HUMBLE ET HEUREUX... D'ÊTRE DANS LES MYSTÈRES DU PROCHE-ORIENT.
TAY La chouette effraie. Écrit de Monsieur et Citoyen Tignard Yanis.
Sanctuaire du Livre — Wikipédia
Le Sanctuaire du Livre (en hébreu : היכל הספר, heykhal ha-Sefer) est une aile du musée d'Israël près de Givat Ram à l'ouest de Jérusalem, qui détient les Rouleaux de la mer Morte — découverts entre 1947 et 1956 dans onze grottes dans et autour du Wadi Qumrân. Le sanctuaire était prévu d'être construit à l'origine sur le campus de Givat Ram de l'université hébraïque, attenant à la Bibliothèque nationale.
Durant sept ans un processus de planification compliqué aboutit finalement à la construction du projet en 1965 qui fut financé par la famille de David Gottesman, hongrois d'origine et philanthrope qui acquit les Manuscrits pour les offrir à l'État d'Israël. Un des architectes, le pragmatique Armand Bartos (1910-2005), fut manifestement choisi parce que marié à Celeste Ruth Gottesman, la propre fille de Gottesman (celle-ci avait épousé en 1935 Jerome Altman, puis divorça). En ce qui concerne l'autre architecte attitré, le visionnaire excentrique Frederick Kiesler (1890-1965), Gottesman avait auparavant mené une enquête pour savoir si son œuvre La Maison sans fin pouvait être installée au MoMA à New York. Il y avait aussi dans l'équipe d'architectes un homme nommé Gezer Heller qui avait construit de nombreuses structures importantes dans le nouvel État d'Israël. Il se maria avec Alice Hammer, la sœur d'Ibbi Hammer, la femme qui était devenue la directrice de la banque de l'État d'Israël. Elle était la fille du Grand-Rabbin de Budapest.
Au tout début les architectes israéliens protestèrent que ces architectes non-israéliens avaient été choisis par népotisme et objectèrent que Kiesler n'avait jamais terminé ses études d'architecture à Vienne et Berlin — bien qu'il reçût une accréditation à New York — et n'avait jamais rien construit. Il était avant tout un designer d'avant-garde qui enseignait à l'occasion. Néanmoins, cet architecte américain, juif de confession, avait été choisi par Gottesman dès 1955.
Le sanctuaire prend la forme d'un dôme immaculé, couvrant une structure placée aux deux tiers dans le sol, et légèrement au-dessus d'un plan d'eau dans lequel il se reflète. Le dôme reproduit la forme d'un couvercle de jarre comme celui des jarres où l"on a trouvé les manuscrits. Face au dôme se trouve un mur de basalte noir. Les couleurs et les formes du bâtiment évoquent le Rouleau de la guerre des Fils de Lumière contre les Fils des Ténèbres, l'un des Rouleaux de la mer Morte, où le dôme blanc symboliserait les Fils de Lumière et le mur noir serait les Fils des Ténèbres.
Comme la fragilité des Rouleaux rend impossible leur exposition permanente, un système de rotation a été mis en place. Après qu'un manuscrit a été montré pendant trois à six mois, il est retiré et placé temporairement dans une salle de stockage spéciale où il reste en repos.
Le musée détient aussi de rares et anciens manuscrits et permet de voir le Codex d'Alep. Son dôme à l'architecture singulière a servi de décor pour de nombreuses productions cinématographiques de science-fiction[réf. nécessaire].
Parce que les méthodes de construction et les matériaux d'origine de cet édifice donnaient des signes de faiblesse, le musée fut fermé pendant un an pour rénovations et a rouvert le 7 juin 2004.
Bibliographie
(en) « Endless Cave in Jerusalem », Time, 30 avril 1965 (lire en ligne [archive])
(en) Meir Ronnen, « Keepers of the Scrolls », The Jerusalem Post, 2 juillet 1997 (lire en ligne [archive])
(de) Roland Lelke, Der endlose Raum in Frederick Kieslers Schrein des Buches, Aix-la-Chapelle, Shaker Verlag, 1999, 187 p. (ISBN 3-8265-4806-X)
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Shrine of the Book » (voir la liste des auteurs).
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Le Livre d'Isaïe, ou Livre d'Ésaïe, est un livre du Tanakh et donc de l'Ancien Testament. Il traite de la déportation du peuple juif à Babylone puis de son retour et de la reconstruction du Temple de Jérusalem sur les ordres du Grand Roi achéménide Cyrus II.
Contexte historique
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Le livre se présente sous le nom d'Isaïe, un personnage qui aurait vécu aux alentours du VIIIe siècle av. J.-C. siècle sous les règnes d'Ozias, de Jotham, d'Achaz et d'Ézéchias1.
La vaste majorité des études bibliques considèrent le Livre d'Isaïe comme étant l'ouvrage de plusieurs auteurs d'après de nombreuses preuves évidentes. La preuve la plus manifeste de la pluralité d'auteurs apparait au début du chapitre 40, où commence l'œuvre dite du « Deutéro-Isaie » : sans aucune transition apparente, nous nous trouvons transportés du VIIIe siècle av. J.-C. en pleine période de l'Exil (VIe siècle av. J.-C.). Il n'est plus question une seule fois d'Isaïe et l'Assyrie est remplacée par Babylone, dont le nom est fréquemment mentionné, ainsi que celui du roi des Mèdes et des Perses, Cyrus II, conquérant de Babylone et artisan du retour des Juifs dans leur pays (41,2; 44,28; 45,1). Depuis les travaux de Claus Winstermann confirmant la thèse de Bernhard Duhm (1892)2,3, les exégètes parlent désormais du « Trito-Isaïe » pour la section comprenant les chapitres 56 à 664.
