Ἀθηνᾶ Νίκη.
"Les Mouches" de J.P Sartre
https://www.youtube.com/watch?v=073timlPFyUProméthée aurait créé les hommes à partir d'eau et de terre tandis que
Athéna, née en jaillissant de la tête de Zeus, introduit le souffle de la vie dans ces corps d'argile.
Y'BECCA.
יהוה
"À moi la chair, à toi les os."
Proverbe béarnais ; Les proverbes béarnais recueillis par J. Hatoulet (1862)
"Bonne chair rend le cœur joyeux."
Proverbe français ; Proverbes communs - XVe siècle.
"Même le chien ne mange pas les os sans chair."
Proverbe serbe ; Dictionnaire des proverbes et dictons serbes (1980)
"L'esprit est prompt, la chair est faible."
Proverbe de Saint Matthieu ; L'Évangile - env. 65 ap. J.-C.
"Quand on a mangé la chair, il faut ronger les os."
Proverbe français ; Dictionnaire des proverbes français (1757)
"La chair nourrit la chair."
Proverbe français ; Dictionnaire des proverbes français (1757)
"À chair de loup dent de chien."
Proverbe italien ; Proverbi (1518)
"N'étale pas tes entrailles pour que les corbeaux s'en repaissent."
Proverbe thaïlandais ; Dictionnaire des proverbes de la Thaïlande (1980)
"Sur toute chair le mouton est le plus cher."
Proverbe français ; Le dictionnaire des proverbes français (1588)
"Ce qui a été mis dans la moelle ne quittera jamais la chair."
Proverbe anglais ; Les proverbes et adages des Anglais (1822)
"Chair de mouton, manger de glouton."
Proverbe agricole ; Les proverbes agricoles du Sud-Ouest de la France (1869)
"Tiens ton bétail gros et dispos, car la chair va bien sur les os."
Proverbe agricole ; Les proverbes agricoles du Sud-Ouest de la France (1869)
"Telle chair, tel couteau."
Proverbe italien ; Les sentences et proverbes italiens (1683)
"Chair pourrie engendre des vers."
Proverbe chinois ; La pensée et sagesse chinoise (1784)
"Toute chair se flétrit comme la feuille qui croît sur un arbre verdoyant."
Proverbe de la Bible ; L'Ecclésiastique - IIe s. av. J.-C.
"Toute chair s'unit à la chair qui lui ressemble, et tout homme s'unit avec son semblable."
Proverbe de la Bible ; L'Ecclésiastique - IIe s. av. J.-C.
"Nous sommes tous des êtres formés de chair et de sang."
Proverbe maltais ; Dictons, maximes et proverbes maltais (1828)
"Ne te mets point entre l'ongle et la chair."
Proverbe turc ; Mille et un proverbes turcs (1878)
"Amour se nourrit de jeune chair."
Proverbe français ; Le dictionnaire des proverbes français (1822)
"Jeune chair vaut mieux que vieille peau."
Proverbe français ; Dictionnaire des proverbes français (1757)
"Méfiez-vous de ceux qui ne sont ni chair ni poisson."
Proverbe français ; Dictionnaire des proverbes français (1757)
"La chair la plus près des os est la plus tendre."
Proverbe français ; Dictionnaire des proverbes français (1757)
"Qui ne peut manger de la chair se contente du potage."
Proverbe danois ; Le dictionnaire des proverbes danois (1757)
"La chair la plus près des os est la plus agréable."
Proverbe danois ; Le dictionnaire des proverbes danois (1757)
"Manger de la chair, c'est manger ses parents."
Proverbe tibétain ; Le Tibet en proverbes (1905)
Les Mouches (film muet).
https://www.youtube.com/watch?v=AJP9Pb_pHs4Dans l’univers de Star Wars, la Force est un champ d’énergie s’appliquant à tous les êtres vivants. La Force donne à ceux qui y sont sensibles différents pouvoirs plus ou moins puissants (en fonction de la sensibilité avec celle-ci). Des micro-organismes nommés « midi-chloriens », qui vivent en symbiose chez la plupart des êtres vivants de la Galaxie, permettent à leurs hôtes d'être connectés à la Force. Ces êtres sont originaires de la « Planète de la Force ».
