Le clans des mouettes
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ainsi est la force.
 
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 Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.

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yanis la chouette




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MessageSujet: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 8:46

Hope Sandoval - Suzanne
https://www.youtube.com/watch?v=kCXdnHa508M

30 août 1857

J’ai reçu, Monsieur, votre noble lettre et votre beau livre. L’art est comme l’azur, c’est le champ infini. Vous venez de le prouver. Vos fleurs du mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles. Continuez. Je crie bravo de toutes mes forces à votre vigoureux esprit. Permettez-moi de finir ces quelques lignes par une félicitation. Une des rares décorations que le régime actuel peut accorder, vous venez de la recevoir. Ce qu’il appelle sa justice vous a condamné au nom de ce qu’il appelle sa morale. C’est là une couronne de plus.

Je vous serre la main, poëte.

Victor Hugo pour Charles Baudelaire.


Dernière édition par yanis la chouette le Mer 14 Sep à 8:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 8:48

Howard Phillips Lovecraft ( 20 août 1890 – 15 mars 1937 ) est considéré comme un maître de la littérature fantastique et horrifique du 20ème siècle notamment par le grand auteur de ce genre, Stephen King. Fasciné par Edgar Allan Poe, Lovecraft va construire un univers effrayant rempli de pessimisme et de cynisme, remettant en question l’héritage des Lumières ou l’humanisme chrétien. Le maître de l’horreur est également connu pour son racisme prononcé, comme le montre ce témoignage épistolaire à la limite du supportable…

Lettre d’H.P. Lovecraft à sa tante Lillian

Janvier 1926

Pour autant que l’Amérique soit concernée, il n’y a rien à attendre de la masse actuelle des Juifs. Ceux-ci sont le produit d’un sang étranger et ont hérité d’idées, d’impulsions et d’émotions étrangères, lesquelles s’opposeront toujours à une assimilation complète. […] Le fait est qu’une race asiate brisée et méprisée durant d’innombrables siècles ne peut absolument pas se retrouver à égalité avec une fière race nordique guerrière. Il se peut que ces deux races veuillent se rencontrer, mais c’est impossible – leurs perspectives et leurs sentiments sont aux antipodes les uns des autres. Aucune race ne peut se sentir à l’aise quand elle se retrouve confrontée à une autre.

[…] L’Orient contre l’Occident – on peut discuter pendant des éons sans savoir réellement ce que l’autre veut dire. De notre côté, nous éprouvons une répugnance frissonnante à la vue de la plupart des types sémites, et lorsque nous essayons d’être tolérants, ce n’est qu’hypocrisie et aveuglement. Deux éléments aussi opposés ne pourront jamais construire une société – aucun sentiment de lien ne peut exister dans la mesure où il y a une telle disparité entre les mémoires ancestrales – quel que soit le lieu où errera le Juif errant, il devra se contenter de la société des siens jusqu’à ce qu’il disparaisse ou qu’il soit tué par une soudaine explosion de dégoût physique de notre part.

Chaque fois que je me suis retrouvé dans la cohue du métro, je sais que j’aurais pu sans regret exterminer une douzaine ou deux de ces gens. […] Ici le problème prend son aspect le plus hideux alors que de répugnantes hordes asiatiques traînent leurs sales carcasses au travers des rues dans lesquelles déambulaient autrefois les hommes blancs, et qu’elles étalent leur odieuse présence, leurs visages tordus et leurs formes rabougries, jusqu’au moment où nous en arriverons à les exterminer ou à être contraints nous-mêmes d’émigrer. A moins que nous ne finissions enfermés dans des asiles de fous.

[…] Cela ne vaut rien pour un fier Nordique à la peau claire d’être jeté parmi des baragouineurs racornis et malveillants, aux manières grossières et étrangères, des êtres qu’il hait jusqu’au plus profond de ses cellules, comme le mammifère peut haïr le reptile, suivant en cela un instinct vieux comme le monde – et le déclin de New York en tant que ville américaine en sera l’inévitable conséquence. […] Dans notre Nouvelle-Angleterre, le problème, s’il paraît moins aigu en surface, n’en est pas moins d’une ampleur décourageante ; en effet, si New York est submergée par les Asiatiques, nos rues, elles, sont envahies par des Latins à peine moins indésirables : des Italiens du Sud et des Portugais de bas étage, ainsi que la vermine braillarde des Canadiens français. Tous ces éléments, une fois qu’ils se seront joints aux Irlandais – si inassimilables qu’ils ont fini par devenir la plaie de Boston -, finiront par former une culture catholique romaine à part et hostile à la nôtre. […]

En dehors de la région de New York et de la Nouvelle-Angleterre, se posent d’autres problèmes raciaux. Les répugnants paysans polonais du New Jersey et de la Pennsylvanie ne peuvent prétendre à l’assimilation, si ce n’est au compte-gouttes, alors que les Mexicains – à moitié ou aux trois-quarts indiens – forment un réduit tenace dans le Sud-Ouest. […] En général, L’Amérique a laissé s’installer un beau désordre dans sa population et finira par le payer un jour ou l’autre avec des larmes au milieu d’un pourrissement prématuré, à moins que quelque chose ne soit fait dans les plus brefs délais. […]

Une exclusion plus précoce des essaims de vermines méditerranéennes et asiatiques qui suintent et rampent partout dans le paysage nous aurait évité de ressentir l’intolérable répulsion que fait naître en nous un nom d’origine étrangère. […] Au sein des nations, comme en société, la sympathie reste la notion la plus importante. […] La seule compagnie digne d’un Américain conservateur normal est celle d’autres conservateurs américains… bien nés et bien élevés dans le respect des vieilles traditions. Voilà pourquoi Belknap [Long] est le seul de la bande qui ne m’irrite jamais.

[…] Mais ma récente campagne d’émancipation personnelle se développe avec succès et je n’aurai bientôt plus autour de moi que ceux qui se seront engagés à suivre intégralement la tradition des conservateurs anglo-saxons. […] Il faut s’éloigner des tissus sociaux irritants et hostiles – car, dans le cas contraire, si l’on doit faire face à une vie d’exil au sein d’un chaos haïssable, une bonne balle dans la tête est la seule solution qu’il reste pour s’en sortir.
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 8:52

Haganah (הגנה) signifie 'défense' en hébreu. La Haganah était une organisation paramilitaire sioniste créée en 1920 et intégrée dans l'armée israélienne en 1948. Son but originel était de défendre les communautés juives d’éventuelles attaques par les Arabes, comme celles de 1920 à Jérusalem ou lors de la Grande Révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire.

Originellement rattachée à la direction du syndicat sioniste Histadrout, l’organisation est transférée sous le contrôle de l’Agence juive (l’exécutif sioniste en Palestine mandataire) en 1931. Elle en devient alors la branche armée officieuse, car illégale aux yeux de la puissance mandataire britannique.

Lors de la guerre civile qui accompagne les six derniers mois du mandat britannique de Palestine, l’organisation prend la forme d’une véritable armée dépendant de l’Agence juive. Haganah et forces arabes s’affrontent violemment et sa responsabilité est mise en cause dans l’exode palestinien de 1948.

Après la fondation de l’État d’Israël, en 1948, la Haganah s’agrège à deux autres groupes armés moins importants, l’Irgoun et le Lehi (groupe Stern), pour former Tsahal, la force de défense d’Israël.

Hope Sandoval - Wild Roses (2008 new songs)
https://www.youtube.com/watch?v=PPoFy5tk1qI

L’autodéfense juive en Russie tsariste

La Russie tsariste a connu plusieurs vagues de pogroms (émeutes violentes) anti-juives. Les deux plus importantes sont celles de 1880-1881 et de 1903-1906.

À la suite de ces violences, des organisations d’autodéfenses juives commencent à apparaître, dans le but de protéger les communautés juives.

Certains des créateurs de la Haganah sont des anciens de l’autodéfense juive de Russie. Vladimir Jabotinsky participera ainsi après 1903 à la création de tels groupes dans l’empire russe, avant d’être impliqué dans la création de la Haganah à Jérusalem, en 1920.
Le Hachomer

Dans la tradition des groupes d’autodéfense juive de Russie, un petit groupe de militants du Poale sion créent le Hachomer (la garde) en 1909, premier groupe clandestin d’autodéfense juive en Palestine ottomane.
La légion juive

Pendant la Première Guerre mondiale, Vladimir Jabotinsky et Joseph Trumpeldor, deux meneurs sionistes, parviennent à obtenir des Britanniques la naissance d’unités juives restées dans l’histoire sous le nom de légion juive. Après guerre, les organisations sionistes de gauche et de droite essayeront d’obtenir des Britanniques que ceux-ci maintiennent ces unités en Palestine, pour y défendre la communauté juive. L’afflux de colons sionistes crée en effet une tension très vive avec les nationalistes arabes. La dissolution de la légion juive en 1919 sera donc mal vécue. La création de la Haganah répond en partie à cette dissolution.
La création et les années 1920

La Haganah est créée en 1920 à Jérusalem, à la suite d’émeutes anti-juives.

Vladimir Jabotinsky, sioniste de droite, a joué un rôle majeur dans la création de l’organisation. Mais c’est le parti de gauche Akhdut HaAvoda qui prend la jeune organisation en main, et l’étend rapidement à l’ensemble du Yichouv après les nouvelles émeutes de 1921.

Assez vite, des militants de toutes origines, mais surtout de gauche, intègrent l’organisation. Achdut Ha’avoda transfère le contrôle de la Haganah à la Histadrout, le syndicat de la gauche sioniste. La Haganah et la Histadrout sont ainsi des organisations « unitaires », qui regroupent les différents partis de gauche (en particulier le Hapoel Hatzaïr et le Akhdut HaAvoda).

Les Britanniques n’officialisent pas l’organisation, mais la tolèrent plus ou moins.

La Haganah organise des gardes et des patrouilles autour des implantations juives. Mais de 1921 à 1929, la situation sécuritaire est assez calme, et la Haganah peu active.
La scission avec la Haganah nationale (1929 – 1937)

Entre 1929 et 1931, une série d’émeutes anti-juives vont faire des dizaines de morts. Ces émeutes vont avoir deux conséquences : la volonté de faire de la Haganah l’organisation commune du Yichouv, mais aussi sa scission.
L'Unité

Les émeutes font d’abord ressortir le besoin pour le Yichouv d’avoir une organisation de défense commune, qui ne soit pas seulement l’émanation des partis de gauche. La Haganah ne peut donc plus être seulement l’émanation de la Histdrout. Après deux années de négociations entre partis, la direction de la Haganah passe en 1931 de la Histadrout à l’Agence juive. L’Agence Juive est en effet une organisation officiellement non-partisane. Mais comme elle est dominée par la gauche, la droite a exigé un droit de regard. Un comité paritaire est donc créé. C’est l’organe de supervision politique de la Haganah, constitué à parts égales de six membres politiques : trois représentant la « gauche » (dont Eliyahou Golomb et Dov Hoz) et trois représentant la « droite » (dont Saadya Shoshani et Yissaschar Sidkov).