Si important qu'ils soient, les chapitres 40 à 66 ne sont pas la seule partie du livre sûrement postérieure à l'époque d'Isaïe. En y regardant de près, on constate que les chapitres 36-39 sont la reprise, avec il est vrai d'importantes variations, d'un texte historique qui se trouve aussi dans le livre des Rois (2 Rois 18,13 - 20,19). Les chapitres 34-35 portent un cachet exilique et s'apparentent à l'œuvre du Deutéro-Isaïe. Enfin, l'ensemble constitué par les chapitres 24-27, couramment appelé « l'Apocalypse d'Isaïe », est fort loin de la mentalité et des représentations des hommes du VIIIe siècle av. J.-C. À l'intérieur des ensembles habituellement rattachés au prophète lui-même (1-12 ; 13-23 ; 28-33), il y a un certain nombre de fragments que les commentateurs datent d'une époque postérieure5.
Plan et contenu
Le Prophète Isaïe, par Gustave Doré.
Depuis le commentaire que Johann Christoph Döderlein publia en 1775, il est généralement admis que ce volume comprend deux œuvres bien distinctes, celle de Isaïe (Iesha‘yahou) lui-même (chapitres 1 à 39), et celle du « Second Isaïe » (ou Deutéro-Isaïe), œuvre anonyme écrite vers 550-540 (chapitres 40 à 66). La présentation de ces deux auteurs en un seul volume existait déjà au IIe siècle av. J.-C.. La tradition juive concorde avec la chrétienne sur un point : toutes deux ont enseigné que le livre d’Isaïe est l’œuvre d’un seul homme. Cependant l’hypothèse de Doederlein, reprise en 1780 par Johann Benjamin Koppe et avancée dès le XIIe siècle en Espagne par Abraham ibn Ezra, a été confirmée par l’ordinateur auquel Yehuda T. Radday, en 1969 à Jérusalem, donna tous les éléments connus du problème. La réponse fut claire : il n’existe aucune possibilité raisonnable de penser que les deux parties du livre d’Isaïe sont l’œuvre d’un seul auteur6.
Dans son entièreté, le livre d'Isaïe est considéré comme l'un des livres prophétiques, sinon le livre prophétique, qui aborde le plus de thématiques différentes, avec un long développement pour chacune de ces thématiques. Parmi les thèmes abordés, nous pouvons y trouver le monothéisme absolu, la fin de l'exil babylonienne, la chute définitive de Babylone et de Tyr, le messianisme royal et la fin des temps.
Isaïe 1-39 ou le « Proto-Isaïe »
Benjamin West, Les Lèvres d'Isaïe purifiées par le feu.
La première partie de l'ouvrage (ch. 1-39) contient les oracles habituellement attribués au prophète du VIIIe siècle av. J.-C.. Cette longue section peut être divisée en quatre développements, qui s'enchaînent dans une dynamique qui va progressivement du péché et du malheur à un avenir radieux
Le péché et le malheur de Juda et de Jérusalem (ch. 1-12) : Les sacrifices idolâtres du peuple provoquent Dieu; ils se rendent coupables d’oppressions, d’injustices et de meurtres. Ce peuple sera puni par des gens sans foi; les choses indispensables à la vie (le pain et l’eau) ainsi que la stabilité sociale seront retirées. Damas et Samarie seront dévastées par l’Assyrie qui, à son tour, sera punie pour son insolence. L'Égypte et l'Éthiopie seront humiliées par les Assyriens et emmenées en exil. Les Mèdes participeront à la chute de Babylone. La ville Tyr sera abaissée et oubliée pendant 70 ans. Une jeune pousse de la souche de Jessé deviendra un chef qui aura l’esprit de Dieu; il s'agit du Messie (Isaïe 11:10).
Le malheur du monde païen (ch. 13-27)
Deuil, puis triomphe d'Israël, de Juda et de Jérusalem (ch. 28-35). Cette section est caractérisée par une série d'oracles de deuil commençant par le cri hôy, « hélas », prononcé dans le cadre des funérailles. Les discours semblent se rapporter à l'époque des années 705-701, quand Juda avait pris la tête d'une coalition anti-assyrienne soutenue par l'Égypte.
Les chapitres 36-39 forment un récit identique - pour l'essentiel -à celui de 2 Rois chapitres 18-20
Le livre d’Isaïe est le seul livre de la Bible où Lilith soit expressément désignée au chapitre 34 verset 14.
Isaïe 40-55 ou le « Deutéro-Isaïe »
Cette œuvre qui s'ouvre par l'invitation « Consolez, consolez mon peuple » (40,1) a reçu le nom de « Livre de la consolation d’Israël ». Le ton des chapitres est très différent de la première partie car il se consacre davantage à l’attachement indéfectible de YHWH pour les siens ; l’ensemble placé sous le signe de promesses de bonheur. Quatre pièces appelées traditionnellement « poèmes (ou chant) du serviteur » (42,1-9 ; 49, 1-7 ; 50,4-11 ; 52,13-53,12) dressent le portrait d’un homme admirable, qui en vient à accepter la souffrance et même la mort pour en sauver d’autres. L’architecture de cette section reste assez anarchique7.
Le philosophe Jean Soler voit dans cette œuvre les plus anciennes formulations du monothéisme stricto sensu8.
Isaïe 56-66 ou le « Trito-Isaïe »
La dernière partie du livre a pour élément focal l'évocation de Sion comme centre de pèlerinage des nations (ch.60-62), la même perspective universaliste se faisant jour dans le cadre formé par les sections 56,1-8 et 66,18-24. Bon nombre de thèmes déjà proposés dans les sections antérieures, en particulier 1,1-2,5 et 40-55 sont repris et développés avec des accents nouveaux, dans la perspective du triomphe final de Jérusalem.
Les évolutions du plan de ce livre au cours des siècles
L'architecture fondamentale du livre a été établie au Ve siècle av. J.-C.. Différents compléments y sont encore apportés, d'abord dans l'esprit de la réforme religieuse d'Esdras (par exemple 44,9-20), puis, à l'époque hellénistique, en lien avec la polémique antisamaritaine et avec l'espérance du grand rassemblement des juifs de la Diaspora, et enfin dans une perspective proche de l'apocalyptique9.
Interprétation
Interprétation chrétienne du messianisme
Copie du rouleau d'Isaïe exposée au sanctuaire du Livre du musée d'Israël
Article détaillé : Jésus-Christ.