Le Côté Obscur et le Côté Lumineux
Côté Lumineux
Portées par l’idéal du Bien, les personnes affiliées à la Lumière s’emploient à servir les autres en symbiose avec la Force. Les principes de bases sont la bienveillance, l’assistance et la préservation. Les émotions vives sont proscrites telles la haine et la peur considérées comme liées au Côté Obscur. Ses adeptes défendent la paix et maintiennent l’équilibre de la Force dans la galaxie.
Côté Obscur
Peur, haine, agressivité et ambition sont les fondements du Côté Obscur. Ses adeptes ont comme seul objectif d’augmenter leurs pouvoirs pour, à terme, dominer leurs rivaux. Les pouvoirs du Côté Obscur ne sont généralement pas utilisés pour les autres mais toujours dans un intérêt personnel. Le Côté Obscur est aussi addictif : plus on l’embrasse et accumule de pouvoirs, plus on veut resserrer les liens avec le Coté Obscur et ses pouvoirs. La conception de la Force selon les Siths est plus utilitaire. Elle n'est qu'une puissance de la Nature, qu'ils doivent apprendre à maîtriser, à dompter. Et quand bien même elle serait dotée d'une volonté propre, un Sith ne s'accomplit qu'en parvenant à la plier à la sienne. C'est en cela qu'ils se démarquent des Jedi, noirs ou lumineux, considérés comme des jouets de la Force dans un sens ou un autre, alors qu'un Sith acquiert la liberté totale, affranchie des lois de l'Univers, dans la maîtrise absolue du côté obscur. Cette vision est toutefois plus caractéristique des anciens Empires Sith que de la dictature personnelle de Palpatine : ce dernier évoque souvent le Côté Obscur comme une divinité, tel un alter-ego maléfique de la Lumière, et mentionne plusieurs fois la notion de « Destin » pour convaincre Luke de le rejoindre.
Paradoxalement, l’amour est aussi bien proscrit chez les Jedi que chez les Sith. L'ordre Jedi le considère comme une émotion trop vive, susceptible de mener au Côté Obscur ; et inversement, les Siths pensent qu'il risque de mener à la Lumière par la relation affective qu'il induit. Ainsi Anakin Skywalker passa du Côté Obscur pour sauver sa femme Padmé Amidala, et reviendra au Bon Côté ( à la fin de l'épisode VI) pour sauver son fils Luke Skywalker.
On notera que l'expression de « côté obscur » est fréquemment employée dans la culture pour désigner la tentation d'utiliser des moyens immoraux pour atteindre des objectifs personnels.
Dans la mythologie grecque, Prométhée (en grec ancien Προμηθεύς / Promêtheús, « le Prévoyant ») est un Titan.
Étymologie
Son nom Προμηθεύς / Promêtheús s’interprète comme un doublet en -eús de l'adjectif promêthês « prévoyant »2, nom assez paradoxal pour un personnage qui par ses ruses imprudentes provoque une brouille entre Zeus et les hommes ce qui lui vaut un châtiment exemplaire3. Or, cet adjectif promêthês n'a aucune filiation d'où l'idée qu'il ait pu être formé par dérivation inverse sur le nom de Prométhée. Il a ainsi été rapproché du nom propre vieil-indien Videgha Māthavá, nom d'un roi des (Kosala-)Videhas, peuple de l'Est de l'Inde védique. Sa légende se rapporte à la progression des Indo-aryens vers l'est. Cette progression se fait grâce au feu « civilisateur » assurant le défrichement des terres incultes, étendant le culte brahmanique (ouvrant un espace au sacrifice) et par là rejoint le mythe de Prométhée. Par cette analogie, Jean Haudry après d'autres linguistes propose de réinterpréter le nom de Prométhée à partir du verbe grec pro-ma(n)th- proche pour le sens du vieil-indien promáthi « prévoyance, providence » qui apparaît assez souvent dans les hymnes védiques à Agni, dieu du feu sacrificiel et du foyer. La liaison pro-men- attestée au sens d'« inventer, produire » en védique et en baltique ne s'est probablement conservée en grec qu'au sens de « prévoir »4. Hésychios[Lequel ?] indique que Prométhée s'est appelé Ithás ou Íthax des formes apparentées à aíthein: « faire brûler ».[réf. nécessaire]
Genèse du personnage
Prométhée est un « transmetteur du feu », qui peut l'avoir volé, une figure universelle5 antérieure à la période commune des Indo-Européens. Son mythe reflète également la notion universelle de l'ambiguïté du feu « dangereux ami », centrale chez Prométhée à la fois prévoyant et imprudent, utile et dangereux, ambigu et paradoxal comme le dieu nordique Loki6.