Mais ce changement et ce paritarisme sont plus symboliques que pratiques : les mêmes hommes restent aux commandes.

La direction de la gauche socialiste, qui tenait la Histadrout, a en effet fusionné au sein du Mapaï, en 1930. Le Mapaï a alors pris la direction de l’Agence juive et de l’Organisation sioniste mondiale, en alliance avec les centristes libéraux (sionistes généraux). David Ben Gourion a dirigé la Histadrout de 1921 à 1935 (et donc la Haganah jusqu’en 1931). C’est lui qui prend la direction de l’Agence Juive de 1935 à 1948 (et donc de nouveau de la Haganah).
La division
Avraham Tehomi.

La Haganah avait développé une doctrine d’utilisation de la force armée, baptisée la « Havlagah » (retenue) :

pour la défense, lors d’une attaque arabe ;
pour des représailles, mais ciblées sur d’anciens attaquants identifiés.

Bien souvent, les attaquants ne pouvaient être identifiés, et un courant est apparu au sein de l’organisation, prônant des représailles contre les populations « soutenant » les attaquants, c’est-à-dire potentiellement contre tout civil arabe palestinien.

En 1931, ce courant quitte la Haganah, emmené par le chef de celle-ci, Avraham Tehomi.

La nouvelle organisation prend le nom de Haganah Beth (Haganah « B »), avant de se renommer « Haganah Nationale ». Assez rapidement, un autre nom commence à être utilisé « Irgoun Zvaï Leumi » (organisation militaire nationale), et deviendra exclusif en 1937.

En pratique, le refus de la Havlagah n’aura guère de conséquence, les attaques arabes s’étant arrêtées avant la scission. Mais la Haganah n’est désormais plus seule en lice dans le camp sioniste.

La « Haganah Nationale » n’est pas tout à fait une organisation de droite, mais les sympathisants du Parti révisionniste y sont nombreux. Vladimir Jabotinsky, leur chef, entre d’ailleurs au comité de supervision politique de la nouvelle organisation en 1933. La Haganah, dirigée et dominée par la gauche, n’est cependant pas non plus une organisation recrutant seulement à gauche. Des militants de droite et surtout du centre (sionistes généraux) y sont restés.
La grande révolte arabe et le renforcement de la Haganah (1936-1939)

De la fin 1935 à 1939, les Arabes palestiniens se révoltent contre la puissance mandataire (britannique) et la colonisation sioniste. Plusieurs centaines de juifs seront tués.

Ce soulèvement aura trois conséquences majeures pour les organisations armées et la Haganah :
Le renforcement militaire de la Haganah
Orde Charles Wingate.

La Haganah se montre assez efficace pour bloquer les attaques arabes, sécuriser les points isolés, et lancer des raids de représailles contre les militants nationalistes arabes. Elle attire donc des nouveaux membres, et compte bientôt des dizaines de milliers de membres (dont seulement une minorité sont des combattants stricto sensu). Elle coopère également de façon quasi ouverte avec les Britanniques, qui s’appuient largement sur elle et sur ses réseaux de renseignements dans la répression du nationalisme arabe palestinien. C’est l’époque des Special Night Squads, une unité juive officielle dirigée par le major britannique Orde Charles Wingate, un sympathisant sioniste. Officiellement, les membres des SNS n’étaient pas membres de la Haganah, mais en pratique beaucoup l’étaient.

Il n’y a pas à cette époque de combattants « permanents » de la Haganah, à part l’état-major. Les officiers et les combattants ont une activité professionnelle (dans la police ou les Kibboutzim, souvent), mais sont mobilisables à tout moment en cas de besoin.
La scission de la Haganah nationale

Devant la montée en puissance de la Haganah, même « limitée » par la Havlaga, une partie de la Haganah nationale décide de rallier la Haganah pour offrir un front commun aux attaques arabes. À partir de 1936, Avraham Tehomi engage des négociations en ce sens. Il est convoqué à Paris par Vladimir Jabotinsky, qui exige de lui un ralliement officiel au Révisionnisme et à son autorité politique. Tehomi accepte, mais passe finalement à la Haganah en 1937 avec une bonne partie de ses troupes. La Haganah est renforcée, tant politiquement qu’en nombre de combattants.
La radicalisation de l’Irgoun

La Haganah nationale abandonne son nom historique, et n’utilise plus que celui de Irgoun Zvaï Leumi. L’organisation devient alors clairement l’aile militaire du mouvement révisionniste, mais avec une puissance bien moindre que celle de la Haganah. L’Irgoun se lance dans des campagnes d’attentats contre les civils arabes palestiniens qui lui valent la réprobation des instances officielles du Yichouv et de la Haganah, ainsi que la qualification d’organisation terroriste par les Britanniques.
Voir aussi l’article détaillé sur les attentats de l’Irgoun pendant la Grande Révolte arabe.
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

En 1939, la grande révolte arabe est vaincue. Mais les Britanniques décident de chercher un terrain d’entente avec le nationalisme arabe. 1939 est l’année du « livre blanc », par lequel les Britanniques arrêtent de fait toute immigration juive. Un État palestinien unitaire (donc à majorité arabe) est promis pour 1949. C’est la rupture avec le mouvement sioniste. La Seconde Guerre mondiale va cependant repousser l’affrontement.

David Ben Gourion déclare peu après le début de la guerre « Nous aiderons les Britanniques dans la guerre comme s’il n’y avait pas de Livre blanc et nous lutterons contre le Livre blanc comme s’il n’y avait pas la guerre ».

La Haganah crée un département d’immigration clandestine, chargé de faire entrer clandestinement des Juifs dans le pays : le Mossad Leʿaliyah Bet. L’organisation fille de la Haganah fera entrer des dizaines de milliers de juifs entre 1939 et 1948 (avec une quasi-interruption entre 1942 et 1945 du fait de la guerre). Mais cette action est entachée par l'attentat organisé contre le Patria, qui le 15 novembre 1940 coule dans le port d'Haïfa ce paquebot en partance pour l'île Maurice avec des centaines de réfugiés juifs à son bord, plutôt que de seulement empêcher son voyage. Plus de deux cents morts sont à déplorer.

Parallèlement, l’Agence juive et la Haganah coopèrent à l’effort de guerre britannique contre le nazisme. Des dizaines de milliers de Juifs s’engagent dans les forces britanniques. Ils seront organisés au sein d’une unité spécifique, la « brigade juive », en 1944. La Haganah profitera à plein de cet entraînement militaire, favorisant l’engagement de ses militants.

La Haganah utilisera encore le soutien britannique pour se créer une force d’élite, mais cette fois sous son commandement propre. Abréviation pour « Pelougoth Makahaz » (groupes d’assaut), le Palmach a été créé par la Haganah à la demande du Royaume-Uni, le 19 mai 1941. Les Britanniques craignaient en effet une invasion de la Palestine par les troupes du Maréchal Erwin Rommel, et tentait de mobiliser un maximum de forces. Le Palmach sera l’unité d’élite de la Haganah, largement recrutée au sein de l’extrême gauche des Kibboutzim. Elle comptera dans ses rangs des personnes comme Ygal Allon (futur ministre), Moshe Dayan (futur chef d’état-major et futur ministre), Rehavam Ze’evi (futur ministre et dirigeant du parti d’extrême droite Moledet) ou Yitzhak Rabin (futur chef d’état-major et premier ministre).

Grâce au Palmach et à la « Brigade Juive », la Haganah est au sortir de la guerre dans une position bien plus forte encore qu’en 1939.
La « saison » (1944-1945)
Un lieu d’internement secret de la Haganah, pendant « la saison ».

En février 1944, l’Irgoun, dont Menahem Begin a pris la direction en 1943, décide de rompre le cessez-le-feu qu’elle respectait avec les Britanniques depuis 1940. Pour l’Irgoun, la guerre est gagnée par les alliés. La question qui se pose maintenant est celle de la création d’un État juif, à laquelle les Britanniques s’opposent formellement depuis 1939.

Les premières actions de l’Irgoun suscitent la désapprobation du Yichouv. La Haganah commence à gêner les actions de l’Irgoun. Vers la fin de 1944, les actions violentes de l’Irgoun s’accentuent : des soldats et des policiers britanniques sont assassinés. La direction de l’Agence juive décide alors en novembre 1944 de durcir son attitude, et lance « la saison de la chasse au terroriste », restée dans l’histoire d’Israël comme « la saison ». Celle-ci dure jusqu’en juillet 1945. La Haganah traque les membres de l’Irgoun. Des centaines seront livrés aux Britanniques. D’autres sont enlevés et interrogés, parfois torturés. L’Irgoun doit arrêter l’essentiel de ses opérations. Menahem Begin interdit les représailles, empêchant le basculement dans la guerre civile.
L’affrontement avec les Britanniques (1945–1947)

Après la fin de la guerre en Europe en mai 1945, la crise des réfugiés éclate. Des centaines de milliers de juifs survivants de la Shoah tentent de quitter l’Europe, vers l’Amérique ou la Palestine mandataire. Les Britanniques s’opposent formellement à cette dernière destination. La crise est immédiate et rapide. Le Mossad Leʿaliyah Bet reprend ses actions à grande échelle, et la Haganah arrête « la saison » dès l’été 1945. Dans la nuit du neuf au dix octobre, des escouades du Palmah attaquent le camp de détention britannique d'Atlit et libèrent deux cent huit migrants illégaux1. À compter du second semestre 1945, alors que le drame des réfugiés s’accroît, et que la colère du Yichouv contre le Royaume-Uni devient énorme, la Haganah décide de passer un accord avec l’Irgoun et sa dissidence radicale, le Lehi. Ce sera le Mouvement de Rébellion hébraïque.

Pour la première fois, la Haganah prend les armes contre ses anciens alliés et son opération la plus spectaculaire aura lieu le 17 juin 1946 lorsqu'elle fait sauter onze ponts reliant la Palestine à la Transjordanie, la Syrie, le Liban et l'Égypte1. En réponse, les Britanniques lancent l'opération Agatha. Pendant quinze jours, les forces de sécurité fouillent les villes juives et les implantations rurales à la recherche d'armes et quatre membres de l'exécutif de l'Agence juive, dont Moshé Sharett, sont arrêtés. Mais globalement, ils échouent à affaiblir la Haganah dont le service de renseignement avait réussi à être informé à l'avance des opérations à son encontre2.

