Bibiane, Viviane ou Vivienne est une vierge qui, selon la tradition, connut la gloire du martyre à Rome sous l'empereur Julien en 363. Sanctifiée, elle est honorée le 2 décembre. Son tombeau est érigé dans une chapelle qui est devenue la basilique Sainte-Marie-Majeure.
Son existence paraît relever d’une tradition apocryphe car Jean Guiraud, fondateur de l’Association catholique des chefs de famille et rédacteur de manuels scolaires à destination des établissements privés, qui releva avec minutie la moindre persécution qu'il pouvait mettre à la charge de l'empereur Julien n’en fait pas mention !
MAIS !
Voilà deux ans que la ville de Falaise s'est dotée d'un parcours culturel dit « circuit d'interprétation ». De prime abord, les plaques bornes et tables d'orientation apposées devant les différents édifices culturels peuvent passer inaperçues. Mais il suffit de s'arrêter quelques secondes pour comprendre qu'elles regorgent d'informations qu'on se surprend à parcourir avec attention. Une partie d'un après-midi suffit pour découvrir l'histoire de Falaise. De l'hôtel de ville à la porte des Cordeliers et un détour par l'église Notre-dame-de-Guibray, une balade ludique et culturelle !
Du Moyen Âge...
Exemple, avec la paroisse la plus ancienne de Falaise : l'église de la Sainte-Trinité. Bâtie vers l'an 840, la grande dame a été malmenée autant par les nombreux sièges d'une époque médiévale agitée que par les bombardements de 1944. Il est conté l'histoire d'un lieu de culte ayant su profiter de la proximité d'un château fortifié pour sa protection. Camille, une ancienne habitante de Falaise, en balade avec ses petits-enfants, raconte « que c'est étrange, le temps à fait son oeuvre sur moi, mais elle, elle n'a pas pris une ride ».
... à l'empreinte de Guillaume...
Cette 5e étape, sur le perron de la mairie, propose de contempler la colossale statue équestre de Guillaume le Conquérant, natif de Falaise. L'oeuvre du sculpteur Louis Rochet date du XIXe siècle. Elle fut installée en 1851. La statue dégage héroïsme et prestige. Elle offre une représentation néanmoins plus « romantique » de Guillaume. « Le romantique n'est pas ce qui me vient à l'esprit, elle me fait presque peur », constate José, un touriste anglais.
... jusqu'à la libération
Nouvelle leçon d'histoire contée sur la place Belle-Croix. On apprend que le centre-ville a été entièrement rasé durant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Les travaux de reconstruction débutèrent en 1948 et se poursuivirent jusque dans les années 60. Bien que doté d'une nouvelle architecture, l'ancien plan de la ville est respecté dans ses grandes lignes. Photographies et illustrations d'archives complètent cette borne particulièrement intéressante.
18 points d'histoire
Impossible de raconter en quelques lignes la vie de Falaise. Mais la possibilité, en un après-midi, d'être bercé au gré des anecdotes dans les allées d'une ville historique.
Circuit d'interprétation, possible toute l'année. Plan disponible à l'office de tourisme du pays de Falaise, boulevard de la Libération. Disponible également sur internet :
www.falaise-tourisme.comET,
Georges Braque y repose. Claude Monet y a installé son chevalet. Suspendue au-dessus de la mer, l'église de Varengeville et son cimetière marin fait partie de ces lieux magiques qui nous marquent.
- C'est encore loin ce cimetière marin, papa ?
- Non ma chérie, un petit kilomètre, c'est tout.
Pour ma fille Julie, comme pour tous les enfants de 7 ans, c'est plus fort qu'elle : il faut qu'elle pose la question. Mais, une fois n'est pas coutume, j'ai réussi à l'intriguer en lui promettant un cimetière marin (« Marin ? Comme la petite sirène? ») : sans doute est-elle en train d'imaginer une église et un cimetière en forme de navire, voguant sur les eaux, toutes voiles dehors...
On a quitté Dieppe, garé la voiture à Varengeville-sur-mer, et l'on marche sur cette petite route de l'Église passant par le parc du Bois des Moutiers (où il faudra aller un jour, on m'en a tant parlé...). Devant moi, ma femme Clara et Julie, qui trotte d'un talus à l'autre pour cueillir des fleurs. Cette route a quelque chose d'apaisant : un chemin vers la tranquillité, 1,4 km de marche vers la quiétude.