Le livre d'Isaïe contient plusieurs textes célèbres, interprétés dans le Nouveau Testament et par la tradition chrétienne comme autant d'annonces du Messie. Isaïe est donc réputé avoir prononcé des « oracles messianiques ». Il faut pourtant remarquer que le mot masiah « oint, Messie », n'est utilisé qu'une seule fois dans l'ouvrage, et c'est à propos de Cyrus (45,1). Trois principaux oracles sont mis en avant :
L'oracle d'Emmanuel (7,10-17) est discuté. Le texte annonce la naissance d'un nouveau roi, dont le nom Emmanuel (Dieu est avec nous) est tout un programme. Toutefois, les exégèses trouvent difficile d'attribuer ces paroles à l'Isaïe du VIIIe siècle av. J.-C..
Le poème du chapitre 9 qui célèbre la fin de l'oppression étrangère et la naissance d'un prince (en fait son sacre) semble être un chant de couronnement royal, dans la ligne du psaume 2.
Le poème du chapitre 11 pourrait être une pièce rédactionnelle célébrant Josias10.
Les chrétiens attribuent ces trois oracles comme étant des prophéties concernant Jésus Christ. Ils considèrent également que le Serviteur souffrant des « Chants du Serviteur » (42,1-9 ; 49, 1-7 ; 50,4-11 ; 52,13-53,12) annonce Jésus Christ et sa Passion.
Interprétation chrétienne de l'étoile du matin
Article détaillé : Satan.
Au verset 12 et suivant du chapitre 14, il est question de l'étoile du matin qui en voulant se hisser au dessus de dieu, s'est vue déchue par dieu lui même pour ce blasphème.
Prise dans le contexte, la phrase désigne Babylone dans sa trop grande confiance en son infaillibilité, qui l'a poussera vers la mort. Mais de nombreux exégètes chrétiens et parfois juifs, s'accordent pour donner de ce passage une interprétation plus large et désigne Satan comme étant la personne visé. C'est un passage qu'il faut rapprocher du verset 13 du chapitre 28 du livre d'Ézéchiel, très similaire.
Archéologie
La plus ancienne version connue du Livre d'Isaïe fait partie des Manuscrits de la mer Morte. Composée de dix-sept feuillets de cuir cousus ensemble, elle mesure 7,34 mètres de long. Y est retranscrite en hébreu, sur cinquante-quatre colonnes, l'intégralité des soixante-six chapitres du livre d’Isaïe. Copiée vers le IIe siècle av. J.-C., elle est un des plus anciens textes du Tanakh (Bible hébraïque) connus à ce jour. Cela a permis de comparer les versions actuelles et la version la plus ancienne connue.
Bibliographie
Janthial, Dominique, L'oracle de Nathan et l'unité du livre d'Isaïe, Berlin, New-York, éd. Walter de Gruyter, 2004 (lire en ligne sur Google Books [archive])
Janthial, Dominique, « Livre et révélation : le cas d’Isaïe », Nouvelle revue théologique, 1/2004 (Tome 126), p. 16-32, (lire en ligne sur cairn.info [archive]).
Le Boulluec, Alain, et Le Moigne, Philippe, Vision que vit Isaïe, Paris, éd. Cerf, 2014, (traduction française du livre d'Isaïe de la Bible d'Alexandrie).
Vermeylen, Jacques, (éd.), The Book of Isaiah. Le Livre d'Isaïe. Les oracles et leurs relectures. Utilité et complexité de l'ouvrage (coll. Bibliotheca Ephemeridum Theologicarum Lovaniensium, 81). 1989, 476 pages, (ISBN 90-6186-304-X)
Vermeylen, Jacques, Le livre d'Isaïe, une cathédrale littéraire, col. "Lectio Divina", No. 264, Paris, Cerf, 2014.
(eng) Marvin Alan Sweeney, The Book of Isaiah in Recent Research, CR:BS 1 (1993) 141-162.
(de) Bereitete Heimkehr. Jesaja 35 als redaktionelle Brücke zwischen dem Ersten und dem Zweiten Jesaja, Steck, O. H., (SBS 121; Stuttgart: Katholisches Bibelwerk, 1985)
Versions en ligne
Isaïe en hébreu, français, anglais, sur Sefarim [archive], avec moteur de recherche en chaque langue
Iesha'yahou dans la traduction d'André Chouraqui [archive]
Nombreuses versions d'Esaïe sur Lexilogos [archive]
David Bensoussan, Le Livre d'Isaie - Lecture commentée, Les Éditions du Lys, (ISBN 978-2-922505-24-5), Les Éditions Du Marais, (ISBN 978-2-923721-52-1), 278 pages, 2014
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Livre d'Isaïe, sur Wikisource
De l'épée à la charrue (Chapitre 2.4)
Rorate (Chapitre 45.
Tyr
Le Vignoble gaspillé
Références
↑ Ésaïe 1,1
↑ Das Buch Jesaia übersetzt und erklärt (The Book of Isaiah Translated and Explained), Bernhard Duhm, 1892
↑ Isaiah 40-66 par Claus Winstermann(1969), 448 pages, (ISBN 0-664-22645-0)
↑ Rhetoric and Redaction in Trito-Isaiah attempts to integrate the insights of rhetorical criticism into a diachronic study of Isaiah 56-66 [archive], Paul Alan Smith, 228 pages, 1995. Extraits sur Google Books.
↑ Introduction au livre d'Ésaïe, Traduction Œcuménique de la Bible, Éditions du Cerf, p.769-770
↑ Liminaire pour Iesha‘yahou, Bible de Chouraqui. (ISBN 2-220-05277-X)
↑ Introduction à l'Ancien Testament, Jean-Daniel Macchi, Thomas Römer, Christophe Nihan, éd. Labor et Fides, 2005, (ISBN 2-8309-1112-1), p. 410-423
↑ L'Invention du monothéisme, Jean Soler, éd. de Fallois, 2002, (ISBN 978-2-87706-437-
, p. 87-91
↑ Introduction à l'Ancien Testament, Jean-Daniel Macchi, Thomas Römer, Christophe Nihan, ed.Labor et Fides, 2005, (ISBN 2-8309-1112-1), p. 419-420
↑ M.A.Sweeney, FOTL, 1996
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Les manuscrits de la mer Morte, également appelés manuscrits de Qumrân, sont un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec, mis au jour entre 1947 et 1956 à proximité du site de Qumrân, alors en Transjordanie. La découverte de ces quelque 970 manuscrits — dont il ne reste parfois que d'infimes fragments — copiés entre le IIIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C. a été faite dans douze grottes où ils avaient été entreposés. Parmi les documents découverts figurent de nombreux livres de l'Ancien Testament. Antérieurs de plusieurs siècles aux plus anciens exemplaires du texte hébreu connus jusqu’alors, ces manuscrits présentent un intérêt considérable pour l'histoire de la Bible.