Si le Lehi et l’Irgoun n’hésitent pas à tuer policiers et soldats, la Haganah se livre à des sabotages en essayant d’éviter les morts. La tension entre les deux stratégies est inévitable. Le 22 juillet 1946, l’Irgoun fait sauter le siège de l’administration britannique, l’hôtel King David. Il y a quatre-vingt-onze morts, dont de nombreux civils juifs et arabes3. L’Irgoun avait prévenu les autorités de l’explosion et escomptait une évacuation. Mais la condamnation est importante dans le Yichouv, et la Haganah décide de rompre son alliance. Elle continuera à s’opposer aux Britanniques, mais dans le cadre d’une guérilla bien moins violente que celle de l’Irgoun et du Lehi.

En fait, la Haganah se concentre de plus en plus sur l’immigration clandestine, à travers le Mossad Leʿaliyah Bet. Il s’agit de faire rentrer des réfugiés dans le pays, mais aussi de provoquer une crise politique internationale majeure sur cette question. Des dizaines de milliers de réfugiés amenés par la Haganah sont placés en camps d’internement par les Britanniques, provoquant une vive réprobation internationale. Le point culminant de cette crise des réfugiés sera atteint en 1947 avec l’affaire de l’Exodus. Le succès politique remporté par la Haganah dans cette affaire jouera un certain rôle dans la décision des Nations unies de créer un État juif.
La guerre contre les Palestiniens et la création de Tsahal (1947 – 1948)
Articles détaillés : Plan de partage de la Palestine, guerre israélo-arabe de 1948 et réfugiés palestiniens.
Un canon de fortune de la Haganah, mai 1948.

À l’été 1947, les Britanniques décident de rendre leur mandat sur la Palestine à l’ONU. Celle-ci forme une commission d’enquête, l’UNSCOP (United Nations Special Committee on Palestine), qui commence à travailler sur un Plan de partage de la Palestine entre un État juif et un État arabe.

Dès cette date, David Ben Gourion, président de l’Agence juive et donc chef politique de la Haganah, ordonne à celle-ci de se préparer à une guerre contre les États arabes. Des armes commencent à être achetés à travers l’Europe ou l’Amérique du Nord, y compris des armes lourdes. Certaines sont amenées en Palestine (clandestinement, car les Britanniques s’y opposent), d’autres stockées à l’étranger en attendant de pouvoir être amenées en Palestine. Elles le seront après la création d’Israël, le 15 mai 1948. La Haganah noue en particulier des relations fructueuses avec l’Union soviétique. Staline souhaite en effet le départ des Britanniques de la région, et a décidé de soutenir le mouvement sioniste dans cet objectif.

Israël est créé par un vote des Nations Unis le 29 novembre 1947. La proclamation officielle de l’État n’est prévue que le 15 mai 1948.

Du 30 novembre 1947 au 15 mai 1948 commence une guerre civile entre Arabes et Juifs vivant en Palestine. Les forces britanniques, présentes dans le pays et censées y maintenir l’ordre se montrent largement passives. Londres ne veut pas soutenir les Palestiniens (les États-Unis ont voté en faveur d’Israël), mais des centaines de Britanniques ont été tués entre 1944 et 1947 par les organisations sionistes armées (surtout l’Irgoun et le Lehi), et l’hostilité au sionisme reste vive.

La guerre civile va se dérouler en deux étapes :

De la fin novembre 1947 à la fin mars 1948, la Haganah est dans une posture défensive face aux attaques arabes qui se développent. Les villes et villages juifs maintiennent difficilement leurs communications, les routes étant particulièrement visées par les attaques.

À partir de la fin mars 1948 jusqu’au 15 mai, la Haganah lance une série d’offensives dans la bande côtière et autour de Jérusalem. Les forces irrégulières palestiniennes sont vaincues, et les zones juives sont sécurisées. Les populations arabes de la zone commencent à partir.

Le rôle de la Haganah dans ces départs reste controversé. Le « plan Dalet » ou « plan D » adopté par l’Agence juive et la Haganah en janvier et appliqué à partir de mars 1948, prévoit « des opérations contre les centres de population ennemie situés au sein de notre système de défense ou à proximité, afin d’empêcher qu’ils soient utilisés comme bases par une force armée active. Ces opérations peuvent être menées de la manière suivante : ou bien en détruisant les villages (en y mettant le feu, en les dynamitant et en déposant des mines dans leurs débris), et spécialement dans le cas de centres de population difficiles à maîtriser ; ou en montant des opérations de ratissage et de contrôle selon les lignes directrices suivantes : encerclement du village et enquête à l’intérieur. En cas de résistance, la force armée doit être anéantie et la population expulsée hors des frontières de l’État ».[réf. souhaitée]

Officiellement, le « plan D » avait des objectifs limités : sécuriser les zones juives. Il ne s’appliquait pas à l’ensemble du territoire palestinien, et les expulsions prévues étaient conditionnelles (en cas de résistance). L’historien israélien Benny Morris considère que « le plan D n’était pas un plan politique d’expulsion des Arabes de Palestine », mais admet que, « à partir du début avril, il y a des traces claires d’une politique d’expulsion à la fois au niveau national et au niveau local4 ».

À la mi-mai 1948, la Haganah a clairement pris le dessus. Elle aligne vingt mille hommes, dont cinq mille combattants d’élites du Palmach. Le commandement est unifié, et la disponibilité en armes légères est bonne. Les armes lourdes sont par contre encore peu nombreuses. Elles arriveront surtout après le 15 mai 1948.

Après la création de l’État, l’armée israélienne est officiellement crée le 26 mai 1948. La Haganah disparaît alors. Elle participe à la création de Tsahal avec le Lehi et l’Irgoun. Mais ceux-ci n’alignent que respectivement mille et cinq mille combattants, qui plus est tenus en suspicion par le nouveau gouvernement de David Ben Gourion pour leurs activités « terroristes » passées et pour leurs orientations politiques. La nouvelle armée israélienne sera donc constituée essentiellement autour de la Haganah. Celle-ci devra maintenant affronter non plus les groupes armés palestiniens, mais les armées des pays arabes limitrophes.

Peu après la création de Tsahal, pendant la première trêve de la guerre d’indépendance (11 juin-8 juillet) Ben Gourion décide de dissoudre les trois brigades du Palmach, qu’il considère être trop à gauche (proches des partis en train de se regrouper dans le Mapam). Leurs membres sont répartis dans les autres unités de Tsahal.
Notes et références

↑ a et b Benny Morris, 1948: A History of the First Arab-Israeli War, Yale University Press, 2008, p. 31.
↑ Benny Morris, 1948: A History of the First Arab-Israeli War, Yale University Press, 2008, p. 35.
↑ Les morts de l’hôtel King David : 28 Britanniques, 41 Arabes, 17 Juifs et 5 divers - donné par l’historien Tom Segev dans le journal Haaretz du 23 juillet 2006.
↑ (en)Benny Morris, The Birth Of The Palestinian Refugee Problem Revisited, Cambridge University Press, UK 2003 (ISBN 0521009677).

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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 8:54


Livni : « l’hystérie » du malaise de Clinton « ne s’appliquerait pas à un homme »
Pour l’ancienne ministre des Affaires étrangères, les gens oublient que « les dirigeant sont aussi des humains »
JTA 13 septembre 2016, 15:57

Tzipi Livni, ancienne ministre des Affaires étrangères, a déclaré que la focalisation des médias sur l’état de santé d’Hillary Clinton après un malaise en public s’est transformée en “hystérie”, ce qui ne serait jamais arrivé dans le cas d’un homme.

« Je ne sais pas ce qu’à Hillary Clinton, et je n’ai pas l’intention de m’impliquer dans la présidentielle américaine », a écrit Livni sur sa page Facebook [lien en hébreu]. Livni, figure importante de l’opposition, a failli devenir Premier ministre en 2008-2009. « Néanmoins, il est évident pour moi que si un homme avait eu un incident similaire, la situation n’aurait jamais généré autant d’hystérie. C’est affolant, qu’à l’époque ou tout arrive si vite et sans filtre, que nous ayons toujours du mal à accepter que les dirigeants soient aussi des humains. »

Clinton, la candidate démocrate, a quitté la cérémonie de commémorations des attentats du 11 septembre à New York après s’être sentie faible, et a été conduite dans un van par les agents des services secret. Elle avait l’air de vaciller lorsqu’elle est entrée dans le van.

Sa campagne a fait savoir qu’elle était sous antibiotiques pour une pneumonie. Son médecin, Lisa Bardack, a déclaré que Clinton s’est surmenée durant sa campagne et était déshydratée.

Clinton a été vue un peu plus tard à Manhattan, quittant le domicile de sa fille. Elle a déclaré qu’elle se sentait « très bien. »

Ce malaise a jouit d’une couverture médiatique importante.

Trump, le rival républicain de Clinton a tenté de faire valoir sa propre endurance vis-à-vis de celle de Clinton dans l’élection, et les médias de droite ont déjà fait circuler des théories complotistes au sujet de son état de santé. Certains médias généralistes se sont également penchés sur la question.
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 8:56

Ce même jour en 1811 venait au monde Théophile Gautier. Il fit la rencontre de Nerval au lycée Charlemagne à Paris, qui devint très vite un ami. Les deux camarades étaient très attirés par l’Orient, et leur amitié était renforcée par la parenté de leurs vocations littéraires respectives.

Lettre de Théophile Gautier à Gérard de Nerval

25 juillet 1843

J’aurais bien voulu, mon cher Gérard, t’aller rejoindre au Caire, comme je te l’avais promis ; tu n’as pas de peine à la croire : j’aimerais mieux me promener en devisant avec toi au bord du Nil, dans les jardins de Schoubrah, ou gravir la montagne de Mokattam, d’où la vue est si belle, que de polir de la semelle de mes bottes les différentes espèces de bitume et d’asphalte qui s’étendent depuis la rue Grange-Batelière jusqu’à la rue du Mont-Blanc. Mais quel est l’homme qui fait ce qu’il veut excepté toi peut-être ?