Et puis l'église apparaît, ceinte d'un petit mur.
Quelques pas encore, et tout le tableau se dévoile : vue sur le cimetière, l'église, les prés et la côte de falaise, la fameuse côte d'Albâtre.
Même Julie, d'habitude une vraie pile électrique, s'est calmée et, un instant, pose sur ce panorama un regard apaisé...
Symphonie de couleurs
Voilà ce que cherchait Claude Monet, en installant son chevalet ici, ça saute aux yeux : la symphonie de la lumière et des couleurs ! Ce qu'il cherchait, c'est la note juste, c'est l'accord parfait entre le lieu, la couleur et la lumière.
Et je crois bien que la lumière juste du cimetière marin de Varengeville-sur-mer, c'est celle d'aujourd'hui. Celle d'un dimanche ensoleillé de janvier. Soleil bas, d'une brillante froideur. Soleil dur des mois d'hiver.
Pour les couleurs, il n'y a qu'à se laisser porter dans cette composition : bleu pâle du ciel s'amalgamant à l'horizon avec le bleu-vert de la Manche, réponse des prés d'un vert intense, d'un vert profond et humide. Et la falaise, véritable palette : craie blanche et mousseuse, striée de filons de silex comme des coups de crayons nerveux... Et puis ce marron de terre, répandu par les ruisseaux qui coulent de la falaise, comme si l'on avait voulu éviter l'éclatante blancheur, trop évidente et trop facile, des falaises anglaises.
Clara, qui devine mes pensées :
- Eh oui, le pays de l'impressionnisme, c'est ici ! me dit-elle en allant vers le cimetière.
Ma fille, toute à ses réflexions :
- Dis papa, elle va glisser dans l'eau, l'église ? Hein ?
Moi, quand ma fille me pose une question, je sais toujours quoi répondre :
- Euh... peut-être... je ne sais pas, va demander à ta mère...
Une église qui glisse dans l'eau ?? Qu'est-ce qu'elle va encore me chercher ?
Je n'avais pas fait attention mais c'est vrai que c'est en pente, en fait ! Église et cimetière sont posés sur un plan incliné, comme aimantés vers la falaise, vers la mer...
Trop tard : Julie a filé comme une flèche et tire déjà la manche de sa mère à l'entrée du cimetière.
Célèbres et anonymes
C'est Clara qui fait la visite commentée et indique ici la tombe de l'écrivain Georges de Porto-Riche, ami de Marcel Proust, là celle du compositeur Albert Roussel (dont la tombe ornée de bas-reliefs évoquant l'Inde vaut le détour), plus loin celle du peintre symboliste Jean-Francis Auburtin et, bien sûr, celle, arborant un oiseau étoilé en mosaïque, du peintre cubiste Georges Braque.
Ce cimetière, c'est un salon où reposent célébrités et anonymes, Parisiens et Varengevillais, réunis dans la discrétion : pas de tombe monumentale, prétentieuse ou rococo dans ce petit Père-Lachaise de bord de mer.
- Au moins, ici, les tombes des grands hommes n'écrasent pas celles des gens normaux, murmure Clara.
- Il faut savoir s'étendre, sans se répandre, en quelque sorte.
- Qu'est-ce que tu es bête, me répond-elle dans un demi-sourire.
On n'entre pas dans l'église par le porche du XVIe siècle, mais par une porte de côté. On ouvre : rai de lumière. On referme : obscurité. C'est décidément ce jeu de la lumière, de l'obscurité et des couleurs qui commande tout dans cet endroit.
À gauche, des projecteurs illuminent une toile de Michel Ciry, un Christ roux à la peau translucide, sur un fond bleu ténébreux.
De la porte, on s'éloigne, et on se retourne : flash aveuglant des vitraux d'Ubac et de Braque ! Jamais vu des vitraux si puissants. Vrais bleus, vrais rouges, vrais jaunes. Des couleurs absolues créées par la lumière.
Ombres et lumières
Alors que je suis tout à mon vertige de couleurs et de lumières, Julie, plantée devant une colonne sculptée de bas-reliefs, me lance :
- Pourquoi il vomit le bonhomme ?
Hein ? Qui vomit ? Dans une église ? Elle doit se tromper...
- De quoi tu parles, Julie ?
- Là, le bonhomme, il vomit...