Ils ont été fréquemment attribués, mais sans preuve définitive, au groupe des Esséniens.
La découverte majeure de Qumrân est le rouleau d'Isaïe A, devenu mondialement célèbre. C'est le plus ancien manuscrit hébreu complet connu d'un livre biblique : le Livre d'Isaïe. Le Grand Rouleau d'Isaïe est le plus emblématique des manuscrits découverts à Qumrân, car le mieux conservé. Composé de dix-sept feuillets de cuir cousus ensemble, il mesure 7,34 mètres de long. Y est transcrite en hébreu, sur cinquante-quatre colonnes, l'intégralité des soixante-six chapitres du livre d’Isaïe. Copié vers le IIe siècle av. J.-C., il fait partie avec les autres manuscrits de la mer Morte des plus anciens textes du Tanakh (bible hébraïque) connus à ce jour.
Une des grottes dans lesquelles les manuscrits ont été trouvés.
D'autres lieux de la rive occidentale de la mer Morte ont également produit des manuscrits, entre autres Massada et Nahal Hever.
Découverte
La version la plus communément acceptée de cette histoire est largement basée sur des enquêtes de John C. Trever (en). Selon Trever, durant le printemps 1947 un pâtre bédouin, Muhammed edh-Dhib Hassan, parti à la recherche de l'un de ses animaux, trouve dans une grotte de grandes jarres qui, pour la plupart, contiennent des rouleaux de cuir étonnamment bien conservés, enveloppés dans de la toile. Des recherches ultérieures mettent au jour de nombreux autres documents. Les rouleaux sont en premier lieu apportés à un antiquaire de Bethléem nommé Ibrahim 'Ijha. La grotte, et celles qui seront découvertes par la suite, sont situées sur les pentes désertiques de Qumrân, sur les rives nord-ouest de la mer Morte, et sont d'un accès assez difficile. L'archéologue israélien Eleazar Sukenik comprend l'importance des rouleaux de la mer Morte et son fils Yigael Yadin réussit à convaincre l'État israélien d'acheter ceux qui avaient été mis en vente en 19541.
« De 1947 à 1956, plusieurs dizaines d'excavations ou de grottes sont explorées dans les environs plus ou moins proches de Qumrân. Dans onze d'entre elles, on retrouva des manuscrits en nombre et en qualité variables : certains avaient été déposés dans des jarres. De ces cachettes, on retire quelques rouleaux bien conservés, mais surtout des milliers de fragments aux dimensions diverses allant de plusieurs colonnes à quelques millimètres carrés »2.
En février 2017, des archéologues de l'Université Hébraïque annoncent la découverte d'une douzième grotte, contenant de nombreuses jarres toutes brisées et vidées presque entièrement de leur contenu. Le pillage semble remonter aux années 1950 car une pioche en métal de cette époque a été retrouvée sur place3.
Présentation de la découverte
La découverte des rouleaux de manuscrits près des ruines de Qumrân s'est déroulée de 1947 à 1956 dans onze grottes situées aux alentours, 870 manuscrits ont été reconstitués à partir de plusieurs dizaines de milliers de fragments. La plupart ont été écrits sur parchemin et une centaine sur papyrus4. Un peu moins de 15 % sont écrits en araméen, la langue courante du pays depuis l'occupation perse4. L'immense majorité est en hébreu, la langue littéraire et doctrinale que l'on disait « sainte »Note 1. De rares manuscrits sont en grec5, l'idiome de la diaspora hellénique. Certains des textes hébraïques ont une écriture cryptée4 qui a bien sûr été décodée6,Note 2. « Outre le grec, les scribes ont utilisé cinq écritures différentes : l'hébreu carré (ou judéo-araméen) — c'est la plus employée —, le paléo-hébreu, le nabatéen, le cryptique A et le cryptique B5. »
À l'exception d'une douzaine, les 870 rouleaux – ou fragments de rouleaux – ont été copiés par des scribes différents7.
Datation des textes
Un travail de datation paléographique effectué par Frank Moore Cross portant sur plus de 690 manuscrits indique que 448 d'entre eux ont été copiés au Ier siècle, alors que 224 ont été copiés dans la période 150 - ca 50 av. J.-C.8. Seulement 21 manuscrits ont été copiés avant 150 av. J.-C. Selon Frank Moore Cross, seulement trois manuscrits contiennent des indices qui permettent de les dater du IIIe siècle av. J.-C.8. Parmi eux, un fragment d'un rouleau des livres de Samuel (4QSamuel) est peut-être le plus ancien, car il a été copié pas plus tard que 250 av. J.-C., à moins que ce ne soit 4QExode (275 - 225 av. J.-C.)8. Le rouleau d'Isaïe A, le plus ancien manuscrit hébreu complet connu d'un livre biblique (Livre d'Isaïe) a été confectionné au IIe siècle av. J.-C.