Comme don César de Bazan, tu vois des femmes jaunes, noires, bleues, vertes ; tu vois des ibis et des rats de Pharaon, homme heureux ! Moi, je n’ai pas quitté Paris, mille soins m’en ont empêché ; on a toujours à la patte quelque fil invisible qui se fait sentir au moment où l’on va s’envoler ; sans compter le feuilleton, tonneau des Danaïdes où il faut verser chaque semaine une urne de prose, et la page à finir, et la page à commencer, et l’espoir trompé chaque jour, et tous les chers ennuis dont la vie est faite. Enfin, je suis resté, et, ne pouvant te suivre, je me suis fait construire un Orient et un Caire, rue Lepelletier, à l’Académie royale de musique et de danse, à dix minutes de chemin de chez moi.

On n’est pas toujours du pays qui vous a vu naître, et, alors, on cherche à travers tout sa vraie patrie ; ceux qui sont faits de la sorte se sentent exilés dans leur ville, étrangers dans leurs foyers, et tourmentés de nostalgies inverses. C’est une bizarre maladie ; on est comme des oiseaux de passage encagés. Quand arrive le temps du départ, des grands désirs vous agitent, et vous êtes pris d’inquiétudes en voyant les nuages qui vont du côté de la lumière. Si l’on voulait, il serait facile d’assigner à chaque célébrité d’aujourd’hui non seulement le pays, mais le siècle où aurait dû se passer son existence véritable : Lamartine et de Vigny sont Anglais modernes ; Hugo est Espagnol-Flamand du temps de Charles Quint ; Alfred de Musset, Napolitain du temps de la domination espagnole ; Decamps, Turc asiatique ; Marilhat, Arabe ; Delacroix, Marocain. On pourrait pousser fort loin ces remarques, justifiables jusque dans les moindres détails, et que vienne confirmer même les types de figure.

Toi, tu es Allemand ; moi, je suis Turc, non de Constantinople, mais d’Egypte. Il me semble que j’ai vécu en Orient ; et, lorsque, pendant le carnaval, je me déguise avec quelque cafetan et quelque tarbouch authentique, je crois reprendre mes vrais habits. J’ai toujours été surpris de ne pas entendre l’arabe couramment ; il faut que je l’aie oublié. En Espagne, tout ce qui rappelait les Mores m’intéressait aussi vivement que si j’eusse été un enfant de l’islam, et je prenais parti pour eux contre les chrétiens.

Dans cette préoccupation de l’Orient, un jour de pluie grise et de vent aigre, j’avais commencé, par rédaction sans doute, je ne sais quoi, comme un petit poème turc ou persan, et j’en avais déjà écrit vingt vers, lorsque cette idée judicieuse me tomba du plafond, que, si j’en écrivais davantage, personne au monde ne les lirait sous aucun prétexte. Les vers sont la langue des dieux, et ne sont lus que par des dieux, au grand désespoir des éditeurs. Je jetai donc mes strophes dans le panier aux ébauches, et, prenant un carré de papier, je confiai mon sujet aux jolis petits pieds qui, de quatre lignes d’Henri Heine, ont fait le dernier acte de Giselle.
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 8:57

Le 28 février 1840, Théophile Gautier et Carlotta Grisi se rencontrent. Elle danse dans un ballet, Le Zingaro, représenté au Théâtre de la Renaissance. Théophile Gautier y assiste de par son métier de critique, bien qu’elle ne lui fasse pas une grande impression au début : « Elle sait danser, ce qui est rare, elle a du feu, mais pas assez d’originalité » (2 mars 1840). Le ton change un an plus tard : « Elle danse aujourd’hui merveilleusement. Il y a là beauté, jeunesse, talent – admirable trinité » (7 mars 1841). Théophile Gautier en est tombé amoureux bien qu’il ne vive pas avec elle mais avec sa sœur aînée, Ernesta… Il n’empêche que Carlotta restera l’amie de cœur de Gautier. Cette lettre, véritable élan d’amour poétique, reste comme le symbole de leur passion impossible.

11 (?) janvier 1868

Chère âme,

Me voilà revenu dans ma maison. Mon corps seul y est entré, mais mon âme est là-bas avec vous et vous suit fidèlement à travers votre vie dont elle connait si bien l’arrangement. Elle se lève avec vous et après vous avoir accompagné toute la journée, elle s’arrête le soir sur le seuil de votre porte à l’instant des adieux. Ne sentez-vous pas alors sur votre col et sur votre joue comme un léger frémissement comme une tiédeur d’haleine ? C’est moi qui vous embrasse et vous enveloppe d’une caresse lointaine. Pensez-vous à moi à ce moment et lorsque vous passez devant ma chambre pour descendre au salon n’avez-vous pas quelquefois l’envie d’y entrer comme si j’y étais encore et de m’offrir sur vos douces lèvres cette goutte de nectar qui me fait vivre ? Ce me serait une bien chère consolation de le croire. Je ne voudrais pas que mon absence vous fût pénible et cependant je serais désolé que vous ne la sentissiez pas. Etre un peu nécessaire à votre cœur c’est, vous le savez bien, ma seule ambition. Oh si quelquefois, la tête inclinée sur cette éternelle tapisserie qui semble vous absorber et laisse votre pensée libre, vous faisiez un court voyage imaginaire vers celui qui n’est plus là, comme je serais heureux ! Mais je n’ose m’en flatter car s’il y a des jours où je crois que vous m’aimez beaucoup — vous me l’avez dit en ces termes mêmes — il y en a d’autres où il me semble que vous ne m’aimez pas du tout et cette idée me rend parfois bien triste. Vous êtes si réservée, si impénétrable, si recouverte de voiles pudiques qu’il est souvent difficile d’apercevoir votre vraie idée. Les occasions de vous parler à cœur ouvert sont si rares que plus qu’une fois je me suis en allé de St-Jean comme j’étais venu sans pouvoir vous dire la phrase qui m’avait fait faire cent lieues. Mais n’est-ce pas quoique je ne puisse pas vous exprimer mes sentiments vous sentez que je vous aime, que je n’ai pas d’autre pensée que la vôtre, que vous êtes ma vie, mon âme, mon éternel désir, mon adoration que rien ne lasse et ne rebute et que vous tenez entre vos mains mon malheur et mon bonheur. Vous en êtes bien convaincue.

O méchante, ô cruelle, ô injuste ! Pourquoi me faire si longtemps attendre après m’avoir permis un espoir qui ne se réalise jamais ! Que faut-il faire pour gagner tout à fait votre cœur. Quelle parole dire, quel philtre employer ? Il y a si longtemps que je vous aime ! N’attendez pas que je sois mort pour avoir pitié de moi. Comme je vais m’ennuyer loin de vous cet hiver ! Comme tout me semblera vide, désert et disparu. Là où vous n’êtes pas il fait nuit pour moi, quand mille bougies étincelleraient aux lustres. Quelles journées charmantes, hélas ! trop rapidement passées que ces fêtes de Noël et du Jour de l’An qui m’avaient fourni un prétexte pour vous aller voir. Bien courts ont été les instants où j’ai pu vous voir seule mais combien délicieux ! Je parle pour moi du moins et peut-être vous-même les avez-vous trouvés agréables.

Puisque je suis privé pour deux ou trois mois du sourire de vos yeux et des trois minutes de paradis, que vous seriez bonne de m’écrire pour moi, moi seul, quelques lignes un peu moins vagues que les lettres officielles, où vous laisseriez transparaître un peu plus votre affection trop bien cachée. Vous rappelez-vous l’adresse au moins ? Rue de Beaune no 12. Il y a si longtemps qu’aucune petite lettre furtive n’est venue de Genève se ranger dans la petite boîte de malachite à côté des anciennes. Tâchez de trouver, à travers votre vie si occupée, quelques minutes pour me faire ce bonheur. Si mon amour pour vous pouvait augmenter, je vous en aimerais davantage.

Et maintenant pour terminer cette lettre, laissez-moi me figurer que je vous tiens entre mes bras contre mon cœur que j’aspire votre âme sur vos lèvres et que vous ne refusez pas la mienne.

A vous invinciblement, obstinément et passionnément.

Votre esclave

Théophile Gautier
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 9:05

Sur la route est assurément le chef-d’œuvre de Jack Kerouac (12 mars 1922 – 21 octobre 1969). C’est en tout cas l’ouvrage de référence de la « Beat Generation », qui bousculera les mœurs de la société américaine dans les années 1950 en prônant un retour vers l’aventure et une liberté totale aux antipodes de la société de consommation se mettant en place. Ce mouvement artistique et contestataire préfigure le mouvement hippie des années 1960. Le roman retrace les pérégrinations américaines de l’auteur, renommé Sal Paradise, aux côtés de son acolyte Neal Cassady, rebaptisé Dean Moriarty. Dans cette missive que l’écrivain adresse à son ami, on y découvre comment, en seulement trois semaines et sur un seul rouleau de papier, le livre a été écrit.

22 mai 1951

Cher Neal,

Veux que tu saches que je n’ai pas demandé à Allen de t’écrire une lettre au sujet de ta « tragique destinée » et que mon livre sur toi est en fait non pas sur ta tragique destinée mais sur ta vie que je connais à bien des égards mieux qu’Allen… pas pour taper sur Allen mais j’étais inquiet à l’idée que tu te fasses une fausse impression sur ce que j’écris. Du 2 avril au 22, j’ai écrit 125 000 mots d’un roman complet, une moyenne de 6000 mots par jour, 12 000 le premier, 15 000 le dernier – 10 000 consacrés à Victoria, Gregor, les filles, l’herbe, etc. L’histoire traite de toi et de moi et de la route… comment nous nous sommes rencontrés la première fois en 1947, les premiers temps ; Denver en 47, etc. ; le voyage de 1949 dans ta Hudson ; cet été dans la Plymouth pédé et la Cadillac à 180 à l’heure et Chicago et Detroit ; et enfin le voyage à Mexico avec Jeffries – dernière partie traitant de ton dernier voyage à N.Y. et comment je t’ai vu partir au coin de la 7ème Avenue la dernière fois (la nuit avec Henri Cru et le concert). L’intrigue, s’il y en a une, est consacrée à ton développement depuis les premiers temps du gamin en prison jusqu’à la dernière (présente) période de sainteté à la W.C. Fields… étape après étape, tel que je l’ai vu.

