sphère ; un des hémisphères était muni d'un tube fermé par une valve. Le tube était relié à une pompe à vide inventée par Otto von Guericke. L'air contenu dans la sphère put être pompé créant un vide. Le premier vide artificiel avait été produit quelques années avant par Evangelista Torricelli. La différence de pression entre l'extérieur et l'intérieur des hémisphères les maintenait ensemble fermement.

Cette expérience a permis de démontrer l'action de la pression atmosphérique. En effet, la sphère formée par les hémisphères de Magdebourg étant vide, il n'y a aucune pression à l'intérieur alors que la pression atmosphérique appliquée sur la surface de cette sphère maintient les deux hémisphères bien appliqués l'un contre l'autre, d'où la difficulté pour les séparer. En effet, la force nécessaire pour séparer les deux hémisphères est la résultante des forces de pression sur un disque de même rayon que les sphères, soit R=28 cm. On trouve une force de 25 000 newtons, soit l'action d'une masse équivalent de deux tonnes et demi.
Les expériences

En 1654, Otto von Guericke se trouve à Ratisbonne en Bavière. Devant le prince de Auerberg, il prépare un ballon vide d'air relié à une corde que tiennent vingt personnes. Il ouvre rapidement un robinet et un piston (se trouvant dans le ballon) s'enfonce brusquement, soulevant facilement de terre les vingt personnes1.

Le 8 mai 16542,3, dans un premier essai devant la Diète et l'empereur Ferdinand III de Habsbourg à Ratisbonne, deux attelages de 15 chevaux n'ont pu séparer les hémisphères tant que le vide a été maintenu.

En 1656, l'expérience a été répétée avec 16 chevaux (2 équipes de Cool dans sa ville de Magdebourg. Il a aussi fixé la sphère vide d'air à un support, puis accroché des poids, mais les hémisphères n'ont pas bougé.

En 1657, Gaspar Schott est le premier à décrire l'expérience dans son livre Mechanica Hydraulico-Pneumatica.

En 1663 (ou suivant certaines sources en 1661), la démonstration est faite à Berlin avec 24 chevaux devant Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg.

L'expérience devient très populaire pour illustrer la notion de pression atmosphérique, et beaucoup de petites copies des hémisphères ont été fabriquées et utilisées dans les classes de science.
Notes et références

↑ Louis Figuier, Les Merveilles de la science, t. 1 : La Machine à vapeur, Paris, Jouvet et Cie, 1867 (lire en ligne [archive]), p. 40-41
↑ (en) Didier Maleuvre, The Horizon: A History of Our Infinite Longing, University of California Press, 2011 (ISBN 978-0-520-94711-5, lire en ligne [archive]), p. 181 Extrait de page 181 [archive]
↑ (en) David C. Wallace, Twenty-Two Turbulent Years 1639 - 1661, Fast-Print Publishing, 2013 (ISBN 978-1-78035-660-0, lire en ligne [archive]), p. 156 Extrait de page 156 [archive]

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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:36

Aussi terrible que les déchets atomatiques

Charles Macintosh, né à Glasgow le 29 décembre 1766 et mort à Dunchattan en Écosse le 25 juillet 1843, est un inventeur et chimiste écossais.

Il entame sa carrière d'ingénieur chimiste alors qu'il n'a pas encore vingt ans. Il produit du sel ammoniac à partir de l'acétate de plomb, invente plusieurs colorants et obtient un brevet pour une méthode peu pratique de conversion du fer en acier à haute température.

Il est surtout connu pour son invention en 1823 d'une matière imperméable obtenue par dissolution du caoutchouc dans du naphta porté à ébullition. La matière brevetée prit le nom de son inventeur, mais elle est généralement orthographiée mackintosh. Ce nom fut donné plus tard aux imperméables fabriqués dans cette matière, et devint même synonyme d'imperméable en Grande-Bretagne.
Voir aussi
Articles connexes

Mackintosh (manteau)
Samuel Peal
Histoire de la culture de l'hévéa

Liens externes

Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata : Fichier d'autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat

Samuel Peal

Samuel Peal était un industriel anglais, qui fut le premier à utiliser l'hévéa naturel pour le mélanger à de la térébenthine et fabriquer des revêtements imperméables pour les vêtements et chaussures.

Samuel Peal, né 1754, venait d’une famille de cordonniers originaire de Cockermouth en Cumbrie, qui s’installa à Wirksworth vers 1669. En 1791 Samuel déposa un brevet pour imperméabiliser le cuir et differents tissus1 à l’aide d’un revêtement en caoutchouc, produit tiré de l'hévéa naturel, mélangé à de la térébenthine. Son invention ne fut cependant pas couronnée immédiatement de succès et en 1793, il fit faillite.

Son procédé devenant très populaire, il s’installa cependant à Londres, où il eut bientôt plusieurs adresses commerciales pour la société Peal and Co, qui présenta ses produits lors de la grande exposition de 1851. Connue comme un grand bottier londonien, Peal and Co, racheta en 1953, son confrère Bartley and son.

La société cessa son activité en 1965, après un problème de succession, et vendit sa marque à Brooks Brothers, chemisier à New York, qui produit toujours une ligne de chaussures haut-de-gamme nommée « Peal banner ».

Un quart de siècle après le brevet de Peal, en 1823, le chimiste écossais Charles Macintosh (1766-1843) découvrit le procédé d’imperméabilisation des tissus par dissolution du caoutchouc dans un solvant (du naphte porté à ébullition), ce qui permit de confectionner les premiers imperméables. La matière brevetée prit le nom de son inventeur et devint même en Grande-Bretagne synonyme du mot « imperméable ».
Notes et références

↑ Matériaux caoutchouteux : morphologies, formulations, adhérence, glissance, par Gilles Petitet, Michel Barquins, page 17

Voir aussi
Articles connexes

Charles Macintosh
Histoire de la culture de l'hévéa
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L'histoire de la culture de l'hévéa, rythmée par une série d'inventions créant toutes sortes de produits utiles en Europe, s'est traduite par une profonde redistribution des cartes mondiales, le monopole des forêts amazoniennes étant concurrencé par des plantations anglaises en Malaisie et en Afrique, ou françaises en Indochine, puis par l'apparition de millions de petites exploitations familiales en Thaïlande et en Indonésie, transformant les structures sociales de ces deux pays.

Sommaire

1 Les indiens d'Amazonie l'utilisent pour des chaussures ou des balles
2 Premières observations françaises en Guyane et au Pérou
3 Les scientifiques du XVIIIe siècle l'utilisent comme gomme ou pour protéger des montgolfières
4 Les premières applications industrielles et premières transformations à partir de 1790
5 À partir de 1835, l'hévéa utilisé pour des bottes, des pneus et des préservatifs
6 La fièvre du caoutchouc génère un projet de grande liaison ferroviaire en pleine Amazonie
7 L'hévéa sort pour la première fois de l'Amazonie : le « rapt botanique du siècle »
8 Vers le pneumatique automobile, formidable débouché pour les plantations d'hévéa
9 Les plantations anglaises de Malaisie importent des coolies à partir de 1890
10 Les plantations françaises et belges du nord-est de Sumatra, après Xavier Brau de Saint-Pol Lias
11 L'hévéa introduit au Ghana en 1893, puis en Guinée en 1897 et 1898
12 En 1898 au Congo belge, la course du roi Léopold II contre les plantations anglaises de Malaisie et du Ghana
13 Alexandre Yersin, de l'Institut Pasteur, et le commissaire Belland, pionniers de l'hévéa en Indochine en 1899
14 De 1899 à 1903, la guerre de l'Acre entre pays riverains de l'Amazonie
15 Le succès fulgurant de l'hévéa en 1903 sur l'île de Phuket, en Thaïlande, et les réformes agraires
16 À Sumatra et Java, reconversion des sites caféiers, des cueilleurs en forêt et des riziculteurs sur brûlis
17 L'apogée de la ville de Manaus et la chute du prix mondial en 1914
18 Le succès progressif des greffes et clonages, résultat de la conférence de Batavia de 1914
19 L'entente entre planteurs anglais fait flamber les cours après un krach, Ford et Firestone achètent des terres
20 Le caoutchouc synthétique des Allemands et des Américains, antidote aux fragilités médicales et économiques de l'hévéa
21 Nouvelle progression du caoutchouc synthétique lors de la Deuxième Guerre mondiale
22 Notes et références
23 Dans la culture
24 Voir aussi
24.1 Bibliographie
24.2 Articles connexes
24.3 Autres articles sur l'histoire des matières premières

Les indiens d'Amazonie l'utilisent pour des chaussures ou des balles

C'est d'abord l'hévéa spontané qui a été exploité. De tous temps, les indiens d'Amazonie en ont tiré le latex, pour en faire des chaussures, des blagues à tabac ou des balles. Le caoutchouc, mot d'origine quechua, était bien connu des Mayas et des Aztèques, qui l'utilisaient pour divers emplois, parmi lesquels l'imperméabilisation des tissus.

Le latex est connu des européens depuis la découverte de l'Amérique. Christophe Colomb le mentionne dans ses récits de voyage. Le navigateur et historien espagnol Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés (1478–1557) fut le premier européen à décrire les vertus des boules de gomme naturelle à une audience européenne. En 1615, un autre texte espagnol énumère les avantages du latex, racontant en particulier comment les amérindiens s’en servaient pour imperméabiliser leurs chaussures.
Premières observations françaises en Guyane et au Pérou

C'est pourtant au XVIIIe siècle que l’on s’y intéresse de plus près dans d’autres pays d’Europe. En 1732, le jeune ingénieur du Roi, François Fresneau, se porte volontaire pour aller à Cayenne, en Guyane, pour y rénover les fortifications. Homme de science et chercheur infatigable, fera finalement une découverte au bout de son séjour, « l'Hevea brasiliensis », l'arbre à caoutchouc autrement nommé « Arbre seringue », dont il tirera un mémoire remarqué par l'Académie des Sciences à Paris. Son parcours est raconté dans un roman, « L'arbre seringue : le roman de François Fresneau, ingénieur du Roy », de Jacques Berlioz-Curlet.

Puis, en 1736 et jusqu’en1747, les naturalistes français Charles Marie de La Condamine et François Fresneau de la Gataudière effectuent les premières études scientifiques sur le caoutchouc naturel au Pérou — où, en quechua Cao signifie bois et tchu qui pleure —, en Équateur et en Guyane. Au cours de son voyage, Charles Marie de La Condamine note sur son cahier de bord ce qu’en font les indiens Maïpas :

« Il pousse dans les forêts de la province d'Esmeraldas un arbre, appelé hévé par les indigènes. Il en coule, par la seule incision dans son tronc, une résine blanche comme le lait. On la recueille au pied de l'arbre sur des feuilles qu'on expose ensuite au soleil. Il en font des bottes d'une seule pièce qui ne prennent point l'eau et qui, lorsqu'elles sont passées à la fumée, ont tout l'air de véritable cuir »

— Récit de voyage - Charles Marie de La Condamine

.
Les scientifiques du XVIIIe siècle l'utilisent comme gomme ou pour protéger des montgolfières

En 1770, le chimiste anglais Joseph Priestley, membre éminent de la Lunar Society, qui dans la ville de Birmingham confronte les recherches et réflexions d'inventeurs, chercheurs et entrepreneurs, s'intéresse aux produits tropicaux, sur fond de débuts de la révolution industrielle en Angleterre.

Joseph Priestley découvre que l'on peut effacer des marques d'encre en les frottant avec du caoutchouc1. Cette découverte sera à l'origine des premières gommes à effacer. Joseph Priestley lui donna son nom anglais de rubber (de rub out, effacer). Quant à son nom en français, caoutchouc, il semble qu'il provienne du mot amérindien cachuchu, « le bois qui pleure ». Une douzaine d'années plus tard, en 1783, le chimiste français Jacques Charles — lancé dans une compétition avec les frères Montgolfier pour réaliser le premier vol habité — fait construire un ballon (on disait alors un « globe ») constitué d'une étoffe de soie imperméabilisée par un vernis à base de caoutchouc.
Les premières applications industrielles et premières transformations à partir de 1790

En 1791, le chausseur anglais Samuel Peal lance la première application commerciale du caoutchouc. Il brevete un procédé d'imperméabilisation de tissus, en les traitant avec une solution de caoutchouc et d'essence de térébenthine.

En 1803, la première usine de production de caoutchouc (bandes élastiques pour jarretières et bretelles, suspensoirs) fut construite dans la capitale française, Paris.

En 1811, l'Autrichien Johann Nepomuk Reithoffer (de) (1781-1872) fabrique les premiers produits entièrement en caoutchouc.

En 1820, l'Anglais Thomas Hancock découvre que la plasticité du caoutchouc est augmentée à la suite de son broyage (dans sa machine le « masticateur » qui n'est à l'origine qu'un moulin à café en bois) et son pressage, ce qui permet la mise en forme du produit ultérieurement1.

En 1823 le chimiste écossais Charles Macintosh (1766-1843) découvre le procédé d’imperméabilisation des tissus, par dissolution du caoutchouc dans un solvant (du naphte porté à ébullition qui se révèle le solvant idéal rendant homogène le caoutchouc). Il confectionne les premiers imperméables et de créer la première fabrique de produits en caoutchouc. La matière brevetée prit son nom. Elle devint en Grande-Bretagne synonyme du mot « imperméable » et le nom d’une marque de vêtements qui existe toujours. Dès 1830, les articles en caoutchouc connurent un tel succès que bouteilles et chaussures fabriquées par les Amérindiens furent importées massivement. Inconvénient majeur, ils devenaient cassants par temps froid, puis collants et malodorants en été.

En 1834, le chimiste allemand Friedrich Wilhelm Lüdersdorff (de) et l'Américain Nathaniel Hayward (en) découvrent que l'addition de soufre au caoutchouc éliminait la nature collante des produits finis.

En 1839, Charles Goodyear achète à Hayward les droits exclusifs d'exploitation du procédé d'imprégnation du caoutchouc avec du soufre. Cette même année, il invente fortuitement la vulcanisation, un extrait de caoutchouc soufré tombant dans un poêle. Il met au point une cuisson au feu du caoutchouc mélangé à du soufre en testant différentes températures de cuisson et stabilise ainsi les propriétés élastomères de la gomme. Mais le procédé ne permet pas d'obtenir une matière véritablement homogène.

En 1842, il met définitivement au point la vulcanisation en mélangeant le caoutchouc à un peu du soufre et en le chauffant par de la vapeur sous pression, on peut désormais le stabiliser et lui donner de l'élasticité. Cette découverte entraîne une forte croissance de l’exploitation de l'hévéa, qui se concentre dans un premier temps en Amazonie.
À partir de 1835, l'hévéa utilisé pour des bottes, des pneus et des préservatifs

Pendant la plus grande partie du XIXe siècle, les transports terrestres continuent à s’effectuer sans autres pneus que des produits durs et usables, ce qui freine la progression.

Vers 1835, Charles Dietz invente un « remorqueur à chaudière » dont il garnit les roues, entre la jante de bois et le cercle d'acier, d'une couche de liège puis de caoutchouc boulonnée sur la jante. Charles Dietz invente sans le savoir l’ancêtre du pneu.

En 10 décembre 1845, l'Écossais Robert William Thomson (en) invente la roue aérienne (le premier vrai pneumatique) qui aboutit à insérer sous les jantes une ceinture creuse réalisée à partir de plusieurs épaisseurs de toiles caoutchoutées en forme de U ou de V, disposées sur tout le pourtour, entourées de cuir et boulonnées sur une roue en bois afin d'absorber une partie des vibrations causées par le mouvement. Mais cette précieuse invention, ne s'adaptant pas aux chariots, tombe dans l'oubli.

En 1853, l'Américain Hiram Hutchinson achète les brevets de Charles Goodyear et adapte le caoutchouc aux bottes, et en 1854, il ouvre la première usine utilisant le caoutchouc en France, sur le site de Langlée, à Châlette-sur-Loing (Loiret). Douze ans plus tard, en 1868, l’invention des pneus pleins d’un produit d’hévéa non gonflable pour vélocipèdes, permet de prolonger les travaux de Robert William Thomson. Et en 1870, l’apparition des premiers préservatifs à base de caoutchouc de latex va augmenter encore les besoins d’hévéa et susciter dans les années qui viennent une fièvre du caoutchouc dans les pays riverains de l'Amazonie.
La fièvre du caoutchouc génère un projet de grande liaison ferroviaire en pleine Amazonie
Le Théâtre Amazonas de Manaus, inauguré en 1896, témoigne de l'âge d'or du caoutchouc au Brésil.

La découverte de la vulcanisation et de la chambre à air dans les années 1850 donna lieu à une fièvre du caoutchouc dans les pays ayant des territoires amazoniens, comme le Brésil, la Bolivie, la Pérou, la Colombie et l’Équateur. La fièvre du caoutchouc connut son apogée entre 1879 et 1912, suivie d’une résurrection dans les années 1942 - 1945 et donna leur impulsion à des villes amazoniennes telles Iquitos au Pérou, Belém do Pará et Manaus au Brésil, la principale ville amazonienne, capitale de l’État d’Amazonas.

L’idée de construire un chemin de fer sur les rives des ríos Madeira et Mamoré émergea en Bolivie en 1846. L’objectif était d’exporter le caoutchouc par l’océan Atlantique, la cordillère des Andes bloquant l’accès au Pacifique. En 1867, les ingénieurs José et Francisco Keller organisèrent une grande expédition dans la région des rapides du río Madeira, pour trouver le tracé d’une éventuelle voie ferrée, et deux ans plus tard l’ingénieur américain George Earl Church obtint du gouvernement bolivien la concession pour créer une entreprise afin d’explorer des alternatives pour assurer la navigation fluviale entre les rios Mamoré et Madeira. Voyant les difficultés de cette entreprise, il se focalisa sur la possibilité de construire un chemin de fer. Les négociations continuèrent. En 1870, il reçut du gouvernement brésilien le permis de construire une ligne ferroviaire pour contourner les rapides du río Madeira. La construction ne commencera que 37 ans plus tard.

la fièvre du caoutchouc gagna la Bolivie et le Pérou : Iquitos, fondée en 1757, par les Jésuites et érigée en capitale du département de Loreto par le maréchal péruvien Ramón Castilla y Marquesado en 1864, fut le centre caoutchoutier de la forêt péruvienne et le premier port fluvial sur le rio Amazonas péruvien. De là, on commerçait avec Manaus, qui commença son expansion vers 1880.
L'hévéa sort pour la première fois de l'Amazonie : le « rapt botanique du siècle »

En 1876, la production amazonienne était faible. La demande occidentale excédant l’offre, et les tentatives d’introduction de l’hévéa ailleurs qu’au Brésil ayant échoué, l’explorateur anglais Henry Alexander Wickham réussit l'un des plus grands rapts botaniques de tous les temps, en rapportant 74 000 graines d'hévéa brésilien au jardin botanique londonien de Kew Garden, pour un prix total de 740 livres sterling2.

Il a récolté les graines d'hévéa à l'aide d'Indiens recrutés dans la jungle63, puis les a transporté par cargo jusqu'à Liverpool puis par train de nuit jusqu'à Londres, à la demande de Joseph Dalton Hooker, le directeur des Jardins botaniques royaux de Kew, où les graines ont été immédiatement replantées, avant de repartir dès mois d'août pour Ceylan.

Onze jeunes plants arrivèrent au Jardin Botanique de Singapour en 1877, où le directeur Henry Nicholas Ridley mit au point une méthode de croissance rapide afin d'assurer la reproduction des arbres à grande échelle. Il récupéra en quantité les premières graines de cette série d'arbres seulement douze ans plus tard en 1889 et commença à proposer aux planteurs de Malaisie de cultiver l'hévéa à grande échelle. Ces onze plants sont à l’origine de 90 % des hévéas plantés actuellement dans le Monde4, même s'ils furent ensuite croisés par le biais de greffes.
Vers le pneumatique automobile, formidable débouché pour les plantations d'hévéa

Avant même que le prix du latex ne soit rendu plus abordable, de nouveaux usages furent imaginés, d’abord pour les vélos, ouvrant la voie à ce qui sera le principal marché de l’histoire de la culture de l’automobile. En 1887, à Belfast, le vétérinaire irlandais John Boyd Dunlop imagine un tube souple gonflé pour remplacer les pneus pleins. Un après-midi d'hiver de 1887, il rentre chez lui à pied et entend un bruit de ferraille sur la route : c’est le tricycle de son fils. Dunlop y réfléchit pendant plusieurs semaines, puis il démonte le tricycle de son fils, en retire les roues arrière, arrache leur mince segment de caoutchouc et remplace l'étroite gorge qui le maintenait en place par une large jante en bois d'orme.

Puis il fixe sur cette jante, avec de la colle spéciale à caoutchouc, une « chambre » de caoutchouc souple qu'il enferme dans une enveloppe de toile de coton, et il gonfle cette chambre à l'aide d'une pompe de ballon de football. Les premiers essais ont lieu sur un chemin de campagne, la nuit du 28 février 1888. Le 23 juillet 1888, il dépose un brevet qui permettra d'utiliser le caoutchouc pour la fabrication de pneumatiques. Dès 1889, des pneus sont utilisés en compétition cycliste, avec 4 victoires consécutives de William Hume (en), remportées sur sa bicyclette équipée de pneumatiques Dunlop, lors des jeux sportifs de Queens College.

Quatre ans après, en 1892, les frères Michelin (André et Édouard Michelin) présentent les premiers pneus démontables pour vélos et autos. En 1895, la première voiture équipée de pneumatique démontable avec chambre à air est présentée au public5. Jusqu'à cette date, les pneus étaient pleins. L'alliance entre l'automobile et le pneumatique ne se démentit dès lors jamais, au point qu'au cours du XXe siècle nombreuses furent les recherches ayant pour but de mettre au point des ersatz ou substituts synthétiques. L’année 1895 est aussi celle qui voit « l'éclair », la première voiture équipée de pneumatiques participer à une compétition automobile, le Paris-Bordeaux-Paris4.

Les cours de la gomme naturelle flambent. En 1880 à Paris, le caoutchouc vaut 25 francs le kg alors que le salaire moyen horaire d'un ouvrier spécialisé est de 0,80 franc. Les sociétés de caoutchouc, Firestone, Goodyear, Pirelli, Dunlop et Michelin, dont les actions sont cotées à Wall Street, connaissent de fantastiques envolées. Leurs dividendes augmentent de 200 % à 300 %6. Dans The Manning, le roman de Fred Mustard Stewart, le héros Mark Manning est un fabricant indépendant, exclu de l'Entente du caoutchouc, qui impose sa loi à l'industrie automobile7.
Les plantations anglaises de Malaisie importent des coolies à partir de 1890

La graine de l'Hevea brasiliensis fut introduite en 1877 à Singapour par les Anglais, qui contrôlaient le port, mais la culture ne commença qu'en 1890 en Malaisie. Les Anglais avaient signé le traité de Pangkor en 1874 avec le sultanat de Perak, pour installer un résident, début de l'intervention britannique dans les affaires des états malais. En 1888, les Anglais nommèrent un résident auprès du sultan de Pahang, puis poussèrent les sultans de Negeri Sembilan, Pahang, Perak et Selangor à former les États malais fédérés (Federated Malay States) en 1896, sous la tutelle d'un haut-commissaire britannique installé à Singapour, gouverneur des trois colonies ou Straits Settlements.
Préparation du latex dans une plantation de Malaisie (vers 1910).

La culture de l'hévéa ne prit un grand qu’essor à partir de 1910. La superficie cultivée atteignait 0,9 million d’hectares dès 1920 et 1,3 million d’hectares en 1937, sous forme de petites propriétés sur la côte ouest de la péninsule : d'une part entre la Selangor et la Muar (Southern Zone, la plus importante), d'autre part le nord de Perak et le sud de Kedah (Northern Zone)8. À Malacca, la firme logeait ses managers autour d'un golf à 12 trous, dans un enclos de 60 hectares. Une armée de 25 jardiniers veillait jalousement au millier d'orchidées qui s'étendaient sur une dizaine d'hectares9.

L'ouest de la péninsule avait un bon réseau de routes et de voies ferrées, pour l'exploitation, beaucoup plus ancienne, des mines d'étain, tandis que canne à sucre, caféier, poivrier et manioc n'avaient pas eu grand succès. Le boom de l’hévéa a bénéficié de la stabilité politique des « États fédérés », Selangor et Perak, protectorats britanniques, et de l'existence de bons ports, comme Penang et Port Swettenham, par où pouvait arriver facilement la main-d'œuvre indienne8.

La mortalité parmi les coolies indiens atteignit 20 % par an dans la phase pionnière du défrichement. En plaine, le moustique de marécage Anopheles umbrosus fut vaincu par un réseau de drains, le pétrolage des plages et la rectification du lit des ruisseaux. Sur les pentes, Anopheles maculatus, moustique des eaux claires et courantes, exigea de créer des ombrages sur les cours d'eau. C'est dans cette région qu'ont été faits les premiers essais de sélection d'arbres. Aujourd'hui, 58 % des hévéas de Malaisie sont des clones de haute qualité.
Les plantations françaises et belges du nord-est de Sumatra, après Xavier Brau de Saint-Pol Lias

L'explorateur et diplomate Xavier Brau de Saint Pol Lias (1840-1914), entré en 1868 à la Banque de France puis collaborateur à plein temps de la société de géographie en 1873, prit la tête dès 1876 de trois expéditions successives qui explorent l'Extrême-Orient10, notamment Java, Sumatra, Phnom Penh, le Tonkin, le Cambodge et la Cochinchine. Il est alors le propagandiste acharné de l'expansion française11, par son projet d'une Société de colons explorateurs12, dont la première initiative fut l'établissement de colons sur la côte nord-est de Sumatra, alors appelée Malaisie, de l'autre côté du détroit de Singapour, dans le Sultanat de Deli, l'actuelle Medan, alors annexé par le sultanat d'Aceh, qui avait entamé en 1873 la longue guerre batak contre la Hollande, propriétaire du reste de l'île.

Une demi-douzaine de français participent à l'expédition à leurs propres fonds, avec le soutien de la Hollande et cultivent le tabac en pleine jungle, au sud du front pionnier du tabac inauguré par le hollandais Nienhuys13. Ils ont quatre plantations. Celle de l'agronome Jean-Baptiste Tabel est la seule à réussir. Ce dernier se manifestera plus tard dans la presse spécialisée pour faire le bilan de ses expériences dans ce qu'on appelait « les cultures riches »14, écrivant même des traités15.

La côte nord-est de Sumatra était alors la oostkost et produisait la moitié du poivre mondial, après avoir décuplé sa production, selon des rapports anglais16, de Medan entre 1815 et 182217, au moment de l'expansion du sultanat d'Aceh, le sultan de Deli important la main d'œuvre sur d'immenses plantations de poivre puis de tabac et de café, où celle-ci vit dans des habitations collectives, système qui sera imité par les planteurs européens dans la deuxième moitié du siècle.

Xavier Brau de Saint Pol Lias se voit proposer en 1876 pour sa plantation de tabac l'embauche de coolies Batak, par un dirigeant local de la principauté de Bedagai, puis en 1880 constate que des tribus descendent de la montagne pour travailler18. Au bout de six mois, les Français abandonnent, préférant poursuivre d'autres explorations. Jean-Baptiste Tabel fit cependant carrière dans le Sultanat de Deli19, où de Saint-Pol Lias constate plus tard son succès dans l’hévéa. Le rapport entre les plantations françaises des détroits et celles d'Indochine où s'étaient installés les frères Michelin se fera par affinité nationale, mais surtout par l'entreprenant planteur belge Octave J.A Hallet20. Plusieurs ouvrages d'Octave J.A Hallet tentèrent de faire point sur le potentiel des plantations en Malaisie : « Études pour une plantation d'arbres à caoutchouc, Bruxelles, 1902 » et « L'Hévéa asiatique, Bruxelles, 1903 ».
L'hévéa introduit au Ghana en 1893, puis en Guinée en 1897 et 1898

Après l'installation des jardins botaniques en Afrique, l'hévéa est introduit en 1893, les Jardins botaniques royaux de Kew, de Londres, transmettant des graines au jardin botanique d’Aburi, au Ghana, où les Anglais fondèrent dès 1874 une nouvelle colonie, le Togo britannique (Togoland), qui incluait aussi l'actuel Togo4.

La sphère d'influence britannique est alors augmentée, pour inclure les territoires des Ashantis, à la suite des victoires obtenues contre eux en 1896 et 1901. Après 1896, les territoires plus au nord, proche des possessions allemandes et françaises sont aussi annexés et en 1898 et 1899, un accord est trouvé sur ces nouvelles frontières. Les arbres à caoutchouc donnent leur première sève laiteuse en 1904, l'année à partir de laquelle les prix mondiaux subirent un premier recul, après le pic de 1903, baisse moins ample cependant que celle qui interviendront en 1914, 1922 et 1930.

Les infrastructures coloniales du Ghana seront très vite recyclées au service du cacao, le pays devenant le premier d'Afrique dans l'Histoire de la culture du cacao, après l'île de São Tomé, où les Portugais avaient développé le travail forcé vers 1880. De 1900 à 1910, les exportations de cacao du Ghana passent de moins de 1 000 à 40 000 tonnes. Au Ghana, « il n’y avait pas de tradition de culture de l’hévéa », affirma la SIPH, ex-filiale d'Indosuez chargée des plantations d'Indochine, rachetée en 1995 par l'homme d'affaires ivoirien François Bakou, qui lança un programme de création de 1 000 hectares supplémentaires par an en 2008, avec des financements de l’Agence française de développement21.

Non loin du Ghana, les introductions de l’entreprise d’horticulture d'Alexandre Godefroy-Lebeuf22 ont lieu en 1897 en Guinée, dans le jardin botanique de Camayenne, avec des graines récoltées au Brésil, dans la région du Pará par Eugène Poisson, le fils de l'assistant technique du Museum d'histoire naturelle de Paris4. Les introductions d'Alexandre Godefroy-Lebeuf sont cependant inférieures à celles du jardin botanique anglais de Kew Garden23. Les voyages d'Eugène Poisson au Brésil permettent d'identifier deux types différents d'hévéas.

En mars 1898, c’est le jardin botanique de Paris qui confie des arbres âgés d’un an et demi à la Guinée, ou en 1901, la plantation Gautier compte déjà 4 000 hévéas24.
En 1898 au Congo belge, la course du roi Léopold II contre les plantations anglaises de Malaisie et du Ghana
Timbres de l'État indépendant du Congo, portait de Léopold II.

En 1897-1898, Alexandre Godefroy-Lebeuf envoie aussi des graines au jardin botanique de Boma, dans l'État indépendant du Congo, un territoire sur lequel le roi Léopold II de Belgique exerça une souveraineté de fait depuis 1885. Le roi avait commencé à nourrir des ambitions colonisatrices au Congo dès 1877, après avoir cherché d’autres territoires, dont la Chine, le Japon, Bornéo, Fidji, et s'intéressait au début à l'ivoire.

L’ouverture en 1898 de la ligne de chemin de fer Matadi-Léopoldville, lancée dès 1890, permit de convoyer à peu de frais, sur 366 kilomètres et jusqu'à la mer, l'ivoire, produit pour lequel la Société anversoise avait reçu une concession en 1892. Effectué jusque là par portage à dos d’homme, le transport était extrêmement coûteux. La voie ferrée fut achevée très rapidement, afin de favoriser le développement des plantations d'hévéa, épisode raconté dans Au cœur des ténèbres, longue nouvelle de Joseph Conrad parue en feuilleton en 190025. La construction trop rapide de la ligne coûta la vie à 1932 personnes (1800 noirs et 132 blancs), en raison des difficultés pour sortir des gorges du Congo, par le canyon de la rivière M’pozo, puis par un passage à travers les monts de Cristal.
Préparation du latex dans l'État indépendant du Congo (avant 1905).

La compétition avec les autres pays semant des graines amena les colons belges à abuser du travail forcé, pour planter avant eux un maximum d'arbres, afin d'occuper le marché mondial et décourager la concurrence. À partir de 1900, une vague d’indignation et de protestation déferla au Royaume-Uni principalement, puis aux États-Unis et dans quelques pays européens. Le sommet de l'exploitation de l'hévéa intervint au Congo[Lequel ?] en 1903, lorsque le prix du caoutchouc arriva au plus haut.

La concurrence de l’Asie du sud-est, en particulier de la Malaisie, où les plantations d'hévéas se multiplièrent, généralement contrôlées par des firmes britanniques rivales, fit ensuite chuter les prix du caoutchouc. Pendant ce temps, le coût du recrutement de la main d’œuvre grignotait les marges bénéficiaires des 4 sociétés concessionnaires dans l'État indépendant du Congo, l’ABIR, la Société anversoise, la Compagnie du Kasaï et le Comité spécial du Katanga, la gestion privée de Léopold II devenant vulnérable aux attaques des autres nations, en particulier du Royaume-Uni.

Edmund Dene Morel, ex-employé d’une grande compagnie de transport de Liverpool, devenu journaliste d’investigation à temps plein, publia ses articles avec l'aide de commerçants de Liverpool souhaitant la fin du monopole de Léopold II sur le pays, dont John Cadbury (1801-1889), un quaker fondateur de la société qui porte son nom. Au même moment, les descendants de Joseph Storrs Fry (1728-1787), le premier industriel anglais du chocolat, refusent d'importer du chocolat de la colonie portugaise de São Tomé, proche des côtes africaines, jugeant les conditions de production inacceptables.