- Mais non, voyons... Ah oui. Tu as raison, il vomit. Euh, eh bien, il a dû manger trop de bonbons sans doute...
Ma femme prend aussitôt le relais :
- C'est parce que le cimetière et l'église parlent de la mer. Tu te souviens, on t'a dit que c'était un cimetière marin. Là, c'est sans doute un pêcheur qui a mangé trop de coquilles Saint-Jacques, ou alors peut-être qu'il a le mal de mer.
- Comme papa quand on a pris le bateau ?
- Oui, comme papa quand on a pris le bateau à Fécamp, exactement.
Moi, je prends un air détaché pour garder une contenance devant ma fille, et adresse un signe de tête à ma femme - merci Clara - qui sourit narquoisement.
- Viens Julie, ressortons, je vais te montrer : toute l'église tourne autour de la mer, tu vas voir, les murs sont en galets.
Quelques pas encore dans l'église. Sur le mur, une pierre tombale, marquant probablement l'emplacement d'une tombe dans l'église. Ce n'est pas, comme on s'y attendrait, un prince ou le seigneur du lieu, mais un couple de laboureurs des alentours, morts en 1634. Toujours, cette modestie. À gauche de l'autel, un petit couloir, et, caché à dessein j'imagine, comme une œuvre de recoin : un vitrail magistral de retenue, de Jean Renut, un artiste contemporain dieppois. Vitrail dans son plus simple appareil : un fond blanc opaque, légèrement lumineux comme un jour de brouillard, et une tâche, une brûlure sombre qui évoque la forme d'un christ en croix. L'art du vitrail ramené à sa plus extrême définition : un négatif photographique en noir et blanc, un langage de lumières et d'obscurités...
Dans la valleuse, la cabane de Monet
À peine suis-je sorti de l'église que Julie bondit et me crie :
- On va voir la mer ? Il y a un chemin par là !
En effet, une valleuse descend vers la mer, à gauche après le cimetière.
Des panneaux explicatifs montrent le travail de Claude Monet, à Varengeville-sur-mer, qui a exécuté ici plusieurs toiles, dont La Cabane des douaniers.
Cette cabane n'existe plus aujourd'hui, mais une charpente de bois en forme de maisonnette sans mur ni toit, comme un chalet orange sur la falaise, rappelle cette œuvre lumineuse.
- Julie, Clara ! Si vous montiez dans la cabane, on pourrait faire une belle photo, comme le tableau de Monet !
Tandis qu'elles escaladent le petit édifice, je sors l'appareil photo et jette un dernier coup d'œil sur cette église et ce cimetière en pente... Elle a raison ma fille, elle finira par tomber, cette église marine. Doucement, elle retourne à la mer, glisse lentement vers les flots... La mer gagne toujours, grignotant la falaise, vague après vague, saison après saison. Et un jour, ce cimetière sera plus marin que tous les cimetières marins du monde. Définitivement.
Main dans la main, Clara et Julie se dressent dos à la mer. Dans le viseur de mon appareil, comme dans le tableau de Monet, quelques voiles blanches au lointain, sur l'horizon bleu.
- C'est bon ? Vous êtes prêtes ? Alors ayez l'air impressionnistes !
- Hein ? Quoi ?
- Non, rien, souriez...
Genesis - Stagnation (Official Audio) !
https://www.youtube.com/watch?v=BNKDXs5P08QLa fée Viviane ou la Dame du Lac est un personnage mythique des légendes arthuriennes qui donne l'épée Excalibur au roi Arthur, guide le roi mourant vers Avalon après la bataille de Camlann, enchante Merlin, et éduque Lancelot du Lac après la mort de son père et la folie de sa mère. Les différents auteurs et copistes de la légende arthurienne ont donné à la Dame du Lac divers noms tels que Viviane, Niniane, Nyneve ou Nimue.