Le livre marque une rupture complète avec <i>Town & City</i> et en fait la littérature américaine antérieure. Je ne sais pas comment il sera reçu. S’il passe (Giroux impatient de la voir), alors tu sauras quoi faire de ton propre travail… Souffle et raconte tout. J’ai raconté toute la route jusqu’à présent. Suis allé vite parce que la route va vite… ai écrit tout le truc sur un rouleau de papier à 36 mètres de long (du papier calque qui appartenait à Cannastra) – je l’ai fait passer dans la machine à écrire et donc pas de paragraphes… l’ai déroulé sur le plancher et il ressemble à la route. Maintenant, Neal, je veux te dire – ta destinée tragique n’est d’aucun intérêt pour moi, simplement parce que je ne pense pas que tu aies une destinée tragique du tout et en fait j’espère que ton âme sera de plus en plus sauvage en vieillissant, jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix ans quand tu seras un grand saint aux cheveux blancs, même si serre-frein « absent » (les mots d’Allen). Hé merde, tu sais très bien que tu finiras au Mexique avec ta famille si tu as un peu de jugeote… mais même si tu ne le fais pas… ce n’est pas à cause de ta destinée ; je me suis fait du souci toute la journée à l’idée qu’Allen ait pu te rendre triste ; t’ait fait dire des trucs sur les points d’ignorance, les cancers de la bite et je ne sais quoi. Autre chose : ne fais pas attention, en partie, au matériel de janvier dernier traitant des filles de Vierge Marie… chatte, c’est tout et je le sais. Je n’évoque pas du tout un Christ à Chatte Noire… Je sais que la chatte est tout, je vis la chatte et le ferai toujours et l’ai toujours fait… disant cela pour t’assurer que je ne renonce pas à ce qui t’est cher et que cela m’est cher aussi. Pour prévenir ce développement psychologique possible dans ton cerveau… « Jack a écrit sur les filles vierges… il s’est détourné de moi et maudit ma destinée. » Tout ça dans la tête d’Allen. Je crois à ton énergie, à tes amours, à ta grandeur, à ton ultime et magnifique grandeur à la Whitman, et je crois à ta VIE et non à ta MORT (je ne suis pas un Cannastra, un Ginsberg, un Carr). Je crois en tout à ton sujet sauf à ta mort et si tu meurs, je ne sais pas quoi faire de moi dans ce monde, dans le compartiment particulier qui t’est réservé, l’autre étant réservé à Joan. Je t’aime comme toujours et non seulement ça, mais je ne veux pas que tu meures. C’est clair ? Et j’aime Carolyn et j’aime tes enfants et j’aime les femmes et j’aime la vie que je célèbre et à laquelle je crois et n’écoutons plus tout ça et ainsi je demeurerai jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix ans.

Si le livre se vend, je touche immédiatement une avance, juin, et décolle tout de suite pour le Mexique, bus, affaires en train de marchandises, arrivée à Mexico, recherche d’une piaule pas chère, installation temporaire jusqu’à développements nouveaux et autres livres (n’écrirai pas tous mes livres en vingt jours). Bien sûr, depuis le 22 avril j’ai tapé et fait des révisions. Trente jours là-dessus. Ce sera ma routine… en commençant par ma propre vie, les purs aspects, pas de fiction, jusqu’à ce que je puisse inventer comme un Dostoïevski et bien sûr je sais comment et je peux et je le ferai. Quant à toi, je ne veux plus t’entendre prononcer un mot de plus sur ton incapacité à choisir « bien que » ou « jusqu’à » ou « plutôt », ou ce genre de merde en face d’une phrase… Combien de fois dois-je te dire que la lettre sur Joan Anderson est un chef-d’oeuvre américain et que tu dois me la laisser pour que je m’efforce de la faire publier. Maintenant, tu sais aussi pourquoi je ne t’ai pas écrit récemment – travail du roman – et dès que j’aurai fini, je t’écrirai une immense lettre te racontant TOUT des cancans de Jerry Newman et de N.Y.,etc. Tout. Tu n’as pas à me répondre – laisse-moi écrire toutes nos lettres.

P.-S. – J’attendais de finir mon livre pour t’écrire & te surprendre.
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 9:12

Visions de Gérard (titre original : Visions of Gerard) est un roman de l'écrivain américain Jack Kerouac, publié en 1963 et écrit en janvier 1956.

Unique parmi sa bibliographie, Visions de Gérard relate les impressions de l'auteur alors qu'il était enfant, et en particulier le choc qu'il a ressenti lors de la mort tragique de son frère aîné, Gérard, âgé de 9 ans. Kerouac le présente comme un saint, qui aime chaque créature et enseigne sa doctrine au petit Jack, alors âgé de 4 ans. L'action se situe dans la ville où est né Jack Kerouac, à Lowell, dans le Massachusetts.
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Philip Kindred Dick, né le 16 décembre 1928, à Chicago dans l'Illinois, et mort le 2 mars 1982, à Santa Ana en Californie, est un auteur américain de romans, de nouvelles et d’essais de science-fiction.

Philip et sa sœur jumelle, Jane Charlotte, naissent en décembre 1928 de Dorothy Kindred Dick et Joseph Edgar Dick, travaillant tous deux au département de l'Agriculture des États-Unis, sa mère plus particulièrement employée dans le service censurant les textes officiels de porte-parole du gouvernement, ce qui ne sera pas étranger à son inspiration21,22. Sa mère n'ayant pas assez de lait et pas assez d'argent pour recevoir l'aide médicale qui l'aurait conseillée pour la complémentation du régime des nourrissons avec des biberons23, Jane meurt quelques semaines plus tard, le 26 janvier 1929. Le décès de ce jumeau fantôme (en) affectera Philip Dick jusqu'à la fin de ses jours. Toute sa vie il reprochera à ses parents leur négligence et sentira qu'une partie de lui-même est manquante, ce qui est très probablement à l'origine de la dualité exceptionnellement forte de son œuvre : on en voit un écho dans son roman Dr Bloodmoney, en la personne du petit frère « interne », mort-né, en relation télépathique avec son jumeau adulte24. Assez jeune, il souffre de vertiges et, plus tard, on lui diagnostique une schizophrénie qui sera réfutée par la suite. Terrorisé par ce qu'il imagine, il découvre la science-fiction dans le magazine de nouvelles Stirring Science Stories et y décèle la seule issue possible pour extérioriser ses angoisses.

Quand il a quatre ans, ses parents divorcent et il reste seul avec sa mère, à Berkeley. Bien que le psychologue conjugal ait prédit que la séparation n'affecterait pas l'enfant, celui-ci s'en plaindra pourtant toute sa vie. Son père rompt définitivement toute relation avec la famille25.

Il développe très tôt un rapport aigu avec la musique. À 12 ans, il sait reconnaître un grand nombre d'opéras, symphonies ou concertos rien qu'en entendant les premières notes. Il se passionne également pour les lectures d'Edgar Poe et de Lovecraft.

Après avoir commencé à l'université de Californie des études philosophiques qu'il ne terminera jamais (le maccarthisme étant alors à son apogée, il est renvoyé pour sympathies communistes), il s'adonne alors à sa passion principale, la musique, au point d'en faire son métier. Il travaille en effet comme programmateur pour une station de radio et, dans le même temps, comme vendeur de disques dans un magasin à Berkeley, Universal Music. On reconnaît là de nombreux éléments autobiographiques utilisés dans Radio libre Albemuth, son fascinant roman posthume et paranoïde, qui recrée avec un remarquable pouvoir évocateur l'époque très particulière où se préparaient, à Berkeley, la vague hippie et les mouvements ultérieurs des années 196026.

La plupart des biographes supposent que ce sont les pulps américains (Galaxy, Fantasy and Science Fiction, Astounding Stories, etc.) qui lui ont fait découvrir la science-fiction. Alors qu'il est encore au collège, il commence à écrire ses premiers textes de SF (et de poésie), dont certains sont publiés dans le Berkeley Gazette, le tout premier étant The Devil, daté du 23 janvier 1942.

En mai 1948, il épouse Jeanette Marlin dont il divorce six mois plus tard, leurs centres d'intérêt divergeant totalement, pour se remarier en juin 1950 avec Kleo Apostolides, d'origine grecque, une militante gauchiste mineure, fichée au FBI pour communisme. Dick doit alors affronter la visite de deux agents fédéraux, qui lui demandent d'enquêter sur sa femme. Il refuse, mais finit pourtant par se lier avec l'un d'entre eux, George Scruggs, qui est fasciné par les discours de Dick et sa profession mystérieuse d'écrivain. Dick décrit cette épouse ultragauchiste et ces événements presque sans changement dans Radio libre Albemuth.
Les débuts dans l'écriture

Poussé par sa femme, il entame en 1952 une carrière d'écrivain professionnel. Ses débuts sont ignorés par le monde qui regarde avec circonspection cet auteur dont les concepts scientifiques sont assez bizarres et le style littéraire non exempt de défauts. Après de très nombreuses nouvelles écrites durant cette période, comme Beyond Lies the Wub, M. Spaceship, The Gun, Petit déjeuner au crépuscule, The Variable Man, The Builder, Second Variety, pour ne citer que les plus connues, il décide de se lancer dans le roman, plus rémunérateur.

Son premier roman, Loterie solaire, très politique, est publié en 1955. Il s'inspire de l'idée des stratégies mixtes en théorie des jeux pour suggérer l'idée qu'en contexte concurrentiel des nations, il peut être avantageux de tirer au sort les gouvernants avec une périodicité aléatoire.

Côté vie de famille, les relations se dégradent peu à peu. Dick, qui écrit surtout la nuit, ne peut plus supporter de voir sa femme plus active que lui, et le regard des voisins, qui le voient chaque matin paresser dans la véranda, le met mal à l'aise. Il se sent sans cesse traqué, épié, surveillé. Pour réussir à soutenir un rythme de travail rapide, il prend toutes sortes de médicaments, en particulier des amphétamines, qui le plongent régulièrement dans des dépressions terribles.

Son côté paranoïaque s'amplifie au fil des mois : s'il ne réussit pas, estime-t-il, c'est parce qu'il est victime de complots fomentés contre lui. Un double effet joue en fait contre lui :

la science-fiction n'est plus un genre à la mode, le phénomène des pulps[précision nécessaire] étant passé.
le style de Dick arrive trop en avance pour le public des États-Unis de l'époque, dont l'humeur est davantage à l'euphorie qu'à la suspicion[réf. nécessaire]. Ses nouvelles et romans ne rencontreront le succès en France qu'après 1968 et aux États-Unis que dans la foulée du film Blade Runner[réf. nécessaire].

Cela n'arrange en rien, dans l'immédiat, la situation psychologique et financière du romancier.

Il divorce de sa femme en 1958 et rencontre Anne Williams Rubinstein dont le mari vient de mourir. Commence un flirt où Anne et Philip ont l'impression de se comprendre l'un et l'autre comme s'ils n'avaient jamais connu personne d'autre. Les trois petites filles d'Anne se lient très vite avec ce gros homme barbu qui débarque chez elles sans crier gare et épouse leur mère le 1er avril 1959. Une fille, Laura Archer, naît de cette union le 25 février 1960.