Ce travail de datation paléographique a été mis en tableau par Brian Webster et donne la répartition suivante8 :
Période Nombre de manuscrits8
Jusqu'à la période hasmonéenne (250 - 150 av. J.-C.) 21 manuscrits
Hasmonéens (150 - ca 50 av. J.-C.) 224 manuscrits
Transition (75 - ca 1 av. J.-C.) (Hérode le Grand (37 - 4 av. J.-C.) 5 manuscrits
Hérodiens (50 à 30 av. J.-C. - 70 apr. J.-C.) 448 manuscrits
La période mise en abscisse du tableau ci-dessus est celle de la copie, la période de composition ou de rédaction de l’œuvre peut être la même ou être antérieure2. Alors que la date de composition ou de rédaction des textes bibliques trouve en général facilement un consensus, les dates de première rédaction de chacun des documents que l'on peut attribuer à un mouvement qui dans les manuscrits se désigne lui-même sous le nom de Yahad, font l'objet de batailles entre les spécialistes. Il en est de même de la détermination de l'ordre chronologique d'écriture de cette catégorie de manuscrits indépendamment de leur datation absolue. Sur ces deux points, nul consensus ne se dégage, ces datations ayant une forte influence sur l'identification du groupe qui a écrit la centaine de manuscrits dits « sectaires » et qui a probablement caché ces rouleaux.
Période où les manuscrits ont été cachés
Au-delà de la date de l'écriture des documents retrouvés se pose la question de la date de leur mise à l'abri. L'hypothèse la plus fréquemment émise opte pour une dissimulation pendant la Grande révolte juive, avant le contrôle de la région par l'armée romaine (68-70). Pour Daniel Stoekl Ben Ezra, historien des religions et chargé de recherche au CNRS, « "l'analyse des deux tiers des manuscrits nous a permis de constater que des documents plus récents et d'autres plus anciens d'environ cinquante à soixante-dix ans ont été retrouvés ensemble, dans les mêmes grottes". [...] Il est communément admis que l'ensemble des documents a été caché dans les grottes aux alentours de 68, [...] au moment de la première révolte juive contre les Romains. [...] Il va falloir désormais tenir compte de l'existence de [...] deux bibliothèques qui, de surcroît, ont peut-être été cachées à deux moments différents. Non seulement en 68 [...], mais aussi environ soixante-dix ans plus tôt 9! ».
La publication des manuscrits
« Le déchiffrement et le regroupement de la multitude de pièces sont étonnamment rapides. Commencé en 1953, le travail est achevé, pour l'essentiel, en 1960. Il en est tout autrement pour la publication : après un bon début, puis des essoufflements et des crises, il faudra attendre la fin du siècle pour disposer de la quasi-totalité des textes2 ».
« Les péripéties et les lenteurs qui ont émaillé ces travaux de lecture et de transcription, pendant quarante-six ans, ont été qualifiées par Geza Vermes, professeur à l'université d'Oxford, de "scandale académique du XXe siècle"10 ».
« Les éditions Oxford University Press ont publié aux États-Unis les manuscrits de la mer Morte. L'ensemble forme trente-neuf volumes. Il est présenté sous le titre général de Discoveries in the Judaean Desert. L'édition est encore incomplète en mars 2013 : le dernier volume comprenant l'introduction et un index10 » est sorti, mais les volumes XXXII et XXVII sont toujours en préparation.
Attribution des textes
« Les historiens du premier siècle ap. J.-C., Philon d'Alexandrie, Pline l’Ancien et surtout Flavius Josèphe, avaient relaté qu’au nord-ouest des rives de la mer Morte vivait à l’époque une communauté de cénobites appelés Esséniens, qui étaient célibataires, végétariens et qui pratiquaient un mode de vie très austère selon les prescriptions de la Torah. Or nos manuscrits ont précisément été trouvés dans ces parages de la Dépression de la Mer Morte. Cette coïncidence fit immédiatement naître la thèse [...] selon laquelle l’ensemble des manuscrits de la Mer Morte provient d’une communauté essénienne qui se trouvait installée dans la région de Qumrân.
Cette communauté a caché ces manuscrits dans les grottes du voisinage à l’approche des Romains, peu avant la chute de Jérusalem en 70. Cette thèse “essénienne”, [...] a, dans un premier temps, difficilement trouvé un consensus dans le monde savant. Aujourd’hui encore elle a de nombreux contradicteurs11. »
C'est dès 1948, qu'un premier auteur, l'archéologue israélien Eleazar Sukenik, publie un article dans lequel il établit un lien entre les rouleaux (et leur contenu) et la secte dissidente juive que l'on appelle en grec esséniens. Certains ont aussi évoqué la possible appartenance de Jésus ou de Jean-Baptiste à cette communauté, mais sans pouvoir fournir de preuve non discutables. Le sujet fait l'objet d'intenses débats.
Cette théorie est devenue l'interprétation la plus communément admise quant à l'origine des rouleaux. Elle est considérée comme probable, mais aucune preuve formelle n'existe. Elle est ainsi remise en question par certains chercheurs. Pour K. H. Rengstorf, suivi par N. Golb, les manuscrits proviendraient de bibliothèques de Jérusalem (du temple de Jérusalem comme de bibliothèques privées), et auraient été mis à l’abri dans des grottes lors de l’approche des Romains, vers 70 apr. J.-C.
Selon André Paul12, de nombreux chercheurs s'affranchissent aujourd'hui de la thèse essénienne et « on commence à découvrir que ces précieux documents sont aussi des sources du judaïsme rabbinique ou classique [...dont] on perçoit sans mal les prémices dans la bibliothèque de Qumran : les modèles de la communauté idéale eux-mêmes supposent une existence loin du Sanctuaire central. Certains écrits font la théorie de l'éloignement du Temple centralisateur, voire de l'absence de celui-ci, cherchant même à instaurer des supplétifs symboliques ou sublimés. D'où l'importance particulière attribuée à la Loi [...]. Sans le savoir, ne préparait-on pas également à Qumran l'heure où il n'y aurait plus de Temple, celle du régime du tout-Torah ».
Ruines archéologiques
Article détaillé : Qumran.
Près des grottes a été retrouvé un site archéologique qui n'avait guère retenu l'attention des archéologues jusqu'à la découverte des manuscrits13 et dont le lien avec les manuscrits reste controversé.
Fragments
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On a retrouvé 100 000 fragments, répartis en 870 manuscrits différents, dont 220 sont des textes bibliques de la Bible hébraïque. Tous les livres de celle-ci y sont représentés, sauf le Livre d'Esther14.