Il véhicule aussi les notions indo-européennes de feu civilisateur et de feu du culte7 qui se retrouvent dans la légende de Māthavá et dans l'idée que Prométhée est à l'origine de tous les arts et de toutes les techniques. Par ailleurs, le feu divin indo-européen est « ami des hommes » dont il peut se rapprocher en se détournant des dieux car il est par nature transfuge6. Cette figure dont le nom *māthew- était ancien est rentrée en contact avec un demi-dieu caucasien à une époque où les Grecs étaient en contact étroits avec certaines populations caucasiennes. Ces contacts auraient abouti d'une part à la légende géorgienne d'Amirani, à la légende arménienne d'Artawazd et à la légende grecque du châtiment de Prométhée8, châtiment peu compréhensible pour un Feu divin civilisateur, mais beaucoup plus pour un voleur de feu qui défie le dieu suprême6. Les contacts avec le Caucase sont également à la base du mythe de Pandore, fondée sur l'idée reprise par Hésiode que la femme est à l'origine des maux de l'homme. Néanmoins, sa création comme celle du premier homme à partir de la terre glaise est d'origine mésopotamienne9
Culte
Les Promethia sont une course aux flambeaux qui oppose les équipes de plusieurs tribus athéniennes. La course partait de l'autel de Prométhée à l'Académie et passait par le Céramique, quartier des potiers qu'il patronne. Les chercheurs s'accordent à voir dans ce culte un rite de renouvellement annuel du feu, initialement celui du four des potiers10.
Mythe antique
Héra et Prométhée, intérieur de coupe de Douris, début du Ve siècle av. J.-C., Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France
Prométhée est un Titan, fils cadet de Japet11 et de Thémis1 ou Clymène selon Hésiode12 et frère d'Atlas, Ménétios et Épiméthée. Il est aussi le père de Deucalion, conçu avec Pronoia (ou Clymène). Selon une scholie de l’Iliade13, Prométhée naît de l'union de Héra et du Géant Eurymédon.
Légendes
Le vol du feu
Après la victoire des nouveaux dieux dirigés par Zeus sur les Titans, Prométhée se rend sur le char du Soleil avec une torche, dissimule un tison dans une tige creuse de férule commune et donne le « feu sacré » à la race humaine. Le poète Hésiode explique dans sa Théogonie que Prométhée déroba le feu aux dieux grâce à une tige de férule, allusion à ses propriétés combustibles14. Dans d'autres variantes, il l'aurait volé à Héphaïstos (Eschyle, Prométhée enchaînée, 7) ou encore à la « roue du Soleil » (Servius, Ad Ecl., 6,42). Par ce fait, il ne fait que récupérer le feu qui a été perdu par sa faute.
Prométhée, « providence des hommes »
Il enseigne aux humains la métallurgie et d'autres arts, eux-mêmes enseignés à Prométhée par Athéna qui était complice puisqu'elle l'aida à entrer secrètement dans l'Olympe.
L'amitié du Feu divin pour les hommes est une donnée traditionnelle. Mais, c'est un dangereux ami car le feu est imprévisible. Prométhée est dit « bon » et « bienveillant ». La bienveillance qu'il réserve aux hommes est l'envers de sa malveillance secrète à l'égard de Zeus. Jean-Pierre Vernant précise que « le feu est un dólos, une ruse trompeuse, un piège, dirigé au départ contre Zeus lequel s'y laisse prendre mais qui se retourne le cas échéant contre les hommes »15. Découvrant sa ruse, Zeus le punit, non pour avoir donné le savoir aux hommes, mais pour avoir volé les dieux : la tâche confiée à Prométhée était de donner un souffle de vie à chaque créature, celle de son frère de les armer (griffes, défenses, crocs…) afin qu'elles puissent se défendre. Épiméthée ayant failli, le don du feu corrigeait la faiblesse humaine, et était justifié.
Prométhée, créateur de l'humanité
D’après le pseudo-Apollodore, Prométhée aurait créé les hommes à partir d'eau et de terre16. Pausanias place la scène à Panopée, en Phocide17 : Athéna, née en jaillissant de la tête de Zeus, introduit le souffle de la vie dans ces corps d'argile18. Suivant les versions : Épiméthée, le sot19, ne sachant que faire pour les hommes, appelle à l'aide son frère qui imagine un plan pour favoriser l'humanité. Prométhée fait en sorte que l'Homme puisse tenir debout sur ses deux jambes, il lui donne un corps plus grand, distingué et proche de celui des dieux. Mais l'homme était encore trop faible pour se défendre correctement face aux autres créatures terrestres.