La femme de Philip l'encourage à écrire une œuvre qui fasse de lui un auteur célèbre et reconnu. Il commence alors la rédaction du Maître du Haut Château.

Encore une fois, le couple tourne mal. Anne voit en Dick l'image d'un écrivain qu'il n'est pas et ne tient pas à être, celui-ci ne pouvant se décider à abandonner son genre de prédilection, la science-fiction, bien que son rêve soit d'être reconnu comme écrivain de littérature générale. Sa femme ouvre une bijouterie. Philip se sent une nouvelle fois entretenu par sa femme, bon à rien. Il soupçonne Anne d'avoir contre lui des idées de meurtre.

Il déclarera plus tard : « C'était une psychotique meurtrière. Elle me faisait peur et par deux fois elle a tenté de me tuer. »

Lorsque Anne quitte la maison en emmenant sa fille, il sombre dans la dépression. Le divorce a lieu en 1964.
Le succès

En 1962, Le Maître du Haut Château est publié : c'est un immense succès. Un public « dickien » commence à se créer, enthousiasmé par l'œuvre et, l'année suivante, le roman gagne le prix Hugo. En 1963 et 1964, il enchaîne les romans : Les Clans de la Lune alphane, Nous les martiens, Simulacres et Le Dieu venu du Centaure, ce dernier étant l'un de ses romans les plus connus. Pour produire, il consomme en masse des amphétamines (quand il arrêtera, son rythme d'écriture se ralentira)[réf. nécessaire].

En 1964, il se remarie avec Nancy Hackett, âgée de 21 ans, qui lui donne un second enfant, Isolde Freya (surnommée tout simplement Isa). Mais, à nouveau, le mariage ne fonctionne pas. Dick accuse sa femme de « vouloir faire comme les autres » et de chercher malgré lui à l'intégrer dans ce qu'il appelle « la bonne société californienne ». La vie mondaine ne l'intéresse pas : il se consacre entièrement à ses livres, et sort de moins en moins de chez lui. Les assassinats de Robert Kennedy et de Martin Luther King le révoltent, et il cesse de voter cette même année.

Durant cette période, Dick écrit Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, qui servira de base au film Blade Runner, mais aussi et surtout Ubik qui sera plus tard vu comme le chef-d'œuvre de l'écrivainnote 4,27.

En 1970, il est au bout du rouleau : il a de forts ennuis avec le fisc et sa femme, l'actualité mondiale le rend amer (en particulier la guerre du Viêt Nam). Il écrit à cette époque Coulez mes larmes, dit le policier, qui porte l'empreinte de sa déprime du moment. Nancy le quitte en emmenant Isa en septembre.

Cette période est la plus sombre de sa vie. Seul, abandonné par sa femme, l'auteur ouvre sa maison à tous les drogués, hippies ou junkies de passage. Plus une journée ne passe sans qu'il se drogue, ce qui provoque chez lui de longues périodes de délire[réf. nécessaire]. Cette expérience le pousse à écrire Substance mort, dans lequel un policier est chargé de surveiller un drogué qui n'est autre que lui-même, écrit en 1975 et publié en 1977.

Il cherche à plusieurs reprises, sans succès, à se faire interner en hôpital psychiatrique, parvenant cependant à passer quelques jours en salle d'examen. Dick est peut-être paranoïaque, schizophrène, mais ne présente pas les symptômes physiques caractéristiques d'un drogué dur : il est bien en chair, et en forme physiquement.

Le 17 novembre 1971, un événement bouleverse sa vie. Lorsqu'il rentre chez lui, il trouve « les fenêtres fracassées, les portes fracturées, les serrures forcées » et constate « la disparition de plusieurs de [ses] affaires : on avait fait sauter [son] armoire-classeur à l'épreuve du feu, manifestement au moyen d'explosifs du type plastic », classeur où il conservait tous ses « trésors » : textes, vieux pulps de sa jeunesse, collections diverses… Aussitôt, ses peurs paranoïaques remontent à la surface : il accuse tour à tour le FBI et le KGB de vouloir attenter à sa vie. Sa plainte en justice reste sans suite.

Il part s'installer à Vancouver qu'il a découvert lors d'une conférence de science-fiction, le 12 février 1972, où il a directement envisagé d'émigrer. Il tente de refaire sa vie là-bas, tombe plusieurs fois amoureux de filles bien plus jeunes que lui, qui le repoussent à chaque fois, prenant souvent peur devant cet homme gauche qui réclame leur affection. Il tente alors de se suicider en prenant une forte dose de tranquillisants.

Il survit, et se fait interner à X-Kalay, un centre de désintoxication pour héroïnomanes. Il y découvre l'enfer des drogués durs dont le cerveau a subi des lésions irrémédiables. Il arrête la drogue (tout en continuant à consommer des médicaments divers et variés).

Après trois semaines à X-Kalay, Dick émigre à Fullerton. Il est hébergé par deux étudiantes fans de ses œuvres et rencontre l'écrivain amateur Tim Powers.

En juillet, il fait la connaissance de Tessa Busby, jeune fille réservée de dix-huit ans. Le couple emménage et ils fondent un foyer. Il recommence alors à écrire.

L'Europe, en particulier la France, commence à s'intéresser à lui. Substance mort est publié durant cette période, ainsi que la version finale de Coulez mes larmes, dit le policier, qui est nommé en 1974 pour le prix Nebula et pour le prix Hugo. On lui propose d'adapter Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? en scénario de film.

Dick avait fait de son corps, comme l'écrit Emmanuel Carrère dans sa biographie, « un shaker à cocktails chimiques ». À cette époque, on parlait beaucoup des flashbacks d'acide, où les anciens drogués des années soixante avaient soudain des hallucinations hors du commun, et pouvaient être pris de pulsions meurtrières inattendues, phénomène qui faisait peur et fascinait les Américains moyens[réf. nécessaire]. Peut-être cela explique-t-il la raison qui poussa Philip à verser dans le mystique, lui qui avait toujours voulu prouver que notre monde était faux, qu'il existait une réalité supérieure, et que lui seul semblait s'en apercevoir. Ainsi des commentateurs reprochent souvent à Dick de pratiquer une philosophie mystique. Peut-être le terme de métaphysique serait-il mieux choisi. Toute son œuvre théologique le prouve (cf. La Trilogie divine), et Dick fixe souvent ses fictions sur une documentation conséquente.

Au printemps 1977, alors qu'il vient d'emménager à Santa Ana, il reçoit la visite de Philippe Hupp, qui le persuade d'être l'invité d'honneur du deuxième Festival International de Science-Fiction de Metz. La manifestation se déroulera en septembre. Dick y présente une conférence intitulée Si vous trouvez ce monde mauvais, vous devriez en voir quelques autres (If you find this world bad, you should see some of the others), où il parle de mondes parallèles, affirmant que la réalité dans laquelle nous vivons a été reprogrammée, laissant son public perplexe28. C'est néanmoins à Metz qu'il mesure la popularité dont il jouit en France. Il écrira plus tard y avoir passé « la plus belle semaine de sa vie ».

L'Exégèse, ouvrage énorme (plus de 8 000 pages), date de cette époque. Il s'agit d'un essai où toutes ses révélations sont soigneusement notées, et où s'affrontent Philip K. Dick et Horselover Fat (imprégné de gnose valentinienne29), unique et même personnage (Philippe signifie en grec « l'ami des chevaux » qui s'écrit en anglais « horse lover » ; Dick signifie gros en allemand, « fat » en anglais). Dans plusieurs de ses romans de cette dernière période, l'ancien président Richard Nixon, sous son nom (dans SIVA) ou une version fictive, apparaît comme une figure maléfique de ce que Dick qualifie d'« Empire » (L'Empire n'a jamais pris fin est une phrase récurrente dans SIVA, synonyme de démiurge aveugle (Samaël)).

Le 18 février 1982 un accident vasculaire cérébral le terrasse, il meurt le 2 mars 1982 d'une défaillance cardiaque quelques jours avant la sortie du film Blade Runner tiré de son roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?. Il commençait juste à en recevoir les droits d'auteur. Il est enterré à Fort Morgan, Colorado, aux côtés de sa sœur Jane, sans avoir jamais su à quel point son œuvre allait devenir mythique.

En 1983, un an après sa mort, un prix littéraire est créé en son hommage, baptisé le Prix Memorial Philip K. Dick.
Œuvres
Dick se définit comme un philosophe de fiction.

Dick a écrit à propos de ses romans30 :
« Dans mon écriture je m’interroge sur l'univers, je me demande à voix haute s'il est réel, et je me demande si nous le sommes tous »note 5.
Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Philip K. Dick.
Article détaillé : Bibliographie de Philip K. Dick.

Depuis 2007, l'écrivain est devenu le premier et unique auteur de science-fiction publié au sein de la prestigieuse collection classique de la Library of America, équivalent américain de la collection La Pléiade.

Nombre des histoires de Philip K. Dick ont pour thèmes la modification et la manipulation de la réalité. Ces thèmes sont particulièrement présents dans les nouvelles Jeu de guerre (War Game, 1959), Souvenir à vendre (We Can Remember it for You Wholesale, 1966), ainsi que dans les romans Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, La Vérité avant-dernière, Le Dieu venu du Centaure, Le Maître du Haut Château ou Ubik.

Nombreux sont ceux qui pensent que ces caractéristiques proviennent directement de la paranoïa qui marquait sa santé mentale fragile, notamment en raison de sa consommation de drogues (surtout des amphétamines) et de médicaments. Mais cette idée est contestée, étant donné la cohérence et la complexité narrative des œuvres de Dick. La critique sociale et le cynisme des puissants qui « imposent une réalité fictive » sont aussi très présents chez lui.

Il est très connu pour avoir créé dans ses romans une atmosphère sombre, inspirant ainsi les cyberpunks, bien qu'il ait vécu trop tôt pour les connaître. Mais cette atmosphère « glauque » tient en fait à l'intrigue héritée du gnosticisme qui hante la plupart des romans de Dick : le faux, qui régit ce monde, et que nous percevons comme le vrai, doit être démasqué. Aussi Dick est, avec Daniel F. Galouye, l'un des inventeurs du thème romanesque du simulacre en science-fiction, avec ses romans Le Temps désarticulé (1959) et Simulacres (1964).

Dick est un auteur d'idées et c'est probablement pour cela que ses nouvelles et romans ont été autant adaptés au cinéma, ou ont inspiré d'autres auteurs de science-fiction, comme Ursula Le Guin pour The Lathe of Heaven, Disch lui-même pour 334, et qu'il est régulièrement cité comme un des inspirateurs du mouvement cyberpunk.