Mark Twain et Arthur Conan Doyle lui emboîtèrent le pas, dans Le soliloque du Roi Léopold et Le Crime du Congo (1909). La Chambre des communes vota une résolution demandant une enquête et en 1904, Sir Roger Casement, consul britannique, publia un rapport détaillé. Le parlement britannique demanda la convocation d’une nouvelle réunion des 14 signataires du traité de Berlin de 1885. Le parlement belge, dirigé par le socialiste Émile Vandervelde força Léopold II à créer une commission indépendante, qui confirma les abus en 1905.
Article détaillé : Commission d'enquête sur les exactions commises dans l'État indépendant du Congo.

Finalement, le 15 novembre 1908, quatre ans après le rapport Casement et six ans après la sortie d’Au cœur des ténèbres, le Parlement de Belgique vota l’annexion de l’État indépendant du Congo, et prit en charge son administration. Sir Roger Casement se lancera dans les années 1910 dans d'autres opérations anti-colonialistes, cette fois contre son propre pays, en épousant la cause irlandaise.
Alexandre Yersin, de l'Institut Pasteur, et le commissaire Belland, pionniers de l'hévéa en Indochine en 1899

L'histoire de l'hévéa au Viêt Nam, composante d'une Indochine française née en 1858 de la conquête de la Cochinchine, commence en 1899 avec les premières plantations d'Alexandre Yersin (1863-1943), un chercheur de l'Institut Pasteur, qui revient de Bombay en 1897 et met fin sa carrière de grand explorateur. L’hévéa est planté en 1899 sur le site de Suoi Giao, où il avait commencé à œuvrer en 1895. Il se lance dans l'élevage de chevaux et de bovins pour le test de sérum, et tente diverses cultures dont l'hévéa qu'il acclimate en 189926. Les frères Michelin achètent en 1903 ses premières récoltes27. En 1915, il ouvre une nouvelle station agricole au Hon Ba, et réalise les premiers essais d'acclimatation de l'arbre à quinine (Chinchona ledgeriana). Yersin suit de très près les problèmes agronomiques de ses hévéas et les problèmes techniques de son caoutchouc pour en tirer le maximum d'argent afin de financer ses recherches médicales. Il subira ainsi les dégâts des typhons. Les plantations industrielles se développent jusqu'à la Seconde Guerre mondiale28.

Des plantations sont ensuite défrichées dans les « terres rouges », plus riches mais aussi plus lointaines, moins peuplées, exigeant plus de travail, plus de capitaux et le recrutement de la main-d'œuvre. L'annonce des 100 000 francs de bénéfices que réalisa en 1906 Belland, le commissaire central de la Sûreté de Saïgon, lequel avait fait planter des hévéas dès 1898, fit naître des vocations. D'importantes sociétés voient alors le jour, telle la Plantations_des_Terres_Rouges ou la Société des plantations d'hévéas. Michelin investit à grande échelle en 1925, lorsque les planteurs profitent de cours mondiaux en hausse. On assiste alors à l'arrivée massive de capitaux métropolitains en Indochine. À partir de 1930, le cours du caoutchouc descend en dessous de celui de 1922. Les autorités accordent des primes, des prêts, veillent à ce que la réglementation internationale mise en œuvre à partir de 1934 ne lèse pas les intérêts des sociétés françaises. La Banque de l'Indochine, qui deviendra en 1974 la Banque Indosuez, rachetée en 1996 par le Crédit agricole, accorde des avances et se rend parfois maîtresse des plantations, via sa filiale SIPH. Les plantations françaises ont inspiré le film Indochine (1992), de Régis Wargnier, avec Catherine Deneuve et Vincent Pérez.

En 1932, Andrée Viollis, née Françoise-Caroline Claudius Jacquet de La Verryère (1870-1950), grand reporter au Petit Parisien accompagna Paul Reynaud, alors ministre des Colonies, en Indochine et publia Quelques notes sur l'Indochine dans la revue Esprit, puis, chez la maison d'édition Gallimard, en 1935, son livre Indochine SOS, dénonçant la part d'ombre de l'Indochine française.

Finalement, la culture prend un nouvel essor, au prix d'une concentration accrue. Les planteurs ne misent plus tant sur des cours exceptionnels que sur une production massive. En 1939, l'Indochine exporte huit fois plus de caoutchouc qu'une quinzaine d'années auparavant, soit le quart des exportations totales de la péninsule, contre moins de 5 % en 1924.

Avec la fin de la guerre en 1945 et la fin de l'occupation japonaise la production peut être relancée. Les avions de ligne Douglas DC-4 sur la ligne d'Extrême Orient puis le Super Constellation (qui, à partir de mars 1950, assurait une fois par semaine la liaison Paris-Saïgon) transportaient régulièrement des administrateurs des compagnies françaises, alors que l'insécurité gagnait peu à peu les plantations isolées. Les familles des planteurs devaient alors quitter les implantations les plus exposées.
De 1899 à 1903, la guerre de l'Acre entre pays riverains de l'Amazonie

À la fin du XIXe, les seringueiros brésiliens pénétraient toujours plus dans les forêts du territoire bolivien, à la recherche de nouveaux arbres à caoutchouc pour en extraire le précieux latex, engendrant des conflits et des accrochages avec les Boliviens et entraînant les deux pays dans la guerre de l'Acre, qui s'est déroulée en deux phases, entre 1899 et 1903.

L’intervention du diplomate José Maria da Silva Paranhos Júnior, Baron de Rio Branco, et de l’ambassadeur Assis Brasil, en partie financée par les « magnats du caoutchouc », culmina avec la signature du traité de Petrópolis, menée à terme le 17 novembre 1903 sous le gouvernement de Rodrigues Alves, mettant fin au contentieux avec la Bolivie et garantissant le contrôle et la possession par le Brésil des terres et forêts de l’Acre.

Le traité de Petrópolis donna au Brésil la souveraineté définitive sur la région, en échange de terres dans l’État du Mato Grosso, deux millions de livres sterlings et l’engagement de construire une ligne ferroviaire reliant le Mamoré et le Madeira, pour le libre accès des marchandises boliviennes, dont le caoutchouc, vers les ports brésiliens de l’Atlantique, dont « Belém do Pará », à l’embouchure de l’Amazone. Par la suite, le Brésil profita de cette percée pour annexer une partie des terres du Pérou, en confisquant l’hévéa des planteurs péruviens.
Le succès fulgurant de l'hévéa en 1903 sur l'île de Phuket, en Thaïlande, et les réformes agraires
Plantation d'hévéa à Phuket.

Le premier arbre à caoutchouc arriva en Thaïlande sur l'île de Phuket en 1903 et les plantations se développèrent si vite qu'elles couvrirent rapidement plus du tiers des terres de l'île de Phuket, suscitant une vague d'immigration pour faire face aux besoins. La grande majorité des ouvriers de ces plantations sont alors des Musulmans Thaï. Au même moment, le développement des industries automobile et aéronautique contribua à l'explosion de la demande de caoutchouc naturel, entraînant une vague de prospérité qui dura jusqu'au début des années 194029.

La réforme agraire a concerné, depuis 1975, environ 21 % des surfaces agricoles du pays, provenant à 98 % des domaines publics, et 1,85 million de familles. Elle a essentiellement concerné les régions du Nord et du Nord Est, qui regroupent à elles seules 75 % des terres distribuées.

Le pays a fait un énorme effort agronomique qui a abouti à une multiplication par neuf des rendements à l’hectare au cours des 50 dernières années30 Alors que l’Asie a fourni en 2009 plus de 95 % de la production mondiale de caoutchouc naturel, évaluée à 9,9 millions de tonnes au total (2008), la Thaïlande est devenue le premier pays exportateur avec 33 % des volumes échangés annuellement.
À Sumatra et Java, reconversion des sites caféiers, des cueilleurs en forêt et des riziculteurs sur brûlis

Au début du XXe siècle, la culture est développée à grande échelle en Malaisie et en Indonésie. Lorsque les plantations occidentales du nord de Sumatra et de l'ouest de Java se reconvertirent dans l'hévéaculture, elles bénéficièrent d'infrastructures de transport, d’habitat et communications déjà existantes, pour les cultures du tabac et du café, en crise depuis la fin du XIXe siècle.

Dans l’est de l’archipel indonésien, caractérisée par de faibles densités de population au début du siècle, l’agriculture dominante est sur brûlis. Les riziculteurs sur brûlis découvrent l'hévéa au début du XXe siècle, considéré comme un cadeau du ciel, car l’arbre demandait moins de soins que la culture du riz31. Dans un premier temps, ils adaptent l'arbre à leur système de culture.

Il faut simplement planter quelques graines d’hévéa avant de laisser la parcelle retourner en jachère forestière, le latex étant récolté environ 7 ans. Ce système demande peu de capital au départ, présente peu de risque, mais consomme beaucoup d’espace, même s’il maintient une certaine densité d’arbres, qui protègent les sols fragiles de l’érosion32. Ensuite, c'est tout leur système de production qu'ils adaptent à l'hévéaculture.

Les cours élevés du caoutchouc et le rôle actif des commerçants favorisent aussi l'introduction de l'hévéa chez des paysans qui vivaient de la cueillette de produits dispersés en forêt, plus exigeante et moins rentable. Le développement de l'appropriation foncière individuelle contraint les plus réticents à rejoindre le mouvement33. L'accumulation de capital productif permet aux paysans d'envisager l'avenir bien au-delà de la prochaine récolte de riz pluvial. « Plante miracle », l'hévéa est source de richesse mais aussi de différenciation sociale34.

La culture industrielle de l'hévéa aura du succès au nord de Sumatra, mais sera limitée à Java par le manque d'espace. La chute des cours du caoutchouc au début des années 1930 freinera cette extension. Les plantations capitalistes resteront peu développées en dehors du nord de Sumatra, face à des plantations paysannes qui ont des coûts de développement bien moindres. Leurs profits chutent dès la fin des années 1910 puis à partir de 192935.

Les plantations d’hévéas de petits propriétaires, en se développant, ont créé une catégorie foncière d’une importance économique considérable36, transmissible par la voie masculine. L’héritage des plantations, à l’inverse de toutes les autres catégories de biens immobiliers, qui ne circulaient jusqu’alors que par la voie des femmes, se fait par les hommes37.
L'apogée de la ville de Manaus et la chute du prix mondial en 1914

Située au Brésil à près de 1 200 kilomètres de l'océan, Manaus, dans l’État d’Amazonas, qui ne comptait encore que 6 000 habitants en 1850, vécut son apogée entre 1890 et 1920 et contrôlait presque 40 % des exportations totales du Brésil. Grâce au caoutchouc, le revenu par tête y était deux fois supérieur à celui de la région productrice de café, celle de Rio, São Paulo et Espírito Santo. L'année 1910 vit 1 675 navires de tout genre relâcher dans le port, dont 151 anglais et 23 allemands38.

Manaus était la seule cité brésilienne équipée de l’éclairage électrique et de systèmes d’adduction d’eau et d’assainissement. Elle avait un tramway électrique, des avenues construites sur des marais asséchés, et le luxueux Théâtre Amazonas. Les nouveaux riches en firent la capitale mondiale du commerce de diamants. Les villes de Porto Velho et Guajará-Mirim sont aussi l’héritage de cet apogée. Le photographe Georges Huebner, qui fréquenta la colonie allemande de Manaus pendant près de vingt ans, immortalisa cette époque. Au milieu de la jungle, ils avaient construit le célèbre opéra de Manaus. Les colonnes en marbre de Cararre, les pierres d'Italie, les lustres en verre de Venise, les porcelaines de Sèvres on accueilli la comédie française, précédée par Sarah Bernhardt39.

La ligne ferroviaire Madeira-Mamoré, connu comme le « chemin de fer du diable » (Ferrovia do Diabo en portugais), car sa construction coûta la vie de près de six mille travailleurs, fut finalement construit qu’en 1907, sous le gouvernement d’Afonso Pena, par l’entrepreneur américain Percival Farquhar. Pendant la construction, les arbres à caoutchouc plantés par les Anglais en Malaisie, à Ceylan et en Afrique sub-saharienne, se mirent à produire du latex avec une meilleure productivité.

Le 30 avril 1912, fut inauguré le dernier tronçon. Mais la chute vertigineuse du prix du latex sur le marché mondial intervint, sur fond de mise en service de deux autres lignes ferroviaires, au Chili et en Argentine) qui supplantèrent le chemin de fer Madeira-Mamoré, et de la mise en service du canal de Panama le 15 août 1914. De nombreux travailleurs de l’hévéa, privés des revenus, s’établirent dans la banlieue de Manaus. Faute de trouver un endroit pour vivre, ils construisirent en 1920, une « ville flottante », qui se consolida dans les années 1960. La forêt amazonienne, avec sa pluviosité élevée, se chargea de détruire des tronçons entiers de la voie et des ponts, rendant impossible la maintenance du chemin de fer, déclassé partiellement dans les années 1930 et totalement en 1972, année où fut inaugurée la route transamazonienne. Actuellement, sur les 364 km, seuls 7 km restent en activité, à des fins touristiques
Le succès progressif des greffes et clonages, résultat de la conférence de Batavia de 1914
Récolte de l'hévéa au Sri Lanka en 1920.

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la collecte de l’hévéa n’est vraiment effectuée à grande échelle que dans les forêts primaires de l’Amazonie. En 1911, le Brésil exporte 700 000 tonnes mais dès les années suivantes il est devancé par la production des pays d’Orient, Indonésie, Malaisie et Thaïlande, qui vont représenter les trois quart de la production mondiale quelques décennies plus tard4.

La notion de sélections des espèces, pour des plantations gérées de près par l’homme, n’apparait que dans les années 1910. À la veille de la Première Guerre mondiale, il existe 400 000 hectares de plantation, principalement en Indonésie et en Malaisie (Java et Sumatra), ainsi qu’à Ceylan et dans la Péninsule indochinoise40.

Au congrès de Batavia (Djakarta) de 1914, dans une Indonésie qui restera hollandaise jusqu'en 1945, les chercheurs se rendent compte que les rendements de l’hévéa ne dépassent pas 700 kilos à l’hectare et que 25 % du total de la production est procuré par seulement un arbre sur dix. En février 1918 W.M. Van Helten réussit les deux premières greffes d’hévéa, après avoir étudié les possibilités de reproduction végétative, l’une à Java, l’autre à Sumatra. Les planteurs restèrent d’abord méfiants, puis une fois la production améliorée, furent saisis d’un engouement pour ces greffes. Le succès des « hévéas clones », greffés mais conservant les qualités des « arbres pères » se manifesta à partir de 1927-1928. En 1942, sur un total planté de 3,6 millions d’hectares, près de 10 %, soit 475 000 hectares, étaient de l’hévéa greffé et cloné. Leur valeur à une échelle industrielle n’a été identifiée que vers 193541.
L'entente entre planteurs anglais fait flamber les cours après un krach, Ford et Firestone achètent des terres

La Première Guerre mondiale ayant réduit la demande, un krach des cours du caoutchouc se produit en 1921, quand arrivent sur le marché les productions de nombreuses régions, dont le Centrafrique français, où la récolte de l'hévéa fait du tort aux cultures vivrières et entraîne des troubles sociaux42. Au cours de la guerre, la production mondiale avait doublé pour atteindre 221 000 tonnes en 1918, de nombreux hévéas plantés dans les années 1910 étant arrivés à maturité43.

Les cours mondiaux sont divisés par onze et tombent à seulement dix shillings44. Ils sont ensuite affolés par le Plan Stevenson de restriction de l'offre, mis en place par sir James Stevenson (1873–1926), un ex-directeur général du distillateur Johnnie Walker, devenu haut fonctionnaire chargé de l'approvisionnement en munitions, puis en 1921 conseiller de Winston Churchill, le ministre des colonies. L'Angleterre contrôlant alors les trois-quart de l'offre mondiale, grâce à ses plantations de Malaisie, le Plan Stevenson est orchestré dans toutes les colonies anglaises, pour réduire l’offre, mais il échouera, après un succès initial, devant la dissidence des planteurs néerlandais et devant les progrès faits par l'industrie du caoutchouc régénéré.

Les prix flambèrent de 150 % en 1925 et le pourcentage exportable fut porté en 1926 à 100 %, en vertu du dispositif retenu en 1922, après bien des hésitations et débats, qui prévoyait une modulation des restrictions en fonction du niveau des cours45, via une échelle mobile liée aux variations des prix. Alors que le krach de 1921 avait brutalement divisé les cours par onze, passés de un shilling et onze cents en 1920 à seulement dix cents en 1921, ils repassent au-dessus du shilling42, soit une multiplication par dix en sept ans. Dès 1928, après l'abolition du plan, les cours mondiaux retombent, chute qui s'aggrave après le Krach de 1929. Entre temps, l'Indonésie hollandaise, qui avait refusé de s'associer au plan, prit des parts de marché.

La principale victime du Plan Stevenson fut une industrie américaine de l'automobile en pleine phase de croissance. Il fut violemment combattu par Elmer Keiser Bolton, le président de Firestone et par Herbert Hoover, secrétaire d'État au commerce américain et futur président. Le patron du groupe chimiste Du Pont de Nemours s'engage alors à investir plus dans la recherche sur le caoutchouc synthétique. Dans les années 1930, les constructeurs américains Firestone au Libéria et Ford au Brésil, choisissent le développement de leurs propres plantations pour sécuriser leurs approvisionnements. Celle de Ford en 1930 tourne cependant au désastre, car les hévéas importés de Malaisie ne résistent pas à la maladie causée par un champignon ascomycète, Microcyclus ulei46.
Le caoutchouc synthétique des Allemands et des Américains, antidote aux fragilités médicales et économiques de l'hévéa

Les grands industriels seront progressivement échaudés par les hauts et les bas des cours sur le marché mondial, où l’offre se concentre assez vite entre quelques pays d’Asie, en raison d'un maladie qui se fixe sur les feuilles, le champignon pathogène de l'hévéa, au point de décimer la production brésilienne, sur des arbres ayant subi un vieillissement. Les pays amazoniens seront progressivement rayés de la carte par la montée des producteurs asiatiques, où la prédominance des petites plantations leur donne un rôle social.

D’abord fabriqué à base de charbon, le caoutchouc sera ensuite favorisé par le développement de la pétrochimie et le souhait de s'affranchir des fragilités et instabilités du marché du caoutchouc naturel. Le premier brevet pour la fabrication de caoutchouc synthétique est déposé en 1909 par Fritz Hofmann en Allemagne47, qui dès 1915 produit environ 2 500 tonnes d'un autre caoutchouc synthétique à partir de 2,3-diméthyl-1,3-butadiène.

En 1929, l'Allemagne réussit à produire un élastomère de butadiène et de styrène, en présence de sodium comme catalyseur. Dans la foulée, en 1931, l'Américain Du Pont de Nemours mit au point le néoprène. En 1935, des chimistes allemands préparèrent par copolymérisation un premier groupe de caoutchoucs synthétiques, les caoutchoucs Buna. La copolymérisation est la polymérisation d'au moins deux monomères différents, appelés comonomères. Le mot-valise Buna correspond aux premières lettres de butadiène, l'un des comonomères, et de natrium, sodium en allemand, utilisé comme catalyseur.
Réclame Goodrich de 1923 (L'Illustration).

Jusqu’en 1938, la production de Buna se fit à une échelle semi-industrielle, avec près de 2 500 tonnes par an dans les usines de Ludwigshafen et Leverkusen4. Deux autres usines étaient en construction, pour produire, chacune, dix fois plus. Les Soviétiques, de leur côté, détenaient déjà trois usines de production, Voronetz, Jefremovo, et Jaroslaw. Les États-Unis s’étaient concentrés sur les caoutchoucs spéciaux, à base de néoprène. En 1938, le caoutchouc synthétique représentait 100 000 tonnes par an, contre 1,4 million de tonnes pour le caoutchouc naturel, soit 14 fois moins4. Au début des années 1960, les deux origines sont égales, avec 2 millions de tonnes chacune et à la fin du XXe siècle, le caoutchouc synthétique représente les deux tiers de l’offre mondiale.
Nouvelle progression du caoutchouc synthétique lors de la Deuxième Guerre mondiale
Affiche américaine invitant les soldats à respecter le précieux caoutchouc de leurs pneus (entre 1943 et 1945).

La Seconde Guerre mondiale révéla l'importance économique et politique du caoutchouc naturel lorsque le Japon coupa les approvisionnements en provenance de l'Extrême-Orient. L'Allemagne et les États-Unis améliorent le caoutchouc synthétique car l'Allemagne est soumise au blocus, et les États-Unis sont privés du caoutchouc naturel de l'Extrême-Orient. La pénurie criante accéléra le développement du synthétique. Lorsque la guerre éclata, les États-Unis se lancèrent dans un programme dont l'envergure rivalisait avec celui de la bombe atomique (le Manhattan Project). Près d'un milliard de dollars fut investi dans les recherches et le développement du caoutchouc synthétique nécessaire au maintien de l'effort de guerre des Alliés.

Le développement des industries de l'espace et de l'informatique créèrent une demande continue de produits nouveaux et exotiques, à base de caoutchouc synthétique. La pétrochimie, dopée par ces débouchés nouveaux, va progressivement mettre au point des élastomères spéciaux et très spéciaux, capables de répondre aux exigences toujours plus contraignantes : les caoutchoucs doivent résister aux huiles, aux carburants, à l’ozone, à la lumière et à de très fortes amplitudes de température. L’année 1958 voit l’entrée de la France dans la production synthétique. En 1980, le guayule naturel mexicain fait la preuve qu’il peut être mécanisable avec un rendement supérieur à l'hévéa, tandis qu’en 2003, Amerityre Corporation développe les pneus increvables (no-flat, air-no-air), basés sur le polyuréthane.

Au cours des cinquante dernières années, le prix du caoutchouc naturel a été divisé par sept48. Le trio Malaisie-Indonésie-Thaïlande contre dès 1987 les trois quarts de l'offre mondiale de gomme naturelle, puis 95 % vingt ans plus tard, l'hévéa représentant dans ces trois pays une source de revenus encore importante pour des millions de planteurs d'où un enjeu politique et social.
Notes et références

↑ a et b Tristan Gaston-Bretton, « Charles Goodyear et la révolution du caoutchouc » [archive], Les Échos, 15 juillet 2008.
↑ "Matériaux caoutchouteux: morphologies, formulations, adhérence, glissance et usure", par Gilles Petitet et Michel Barquins, aux Editions PPUR presses polytechniques, paru en 2008, page 32 [1] [archive]
↑ "Mondialisation végétale", par Muriel GREMILLET, dans Libération du 7 janvier 2006 [www.liberation.fr/week-end/2006/01/07/mondialisation-vegetale_25703]
↑ a, b, c, d, e, f et g P. Compagnon et Jean D'Auzac, Le caoutchouc naturel: biologie, culture, production, p. XVII
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↑ Éric Fottorino, Le festin de la terre, 1988, p. 51
↑ Éric Fottorino, Le festin de la terre, 1988, p. 52
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↑ La dépêche du Midi, 22/02/2009, Xavier Brau, explorateur et penseur du colonialisme
http://www.ladepeche.fr/article/2009/02/22/562865-Xavier-Brau-explorateur-et-penseur-du-colonialisme.html [archive]
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↑ Anne Gouyon, Les plaines de Sumatra-Sud : de la forêt aux hévéas, 1973, p. 643-670
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↑ Éric Fottorino, Le festin de la terre, 1988, p. 63
↑ M. Delabarre et Jean-Baptiste Serier, L'hévéa, vol. 32 du « Technicien d'agriculture tropicale », éd. Maisonneuve & Larose, 1995, p. 19
↑ P. Compagnon et Jean D'Auzac, Le caoutchouc naturel: biologie, culture, production, p. 156
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↑ Annie Moulin, Guerre et industrie: Clermont-Ferrand, 1912-1922 : la victoire du pneu, vol. 2
↑ Henry Tard, Le Plan Stevenson, 1928
↑ Michel Griffon, Économie des filières en régions chaudes: Formation des prix et échanges, 1990, p. 833
↑ P. Compagnon, Jean D'Auzac, Le caoutchouc naturel : biologie, culture, production, p. 160
↑ Syndicat national du caoutchouc et des polymères, Histoire : de l’objet de curiosité aux applications industrielles - quelques dates importantes de la saga du caoutchouc [archive] sur lecaoutchouc.com.
↑ Jocelyne Delarue, La Thaïlande : premier exportateur de caoutchouc naturel grâce à ses agriculteurs familiaux, Département de la Recherche, Agence Française de Développement, p. 8

Dans la culture

Indochine (1992), de Régis Wargnier, avec Catherine Deneuve et Vincent Pérez
Au cœur des ténèbres (1899), longue nouvelle de Joseph Conrad, parue en 1900 dans la revue écossaise Magazine
The Manning (1973), roman de Fred Mustard Stewart
Indochine SOS (1935) d'Andrée Viollis
Fitzcarraldo (1982) de Werner Herzog

Voir aussi
Bibliographie

Jean-Baptiste Serier, Histoire du caoutchouc, 1993

Articles connexes

Fièvre du caoutchouc
État indépendant du Congo
Histoire de la Malaisie
Indochine française
Hévéa
Caoutchouc
Caoutchouc synthétique
Samuel Peal
Plan Stevenson
Maladie sud-américaine des feuilles de l'hévéa

Autres articles sur l'histoire des matières premières

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Les anneaux d’Uranus sont un système d’anneaux de la planète Uranus, moins complexes que les anneaux de Saturne, mais plus élaborés que ceux de Jupiter ou de Neptune. Ils ont été découverts le 10 mars 1977 par James L. Elliot, Edward W. Dunham et Douglas J. Mink. Près de deux siècles auparavant, l'astronome William Herschel avait déjà rapporté l’observation d’anneaux, mais les astronomes modernes doutent que les anneaux sombres et ténus aient pu être vus à cette époque. Deux anneaux supplémentaires ont été découverts en 1986 grâce aux images prises par la sonde spatiale Voyager 2, puis deux anneaux externes, en 2003-2005, sur les photos du télescope spatial Hubble.

Ainsi, les observations d'Hubble portent à treize le nombre d'anneaux distincts composant le système d’anneaux d’Uranus. Ils sont appelés, par ordre de distance croissante de la planète : 1986U2R/ζ, 6, 5, 4, α, β, η, γ, δ, λ, ε, ν et μ. Leurs rayons vont de 38 000 km pour l’anneau 1986U2R/ζ à environ 98 000 km pour l’anneau µ. Il existe probablement de faibles bandes de poussière et des arcs incomplets entre les anneaux principaux. Ces anneaux sont très sombres : l’albédo des particules les composant ne dépasse pas 2 %. Ils sont probablement composés de glace et d'éléments organiques noircis par le rayonnement de la magnétosphère.

La plupart des anneaux d’Uranus sont opaques et larges de quelques kilomètres seulement. L’ensemble du système ne contient que peu de poussières : il se compose essentiellement de rochers de 0,2 à 20 m de diamètre. Cependant, certains des anneaux sont translucides : les anneaux larges et peu visibles 1986U2R/ζ, μ et ν sont faits de petites particules de poussières, tandis que l’anneau λ, peu visible également mais étroit, contient aussi des corps plus importants. La relative pauvreté en poussière des anneaux est due à la traînée aérodynamique des parties les plus externes de l’atmosphère, l’exosphère et la couronne.

Au regard de l'âge du système solaire, les anneaux d’Uranus seraient assez jeunes : leur âge ne dépasserait pas 600 millions d’années. Le système d'anneaux provient probablement de la collision et de la fragmentation d'anciennes lunes orbitant autour de la planète. Après la collision, les lunes se sont probablement brisées en de nombreuses particules, qui n’ont survécu sous la forme d'anneaux étroits et optiquement denses que dans certaines zones de stabilité maximale.

Au début du XXIe siècle, le mécanisme qui confine les anneaux étroits n’est pas bien compris. À l'origine, les scientifiques supposaient que chaque anneau étroit était encadré par des lunes « bergères », assurant sa stabilité. Mais, en 1986, la sonde Voyager 2 ne découvrit qu’une paire de tels bergers : Cordélia et Ophélie, qui encadrent l’anneau ε, le plus brillant.

Sommaire

1 Découverte
2 Propriétés générales
3 Anneaux principaux étroits
3.1 Anneau ε
3.2 Anneau δ
3.3 Anneau γ
3.4 Anneau η
3.5 Anneaux α et β
3.6 Anneaux 6, 5 et 4
4 Anneaux de poussières
4.1 Anneau λ
4.2 Anneau 1986U2R/ζ
4.3 Autres bandes de poussière
5 Système d’anneaux externes
6 Dynamique et origine
7 Exploration
8 Propriétés
9 Notes et références
9.1 Notes
9.2 Références
10 Pour approfondir
10.1 Bibliographie
10.2 Articles connexes
10.3 Liens externes

Découverte

Le système d’anneaux autour d’Uranus est mentionné pour la première fois au XVIIIe siècle, dans les notes de William Herschel, qui avait déjà découvert Uranus elle-même en 1781. L'astronome y consigne ses observations de la planète : « 22 février 1789 : on soupçonne l'existence d'un anneau »1. Herschel dessine un petit schéma de l’anneau et note qu’il « tire un peu sur le rouge ». Le télescope Keck de Hawaï a confirmé cette dernière observation de Herschel, au moins pour l’anneau ν2. Les notes de Herschel sont publiées en 1797 dans un journal de la Royal Society. Entre 1797 et 1977, soit pendant près de deux siècles, les anneaux ne sont presque jamais plus mentionnés. La véracité de l'observation initiale des anneaux par Herschel, que plusieurs générations d'astronomes ne sont pas parvenus à confirmer par la suite, est mise en doute par la communauté scientifique. Certains pensent que Herschel ne pouvait pas avoir découvert les anneaux, compte tenu des limitations des instruments de l'époque. Ceux qui créditent Herschel de cette découverte avancent comme argument que l'astronome a donné des descriptions exactes de l’anneau ε, de sa taille par rapport à celle d’Uranus, de ses changements d’aspect le long de l’arc d’orbite observé, et de sa couleur3.
Animation sur l'occultation en 1977. (Cliquez sur l'image.)

La découverte ou redécouverte des anneaux d’Uranus est réalisée par hasard le 10 mars 1977 par les astronomes James L. Elliot, Edward W. Dunham et Douglas J. Mink, embarqués à bord de l'observatoire aéroporté Kuiper. Les astronomes veulent utiliser l’occultation de l’étoile SAO 158687 par Uranus pour étudier l’atmosphère de cette étoile4. Or l’analyse de leurs observations met en évidence que l'étoile a été brièvement masquée à cinq reprises avant et après l’occultation par Uranus ; les trois astronomes concluent à la présence d’un système d’anneaux étroits5,6,7. Dans leurs articles, ils désignent les cinq occultations observées par les cinq premières lettres de l'alphabet grec : α, β, γ, δ et ε5 ; ces désignations sont réutilisées par la suite pour nommer les anneaux. Peu de temps après, Elliot, Dunham et Mink découvrent quatre autres anneaux : l'un d'eux est situé entre les anneaux β et γ et les trois autres à l’intérieur de l’anneau α8. Le premier est nommé η et les autres 4, 5 et 6, selon le système de numérotation des occultations adopté lors de la rédaction d'un autre article9. Le système d’anneaux d’Uranus est le second découvert dans le système solaire, après celui de Saturne10.

En 1986, la sonde spatiale Voyager 2 traverse le système d’Uranus et permet une observation directe de ses anneaux11,12. Les images de la sonde révèlent la présence de deux anneaux étroits supplémentaires. En 2003-2005, le télescope spatial Hubble détecte une nouvelle paire d’anneaux, portant le total connu à treize7. La découverte de ces anneaux externes double le diamètre du système d’anneaux connu13. Hubble prend également pour la première fois des images de deux petits satellites ; l'orbite de l'un d'eux, Mab, se trouve dans l’anneau extérieur récemment découvert14.
Propriétés générales
Les anneaux internes d’Uranus. Le plus externe et le plus brillant est l’anneau ε ; 8 autres anneaux sont visibles sur cette photo.

Depuis les observations faites par le télescope Hubble en 2005, il est établi que le système d’anneaux d’Uranus comprend treize anneaux. Ils sont nommés, par ordre de distance croissante de la planète : 1986U2R/ζ, 6, 5, 4, α, β, η, γ, δ, λ, ε, ν, μ13. Ils sont divisés en trois groupes : neuf anneaux principaux étroits (6, 5, 4, α, β, η, γ, δ, ε)10, deux anneaux de poussières (1986U2R/ζ, λ)15 et deux anneaux externes (μ, ν)16. Les anneaux d’Uranus sont constitués principalement de particules macroscopiques, et renferment peu de poussières17, celles-ci étant localisées surtout dans les anneaux 1986U2R/ζ, η, δ, λ, ν et μ13,15. Outre ces anneaux bien identifiés, il y a de nombreuses bandes de poussière translucides, contenant des anneaux ténus18. Ceux-ci peuvent avoir une existence temporaire, ou être composés d’arcs séparés, détectés parfois pendant les occultations18 ; certains étaient visibles pendant le passage de la Terre par le plan des anneaux en 200719. Quelques bandes de poussières entre les anneaux ont été observées en diffusion vers l’avantn 1 quand Voyager 2 a dépassé l'orbite d'Uranus11. Tous les anneaux d’Uranus présentent des variations azimutales de brillance11.