Cet épisode de la création de l'Homme à partir de la terre glaise est emprunté aux légendes proche-orientales. Néanmoins, la signification de cet acte diffère : à Sumer, l'homme est créé à la demande des dieux pour les servir, dans le mythe grec, c'est comme concurrent et presque en rival que l'homme s'oppose aux dieux20.
Prométhée, feu sacrificateur
Dans la version d’Hésiode, pour clore cette dispute à propos du feu entre les dieux et les hommes, Prométhée donne à choisir à Zeus entre deux parties d'un bœuf à Méconé. Dans l'une, sous un aspect appétissant, il met la graisse et les os, et dans l'autre, moins bien agencée en apparence, les meilleurs morceaux. Zeus choisit la première partie, ce qui augmente sa colère et sa rancune. Cet épisode est communément appelé « le partage de Méconé »21. C'est de ce temps que les hommes laissent aux dieux la graisse et les os lors des sacrifices. Afin d'éviter que l'homme soit l'égal des dieux, Zeus retire le feu aux hommes et Prométhée va à nouveau le dérober afin de le leur restituer22.
Contrairement aux dieux de l'Inde brahmanique, les dieux grecs ne sacrifient pas, mais Prométhée en tant qu'ancien Feu sacrificateur institue le premier sacrifice. Ce faisant, il dupe Zeus tout comme Loki les autres dieux dans la mythologie nordique23 L'épisode reprend le motif traditionnel du Feu divin trompeur24.
Le châtiment
Prométhée enchaîné avec l'aigle ; à gauche son frère Atlas (Kylix laconien à figures noires du peintre Arcésilas de Cerveteri, vers -560/-550, Musée du Vatican, Rome)
Prométhée entre de ce fait en conflit avec Zeus qui lui inflige un supplice : Héphaïstos l'enchaîne nu à un rocher dans les montagnes du Caucase, où un aigle vient lui dévorer le foie chaque jour. Sa souffrance devient ainsi infinie, car chaque nuit son foie repousse.
Héraclès le délivre au cours de ses douze travaux25, mais pour ne pas déroger au serment de Zeus qui avait juré que le Titan resterait à jamais enchaîné au Caucase, Prométhée dut porter durant toute sa vie une bague de fer provenant de ses chaînes, accolée à un morceau de pierre du Caucase. D’autre part, lorsque Zeus déclare vouloir anéantir l’espèce humaine dans un déluge, il épargne finalement Deucalion, fils de Prométhée, et sa femme Pyrrha. Prométhée devient immortel grâce au centaure Chiron : celui-ci, blessé accidentellement par les flèches empoisonnées d’Héraclès, ne supportant plus la souffrance mais ne pouvant ni guérir ni mourir, demande la mort aux dieux. Zeus la lui accorde après que Chiron a légué son immortalité à Prométhée, car Zeus est alors reconnaissant envers Prométhée de lui avoir prédit que, s’il avait épousé la Néréide Thétis, le fils qu’ils auraient eu ensemble aurait été plus puissant que lui et l'aurait détrôné26.
Le châtiment de Prométhée a peu de chance d'être un motif hérité. Dès l'Antiquité, cet épisode de la légende a été lié au Caucase. Georges Charachidzé[Où ?] a mis en évidence les liens étroits qui existent entre les récits grecs et géorgiens montrant comment les deux légendes se sont interpénétrées et peut-être se sont élaborées conjointement. Ces concordances s'étendent jusqu'au détail de certaines expression comme l'aigle désigné par Eschyle comme un « chien volant » qui fait le pendant du chien ailé du héros georgien Amirani27
Sources et interprétations anciennes
La légende de Prométhée nous est connue par deux sources littéraires principales : la Théogonie d'Hésiode et le Prométhée enchaîné d'Eschyle. Si les deux auteurs s'accordent sur les éléments essentiels de la légende, ils divergent quant à son interprétation. Dans la succession des générations divines ou la doctrine des âges du monde que présente Hésiode, Prométhée par ses agissements imprudents vaut aux hommes les maux qui les affligent aujourd'hui, à commencer par la femme, ce en quoi le poète se fait l'écho d'une conception étrangère28.