On pense que le nom nemue est lié à Mnémé, ou Mnémosyne, mère des Muses dans la mythologie grecque et romaine. Une autre racine possible est le nom celtique Niamh. Parfois, il semble que ce nom soit lié à la déesse galloise Rhiannon. Cette hypothèse est étayée par l'étymologie donnée dans la Suite du Merlin. On peut aussi penser que le nom est lié à la rivière Ninian en Bretagne continentale. Certains favorisent la forme Viviane et soutiennent qu’il s’agit probablement d’un dérivé de Vi-Vianna, lui-même issu de Co-Vianna, une variante de Coventina, nom d'une déesse des eaux romano-celtique. Il est probable que ce nom, à son tour, s’applique à Gwendoloena, la compagne de Merlin, son nom latin étant prononcé de manière similaire à Coventina en latin. On a également supposé que Viviane pouvait être une forme dérivée de Diane. Parfois, on voit dans cette forme une adaptation française de l’héroïne irlandaise légendaire Béfinn, ou Bé-Binn, dont le nom signifie « femme blanche », car le blanc a souvent été associé aux compagnes de Merlin !
Dans Kaamelott, série télévisée française, la Dame du Lac est un ange que les Dieux envoient sur terre pour aider le roi Arthur à progresser dans la quête du Graal, incarnée par Audrey Fleurot. Dans la trilogie La Saga du roi Arthur de Bernard Cornwell, Nimue et Morgane sont deux apprenties de Merlin. Ayant subi les trois blessures (du corps, de l'orgueil, de la folie), Nimue seule est capable de prendre la suite de Merlin dans la restauration des Dieux Anciens en Bretagne. Morgane, sœur d'Arthur, complotera contre eux par jalousie, allant même jusqu'à s'unir aux chrétiens. Dans la série britannique Merlin, Nimue est une très ancienne sorcière, qui a le pouvoir de donner la vie et la mort par l'intermédiaire d'une coupe. Elle est la principale antagoniste de la saison 1. La Dame du Lac, quant à elle, est une jeune druidesse, Freya, victime d’une malédiction. Elle devient l’amante de Merlin avant de mourir.
Titre : Bal des pendus
Poète : Arthur Rimbaud (1854-1891)
Recueil : Poésies (1870-1871).
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
Messire Belzébuth tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël !
Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles
Se heurtent longuement dans un hideux amour.
Hurrah ! les gais danseurs, qui n'avez plus de panse !
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
Hop ! qu'on ne sache plus si c'est bataille ou danse !
Belzébuth enragé racle ses violons !
Ô durs talons, jamais on n'use sa sandale !
Presque tous ont quitté la chemise de peau ;
Le reste est peu gênant et se voit sans scandale.
Sur les crânes, la neige applique un blanc chapeau :
Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées,
Un morceau de chair tremble à leur maigre menton :
On dirait, tournoyant dans les sombres mêlées,
Des preux, raides, heurtant armures de carton.
Hurrah ! la bise siffle au grand bal des squelettes !
Le gibet noir mugit comme un orgue de fer !
Les loups vont répondant des forêts violettes :
A l'horizon, le ciel est d'un rouge d'enfer...
Holà, secouez-moi ces capitans funèbres
Qui défilent, sournois, de leurs gros doigts cassés
Un chapelet d'amour sur leurs pâles vertèbres :
Ce n'est pas un moustier ici, les trépassés !
Oh ! voilà qu'au milieu de la danse macabre
Bondit dans le ciel rouge un grand squelette fou
Emporté par l'élan, comme un cheval se cabre :
Et, se sentant encor la corde raide au cou,
Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque
Avec des cris pareils à des ricanements,
Et, comme un baladin rentre dans la baraque,
Rebondit dans le bal au chant des ossements.
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
Arthur Rimbaud.
Une alliance abbasido-carolingienne a été tentée et partiellement formée au cours des huitième et neuvième siècles au travers d'une série d'ambassades, de rapprochements et des opérations militaires conjointes entre les empires Francs carolingiens et le califat abbasside ou les souverains musulmans pro-abbasside en Espagne. Ces contacts ont suivi le conflit intense entre les Carolingiens et les Omeyyades, marquée par la bataille de Poitiers en 732, et visaient à établir une contre-alliance avec le lointain Empire abbasside. Un peu plus tard, une autre alliance abbasido-carolingienne a été tentée dans un conflit contre Byzance. En 777, les souverains pro-abbassides du nord de l'Espagne entrèrent en contact avec les Carolingiens pour leur demander de l'aide contre le puissant califat omeyyade dans le sud de l'Espagne, toujours dirigé par Abd al-Rahman Ier. Les Abbassides espagnols trouvèrent plusieurs intérêts dans une alliance avec Pépin le Bref ; la dynastie de Cordoue constituait une menace militaire constante sur le sud-ouest de la France. Sulayman al-Arabi, le gouverneur (wali) pro-abbasside de Barcelone et de Gérone, envoya une délégation à Charlemagne à Paderborn, offrant sa soumission, ainsi que l'allégeance de Hussein de Saragosse et Abou Taur de Huesca en contrepartie d'une aide militaire9. Les trois dirigeants pro-abbasside transmirent l'information que le calife de Bagdad, Muhammad al-Mahdi, préparait une force d'invasion contre le souverain Omeyyade Abd al-Rahman Ier. Après ces campagnes, il y eut encore de nombreuses ambassades entre Charlemagne et le calife abbasside Hâroun ar-Rachîd à partir de 797, apparemment en vue d'une alliance abbasido-carolingienne contre Byzance19, ou en vue d'obtenir une alliance contre les Omeyyades d'Espagne.