Outre les livres de l'Ancien Testament, on trouve aussi des livres apocryphes (exclus du canon biblique par les chrétiens, mais aussi par les juifs), comme le Livre d'Enoch et le Livre des Jubilés. Presque tous sont en hébreu, quelques-uns en grec, reprenant la version de la Septante. À ces livres (canoniques ou non) se rajoutent des commentaires sur ceux-ci, ainsi que des textes propres à la communauté juive qui vivait à Qumrân, comme le Rouleau du Temple et le Manuel de discipline (Règle de la communautéou Règle de la commune selon une autre traduction).
Enfin, la grotte 7 contient des fragments écrits en grec. Les textes auxquels ils se rattachent font l'objet de discussions entre les spécialistes15,16,17,18.
Ces fragments ont été éparpillés à travers le monde et sont conservés dans différentes institutions. Ceux qui se trouvent à Paris ou à Londres y ont été envoyés par le père Roland de Vaux. Ils constituent une part non négligeable de l'ensemble.
Livres triés selon le nombre de manuscrits trouvés (16 premiers)
Livres Nombre de manuscrits
Psaumes 39
Deutéronome 33
Hénoch 1 25
Genèse 24
Isaïe 22
Jubilés 21
Exode 18
Lévitique 17
Nombres 11
Petits prophètes 10
Daniel 8
Jérémie 6
Ezéchiel 6
Job 6
Samuel 1 & 2 4
Grotte 1
Ce n'est pas avant 1949, près de deux ans après la découverte initiale, qu'on retrouva la grotte d'où avaient été extraits les premiers manuscrits. Des fouilles commencèrent en février, menées par G L Harding, Roland de Vaux, et Ibrahim El-Assouli, du Musée Rockefeller. Pas moins de 600 fragments étaient rassemblés, ainsi que des morceaux de bois, de vêtements et des éclats de poteries.
Grotte 2
Entrée de la grotte 4 à Qumrân.
Trois ans plus tard, en 1952, les bédouins découvrirent non loin de là la grotte 2, moins monumentale ; de nombreux fragments y furent cependant découverts et vendus au musée archéologique d'Israël et à l'école biblique et archéologique française de Jérusalem.
Grotte 3
Le 14 mars de la même année, une troisième grotte fut découverte, qui contenait le plus mystérieux des manuscrits, le Rouleau de cuivre.
Grotte 4
Elle fut découverte en 1952 par le Père Roland de Vaux, directeur de l’école biblique et archéologique française de Jérusalem. Elle est proche du site archéologique et c'est là que furent découverts le plus grand nombre de manuscrits.
Conservation
Le Sanctuaire du Livre à Jérusalem.
Une aile souterraine du Musée d'Israël conserve les plus précieux manuscrits de l'Histoire du peuple juif. Ceux qui ont été découverts après-guerre à Qumrân. Israël ne revendique pas officiellement la propriété des manuscrits, qui reste celle du Royaume de Jordanie, puisqu'ils ont été découverts sur un territoire qui appartenait à ce pays.
Le Sanctuaire du Livre abrite, au sein du musée d'Israël, la majorité des quelque neuf cents manuscrits mis au jour à Qumrân entre 1947 et 1956, à l'exception de ceux qui sont conservés à Amman, en Jordanie. Son dôme en céramique blanche rappelle le couvercle des jarres dans lesquelles les manuscrits furent découverts. Au centre de la salle, un fac-similé du Grand Rouleau d'Isaïe est déployé sur une reproduction géante du montant en bois autour duquel est traditionnellement enroulé le Sefer Torah. C'est le trésor d'un musée qui conserve pourtant des richesses inouïes.
Voir aussi
Sources bibliographiques
Les sources bibliographiques sur les manuscrits et leur interprétation sont extrêmement nombreuses. Voici divers auteurs et chercheurs (Français, Anglais, Israéliens) de tout premier ordre, par ordre alphabétique.
John Marco Allegro
Le Professeur John Marco Allegro, de l'Université de Manchester, philologue et membre de la première équipe du Père R. de Vaux. Il est l'un des seuls universitaires « non religieux » à avoir participé aux premières campagnes de traduction et de transcription des manuscrits.
À la suite des recherches effectuées à Qumrân, J.M Allegro publiera en 1970 The Sacred Mushroom and the Cross, ouvrage qui suscita une polémique dont il ne sortira pas indemne.
Katell Berthelot
Chargée de recherche au CNRS au Centre Paul-Albert-Février d'Aix-en-Provence, historienne du judaïsme ancien, Katell Berthelot travaille au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ), en Israël. Médaille de bronze CNRS en 2007 et lauréate du prix Irène-Joliot-Curie 2008, ayant fait un doctorat sur "Israël et l'humanité dans la pensée juive à l'époque hellénistique et romaine", Katell Berthelot codirige avec Thierry Legrand la Bibliothèque de Qumrân (éditions du Cerf), édition bilingue de l'intégralité des Manuscrits de la mer morte initiée par André Paul, destinée à un public francophone, dont deux volumes sont déjà parus.
Bibliographie
Le monothéisme peut-il être humaniste?, Paris, Fayard, 2006 (Les Dieux dans la Cité).
Jean Carmignac (1914-1986)
Jean Carmignac est un des premiers à participer à la publication des manuscrits en français, fondateur de la Revue de Qumrân en 1958 (Éd. Gabalda, Paris).
Henri de Contenson
Henri de Contenson est directeur de Recherche au CNRS. Il a participé aux fouilles de Qumrân conduisant à la découverte du rouleau de cuivre de la grotte Q3.
André Dupont-Sommer
Professeur à la Sorbonne, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, l'un des plus grands spécialistes des langues sémitiques et de la Bible, André Dupont-Sommer est l'un des premiers à créditer la thèse de l'essénisme de Qumrân.
Il publie de nombreux ouvrages, dont le célèbre Les Écrits esséniens découverts près de la mer Morte en 1959.