Eschyle a contrario dans une optique beaucoup plus positive et progressiste voit dans Prométhée un héros civilisateur qui fait passer les hommes de la sauvagerie à la civilisation. Prométhée devient chez lui un personnage typique des transformations du monde indo-européen ancien avec l'âge des métaux et l'apparition des héros « contempteurs des dieux ». Le Prométhée d'Eschyle parle comme ces héros : « Franchement, je hais les dieux » (Eschyle, v. 975). Une alliance s'établit ainsi entre le héros civilisateur et les hommes contre les dieux. Néanmoins, il est probable que dans Prométhée délivré, le Titan se réconciliait avec Zeus rétablissant ainsi l'ordre des choses29. Dans sa tragédie, Eschyle fait également du Titan le gardien du secret selon lequel Thétis serait destinée à enfanter un fils plus puissant que son père. Or Zeus convoite Thétis. Ceci permet à Prométhée de braver Zeus, qui envoie Hermès lui soutirer ce secret. Prométhée refuse et Hermès lui annonce sa punition : la foudre de Zeus l'ensevelira sous les roches effondrées et son aigle viendra lui ronger le foie pour le faire céder.
Philosophie
Le mythe de Prométhée est admis comme métaphore de l'apport de la connaissance aux hommes. C'est un des mythes récurrents dans le monde indo-européen (mais on le retrouve également chez d'autres peuples). Il rapporte comment ce messager divin ose se rebeller, pour voler (contre l'avis des dieux) le Feu sacré de l'Olympe (invention divine symbole de la connaissance) afin de l'offrir aux humains et leur permettre de s'instruire. Il est aussi évocateur de l'hybris, la folle tentation de l'Homme de se mesurer aux dieux et ainsi de s'élever au-dessus de sa condition.
Philosophie antique
Selon certaines versions grecques ou latines, Prométhée est puni de son audace et enchaîné sur un rocher (ou crucifié selon d'autres). On trouve la trace de ce mythe chez de nombreux auteurs qui en font des extrapolations diverses.
Le Prométhée platonicien
Selon Protagoras de Céos, dans le Protagoras de Platon, Prométhée entend compenser l'erreur de son frère Épiméthée qui avait donné aux animaux, au détriment de la race humaine, les dons les plus importants : force, rapidité, courage et ruse ; poil, ailes ou coquille, et ainsi de suite 30. Pour le premier argument, le sophiste a recours à la mythologie grecque, en contant la légende de Prométhée et de son frère Épiméthée. Chargé par les dieux, à la création du monde, de distribuer les qualités et les dons physiques parmi les êtres vivants, Epiméthée oublia de pourvoir convenablement l’homme, resté nu et sans défense. Prométhée, pour réparer l’erreur de son frère, alla voler les secrets du feu et des arts à Héphaïstos et Athéna. Pour éviter que les hommes, détenteurs de ces nouveaux pouvoirs, en viennent à s’entre-tuer, Zeus leur accorda aussi à tous les sentiments de la pudeur et de la justice, fondateurs de la conscience politique et de la vie en communauté. C’est la raison pour laquelle chaque homme a en lui la notion de la politique et peut facilement exprimer une opinion à ce sujet.
Le Prométhée des cyniques
D’après Dion de Pruse dans le VIe Discours, qui rapporte les propos de Diogène de Sinope, Prométhée est puni pour avoir dérobé le feu, parce qu'il était principe de mollesse et sensualité, et sera source de plaisirs plutôt que de servir le courage et la justice. Selon Diogène, Prométhée est un sophiste, l'aigle qui lui dévore le foie est l'opinion populaire, et c'est en vaniteux qu'il en est victime. Dans le VIIIe Discours, Héraclès le délivre des Enfers parce qu'il le prend en pitié, et il le délivre en même temps de sa vanité et de son ambition désordonnée.
Théophraste
Les théophrastéens faisaient de Prométhée le premier philosophe, ce qui est simplement une application du littéralisme péripatéticien à une remarque de Platon31,32,33. Théophraste dit que Prométhée, devenu sage, communiqua d'abord aux hommes la philosophie, d'où vint la fable qu'il leur avait donné le feu.
Philosophie classique et moderne
Pour Hobbes, les souffrances de Prométhée, condamné à avoir le foie dévoré chaque jour, symbolisent les craintes et autres douleurs qu'inspirent à l'humanité les inquiétudes de l'avenir34.