Les anneaux sont composés d’une matière extrêmement foncée. L’albédo géométrique des particules ne dépasse pas 5 à 6 %, tandis que l’albédo de Bondn 2 est plus bas : environ 2 %17,20. Les particules des anneaux présentent un pic de brillance marqué à l’opposition : un accroissement de l’albédo dans la direction dirigée vers le Soleil17. Ceci signifie que leur albédo est bien plus bas quand ils sont observés légèrement hors de la direction de l’opposition, c’est-à-dire que le Soleil, l’observateur et Uranus ne sont pas exactement alignés. En outre, les anneaux tendent légèrement vers le rouge dans les parties visible et ultraviolette du spectre, et sont gris dans l’infrarouge proche21. Ils ne présentent aucune des structures spectrales identifiables. La composition chimique des particules des anneaux est inconnue. Cependant elles ne peuvent pas être composées de glace pure, comme celles des anneaux de Saturne, parce qu’elles sont trop foncées, plus foncées encore que les lunes intérieures d’Uranus21. Les particules sont probablement composées d’un mélange de glace et de matière sombre. La composition de cette matière n’est pas connue, mais il pourrait s'agir de composés organiques noircis par le rayonnement des particules chargées de la magnétosphère d’Uranus. Il s'agit peut-être d'un matériau semblable à celui des lunes internes, mais considérablement recuit21.

Dans son ensemble, le système d’anneaux d’Uranus ne ressemble ni aux anneaux de Jupiter composés de poussière ténue, ni à ceux de Saturne, qui sont larges et complexes et pour certains composés de matière très brillante – de la glace10. Il existe néanmoins quelques ressemblances avec le système saturnien. Ainsi, l’anneau F de Saturne et l’anneau ε d’Uranus sont tous deux étroits, assez sombres et encadrés par des lunes bergères10 ; de même, les anneaux externes d’Uranus découverts en 2006 présentent une ressemblance avec les anneaux externes G et E de Saturne22. Certains anneaux étroits au sein des anneaux larges de Saturne peuvent aussi faire penser aux anneaux étroits d’Uranus10. En outre, les bandes de poussière observées entre les principaux anneaux d’Uranus peuvent ressembler aux anneaux de Jupiter. D’autre part, le système des anneaux d'Uranus est assez semblable à celui des anneaux de Neptune, bien que plus complexe, moins sombre et contenant moins de poussières ; les anneaux y sont également plus proches de la planète15.
Anneaux principaux étroits
Anneau ε
Article détaillé : Anneau epsilon.
Vue agrandie de l’anneau ε d’Uranus

L’anneau ε (epsilon) est le plus brillant et le plus dense des éléments du système d’anneaux d’Uranus, et compte pour les deux tiers dans la lumière totale renvoyée par l’ensemble11,21. Alors qu’il est le plus excentrique des anneaux d’Uranus, il a une inclinaison négligeable23. L’excentricité de l’anneau fait varier sa brillance tout au long de son orbite. La brillance intégrée suivant le rayon de l’anneau ε est maximale à l’apoapside et minimale à la périapside24. Le rapport de ces brillances est de 2,5 à 3,017. Ces variations sont liées à celles de la largeur de l’anneau, qui mesure 19,7 km à la périapside et 96,4 km à l’apoapside24. À mesure que l’anneau devient plus large, l’effet d’écran entre particules diminue, les rendant plus visibles, ce qui conduit à une brillance intégrée plus grande20. Les variations de largeur ont été mesurées directement à partir des images de Voyager 2, puisque l’anneau ε était le seul des deux anneaux résolus par les caméras de la sonde spatiale11. Ce comportement montre que l’anneau est optiquement dense. Les observations d’occultation réalisées à partir du sol ou de l’espace ont montré que son épaisseur optiquen 3 normale varie de 0,5 à 2,524,25, avec le maximum à la périapside. L'épaisseur équivalente E E = ∫ τ ( r ) d r {\displaystyle \scriptstyle EE\,=\,\int \tau (r)\,dr} \scriptstyle EE\,=\,\int \tau (r)\,drn 3,2 de l’anneau ε est d’environ 47 km et elle est invariante le long de l’orbite24.
Vue agrandie des anneaux d’Uranus ; de haut en bas : δ, γ, η, β et α. L’anneau η résolu montre la composante large, optiquement mince.

L’épaisseur géométrique de l’anneau ε n’est pas connue avec précision, bien que l’anneau soit très mince – selon certains, seulement 150 m18,26. Malgré cette dimension relativement infinitésimale, il est constitué de plusieurs couches de particules. L’anneau ε est une zone plutôt encombrée, avec un facteur de remplissage estimé de 0,008 à 0,06 aux environs de l’apoapside24. La taille moyenne des particules va de 0,2 à 20 m18,26 et leur séparation moyenne est d’environ 4,5 fois leur rayon24,26. L’anneau est presque exempt de poussières, peut-être en raison de la traînée aérodynamique de la couronne atmosphérique d’Uranus2. En raison de sa très faible épaisseur, l’anneau ε disparaît quand on l’examine par un diamètre. Ceci est arrivé en 2007 au cours de l’observation du passage de la Terre dans le plan des anneaux19.

La sonde Voyager 2 a observé un signal de l’anneau ε pendant une expérience d’occultation radio25. Le signal se présentait comme un renforcement marqué de la diffusion vers l’avant à 3,6 cm de longueur d'onde aux environs de l’apoapside de l’anneau. Une telle diffusion nécessite l’existence d’une structure cohérente. Le fait que l’anneau ε possède une telle structure fine a été confirmé par beaucoup d’observations d’occultations : l’anneau semble constitué d’une quantité de sous-anneaux étroits et optiquement denses, certains pouvant être des arcs incomplets18.

Il est établi que l’anneau possède des lunes bergères interne et externe : Cordélia à l’intérieur et Ophélie à l’extérieur. Le bord interne de l’anneau est en résonance 24:25 avec Cordélia, et le bord externe en résonance 14:13 avec Ophélie. Les masses de ces lunes doivent être au moins triples de la masse de l’anneau à confiner pour être efficaces. La masse de l’anneau ε est estimée à environ 1016 kg27,10,28.
Anneau δ
Article détaillé : Anneau delta.
Comparaison des anneaux d’Uranus en lumière diffusée vers l’avant et vers l’arrière (images obtenues par Voyager 2 en 1986).

L’anneau δ (delta) est circulaire et légèrement incliné23. Il présente des variations azimutales substantielles encore inexpliquées (en 2011) dans son épaisseur optique normale et sa largeur18. Une explication possible serait que l’anneau présente des ondulations azimutales excitées par une toute petite lune juste à son bord intérieur29. Le bord extérieur bien net de l’anneau δ est en résonance 23:22 avec Cordélia30,28. Deux composantes peuvent d'ailleurs être distinguées. La composante étroite et externe est optiquement dense ; elle est bordée par une large bande interne transparente18. Sa largeur est de 4,1 à 6,1 km et a une épaisseur équivalente à 2,2 km, ce qui correspond à une épaisseur optique normale de 0,3 à 0,624. La composante large de l’anneau est de 10 à 12 km et son épaisseur équivalente est proche de 0,3 km, ce qui indique une faible épaisseur optique normale de 3×10-224. Ceci n’est connu que par des données d’occultation, parce que Voyager 2 n’a pas pu résoudre l’anneau δ11,31. Quand il a vu l’anneau δ en géométrie de diffusion vers l’avant, il apparaissait relativement brillant, ce qui est compatible avec la présence de poussière dans la composante large11. Géométriquement, la composante large est plus épaisse que l’étroite. Ceci est confirmé par les observations au croisement du plan de l’orbite en 2007, où l’anneau δ est devenu plus brillant, ce qui est cohérent avec le comportement d’un anneau simultanément géométriquement épais et optiquement ténu19.
Anneau γ
Article détaillé : Anneau gamma.

L’anneau γ (gamma) est étroit, optiquement dense et légèrement excentrique. Son inclinaison orbitale est à peu près nulle23. La largeur de l’anneau varie de 3,6 à 4,7 km, bien que son épaisseur optique équivalente soit constante à 3,3 km24. L'épaisseur optique normale de l’anneau est de 0,7 à 0,9. Pendant un événement de croisement du plan de l’orbite en 2007, l’anneau γ a disparu, ce qui montre qu’il est géométriquement mince, comme l’anneau ε18, et sans poussière19. La largeur et l'épaisseur optique normale de l’anneau montrent des variations azimutales marquées18. Le mécanisme du confinement d’un anneau si étroit n’est pas connu, mais il a été remarqué que le bord interne bien net de l’anneau est en résonance 6:5 avec Ophélie30,32.
Anneau η
Article détaillé : Anneau êta.

L’anneau η (êta) a une excentricité et une inclinaison orbitale nulles23. Comme l’anneau δ, il est constitué de deux composantes : une étroite et optiquement dense, et une bande large quasi-transparente, extérieure cette fois. Cette dernière est large d’environ 40 km et son épaisseur équivalente voisine de 0,85 km, ce qui indique une faible épaisseur optique normale de 2×10-224.

L’anneau a été résolu sur les images de Voyager 211. En diffusion vers l’avant, il paraît brillant, ce qui indique la présence d’une quantité considérable de poussières, probablement dans la partie large11. Géométriquement, la partie large est bien plus épaisse que la partie étroite. Cette conclusion est soutenue par les observations au croisement du plan de l’anneau en 2007, où l’anneau η a présenté une brillance croissante, devenant le deuxième plus brillant du système des anneaux. Ceci est cohérent avec un anneau géométriquement épais mais optiquement mince19. Comme la majorité des anneaux, il présente des variations azimutales marquées en épaisseur optique normale et en largeur. La composante étroite disparaît même à certains endroits18.
Anneaux α et β
Articles détaillés : Anneau alpha et Anneau bêta.

Les anneaux α et β (alpha et bêta) sont les anneaux d’Uranus les plus brillants après l’anneau ε. Comme celui-ci, ils présentent des variations de brillance et de largeur17. Ils ont une brillance et une largeur maximale sur un secteur de 30° au niveau de l’apoapside, et minimale dans les 30° autour du périapside11,33. Ces deux anneaux ont une excentricité et une inclinaison non négligeables23. Les largeurs varient respectivement de 4,8 à 10 km et de 6,1 à 11,4 km24. Les épaisseurs optiques équivalentes sont de 3,29 km et 2,14 km, ce qui correspond à des épaisseurs optiques normales de 0,3 à 0,7 pour le premier et de 0,2 à 0,35 pour le second24. Lorsque la Terre a croisé le plan orbital des anneaux en 2007, ceux-ci n'ont plus été visibles, ce qui prouve qu’ils sont peu épais, comme l’anneau ε, et dépourvus de poussière19. Mais ce même événement a mis en évidence une bande de poussière épaisse et d'un point de vue optique faiblement opaque, juste à l’extérieur de l’anneau β, qui avait déjà été observée par Voyager 211. La masse des anneaux α et β est estimée à environ 5×1015 kg chacune, soit la moitié de celle de l’anneau ε34.
Anneaux 6, 5 et 4
Articles détaillés : Anneau 4, Anneau 5 et Anneau 6.

Les anneaux 6, 5 et 4 sont les anneaux étroits les plus internes et les moins brillants d’Uranus17. Ce sont aussi ceux qui présentent les plus fortes inclinaison et excentricité avec l’anneau ε23. En fait, leur inclinaison (0,06°, 0,05° et 0,03°) était suffisante pour que Voyager 2 puisse les observer au-dessus du plan équatorial d’Uranus (de 24 à 46 km). Ils sont également les plus étroits avec une largeur de, respectivement, 1,6 à 2,2 km, de 1,9 à 4,9 km et de 2,4 à 4,4 km 11,24. Leur épaisseur optique équivalente est de 0,41 km, 0,91 km et 0,71 km, correspondant à des épaisseurs optiques normales de 0,18 à 0,25, de 0,18 à 0,48 et de 0,16 à 0,324. Lorsque la Terre a coupé le plan orbital des anneaux en 2007, ils sont devenus invisibles en raison de leur faible épaisseur et de l'absence de poussière19.
Anneaux de poussières
Anneau λ
Article détaillé : Anneau lambda.
Photo en pose longue des anneaux internes d’Uranus, prise vers l’arrière par Voyager 2. Le Soleil se trouve à 7,5° du centre du cliché. En diffusion en avant de la lumière, les bandes de poussière non visibles sous d’autres perspectives peuvent être vues, comme les autres anneaux.

L’anneau λ (lambda) est un des deux anneaux découverts par Voyager 2 en 198623. C’est un anneau étroit et ténu, situé juste à l’intérieur de l’anneau ε, entre l’anneau et sa lune bergère, Cordélia11. Cette lune a nettoyé une bande vide juste au milieu de l’anneau λ. Quand il est examiné en lumière diffusée vers l’arrièren 1, l’anneau λ est extrêmement étroit : de 1 à 2 km et a une épaisseur optique équivalente de 0,1 à 0,2 km à la longueur d’onde de 2,2 µm2. L'épaisseur optique normale est de 0,1 à 0,211,31. L'épaisseur optique de l’anneau λ présente une forte dépendance de la longueur d’onde de la lumière, ce qui est atypique pour le système d’anneaux d’Uranus. L'épaisseur optique équivalente s’élève à 0,36 km dans l’ultraviolet, ce qui explique pourquoi l’anneau λ n’a été détecté au début que dans les occultations stellaires UV par Voyager 231. La détection à la longueur d’onde de 2,2 µm par occultation stellaire n’a été annoncée qu’en 19962.

L’aspect de l’anneau λ change radicalement quand il est observé en lumière diffusée vers l’avant, comme l’a fait Voyager 2 en 198611. Dans cette perspective, l’anneau devient la structure la plus brillante du système d’anneaux d’Uranus, plus brillante encore que l’anneau ε15. Cette observation, conjuguée à la dépendance de l'épaisseur optique en fonction de la longueur d’onde de la lumière, indique que l’anneau λ contient une quantité appréciable de poussière de la taille de l’ordre du micromètre15. L'épaisseur optique normale de cette poussière est de 10-4 à 10-3 17. Les observations faites en 2007 par le télescope Keck pendant l’événement de croisement du plan de l’anneau ont confirmé cette conclusion ; l’anneau λ est alors devenu une des structures les plus brillantes du système d’anneaux19.

Une analyse détaillée des images de Voyager 2 a révélé des variations azimutales de la brillance de l’anneau λ17. Les variations semblent périodiques, évoquant une onde stationnaire. L’origine de cette structure détaillée de l’anneau λ reste mystérieuse15.
Anneau 1986U2R/ζ
Article détaillé : Anneau zêta.
Cliché qui a permis la découverte de l’anneau 1986U2R

En 1986, Voyager 2 a détecté une bande large mais ténue de matière à l’intérieur de l’anneau 611. Cet anneau a reçu la désignation temporaire de 1986U2R. Il a une épaisseur optique normale de 10-3 ou moins, et il est extrêmement ténu. Il va de 37 000 à 39 500 km du centre d’Uranus, c’est-à-dire seulement 12 000 km au-dessus des nuages2. Il n’a plus été vu jusqu’en 2003 - 2004, à son observation par le télescope Keck. Cette bande a été nommée « anneau ζ » (zêta)2. Cependant la position de cet anneau diffère de façon significative de celle observée pour 1986U2R en 1986 : il est situé de 37 850 à 41 350 km du centre de la planète. Il y a une extension qui va vers l’intérieur en s’atténuant jusqu’à 32 600 km au moins2.

L’anneau ζ a été encore observé pendant le croisement du plan de l’anneau en 2007, et il y est même devenu l’élément le plus brillant de tout le système d’anneaux, surpassant même en luminosité tout le reste19. L'épaisseur optique équivalente de cet anneau approche 1 km (0,6 km pour l’extension interne), tandis que l'épaisseur optique normale ne dépasse pas 10-3 2. Les aspects assez différents des anneaux 1986U2R et ζ peuvent être causés par les différentes géométries de l’observation : diffusion vers l’arrière en 2003 – 2007, et diffusion vers le côté en 19862,19. Cependant, il ne peut pas être exclu que des changements dans la répartition de la poussière, que l’on suppose dominante dans l’anneau, soient survenus entre 1986 et 200719.
Autres bandes de poussière

Outre les anneaux 1986U2R/ζ et λ, il existe d’autres bandes de poussière très ténues dans le système des anneaux d’Uranus11. Elles sont invisibles pendant les occultations en raison de leur épaisseur optique négligeable, malgré leur brillance en diffusion vers l’avant15. Les images de Voyager 2 en lumière diffusée vers l’avant révèlent l’existence de bandes de poussière brillantes entre les anneaux λ et δ, entre η et β, et entre α et 411. Beaucoup de ces bandes ont été détectées à nouveau en 2003 - 2004 par le télescope Keck, et pendant le croisement du plan de l’anneau en 2007 en lumière diffusée vers l’arrière, mais leurs positions précises et leurs brillances relatives étaient différentes de celles observées par Voyager 22,19. L'épaisseur optique normale de ces bandes de poussière ne dépasse pas environ 10-5. Les scientifiques pensent que la distribution des dimensions des particules de poussières suit une loi de puissance d’indice p = 2 , 5 ± 0 , 5 {\displaystyle \scriptstyle p\,=\,2,5\pm 0,5} \scriptstyle p\,=\,2,5\pm 0,5 17.
Système d’anneaux externes
Articles détaillés : Anneau mu et Anneau nu.
Les anneaux μ et ν d’Uranus (R/2003 U1 et U2) à partir d’images prises par le télescope spatial Hubble en 2005.

En 2003–2005, le télescope spatial Hubble permet de découvrir une nouvelle paire d’anneaux, baptisée par la suite système d’anneaux externe, qui porte le nombre d’anneaux d’Uranus à treize13. Ils ont été nommés anneaux μ et ν (mu et nu)16. L’anneau μ, le plus externe, se trouve deux fois plus éloigné de la planète que l’anneau brillant η13. Ces anneaux externes diffèrent des anneaux internes étroits par de nombreuses caractéristiques : μ et ν sont larges (17 000 km et 3 800 km) et très ténus ; leur épaisseur optique normale maximale sont de 8,5×10-6 et 5,4×10-6 ; leur épaisseur optique équivalente sont respectivement de 0,14 km et 0,012 km. Leur profil radial de brillance est triangulaire13.

La brillance maximale de l’anneau μ se trouve presque le long de l’orbite de la petite lune Mab, qui est probablement la source des particules de l’anneau13,14. L’anneau ν se situe entre les satellites naturels Portia et Rosalinde, et ne contient pas de lune en son sein13. Une nouvelle analyse des images de Voyage 2 en lumière diffusée vers l’avant montre clairement les anneaux μ et ν. Dans cette géométrie, les anneaux sont bien plus brillants, ce qui indique qu’ils contiennent beaucoup de poussières micrométriques13. Ils peuvent être semblables aux anneaux G et E de Saturne : comme l’anneau G, les anneaux μ et ν manquent de tout corps qui pourrait l’alimenter en poussière, et comme l’immense anneau E, ils reçoivent de la poussière d’Encelade13,14.

L’anneau μ pourrait être constitué entièrement de poussières, sans aucune particule de grande taille. Cette hypothèse est renforcée par des observations du télescope Keck, qui n’a pas réussi à détecter l’anneau μ dans l’infrarouge proche à 2,2 μm, mais a pu détecter l’anneau ν22. Ceci montre que l’anneau μ est de couleur bleue et qu’il est donc composé en majorité de particules submicrométriques22. Cette poussière pourrait être constituée de glace35. L’anneau ν est plutôt coloré en rouge22,36.
Dynamique et origine
Un schéma des anneaux internes, en couleurs renforcées, selon Voyager 2.

Le mécanisme de confinement des particules dans les anneaux étroits n'est toujours pas élucidé en 2011. Un tel mécanisme est nécessaire pour que les anneaux ne se dispersent pas radialement en moins d'un million d’années10. La théorie la plus courante, proposée à l'origine par Goldreich et Tremaine37, est qu'une paire de lunes, les bergers interne et externe, interagissent gravitationnellement avec chaque anneau, et agissent respectivement comme source et puits pour compenser les fluctuations de moment cinétique (ou aussi bien d’énergie cinétique). Ils maintiennent ainsi la cohésion de l’anneau, mais s’en écartent progressivement10. Pour être efficaces, la masse de chaque berger doit dépasser celle de l’anneau par un facteur d'au moins 2 ou 3. Ce mécanisme est à l’œuvre pour l’anneau ε, où Cordélia et Ophélie jouent le rôle de bergers. Cordélia est aussi le berger externe de l’anneau δ et Ophélie celui de l’anneau γ30. Cependant, aucune lune de plus de 10 km n'est connue à portée des autres anneaux11. La distance actuelle de Cordélia et Ophélie de l’anneau ε permet d’estimer son âge. Les calculs montrent qu’il ne peut être plus vieux que 6×108 années10,27.

La jeunesse apparente des anneaux peut être expliquée par le renouvellement continuel de la matière qui les compose. Celle-ci pourrait provenir de la collision et la fragmentation continue de plus grands objets. Selon les estimations de l'astronome Larry W. Esposito en 200210, une lune de la taille de Puck pourrait produire suffisamment de débris pour que l'anneau dure quelques milliards d’années. Cependant, la durée de vie d’un satellite plus petit est bien plus courte. Donc toutes les lunes et anneaux internes pourraient être les produits de quelques lunes de la taille de Puck brisées (par exemple par les forces de marées d'Uranus) durant les derniers 4,5 milliards d’années27. Les satellites ainsi brisés déclenchent une cascade de collisions broyant rapidement tous les gros fragments en particules bien plus petites, jusqu'aux plus fines poussières10. Finalement la majorité de la masse initiale devrait être dispersée dans l'espace ou retombée sur Uranus, et les particules restantes seraient celles stabilisées par des résonances mutuelles et des effets de berger. À la fin de cette évolution, il ne devrait rester qu’un système d’anneaux étroits. Mais dans la configuration actuelle, quelques mini-lunes pourraient subsister au sein des anneaux. Leur diamètre serait alors probablement limitée à environ 10 km27.

L’origine des bandes de poussière pose moins de problèmes. La poussière a un temps de vie très court, de 100 à 1 000 ans. Les bandes doivent donc être alimentées en continu par des collisions entre particules plus grandes, issues des anneaux, des mini-lunes et des météoroïdes provenant de l’extérieur du système uranien15. Les ceintures de mini-lunes et de particules elles-mêmes sont invisibles, en raison de leur faible épaisseur optique, alors que la poussière se révèle en diffusion de la lumière vers l’avant27. Les anneaux étroits principaux et les ceintures de mini-lunes qui créent les bandes de poussière diffèrent probablement dans la distribution des tailles. Les anneaux principaux ont plus de corps entre le centimètre et le mètre. Ce type de distribution accroît la surface des objets dans les anneaux, ce qui conduit à une haute densité optique en lumière diffusée vers l’arrière27. En revanche, les bandes de poussière contiennent peu de grosses particules, ce qui résulte en une basse épaisseur optique27.
Exploration
Le système uranien vu en novembre 2002 (ISAAC sur le VLT) et en août 2007 (NACO avec optique adaptative). En 2007 les anneaux étaient vus de côté, d'où le fait qu'ils soient beaucoup moins visible sur la photo.

Les anneaux ont été étudiés de manière approfondie par les instruments la sonde spatiale Voyager 2 durant son survol de la planète en janvier 198623. Deux nouveaux anneaux ténus, λ et 1986U2R, ont été ainsi découverts, portant à l'époque leur nombre total à onze. Les anneaux ont été étudiés par occultation dans les gammes radio25, ultraviolette31 et optique18. Voyager 2 a observé les anneaux sous diverses perspectives par rapport au Soleil, donnant des images en lumière diffusée en arrière, sur le côté et en avant11. L’analyse de ces images a permis la détermination complète de la brillance en fonction de la phase et des albédosn 2 géométrique et de Bond des particules des anneaux17. Deux anneaux, ε et η, ont été résolus sur les images, révélant une structure fine et compliquée. L’analyse des images de Voyager 2 a aussi permis la découverte de dix lunes internes, dont les deux bergers de l’anneau ε, Cordélia et Ophélie11. Le télescope Hubble, par une observation depuis l'espace, a finalement porté le nombre des anneaux d'Uranus à treize par la découverte des anneaux μ et ν en 2005.
Propriétés

Le tableau suivant rassemble les propriétés connues du système d’anneaux planétaires d’Uranus :
Nom Rayon (km) Largeur
(km) EE
(km)
n 3 Épaisseur
optique
normale
(ÉON)n 3 Épaisseur
(m) Excen-
tricité Incli-
naison
(°) Notes
ζc 32 000–
37 850 3 500 0,6 ~ 10−4 n 4 ? ? ? Extérieur intérieur[Quoi ?] de ζ
1986U2R 37 000–
39 5002 2 5002 ? < 10−3 11 ? ? ? Anneau ténu de poussière
ζ 37 850–
41 3502 3 5002 12 < 10−3 n 4 ? ? ?
6 41 83710 1,6–2,224 0,4124 0,18–0,25n 4 ? 1×10-3 23,32 0,06223,32
5 42 23410 1,9–4,924 0,9124 0,18–0,48n 4 ? 1,90×10-3 23,32 0,05423,32
4 42 57010 2,4–4,424 0,7124 0,16–0,30n 4 ? 1,1×10-3 23,32 0,03223,32
α 44 71810 4,8–1024 3,3924 0,3–0,7n 4 ? 0,8×10-3 23,32 0,01523,32
β 45 66110 6,1–11,424 2,1424 0,20–0,35n 4 ? 0,4×10-3 23,32 0,00523,32
η 47 17510 1,9–2,724 0,4224 0,16–0,25n 4 ? 023,32 0,00123,32
ηc 47 176 40 0,85 2×10-2 n 4 ? 023,32 0,00123,32 Extérieur large de η
γ 47 62710 3,6–4,724 3,324 0,7–0,9n 4 15018? 0,1×10-3 23,32 0,00223,32
δc 48 300 10–12 0,3 3×10-2 n 4 ? 023,32 0,00123,32 Extérieur large de δ
δ 48 30010 4,1–6,124 2,224 0,3–0,6n 4 ? 023,32 0,00123,32
λ 50 02310 1–231 0,22 0,1–0,2n 4 ? 0? 0?
ε 51 14910 19,7–96,424 4724 0,5–2,5n 4 15018? 7,9×10-3 23,32 023,32 Bergers : Cordélia et Ophélie
ν 66 100–
69 90013 3 80013 0,01222 5,4×10-6 13 ? ? ? Entre Portia et Rosalinde. Brillance et ÉON maximale à 67 300 km
μ 86 000–
103 00013 17 00013 0,1422 8,5×10-6 13 ? ? ? Brillance et ÉON maximale à 97 700 km

À titre de comparaison, le rayon d'Uranus est d'environ 26 000 km.
Notes et références
Notes

↑ a et b La lumière diffusée vers l’avant est la lumière diffusée à petit angle par rapport à la lumière incidente (ici du Soleil). Elle correspond ici à un alignement approximatif Soleil - Uranus - observateur (ici Voyager 2). Inversement, la lumière diffusée vers l'arrière est celle qui repart pratiquement en sens inverse et correspond à un alignement Soleil - observateur - Uranus.
↑ a et b La différence entre les deux définitions de l’albédo réside dans la prise en compte différente de la distribution angulaire de l’énergie diffusée : l’albédo géométrique suppose la loi de Lambert valide, tandis que l’albédo de Bond prend en compte la moyenne réelle sur toutes les directions. Le fait que l’albédo de Bond soit inférieur à l’albédo géométrique traduit le fait que la lumière est renvoyée préférentiellement perpendiculairement à la surface.
↑ a, b, c et d L'épaisseur optique normale τ d’un anneau est le rapport de la surface projetée totale de toutes les particules d’une partie de l’anneau à celle de cette partie. Elle peut varier de 0 (transparence totale) à l’infini (opacité totale). Un faisceau lumineux passant perpendiculairement à l’anneau sera atténué par un facteur e–τ. L'épaisseur équivalente d’un anneau est défini comme l’intégrale radiale E E = ∫ τ ( r ) d r {\displaystyle \scriptscriptstyle EE\,=\,\int \tau (r)\,dr} \scriptscriptstyle EE\,=\,\int \tau (r)\,dr de l'épaisseur optique normale
↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m et n Calculé à partir d'autres données directement mesurées.

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↑ a, b, c, d et e (en) J.B. Holberg, P. D. Nicholson, R.G. French et J.L. Elliot, « Stellar Occultation probes of the Uranian Rings at 0.1 and 2.2 μm: A comparison of Voyager UVS and Earth based results », Astron. J., vol. 94,‎ 1987, p. 178 – 188 (DOI 10.1086/114462, lire en ligne [archive])
↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v et w (en) R. G. French, J. L. Elliot, L. M. French et J. A. Kangas et al., « Uranian Ring Orbits from Earth-based and Voyager Occultation Observations », Icarus, vol. 73,‎ 1988, p. 349 – 478 (DOI 10.1016/0019-1035(88)90104-2, résumé [archive])
↑ (en) S. G. Gibbard, I. de Pater et H. B. Hammel, « Near-infrared adaptive optics imaging of the satellites and individual rings of Uranus », Icarus, vol. 174,‎ 2005, p. 253 – 262 (DOI 10.1016/j.icarus.2004.09.008, résumé [archive])
↑ (en) Eugene I. Chiang et Christopher J. Culter, « Three-Dimensional Dynamics of Narrow Planetary Rings », Astron. J., vol. 599,‎ 2003, p. 675 – 685 (DOI 10.1086/379151, lire en ligne [archive])
↑ (en) Stephen Battersby, « Blue ring of Uranus linked to sparkling ice » [archive], NewScientistSpace,‎ 2006 (consulté le 12 juin 2010)
↑ (en) Robert Sanders, « Blue ring discovered around Uranus » [archive], UC Berkeley News,‎ avril 2006 (consulté le 12 juin 2010)
↑ (en) Peter Goldreich et Scott Tremaine, « Towards a theory for the uranian rings », Nature, vol. 277,‎ 1979, p. 97 – 99 (DOI 10.1038/277097a0, résumé [archive])

Pour approfondir
Bibliographie

Charles Frankel, Dernières nouvelles des planètes, Seuil, coll. « Science ouverte », 2009 (ISBN 978-2-02-096549-1)
Anny-Chantal Levasseur-Regourd, André Brahic, Thérèse Encrenaz, François Forget, Marc Ollivier et Sylvie Vauclair, Système solaire et planètes, Ellipses, 2009 (ISBN 978-2-7298-4084-6)
Thérèse Encrenaz, Larousse du Ciel : Comprendre l'astronomie du XXIe siècle, Larousse, coll. « Regards sur la science », 2005 (ISBN 2-03-560434-6)
Thérèse Encrenaz, Les Planètes géantes, Belin, coll. « Regards sur la science », 1996 (ISBN 2-7011-2186-Cool

Articles connexes

Satellites naturels d'Uranus
Anneau planétaire
Anneaux de Jupiter, Anneaux de Saturne, Anneaux de Neptune

Liens externes

(en) Uranian Ring System [archive] : diverses données sur le système d’Uranus.
[vidéo] (en) Animation du système d’Uranus [archive], de ses lunes proches et de ses anneaux. Au début, le schéma est de plus en plus accéléré (voir la date qui s'affiche dans le coin en haut à droite), avec un agrandissement croissant, jusqu'à ce que l’anneau ε remplisse la figure. La luminosité n’est pas uniforme. La vitesse ralentit. Puis, à basse vitesse, une carte apparaît sur Uranus, qui est déformée par les vents dominants. Le schéma, où l'on peine à voir séparément les anneaux intérieurs à ε, y fait apparaître des points repères pour montrer la différence des vitesses de rotation. Enfin, l'animation s'achève par une décroissance de l'échelle, qui ne laisse plus guère apparaître que les lunes externes. Cette animation est adaptée d’une série de photos prises par le télescope spatial Hubble. Voir un exemplaire de la série [archive] à grande échelle (choisir le débit de la ligne en bas à droite).
(en) Uranus, a World of Surprises [archive] sur le site du Space Telescope Science Institute (diaporama avec vues fixes et animations)
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Anneau planétaire
Image composite des anneaux de Saturne prise par la sonde Cassini-Huygens en juillet 2004

Un anneau planétaire est un anneau composé de poussières et d'autres petites particules orbitant autour d'une planète dans une région en forme de disque plat.

Dans le système solaire, les anneaux planétaires les plus spectaculaires sont ceux de Saturne, mais chacune des quatre planètes géantes, plusieurs de leurs satellites ainsi qu'au moins deux centaures possèdent un système d'anneaux.
Hors du système solaire, un système d'anneaux géant aurait été repéré autour de l'exoplanète J1407 b.

Sommaire

1 Origine
2 Composition
3 Corps du système solaire possédant des anneaux
4 En dehors du système solaire
5 Notes et références

Origine

L'origine des anneaux planétaires n'est pas connue avec certitude (ils pourraient être l'aboutissement d'un arrachement de matière continue ou bien étaient déjà présents dès la formation de la planète), et il est généralement estimé qu'ils sont instables et se dispersent peu à peu en quelques dizaines ou centaines de millions d'années. Ainsi, les systèmes d'anneaux connus aujourd'hui sont considérés comme récents, probablement constitués par les débris de satellites naturels qui se sont désintégrées après avoir franchi la limite de Roche de leur planète.
Composition

La composition des particules des anneaux est variable : ce sont soit des silicates, soit des poussières glacées. On y trouve également des rochers de taille supérieure.

Parfois, certains anneaux ont des lunes « bergers » : ce sont de petits astres qui orbitent à proximité des bordures extérieures ou dans les lacunes des anneaux. La gravité engendrée par ces lunes maintient un bord précis aux anneaux. En effet, les matériaux qui s'en éloignent sont soit renvoyés dans l'anneau, soit éjectés de celui-ci, ou encore s'intègrent à la lune.