Ernest-Marie Laperrousaz
Professeur honoraire à la section des sciences religieuses de l'École pratique des hautes études, Ernest-Marie Laperrousaz est un ancien pensionnaire de l'école biblique et archéologique française de Jérusalem ; à ce titre, il a participé aux fouilles de Massada et de Qumrân et il est considéré comme l'un des grands spécialistes des Manuscrits de Qumrân.
Qoumrân et les manuscrits de la mer Morte. Un cinquantenaire, Paris, Cerf, 459 p. (1997 - 2000)
Bibliographie [archive]
Thierry Legrand
Maître de conférences en Histoire des religions à la Faculté de théologie protestante de l'Université de Strasbourg, ancien élève Titulaire à l'École Pratique des Hautes Études Ve section (Paris), diplômé de l’Ecole des Langues Orientales Anciennes (Paris), Thierry Legrand [archive] a fait son doctorat en histoire des religions sur "Le Siracide. Problèmes textuels et théologiques de la recension longue". Thierry Legrand codirige avec Katell Berthelot la Bibliothèque de Qumrân (éditions du Cerf), édition bilingue de l'intégralité des Manuscrits de la mer morte initiée par André Paul, destinée à un public francophone, dont deux volumes sont déjà parus. Le projet est de présenter les manuscrits en fonction de leur rapport avec les textes de la Bible hébraïque, en analysant notamment ce rapport.
Bibliographie
Jean Duhaime, Thierry Legrand, Les Rouleaux de la mer Morte, Paris, Éditions du Cerf, 2010 (Cahiers Évangile, Supplément 152), 161 pages.
Joseph Milik (Seroczyn, Pologne, 24 mars 1922 - Paris, 6 janvier 2006)
Joseph Milik, jeune collaborateur du Père de Vaux, il a fait sa carrière au CNRS. Pionnier du déchiffrement de la cursive araméenne, il a formé de nombreux spécialistes.
André Paul
André Paul est un historien, théologien et exégète français spécialiste de la Bible et du judaïsme ancien et rabbinique.
André Paul, Les manuscrits de la mer Morte, Paris, Bayard, 1997.
Émile Puech
Émile Puech est directeur de Recherche au CNRS, directeur de la Revue de Qumrân, Gabalda (Paris), éditeur du lot de manuscrits hébreux, araméens et nabatéens inédits, membre fondateur de l'International Organization for the Qumran Studies, membre du Editorial Board des Dead Sea Discoveries, Brill, Leiden, consultant pour le projet de l'Encyclopedia of the Dead Sea Scrolls, New York, professeur à l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, chercheur de l'Institut d'Études sémitiques, Collège de France, Paris, directeur de Recherche Laboratoire d'Études sémitiques anciennes, Collège de France, Paris.
Biographie-Bibliographie [archive]
La croyance des Esséniens en la vie future : Immortalité, résurrection, vie éternelle ? Histoire d'une croyance dans le Judaïsme ancien.
Tome I - La résurrection des morts et le contexte scripturaire.
Tome II - Les données qumrâniennes et classiques. Préface M. André Caquot, Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France. Études Bibliques N.S. numéros 21-22, 984 pp. Paris, 1993.
Qumrân Grotte 4. XVIII. Manuscrits hébreux (4Q521-528, 4Q576-579), Discoveries in the Judaean Desert XXV, Oxford, 1998, XVIII- 230, XV Planches et 2 figures.
Qumrân Grotte 4. XXII. Textes araméens. Première partie (4Q529 - 4Q549), Discoveries in the Judaean Desert XXXI, Oxford, 2001, XVIII- 440, XXII Planches.
Lawrence Schiffman
Lawrence Schiffman est professeur à la New York University’s au département des études hébraïques et juives. Il est un spécialiste des Manuscrits de la Mer Morte, du judaïsme dans l'antiquité tardive, de l'histoire de la loi juive et de la littérature talmudique. Il a joué un rôle majeur dans la publication des Manuscrits de la Mer Morte. Il a démontré que les Manuscrits de la Mer Morte étaient des écrits juifs. Il a été l'éditeur en chef de la Oxford Encyclopedia of the Dead Sea Scrolls. Il a aussi été l'éditeur du journal Dead Sea Discoveries durant dix ans. Il est présentement l'éditeur en chef du Center for Online Judaic Studies à New York.
Emmanuel Tov
Emmanuel Tov est professeur à l'Université Hébraïque de Jérusalem, il a dirigé à partir de 1991 l'édition des rouleaux de la mer Morte et entouré d'une centaine de chercheurs, il en a achevé la publication en 2001.
L'intégralité des manuscrits est ainsi disponible en librairie, en 39 volumes publiés par les éditions Oxford University Press, sous l'intitulé général "Discoveries in the Judaean Desert".
Roland de Vaux
Le Père Roland de Vaux, dominicain de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, était à la fois exégète de l'Ancien Testament et archéologue de terrain. Il découvre la grotte n°4 en 1952.
Michael Wise, Martin Abegg, Jr, Edward Cook :
Les Manuscrits de la Mer Morte (Traduction intégrale des anciens rouleaux, avec des textes encore jamais publiés, et comportant les plus récentes découvertes), Éditions Plon, 2001.
Bibliographie
Katell Berthelot, Thierry Legrand, André Paul (dir.), La Bibliothèque de Qumrân. Vol. 1. Torah. Genèse, Paris, Editions du Cerf, 2008, XXXIII + 589 pages. Premier volume d'une édition francophone complète (neuf volumes) des manuscrits de Qumrân: introductions aux manuscrits, textes et traductions annotés.
Katell Berthelot, Thierry Legrand, André Paul (dir.), La Bibliothèque de Qumrân. Vol. 2. Torah. Exode - Levitique - Nombres, Paris, Editions du Cerf, 2010, XXXIII + 464 pages. Deuxième volume d'une édition francophone complète [archive] (neuf volumes) des manuscrits de Qumrân: introductions aux manuscrits, textes et traductions annotés.