Il ne faut guère chercher de logique dans l'œuvre de Dick en termes d'opinions morales ou politiques, particulièrement à la fin de sa vie. Bien que lié surtout dans sa jeunesse à des féministes ou des gauchistes, il écrira en 1973 une nouvelle (The Pre-persons) qui lui vaudra une lettre particulièrement courroucée de Joanna Russ, ce qui ne l'empêchera pas de maintenir sa position violemment anti-avortement31.

Durant les dernières années de sa vie, il consacre la plupart de son temps à écrire L'Exégèse de Philip K. Dick, texte monumental sur son œuvre dont une seule partie est publiée aux États-Unis. Elle est issue des interrogations de Dick sur une expérience mystique qu'il a vécue en mars 1974, laquelle est aussi à l'origine de SIVA32, œuvre emblématique de la fin de sa vie. On y trouve des fragments de l'Exégèse, à l'intérieur d'une histoire qui est une véritable mise en abîme de sa propre vie. À sa mort on découvre chez lui plus de 8 000 pages du dialogue qu'il entretient avec lui-même depuis cette expérience. Un exemple parmi d'autres : en écoutant la chanson des Beatles Strawberry Fields Forever, il diagnostique que son fils est atteint d'une hernie inguinale, ce qui sera confirmé par des examens ultérieurs.

En plus des 45 romans publiés33, Dick a écrit près de 121 nouvelles34.

Les nouvelles sont parues regroupées en français chez l'éditeur Denoël en quatre tomes de 1994 à 1998 (1 - 1947-52; 2 - 1952-53; 3 - 1953-63; 4 - 1963-81), et furent regroupées ensuite en deux gros volumes en 2000, réédités en 2004, dans la collection Lunes d'encre : 1947-1952 (tome 1), et 1953-1981 (tome 2).
Des thématiques récurrentes

Selon Hélène Collon, traductrice des nouvelles de Philippe K. Dick, deux questions récurrentes traversent l’œuvre de l'écrivain : « Qu'est-ce que le réel ? » et « Qu'est-ce qu'être humain ? ». Si le problème que soulève la première question semble difficile à résoudre, en revanche la seconde interrogation trouve très tôt, dans ses nouvelles de jeunesse, sa réponse dans la caritas paulinienne, cette capacité d'empathie qui, chez Dick, rend certains androïdes plus humains que les humains eux-mêmes.

Le journaliste Frédéric Roussel, dans Libération, écrit : « Qu’est-ce qui est réel ? apparaît comme la question récurrente de l’Américain. Généreuse source cinématographique, son œuvre a même été labellisée postmoderne pour sa tendance à explorer les dérèglements sous-jacents de la société et les germes de destruction de la modernité. Il n’y a pas qu’une seule lecture de Dick, et se replonger dans certains de ses romans peut procurer le sentiment d’y découvrir de nouvelles grilles35. »
Blade Runner

Dans le film Blade Runner, se posent énormément de questions :

Les androïdes (appelés « répliquants ») ne sont conscients de leur état d'androïde que parce qu'on leur a dit qu'ils l'étaient et parce qu'on les a utilisés comme tels, c'est-à-dire comme ouvriers dans des conditions que les humains ne peuvent pas supporter.
Les répliquants montrent rapidement un comportement sociopathe, raison pour laquelle leur durée de vie est limitée à quatre ans. Ceci est cependant infirmé par plusieurs faits :
ils se montrent capables d'éprouver des sentiments (d'amour, de compassion), même si cela n'efface pas le côté sociopathe ;
une répliquante d'une nouvelle génération (Rachel), chez qui on a implanté des souvenirs, non seulement ne montre pas ce côté sociopathe mais ignore elle-même qu'elle n'est pas humaine.

Total Recall

Dans le film Total Recall, il devient possible de remplacer partiellement ou entièrement les souvenirs d'une personne. Or, il apparaît que la modification de tous les souvenirs d'un individu provoque un changement majeur de sa personnalité (pour le personnage principal), ce que l'on retrouve dans le personnage de Rachel dans Blade Runner (voir ci-dessus). D'autre part, le « héros » se range du côté des « mutants » (considérés comme des non-humains). Finalement, le personnage principal refuse de redevenir celui qu'il était et préfère conserver ses souvenirs, fussent-ils faux, parce qu'il se sent plus « humain » de cette façon. Mais les questions fusent :

Qu'est-ce que c'est que d'être humain ?
Peut-on faire confiance à ses souvenirs ?
Comment les souvenirs nous définissent-ils ?
Pourquoi les mutants sont-ils considérés comme des « sous-humains » ?
Peut-on choisir si l'on est humain ou non ?
Si on pouvait choisir, pourrait-on choisir d'être plus humain ? Et on retourne au premier point de cette liste !

Planète hurlante

Dans le film Planète hurlante, les « hurleurs » sont des robots militaires tuant toute personne ne portant pas un bracelet d'identification (thématique reprise par les robots produits par l'OmniCorp dans le film Robocop de 2014). Les usines de fabrication sont auto-régulées et il s'avère que les robots parviennent à créer de nouvelles versions de plus en plus évoluées en suivant le programme de base (exterminer l'ennemi) mais aussi en jouant sur l'affectif humain. Or, en jouant avec les sentiments humains, ces robots s'humanisent. Est-ce une nouvelle forme de vie ?
Adaptations

L'œuvre de Philip K. Dick a eu une grande influence sur le cinéma, notamment depuis l'adaptation de Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? par Ridley Scott (Blade Runner, 1982)36.

Hormis Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, deux autres de ses romans ont été adaptés : Confessions d'un barjo et Substance mort, tandis que Ubik est toujours en projet. Les autres films sont issus de nouvelles.
Adaptations au cinéma et à la télévision

Après la mort de Philip K. Dick, plusieurs scénarios ont été inspirés plus ou moins fidèlement de ses œuvres :

1962 : Out of this World (Saison 1, Épisode 4), Impostor, d'après la nouvelle éponyme Impostor, (1953).
1982 : Blade Runner de Ridley Scott, d'après le roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Do Androids Dream of Electric Sheep?, 1968).
1987 : Proini Peripolos (Morning Patrol), adaptation grecque de l'univers de Philip K. Dick, mélangeant plusieurs de ses œuvres (Ubik, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, etc...).
1990 : Total Recall de Paul Verhoeven, d'après la nouvelle Souvenirs à vendre (We Can Remember it for You Wholesale, 1966).
1990 : Megaville, film indépendant de Billy Zane, d'après le roman Substance mort (A Scanner Darkly, 1977).
1992 : Confessions d'un barjo de Jérôme Boivin, d'après le roman éponyme (Confessions of a Crap Artist, 1975).
1995 : Planète hurlante (Screamers) de Christian Duguay, d'après la nouvelle Nouveau Modèle (Second Variety, 1953).
1998 : The Truman Show de Peter Weir, d'après le roman Le Temps désarticulé (Time Out of Joint, 1959).
2002 : Impostor de Gary Fleder, d'après la nouvelle éponyme (Impostor, 1953).
2002 : Minority Report de Steven Spielberg, d'après la nouvelle éponyme (The Minority Report, 1956).
2003 : Paycheck de John Woo, d'après la nouvelle éponyme (Paycheck, 1953).
2003 : Natural City adaptation coréenne, d'après le roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Do Androids Dream of Electric Sheep?, 1968).
2006 : A Scanner Darkly de Richard Linklater, d'après le roman éponyme (A Scanner Darkly, 1977).
2007 : Next de Lee Tamahori, d'après la nouvelle L'Homme doré (The Golden Man, 1954).
2009 : Planète hurlante II (Screamers: The Hunting).
2009 : Flow my tears, the policeman said, film anglais à petit buget, d'après le roman éponyme Coulez mes larmes, dit le policier (1970).
2010 : Radio Libre Albemuth de John Alan Simon, d'après le roman éponyme Radio Libre Albemuth (1976).
2010 : Inception de Christopher Nolan, non adapté d'un roman mais du film d'animation Paprika de Satoshi Kon37, est aussi librement inspiré par la philosophie Dickenne et par de nombreuses œuvres de l'auteur ayant donné une trame scénaristique[réf. nécessaire].
2011 : L'Agence (The Adjustment Bureau) de George Nolfi, d'après la nouvelle Rajustement (Adjustment Team, 1954).
2011 : Beyond the Door, court métrage de Matthew Mandarano, d'après le roman éponyme Beyond the door (1954).
2012 : Total Recall - Mémoires Programmées (Total Recall) de Len Wiseman, une deuxième adaptation de la nouvelle Souvenirs à vendre, après la première du même nom.
2013 : The Pipers : Par Ammar Quteineh.
2013 : The Crystal Crypt, court métrage de Shahab Zargari, d'après le roman d'essai éponyme (The Crystal Crypt, 1954).
2015 : Minority Report, série TV de 7 épisodes diffusée depuis le 21 septembre 2015 sur le réseau télévisé américain FOX
2015 : The Man in the High Castle, une mini-série produite par Ridley Scott pour la plateforme VOD d'Amazon d'après Le Maître du Haut Château38.
2016 : Electric Dreams: The World of Philip K. Dick de Bryan Cranston, série en cours de développement dans la lignée de Black Mirror, prévue pour une dizaine d'épisodes qui seront des adaptation de nouvelles de Philip K. Dick.
2017 : Blade Runner 2 en cours de réalisation par Denis Villeneuve.

Projets en cours et/ou avortés

Au début des années 1970 après avoir lu Le Dieu venu du Centaure, John Lennon eut l'envie d'adapter le livre au cinéma, sans suite39.
Dans les années 2010, Michel Gondry a en projet d'adapter Ubik au cinéma40.
2012 : Le Roi des elfes, projet de film d'animation de Walt Disney Pictures de Chris Williams, d'après la nouvelle éponyme The King of the elves (1953), finalement abandonné par Disney.