Gaston Bachelard utilise une référence à Prométhée pour inventer le concept de « complexe de Prométhée », qu'il définit comme « toutes les tendances qui nous poussent à savoir autant que nos pères, plus que nos pères, autant que nos maîtres, plus que nos maîtres »35. Selon ses termes, « le complexe de Prométhée est le complexe d'Œdipe de la vie intellectuelle »36. Günther Anders, philosophe de la technique, forge le concept de « honte prométhéenne » exprimant ainsi la honte qu’éprouve l’homme vis-à-vis de sa finitude au regard de la perfection des machines. Le philosophe Hans Jonas fait référence au mythe de Prométhée dans le Principe responsabilité (1979), pour faire allusion aux risques inconsidérés liés aux conséquences de certains comportements humains et de certains choix techniques, par rapport à l'équilibre écologique, social, et économique de la planète. Cette idée est reprise par Sylvie Mullie-Chatard], qui assimile le mythe du progrès technique au mythe de Prométhée37.
Fortune artistique
Nicolas-Sébastien Adam, Prométhée enchaîné, 1762, musée du Louvre
Littérature
La figure de Prométhée connaît une abondante postérité dans la littérature. Lucien de Samosate évoque son mythe dans Prométhée ou le Caucase38.
En Allemagne, Goethe publie en 1774 le poème dramatique fragmentaire Prométhée où il met en scène Prométhée comme une incarnation d'un esprit créateur rebelle qui se retourne contre Dieu.
Au Royaume-Uni, plusieurs écrivains réinterprètent la figure de Prométhée. En 1818, l'écrivain britannique Mary Shelley sous-titre son roman fantastique Frankenstein « Le Prométhée moderne » (Frankenstein or The Modern Prometheus). Du fait qu’y est narrée la fabrication d'une sorte d'être humain, la référence au héros mythologique situe la dimension prométhéenne de défi aux dieux au cœur de l’œuvre et du processus évoqué. En 1820, Percy Shelley, époux de Mary Shelley, compose un poème Prometheus Unbound (Prométhée déchaîné). En 1899, l'écrivain français André Gide publie un roman Le Prométhée mal enchaîné qui met en scène Prométhée au XIXe siècle.
Pour Albert Camus, Prométhée connaissait son supplice à l'avance : "Ô justice, ô ma mère, s'écrie Prométhée, tu vois ce qu'on me fait souffrir." Et Hermès raille le héros : "Je suis étonné qu'étant devin, tu n'aies pas prévu le supplice que tu subis. - Je le savais", répond le révolté.39
Dans la saga de Michael Scott, Les Secrets de l'immortel Nicolas Flamel, Prométhée y est décrit comme un Aîné, frère de Zéphanie (La sorcière d'Endor). L'une de leurs découvertes sont découvrent des corps d'argiles dans un temple des Seigneurs de la Terre. L'aura de Prométhée leur aurait insufflé la vie. Il apprend la magie du feu à Josh Newman et est également l'oncle de Scathach et Aifé des Ombres.
Musique
Le poème de Goethe a notamment été mis en musique par Johann Friedrich Reichardt, Schubert ("Prometheus", 1819), Hugo Wolf (1889). Le compositeur russe Alexandre Scriabine a écrit une œuvre intitulée Prométhée ou le Poème du feu datant de 1910.
Aux XXe et XXIe siècles, Prométhée est régulièrement évoqué dans des chansons relevant de genres variés. Le chanteur français Claude Nougaro compose et écrit une chanson Prométhée éditée dans son album Au New Morning en 1981. Le rappeur Akhenaton, du groupe IAM, a écrit une chanson Prométhée dans l'album Métèque et mat en 1995.
Bande dessinée
De nombreux auteurs de bandes dessinées (dessinateurs et scénaristes) ont évoqué et évoquent encore le personnage de Prométhée. La série de bande dessinée d’anticipation Prométhée, scénarisée et dessinée par Christophe Bec et créée en 2008, utilise le nom du personnage à titre de simple référence dans une intrigue principalement inspirée de la littérature pseudo-scientifique des années 1960-1970. D'autres bandes dessinées constituent des récits plus proches du mythe grec antique, comme Prométhée et la boite de Pandore scénarisée par Clothilde Bruneau et dessinée par Giuseppe Baiquera, parue en 2016 chez Glénat40.