André Dupont-Sommer, Les Écrits esséniens découverts près de la mer Morte, Payot, 1959 : 1980
Laurent Héricher, Michaël Langlois et Estelle Villeneuve, Qumrân. les secrets des manuscrits de la mer Morte, Bibliothèque nationale de France, 2010 (ISBN 978-2-7177-2452-3)
Ernest-Marie Laperrousaz, Les Manuscrits de la mer Morte, Que sais-je, 1961 ; 1984 ; 10e éd. mise à jour, 2003
Ernest-Marie Laperrousaz, Qoumrân : L'établissement essénien des bords de la mer Morte, Histoire et archéologie du site, Picard, 1976
Ernest-Marie Laperrousaz, Qoumrân et ses manuscrits de la mer Morte, Non Lieu, 2006
Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte. Édition bilingue, vocalisée et commentée, coll. Langues et cultures anciennes 5, éd. Safran, Bruxelles, 2005, (ISBN 2-87457-001-X)
Schiffman Lawrence, Encyclopedia of the Dead Sea Scrolls, 2 vols. (New York: Oxford University Press, 2000)(with James C. VanderKam (eds.)
Roland de Vaux, L'Archéologie et les manuscrits de la mer Morte (The Schweich Lectures of the British Academy, 1959), Londres, Oxford University Press, 1961, édition posthume augmentée, en traduction anglaise, du même ouvrage : Archeology and the Dead Sea Scrolls, Londres, 1973
Geza Vermes, Les Manuscrits du désert de Juda, Desclée et Cie, 1953
Charline Zeitoun, La double vie des manuscrits de la mer Morte, in Le journal du CNRS, n°214, novembre 2007, p. 9.
Articles connexes
Esséniens
Judaïsme hellénistique
Manuscrits de la Bible
Période intertestamentaire
Rouleau de cuivre
Document de Damas
Règle de la Guerre
Sanctuaire du Livre
Liens externes
Sur les autres projets Wikimedia :
Manuscrits de la mer Morte, sur Wikimedia Commons
Digital Dead Sea Scrolls [archive], présentation en ligne des manuscrits sur le site du Musée d'Israël.
Querelles à Qumrân, article, Réforme, 2005 [archive]
La plus sensationnelle des découvertes. Les manuscrits de Qumrân [archive] En ce temps-là, la Bible N°15, pages III-II.
Qumrân et les manuscrits de la mer Morte [archive] par André Paul, Historien, bibliste et théologien.
[PDF] Les manuscrits de la mer Morte [archive] par Aimé Fuchs.
Les découvertes archéologiques de la mer Morte [archive]
Publications des manuscrits de la mer Morte [archive]
Oxford University Press [archive] Discoveries in the Judaean Desert (rechercher sur le site)
[PDF] Présentation de la Bibliothèque de Qumrân [archive] par Thierry Legrand, Histoire des religions, Université Marc Bloch - Strasbourg.
Les manuscrits de la Mer Morte, cinquante ans après [archive]
Interrogations
Après 50 ans, les Manuscrits de la Mer Morte... [archive] Bible ouverte, site évangélique
Notes et références
Notes
↑ C'est ce qui est exprimé dans le Livre des Jubilés dès le IIe siècle av. J.-C. et que l'on trouve aussi dans un des manuscrits de la mer Morte, quasi contemporain et retrouvé dans la grotte no 4 (4QExposition sur les Patriarches ou 4Q464). Cfr. André Paul, op. cit., p. 26.
↑ « Trois formes différentes d'écritures cryptiques ou secrètes ont été retrouvées ». Il s'agissait en fait « d'un simple code de substitution, chaque symbole de l'alphabet secret correspondant à un symbole de l'alphabet hébraïque courant. » « La principale d'entre elles a été baptisée cryptographie A. Environ quinze manuscrits l'utilisent soit entièrement, soit pour des notes marginales. » Cfr. Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, op. cit., p. 21-22.
Références
↑ Henri del Medico, Enigme des manuscrits de la Mer Morte, Librairie Plon, 1957 (lire en ligne [archive])
↑ a, b et c « Qumrân et les manuscrits de la mer Morte [archive] », André Paul, Historien, bibliste et théologien, mai 2010, sur le site clio.fr. André Paul a émis de très forte restrictions sur ses propres conclusions depuis la parution originelle de cet article en 2003.
↑ (en) « Hebrew University Archaeologists Find 12th Dead Sea Scrolls Cave » [archive], sur Université hébraïque de Jérusalem, 8 février 2017
↑ a, b et c Paul 2008, p. 26
↑ a et b Mimouni 2012, p. 60.
↑ Wise, Abegg et Cook 2003, p. 21-22
↑ Wise, Abegg et Cook 2003, p. 34-35
↑ a, b, c, d et e James VanderKam, Peter Flint, The Meaning of the Dead Sea Scrolls, p. 26.
↑ « Manuscrits de la mer Morte à double fonds » [archive]. Article par Bernadette Arnaud (de Sciences et Avenir) dans "Le Nouvel Obs", janvier 2008, page 23; commentant un article paru dans Dead sea Discoveries.
↑ a et b « Après 54 ans d'attente, les manuscrits de la mer Morte sont enfin édités » [archive]. Cercle Bernard Lazare, Grenoble. Article par Christiane Galus, 26 décembre 2001.
↑ « [PDF] Les manuscrits de la Mer Morte [archive] », Aimé Fuchs, Institut de recherche mathématique avancée de Strasbourg, 18 février 2000.
↑ Laurent Héricher, Michaël Langlois et Estelle Villeneuve 2010, p. 152-156
↑ Laurent Héricher, Michaël Langlois et Estelle Villeneuve 2010, p. 141-151
↑ Michaela Bauks (éd.) et Christophe Nihan (éd.), Manuel d'exégèse de l'Ancien Testament, Labor et Fides, 2008, 236 p. (ISBN 978-2-8309-1274-6), p. 23
↑ « Etude de Fr. Bonnet-Eymard » [archive]
↑ Carsten Peter Thiede, Qumran et les évangiles, Paris, François-Xavier de Guibert, 1994
↑ J. O'Callaghan, Los papiros griegos de la Cueva 7 de Qumran, Madrid, 1974, p. 44-61
↑ Thierry Koltes, « Le papyrus 7Q5 de Qumran : un texte juif ou un texte chrétien ? » [archive] (consulté le 10 décembre 2014)
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