Plusieurs des lunes intérieures de Jupiter, telles Métis et Adrastée, se trouvent à l'intérieur du système annulaire de Jupiter, et sont même au-delà de la limite de Roche de la planète. Il est possible que ces anneaux soient composés de matériaux arrachés à ces deux astres par les forces de marée engendrées par Jupiter, peut-être aidées par des impacts de matière annulaire sur la surface de ces corps. Un astre évoluant au-delà de la limite de Roche n'est maintenu entier que par les forces mécaniques et non pas par sa gravité : il perdra ainsi facilement de la matière qui rejoindra alors l'anneau.

Les anneaux de Neptune sont très particuliers car ils apparaissent depuis la Terre comme des arcs incomplets. Les images transmises par Voyager 2 ont montré qu'il s'agissait d'anneaux complets avec d'importantes variations d'épaisseur. C'est probablement le résultat de l'influence gravitationnelle de la lune « berger » Galatée et peut-être d'autres lunes similaires encore inconnues.
Corps du système solaire possédant des anneaux

Par ordre de distance moyenne au Soleil :

Jupiter : voir Anneaux de Jupiter
Ganymède : Anneaux de poussière [archive] et BBC Info [archive]
Callisto et Europe : tout en bas "Dust clouds around 3 of the Galilean moons [archive]
Saturne : voir Anneaux de Saturne
Rhéa : Solstation [archive]
(2060) Chiron : voir Anneaux de (2060) Chiron
(10199) Chariclo : voir Anneaux de (10199) Chariclo
Uranus : voir Anneaux d'Uranus
Neptune : voir Anneaux de Neptune
Pluton : Anneaux éventuels, néanmoins non observés par New Horizons

En dehors du système solaire

1SWASP J1407 b, dont le système de 37 anneaux serait 200 fois plus étendu que celui de Saturne1.

Notes et références

↑ Matthew Kenworthy, « Une exoplanète aux anneaux géants », Pour la Science, no 464,‎ juin 2016, p. 52-59.

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v · m
Anneaux planétaires
Dans le Système solaire
Planètes Jupiter · Saturne · Article de qualité Uranus · Neptune
Planètes naines Pluton
Petits corps (10199) Chariclo · (2060) Chiron
Satellites Callisto · Europe · Ganymède · Rhéa
Hors du Système solaire
Exoplanètes 1SWASP J140747.93-394542.6 b
Les objets autour desquels l'existence d'anneaux est à confirmer ou hypothétique sont en italique ; ceux pour lesquels cette existence est certaine sont en romaine.
Les objets dont les noms sont barrés sont ceux autour desquels l'existence d'anneaux a été suspectée ou envisagée, mais est aujourd'hui exclue.
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Terminologie
Planètes et planètes naines du Système solaire. Les dimensions du Soleil et des planètes sont à l’échelle, mais pas leurs distancesNote 2.

Depuis la décision prise le 24 août 2006 par l'Union astronomique internationale, les objets ou corps orbitant directement autour du Soleil sont officiellement divisés en trois classes : planètes, planètes naines et petits corps.

Une planète est un corps en orbite autour du Soleil, suffisamment massif pour avoir une forme sphérique et avoir nettoyé son voisinage immédiat de tous les objets plus petits7. On connaît huit planètes8 : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.
Une planète naine est un corps en orbite autour du Soleil qui, bien que suffisamment massif pour avoir une forme sphérique, n’a pas fait place nette dans son voisinage7. En septembre 2015, six corps étaient officiellement désignés de la sorte : Cérès, Pluton, Charon, Éris, Makémaké et Hauméa. D’autres corps pourraient l’être dans le futur, tels que Sedna, Orcus ou encore Quaoar.
Tous les autres objets en orbite directe autour du Soleil sont classés comme petits corps du Système solaire9.

Les 17510 satellites naturels, aussi appelés lunes, sont les objets en orbite autour des planètes, des planètes naines et des petits corps du Système solaire plutôt qu'autour du Soleil. Les statuts ambigus de la Lune et de Charon - en se basant sur ces définitions - ne sont d'ailleurs pas encore définitivement tranchés, bien que ces corps soient toujours classés comme satellites respectivement de la Terre et de Pluton.

Toutefois, cette décision de l'Union astronomique internationale est loin de faire l'unanimité. À la suite du vote, une pétition11 ayant réuni en cinq jours les signatures de plus de 300 planétologues et astronomes majoritairement américains (Pluton ayant été la première planète découverte par un Américain) a été lancée pour contester la validité scientifique de la nouvelle définition de planète qui déclassait Pluton ainsi que son mode d'adoption et inviter à la réflexion sur une autre définition plus appropriée12. Catherine Cesarsky, présidente de l'UAI, clôt le débat en décidant que l'assemblée de l'UAI d'août 2009 ne reviendrait pas sur la définition de planète13.
Représentation artistique du Système solaire.
Structure
Généralités
Les huit planètes du Système solaire. De la plus grande à la plus petite : Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, la Terre, Vénus, Mars et Mercure (dimensions à l’échelle).
Les orbites des principaux corps du Système solaire, à l’échelle.
L’écliptique vu par la mission Clementine, alors que le Soleil était partiellement masqué par la Lune. Trois planètes sont visibles dans la partie gauche de l’image. De gauche à droite : Mercure, Mars et Saturne.

Le principal corps céleste du Système solaire est le Soleil, une étoile naine jaune de la séquence principale de type G2 qui contient 99,86 % de toute la masse connue du Système solaire et le domine gravitationnellement14. Jupiter et Saturne, les deux objets les plus massifs orbitant autour du Soleil, regroupent à eux deux plus de 90 % de la masse restante.

La plupart des grands objets en orbite autour du Soleil le sont dans un plan proche de celui de l’orbite terrestre, nommé écliptique. Typiquement, le plan d’orbite des planètes est très proche de celui de l’écliptique tandis que les comètes et les objets de la ceinture de Kuiper ont pour la plupart une orbite qui forme un angle significativement plus grand par rapport à lui.

Toutes les planètes et la plupart des autres objets orbitent dans le même sens que la rotation du Soleil, c’est-à-dire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre du point de vue d’un observateur situé au-dessus du pôle nord solaire. Certains objets orbitent dans un sens rétrograde, comme la comète de Halley.

Les trajectoires des objets gravitant autour du Soleil suivent les lois de Kepler. Ce sont approximativement des ellipses dont l'un des foyers est le Soleil. Les orbites des planètes sont quasiment circulaires. Celles des corps plus petits présentent des excentricités diverses et peuvent être fortement elliptiques. C'est notamment le cas des comètes et de certains autres petits corps, de certaines planètes naines et plus généralement des objets transneptuniens y compris ceux de la ceinture de Kuiper et du nuage d'Oort.

La distance d'un corps au Soleil varie au cours de sa rotation autour du Soleil. On appelle le point le plus proche du Soleil de l'orbite d'un corps son périhélie, le plus éloigné étant son aphélie.

De façon informelle, le Système solaire est souvent divisé en zones distinctes. Le Système solaire interne inclut les quatre planètes telluriques et la ceinture d’astéroïdes. Le reste du système peut être considéré simplement comme Système solaire externe15 ; d’autres séparent la région au-delà de Neptune des quatre géantes gazeuses16.

La majorité des planètes du Système solaire possèdent leur propre système secondaire. Les corps planétaires en rotation autour d'une planète sont appelés satellites naturels ou lunes. La plupart des plus grands satellites naturels évoluent sur une orbite synchrone, présentant toujours la même face à la planète autour de laquelle ils gravitent. Les quatre plus grandes planètes ont également un anneau planétaire.
Soleil
Article détaillé : Soleil.
Le Soleil tel qu’il est vu depuis la Terre.

Le Soleil, au sein de notre galaxie, est une étoile de type naine jaune parmi tant d'autres : la Voie lactée contient entre 200 et 400 milliards d'étoiles, dont 20 à 40 milliards seraient des naines jaunes17. Comme toute étoile selon les lois de la physique actuelle, sa masse permet à la densité en son cœur d’être suffisamment élevée pour provoquer des réactions de fusion thermonucléaire en continu. Chaque seconde le cœur du Soleil fusionne environ 627 millions de tonnes d'hydrogène18 en 623,6 millions de tonnes d'hélium. Cette masse que le Soleil perd vient simplement du fait qu'un noyau d'hélium produit a une masse inférieure à celle des quatre noyaux d'hydrogène ayant servi à le fabriquer. La puissance rayonnée par le Soleil dans l'espace sous forme d'ondes électromagnétiques, environ 4×1026 watts, n'est autre que celle qui correspond à ce différentiel de 3,4 millions de tonnes par seconde19.

Le Soleil est une naine jaune modérément grande, mais le nom est trompeur puisque le Soleil est plus large et plus lumineux que la majorité des étoiles de la Voie lactée (la plupart des étoiles de la Voie lactée étant des naines rouges, plus petites). Il se situe vers le milieu de la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell ; cependant, les étoiles plus brillantes et plus chaudes que le Soleil sont rares tandis que les étoiles moins lumineuses et plus froides sont courantes20.
Le diagramme de Hertzsprung-Russell ; la séquence principale va du bas à droite au haut à gauche.

On pense que la position du Soleil sur la séquence principale indique qu’il est loin d’avoir épuisé ses réserves d’hydrogène pour la fusion nucléaire. À ce jour, les calculs établissent qu'il a dispersé sous forme d'énergie 3 millièmes de sa masse initiale19, soit l'équivalent de 3 fois la masse de Jupiter. Il devient progressivement plus brillant : au début de son histoire, sa luminosité était inférieure d'un bon tiers de celle d’aujourd’hui21.

Le calcul du rapport entre l’hydrogène et l’hélium à l’intérieur du Soleil suggère qu’il est environ à mi-chemin de son cycle de vie. Dans plus de cinq milliards d’années, il quittera la séquence principale et deviendra plus grand, plus brillant, plus froid et plus rouge : une géante rouge22,23. À ce moment, sa luminosité sera plusieurs milliers de fois celle d’aujourd’hui.

Le Soleil est une étoile de population I ; il est né après une ou plusieurs « générations » d'étoiles. Il contient plus d’éléments plus lourds que l’hydrogène et l’hélium (des « métaux » dans le langage astronomique) que les étoiles de population II24. Ces éléments métalliques ont été formés dans l’explosion des noyaux d’étoiles les plus massives, les supernovas. Les étoiles anciennes contiennent peu de métaux tandis que les étoiles ultérieures en contiennent ainsi plus. On pense que cette haute métallicité a été indispensable au développement du système planétaire, car les planètes se forment par accrétion de « métaux »25.
Milieu interplanétaire
Article détaillé : Milieu interplanétaire.
La couche de courant héliosphérique.

En plus de la lumière, le Soleil rayonne un flux continu de particules chargées (un plasma) appelé vent solaire. Ce flux s’étend à la vitesse approximative de 1,5 million de kilomètres par heure26, créant une atmosphère ténue, l’héliosphère, qui baigne le Système solaire jusqu’à environ 100 unités astronomiques (marquant l’héliopause). Le matériau composant l’héliosphère est connu sous le nom de milieu interplanétaire. Le cycle solaire de onze ans et les fréquentes éruptions solaires et éjections de masse coronale perturbent l’héliosphère et créent un climat spatial27. La rotation du champ magnétique solaire agit sur le milieu interplanétaire pour créer la couche de courant héliosphérique, la plus grande structure du Système solaire28.
Une aurore australe vue depuis l’orbite terrestre.

Le champ magnétique terrestre protège l’atmosphère du vent solaire. Vénus et Mars ne possèdent pas de champ magnétique et le vent solaire souffle graduellement leur atmosphère dans l’espace29. Sur Terre, l’interaction du vent solaire et du champ magnétique terrestre cause les aurores polaires.

L’héliosphère protège en partie le Système solaire des rayons cosmiques, protection augmentée sur les planètes disposant de champ magnétique. La densité de rayons cosmiques dans le milieu interstellaire et l'intensité du champ magnétique solaire changent sur de très longues périodes, donc le niveau de rayonnement cosmique dans le Système solaire varie, mais on ignore de combien30.

Le milieu interplanétaire héberge au moins deux régions de poussières cosmiques en forme de disque. La première, le nuage de poussière zodiacal, réside dans le Système solaire interne et cause la lumière zodiacale. Il fut probablement formé par des collisions à l’intérieur de la ceinture d’astéroïdes causées par des interactions avec les planètes31. La deuxième s’étend de 10 à 40 UA et fut probablement créée lors de collisions similaires dans la ceinture de Kuiper32,33.
Système solaire interne

Le Système solaire interne désigne traditionnellement la région située entre le Soleil et la ceinture d’astéroïdes. Composés principalement de silicates et de métaux, les objets du Système solaire interne orbitent près du Soleil : le rayon de la région tout entière est plus petit que la distance entre Jupiter et Saturne.
Ceinture intra-mercurienne

Très récemment[Quand ?] des nuages de poussières intramercuriens ont été détectés entre le Soleil et Mercure. Des recherches sont toujours menées afin de trouver des corps plus gros : les vulcanoïdes. Des comètes orbitent aussi dans cette zone : les astéroïdes apoheles.
Planètes internes
Article détaillé : Planète tellurique.
Les planètes internes. De gauche à droite : Mercure, Vénus, la Terre et Mars (dimensions à l’échelle).
Les planètes internes. De la plus grande à la plus petite : la Terre, Vénus, Mars et Mercure (dimensions à l’échelle).

Les quatre planètes internes possèdent une composition dense et rocheuse, peu ou pas de satellites naturels et aucun système d’anneaux. De taille modeste (la plus grande de ces planètes étant la Terre dont le diamètre est de 12 756 km), elles sont composées en grande partie de minéraux à point de fusion élevé, tels les silicates qui forment leur croûte solide et leur manteau semi-liquide, et de métaux comme le fer et le nickel qui composent leur noyau. Trois des quatre planètes (Vénus, la Terre et Mars) ont une atmosphère substantielle ; toutes présentent des cratères d’impact et des caractéristiques tectoniques de surface comme des rifts et des volcans34.
Mercure
Article détaillé : Mercure (planète).

Mercure est la planète la plus proche du Soleil (0,4 UA), ainsi que la plus petite (4 900 km de diamètre) et la moins massive, plus du vingtième de la masse terrestre (0,055 masse terrestre)35. Elle est connue depuis l'Antiquité et doit son nom au dieu Mercure, qui était chez les Romains le messager des dieux, et dieu du commerce et du voyage ; cela est dû au fait qu'elle se déplace très vite. Mercure ne possède aucun satellite naturel et ses seules caractéristiques géologiques connues, en dehors des cratères d’impact, sont des dorsa, probablement produites par contraction thermique lors de la solidification interne, plus tôt dans son histoire36. L’atmosphère de Mercure, quasiment inexistante, est formée d’atomes arrachés à sa surface par le vent solaire37,38, ou momentanément capturé à ce vent. L’origine de son grand noyau de fer liquide -et son fin manteau, composée de différents métaux- n’a toujours pas été expliquée de manière adéquate. Parmi les scénarios hypothétiques, il est possible que ses couches externes aient été balayées par un impact géant ou qu’elle ait été stoppée dans son accrétion par l’énergie solaire39,40. Sa période de révolution est d'environ 88 jours et sa période de rotation est de 58 jours. L’absence d'atmosphère significative et la proximité du Soleil amène les températures de surface à varier de 427 °C (700 K) lorsque le Soleil est au zénith à -183 °C (90 K) la nuit35.
Vénus
Article détaillé : Vénus (planète).

Vénus (0,7 UA) est proche de la Terre en taille et en masse (0,815 masse terrestre) et, comme elle, possède un épais manteau de silicate entourant un noyau métallique, une atmosphère significative et une activité géologique interne. Cependant, elle est beaucoup plus sèche et la pression de son atmosphère (au sol) est 90 fois celle de la nôtre41. Vénus ne possède aucun satellite34. Il s’agit de la planète la plus chaude, avec une température de surface supérieure à 450°C, maintenue essentiellement par l’effet de serre causé par son atmosphère très riche en gaz carbonique42,43. Aucune activité géologique récente n’a été détectée sur Vénus ; son absence de champ magnétique ne permettant pas d’empêcher l'appauvrissement de son atmosphère, cela suggère cependant qu’elle est réalimentée régulièrement par des éruptions volcaniques44,41. Sa période de révolution est d'environ 225 jours. Sa période de rotation est de 243 jours.
Terre
Article détaillé : Terre.
La Terre et son satellite la Lune (dimensions à l’échelle).

La Terre (1 UA) est la plus grande, la plus massive et la plus dense des planètes internes, la seule dont on connaisse une activité géologique récente et qui abrite la vie. Son hydrosphère liquide est unique parmi les planètes telluriques et elle est la seule planète où une activité tectonique a été observée. L’atmosphère terrestre est radicalement différente de celle des autres planètes, ayant été altérée par la présence de formes de vie pour contenir 21 % d’oxygène45,46. La Terre possède un satellite, la Lune, le seul satellite significativement grand des planètes telluriques du Système solaire. L'explication la plus généralement admise pour expliquer l'origine de ce singulier satellite serait la collision latérale de la jeune Terre avec un impacteur géant, de la taille de la planète Mars47 ce qui explique aussi que la période de rotation soit si courte (~23 h 56 min 4 s). La période de révolution de la Terre, c'est-à-dire la durée de l'année, est d'environ 365,25 jours46.
Mars
Article détaillé : Mars (planète).

Mars (1,5 UA) est deux fois plus petite que la Terre et Vénus, et a seulement le dixième de la masse terrestre (0,107 masse terrestre). Sa période de révolution autour du soleil est d'environ 669 jours et sa journée dure 24 heures et 40 minutes35. Elle possède une atmosphère ténue, principalement composé de dioxyde de carbone et une surface désertique48 avec un climat qui peut être qualifié d'hyper-continental : la température de 20 °C lors d'un bel après-midi d'été peut chuter à -100 °C pendant la nuit35. Le terrain martien, parfois très accidenté, est constellé de vastes volcans comme Olympus Mons (le plus massif du Système solaire), de vallées, de rifts comme Valles Marineris49. Ces structures géologiques montrent des signes d’une activité géologique voire hydraulique qui a peut-être persisté jusqu’à récemment50,51. Mars possède deux petits satellites naturels (Déimos et Phobos), probablement des astéroïdes capturés52.
Ceinture d'astéroïdes
Article détaillé : Ceinture d'astéroïdes.
Schéma de la ceinture d'astéroïdes et des astéroïdes troyens.

Les astéroïdes sont principalement de petits corps du Système solaire composés de roches et de minéraux métalliques non volatils. La ceinture d'astéroïdes occupe une orbite située entre Mars et Jupiter, à une distance comprise entre 2,3 et 3,3 UA du Soleil. On pense qu'il s'agit de restes du Système solaire en formation qui n'ont pas pu s'accréter en un corps plus gros à cause des interférences gravitationnelles de Jupiter.

Les astéroïdes varient en taille, depuis plusieurs centaines de kilomètres à des poussières microscopiques. Tous les astéroïdes, sauf le plus grand, Cérès, sont considérés comme des petits corps, bien que certains tels Vesta ou Hygie pourraient être reclassés comme planètes naines s'il est démontré qu'ils ont atteint un équilibre hydrostatique.

La ceinture d'astéroïdes contient des dizaines de milliers, éventuellement des millions, d'objets de plus d'un kilomètre de diamètre53. Malgré ceci, la masse totale de la ceinture ne dépasse probablement pas un millième de celle de la Terre54. La ceinture est très peu densément peuplée ; les sondes spatiales l'ont traversée régulièrement sans incident. Les astéroïdes d'un diamètre compris entre 10 et 10-4 m sont appelés météoroïdes55.
Cérès
Cérès vu par la sonde spatiale Dawn le 4 février 2015. Les contrastes ont ici été augmentés.

Cérès, officiellement (1) Cérès, situé à 2,77 ua du Soleil, est le plus grand corps de la ceinture d'astéroïdes et sa seule planète naine. D'un diamètre légèrement inférieur à 1 000 km, suffisant pour que sa propre gravité lui donne une forme sphérique, Cérès fut considéré comme une planète quand il fut découvert au XIXe siècle, puis recatégorisé comme astéroïde dans les années 1850 lorsque des observations révélèrent leur abondance56. Il est également classifié comme planète naine depuis 2006 (tout en gardant son statut d'astéroïde défini de façon totalement indépendante).
Groupes d'astéroïdes

Les astéroïdes de la ceinture principale sont divisés en plusieurs groupes et familles suivant leurs caractéristiques orbitales. Certains astéroïdes comportent des lunes, parfois aussi larges qu'eux-mêmes. La ceinture contient également des comètes57 d'où pourrait provenir l'eau terrestre.

Le Système solaire interne est également constellé d'astéroïdes situés en dehors de la ceinture et dont l'orbite croise éventuellement celle des planètes telluriques.
Système solaire externe
Le Système solaire externe comparé à trois étoiles.

Au-delà de la ceinture d'astéroïdes s'étend une région dominée par les géantes gazeuses. De nombreuses comètes à courte période, y compris les centaures, y résident également.

La zone ne possède pas de nom traditionnel correctement défini. Il est fait souvent mention du Système solaire externe, par opposition au Système solaire interne, mais le terme a récemment commencé à être utilisé exclusivement pour la zone située après l'orbite de Neptune.

Les objets solides de cette région sont composés d'une plus grande proportion de « glaces » (eau, ammoniac, méthane) que leurs correspondants du Système solaire interne.
Planètes externes
Article détaillé : Planète géante gazeuse.
Les géantes gazeuses. De haut en bas : Neptune, Uranus, Saturne et Jupiter (image non à l'échelle).

Les quatre planètes externes sont des géantes gazeuses et regroupent à elles quatre 99 % de la masse qui orbite autour du Soleil. L'atmosphère de Jupiter et Saturne est principalement constituée d'hydrogène et d'hélium ; celle d'Uranus et de Neptune contient un plus grand pourcentage de glaces. Il a été suggéré qu'elles appartiennent à une catégorie distincte, les « géantes glacées »58. Les quatre géantes gazeuses possèdent des systèmes d'anneaux, mais seuls ceux de Saturne peuvent être facilement observés depuis la Terre. En outre, le nombre de leurs satellites naturels est élevé voire très élevé (On en a détecté plus de soixante autour de Jupiter et de Saturne).
Jupiter
Article détaillé : Jupiter (planète).

Jupiter (5,2 UA), avec 318 masses terrestres, est aussi massive que 2,5 fois toutes les autres planètes. Elle est composée essentiellement d'hydrogène et d'hélium. Sa forte chaleur interne crée un certain nombre de caractéristiques semi-permanentes dans son atmosphère, comme des bandes de nuages ou la Grande tache rouge. Jupiter possède 67 satellites connus ; les quatre plus gros, (appelés aussi satellites galiléens car découverts par l'astronome italien Galilée au XVIIe siècle), Ganymède, Callisto, Io et Europe, présentent des similarités avec les planètes telluriques, comme le volcanisme59. Ganymède, le plus gros satellite du Système solaire, est plus grand que Mercure.

Sa période de révolution est d'environ 12 ans et sa période de rotation est de 9 h 55 min 27,3 s
Saturne
Article détaillé : Saturne (planète).

Saturne (9,5 UA), connue pour son système d'anneaux, possède des caractéristiques similaires à Jupiter, comme sa composition atmosphérique. Elle est moins massive (95 masses terrestres) et possède 62 satellites60 ; deux d'entre eux, Titan et Encelade, présentent des signes d'activité géologique, essentiellement du cryovolcanisme61. Titan est plus grand que Mercure, il est le seul satellite du Système solaire à avoir une atmosphère substantielle.

Sa période de révolution est d'environ 29 ans et sa période de rotation est de 10 h 47 min 6 s.
Uranus
Article détaillé : Uranus (planète).

Uranus (19,6 UA), avec 14 masses terrestres, est la moins massive des géantes gazeuses. De façon unique parmi les planètes du Système solaire, elle orbite le Soleil sur son côté, l'axe de sa rotation étant incliné d'un peu plus de 90° par rapport à son orbite. Son noyau est nettement plus froid que celui des autres géantes gazeuses et rayonne très peu de chaleur dans l'espace62. Uranus possède 27 satellites connus, les plus grands étant Titania, Obéron, Umbriel, Ariel et Miranda.

Sa période de révolution est d'environ 84 ans.
Neptune
Article détaillé : Neptune (planète).

Neptune (30 UA), bien que plus petite qu'Uranus, est légèrement plus massive (17 masses terrestres) et par conséquent plus dense. Elle rayonne plus de chaleur interne, mais pas autant que Jupiter ou Saturne63. Neptune possède 14 satellites connus. Le plus grand, Triton, est géologiquement actif et présente des geysers d'azote liquide64. Triton est le seul grand satellite placé sur une orbite rétrograde.

Sa période de révolution est d'environ 164 ans.
Comètes
Article détaillé : Comète.
Vue de la comète Hale-Bopp.

Les comètes sont de petits corps célestes du Système solaire, généralement de quelques kilomètres de diamètre, principalement composés de glaces volatiles. Elles possèdent des orbites hautement excentriques, avec un périhélie souvent situé dans le Système solaire interne et un aphélie au-delà de Pluton. Lorsqu'une comète entre dans le Système solaire interne, la proximité du Soleil provoque la sublimation et l'ionisation de sa surface, créant une queue : une longue traînée de gaz et de poussière.

Les comètes à courte période (comme la comète de Halley) parcourent leur orbite en moins de 200 ans et proviendraient de la ceinture de Kuiper ; les comètes à longue période (comme la comète Hale-Bopp) ont une périodicité de plusieurs milliers d'années et tiendraient leur origine du nuage d'Oort. D'autres enfin ont une trajectoire hyperbolique et proviendraient de l'extérieur du Système solaire, mais la détermination de leur orbite est difficile65. Les vieilles comètes qui ont perdu la plupart de leurs composés volatils sont souvent considérées comme des astéroïdes66.
Centaures

Les centaures, qui s'étendent entre 9 et 30 UA, sont des corps glacés analogues aux comètes orbitant entre Jupiter et Neptune. Le plus grand centaure connu, Chariclo, mesure entre 200 et 250 km de diamètre67. Le premier centaure découvert, Chiron, fut considéré comme une comète puisqu'il développait une queue cométaire68. Certains astronomes classent les centaures comme des objets de la ceinture de Kuiper internes épars, des équivalents des objets épars externes69.
Astéroïdes troyens

Les astéroïdes troyens sont deux groupes d'astéroïdes situés aux points de Lagrange L4 ou L5 de Jupiter (des zones gravitationnellement stables en avant et en arrière de son orbite).

Neptune et Mars sont également accompagnés par quelques astéroïdes troyens.
Région transneptunienne
Article détaillé : Objet transneptunien.

La zone au-delà de Neptune, souvent appelée région transneptunienne, est toujours largement inexplorée. Il semble qu'elle consiste essentiellement en de petits corps (le plus grand ayant le cinquième du diamètre de la Terre et une masse bien inférieure à celle de la Lune) composés de roche et de glace.
Ceinture de Kuiper
Article détaillé : Ceinture de Kuiper.
Diagramme indiquant la position de tous les objets de la ceinture de Kuiper connus.

La ceinture de Kuiper, la principale structure de la région, est un grand anneau de débris similaire à la ceinture d'astéroïdes, mais composée principalement de glace. La première partie de la ceinture s'étend entre 30 et 50 UA du Soleil et s'arrête à la « falaise de Kuiper », la seconde partie va au-delà (100 UA voire plus). On pense que la région est la source des comètes de courte période.

Elle est principalement composée de petits corps, mais plusieurs des plus gros objets, comme Quaoar, Varuna, ou Orcus, pourraient être reclassifiés comme planètes naines. On estime à 100 000 le nombre d'objets de la ceinture de Kuiper d'un diamètre supérieur à 50 km, mais sa masse totale est estimée à un dixième, voire un centième de celle de la Terre70. Plusieurs objets de la ceinture possèdent des satellites multiples et la plupart sont situés sur des orbites qui les emmènent en dehors du plan de l'écliptique.

La ceinture de Kuiper peut être grossièrement divisée entre les objets « classiques » et ceux en résonance avec Neptune. Comme par exemple les plutinos, qui parcourent deux orbites quand Neptune en parcourt trois, mais il existe d'autres rapports.

La ceinture en résonance débute à l'intérieur même de l'orbite de Neptune. La ceinture classique des objets n'ayant aucune résonance avec Neptune s'étend entre 39,4 et 47,7 UA71. Les membres de cette ceinture classique sont appelés cubewanos, d'après le premier objet de ce genre à avoir été découvert, (15760) 1992 QB172.
Pluton et Charon
Pluton
Article détaillé : Pluton (planète naine).
Diagramme montrant les orbites alignées des plutinos et autres objets de la ceinture de Kuiper en résonance avec Neptune (en rouge) et des objets classiques (en bleu).
Pluton et ses cinq lunes connues : Charon, Hydra, Nix, p. 4 et p. 5.

Pluton (39 UA en moyenne), une planète naine, est le plus grand objet connu de la ceinture de Kuiper. Découvert en 1930 et considéré comme une planète, il fut reclassifié en août 2006 lors de l'adoption d'une définition formelle de ces différents corps. Pluton possède une orbite excentrique inclinée de 17° sur le plan de l'écliptique et qui s'étend de 29,7 UA au périhélie à 49,5 UA à l'aphélie.
Charon
Article détaillé : Charon (lune).

Suite au survol de Pluton et Charon par la sonde New Horizons en juillet 2015 et aux nombreuses données nouvelles reçues, la plus grande lune de Pluton, Charon, a été confirmée comme formant un système binaire Pluton-Charon, peut-être issu d'une collision ancienne. Les deux corps ont un centre de gravité commun situé au-dessus de la surface de chacun des deux corps et forment le premier système binaire de planètes connu du système solaire, système fréquent dans d'autres galaxies. Quatre autres petites lunes, Nix, Hydre, Kerbéros et Styx, orbitent autour du couple Pluton-Charon.

Pluton est en résonance orbitale 3:2 avec Neptune (la planète naine orbite deux fois autour du Soleil quand Neptune orbite trois fois). Les objets de la ceinture de Kuiper qui partagent cette résonance sont nommés plutinos73.
Objets épars
Article détaillé : Objet épars.
Les objets de la ceinture de Kuiper. En noir : objets épars ; en bleu : objets classiques ; en vert : objets en résonance avec Neptune.

Les objets épars s'étendent bien au-delà de la ceinture de Kuiper. On pense qu'ils proviennent de cette ceinture mais en ont été éjectés par l'influence gravitationnelle de Neptune lors de sa formation. La plupart des objets épars possèdent un périhélie dans la ceinture de Kuiper et un aphélie pouvant atteindre 150 UA Soleil. De façon typique, leur orbite est fortement inclinée, souvent presque perpendiculaire à l'écliptique. Certains astronomes les considèrent comme d'autres éléments de la ceinture de Kuiper et les appellent d'ailleurs des « objets épars de la ceinture de Kuiper »74.
Éris
Article détaillé : (136199) Éris.
Éris et sa lune Dysnomie.

Éris (68 UA en moyenne) est le plus gros objet épars connu et a d'ailleurs provoqué une clarification du statut de planète à sa découverte, puisqu'il est au moins 5 % plus grand que Pluton (diamètre estimé de 2 400 km)75. Il possède une lune, Dysnomie. Comme Pluton, son orbite est fortement excentrique (périhélie à 38,2 UA, la distance moyenne de Pluton au Soleil, aphélie à 97,6 UA) et fortement inclinée sur l'écliptique, à 44°.
Régions lointaines
Héliopause, héliosphère, héliogaine
Articles détaillés : héliopause, héliosphère et héliogaine.
Vue d'artiste de la ceinture de Kuiper et de l'hypothétique nuage d'Oort.
La sonde Voyager 1 pénétrant l'héliogaine.
Photographie de Sedna.
Le Système solaire, du Soleil à Alpha Centauri (échelle logarithmique).

L'héliosphère est divisée en deux régions distinctes. Le vent solaire voyage à sa vitesse maximale jusqu'à environ 95 UA, trois fois la distance moyenne entre Pluton et le Soleil. Ensuite, le vent solaire entre en collision avec les vents opposés en provenance du milieu interstellaire. Il ralentit, se condense et subit des turbulences, formant une grande structure ovale appelée l'héliogaine qui ressemble et se comporte de façon assez similaire à la queue d'une comète, s'étendant encore sur 40 UA dans un sens et sur plusieurs fois cette distance dans la direction opposée. La limite externe de l'héliosphère, l'héliopause, est le point où le vent solaire s'éteint et où débute l'espace interstellaire76.

La forme de l'héliopause est affectée par les interactions avec le milieu interstellaire77, ainsi que par les champs magnétiques solaires dominant au sud (l'hémisphère nord s'étend 9 UA plus loin que l'hémisphère sud). Au-delà de l'héliopause, à environ 230 UA du Soleil, s'étend une onde de choc, une zone de plasma laissée par le Soleil au cours de son trajet à travers la Voie lactée78.

Aucune sonde spatiale n'a dépassé l'héliopause et les conditions dans l'espace interstellaire ne sont pas connues. On sait assez peu à quel point l'héliosphère protège le Système solaire des rayons cosmiques. Une mission spécifique a été suggérée79,80.
Nuage de Hills et nuage d'Oort
Articles détaillés : nuage de Hills et nuage d'Oort.

Le nuage de Hills est une zone hypothétique, intermédiaire de la ceinture de Kuiper et du nuage d'Oort.