Notes et références
↑ a et b Brisson 2008, p. 2182
↑ Jean-Louis Perpillou, Les adjectifs grecs en -eúç, Paris, Klincksieck, 1973, p. 208 et suiv
↑ Haudry 2016, p. 327-328
↑ Haudry 2016, p. 347-343
↑ James George Frazer, Mythes sur l'origine du feu (1931), trad. Michel Drucker, Payot, 1969, 256 p.
↑ a, b et c Haudry 2016, p. 343-346
↑ Louis Roussel, Le folklore dans « Prométhée » [archive], Revue des Études Anciennes, Année 1934, Volume 36, Numéro 2, pp. 229-232
↑ Georges Charachidzé, Prométhée ou le Caucase. Essai de mythologie contrastive, Paris, Flammarion, 1986 [Où ?]
↑ Haudry 2016, p. 345
↑ Haudry 2016, p. 328
↑ Waltz 1999, p. 53, n.6.
↑ Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], 508.
↑ ΣAB Il., XIV, 295
↑ Amigues 2010, p. 111, note 47
↑ Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant, La Cuisine de sacrifice en pays grec, Paris, 1979, p. 50
↑ Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], I, 7, I.
↑ Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], Livre X (4, 4).
↑ Lucien de Samosate 2015, p. 1023
↑ Ἐπιμηθεύς / Epimêtheús, « qui réfléchit à peu près »
↑ (en) Samuel Noah Kramer, Sumerian mythology, New-York, Harper and Row, 1961, pp. 68-72
↑ Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne [archive]] (535)
↑ Théogonie[Où ?]
↑ Dominique Briquel, « Mahābhārata, crépuscule des dieux et mythe de Prométhée », Revue de l'histoire des religions, vol. 193, no 2, 1978, p. 178 (lire en ligne [archive])
↑ Haudry 2016, p. 334
↑ « Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/24 - Wikisource » [archive], sur fr.wikisource.org (consulté le 6 décembre 2017)
↑ Françoise Frontisi-Ducroux, p. 101
↑ Georges Charachidzé 1986, p. où?
↑ Haudry 2016, p. 330
↑ Haudry 2016, p. 331
↑ Platon, Protagoras, 320-322d.
↑ Scholie à Apollonios de Rhodes, II, 1248.
↑ Philèbe (16c, 6). Cf Appendice : § 2)
↑ Porphyre de Tyr, Sur l’abstinence de la chair des animaux, II, 2.
↑ Thomas Hobbes, Leviathan[Où ?].
↑ Mathilde Barraband, « « Prométhée dépossédé » », La lettre de l'enfance et de l'adolescence, no 72, 29 juillet 2008, p. 101–105 (ISSN 2101-6046, DOI 10.3917/lett.072.0101, lire en ligne [archive])
↑ Gaston Bachelard, la Psychanalyse du feu, 1re éd. 1938[Où ?].
↑ [réf. incomplète]Sylvie Mullie-Chatard, De Prométhée au mythe du progrès, Mythologie de l'idéal progressiste, l’Harmattan, 2005[Où ?].
↑ 2015 Lucien de Samosate, p. 320.
↑ Albert Camus, Prométhée aux Enfers, dans L'Été, Gallimard, 1946.
↑ Luc Ferry, la sagesse des mythes en BD [archive], lefigaro.fr, 1er décembre 2016
Sources
Sur les autres projets Wikimedia :
Prométhée, sur Wikimedia Commons Prométhée, sur le Wiktionnaire
Hésiode (trad. Pierre Waltz, préf. Jérôme Vérain), Les Travaux et les Jours, Éditions Mille et Une Nuits (1re éd. 2006), 65 p. (ISBN 978-2-8420-5406-9).
Hésiode (trad. Annie Bonnafé, préf. Jean-Pierre Vernant), Théogonie, Paris, Payot & Rivages, coll. « La Petite Bibliothèque », 1993, 184 p. (ISBN 978-2743621384).
Eschyle, Prométhée enchaîné : Consulter la liste des éditions de cette œuvre
Luc Brisson (dir.) et Frédérique Ildefonse, Protagoras : Platon, Œuvres complètes, Éditions Flammarion, 2008 (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2081218109).
Luc Brisson (dir.) et Monique Canto-Sperber, Gorgias : Platon, Œuvres complètes, Éditions Flammarion, 2008 (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2081218109).