Fondation dynastique des Omeyyades d'Espagne
750 : Victorieux à la bataille du Grand Zab, les Abbassides poursuivent et massacrent les Omeyyades du califat de Damas (661-750) et établissent un nouveau califat avec pour capitale Koufa.
14 août 755 : Abd al-Rahman, seul rescapé du massacre de la famille omeyyade débarque à Al-Munakab, au sud d'Al-Andalus (territoires de la péninsule Ibérique et de la Gaule alors sous emprise musulmane), avec la ferme intention de fonder un État indépendant.
756 : avec l'appui du « djund » (circonscription militaire, armée) syrien, il s'impose à la bataille d'al-Musara (es) et se proclame émir, rompant ainsi l'unité politique de la Oumma, tout en continuant à reconnaître l'autorité religieuse d'Al-Mansur, le calife abbasside de Bagdad. Pour pacifier le pays, assurer son pouvoir et son indépendance face aux conspirations de ses ennemis appuyés par les Abbassides, `Abd al-Rahman, surnommé « l'Émigré », confie les responsabilités politiques à des membres de sa famille et de sa clientèle. II s'appuie sur l'armée, dont il augmente les effectifs, et se constitue une garde de mercenaires, ce qui l'oblige à accroître les impôts pour payer les soldes.
766-776 : Sa politique rencontre l'opposition des Yéménites et des Berbères musulmans installés en Espagne, qui se révoltent à plusieurs reprises.
mort à Cordoue le 30 septembre 788 d'Abd al-Rahman. Il a fondé une dynastie et transformé al-Andalus en un État indépendant et structuré.
Après la conquête musulmane de l'Hispanie (711–716), la péninsule est administrée par des wali (gouverneur), nommés en principe par le calife omeyyade à Damas, mais les gouverneurs des différentes villes étaient nommés par le wali, par le gouverneur général de Kairouan ou par les Arabes d'Al-Andalus. Il s'ensuivit rapidement des querelles de pouvoirs, entretenues par les différentes factions : les Arabes (divisés entre Qahtanides et Ma'addites), les Berbères et les Syriens.
En décembre 747 ou en janvier 748 (130 AH), à l'autre bout de l'Empire, Abu Muslim s'empare définitivement de la ville de Merv, aux dépens de Nasr (en), le gouverneur local du Khorassan. Fort de cette nouvelle position et bénéficiant du soutien des chiites, des sunnites non-arabophones, des kharidjites, des chrétiens d'Orient, des juifs Mizrahim, des zoroastriens et des bouddhistes, il lance une révolte contre les Omeyyades, qui seront finalement défaits à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750 (11 Joumada Thani 132 AH), permettant ainsi l'instauration du Califat abbasside. Blessé lors de la bataille, le calife omeyyade Marwān II fuit vers l'Égypte, pratiquant la politique de la terre brûlée (contraire à l'éthique de la guerre d'Abou Bakr) sur son chemin. Rattrapé à Fostat, il est capturé et exécuté. Un sort qui attendra tous les membres de sa famille, à l'exception du jeune prince talentueux Abd al-Rahman, qui se réfugia en Afrique du Nord, chez les Berbères. Il avait d'abord projeté de se tailler une principauté au Maghreb, mais estima les chances d'y parvenir très minces, et se tourna vers al-Andalus. Soutenu par une partie de la population musulmane, il débarqua et écrasa ses ennemis à Cordoue, où il installa sa capitale.