Le nuage d'Oort est une zone hypothétique regroupant jusqu'à un trillion d'objets glacés et dont on pense qu'il est la source des comètes à longue période. Il entourerait le Système solaire vers 50 000 UA, peut-être même jusqu'à 154 000 UA. On pense qu'il serait composé de comètes qui ont été éjectées du Système solaire interne après des interactions avec les géantes gazeuses. Les objets du nuage d'Oort se déplacent très lentement et peuvent être affectés par des évènements peu fréquents comme des collisions, les effets gravitationnels d'une étoile proche ou une marée galactique81,82.
Sedna et le nuage de Hills

Sedna est un grand objet rougeâtre ressemblant à Pluton dont l'orbite très excentrique l'amène à 76 UA du Soleil au périhélie et à 928 UA à l'aphélie et qui prend 12 050 ans à être parcourue. Michael Brown, qui découvrit l'objet en 2003, a déclaré qu'il ne peut pas s'agir d'un objet épars car son périhélie est trop lointain pour avoir été affecté par Neptune. Il considère, avec d'autres astronomes, qu'il s'agit du premier membre connu d'une population nouvelle, qui pourrait inclure l'objet (148209) 2000 CR105, qui possède un périhélie de 45 UA, un aphélie de 415 UA et une période orbitale de 3 420 ans83. Brown nomme cette population le « nuage d'Oort interne » car il se serait formé selon un procédé similaire, mais à une moins grande distance du Soleil84. Sedna est très probablement une planète naine, même si sa forme n'est pas connue avec certitude.
Limites

La limite entre le Système solaire et l'espace interstellaire n'est pas précisément définie. On pense que le vent solaire laisse la place au milieu interstellaire à quatre fois la distance entre Neptune et le Soleil. Cependant, la sphère de Hill du Soleil, c'est-à-dire sa zone d'influence gravitationnelle, s'étendrait plus de 1 000 fois plus loin, jusqu'à plus de 2 années-lumière (la moitié de la distance à l'étoile la plus proche) ; des objets ont été détectés jusqu'à 154 202 ua (2,44 a.l.) avec C/1992 J1 (Spacewatch). Certaines comètes ont une orbite calculée à une distance bien plus grande. C'est le cas de la comète C/2008 C1, qui d'après le site Jet Propulsion Laboratory de la NASA, affichait une distance de 312 174 ua (près de 5 a.l.), ce qui la situerait en-dehors du Système solaire. Cependant, la marge d'erreur des paramètres orbitaux est très importante et sa distance maximale du Soleil est très incertaine85. Malgré des découvertes récentes comme celle de Sedna, la zone située entre la ceinture de Kuiper et le nuage d'Oort est globalement inconnue. Par ailleurs, celle située entre le Soleil et Mercure fait toujours l'objet d'études86.
Éléments orbitaux des planètes et planètes naines
Distance moyenne des objets célestes du Système solaire par rapport au Soleil en UA.
Orbites des planètes et planètes naines du Système solaire Demi-grand axe (UA) Excentricité Inclinaison (°) Période (années)
Mercure 0,38710 0,205631 7,0049 0,2408
Vénus 0,72333 0,006773 3,3947 0,6152
Terre 1,00000 0,016710 0,00000 1,00000
Mars 1,52366 0,093412 1,8506 1,8808
Cérès (planète naine) 2,7665 0,078375 10,5834 4,601
Jupiter 5,20336 0,048393 1,3053 11,862
Saturne 9,53707 0,054151 2,4845 29,457
Uranus 19,1913 0,047168 0,7699 84,018
Neptune 30,0690 0,008586 1,7692 164,78
Pluton (planète naine) 39,4817 0,248808 17,1417 248.4
Éris (planète naine) 68,1461 0,432439 43,7408 562,55
Formation et évolution
Articles détaillés : formation et évolution du Système solaire, évolution des étoiles et nébuleuse solaire.
Vision d'artiste d'un disque protoplanétaire.
Formation

Selon l'hypothèse la plus couramment acceptée, le Système solaire s'est formé à partir de la nébuleuse solaire, théorie proposée pour la première fois en 1755 par Emmanuel Kant et formulée indépendamment par Pierre-Simon de Laplace87. Selon cette théorie, le Système solaire s'est formé il y a 4,6 milliards d'années par effondrement gravitationnel d'un nuage moléculaire géant. Ce nuage était large de plusieurs années-lumière et a probablement donné naissance à plusieurs étoiles88. Les études de météorites révèlent des traces d'éléments qui ne sont produits qu'au cœur d'explosions d'étoiles très grandes, indiquant que le Soleil s'est formé à l'intérieur d'un amas d'étoiles et à proximité d'un certain nombre de supernovas. L'onde de choc de ces supernovas a peut-être provoqué la formation du Soleil en créant des régions de surdensité dans la nébuleuse environnante, permettant à la gravité de prendre le dessus sur la pression interne du gaz et d'initier l'effondrement89. La présence d'une supernova à proximité d'un disque protoplanétaire étant fortement improbable (l'explosion chasse le gaz autour d'elle), une autre modélisation de l'environnement stellaire du Soleil primitif est proposée en 2012, à partir d'observations astronomiques d'étoiles jeunes, pour expliquer la présence d'isotopes radioactifs de l'aluminium 26Al et du fer 60Fe dans des inclusions météoritiques au tout début du Système solaire. En moins de 20 millions d'années, trois générations d'étoiles, formées par la compression du gaz à la suite d'ondes de choc produites par le vent solaire de supernovae selon le scénario du Little Bang, se seraient succédé dans un nuage moléculaire géant pour former le Système solaire90.

La région qui deviendra par la suite le Système solaire, connue sous le nom de nébuleuse pré-solaire91, avait un diamètre entre 7 000 et 20 000 UA88,92 et une masse très légèrement supérieure à celle du Soleil (en excès de 0,001 à 0,1 masse solaire)93. Au fur et à mesure de son effondrement, la conservation du moment angulaire de la nébuleuse la fit tourner plus rapidement. Tandis que la matière s'y condensait, les atomes y rentrèrent en collision de plus en plus fréquemment. Le centre, où la plupart de la masse s'était accumulé, devint progressivement plus chaud que le disque qui l'entourait88. L'action de la gravité, de la pression gazeuse, des champs magnétiques et de la rotation aplatirent la nébuleuse en un disque protoplanétaire en rotation d'un diamètre d'environ 200 UA88 entourant une proto-étoile dense et chaude94,95.

Des études d'étoiles du type T Tauri — des masses stellaires jeunes n'ayant pas démarré les opérations de fusion nucléaire et dont on pense qu'elles sont similaires au Soleil à ce stade de son évolution — montrent qu'elles sont souvent accompagnées de disques pré-planétaires93. Ces disques s'étendent sur plusieurs centaines d'UA et n'atteignent qu'au plus un millier de kelvins96.
Image de disques protoplanétaires de la nébuleuse d'Orion prise par le télescope spatial Hubble ; cette « pépinière d'étoile » est probablement similaire à la nébuleuse primordiale à partir de laquelle s'est formé le Soleil.

Après 100 millions d'années, la pression et la densité de l'hydrogène au centre de la nébuleuse devinrent suffisamment élevées pour que la proto-étoile initie la fusion nucléaire, accroissant sa taille jusqu'à ce qu'un équilibre hydrostatique soit atteint, l'énergie thermique contrebalançant la contraction gravitationnelle. À ce niveau, le Soleil devint une véritable étoile97.

Les autres corps du Système solaire se formèrent du reste du nuage de gaz et de poussière. Les modèles actuels les font se former par accrétion : initialement des grains de poussière en orbite autour de la proto-étoile centrale, puis des amas de quelques mètres de diamètre formés par contact direct, lesquels rentrèrent en collision pour constituer des planétésimaux d'environ cinq kilomètres de diamètre. À partir de là, leur taille augmenta par collisions successives au rythme moyen de 15 cm par an au cours des millions d'années suivants98.

Le Système solaire interne était trop chaud pour que les molécules volatiles telles que l'eau ou le méthane se condensent : les planétésimaux qui s'y sont formés étaient relativement petits (environ 0,6 % de la masse du disque)88 et principalement formés de composés à point de fusion élevé, tels les silicates et les métaux. Ces corps rocheux devinrent à terme les planètes telluriques. Plus loin, les effets gravitationnels de Jupiter empêchèrent l'accrétion des planétésimaux, formant la ceinture d'astéroïdes99.

Encore plus loin, là où les composés glacés volatiles pouvaient rester solides, Jupiter et Saturne devinrent des géantes gazeuses. Uranus et Neptune capturèrent moins de matière et on pense que leur noyau est principalement formé de glaces100,101.

Dès que le Soleil produisit de l'énergie, le vent solaire souffla le gaz et les poussières du disque protoplanétaire, stoppant la croissance des planètes. Les étoiles de type T Tauri possèdent des vents stellaires nettement plus intenses que les étoiles plus anciennes et plus stables102,103.
Évolution

La chaleur dégagée par le Soleil augmente au fil du temps. On peut extrapoler qu'à très long terme (plusieurs centaines de millions d'années) elle atteindra un niveau tel que la vie sera impossible sur Terre.

Dans plus de cinq milliards d'années, le Soleil aura épuisé ses réserves d'hydrogène, qui se seront transformées en hélium, et changera de structure. Son noyau se contractera mais l'étoile entière deviendra beaucoup plus volumineuse. Il devrait se transformer en géante rouge, 100 fois plus grande qu'à l'heure actuelle. Les planètes les plus proches, Mercure et Vénus, devraient être détruites.

Il entamera alors un nouveau cycle de fusion avec l'hélium fusionnant en carbone (et oxygène) dans son cœur, et l'hydrogène fusionnant en hélium dans une couche périphérique du cœur. Dans cette configuration, il aura « soufflé » son enveloppe externe, devenant une sous-géante, environ 10 fois plus grande qu'actuellement.

Il va ensuite brûler son hélium assez rapidement, à la fin de ce cycle il regonflera de manière encore plus importante, grillant complètement la Terre au passage.

Une fois ses réserves d'énergie nucléaire complètement consommées, le Soleil va s'effondrer sur lui-même et se transformer en naine blanche très dense et peu lumineuse. Il refroidira petit à petit et finira par ne plus rayonner ni lumière ni chaleur, il sera alors parvenu au stade de naine noire.
Contexte galactique
Schéma indiquant la structure générale de la Voie lactée, ses bras principaux et la localisation du Système solaire.

Le Système solaire est situé dans la Voie lactée, une galaxie spirale barrée d'un diamètre d'environ 100 000 années-lumière contenant 200 milliards d'étoiles104. Le Soleil réside dans l'un des bras spiraux externes de la galaxie, le bras d'Orion105, à entre 25 000 et 28 000 années-lumière du centre galactique. Il y évolue à environ 220 km/s et effectue une révolution en 225 à 250 millions d'années, une année galactique106.

La situation du Système solaire dans la galaxie est probablement un facteur de l'évolution de la vie sur Terre. Son orbite est quasiment circulaire et est parcourue à peu près à la même vitesse que la rotation des bras spiraux, ce qui signifie qu'il ne les traverse que rarement. Les bras spiraux hébergeant nettement plus de supernovas potentiellement dangereuses, cette disposition a permis à la Terre de connaitre de longues périodes de stabilité interstellaire107. Le Système solaire réside également en dehors des zones riches en étoiles autour du centre galactique. Près du centre, l'influence gravitationnelle des étoiles proches perturberait plus souvent le nuage d'Oort et propulserait plus de comètes vers le Système solaire interne, produisant des collisions aux conséquences potentiellement catastrophiques. Le rayonnement du centre galactique interférerait avec le développement de formes de vie complexes107. Même à l'endroit actuel du Système solaire, certains scientifiques ont émis l'hypothèse que des supernovas récentes ont affecté la vie dans les derniers 35 000 ans en émettant des morceaux de cœur stellaire vers le Soleil sous forme de poussières radioactives ou de corps ressemblant à des comètes108.

Le Système solaire fait le tour de la Galaxie en 250 millions d'années. En même temps, il oscille de part et d'autre du plan galactique avec une période de 2 x 33 millions d'années. Il traverse donc ce plan toutes les 33 millions d'années ce qui constitue également la durée moyenne des étages géologiques. Ces étages sont définis d'après d'importants changements dans la faune et la flore, parfois dus à des cataclysmes comme au passage Permien-Trias ou au passage Crétacé-Tertiaire. On peut penser que ces changements sont dus à des glaciations résultant de la rencontre de la Terre avec des nuages d'électrons du plan galactique. Les dernières glaciations, celles du Quaternaire, se sont produites alors que le Système solaire traversait le plan de la Galaxie en allant du Sud vers le Nord. C'est une explication qui peut indiquer pourquoi les glaciations étaient beaucoup plus prononcées dans l'hémisphère nord lequel recevait directement les électrons des nuages du plan galactique.[réf. nécessaire]
Voisinage

Le voisinage immédiat du Système solaire est connu sous le nom de nuage interstellaire local, une zone relativement dense à l'intérieur d'une région qui l'est moins, la Bulle locale. Cette bulle est une cavité du milieu interstellaire, en forme de sablier d'environ 300 années-lumière de large. La bulle contient du plasma à haute température de façon très diluée, ce qui suggère qu'elle est le produit de plusieurs supernovae récentes109.

On compte relativement peu d'étoiles distantes de moins de 10 années-lumière du Soleil. Le système le plus proche est celui d'Alpha Centauri, un système triple distant de 4,4 années-lumière. Alpha Centauri A et B sont deux étoiles proches ressemblant au Soleil (B abritant d'ailleurs une planète), Alpha Centauri C (ou Proxima Centauri) est une naine rouge orbitant la paire à 0,2 année-lumière d'elle. On trouve ensuite les naines rouges de l'étoile de Barnard (6 années-lumière), Wolf 359 (7,8 années-lumière) et Lalande 21185 (8,3 années-lumière). La plus grande étoile à moins de 10 années-lumière est Sirius, une étoile brillante deux fois plus massive que le Soleil autour de laquelle orbite une naine blanche nommée Sirius B ; elle est distante de 8,6 années-lumière. Les autres systèmes dans ces 10 années-lumière sont le système binaire de naines rouges Luyten 726-8 (8,7 années-lumière) et la naine rouge solitaire Ross 154 (9,7 années-lumière)110. La plus proche étoile simple analogue au Soleil est Tau Ceti, distante de 11,9 années-lumière ; elle possède 80 % de la masse du Soleil, mais seulement 60 % de sa luminosité111. En 2014, la plus proche exoplanète ressemblant à la Terre que l'on connait, Gliese 581 c, est située à 20,4 années-lumière.

Le mouvement propre du Soleil et de son système parmi les étoiles voisines, dans le référentiel qui accompagne l'orbite galactique, est dirigé vers l'apex solaire, actuellement près de Véga, avec une vitesse de 15 km.s−1112.
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:41

Description

La Terre s'est formée il y a 4,54 milliards d'années environ et la vie est apparue moins d'un milliard d'années plus tard2. La planète abrite des millions d'espèces vivantes, dont les humains3. La biosphère de la Terre a fortement modifié l'atmosphère et les autres caractéristiques abiotiques de la planète, permettant la prolifération d'organismes aérobies de même que la formation d'une couche d'ozone, qui associée au champ magnétique terrestre, bloque une partie des rayonnements solaires, permettant ainsi la vie sur Terre4. Les propriétés physiques de la Terre, de même que son histoire géologique et son orbite, ont permis à la vie de subsister durant cette période et la Terre devrait pouvoir maintenir la vie (telle que nous la connaissons actuellement) durant encore au moins 500 millions d'années5,6.

La croûte terrestre est divisée en plusieurs segments rigides appelés plaques tectoniques qui se déplacent sur des millions d'années. Environ 71 % de la surface terrestre est couverte par des océans d'eau salée qui forment l'hydrosphère avec les autres sources d'eau comme les lacs, les fleuves ou les nappes phréatiques. Les pôles géographiques de la Terre sont principalement recouverts de glace (inlandsis de l'Antarctique) ou de banquises. L'intérieur de la planète reste actif avec un épais manteau composé de roches silicatées (généralement solides, mais localement fondues), un noyau externe de fer liquide qui génère un champ magnétique, et un noyau interne de fer solide.

La Terre interagit avec les autres objets spatiaux, principalement le Soleil et la Lune. Actuellement, la Terre orbite autour du Soleil en 365,256363 jours solaires ou une année sidéralea. L'axe de rotation de la Terre est incliné de 23,437°7 par rapport à la perpendiculaire du plan de l'écliptique, ce qui produit des variations saisonnières sur la surface de la planète avec une période d'une année tropique (365,24219 jours solaires)8. Le seul satellite naturel connu de la Terre est la Lune qui commença à orbiter il y a 4,5 milliards d'années. Celle-ci provoque les marées, stabilise l'inclinaison axiale et ralentit lentement la rotation terrestre. Il y a environ 3,8 milliards d'années, lors du grand bombardement tardif, de nombreux impacts d'astéroïdes causèrent alors d'importantes modifications de sa surface.

La Terre a pour particularité, du point de vue de l'être humain, d'être le seul endroit connu de l'univers à abriter la vie telle que nous la connaissons, comme la faune (dont entre autres l'espèce humaine) et la flore. Les cultures humaines ont développé de nombreuses représentations de la planète, dont une personnification en tant que déité, la croyance en une terre plate, la Terre en tant que centre de l'univers et la perspective moderne d'un monde en tant que système global nécessitant une gestion raisonnable.

La science qui étudie la Terre est la géologie. Compte tenu de l'influence de la vie sur la composition de l'atmosphère, des océans et des roches sédimentaires, la géologie emprunte à la biologie une partie de sa chronologie et de son vocabulaire.
Chronologie
Articles détaillés : Âge de la Terre et Histoire de la Terre.

Globalement l'histoire de la Terre est divisée en quatre intervalles de temps, dits éons :

L'Hadéen a débuté il y a 4,567 milliards d'années9, lorsque la Terre s'est formée avec les autres planètes à partir d'une nébuleuse solaire, une masse de poussières et de gaz en forme de disque, détachée du Soleil en formation. C'est au début de cet éon que se sont formés la croûte terrestre, les océans, l'atmosphère et la Lune.
L'Archéen est l'éon qui marque l'apparition de la vie. On estime qu'il a débuté il y a 3,8 milliards d'années.
Le Protérozoïque est l'éon lié à l'apparition des premières plantes à photosynthèse. Son début remonte à 2,5 milliards d'années. La photosynthèse a eu un impact considérable sur la géologie, car elle a provoqué une crise appelée grande oxydation pendant laquelle les océans se sont chargés en oxygène après avoir été vidés de leur fer, et avant que l'oxygène ne soit émis aussi en grande quantité dans l'atmosphère.
Le Phanérozoïque est marqué par l'apparition des premiers animaux à coquilles, et plus globalement par le début du règne animal. Il a débuté il y a 542 millions d'années environ, et s'étend jusqu'à nos jours.

Époque prébiotique
Article détaillé : Hadéen.

La formation de la Terre par accrétion était presque terminée en moins de 20 millions d'années10. Initialement en fusion, la couche externe de la Terre s'est refroidie pour former une croûte solide lorsque l'eau commença à s'accumuler dans l'atmosphère, aboutissant aux premières pluies et aux premiers océans. La Lune s'est formée peu de temps après, il y a 4,53 milliards d'années11. Le consensus actuel12 pour la formation de la Lune est l'hypothèse de l'impact géant, selon laquelle un objet (quelquefois appelé Théia), de la taille de Mars et de masse environ égale au dixième de la masse terrestre13, est entré en collision avec la Terre14. Dans ce modèle, une partie de cet objet se serait agglomérée avec la Terre tandis qu'une autre partie, mêlée avec peut-être 10 % de la masse totale de la Terre, aurait été éjectée dans l'espace, où elle aurait formé la Lune.

L'activité volcanique a produit une atmosphère primitive. De la vapeur d'eau condensée ayant plusieurs origines possibles, mêlée à de la glace apportée par des comètes, a produit les océans15. Une combinaison de gaz à effet de serre et d'importants niveaux d'activité solaire permirent d'augmenter la température à la surface de la Terre et empêchèrent les océans de geler16. Vers -3,5 milliards d'années, le champ magnétique se forma et il permit d'éviter à l'atmosphère d'être balayée par le vent solaire17.

Deux principaux modèles ont été proposés pour expliquer la vitesse de croissance continentale18 : une croissance constante jusqu'à nos jours19 et une croissance rapide au début de l'histoire de la Terre20. Les recherches actuelles montrent que la deuxième hypothèse est la plus probable avec une formation rapide de la croûte continentale21 suivie par de faibles variations de la surface globale des continents22,23,24. Sur une échelle de temps de plusieurs centaines de millions d'années, les continents ou supercontinents se forment puis se divisent. C'est ainsi qu'il y a environ 750 millions d'années, le plus vieux des supercontinents connus, Rodinia, commença à se disloquer. Les continents entre lesquels il s'était divisé se recombinèrent plus tard pour former Pannotia, il y a 650-540 millions d'années, puis finalement Pangée, au Permien, qui se fragmenta il y a 180 millions d'années25.
Évolution de la vie
Article détaillé : Histoire évolutive du vivant.

On suppose qu'une activité chimique intense dans un milieu hautement énergétique a produit une molécule capable de se reproduire, dans un système particulier, il y a environ 4 milliards d'années. On pense que la vie elle-même serait apparue entre 200 et 500 millions d'années plus tard26.

Le développement de la photosynthèse, active depuis bien avant 3 à 3,5 milliards d'années avant le présent, permit à la vie d'exploiter directement l'énergie du Soleil. Celle-ci produisit de l'oxygène qui s'accumula dans l'atmosphère, à partir d'environ 2,5 milliards d'années avant le présent, et forma la couche d'ozone (une forme d'oxygène [O3]) dans la haute atmosphère, lorsque les niveaux d'oxygène dépassèrent quelques %. Le regroupement de petites cellules entraina le développement de cellules complexes appelées eucaryotes27. Les premiers organismes multicellulaires formés de cellules au sein de colonies devinrent de plus en plus spécialisés. Aidées par l'absorption des dangereux rayons ultraviolets par la couche d'ozone, des colonies bactériennes pourraient avoir colonisé la surface de la Terre, dès ces époques lointaines28. Les plantes et les animaux pluricellulaires ne colonisèrent la terre ferme qu'à partir de la fin du Cambrien (pour mousses, lichens et champignons) et pendant l'Ordovicien (pour les premiers végétaux vasculaires et les arthropodes), le Silurien (pour les gastéropodes ?) et le Dévonien (pour les vertébrés).

Depuis les années 1960, il a été proposé une hypothèse selon laquelle une ou plusieurs séries de glaciations globales eurent lieu il y a 750 à 580 millions d'années, pendant le Néoprotérozoïque, et qui couvrirent la planète d'une couche de glace. Cette hypothèse a été nommée Snowball Earth (« Terre boule de neige »), et est d'un intérêt particulier parce qu'elle précède l'explosion cambrienne, quand des formes de vies multicellulaires commencèrent à proliférer29.

À la suite de l'explosion cambrienne, il y a environ 535 millions d'années, cinq extinctions massives se produisirent30. La dernière extinction majeure date de 65 millions d'années, quand une météorite est entrée en collision avec la Terre, exterminant les dinosaures et d'autres grands reptiles, épargnant de plus petits animaux comme les mammifères, oiseaux, lézards, etc.

Dans les 65 millions d'années qui se sont écoulées depuis, les mammifères se sont diversifiés, le genre humain (Homo) s'étant développé depuis deux millions d'années. Des changements périodiques à long terme de l'orbite de la Terre, causés par l'influence gravitationnelle des autres astres, sont probablement une des causes des glaciations qui ont plus que doublé les zones polaires de la planète, périodiquement dans les derniers millions d'années.

À l'issue de la dernière glaciation, le développement de l'agriculture et, ensuite, des civilisations, permit aux humains de modifier la surface de la Terre dans une courte période de temps, comme aucune autre espèce avant eux, affectant la nature tout comme les autres formes de vie31.
Futur
Cycle évolutif du Soleil.
Article détaillé : Avenir de la Terre.

Le futur de la Terre est très lié à celui du Soleil. Du fait de l'accumulation d'hélium dans le cœur du Soleil, la luminosité de l'étoile augmente lentement à l'échelle des temps géologiques. La luminosité va croître de 10 % au cours du 1,1 milliard d'années à venir et de 40 % sur les prochains 3,5 milliards d'années32. Les modèles climatiques indiquent que l'accroissement des radiations atteignant la Terre aura probablement des conséquences dramatiques sur la pérennité de son climat « terrestre », notamment la disparition des océans33.

La Terre devrait cependant rester habitable durant encore plus de 500 millions d'années5, cette durée pouvant passer à 2,3 milliards d'années si la pression atmosphérique diminue en retirant une partie de l'azote de l'atmosphère34. L'augmentation de la température terrestre va accélérer le cycle du carbone inorganique, réduisant sa concentration à des niveaux qui pourraient devenir trop faibles pour les plantes (10 ppm pour la photosynthèse du C4) dans environ 5005 ou 900 millions d'années. La réduction de la végétation entrainera la diminution de la quantité d'oxygène dans l'atmosphère, ce qui provoquera la disparition progressive de la plupart des formes de vies animales35. Ensuite, la température moyenne (de la Terre) augmentera plus vite en raison de l'emballement de l'effet de serre par la vapeur d'eau, vers 40 à 50 °C35. Dans 1 milliard à 1,7 milliard d'années, la température sera si élevée que les océans s'évaporeront, précipitant le climat de la Terre dans celui de type vénusien, et faisant disparaître toute forme simple de vie à la surface de la Terre6,36.

Même si le Soleil était éternel et stable, le refroidissement interne de la Terre entrainerait la baisse du niveau de CO2 du fait d'une réduction du volcanisme37, et 35 % de l'eau des océans descendrait dans le manteau du fait de la baisse des échanges au niveau des dorsales océaniques38.
« Fin »

Dans le cadre de son évolution, le Soleil deviendra une géante rouge dans plus de 5 milliards d'années. Les modèles prédisent qu'il gonflera jusqu'à atteindre environ 250 fois son rayon actuel32,39.

Le destin de la Terre est moins clair. En tant que géante rouge, le Soleil va perdre environ 30 % de sa masse, donc sans effets de marée, la Terre se déplacera sur une orbite à 1,7 ua (254 316 600 km) du Soleil lorsque celui-ci atteindra sa taille maximale. La planète ne devrait donc pas être engloutie par les couches externes du Soleil même si l'atmosphère restante finira par être « soufflée » dans l'espace, et la croûte terrestre finira par fondre pour se transformer en un océan de lave, lorsque la luminosité solaire atteindra environ 5 000 fois son niveau actuel32. Cependant, une simulation de 2008 indique que l'orbite terrestre va se modifier du fait des effets de marées et poussera la Terre à entrer dans l'atmosphère du Soleil où elle sera absorbée et vaporisée39.
Forme et taille
Forme
Article détaillé : Figure de la Terre.
Comparaison des tailles des planètes telluriques avec de gauche à droite : Mercure, Venus, la Terre et Mars

La forme de la Terre est approchée par un ellipsoïde, une sphère aplatie aux pôles40. La rotation de la Terre entraîne l'apparition d'un léger bourrelet de sorte que le diamètre à l’équateur est 43 kilomètres plus long que le diamètre polaire (du pôle Nord au pôle Sud)41. Le diamètre moyen du sphéroïde de référence (appelé géoïde) est d'environ 12 742 kilomètres, ce qui est approximativement 40 000 kilomètres/π, car le mètre était initialement défini comme 1/10 000 000e (dix-millionième) de la distance de l'équateur au pôle Nord en passant par Paris42,43.

La topographie locale dévie de ce sphéroïde idéalisé même si à grande échelle, ces variations sont faibles : la Terre a une tolérance d'environ 0,17 % par rapport au sphéroïde parfait. Proportionnellement, c'est un peu moins lisse qu'une boule de billard neuve, alors qu'une boule de billard usée peut présenter des aspérités légèrement plus marquées44. Les plus grandes variations dans la surface rocheuse de la Terre sont l'Everest (8 848 mètres au-dessus du niveau de la mer) et la fosse des Mariannes (10 911 mètres sous le niveau de la mer). Du fait du bourrelet équatorial, les lieux les plus éloignés du centre de la Terre sont les sommets du Chimborazo en Équateur et du Huascarán au Pérou45,46,47.
Rayon
Article détaillé : Rayon terrestre.

Le rayon de la Terre est d'environ 6 371 km, selon divers modèles sphériques. La Terre n'étant pas parfaitement sphérique, la distance entre son centre et la surface varie de 6 352,8 km (fond de l'océan Arctique) à 6 384,415 km (sommet du Chimborazo)48. Le rayon équatorial est de 6 378,1370 km, alors que le rayon polaire est de 6 356,7523 km (modèle ellipsoïde de sphère aplatie aux pôles).
Expansion de la Terre
Article détaillé : Expansion terrestre.

Une vieille théorie, nouvellement remise sur le devant de la scène49, explique que la Terre n'aurait pas toujours eu la même taille, et qu'elle serait en expansion. Une conséquence en serait un rallongement des journées, à l'échelle de plusieurs millions d'années. Cette théorie est peu reconnue par la communauté scientifique mondiale, voire considérée comme de la pseudo-science.
Masse
Article détaillé : Masse de la Terre.

La masse de la Terre est estimée à 5,972 2×1024 kg. On la détermine en divisant la constante géocentrique GM par la constante de gravitation G. Sa précision est limitée par celle de G, le produit GM pouvant être déduit des mesures de géodésie spatiale avec une précision bien supérieure.
Composition et structure
Article détaillé : Sciences de la Terre.
La Terre vue depuis Apollo 17 en 1972b

La Terre est une planète tellurique, c'est-à-dire une planète essentiellement rocheuse à noyau métallique, contrairement aux géantes gazeuses, telles que Jupiter, essentiellement constituées de gaz légers (hydrogène et hélium). Il s'agit de la plus grande des quatre planètes telluriques du Système solaire, que ce soit par la taille ou la masse. De ces quatre planètes, la Terre a aussi la masse volumique globale la plus élevée, la plus forte gravité de surface, le plus puissant champ magnétique global, la vitesse de rotation la plus élevée50 et est probablement la seule avec une tectonique des plaques active51.

La surface externe de la Terre est divisée en plusieurs segments rigides, ou plaques tectoniques, qui se déplacent lentement sur la surface sur des durées de plusieurs millions d'années. Environ 71 % de la surface est couverte d'océans d'eau salée, les 29 % restants étant des continents et des îles. L'eau liquide, nécessaire à la vie telle que nous la connaissons, est très abondante sur Terre, et aucune autre planète n'a encore été découverte avec des étendues d'eau liquide (lacs, mers, océans) à sa surface.
Composition chimique
Article connexe : Abondance des éléments chimiques.
Composition chimique de la croûte52 Composé Formule Composition
Continentale Océanique
Silice SiO2 60,2 % 48,6 %
Oxyde d'aluminium Al2O3 15,2 % 16,5 %
Oxyde de calcium CaO 5,5 % 12,3 %
Oxyde de magnésium MgO 3,1 % 6,8 %
Oxyde de fer(II) FeO 3,8 % 6,2 %
Oxyde de sodium Na2O 3,0 % 2,6 %
Oxyde de potassium K2O 2,8 % 0,4 %
Oxyde de fer(III) Fe2O3 2,5 % 2,3 %
Eau H2O 1,4 % 1,1 %
Dioxyde de carbone CO2 1,2 % 1,4 %
Dioxyde de titane TiO2 0,7 % 1,4 %
Pentoxyde de phosphore P2O5 0,2 % 0,3 %
Total 99,6 % 99,9 %

La Terre est principalement composée de fer (32,1 %53), d'oxygène (30,1 %), de silicium (15,1 %), de magnésium (13,9 %), de soufre (2,9 %), de nickel (1,8 %), de calcium (1,5 %) et d'aluminium (1,4 %), le reste (1,2 %) consistant en de légères traces d'autres éléments. Les éléments les plus denses ayant tendance à se concentrer au centre de la Terre (phénomène de différenciation planétaire), on pense que le cœur de la Terre est composé majoritairement de fer (88,8 %), avec une plus petite quantité de nickel (5,8 %), de soufre (4,5 %) et moins de 1 % d'autres éléments54.

Le géochimiste F. W. Clarke a calculé que 47 % (en poids, soit 94 % en volume55) de la croûte terrestre était faite d'oxygène, présent principalement sous forme d'oxydes, dont les principaux sont les oxydes de silicium (sous forme de silicates), d'aluminium (aluminosilicates), de fer, de calcium, de magnésium, de potassium et de sodium. La silice est le constituant majeur de la croûte, sous forme de pyroxénoïdes, les minéraux les plus communs des roches magmatiques et métamorphiques. Après une synthèse basée sur l'analyse de 1 672 types de roches, Clarke a obtenu les pourcentages présentés dans le tableau ci-contre56.
Structure interne
Article détaillé : Structure interne de la Terre.