Luc Brisson (dir.) et Jean-François Pradeau, Philèbe : Platon, Œuvres complètes, Éditions Flammarion, 2008 (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2081218109).
Luc Brisson (dir.) et Jean-François Pradeau, Le Politique : Platon, Œuvres complètes, Éditions Flammarion, 2008 (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2081218109).
Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. Émile Chambry), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015, 1248 p. (ISBN 9782221109021), « À celui qui m'a dit : Tu es un Prométhée dans tes discours ».
Bibliographie
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Georges Charachidzé, Prométhée ou le Caucase : Essai de mythologie contrastive, Flammarion (1re éd. 1986).
Françoise Frontisi-Ducroux, L'ABCdaire de la mythologie grecque et romaine, Éditions Flammarion, coll. « Abcdaire série histoire », 1999 (1re éd. 1999), 119 p. (ISBN 978-2080126535).
Edith Hamilton (trad. Abeth de Beughem), La Mythologie, éd. Marabout, 1978 (ISBN 9782501002646).
Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-européenne, Milan, Archè, 2016 (ISBN 978-8872523438), p. 327-346.
Patrick Kaplanian, Mythes grecs d'origine, vol. I : Prométhée et Pandore, éd. L'entreligne, Paris, 2011 (ISBN 978-2-909623-06-1).
Walther Kraus (de), Prometheus I-II, RE - Wissowa, XXIII l, p.653-702, 1957
Salomon Reinach, « Aetos Prometheus », dans Cultes, mythes et religions, éd. Ernest Leroux, Paris, 1906 [lire en ligne [archive]], t. III, p. 68-91.
Louis Séchan, Le mythe de Prométhée, Paris, Presses universitaires de France, 1951.
Robert Triomphe, Prométhée et Dionysos, Presses universitaires de Strasbourg, 1992
Jean-Pierre Vernant, « Le mythe prométhéen chez Hésiode », in Mythe et société en Grèce ancienne, Paris, Maspéro, 1974, p. 177-194.
Sur la postérité moderne et contemporaine de Prométhée
Dominique Lecourt, Prométhée, Faust, Frankenstein — Fondements imaginaires de l'éthique, Synthélabo, 1996.
Raymond Trousson, Le thème de Prométhée dans la littérature européenne, Droz, 1964, 2 vol. (2e éd. augmentée 1976 ; 3e éd. 2001 (ISBN 978-2-600-00519-7)).
Jacqueline Duchemin, Prométhée — Histoire du mythe, de ses origines orientales à ses incarnations modernes, les Belles Lettres, coll. « Vérité des mythes », Paris, 2000 (ISBN 2-251-32432-1).
Eleni Papalexiou (2010). “Le mythe de Prométhée et ses représentations contemporaines” [archive], Créatures et Créateurs de Prométhée, Presses universitaires de Nancy - Éditions universitaires de Lorraine, pp. 291-300.
Sylvie Mullie-Chatard, De Prométhée au mythe du progrès, Mythologie de l'idéal progressiste, l’Harmattan, 2005.[réf. incomplète]
Articles connexes
Arbre de la connaissance du bien et du mal
Maîtres et possesseurs de la nature
Lien externe
Dominique Briquel, « Mahābhārata », crépuscule des dieux et mythe de Prométhée [archive], Revue de l'histoire des religions, Année 1978, Volume 193, Numéro 2, pp. 165-185
« De l'âge d'or à Prométhée : le choix mythique entre le bonheur naturel et le progrès technique » [archive], Monique Mund-Dopchie
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Ἀθηνᾶ Νίκη.
Genesis Live - Get'em Out By Friday
https://www.youtube.com/watch?v=Nv3WhFVtU0IProméthée aurait créé les hommes à partir d'eau et de terre tandis que
Athéna, née en jaillissant de la tête de Zeus, introduit le souffle de la vie dans ces corps d'argile.
Y'BECCA.
יהוה
Vous vous êtes accrochés et vous avez su rester concentrés pour aller chercher cette belle 2ème place. Allez @GabriellaPks et @GuillaumeCIZ on ne lâche rien, tout se jouera demain pour réussir à décrocher cette médaille d’or à #PyeongChang2018 #SaisisTaChance #TeamChallengeFDJ
RÉCITS SUR UNE FRONDE.
PAR
LE CITOYEN TIGNARD YANIS
ALIAS
TAY
La chouette effraie.