Il passa la plus grande partie de son règne à soumettre les gouverneurs locaux, jaloux de leur autorité, qui voulaient conserver leur indépendance, et à lutter contre le royaume chrétien des Asturies, issu de quelques résistants wisigoths. En 777, le gouverneur de Saragosse se révolta et appela Charlemagne à son secours. Mais l'expédition tourna court, car Charlemagne dut se porter au nord de son royaume pour le protéger d'une nouvelle incursion saxonne. Pendant le retour, son arrière-garde fut attaquée à Roncevaux par les Vascons, après la mise à sac de leur capitale, Pampelune.
Les successeurs d'Abd al-Rahman organisèrent le nouvel État et le pacifièrent, tout en organisant des expéditions de razzia dans les royaumes chrétiens. À sa mort, l'émir Al-Hakam Ier, qui avait su autant jouer de la terreur que d'une politique souple et habile, laissa à son fils Abd al-Rahman II un État relativement stable. Ce dernier fut un souverain mécène et protecteur des arts et des lettres, considéré comme l'un des chefs musulmans les plus cultivés de son temps, ce qui ne l'empêcha pas de mater une révolte à Tolède en 828, ainsi que l'agitation intérieure menée par les chrétiens. Il s'entoura d'artistes qui orientèrent l'Espagne musulmane vers une civilisation culturelle qui fit sa renommée. En 844, les Madjus (vikings) débarquèrent et pillèrent Séville pendant sept jours, mais l'armée de l'émir réagit promptement et les écrasa. Abd al-Rahman II fit fortifier la côte (par des forteresses et des tours de guet) et construire une flotte de guerre. Un nouveau raid que les vikings tentèrent quelques années plus tard (859) échouera. Un siècle plus tard, un nouveau raid manqué montrera encore l'efficacité des dispositions de l'émir.
Son successeur, Muhammad Ier, commença son règne en écrasant une nouvelle révolte de Tolède, et en combattant la dissidence d'Omar ibn Hafsun. Une période trouble s'ensuivit, avant que l'émir Abd Allah et son fils Abd al-Rahman III ne rétablissent la situation.
L'émirat de Cordoue avait été jusqu'à cette époque politiquement et économiquement indépendant du califat abbasside de Bagdad. Abd al-Rahman III décida d'y ajouter l'indépendance religieuse, en se proclamant calife, transformant l'émirat de Cordoue en califat de Cordoue.
Au XIe siècle, le califat s'effondre et se fragmente en micro-états, les Taïfas (jusqu'à 25) qui, affaiblis, seront progressivement reconquis par les Chrétiens. Le dernier royaume musulman espagnol, le royaume de Grenade, tombera en 1492. Les derniers Musulmans, vivant sous la loi chrétienne, seront forcés à se convertir ou à émigrer au XVIIe siècle.
Pour rappel,
L'émir 'Abd al-Rahmān III prit le titre de calife en 929, affirmant ainsi la complète indépendance du califat de Cordoue par rapport à celui des Abbassides. Il suivait en cela l'exemple des Fatimides qui avaient fondé un califat chiite ismaélien au Maghreb, le califat fatimide, après la prise de Raqqada (capitale des Aghlabides) en 909, avant de conquérir l'Égypte en 969 et de s'y établir définitivement en 973.
La conséquence de cette décision fut que les califes Omeyyades de Cordoue pâtirent d'une mauvaise réputation dans l'historiographie musulmane. En effet, le calife, en tant que « Commandeur des croyants » devait être unique ; cette volonté d'indépendance religieuse fut perçue comme une dissidence menaçant l'unité spirituelle de la communauté des croyants du monde arabo-musulman classique déjà mise à mal par l'instauration du califat fatimide. D'autres suivirent cependant.
Par la suite,
François Ier est le premier roi de France à conclure une alliance avec l'Empire ottoman, notamment dans le but de briser la toute-puissance de l'Empire des Habsbourg en Europe. En 1528, il fait appel à Soliman le Magnifique afin de restituer aux chrétiens de Jérusalem une église que les Turcs avaient transformé en mosquée.
En 1569, Charles IX de France signe un nouveau traité de Capitulations avec le Sultan Selim II héritier du trône de Soliman le Magnifique. Négocié par Guillaume de Grandchamp de Grantrie, ambassadeur de France en poste à la Sublime Porte, il permet au royaume de France de récupérer des navires et des biens confisqués par les Ottomans en règlement de dettes.