L'intérieur de la Terre, comme celui des autres planètes telluriques, est stratifié, c'est-à-dire organisé en couches concentriques superposées, ayant des densités croissantes avec la profondeur. Ces diverses couches se distinguent par leur nature pétrologique (contrastes chimiques et minéralogiques) et leurs propriétés physiques (changements d'état physique, propriétés rhéologiques). La couche extérieure de la Terre solide, fine à très fine relativement au rayon terrestre, s'appelle la croûte ; elle est solide, et chimiquement distincte du manteau, solide, sur lequel elle repose ; sous l'effet combiné de la pression et de la température, avec la profondeur, le manteau passe d'un état solide fragile (cassant, sismogène, « lithosphérique ») à un état solide ductile (plastique, « asthénosphérique », et donc caractérisé par une viscosité plus faible, quoiqu'encore extrêmement élevée). La surface de contact entre la croûte et le manteau est appelée le Moho ; il se visualise très bien par les méthodes sismiques du fait du fort contraste de vitesse des ondes sismiques, entre les deux côtés. L'épaisseur de la croûte varie de 6 kilomètres sous les océans jusqu'à plus de 50 kilomètres en moyenne sous les continents. La croûte et la partie supérieure froide et rigide du manteau supérieur sont appelés lithosphère ; leur comportement horizontalement rigide à l'échelle du million à la dizaine de millions d'années est à l'origine de la tectonique des plaques. L'asthénosphère se trouve sous la lithosphère et est une couche convective, relativement moins visqueuse sur laquelle la lithosphère se déplace en « plaques minces ». Des changements importants dans la structure cristallographique des divers minéraux du manteau, qui sont des changements de phase au sens thermodynamique, vers respectivement les profondeurs de 410 kilomètres et de 670 kilomètres sous la surface, encadrent une zone dite de transition, définie initialement sur la base des premières images sismologiques. Actuellement, on appelle manteau supérieur la couche qui va du Moho à la transition de phase vers 670 kilomètres de profondeur, la transition à 410 kilomètres de profondeur étant reconnue pour ne pas avoir une importance majeure sur le processus de convection mantellique, au contraire de l'autre. Et l'on appelle donc manteau inférieur la zone comprise entre cette transition de phase à 670 kilomètres de profondeur, et la limite noyau-manteau. Sous le manteau inférieur, le noyau terrestre, composé à presque 90 % de fer métal, constitue une entité chimiquement originale de tout ce qui est au-dessus, à savoir la Terre silicatée. Ce noyau est lui-même stratifié en un noyau externe liquide et très peu visqueux (viscosité de l'ordre de celle d'une huile moteur à 20 °C), qui entoure un noyau interne solide57 encore appelé graine. Cette graine résulte de la cristallisation du noyau du fait du refroidissement séculaire de la Terre. Cette cristallisation, par la chaleur latente qu'elle libère, est source d'une convection du noyau externe, laquelle est la source du champ magnétique terrestre. L'absence d'un tel champ magnétique sur les autres planètes telluriques laisse penser que leurs noyaux métalliques, dont les présences sont nécessaires pour expliquer les données astronomiques de densité et de moment d'inertie, sont totalement cristallisés. Selon une interprétation encore débattue de données sismologiques, le noyau interne terrestre semblerait tourner à une vitesse angulaire légèrement supérieure à celle du reste de la planète, avançant relativement de 0,1 à 0,5° par an58.
Couches géologiques de la Terre59
Coupe de la Terre depuis le noyau jusqu'à l'exosphère. Échelle respectée.
Profondeur60
km Couche Densité
g/cm3 Épaisseur
km Température
° Celcius
0–35 Croûtec Lithosphèred 2,2–2,9 35 0–1 100
35–60 Manteau supérieur 3,4–4,4 25
60–670 Asthénosphère 610 1 100­–2 000
670–2 890 Manteau inférieur 4,4–5,6 2 220 2 000­–4 000
2 890–5 100 Noyau externe 9,9–12,2 2 210 4 000–6 000
5 100–6 378 Noyau interne 12,8–13,1 1 278 6 000
Chaleur

La chaleur interne de la Terre est issue d'une combinaison de l'énergie résiduelle issue de l'accrétion planétaire (environ 20 %) et de la chaleur produite par les éléments radioactifs (80 %)61. Les principaux isotopes producteurs de chaleur de la Terre sont le potassium 40, l'uranium 238, l'uranium 235 et le thorium 23262. Au centre de la planète, la température pourrait atteindre 7 000 K et la pression serait de 360 GPa63. Comme la plus grande partie de la chaleur est issue de la désintégration des éléments radioactifs, les scientifiques considèrent qu'au début de l'histoire de la Terre, avant que les isotopes à courte durée de vie ne se soient désintégrés, la production de chaleur de la Terre aurait été bien plus importante. Cette production supplémentaire, deux fois plus importante qu'aujourd'hui il y a 3 milliards d'années61, aurait accru les gradients de températures dans la Terre et donc le rythme de la convection mantellique et de la tectonique des plaques, ce qui aurait permis la formation de roches ignées comme les komatiites qui ne sont plus formées aujourd'hui64.
Principaux isotopes producteurs de chaleur actuels65 Isotope Libération de chaleur
W/kg isotope Demi-vie
années Concentration moyenne dans le manteau
kg isotope/kg manteau Libération de chaleur
W/kg manteau
238U 9,46×10-5 4,47×109 30,8×10−9 2,91×10−12
235U 5,69×10−4 7,04×108 0,22×10−9 1,25×10−13
232Th 2,64×10−5 1,40×1010 124×10−9 3,27×10−12
40K 2,92×10−5 1,25×109 36,9×10−9 1,08×10−12

La perte moyenne de chaleur par la Terre est de 87 mW/m2 pour une perte globale de 4,42 × 1013 W66. Une portion de l'énergie thermique du noyau est transportée vers la croûte par des panaches, une forme de convection où des roches semi-fondues remontent vers la croûte. Ces panaches peuvent produire des points chauds et des trapps67. La plus grande partie de la chaleur de la Terre est perdue à travers la tectonique des plaques au niveau des dorsales océaniques. La dernière source importante de perte de chaleur est la conduction à travers la lithosphère, la plus grande partie ayant lieu dans les océans, car la croûte y est plus mince que celle des continents, surtout au niveau des dorsales68.
Plaques tectoniques
Article détaillé : Tectonique des plaques.
Principales plaques69
Principales plaques tectoniques
Nom de la plaque Superficie
106 km²
Plaque africaine70 78.0
Plaque antarctique 60,9
Plaque australienne 47,2
Plaque eurasienne 67,8
Plaque nord-américaine 75,9
Plaque sud-américaine 43,6
Plaque pacifique 103,3

Les plaques tectoniques sont des segments rigides de lithosphère qui se déplacent les uns par rapport aux autres. Les relations cinématiques qui existent aux frontières des plaques peuvent être regroupées en trois domaines : des domaines de convergence où deux plaques se rencontrent, de divergence où deux plaques se séparent et des domaines de transcurrence où les plaques se déplacent latéralement les unes par rapport aux autres. Les tremblements de terre, l'activité volcanique, la formation des montagnes et des fosses océaniques sont plus fréquents le long de ces frontières71. Le mouvement des plaques tectoniques est lié aux mouvements de convection ayant lieu dans le manteau terrestre72.

Du fait du mouvement des plaques tectoniques, le plancher océanique plonge sous les bords des autres plaques. Au même moment, la remontée du magma au niveau des frontières divergentes crée des dorsales. La combinaison de ces processus permet un recyclage continuel de la lithosphère océanique qui retourne dans le manteau. Par conséquent, la plus grande partie du plancher océanique est âgée de moins de 100 millions d'années. La plus ancienne croûte océanique est localisée dans l'ouest du Pacifique et a un âge estimé de 200 millions d'années73,74. Par comparaison, les éléments les plus anciens de la croûte continentale sont âgés de 4 030 millions d'années75.

Il existe sept principales plaques, Pacifique, Nord-Américaine, Eurasienne, Africaine, Antarctique, Australienne et Sud-Américaine. Parmi les plaques importantes, on peut également citer les plaques Arabique, Caraïbe, Nazca à l'ouest de la côte occidentale de l'Amérique du Sud et la plaque Scotia dans le sud de l'océan Atlantique. La plaque australienne fusionna avec la plaque indienne il y a 50 millions d'années. Les plaques océaniques sont les plus rapides : la plaque de Cocos avance à un rythme de 75 mm/an76 et la plaque pacifique à 52–69 mm/an. À l'autre extrême, la plus lente est la plaque eurasienne progressant à une vitesse de 21 mm/an77.
Surface
Articles détaillés : Géomorphologie et Liste de points extrêmes du monde.

Le relief de la Terre diffère énormément suivant le lieu. Environ 70,8 %78 de la surface du globe est recouverte par de l'eau et une grande partie du plateau continental se trouve sous le niveau de la mer. Les zones submergées ont un relief aussi varié que les autres dont une dorsale océanique faisant le tour de la Terre ainsi que des volcans sous-marins41, des fosses océaniques, des canyons sous-marins, des plateaux et des plaines abyssales. Les 29,2 % non recouvertes d'eau sont composés de montagnes, de déserts, de plaines, de plateaux et d'autres géomorphologies.

La surface planétaire subit de nombreuses modifications du fait de la tectonique et de l'érosion. Les éléments de surface construits ou déformés par la tectonique des plaques sont sujets à une météorisation constante du fait des précipitations, des cycles thermiques et des effets chimiques. Les glaciations, l'érosion du littoral, la construction des récifs coralliens et les impacts météoriques79 contribuent également aux modifications du paysage.
Relevé altimétrique et bathymétrique de la Terre80.

La lithosphère continentale est composée de matériaux de faible densité comme les roches ignées : granite et andésite. Le basalte est moins fréquent et cette roche volcanique dense est le principal constituant du plancher océanique81. Les roches sédimentaires se forment par l'accumulation de sédiments qui se compactent. Environ 75 % des surfaces continentales sont recouvertes de roches sédimentaires même si elles ne représentent que 5 % de la croûte82. Le troisième type de roche rencontré sur Terre est la roche métamorphique, créée par la transformation d'autres types de roche en présence de hautes pressions, de hautes températures ou les deux. Parmi les silicates les plus abondants de la surface terrestre, on peut citer le quartz, le feldspath, l'amphibole, le mica, le pyroxène et l'olivine83. Les carbonates courants sont la calcite (composant du calcaire) et la dolomite84.

La pédosphère est la couche la plus externe de la Terre. Elle est composée de sol et est sujette au processus de formation du sol. Elle se trouve à la rencontre de la lithosphère, de l'atmosphère, de l'hydrosphère et de la biosphère. Actuellement, les zones arables représentent 13,31 % de la surface terrestre et seulement 4,71 % supportent des cultures permanentes85. Près de 40 % de la surface terrestre est utilisée pour l'agriculture et l'élevage soit environ 1,3 × 107 km de cultures et 3,4 × 107 km de pâturage86.

L'altitude de la surface terrestre de la Terre varie de -418 mètres dans la Mer morte à 8 848 mètres au sommet de l'Everest. L'altitude moyenne des terres émergées est de 840 mètres au-dessus du niveau de la mer87.
Hydrosphère
Article détaillé : Hydrosphère.
Histogramme (rétro-cumulé) d'élévation de la Terre, dit encore courbe hypsométrique terrestre

L'abondance de l'eau sur la surface de la Terre est une caractéristique unique qui distingue la « planète bleue » des autres planètes du Système solaire. L'hydrosphère terrestre est principalement composée par les océans, mais techniquement elle inclut également les mers, les lacs, les rivières et les eaux souterraines jusqu'à une profondeur de 2 000 mètres. La Challenger Deep de la fosse des Mariannes dans l'océan Pacifique est le lieu immergé le plus profond avec une profondeur de 10 911 mètrese,88.

La masse des océans est d'environ 1,35 × 1018 t , soit environ 1/4 400e de la masse totale de la Terre. Les océans couvrent une superficie de 3,618 × 108 km avec une profondeur moyenne de 3 682 mètres, soit un volume estimé à 1,332 × 109 km89. Environ 97,5 % de l'eau terrestre est salée. Les 2,5 % restants sont composés d'eau douce, mais environ 68,7 % de celle-ci est immobilisée sous forme de glace90.

La salinité moyenne des océans est d'environ 35 grammes de sel par kilogramme d'eau de mer (35 ‰)91. La plupart de ce sel fut libéré par l'activité volcanique ou par l'érosion des roches ignées92. Les océans sont également un important réservoir de gaz atmosphériques dissous qui sont essentiels à la survie de nombreuses formes de vie aquatiques93. L'eau de mer a une grande influence sur le climat mondial du fait de l'énorme réservoir de chaleur que constituent les océans94. Des changements dans les températures océaniques peuvent entraîner des phénomènes météorologiques très importants comme El Niño95.
Atmosphère
Article détaillé : Atmosphère terrestre.

La Terre est entourée d'une enveloppe gazeuse qu'elle retient par attraction gravitationnelle : l'atmosphère. L'atmosphère de la Terre est intermédiaire entre celle, très épaisse, de Vénus, et celle, très ténue, de Mars. La pression atmosphérique au niveau de la mer est en moyenne de 101 325 Pa, soit 1 atm par définition96. L'atmosphère est constituée de 78,09 % d'azote, de 20,95 % d'oxygène, de 0,93 % d'argon et de 0,039 % de dioxyde de carbone, ainsi que de divers autres gaz dont de la vapeur d'eau. La hauteur de la troposphère varie avec la latitude entre 8 kilomètres aux pôles et 17 kilomètres à l'équateur, avec quelques variations résultant de facteurs météorologiques et saisonniers97.

La biosphère de la Terre a fortement altéré son atmosphère. La photosynthèse à base d'oxygène apparut il y a 2,7 milliards d'années et forma l'atmosphère actuelle, principalement composée d'azote et d'oxygène. Ce changement permit la prolifération d'organismes aérobies de même que la formation de la couche d'ozone bloquant les rayons ultraviolets émis par le Soleil. L'atmosphère favorise également la vie en transportant la vapeur d'eau, en fournissant des gaz utiles, en faisant brûler les petites météorites avant qu'elles ne frappent la surface et en modérant les températures98. Ce dernier phénomène est connu sous le nom d'effet de serre : des molécules présentes en faible quantité dans l'atmosphère bloquent la déperdition de chaleur dans l'espace et font ainsi augmenter la température globale. La vapeur d'eau, le dioxyde de carbone, le méthane et l'ozone sont les principaux gaz à effet de serre de l'atmosphère terrestre. Sans cette conservation de la chaleur, la température moyenne sur Terre serait de -18 °C par rapport aux 15 °C actuels78.
Météorologie et climat
Articles détaillés : Temps (météorologie) et Climat.
Couverture nuageuse de la Terre photographiée par le satellite Moderate-Resolution Imaging Spectroradiometer de la NASA

L'atmosphère terrestre n'a pas de limite clairement définie, elle disparaît lentement dans l'espace. Les trois-quarts de la masse de l'air entourant la Terre sont concentrés dans les premiers 11 kilomètres de l'atmosphère. Cette couche la plus inférieure est appelée la troposphère. L'énergie du Soleil chauffe cette couche et la surface en dessous, ce qui entraîne une expansion du volume atmosphérique par dilatation de l'air, ce qui a pour effet de réduire sa densité et ce qui l’amène à s'élever et a etre remplacé par de l'air plus dense, car plus froid. La circulation atmosphérique qui en résulte est un acteur déterminant dans le climat et la météorologie du fait de la redistribution de la chaleur, entre les différentes couches d'air qu'elle implique99.

Les principales bandes de circulations sont les alizés dans la région équatoriale à moins de 30° et les vents d'ouest dans les latitudes intermédiaires entre 30° et 60°100. Les courants océaniques sont également importants dans la détermination du climat, en particulier la circulation thermohaline qui distribue l'énergie thermique des régions équatoriales vers les régions polaires101.

La vapeur d'eau générée par l'évaporation de surface est transportée par les mouvements atmosphériques. Lorsque les conditions atmosphériques permettent une élévation de l'air chaud et humide, cette eau se condense et retombe sur la surface sous forme de précipitations99. La plupart de l'eau est ensuite transportée vers les altitudes inférieures par les réseaux fluviaux et retourne dans les océans ou dans les lacs. Ce cycle de l'eau est un mécanisme vital au soutien de la vie sur Terre et joue un rôle primordial dans l'érosion des reliefs terrestres. La distribution des précipitations est très variée, de plusieurs mètres à moins d'un millimètre par an. La circulation atmosphérique, les caractéristiques topologiques et les gradients de températures déterminent les précipitations moyenne sur une région donnée102.

La quantité d'énergie solaire atteignant la Terre diminue avec la hausse de la latitude. Aux latitudes les plus élevées, les rayons solaires atteignent la surface suivant un angle plus faible et doivent traverser une plus grande colonne d'atmosphère. Par conséquent, la température moyenne au niveau de la mer diminue d'environ 0,4 °C à chaque degré de latitude en s'éloignant de l'équateur103. La Terre peut être divisée en ceintures latitudinaires de climat similaires. En partant de l'équateur, celles-ci sont les zones tropicales (ou équatoriales), subtropicales, tempérées et polaires104. Le climat peut également être basé sur les températures et les précipitations. La classification de Köppen (modifiée par Rudolph Geiger, étudiant de Wladimir Peter Köppen) est la plus utilisée et définit cinq grands groupes (tropical humide, aride, tempéré, continental et polaire) qui peuvent être divisés en sous-groupes plus précis100.
Haute atmosphère
Article connexe : Espace (cosmologie).
Photographie montrant la Lune à travers l'atmosphère terrestre. NASA

Au-dessus de la troposphère, l'atmosphère est habituellement divisée en trois couches, la stratosphère, la mésosphère et la thermosphère98. Chaque couche possède un gradient thermique adiabatique différent définissant l'évolution de la température avec l'altitude. Au-delà, l'exosphère se transforme en magnétosphère, où le champ magnétique terrestre interagit avec le vent solaire105. La couche d'ozone se trouve dans la stratosphère et bloque une partie des rayons ultraviolets, ce qui est important pour la vie sur Terre. La ligne de Kármán, définie comme se trouvant à 100 kilomètres au-dessus de la surface terrestre, est la limite habituelle entre l'atmosphère et l'espace106.

L'énergie thermique peut accroître la vitesse de certaines particules de la zone supérieure de l'atmosphère qui peuvent ainsi échapper à la gravité terrestre. Cela entraîne une lente, mais constante « fuite » de l'atmosphère dans l'espace. Comme l'hydrogène non lié a une faible masse moléculaire, il peut atteindre la vitesse de libération plus facilement et disparaît dans l'espace à un rythme plus élevé que celui des autres gaz107. La fuite de l'hydrogène dans l'espace déplace la Terre d'un état initialement réducteur à un état actuellement oxydant. La photosynthèse fournit une source d'oxygène non lié, mais la perte d'agents réducteurs comme l'hydrogène est considéré comme une condition nécessaire à l'accumulation massive d'oxygène dans l'atmosphère108. Ainsi la capacité de l'hydrogène à quitter l'atmosphère terrestre aurait pu influencer la nature de la vie qui s'est développée sur la planète109. Actuellement, la plus grande partie de l'hydrogène est convertie en eau avant qu'il ne s'échappe du fait de l'atmosphère riche en oxygène. La plupart de l'hydrogène s'échappant provient de la destruction des molécules de méthane dans la haute atmosphère110.
Champ magnétique
Article détaillé : Champ magnétique terrestre.
Schéma de la magnétosphère terrestre. Le vent solaire progresse de la gauche vers la droite.

Le champ magnétique terrestre a pour l'essentiel la forme d'un dipôle magnétique avec les pôles actuellement situés près des pôles géographiques de la planète. À l'équateur du champ magnétique, son intensité à la surface terrestre est de 3,05 × 10-5 T, avec un moment magnétique global de 7,91 × 1015 T m111. Selon la théorie de la dynamo, le champ est généré par le cœur externe fondu où la chaleur crée des mouvements de convection au sein de matériaux conducteurs, ce qui génère des courants électriques. Ceux-ci produisent le champ magnétique terrestre. Les mouvements de convection dans le noyau externe sont organisés spatialement selon un mode spécifique de cette géométrie (colonnes de Busse), mais présentent néanmoins une composante temporelle relativement chaotique (au sens de la dynamique non-linéaire) ; bien que le plus souvent plus ou moins alignés avec l'axe de rotation de la Terre, les pôles magnétiques se déplacent et changent irrégulièrement d'alignement. Cela entraîne des inversions du champ magnétique terrestre à intervalles irréguliers, approximativement plusieurs fois par million d'années pour la période actuelle, le Cénozoïque. L'inversion la plus récente eut lieu il y a environ 700 000 ans112,113.

Le champ magnétique forme la magnétosphère qui dévie les particules du vent solaire et s'étend jusqu'à environ treize fois le rayon terrestre en direction du Soleil. La collision entre le champ magnétique et le vent solaire forme les ceintures de Van Allen, une paire de régions toroïdales contenant un grand nombre de particules énergétiques ionisées. Lorsque, à l'occasion d'arrivées de plasma solaire plus intenses que le vent solaire moyen, par exemple lors d'événements d'éjections de masse coronale vers la Terre, la déformation de la géométrie de la magnétosphère sous l'impact de ce flux solaire permet le processus de reconnexion magnétique, et une partie des électrons de ce plasma solaire entre dans l'atmosphère terrestre en une ceinture autour aux pôles magnétiques ; il se forme alors des aurores polaires114, qui sont l'émission d'une lumière de fluorescence résultant de la désexcitation des atomes et molécules, essentiellement d'oxygène de la haute et moyenne atmosphère, excités par les chocs des électrons solaires.
Orbite et rotation
Rotation
Article détaillé : Rotation de la Terre.
Inclinaison de l'axe terrestre (aussi appelé obliquité) et sa relation avec l'équateur céleste et le plan de l'écliptique, ainsi qu'avec l'axe de rotation de la Terre.

La période de rotation relative de la Terre par rapport au Soleil est d'environ 86 400 s soit un jour solaire115. La période de rotation relative de la Terre par rapport aux étoiles fixes, appelé son jour stellaire par l'International Earth Rotation and Reference Systems Service (IERS), est de 86 164,098903691 secondes de temps solaire moyen (UT1) ou 23 h 56 min 4,098903691 s116,f. Du fait de la précession des équinoxes, la période de rotation relative de la Terre, son jour sidéral est de 23 h 56 min 4,09053083288 s116. Ainsi le jour sidéral est plus court que le jour stellaire d'environ 8,4 ms117.

À part des météorites dans l'atmosphère et les satellites en orbite basse, le principal mouvement apparent des corps célestes dans le ciel terrestre est vers l'ouest à un rythme de 15°/h ou 15'/min. Pour les corps proches de l'équateur céleste, cela est équivalent à un diamètre apparent de la Lune ou du Soleil toutes les deux minutes118,119.

Avant la création de la Lune, l'axe de rotation de la Terre oscillait en permanence, ce qui rendait difficile l'apparition de la vie à sa surface pour causes de dérèglement climatique. Puis, une petite planète de la taille de Mars nommée Théia entra en collision avec la Terre et créa la Lune. L'apparition de cette dernière stabilisa la Terre en agissant comme la pierre d'une fronde que l'on fait tourner autour de sa tête.
Orbite
Article détaillé : Orbite de la Terre.

La Terre orbite autour du Soleil à une distance moyenne d'environ 150 millions de kilomètres suivant une période de 365,2564 jours solaires ou une année sidérale. De la Terre, cela donne un mouvement apparent du Soleil vers l'est par rapport aux étoiles à un rythme d'environ 1°/jour ou un diamètre solaire toutes les 12 heures. Du fait de ce mouvement, il faut en moyenne 24 heures, un jour solaire, à la Terre pour réaliser une rotation complète autour de son axe et que le Soleil revienne au plan méridien. La vitesse orbitale de la Terre est d'environ 29,8 km/s (107 000 km/h)96.

La Lune tourne avec la Terre autour d'un barycentre commun tous les 27,32 jours par rapport aux étoiles lointaines. Lorsqu'il est associé au mouvement du couple Terre-Lune autour du Soleil, la période du mois synodique, d'une nouvelle lune à une nouvelle lune, est de 29,53 jours. Vu depuis le pôle céleste nord, le mouvement de la Terre, de la Lune et de leurs rotations axiales sont toutes dans le sens inverse de rotation. Depuis un point situé au-dessus du pôle nord de la Terre et du Soleil, la Terre semble tourner dans le sens trigonométrique autour du Soleil. Les plans orbitaux et axiaux ne sont pas précisément alignés, l'axe de la Terre est incliné de 23,4° par rapport à la perpendiculaire au plan Terre-Soleil et le plan Terre-Lune est incliné de 5° par rapport au plan Terre-Soleil. Sans cette inclinaison, il y aurait une éclipse toutes les deux semaines, avec une alternance entre éclipses lunaires et solaires96,120.

La sphère de Hill ou la sphère d'influence gravitationnelle de la Terre a un rayon d'environ 1 500 000 kilomètres121,g. C'est la distance maximale à laquelle l'influence gravitationnelle de la Terre est supérieure à celle du Soleil et des autres planètes. Pour orbiter autour de la Terre, les objets doivent se trouver dans cette zone où ils peuvent être perturbés par l'attraction gravitationnelle du Soleil.
Représentation de la Voie lactée montrant l'emplacement du Soleil.

La Terre, au sein du Système solaire, est située dans la Voie lactée et se trouve à 28 000 années-lumière du centre galactique. Elle est actuellement à environ 20 années-lumière du plan équatorial de la galaxie dans le bras d'Orion122.
Inclinaison de l'axe et saisons
Article détaillé : Inclinaison de l'axe.
La Terre et la Lune photographiées depuis Mars par la sonde Mars Reconnaissance Orbiter. Depuis l'espace, la Terre présente des phases similaires à celles de la Lune.

Du fait de l'inclinaison axiale de la Terre, la quantité de rayonnement solaire atteignant tout point de la surface varie au cours de l'année. Cela a pour conséquence des changements saisonniers dans le climat avec un été dans l'hémisphère nord lorsque le pôle nord pointe vers le Soleil et l'hiver lorsque le pôle pointe dans l'autre direction. Durant l'été, les jours durent plus longtemps et le Soleil monte plus haut dans le ciel. En hiver, le climat devient généralement plus froid et les jours raccourcissent. Au-delà du cercle Arctique, il n'y a aucun jour durant une partie de l'année, ce qui est appelé une nuit polaire. Dans l'hémisphère sud, la situation est exactement l'inverse.

Par convention astronomique, les quatre saisons sont déterminées par les solstices, lorsque le point de l'orbite où l'inclinaison vers ou dans la direction opposée du Soleil est maximale et les équinoxes lorsque la direction de l'inclinaison de l'axe et la direction au Soleil sont perpendiculaires. Dans l'hémisphère nord, le solstice d'hiver a lieu le 21 décembre, le solstice d'été est proche du 21 juin, l'équinoxe de printemps a lieu autour du 20 mars et l'équinoxe d'automne vers le 21 septembre. Dans l'hémisphère sud, la situation est inversée et les dates des solstices d'hiver et d'été et celles des équinoxes de printemps et d'automne sont inversées123.

L'angle d'inclinaison de la Terre est relativement stable au cours du temps. L'inclinaison entraine la nutation, un balancement périodique ayant une période de 18,6 années124. L'orientation (et non l'angle) de l'axe de la Terre évolue et réalise un cycle complet en 25 771 années. Cette précession des équinoxes est la cause de la différence de durée entre une année sidérale et une année tropique. Ces deux mouvements sont causés par le couple qu'exercent les forces de marées de la Lune et du Soleil sur le renflement équatorial de la Terre. De plus, les pôles se déplacent périodiquement par rapport à la surface de la Terre selon un mouvement connu sous le nom d'oscillation de Chandler125.

À l'époque moderne, le périhélie de la Terre a lieu vers le 3 janvier et l'aphélie vers le 4 juillet. Ces dates évoluent au cours du temps du fait de la précession et d'autres facteurs orbitaux qui suivent un schéma cyclique connu sous le nom de paramètres de Milanković.
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:41

Cortège de la Terre
Satellites
La Lune
Face visible de la Lune.
Caractéristiques Diamètre 3 474,8 km
Masse 7.349 × 1022 kg
Demi-grand axe 384 400 km
Période orbitale 27 j 7 h 43,7 min
Article détaillé : Lune.

La Terre a un seul satellite naturel « permanent » connu, la Lune, située à environ 380 000 kilomètres de la Terre. Relativement grand, son diamètre est environ le quart de celui de la Terre. Au sein du Système solaire, c'est l'un des plus grands satellites naturels (après Ganymède, Titan, Callisto et Io) et le plus grand d'une planète non gazeuse. De plus, c'est la plus grande lune du Système solaire par rapport à la taille de sa planète (même si Charon est relativement plus grand que la planète naine Pluton). Elle est relativement proche de la taille de la planète Mercure (environ les trois quarts du diamètre de cette dernière). Les satellites naturels orbitant autour des autres planètes sont communément appelés « lunes » en référence à la Lune de la Terre.

L'attraction gravitationnelle entre la Terre et la Lune cause les marées sur Terre. Le même effet a lieu sur la Lune, de sorte que sa période de rotation est identique au temps qu'il lui faut pour orbiter autour de la Terre et qu'elle présente ainsi toujours la même face vers la Terre. En orbitant autour de la Terre, différentes parties du côté visible de la Lune sont illuminées par le Soleil, causant les phases lunaires.

À cause du couple des marées, la Lune s'éloigne de la Terre à un rythme d'environ 38 millimètres par an, produisant aussi l'allongement du jour terrestre de 23 microsecondes par an126. Sur plusieurs millions d'années, l'effet cumulé de ces petites modifications produit d'importants changements. Durant la période du Dévonien, il y a approximativement 410 millions d'années, il y avait ainsi 400 jours dans une année, chaque jour durant 21,8 heures127.

La Lune aurait eu une influence importante dans le développement de la vie en régulant le climat de la Terre. Les preuves paléontologiques et les simulations informatiques montrent que l'inclinaison de l'axe de la Terre est stabilisée par les effets de marées avec la Lune128. Certains scientifiques considèrent que sans cette stabilisation contre les couples appliqués par le Soleil et les planètes sur le renflement équatorial, l'axe de rotation aurait pu être très instable, ce qui aurait provoqué des changements chaotiques au cours des millions d'années comme cela semble avoir été le cas pour Mars129.

La Lune est aujourd'hui à une distance de la Terre telle que, vue de la Terre, notre satellite a la même taille apparente (taille angulaire) que le Soleil. Le diamètre angulaire (ou l'angle solide) des deux corps est quasiment identique, car même si le diamètre du Soleil est 400 fois plus important que celui de la Lune, celle-ci est 400 fois plus rapprochée de la Terre que ce dernier119. Ceci permet des éclipses solaires totales et annulaires sur Terre.

Le consensus actuel sur les origines de la Lune, l'hypothèse de l'impact géant, est celle d'un impact géant entre un planétoïde de la taille de Mars, appelé Théia, et la Terre (ou proto-Terre) nouvellement formée. Cette hypothèse explique en partie le fait que la composition de la Lune ressemble particulièrement à celle de la croûte terrestre130.
Représentation à l'échelle de la taille et de la distance de la Terre et de la Lune.
Un second satellite naturel ?
2006 RH120 en orbite autour de la Terre. L'orbite de la Lune est également représentée.

Les modèles informatiques des astrophysiciens Mikael Granvik, Jérémie Vaubaillon et Robert Jedicke suggèrent que des « satellites temporaires » devraient être tout à fait communs et que « à tout instant, il devrait y avoir au moins un satellite naturel, possédant un diamètre de 1 mètre, en orbite autour de la Terretrad 1,131. » Ces objets resteraient en orbite durant en moyenne dix mois avant de revenir dans une orbite solaire.

L'une des premières mentions dans la littérature scientifique d'un satellite temporaire est celle de Clarence Chant lors de la grande procession météorique de 1913 (en)132 :

« Il semblerait que les corps ayant voyagé à travers l'espace, probablement selon une orbite autour du Soleil et passant près de la Terre, auraient pu être capturés par celle-ci et être amenés à se déplacer autour d'elle comme un satellitetrad 2,133. »

Dans les faits, un tel objet est connu. En effet, entre 2006 et 2007, 2006 RH120 était effectivement temporairement en orbite autour de notre planète plutôt qu'autour du Soleil134.

Le 21 septembre 2012, des chutes de météorites ont lieu sur les îles Britanniques et l'Amérique du Nord. L'origine de ces météorites pourrait être un petit corps en orbite autour de la Terre135.
Satellites artificiels
Article détaillé : Satellite artificiel.

En janvier 2014, on compte 1 167 satellites artificiels en orbite autour de la Terre (contre 931 en 2011)136.
Quasi-satellites et autres objets du cortège entourant la Terre
Troyens
Dans le système Soleil-Terre
Points de Lagrange du système Terre-Soleil.

2010 TK7 est le premier astéroïde troyen connu de la Terre, autour du point de Lagrange L4 du couple Terre-Soleil, 60° en avance par rapport à la Terre sur son orbite autour du Soleil.
Dans le système Terre-Lune
Points de Lagrange du système Terre-Lune.

Les nuages de Kordylewski graviteraient aux points L4 et L5 du système Terre-Lune, mais leur existence reste incertaine à ce jour.
Autres satellites co-orbitaux

La Terre a au moins sept satellites co-orbitaux :

(3753) Cruithne
2002 AA29
2003 YN107
2001 GO2
(164207) 2004 GU9
(54509) YORP
(419624) 2010 SO16

Habitabilité
Article connexe : Habitabilité d'une planète.
Le village d'Ilpendam aux Pays-Bas : les habitations ont été construites en tenant compte des cours d'eau traversant la région.

Une planète qui peut abriter la vie est dite habitable même si la vie n'en est pas originaire. La Terre fournit de l'eau liquide, un environnement où les molécules organiques complexes peuvent s'assembler et interagir et suffisamment d'énergie pour maintenir un métabolisme137. La distance de la Terre au Soleil, de même que son excentricité orbitale, sa vitesse de rotation, l'inclinaison de son axe, son histoire géologique, son atmosphère accueillante et un champ magnétique protecteur contribuent également aux conditions climatiques actuelles à sa surface138.
Biosphère
Article détaillé : Biosphère.

Les formes de vie de la planète sont parfois désignées comme formant une « biosphère ». On considère généralement que cette biosphère a commencé à évoluer il y a environ 3,5 milliards d'années. La biosphère est divisée en plusieurs biomes, habités par des groupes similaires de plantes et d'animaux. Sur terre, les biomes sont principalement séparés par des différences de latitudes, l'altitude et l'humidité. Les biomes terrestres se trouvant au-delà des cercles Arctique et Antarctique, en haute altitude ou dans les zones très arides sont relativement dépourvus de vie animale et végétale alors que la biodiversité est maximale dans les forêts tropicales humides139.
Ressources naturelles
Article détaillé : Ressource naturelle.

La Terre fournit des ressources qui sont exploitables par les humains pour diverses utilisations. Certaines ne sont pas renouvelables, comme les combustibles fossiles, qui sont difficiles à reconstituer sur une courte échelle de temps. D'importantes quantités de combustibles fossiles peuvent être obtenues de la croûte terrestre comme le charbon, le pétrole, le gaz naturel ou les hydrates de méthane. Ces dépôts sont utilisés pour la production d'énergie et en tant que matière première pour l'industrie chimique. Les minerais se sont formés dans la croûte terrestre et sont constitués de divers éléments chimiques utiles comme les métaux140.

La biosphère terrestre produit de nombreuses ressources biologiques pour les humains comme de la nourriture, du bois, des médicaments, de l'oxygène et assure également le recyclage de nombreux déchets organiques. Les écosystèmes terrestres dépendent de la couche arable et de l'eau douce tandis que les écosystèmes marins sont basés sur les nutriments dissous dans l'eau141. Les humains vivent également sur terre en utilisant des matériaux de construction pour fabriquer des abris. En 1993, l'utilisation humaine des terres étaient approximativement répartie ainsi :
Utilisation des terres Terres arables Cultures permanentes Pâturages permanents Forêts Zones urbaines Autre
Pourcentage 13,13 %85 4,71 %85 26 % 32 % 1,5 % 30 %

La superficie irriguée estimée en 1993 était de 2 481 250 km285.
Risques environnementaux

D'importantes zones de la surface terrestre sont sujettes à des phénomènes météorologiques extrêmes comme des cyclones, des ouragans ou des typhons qui dominent la vie dans ces régions. Entre 1980 à 2000, ces événements ont causé environ 11 800 morts par an142. De même, de nombreuses régions sont exposées aux séismes, aux glissements de terrain, aux éruptions volcaniques, aux tsunamis, aux tornades, aux dolines, aux blizzards, aux inondations, aux sécheresses, aux incendies de forêt et autres calamités et catastrophes naturelles.

De nombreuses régions sont sujettes à la pollution de l'air et de l'eau créée par l'homme, aux pluies acides, aux substances toxiques, à la perte de végétation (surpâturage, déforestation, désertification), à la perte de biodiversité, à la dégradation des sols, à l'érosion et à l'introduction d'espèces invasives.

Selon les Nations unies, un consensus scientifique existe qui lie les activités humaines au réchauffement climatique du fait des émissions industrielles de dioxyde de carbone, et plus généralement des gaz à effet de serre. Cette modification du climat risque de provoquer la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, des amplitudes de température plus extrêmes, d'importants changements de la météorologie et une élévation du niveau de la mer143.
Géographie humaine
Articles détaillés : Géographie humaine et Population mondiale.
Article connexe : Monde (univers).
Image composite de la Terre pendant la nuit réalisée par les satellites du DMSP en 1994-1995. Cette image n'est pas une photographie et de nombreux éléments sont plus lumineux que ce qu'ils apparaîtraient en cas d'observation directe.
Les sept continents de la Terre144 :

Amérique du Nord
Amérique du Sud
Antarctique
Afrique
Europe
Asie
Océanie

Fichier:Northwest coast of United States to Central South America at Night.ogvLire le média
Vidéo réalisée par l'équipage de la station spatiale internationale commençant juste au sud-est de l'Alaska. La première ville survolée par l'ISS est San Francisco (vers 10 secondes sur la droite) puis la station continue le long de la côte ouest des États-Unis avant de survoler Mexico (vers 23 secondes au centre). De nombreux orages avec de la foudre sont clairement visibles. Le survol de la cordillère des Andes se termine au-dessus de la capitale administrative bolivienne, La Paz.

La Terre compte approximativement 7,3 milliards d'habitants en 2015145. Les projections indiquent que la population mondiale atteindra 9,7 milliards d'habitants en 2050145. La plupart de cette croissance devrait se faire dans les pays en développement. La densité de population humaine varie considérablement autour du monde, mais une majorité vit en Asie. En 2020, 60 % de la population devrait vivre dans des zones urbaines plutôt que rurales146.

On estime que seul un-huitième de la surface de la Terre convient pour les humains ; trois-quarts de la Terre sont recouverts par les océans et la moitié des terres émergées sont des déserts (14 %)147, des hautes montagnes (27 %)148 ou d'autres milieux peu accueillants. L'implantation humaine permanente la plus au nord est Alert sur l'île d'Ellesmere au Canada (82°28′N)149. La plus au sud est la station d'Amundsen-Scott en Antarctique située près du pôle sud (90°S).

La totalité des terres émergées, à l'exception de certaines zones de l'Antarctique et du Bir Tawil non revendiqué que ce soit par l'Égypte ou le Soudan, sont revendiquées par des nations indépendantes. En 2011, on compte 204 États souverains dont 193 sont membres des Nations unies. De plus, il existe 59 territoires à souveraineté limitée et de nombreuses entités autonomes ou contestées85. Historiquement la Terre n'a jamais connu une souveraineté s'étendant sur l'ensemble de la planète même si de nombreuses nations ont tenté d'obtenir une domination mondiale et ont échoué150.

L'Organisation des Nations unies est une organisation internationale qui fut créée dans le but de régler pacifiquement les conflits entre nations151. Les Nations unies servent principalement de lieu d'échange pour la diplomatie et le droit international public. Lorsque le consensus est obtenu entre les différents membres, une opération armée peut être envisagée152.

Le premier humain à avoir orbité autour de la Terre fut Youri Gagarine le 12 avril 1961153. Au total, en 2015, environ 550 personnes se sont rendues dans l'espace et douze d'entre elles ont marché sur la Lune154,155,156. En temps normal, les seuls humains dans l'espace sont ceux se trouvant dans la station spatiale internationale. Les astronautes de la mission Apollo 13 sont les humains qui se sont le plus éloignés de la Terre avec 400 171 kilomètres en 1970157.
Point de vue philosophique et culturel
Représentations passées
Articles détaillés : Figure de la Terre dans l'Antiquité et Figure de la Terre au Moyen Âge.

Dans le passé, la croyance en une terre plate158 fut contredite par les observations et par les circumnavigations et le modèle d'une Terre sphérique s'imposa159.

À la différence des autres planètes du Système solaire, l'humanité n'a pas considéré la Terre comme un objet mobile en rotation autour du Soleil avant le XVIe siècle160. La Terre a souvent été personnifiée en tant que déité, en particulier sous la forme d'une déesse. Les mythes de la création de nombreuses religions relatent la création de la Terre par une ou plusieurs divinités.
Point de vue minoritaire

Quelques groupes religieux souvent affiliés aux branches fondamentalistes du protestantisme161 et de l'islam162 avancent que leur interprétation des mythes de la création dans les textes sacrés est la vérité et que celle-ci devrait être considérée comme l'égale des hypothèses scientifiques conventionnelles concernant la formation de la Terre et le développement de la vie voire devrait les remplacer163. De telles affirmations sont rejetées par la communauté scientifique164,165 et par les autres groupes religieux166,167,168.
Aujourd'hui : la finitude écologique
Article connexe : Limites planétaires.

La vision humaine concernant la Terre a évolué depuis les débuts de l'aérospatiale et la biosphère est maintenant vue selon une perspective globale169,170. Cela est reflété dans le développement de l'écologie qui s'inquiète de l'impact de l'humanité sur la planète171.

Bertrand de Jouvenel a évoqué la finitude de la Terre dès 1968172.

Le philosophe Dominique Bourg, spécialiste de l'éthique du développement durable, évoque la découverte de la finitude écologique de la Terre dans la nature en politique ou l'enjeu philosophique de l'écologie (2000). Estimant que cette finitude est suffisamment connue et prouvée pour qu'il soit inutile de l'illustrer, il souligne qu'elle a entraîné dans nos représentations un changement radical de la relation entre l'universel et le singulier. Alors que le paradigme moderne classique postulait que l'universel commandait le singulier, et le général le particulier, on ne peut pas y réduire la relation entre le planétaire et le local. Dans l'univers systémique de l'écologie, la biosphère (le planétaire) et les biotopes (le local) sont interdépendants. Cette interdépendance du local et du planétaire fait voler en éclats le principe moteur de la modernité, qui tendait à abolir toute particularité locale au profit de principes généraux, ce en quoi le projet moderne fut proprement utopique. La preuve expérimentale du raccordement symbolique de l'écologie à la culture a été fournie par les réactions des premiers astronautes qui, en 1969, ont pu observer notre planète à partir de la Lune. Ils dirent que la Terre était belle, précieuse, et fragile. C'est-à-dire que l'Homme a le devoir de la protéger173.

La finitude écologique de la Terre est une question devenue tellement prégnante que certains philosophes (Heidegger, Grondin, Schürch) ont pu parler d'une éthique de la finitude174.

Les concepts d'empreinte écologique et de biocapacité permettent d'appréhender les problèmes liés à la finitude écologique de la Terre.
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:44

Le terme d'existence en soi est ambigu, il recouvre de multiples sens. Dans le langage trivial il désigne le fait d'être, d'être de manière réelle, il est ainsi utilisé dans un usage tout aussi indéterminé chez beaucoup de philosophes comme équivalent au terme d'« être ». Outre le fait d'exister il intervient nous dit le Petit Larousse dans plusieurs expressions courantes pour signaler une durée (une longue existence), au sens de vie (être las de son existence), un mode de vie (changer d'existence), etc.

En métaphysique, notamment chez Thomas d'Aquin, il forme avec le terme d'« Essence » un couple complémentaire, l'essence serait les idées des choses, ce qu'elles sont « en soi » et l'existence le fait d'être dans la réalité, d'avoir été créées pour les croyants.

Cependant au sens étymologique d'origine latine existere ou « exis-tance » possède une signification plus précise, il signifie être hors de soi, être auprès des choses. En ce dernier sens Existence ne pourrait s'appliquer qu'à l'homme, proprement dit, et nullement aux simples choses, seul l'homme existe. C'est en ce dernier sens que l'existentialisme et Jean-Paul Sartre usent de ce terme, il en est de même chez Martin Heidegger dans son livre Être et Temps1 et chez Emmanuel Lévinas2. L'existence chez Heidegger ne concerne que l'homme, les choses et les animaux sont simplement là. Dans existence, il y a l'idée de la Vie avec ses fragilités et ses incertitudes, mais aussi celle d'un mouvement d'un « avoir-à-être » ou de « faire place à être » (entendu comme exposition à l'être) qui ne concerne que le Dasein.

Sommaire

1 L'existence en philosophie
1.1 L'existence en métaphysique
1.2 L'origine métaphysique de l'existence
1.3 Nature de l'existence des objets
1.4 Existence du passé
2 L'existence en logique
3 Références
4 Notes
5 Bibliographie
6 Voir aussi

L'existence en philosophie
L'existence en métaphysique

Être c'est exister. Ainsi l'existence est-elle quelque chose d'immédiat, qui constitue le commencement de tout.

En ce sens, l'existence est le simple fait d'être, l'être conçu sans détermination aucune, sans prédicat, sans rien : l'être commence donc par l'indétermination de l'existence, indétermination du fait d'être pur et simple. Ainsi, cette première idée de l'existence nous la ferait concevoir par une connaissance immédiate [Laquelle ?]. De ce point de vue :

Être et pensée sont identiques comme peut le témoigner le cogito "Je pense donc je suis" de René Descartes;
L'existence est immédiatement connue, car l'existence précède l'essence.

La connaissance de ce qu'est l'existence est ainsi issue originellement de l'existence même. Chacun aurait donc un savoir immédiat de l'immédiat. Ces points soulèvent quelques-unes des difficultés fondamentales de la philosophie :

Si l'existence est connue par un moi, l'existence des choses peut-elle en être déduite ?
L'existence est-elle immédiatement connue par notre conscience ?
L'existence est-elle un objet de connaissance ?

L'origine métaphysique de l'existence
Question book-4.svg

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (indiquez la date de pose grâce au paramètre date).

Dans cette dernière distinction, on peut estimer que la philosophie a traditionnellement choisi l'être au détriment de l'existence, ce qui se traduit par la formulation d'Aristote : L'objet éternel de toutes les recherches présentes et passées, le point toujours en suspens : qu'est-ce que l'être ? Revient à demander qu'est-ce que la substance ?(Métaphysique, Z, 1, 1028 b 5) À la suite de Platon, la recherche d'Aristote se porte donc sur l'essence, et non sur l'existence, et l'existence serait ainsi occultée : l'existence doit toujours métaphysiquement se penser par rapport à l'essence ; l'essence est la condition d'intelligibilité de l'existence.

De ce point de vue essentialiste, il découle plusieurs conséquences importantes :

l'essence est l'être possible, et l'existence l'être réel ;
l'existence d'un être est fonction de son essence ;
l'existence est donc définie par son essence, et c'est la notion d'essence qui exprime le mieux l'existence ;
l'existence est subordonnée aux lois de l'essence, qui lui donne donc ses limites et sa perfection ;
la différence entre les essences produit une hiérarchie des existences i.e. une hiérarchie de la réalité : il y a de l'ordre ;
plus une essence est parfaite, plus l'existence qui en découle est parfaite ;
Dieu (ou le Bien, l'acte pur, etc.) -étant la souveraine essence, est ce dont procède toute existence ; il serait d'ailleurs également la seule véritable essence, dont l'existence découle nécessairement, ce qui ferait de toute métaphysique et de toute science, une théologie (Philosophie première chez Aristote).

Or, cette métaphysique pose un problème très simple : si l'existence dépend à ce point de l'essence (définition, intelligibilité, structure de l'être, raison d'être, etc.) alors pourquoi quelque chose existe-t-il en dehors de l'essence ?
Une réponse est que Dieu a créé les essences et accomplit ce passage du possible au réel que la raison humaine ne parvient pas à penser (voir aussi Platon, Timée). Mais le problème est toujours le même : comment une essence suprême peut-elle poser hors d'elle quelque chose de contingent et d'inférieur, l'existence ?


Face à ces problèmes, on peut vouloir penser l'existence d'une manière autonome, indépendamment de l'essence. C'est le renversement existentiel de la métaphysique : le fait d'exister devient le point de départ de la pensée, ce qui donne sens véritablement à notre expérience. C'est l'existence sans essence, i.e. sans raison et sans hiérarchie.

L'existence, dans la métaphysique occidentale, est en dehors du concept : en ce sens, on ne peut lui reprocher d'avoir ignoré l'existence, puisque l'existence est simplement ce qui échappe à l'essence : l'existence ne se déduit pas du concept, elle n'est pas un prédicat mais une position -ce qui est posé ici et maintenant (cf. Kant).
Mais l'existence est aussi ce qui est individuel, et par conséquent elle relève non du savoir sur ce qui est, mais de la subjectivité. C'est donc l'individu qui est l'existant, et la connaissance de sa réalité passe par sa conscience et par ses actes (sa volonté). Or, c'est cet aspect de l'existence qu'ignore la spéculation métaphysique, à laquelle s'opposent les philosophies qui partent de l'individu, de sa liberté et de ses choix de vie.

La réalité de l'existence peut être appréhendée de manière affective (cf. la sensibilité chez Rousseau), indépendamment de la raison, i.e. que ce qui en est saisi ne se déduit pas de l'essence, n'est pas démontrable, est irréfutable (Nietzsche) et semble donc surtout un phénomène irrationnel. Mais cette conscience affective peut être conçue comme une « humeur » (Stimmung, cf. Heidegger) a priori, i.e. une tonalité de l'existence qui précède la saisie des choses dans leur particularité. Cette tonalité est alors contemporaine de ce qui est appelé « ouverture au monde. »

nausée, chez Sartre, les choses perdant leur sens utilitaire ne peuvent plus être nommées ; c'est alors leur existence pure qui devient envahissante, incontrôlable. La conscience hésite entre la fusion sujet/objet et le rejet.
angoisse : pour Heidegger, l'angoisse, à la différence de la peur, n'a pas d'objet réel identifiable dans l'expérience. La peur peut être combattue par l'emploi de moyens de protections contre un danger bien identifié. L'angoisse, au contraire, n'ayant aucun objet, est une angoisse de rien, et sa source est par conséquent l'existant lui-même qui a à être de manière authentique.
bonheur : au contraire des philosophies contemporaines de l'existence qui placent au cœur de l'existent, dans sa structure même, des sentiments plutôt négatifs, un philosophe comme Rousseau pense trouver sous la fausseté de la vie sociale le pur plaisir de l'exister qui est l'épanouissement naturel de la sensibilité : cette sensibilité est pour lui le point de départ de l'existence.

Dans les philosophies [Lesquelles ?] de l'existence, la liberté est un absolu, l'essence indépassable de l'existence. Mais cette liberté ne peut être son propre fondement, car il y a une facticité originaire de la liberté qui en révèle donc la finitude insurmontable. La liberté est néanmoins l'homme même, son existence et elle définit la condition humaine : nous sommes condamnés à la liberté, nous y sommes jétés, exactement comme nous sommes jetés-là dans le monde.
Nature de l'existence des objets
Article détaillé : Idéalisme (philosophie).
Existence du passé

"Le passé n'existe que par les traces qu'il a laissées dans le présent" (Paul Valéry)

La symphonie oubliée

On sait que, vers la fin de sa vie, Mozart a écrit une symphonie qui n'a jamais été jouée et dont le manuscrit a été perdu. Cette symphonie existe-elle encore aujourd'hui "quelque part", ou est-elle néant absolu ?
L'existence en logique

Le concept d'existence a connu un renouvellement important grâce aux développements de la logique mathématique avec Frege que Russell a ensuite repris et développé dans un célèbre article On Denoting. Le grand apport de Frege est l'introduction d'un nouveau quantificateur en logique, ∃.

Pour Frege affirmer l'existence d'un objet ne consiste pas à lui attribuer une nouvelle qualité ou prédicat. La phrase « il existe une montagne d'or » ne signifie pas qu'on doive attribuer deux qualités à cette montagne a) qu'elle est en or et b) qu'elle existe. Dire d'un objet qu'il existe n'est donc nullement une prédication selon Frege mais revient à affirmer que l'ensemble des objets qualifiés de « montagne d'or » n'est pas vide.
Références

↑ Martin Heidegger (trad. Vezin), Être et Temps, Paris, Gallimard, 1986.
↑ Emmanuel Lévinas En découvrant l'existence avec Husserl et Heidegger VRIN 1988

Notes
Bibliographie

Emmanuel Lévinas En découvrant l'existence avec Husserl et Heidegger VRIN 1988
Martin Heidegger (trad. François Vezin), Être et Temps, Paris, Gallimard, 1986, 589 p. (ISBN 2-07-070739-3)

Voir aussi

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Phénoménologie de l'existence
Heidegger et la question de l'existence
Finitude
Liste des concepts de la philosophie
Essence (philosophie)
Être
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MessageSujet: Re: Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca   Crise Financière, Wall Street, Solution par TAY et Y'becca EmptyJeu 29 Déc à 3:44

Dans son ouvrage Être et Temps (§9 (SZ p. 42)N 1, Martin Heidegger, réserve à l'homme, c'est-à-dire au seul Dasein, comme il est désigné dans cet ouvrage, l'expression d'« existence » pour distinguer son mode d'être de celui de tous les autres étants. L'idée phénoménologique qui va être sous-jacente à ce terme d' « existence » appliquée à l'homme c'est l'idée d'un être, toujours décalé par rapport à lui-même, comme « en avance sur lui-même », qui a « à être », d'un Dasein toujours en mouvement, qui se rapporte à son être, à son pouvoir être, à ses possibilités, « comme ayant à être »1. Le concept de Dasein exprime, ainsi, un décentrement de la position métaphysique traditionnelle de l'homme. Ce décentrement implique, sortie hors de soi, et « compréhension originaire et spontanée du monde », double sens que prend en charge le concept d'être-au-monde. L'« existence », bien loin de son acception triviale, devient déploiement et présence au monde de l'être sans fondement que nous sommes et dont la pierre de touche va essentiellement être le rapport à la mort2,3. Toutefois, y compris dans les premiers travaux de Heidegger, la confusion est entretenue entre une « phénoménologie de la vie », et ce qui ne pourra plus à aucun titre s'appeler une phénoménologie à savoir l'établissement d'une « existentialité pure » que Heidegger va se mettre en mesure de dégager.

Le Dasein que les premières études avaient mis au jour dans son exploration de la « phénoménologie de la vie »4 ; c'est-à-dire, l'homme lui-même, n'est plus défini comme une nature, une essence invariable et universelle, mais comme un « pouvoir-être ». Avant Être et Temps, à l'époque du Rapport Natorp (1922)N 2, de 1923, Heidegger, avait été conduit à abandonner le terme polysémique de « Vie » au profit de celui d' « existence » plus apte, selon lui, à signifier, le « devancement », l'« avoir-à-être », le « retour à soi », la possibilité de se comprendre soi-même, la finitude etc5. L'« existence » va prendre le pas sur l'« essence » avec la célèbre formule qui donnera naissance avec Jean-Paul Sartre à l'existentialisme :

« L'essence du Dasein réside dans son existence. »

— Être et Temps, § 9

Ici s'impose une précision, le terme « existence », réservé à la vie humaine, n'est pas à prendre au sens philosophique traditionnel, c'est-à-dire, comme signifiant un état opposé au concept d' « essence », car pour Heidegger, il s'agit d'une « pure possibilité d'être » offerte au Dasein, soit qu'il l'ait choisi, soit qu'il soit tombé en elle l' « Être-jeté ». En ce sens la question de l'« existence », ne peut jamais être réglée que par l'exister lui-même, « la compréhension concrète qu'a le Dasein de son « existence » reste exclusivementson son affaire »-6. Parce que selon la formule de Dilthey « La vie s'interprète elle-même » une phénoménologie de la vie ne peut être qu'herméneutique7.

La « pure possibilité d'être » que les principaux traits phénoménologiques vont dégager, dessinent un Dasein qui se maintient, en permanence, dans une espèce de « suspens » qui correspond à ce que Heidegger va appeler la « Résolution anticipante » ou « Décision d'existence » dans la traduction de Jean-Luc Nancy8.

Sommaire

1 Les principaux traits phénoménologiques
1.1 Points d'appui de l'analyse
1.1.1 La Mienneté
1.1.2 Le monde du Soi
1.1.3 Le statut de la compréhension
1.2 Le déploiement de l'existence
1.2.1 L'existence comme avoir souci de son être
1.2.2 L'existence comme comportement d'être
1.2.3 Exister ou être compréhensivement dans son être
1.2.4 Existentialité et temporalité
1.3 Les principaux moments de l'existence
1.3.1 Le projet
1.3.2 L'être-été
1.3.3 Le pouvoir être authentique
1.4 Les obstacles sur le chemin au pouvoir-être authentique
1.4.1 L'existence tend à se dissimuler
1.4.2 La pré-éminence de l'ad-venir
1.4.3 L'absence de fondement
1.4.3.1 Quant à son origine
1.4.3.2 Quant à son être même
1.4.4 Le vérouillement et la fuite
1.4.5 Mais aussi, la liberté, le sentiment tragique et puis la joie
1.4.6 Les implications possibles de cette philosophie de l'existence
2 La Résolution anticipante
2.1 La primauté de la Résolution
2.2 L'ouverture primordiale
2.3 La Résolution comme essence de l'existant
2.4 Résolution, Décision et Situation
3 Références
4 Notes
5 Bibliographie

Les principaux traits phénoménologiques
Article connexe : Dasein.

Jean Greisch6, insiste sur la spécificité de la conception heideggérienne de l' « existence », qui n'a plus rien à voir avec la traditionnelle opposition essence/existence ; dans cette dernière « exister » veut dire avoir lieu. Pour Heidegger qui récuse toute vision substantielle et définit le Dasein comme « pouvoir-être », l'existence apparaît comme une possibilité d'être offerte au Dasein si bien que la question de l'existence, ce qu'elle est, ne peut jamais être réglée, décrite que dans et par l'« exister » lui-même. S'engager dans un « choix de vie », implique en premier lieu, sa possibilité, et une compréhension déterminée de l'existence en soi. On distinguera donc d'un premier niveau dit concret ou ontique, le plan ontologique qui ambitionne d'expliciter ce qui constitue l'existence en soi, ce sera dans la terminologie de Heidegger, l'« existential » , qui conditionne les choix existentiels concrets de la vie.

Avec l'abandon du concept de « sujet cartésien » au profit de celui Dasein (voir article Dasein), et le constat d'une impossibilité à mener à bien une « Science de la Vie » correspondant à ses premières ambitions professorales, Heidegger recense divers moments de l'« exister » humain au cours d'une longue enquête phénoménologique à base herméneutique, intitulée « analytique existentiale », qui aboutit à un premier panorama général où émergent plusieurs « modes d'être », qui ont fait la célébrité de son œuvre majeure Être et Temps, à savoir : Être-pour-la-mort, Être-en-faute, Être-jeté, Être-avec, Être-au-monde.

Le recensement des « modes fondamentaux de l'exister », n'épuise pas, tant s'en faut, tous les phénomènes de la « vie facticielle » (concrète) qui représente un véritable « défi phénoménologique », surtout dans l'exposition de sa « mobilité » interneN 3, que seule une « herméneutique » attentive peut révéler et ordonner dans leur importance relative comme l'expose Jean Greisch9.

Dans sa structure formelle le terme existence ou « ex-sistance » signifie aussi, que le Dasein « en vertu de son ouverture, Erschlossenheit, à l'être se tient en retrait en regard du monde des étants » remarque Jean Grondin10.

En accord avec le principe herméneutique, il s'agit d'abord d'éclairer la marche à suivre, d'une hypothèse préalable sur le sens général de l'« existence », que Heidegger pense trouver dans le vécu des premiers chrétiens ainsi que dans la pensée « augustinienne » et le sentiment d'« Inquiétude » qui traverse toutes ses « Confessions » qui seront à la source de son concept de « Souci ». Tant chez Jean Greisch que chez Servanne Jollivet il apparaît qu'il puise son modèle dans l'expérience vécue du christianisme primitif, en tant que cette expérience préfigure à travers l'accent mis sur la finitude et l'inquiétude fondamentale de l'existence humaine cette pré-interprétation de « l'histoire absolue de la vie en Soi et pour Soi » qu'il tente lui-même de regagner à travers son propre geste herméneutique-11,N 4,N 5 .
Points d'appui de l'analyse

Ces points, au nombre de trois, sont fortement soulignés dans les paragraphes 4 et 9 de Être et Temps.
La Mienneté

Étroitement lié à l'« existence », Heidegger découvre le phénomène de la « Mienneté »N 6 Jemeinigkeit, par lequel le Dasein se rapporte continuellement à « lui-même », ce « lui-même » qui ne lui est pas indifférent et qui va rendre possible le pronom « Je », de telle manière que celui-ci dérive de celle-là et non l'inverse. Le Dasein se rapporte constamment à lui-même, comme à son « pouvoir-être », ce qui explique qu'il apparaît toujours « en avance sur lui-même »N 7, selon deux direction, soit la fuite dans l'affairement auprès du monde et la dispersion, ou, a contrario, le retour sur son « pouvoir-être le plus propre » (caractère de ce qui est propre), l'authenticité, ou la perte dans l'inauthenticité12. Jean-François Marquet13 fait remarquer que ce retour ne doit pas être compris comme une voie d'accès au propre, das Egentliche, mais « qu'elle est, elle-même, le propre », ce qui veut dire que « le comment du chemin l'emporte sur l'idée d'un contenu final ».

Ce « lui-même » auquel se rapporte le Dasein n'est pas originellement un « Je », mais son « rapport essentiel à l'être en général ». Chez Heidegger c'est la « Mienneté » qui est le principe d'individuation14. C'est le point central, pour Heidegger, la « Mienneté » n'est pas un "Sum", pas une essence, comme elle pourrait être conçue traditionnellement, mais « quelque chose à conquérir à chaque fois, aujourd'hui, à chaque instant ». La « Mienneté » appartient à l'existence elle est « à être ». Ce qui veut dire que l'« être » du Dasein est à chaque fois en jeu, à conquérir, il peut être dans le souci du "Soi" ou se fuir, être propre ou impropre.

La sentence « le Dasein n'a d'autre essence que d'être » nous invite à détourner le regard de l'essence vers l'être (le fait d'être), or comme le souligne Jean-François Marquet15 un tel étant n'est concevable qu'à la première personne, il est l'étant que je suis toujours moi-même et en dévoile, du même coup, l'esseulement ou Vereinzelung. La mort qui boucle mon existence est seulement mienne, elle est la circonstance où tout allègement sur l'autre s'avère impossible.
Le monde du Soi

Le Soi se retrouve non pas dans un « je » souverain, (le cogito cartésien) et à priorique, mais à même l'expérience concrète et à chaque fois renouvelée d'une suite d'expériences recueillies et rassemblées sur un mode narratif par le Dasein, le monde qui fait originairement encontre est toujours le « monde du Soi », celui des toutes premières significativités :

« Je suis présent à moi-même concrètement dans une expérience déterminée de la vie, je suis dans une situation »16. « Il n'y a jamais de sujet sans monde et isolé »17. « Ce qui est premier ce ne sont pas les vécus psychiques, mais des « situations » changeantes qui déterminent autant de lieux spécifiques de compréhension de soi-même… »18. « De même que toute parole sur le monde implique que l'être-là s'exprime sur lui-même, tout comportement qui se préoccupe est une préoccupation au sujet de l'être de l'être-là. Ce dont je m'occupe, ce à quoi j'ai affaire, ce à quoi mon métier m'enchaîne je le suis d'une certaine mesure moi-même » 19,N 8 .

Le Dasein est investi d'une « ouverture à soi », nous dit Jean Grondin20, ouverture qui est éprouvée comme un « pouvoir-être », un Seinkönnen , une « possibilité » pouvant faire l'objet d'un choix libre et éclairé. Le Dasein est l'être qui pourrait être-là, qui pourrait faire ceci ou cela, mais qui, le plus souvent, n'est justement pas là sous le règne du « bavardage », le Gerede, et la pression du « On », où dominent les poncifs et les lieux communs. On pourrait parler avec Heidegger, d'un être loin de soi et dont l'éloignement a été qualifié de chute ou en allemand de Verfallen dont l'auteur attribue la cause au mouvement de fuite du Dasein devant sa propre temporalité finie, autrement dit devant son caractère mortel (l'opinion moyenne possédant à l'inverse le caractère de l'intemporalité est ressentie comme un refuge)21.

Pour autant ce langage du « Soi » n'est pas, selon Heidegger, celui de la subjectivité au sens traditionnel, celui du « Je », ce « Soi » n'est pas l'individu, ni l'humain de l'homme mais le « là » d'une question à l'être qui s'ouvre à d'autres possibilités que les siennes (au sens possessif)22.

Il ne suffira pas de faire appel à une expérience renouvelée pour justifier l'« existence » de l'ipséité ou de la continuité du « Soi ». Ce sont les phénomènes du « Souci », de l' « appel de la conscience » et de la Résolution, qui vont intervenir dans l'explicitation complexe qu'en donne Jean Greisch23. Dominique Janicaud24 notera que malgré ses efforts, la persistance de la question de la subjectivité dans Être et Temps, ne se laissera pas si facilement écarter.
Le statut de la compréhension

Ce que nous comprenons en vérité, ce n’est jamais que ce que nous éprouvons et subissons, ce dont nous pâtissons dans notre être même25.
Les « choses mêmes » ne se donnant pas immédiatement dans une intuition, Heidegger qui se sépare ici définitivement de Husserl, pense que pour les atteindre, il est nécessaire de s'engager résolument dans ce qu'il appelle le «cercle herméneutique »26.
Compréhension et explicitation ne sont possibles que dans le cadre d'un horizon de compréhension pré-donné, un monde de la vie, auquel elle s'accorde et qui lui est inséparable27,28.
S'agissant du sens d'« être » de l'étant, l'analyse phénoménologique va donc devoir toujours être précédée d'une tâche préliminaire, l'analytique de l'étant, qui dans son être le comprend, ou plutôt le pré-comprend Verstehen, c'est-à-dire le Dasein particulier qui lui sert de point de départ29.
Autrement dit, avec Heidegger, l' « enquête phénoménologique » ne doit pas tant porter sur les vécus de conscience, comme le croyait Husserl que sur l'être pour qui on peut parler de tels vécus, et qui est par là capable de phénoménalisation, à savoir le Dasein, c'est-à-dire, l'« existant ».
Il va s'avérer que le Logos de cette phénoménologie, s'intéressant au premier chef, au mode d'être du Dasein est « herméneutique » car le Dasein est herméneutique en son être ; « exister » étant pour lui, dans son essence, comprendre et expliciter pour « Se comprendre »29.