En 1604, le roi Henri IV de France obtient du sultan Ahmet Ier l'insertion, dans les accords de Capitulations du 20 mai 1604, de deux propositions relatives à la protection des pèlerins chrétiens et des religieux responsables de l'église du Saint-Sépulcre.
Sous Louis XIII, les relations amicales avec l'Empire ottoman permettent, grâce à l'accord de 1604, le développement des ordres religieux au Levant et en Palestine.
Le 5 juin 1673, le sultan Mehmed IV signe un accord avec le roi Louis XIV qui octroie de nouveaux droits et protections aux pèlerins et gardiens de lieux chrétiens sous contrôle ottoman.
L'influence française à Constantinople se manifeste encore sous le règne de Louis XV, avec l'autorisation accordée, à l'ordre des Franciscains, qui étaient protégés de la France, de réparer la coupole du Saint-Sépulcre. Cela revenait à reconnaître leurs droits de propriété sur le Saint-Sépulcre, également revendiqués par les Grecs et les Arméniens.
Titre : Comédie de la soif
Poète : Arthur Rimbaud (1854-1891)
Recueil : Derniers vers (1872).
1. LES PARENTS
Nous sommes tes Grands-Parents,
Les Grands !
Couverts des froides sueurs
De la lune et des verdures.
Nos vins secs avaient du coeur !
Au soleil sans imposture
Que faut-il à l'homme ? boire.
Moi. - Mourir aux fleuves barbares.
Nous sommes tes Grands-Parents
Des champs.
L'eau est au fond des osiers :
Vois le courant du fossé
Autour du château mouillé.
Descendons en nos celliers ;
Après, le cidre et le lait.
MOI. - Aller où boivent les vaches.
Nous sommes tes Grands-Parents ;
Tiens, prends
Les liqueurs dans nos armoires ;
Le Thé, le Café, si rares,
Frémissent dans les bouilloires.
- Vois les images, les fleurs.
Nous rentrons du cimetière.
MOI. - Ah ! tarir toutes les urnes !
2. L'ESPRIT
Éternelles Ondines
Divisez l'eau fine.
Vénus, soeur de l'azur,
Émeus le flot pur.
Juifs errants de Norwège
Dites-moi la neige.
Anciens exilés chers,
Dites-moi la mer.
MOI. - Non, plus ces boissons pures,
Ces fleurs d'eau pour verres ;
Légendes ni figures
Ne me désaltèrent ;
Chansonnier, ta filleule
C'est ma soif si folle
Hydre intime sans gueules
Qui mine et désole.
3. LES AMIS
Viens, les vins vont aux plages,
Et les flots par millions !
Vois le Bitter sauvage
Rouler du haut des monts !
Gagnons, pèlerins sages,
L'absinthe aux verts piliers...
MOI. - Plus ces paysages.
Qu'est l'ivresse, Amis ?
J'aime autant, mieux, même,
Pourrir dans l'étang,
Sous l'affreuse crème,
Près des bois flottants.
4. LE PAUVRE SONGE
Peut-être un Soir m'attend
Où je boirai tranquille
En quelque vieille Ville,
Et mourrai plus content :
Puisque je suis patient !
Si mon mal se résigne,
Si j'ai jamais quelque or
Choisirai-je le Nord
Ou le Pays des Vignes ?...
- Ah ! songer est indigne
Puisque c'est pure perte !
Et si je redeviens
Le voyageur ancien,
Jamais l'auberge verte
Ne peut bien m'être ouverte.
5. CONCLUSION
Les pigeons qui tremblent dans la prairie,
Le gibier qui court et qui voit la nuit,
Les bêtes des eaux, la bête asservie,
Les derniers papillons !... ont soif aussi.
Mais fondre où fond ce nuage sans guide,
- Oh ! favorisé de ce qui est frais !
Expirer en ces violettes humides
Dont les aurores chargent ces forêts ?
Arthur Rimbaud.
TÉMOIGNAGE DE
CITOYEN TIGNARD YANIS,
PN 3286 de la Cour Européenne des droits de la femme, de l'enfant et de l'Homme,
ALIAS
TAY
La chouette effraie,
Y'BECCA EN JÉRUSALEM :
les peuples dans le l'horizon, le vent et le verbe vers l'infini, le souffle et le vivant