Le déploiement de l'existence
Wheel of Existence
L'existence comme avoir souci de son être

Le Dasein, est tel qu'il en va pour lui de son être. Il se rapporte à son être comme à quelque chose qui est en jeu pour lui reprenant l'inquiétude augustinienne du « Où en suis-je avec moi-même ?» . Ainsi le Dasein soucieux est déterminé comme « être-en-avant-de-soi », Sich-vorweg-sein 30.

L' « avoir-à-être », pourrait signifier en toute rigueur que le Dasein a « à-être », ce qu'il n'est pas, il a à l'être depuis son « être-jeté » dans le monde auprès des autres étants et des autres Dasein, (voir Gérard Bensussan)31. Mais cet « avoir-à-être » ne se rajoute pas à son être en tant que possibilité extérieure. Le Dasein est son « avoir-à-être », veut dire, il n'est constamment que « sa possibilité » car ce « qu'il n'est pas » il l'est déjà possiblement. Heidegger précise « Le devancement n'est possible que dans la mesure où le Dasein pour autant qu'il est en train d'être, « s'en vient toujours déjà, jusqu'à soi »(Être et Temps, Vézin page 386).
Entre tous les étants, le Dasein se distingue en ce que « pour cet étant, il y va dans son être de cet être » . Si « tout Souci est Souci de l'Être », c'est par le Souci que l'expression, mainte fois répétée, « Il y va de son être » prend sens et que l'on doit comprendre précisément comme « Souci de se perdre ». Pour Marlène Zarader32 « le souci usuel s'enracine dans un plus haut sens qui est le soin que l'homme prend de son être ». Saisissant nécessairement le sens d'être de l'étant qu'il n'est pas et auquel il se rapporte cette compréhension de l'être est, elle-même, une détermination d'être du Dasein33.
Le Dasein est tel, qu'il en va pour lui de cet « être » De cet être, signifie ici, que l'étant que nous sommes, dans sa quotidienneté, nous avons à chaque fois, à l'« être lui-même » et non simplement à le saisir comme un étant indifférent faisant partie de la nature et de l'indifférence moyenne34,N 9. Pour Jean-François Marquet35, cette phrase signifie que le Dasein qui n'est à chaque fois rien d'autre que la possibilité de se choisir dans son authenticité, s'étant toujours déjà décidé pour la déraubade peut revenir sur cette « décision »
Il se rapporte à son être comme à quelque chose « qui est en jeu pour lui »
Il se rapporte à son être comme à sa possibilité « la plus propre »(§9).

L'existence comme comportement d'être

De telle façon que ce comportement lui-même est traversé par le caractère particulier d' « être en jeu ».
Dans le comportement du Dasein, la « questionnabilité » de son être ne cesse d'être vécue.
Le Dasein a « en son être un rapport d'être à cet être » . Où en suis-je avec moi-même ? Cette auto-référence est inscrite dans toutes les « définitions » du Dasein. Ce maintien d'une relation à « Soi », d'un « Soi » qui n'a plus la constance du présent, ni la permanence de l'égo, c'est peu de dire qu'elle fait difficulté souligne Dominique Janicaud36
Le se rapporter est un « rapport d'être », ce qui signifie que le comportement lui-même appartient à l'être du Dasein, que le comportement appartient à ce envers quoi il se comporte37. John Sallis donne l'exemple de l' « être courageux » qui n'est pas une qualité qui puisse être attribué comme la couleur aux choses, l' « être courageux » est quelque chose qui est en jeu dans chaque décision.

Exister ou être compréhensivement dans son être

Cette « compréhension de l'être n'est pas une relation de savoir, mais la façon pour le Dasein d'être en son être », autrement dit « une déterminité d'être » du Dasein (§4). Dans cette phrase la « compréhension d'être » est entendue comme celle de l'être en général et pas seulement celle de l'« existence » du Dasein. Il faut qu'une compréhension préalable de l' être ou « pré-compréhension » nous soit donnée, pour simplement poser la question, la question du sens de l'être38.
Existentialité et temporalité

« Être-été », « être-jeté », « avoir-à-être », « résolution anticipante », autant de concepts qui font appel, en des sens divers, au Temps. C'est une nouvelle approche de la temporalité qui va permettre à Heidegger d'atteindre le phénomène originaire et unitaire rendant compte de toutes les structures et de tous les moments de l'existentialité du Dasein, lesquels vont lui apparaître comme des modes de temporalisation de la « temporalité »39. La difficulté consiste pour Heidegger à chercher à unifier les trois dimensions du temps en évitant de donner comme tous les prédécesseurs un privilège particulier au « présent ». Pour lui c'est l'« existentialité », c'est-à-dire l' « avoir à être » qui porte tout le poids de la temporalité d'où le primat accordé non plus au présent mais à l' « avenir ».
Les principaux moments de l'existence
Le projet

« L'« existence » se meut au sein d'une compréhension de l'être et dans cette compréhension de l'être moyenne et vague, l'« existence » se trouve de manière tout à fait exceptionnelle et précise dans un rapport essentiel à sa propre compréhension »40. En tant que comprendre, le Dasein, projette son être vers des possibilités41, il est constamment en avant de soi, Sich-vorweg-sein .
L'être-été

L'« être-été » ou Gewesend, avec cette expression, Heidegger tente de montrer que le Dasein ne possède pas son passé comme un bagage, ni comme un souvenir mais qu'il s'agit de son être. C'est l'être dans sa dimension temporelle récapitulé dans l' être-jeté qu'il est toujours et constamment (exemple l'âge d'un individu récapitule à chaque fois, dans toutes les dimensions son avoir été). De plus, contrairement à la métaphysique traditionnelle, qui déterminait le présent à partir du passé, dans une séquence passé, présent, avenir, l' « être-été » provient tout comme le présent de l'avenir, c'est-à-dire de l'être en avant projeté. Présent, passé, avenir sont simultanément « aprésenté » dans l'extase temporelleN 10.

« C'est en advenant sur le mode du retour à soi que la « résolution devançante » rend présent l'étant qui vient à sa rencontre dans le monde ambiant: c'est ce phénomène unitaire d'un avenir qui rend présent en ayant été que Heidegger nomme temporalité »42.

L'« être-été » ouvre en soi, de nouvelles possibilités (exemple l'âge mûr d'une actrice lui ouvre la capacité nouvelle de jouer les rôles de mère), mais aussi il transmet un fardeau et notamment la certitude de la mort comme possibilité suprême43. « L'être-été, c'est ce qui du passé ne cesse d'être et par là même ne cesse de venir à nous, c'est le passé qui se prolonge, pour ainsi dire dans le présent, agissant en lui et lui donnant figure » écrit François Vezin44.

Dans cette approche la notion de mémoire n'a existentialement aucune place ; dérivée, elle suppose originairement l'« être-été ». L'être-jeté doit, à chaque fois, assumer ce qu'il a déjà été « son fardeau », il ne peut ad-venir à lui-même que dans la mesure où il assume ce qu'il est en propre. Le passé dure en moi, il est donc en un sens essentiel présent. Il advient comme lui à partir de l'avenir à partir du projet que j'assume. En outre le Dasein dans l'entente de l'être qui est la sienne se comprend à partir d'une explicitation qui lui a été transmise. Le passé qui est le sien lui ouvre à chaque fois déjà la voie (Être et Temps §6 page 46). L'« être-été » est le phénomène originel de ce que nous nommons le passé42.
Le pouvoir être authentique

La « voix de la conscience » se charge de ramener l'existant perdu dans le « On » à son être même en l'invitant à l'assumer dans sa finitude radicale, c'est-à-dire dans sa vérité 45,N 11. Le plus surprenant de tout, c'est que cette advocation à être Soi, est ni plus ni moins qu'une convocation à sa « nihilité ». L'advocation interpelle le Dasein afin qu'il assume les possibilités de son existence en tant qu'être-jeté sans fondement. Ramené à lui-même, il est invité par l'appel à quitter le refuge factice du « On », du non choix de lui-même, pour revenir à la vérité de son être et assumer sa propre négativité d'être-jeté45.

L'appel se présente comme une voix étrangèreN 12, or le Dasein est aussi, dans son être, étranger à lui-même et au monde comme Heidegger le note dans la notion de Unheimlichkeit; littéralement « sans chez soi » où l'on voit que le caractère fondamental du Dasein est d'être originairement toujours jeté dans ce « non-chez-soi ». Le Dasein vivant sur un mode impropre se convoque lui-même au nom de son « étrangeté essentielle » à quitter le « On » à quitter sa fascination pour le monde46. « Cet appel, lui parle de lui », au milieu de tous les divertissements et affairements qui tendent à l'étourdir. Lorsqu'il est répondu à cet appel, c'est ce que Heidegger appelle « vouloir avoir conscience ». Dans Être et Temps la notion de Befindlichkeit conceptualise deux manières inauthentique et authentique de se comporter par rapport à la mort.

L'« Inauthenticité », est le fait d'un Dasein qui se comprend lui-même à partir de ce dont il se préoccupe et non pas à partir de son propre « pouvoir-être » fini, se laissant ainsi dominer par le « On », représentant l'expression de l'opinion moyenne. Seul le Dasein « résolu », peut échapper à l'emprise du « On », devenir lui-même, mais cette possibilité ne se présente pas comme un projet à réaliser, un « avoir à être » à la manière Spinoziste dans l'ordre du temps vulgaire, mais comme un nouveau « mode d'être », une nouvelle manière de se tenir ou de se comporter, dans l'ordre existentiel où il est engagé, pour « ici et maintenant » dans sa tâche journalière, en réponse à l'injonction de la « voix de la conscience », d'être au clair avec soi-même, en voulant avoir conscience de cesser de se fuir, à ne plus se raconter d'histoire quant à sa propre véritéN 13. Cet appel continu, énigmatique, et souterrain, transparaît dans des éclairs de lucidité, moments propices imprévisibles qui ne relèvent plus du temps aplati des horloges mais du kairos, du temps à saisir, du temps opportun.

Il faut insister qu'il ne s'agit pas d'amener le Dasein à opter pour tel ou tel « pouvoir être », tel ou tel choix d'existence, tel engagement héroïque, la voix de la conscience ne dit rien de cela, mais enjoint d'assumer sa négativité dans l'expérience de vie concrète qui nous incombe dans la situation présente45. L'« être-été» ou Gewesend, avec cette expression Heidegger tente de montrer que le Dasein ne possède pas son passé comme un bagage, ni comme un souvenir mais qu'il s'agit de son être. C'est l'être dans sa dimension temporelle récapitulé dans l' « être-jeté » qu'il est toujours et constamment (exemple l'âge d'un individu récapitule à chaque fois, dans toutes les dimensions son avoir été). « C'est en « advenant » sur le mode du retour à soi que la « résolution devançante » rend présent l'étant qui vient à sa rencontre dans le monde ambiant: c'est ce phénomène unitaire d'un avenir qui rend présent en ayant été que Heidegger nomme temporalité »42.
Les obstacles sur le chemin au pouvoir-être authentique
DSCF2316 Dante perdu

Si exister c'est « avoir à être », cela s'accompagne du risque de ne pas être à la hauteur43. Servanne Jollivet47 accuse le trait en faisant état de l'accent mis par Heidegger sur la finitude et l'inquiétude fondamentale de l'existence humaine, en relation avec ses études du début de 1920, sur l'expérience propre au christianisme originel, expérience, devenue paragdimatique dans la compréhension heidegerienne du comportement duDasein(voir Phénoménologie de la vie religieuse) . À partir de cette expérience Heidegger cherche à construire un modèle qui va lui permettre une « pré-interprétation de l'histoire absolue de la vie « en et pour soi » »47. Ici prend place, les différents aspects du concept de « finitude », recensés notamment par Jean Greisch, dans son livre L'Arbre de vie et l'Arbre du savoir.
L'existence tend à se dissimuler

Servanne Jollivet48, « « Retrouver le caractère fluctuant et foncièrement inquiet de l'existence » » que Heidegger a mis en évidence en en s'inspirant de l'expérience vécue du christianisme primitif (voir phénoménologie de la vie religieuse) . C'est d'abord en nous-mêmes que réside le principal obstacle à une juste interprétation. C'est le Dasein qui porte en lui la possibilité à se travestir et se faisant nous ouvre en négatif d'interpréter le « Souci » à partir d'expériences fondamentales, auto-aliénation, fuite, déraubade, objectivation49.
La pré-éminence de l'ad-venir

La marche du Dasein à la rencontre de son pouvoir-être authentique, dépend de la possibilité, qu'a l'être -là, d'advenir Zukommen à soi-même relève Christian Sommer50. Être-soi, pour le Dasein, implique de ne rien laisser de côté, et être du même mouvement, projet, et en avant de soi, son propre passé, ce qui ne peut se faire qu'en portant « résolument », devant soi, son « être-jeté » et toutes les possibilités, vécues ou laissées de côté, que révèle l'« extension » (SZ p. 374) de l'existence. Parler d'anticipation de l'avenir, de marche en avant, comprend donc la reprise de l'antériorité, le passé va ainsi paradoxalement naître de l'avenir. Être-soi ne va pas sans la reprise de l'entiéreté de l'existence entre la naissance et la mort, entiéreté qui ne saurait se réduire, dans son sens existential51, à une simple perspective événementielle d'un maintenant auquel serait simplements greffés projets et souvenirs dans une suite vécus.
L'absence de fondement

Avec le phénomène du monde et la prise de conscience de sa finitude radicale, se pose pour l'homme l'énigme d'une existence que l'homme perçoit comme complexe, confuse éternellement décalée, changeante, irrécupérable et surtout finie en un double sens, quant à son origine et quant à son être. À noter, que devant ces difficultés Heidegger, entend travailler en amont des constructions réflexives traditionnelles et ne rendre compte et expliciter chaque attitude vitale, chaque vécu, qu'en se référent au « Tout » de l'existence en question, conformément au principe fondamental de l' herméneutique. « Chaque vécu singulier, ainsi que leur cohérence globale, ne devient pleinement signifiant qu'au regard du cours de la vie »52.
Quant à son origine

Que l'existant soit aussi qualifié d' « être-jeté » veut d'abord dire qu'il ne s'est pas posé lui-même. L'« être-là » en tant qu'il est au monde, y est, à chaque fois sur le mode du « jeté », sur le mode de l'événement, car tant que le Dasein existe il ne cesse de naître, « il ne cesse existentialement d'être-jeté »53. Ceci nous fait comprendre que le fait de parler au passé de l' « être-jeté », ne doit pas être pris dans le sens d'un événement révolu mais plutôt comme indiquant qu'il y a à chaque fois quelque chose d' « irrécupérable » dans l'existence.

« Le Dasein factice existe nativement, et c’est nativement encore qu’il meurt au sens de l’être pour la mort. L’une et l’autre « fins », ainsi que leur « entre-deux » sont aussi longtemps que le Dasein existe facticement, et elles sont comme il leur est seulement possible d’être sur la base de l’être du Dasein comme souci. Dans l’unité de l’être-jeté et de l’être pour la mort fugitif – ou devançant –, naissance et mort "s’enchaînent" à la mesure du Dasein . En tant que souci, le Dasein est l’« entre-deux » » traduction Martineau (SZ, § 72,p. 374 ).

Le Dasein, n'est jamais la cause (l'origine) de son « être-au-monde », et il en ignore la fin dans les deux sens du terme54. Sans rien à quoi se raccrocher, il a donc à être le fondement de lui-même, être son propre fondement c'est-à-dire que le fondement de son être est donc de « « n'en avoir aucun » » sinon le Néant l' Abgrund55. Le concept de facticité est ici poussé à sa radicalité absolue56. Le Dasein se maintient dans un « suspens » et ce « suspens » est la condition et la constitution de l'existant comme tel8 .
Quant à son être même

Le Dasein est ainsi toujours un « être-jeté-se-projetant » (toujours en avance de lui-même) et n'a la ressource, insatisfaisante, de se comprendre qu'à travers tel ou tel projet de soi, dans le temps même où il est amené à « renoncer à d'autres ».

C'est cette double négativité qui est reprise par Heidegger dans le concept d'« être-en-faute » ou « en dette » qu'il veut exempt de toute connotation morale ou juridique mais dont l'objet est de révéler un état de fait existentiel incontournable, la « Nihilité » de l' « être-là ». C'est de cet état que la « voix de la conscience » vise à lui faire prendre conscience en ramenant l'existant, perdu dans le « On », à son être même, en l'invitant à s'assumer dans sa finitude radicale45
Le vérouillement et la fuite
Le Cri dAuguste Rodin (musée Rodin) (6215583946)

Les sentiments de dispersion, d'éparpillement, d'éphémère, de fardeau, de division, de fuite, qui sont notre lot commun, amplement recensés par Jean Greisch57, dévoilent une démultiplication de l'« existence » ou une désarticulation à l'œuvre dans tout Dasein. Ainsi dans mon « existence », je me disperse simultanément dans de multiples préoccupations, entreprend plusieurs activités, de même que par rapport à ce qui devrait le souci de moi-même, je suis fasciné par le monde, je tombe dans l'inconstance et le divertissement. Toutes ces dispersions constituent la réalisation concrète de ce que Heidegger a appelé le phénomène de la « déchéance » ou du « dévalement » qui manifeste une compréhension impropre et dérivée de l'existence58.
Le Dasein déraciné, sans fondement, coupé de son origine et de l'être de son origine, se maintient dans un « suspens » et ce « suspens » est, et c'est en quoi consiste l'apport de Heidegger, la condition et la constitution d'« essence » de l'existant comme tel8.
Les sentiments de dispersion, d'éparpillement et de fuite, bien réels, semblent présupposer, dans les premières recherches, l'« existence », d'un pouvoir « être authentique », d'un lieu fait de spontanéité et de plénitude duquel nous nous serions détournés et vers lequel nous serions appelés à retourner. Jean-François Marquet s'interroge alors sur les raisons de cette fuite13.
Pour Françoise Dastur59, la question de la cohésion, la question de son unité pour le Dasein, ne se pose que dans l'horizon de la quotidienneté, c'est-à-dire pour un Dasein « inauthentique ». Mais « la résolution, qui seule constitue le soi, est par elle-même la constance extensive dans laquelle le Dasein […] tient incluse dans son existence la naissance et la mort avec leur entre-deux […] », la question de la cohérence et de l'unité ne se pose pas pour le Dasein « authentique ».
En fait, très rapidement, ce centre ou fondement recherché n'a plus été le lieu d'une plénitude espérée, mais le lieu, où le Dasein s'est vu confronté à la « solitude »N 14 et à la mort, si bien que à suivre Heidegger, le dévalement à même le monde en préoccupation, va apparaître, pour le Dasein, moins comme le résultat d'une attirance propre du monde que comme une fuite devant lui-même . Si celui-ci recule ainsi, c'est parce que ce qu'il trouve en lui-même n'est autre que le « Rien » ou « Néant »« je ne suis jamais en moi-même, car en moi-même c'est l'abîme »écrit Heidegger cité par Jean-François Marquet60. Il n'est pas étonnant que l'existence cherche à se dérober et à se cacher devant cet abîme qui est pourtant le seul lieu qui lui permet d'être automatiquement elle-même13. Mis en face de sa propre vérité lorsqu'il est renvoyé « au néant de son fondement », le Dasein fuit note aussi Jean-Pierre Cometti61.
Dans l'interprétation élargie du concept de « Souci », qui implique ouverture à soi et à l'autre (das Besorgen , préoccupation et die Fürsorge , sollicitude), ce devant quoi fuit le Dasein « inauthentique » c'est ce à quoi s'ouvre le Dasein « authentique », toute fuite va être interprétée comme fuite dans l'abri de la familiarité et l'intimité du chez soi, devant l'angoisse de ce qui le constitue en propre: le « ne jamais être-chez-soi »62. C'est le concept d ' « Unheimlichkeit » qui va dominer l'interprétation de la Lettre sur l'humanisme.

Mais aussi, la liberté, le sentiment tragique et puis la joie

« Le Dasein est un être possible remis à lui-même, une possibilité de part en part jetée. Le Dasein est la possibilité de l'être-libre pour le pouvoir-être le plus propre63 »

Pour Jean-Luc Nancy64, l' être sans fond de l'« existence » s'expose dans l'angoisse et dans « la joie d'être sans fond et d'être au monde ». Dans l'angoisse, car le Dasein, est toujours déjà-jeté dans la vie, sans qu'il y soit pour quelque chose, « un l'« être-là » dont il est facticiellement responsable et qu'il ne peut pas ne pas être »65. un « être-jeté » qu'il doit endurer jusqu'à la mort, la vie reçue en charge comme un fardeau accompagnée de la mort comme possibilité suprême43. Mais aussi dans la « Joie » de la « liberté » inaliénable, reçue comme risque d'une « existence » sans attache, qui peut s'exposer, sans mesure et sans à priori, à la vérité de l'étant comme tel66. Ce thème de la Joie du Dasein libéré de toutes les contingences qui succède à l'angoisse est repris par Jean-François Marquet67.
Les implications possibles de cette philosophie de l'existence
Articles détaillés : Phénoménologie de la vie religieuse et Rudolf Bultmann.
Rudolf Bultmann Portrait

Karl Löwith68 met l'accent sur les dérives politiques possibles de cette nouvelle « liberté radicale ». Dans le désarroi des lendemains de la première guerre mondiale, cette philosophie a trop bien correspondu à l'état radical de la situation historique de l'Allemagne et pu intellectuellement accompagner les dernières formes du nihilisme que représentait le « mouvement national socialiste ». Parce que les questions qui ont agité ces générations étaient au fond des questions de foi et que la fréquentation des grands nihilistes Nietzsche, Dostoïevski, Kierkegaard, Richard Wagner leur avait déjà appris l'étroite relation intérieure entre la négation radicale et l'engagement.

À l'inverse, cette nouvelle philosophie de l'existence dont l'arbre généalogique est avoué : Kierkegaard, Luther, Paul présente, pour le renouveau théologique, des affinités doctrinales qui sautent aux yeux du fait que l'existentialisme découle d'une compréhension de soi-même propre au « proto-christianisme ». Dans les deux cas, l'homme, sans le condamner absolument tient le monde, à côté ou au-delà duquel il y a la vraie vie, en suspicion. Les deux prônent un usage du monde dans un certain détachement. Par delà la commune description d'une vie concrète misérable et aliénée, le philosophe invoquera une existence « authentique » possible qui entrera en résonance avec l'existence « eschatologique » que le théologien Rudolf Bultmann dégagera du Nouveau Testament69. Heidegger transpose ainsi sur le Dasein, la vision de Paul sur le thème de la « foncière indisponibilité de l'avenir »70.
La Résolution anticipante

La « Résolution anticipante »71Entschlossenheit ou selon la traduction de Jean-Luc Nancy72, la « Décision d'existence »; fait signe vers un concept qui n'a rien à voir avec la subjectivité et la volonté comme la signification habituelle des mots le porterait à faire croire. Le Dictionnaire73, aborde ce sujet en effectuant un rapprochement sémantique entre les deux termes allemands Entschlossenheit et Erschlossenheit « qui signifie l'état d'ouverture au sein duquel se situe l'être humain ». Il s'agirait donc d'une ouverture et même selon Christian Dubois74 de la manifestation dans l'« être-là » de la vérité de l'existence assumée, autrement dit d'« une ouverture essentielle » entre toutes.

Ce n'est qu'en se rapportant à sa propre mort, comportement, que Heidegger appelle « devancement », (voir (§62) Être et Temps (SZ p. 305) que le Dasein devient vraiment résolu, se saisit dans son authenticité, confirme Françoise Dastur75. Il saisit, en un instant (Der Augenblick, coup d'œil), que s'il est de fait ouvert, il pourrait ne pas l'être, et que la fermeture totale par la mort constamment imminente le menace tant qu'il existe76. C'est cette connexion permanente à la mort que Heidegger appelle « devancement » Vorlaufen.
La primauté de la Résolution

Ainsi, ce mot tente de dire la « manière authentique » pour le Dasein d'être dans sa vérité77. Qu'est-ce à dire ? sinon que se transportant mentalement dans la situation incontournable du devoir mourir, c'est à cet aune, que le Monde, ses valeurs et ses attaches affectives va être jugé dans son insignifiance et donc disparaitre dans le néant pour libérer l' « être-en-propre » dans sa nudité et sa nullité « native et finale » selon l'expression de Françoise Dastur78. Le Dasein répondant à l' « appel de la conscience » est mis en face de sa propre vérité lorsqu'il est renvoyé au néant de son fondement.

Il reste à bien préciser que cet « appel de la conscience » ne consiste pas à présenter une option à la manière du libre-arbitre mais à « laisser apparaître la possibilité d'un se-laisser-appelé hors de l'égarement du « On » »79. « Pour autant la Résolution, en tant qu'« oser être soi-même », ne retranche pas le Dasein de son monde, elle ne l'isole pas pour en faire un « Je » lâché dans le vide »80. Loin de nous couper du monde, la « Résolution » nous le donne plutôt, mais sur un autre mode, ceci n'est pas sans rappeler les recherches de Heidegger sur « le caractère d'être du christianisme primitif ».« La Résolution c'est l'ouverture propre à l'appel de la conscience » c'est-à-dire que l'« être résolu », qu'elle appelle, va dorénavant, en faisant la même chose, vivre sa vie à partir de lui-même.

La prise en charge de l'être-jeté dans « la Résolution devançante » ne signifie rien de moins pour le Dasein, que le fait d'être en propre ce qu'il était déjà sur un mode impropre81, autrement dit, dans un rôle inchangé, son existence est transfigurée, au lieu d'être-au-monde, à partir des autres, il l'est à partir de lui-même82. Entendre l'appel de la « voix de la conscience », se résume à « vouloir-avoir-conscience », « ne pas s'en laisser compter », « rester aux aguets », « garder le silence », « avoir son quant à soi » Être et Temps (SZ p. 382-383 ). Avec la Résolution l'être humain est jeté dans l'existence (et l'entente) de sa situation Être et Temps (SZ p. 300 ), rapporté par Jean Greisch83
L'ouverture primordiale

C'est en se projetant vers la fin, dans le dénuement absolu, que le Dasein a quelque chance, a contrario, d'avoir un aperçu, sur l'ouverture première qui rend possible toute présence au monde84 Ce sujet est constant chez Heidegger qui dès ses premières analyses de l'expérience vécue en 1919, avait assigné à la philosophie la tâche de découvrir la sphère originelle, le lieu indépendant des choses du monde mais qui pourtant « donne à être », c'est ce qu'il pense avoir découvert, à l'époque de Être et Temps dans la thématique de la Résolution85.

Ce qui, selon Heidegger, se décide à même l'« ouverture décidante » de la Résolution86, ce n'est pas une simple reprise de possibilités préalablement présentées, « c'est la dimension qui possibilise toutes les possibilités »86 et donc que l'existant n'existe que selon le possible. Jean Greisch87 parle d'une Résolution comme « répétition auto-délivrante, devançante, de l'héritage de possibilités ». En conséquence comme pour tout « pouvoir être » à la Résolution existentialement déterminée, va correspondre une indétermination « existentielle » que la Décision seule sera chargé de dénouer.
La Résolution comme essence de l'existant

L'existant n'a rien, il est tout ce qu'il « a ». Exister (sens transitif) veut dire laisser advenir, en avant de soi, la « possibilité», Die Möglichkeit, même d'être Soi. Or cette possibilité d'être Soi est délivrée par la Résolution devançante qui engage le Dasein à exister en vue de sa fin qui est sa possibilité la plus haute42. Dans cette anticipation l'avenir n'est pas à comprendre au sens habituel, ce n'est pas un maintenant qui n'est pas encore devenu réel, mais la venue du Dasein à son pouvoir être le plus propre. L'existant se comprend lui-même à partir de sa possibilité la plus haute, qui est découverte, là maintenant, à même la Résolution, ce qui autorise Jean-Luc Nancy à affirmer en conclusion que « l'existence est en tant que telle décision d'existence (Résolution) »88. Françoise Dastur parle tout simplement de la Résolution comme de l'exister « authentique ».
Résolution, Décision et Situation

La Résolution, la Décision et la Situation sont trois phénomènes existentiaux liés. La Résolution vient mettre fin à la soumission envers la dictature du « On » qui s'exerce sur l'être-là, c'est pourquoi elle ne se manifeste pas directement sur le plan existentiel, elle n'a rien à dire sur le choix de vie concret qui implique une volonté déterminée et relève d'une décision concrète. La « Résolution » s'inscrit dans une « Situation » que Heidegger s'efforce de détacher du sens commun de contingences pour la comprendre comme structure intentionnelle de la vie facticielle89. Ce n'est pas la Situation qui crée la Résolution comme dans la métaphysique traditionnelle, mais c'est à l'inverse la résolution qui va déterminer la « Situation »90.
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Notes

↑ les références renvoyant à Être et Temps sont toujours données, sous la forme (SZ p) par rapport à la pagination du texte allemand toujours signalées dans les traductions françaises
↑ Il s'agit du texte Interprétations phénoménologiques d'AristoteInterprétations phénoménologiques d'Aristote
↑ S'agissant du Dasein et de préférence au concept de mouvement l'usage est de parler de mobilité qui permet de mieux saisir les mouvements internes d'une existence qui n'a aucune substantialité mais qui s'expose, se ressaisit et a à être
↑ selon Heidegger la raison de ce choix qui peut paraître arbitraire, serait que cette expérience spécifique révèle le « monde propre du Soi », ce foyer d'ipséité où se recueillent les possibilités historiques expressives et compréhensives du monde vécu propre, dans la figure historique du proto-christianisme se révèle le phénomène d'aiguisement, d'accentuation du monde du Soi qui nous saute littéralement aux yeux- Spohie-Jan Arrien Foi et Indication formelle Heidegger, lecteur de Saint-Paul 1920-1921 dans Le jeune Heidegger 1909-1926 S.-J.ARRIEN S.Camilerri (éd)) Vrin 2011 page 156 (ISBN 9782711623020)
↑ Françoise Dastur au sujet de ce choix écrit « Ce qui intéresse Heidegger dans l'expérience chrétienne originelle, ce n'est pas le fait qu'elle soit foi en tel ou tel contenu de la révélation, mais c'est qu'elle est expérience de la vie dans sa « facticité », c'est-à-dire, expérience d'une vie qui ne prend pas de distance théorique à l'égard d'elle-même, mais se comprend en demeurant à l'intérieur de son propre « accomplissement. » Parce qu'elle ne tente pas de donner de l'existence une représentation « objective » au moyen de repères chronologiques et de contenus calculables, elle demeure livrée à l'indétermination de l'avenir » -Dastur 2011, p. 230
↑ « Car, même sans aucune transparence ontologique, une chose au moins se dévoile à nous : l’étant que nous appelons Dasein, je le suis à chaque fois moi-même, et cela en tant que pouvoir-être pour lequel il y va d’être cet étant » Être et Temps §63 traduction Martineau page 243,lire en ligne http://t.m.p.free.fr/textes/Heidegger_etre_et_temps.pdf [archive]
↑ Cette expression qui qualifie ontologiquement le Dasein ne doit pas être comprise comme mettant en opposition un avenir non encore réalisé et un présent comme « pas encore ». L' « avant » indique l'avenir en tant que c'est lui qui rend seul possible que le Dasein puisse être de la manière où il y va de son « pouvoir-être » Être et Temps (SZ p. 327)
↑ le "Je" n'est plus une fonction première et spontanée-psychique ou transcendantale apte à constituer du sens et de la connaissance, il advient à lui-même dans l'expérience du monde; il apparaît avec la significativité du monde plutôt qu'il ne la constitue-Sophie-Jan Arrien 2001, p. 60
↑ On doit comprendre cet « avoir-à-être » plutôt du côté du comportement que du côté de l'éidos. Le corps, l'âme, l'esprit ne révèlent rien de la manière d'être. Il ne s'agit pas fde déterminer le quid de ce en quoi il consiste, mais le comment de son être et les caractères de ce comment Martin Heidegger Prolégomènes à l'histoire du concept de temps traduction Alain Boutot NRF Gallimard 2006 page 226
↑ Extase et plus proprement du grec, « ek-stase » c'est être ouvert à ce dont « l'être même est de paraître à découvert ». L'ek-stase n'est pas un ravissement qui nous transporterait hors du monde mais la manifestation essentielle de l'« être-au-monde »Beaufret 1985, p. 111
↑ L'authenticité du Dasein n'est plus une rubrique vide ni une idée inventée de toute pièce, mais le propre « être-vers-la-mort », déduit existentialement comme pouvoir-être entierÊtre et temps, p. 359
↑ L'appel provient de moi, tout en me tombant dessus(trad Vezin Der ruf kommt aus mir und doch über mich) Ici note Jean Greisch surgit au cœur même de l'ipséité, une altérité dont il faudra bien définir le statut, Jean Greisch ibid page 288
↑ Le Dasein n'a jamais à décider de son « avoir-à-être », car il se trouve déjà dans l'être, il n'existe pas à distance de la vérité et ne peut pas être appelé à répondre de son rapport avec elle -Mario Ruggieri Finitude de l'existence et question de la vérité dans Heidegger 1919-1929 De l'herméneutique de la facticité à la métaphysique du Dasein Problèmes et controverses VRIN 1996 page 173
↑ Heidegger distingue deux notions apparentées au terme solitude l' Einsamkeit et la Vereinzelung que l'on peut traduire par esseulement. « Heidegger parle § 53 d' Être et Temps de Vereinzelung pour caractériser la possibilité la plus propre de la mort comme de cela qui réclame de chacun ce qu'il a d'unique als einzelnes »article Solitude Le Dictionnaire Martin Heidegger, p. 1235

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