Inspirations

La trame de fond du film The Truman Show de Peter Weir (1998), avec Jim Carrey, est largement inspirée du roman de Dick Le Temps désarticulé (Time Out of Joint, 1959).
Parmi les admirateurs de Dick, on trouve le cinéaste canadien David Cronenberg. Sa « rencontre » avec l’auteur a lieu en 1984 : Dino De Laurentiis, qui avait produit son film Dead Zone, lui fait parvenir un scénario écrit par Dan O'Bannon et Ronald Shusett basé sur la nouvelle de Dick Souvenirs à vendre. Mécontent du résultat, il décide de le réécrire et travaille dessus pendant une année (il écrit en tout douze versions différentes de l’histoire), mais se heurte constamment au mécontentement de Shusett (aussi producteur du film). Il décide finalement de quitter le projet, sa vision de l’histoire étant trop éloignée de celle que Shusett envisage. Il reste toutefois fortement intéressé par l’œuvre de Dick qu’il découvrira durant les années suivantes.
En 1999, Cronenberg sort son film eXistenZ, qu’il considère comme étant son « film dickien », celui contenant le plus de thèmes proches de l’œuvre de Dick. Il a d’ailleurs inclus une sorte d’hommage dans le film par le biais d’un sac en papier où est inscrit « Perky’s Pat », en référence à la nouvelle The days of Perky Pat (1963), qui est (en partie) l'inspiration du roman Le Dieu venu du Centaure (The Three Stigmata of Palmer Eldritch, 1965).
Ray Faraday Nelson ami et collaborateur de Dick, a écrit la nouvelle Les Derniers Jours de Philip K. Dick, en lecture directement sur son site en anglais : (en) The Last Days of Philip K. Dick41.
Requiem pour Philip K. Dick de Michael Bishop (titre original : Philip K. Dick is dead, alas, 1987) est un roman-hommage-pastiche des romans de science-fiction de Philip K. Dick. En particulier il reprend la structure du Maître du Haut Château (c'est une uchronie) dans l'univers de Coulez mes larmes, dit le policier.
Le Temps incertain de Michel Jeury (1973), œuvre phare du roman de SF français, commence par une citation de Philip K. Dick.
Dimanche au bord du monde, et autres nouvelles42 est un recueil de nouvelles publié en 2013 aux éditions Asyelle à la suite d'un concours de nouvelles sur le thème « En hommage à Philip K.Dick ».
Dans la série d'animation Code Lyoko, le nom du pensionnat, Kadic, est inspiré du nom Philip K.
Dans la série d'animation japonaise Psycho-Pass, l'antagoniste principal, qui est contre la société telle qu'elle est devenue (univers futuriste où un système informatique décide de ce que deviendront les individus et juge qui est un criminel ou non), fait référence à Philip K. Dick en citant notamment son œuvre Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?.
Le jeu vidéo Californium, publié par Arte en 2016, est entièrement consacré à la vie et aux œuvres de Philip K. Dick.

Autres adaptations

En 1976, est diffusée sur France Culture une adaptation du Maître du Haut Château par Catherine Bourdet, réalisée par Henri Soubeyran, avec René Clermont et Pierre Trabaud.
En 1987, au Centre Georges Pompidou est créé par l'IRCAM l'opéra de Tod Machover (en), VALIS, adapté du roman du même nom (SIVA dans la traduction française).
En 1993, au festival d'Avignon, Louis Castel monte un spectacle d'après Comment construire un univers qui ne s'effondre pas deux jours plus tard.

Bandes dessinées

Do Androids Dream of Electric Sheep ? texte intégral du roman : tomes 1 à 6, Tony Parker (dessin) et Blond (couleurs), collection Atmosphères, EP Éditions (2011 à 2013)
Dust to Dust (préquelle de la BD Do Androids Dream of Electric Sheep ?), Chris Roberson (scénario), Robert Adler (dessin) et Andres Lozano et Javier Suppa (couleurs): tomes 1 et 2, EP Éditions (2012 et 2013)

Musique

V.A.L.I.S. titre de l'album Four de Bloc Party est inspiré du livre SIVA.
Simulacres, titre de l'album La chute des fourbes de The Art of Sauvagia, s'inspire de l'œuvre de Dick.
Un titre de l'album Heldon Third (1975) du groupe Heldon de Richard Pinhas s'appelle Dr Bloodmoney, du nom du roman éponyme de Dick43.
L'album Sister (1987) de Sonic Youth fait référence à la sœur jumelle de l'auteur de science-fiction, morte peu après sa naissance44.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Philip K. Dick » (voir la liste des auteurs).

Notes

↑ Pour les films de David Cronenberg : Videodrome, Spider et eXistenZ
↑ Pour le film de Michel Gondry : Eternal Sunshine of the Spotless Mind
↑ En 2007, Dick devient le premier auteur de science fiction figurant dans la Library of America (en), l'édition littéraire à but non lucratif de littérature classique américaine.
↑ En 2005 le magazine Time intègrera Ubik dans son classement des 100 meilleurs romans de langue anglaise écrits depuis 1923.
↑ Citation originale : « In my writing I even question the universe; I wonder out loud if it is real, and I wonder out loud if all of us are real. »

Références

↑ (en) « 1978 Award Winners & Nominees » [archive], Worlds Without End (consulté le 26 juin 2009)
↑ (en) « 1965 » [archive], Worlds Without End
↑ Replies to 'A Questionnaire for Professional SF Writers and Editors", 1969, The Shifting Realities of Philip K. Dick, 1995
↑ Terry Gilliam's Unresolved Projects [archive]
↑ Baudrillard, Jean. "'Simulacra and Science Fiction'" . Science Fiction Studies. Retrieved May 26, 2007.
↑ Myriam Díaz-Diocaretz, Stefan Herbrechter (2006). The Matrix in theory. Rodopi. pp. 136. ISBN 90-420-1639-6.
↑ How Hollywood woke up to a dark genius [archive]
↑ Voir sur depauw.edu. [archive]
↑ Scriptorium – Philip K. Dick [archive]
↑ Gun With Occasional Music Review [archive]
↑ Fredric Jameson, Archaeologies of the Future: The Desire Called Utopia and Other Science Fictions, London and New York: Verso, 2005, p. 345; p. 347.
↑ (en) « Salon.com Interview by Michael Sragow. » [archive] (consulté le 3 novembre 2009)
↑ Slant Magazine DVD Review: Eternal Sunshine of the Spotless Mind [archive]
↑ (en) « 1963 Award Winners & Nominees » [archive], Worlds Without End (consulté le 26 juin 2009)
↑ (en) « 1975 Award Winners & Nominees » [archive], Worlds Without End (consulté le 26 juin 2009)
↑ (en) « Philip K. Dick » [archive], kirjasto.sci.fi,‎ 2004 (consulté le 14 avril 2008)
↑ Stoffman, Judy « A milestone in literary heritage » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), consulté le 2013-03-26 Toronto Star (February 10, 2007)
↑ Library of America Philip K. Dick: Four Novels of the 1960s [archive]
↑ Library of America H.P. Lovecraft: Tales [archive]
↑ Associated Press "Library of America to issue volume of Philip K. Dick" [archive] USA Today (November 28, 2006)
↑ (en) Lejla Kucukalic, Philip K. Dick: canonical writer of the digital age, Londres, Taylor and Francis, 2008 (ISBN 978-0-415-96242-1), p. 27
↑ (en) Lawrence Sutin, « Philip K. Dick » [archive], Author – Official Biography, Philip K. Dick Trust,‎ 2003 (consulté le 14 avril 2008)
↑ Emmanuel Carrère, Je suis vivant et vous êtes morts, Éditions Points, 258 p. page 11.
↑ Lejla Kucukalic, op. cit., p. 27.
↑ Emmanuel Carrère, op. cit., page 13.
↑ (en) Lejla Kucukalic, op. cit., 2010 (lire en ligne [archive]), p. 48.
↑ « Ubik – ALL-TIME 100 Novels » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), 16 oct. 2005, consulté le 18 mai 2013
↑ Paru dans Si vous trouvez ce monde mauvais… et autres écrits, paru aux [archive] Éditions de l'Éclat, 1998, ISBN 2-84162-032-8
Transcription en anglais [archive]
↑ SIVA, coll. Folio Science-Fiction, éd. Denoël (2006), p. 128-130.
↑ Richard Bernstein, The Electric Dreams of Philip K. Dick, The New York Times Book Review, 3 Novembre 1991 [archive]
↑ Volume 4 of the collected stories of Philip K Dick, Grafton Books, 1991, p. 491
↑ Behrens, Richard; Allen B. Ruch (March 21, 2003). « Philip K. Dick » The Scriptorium. The Modern Word. Retrieved 14 avril 2008.
↑ (en) Paul Williams, « Introduction to the Novels Page » [archive], Novels and Collections Bibliography, The Philip K. Dick Estate (consulté le 27 janvier 2010)
↑ (en) Paul Williams, « Short Stories » [archive], Introduction, Philip K. Dick Trust (consulté le 14 avril 2008)
↑ « SF et réalisme », Libération,‎ 11 avril 2012 (lire en ligne [archive])
↑ Serge Lehman, « Philip K. Dick, un prophète à Hollywood », Le Monde,‎ 9 août 2012 (lire en ligne [archive])
↑ « Christopher Nolan le cite (le film Paprika) comme l'une des principales influences et s'est inspiré du personnage principal pour peaufiner le personnage joué par Ellen Page, une architecte de l'esprit qui se prénomme Arianne (en théorie, la référence saute aux yeux). ». « Inception par Christopher Nolan : Interview, références, indices... » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), article de Romain Le Vern sur Excessif.com le 15 juillet 2010]. Page consultée le 27 novembre 2011.
↑ The Man in the High Castle : un projet de Ridley Scott pour SyFy [archive], premiere.fr du 12 février 2013.
↑ Emmanuel Carrère, op. cit.
↑ Libération next [archive], Michel Gondry va adapter Ubik.
↑ Voir sur raynelson.com. [archive]
↑ Voir sur editions-assyelle.com. [archive]
↑ Ariel Kyrou, ABC Dick : Nous vivons dans les mots d'un écrivain de science-fiction, Inculte, 2009, p. 426-427.
↑ Ariel Kyrou, op. cit., p. 428.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Philip K. Dick, sur Wikimedia Commons Philip K. Dick, sur Wikiquote

Bibliographie

Entretiens :
Si ce monde vous déplaît…, Éditions de l’Éclat, 2004 (conférences)
Dernière conversation avant les étoiles, Éditions de l’Éclat, 2005
Biographies en français :
Emmanuel Carrère, Je suis vivant et vous êtes morts, Paris, Le Seuil, collection Modèle:Points, 1993 Carrère aborde la vie de Dick sous forme romanesque.
Lawrence Sutin, Invasions divines, Paris, Gallimard, collection Folio SF, 2002 Très complète et détaillée.
Études par des auteurs français :
Aurélien Lemant, TRAUM : Philip K. Dick, le martyr onirique, Lyon, Le Feu Sacré éditions, 2012
Étienne Barillier, Le Petit Guide à trimbaler de Philip K. Dick, Chambéry, ActuSF, Les Trois Souhaits, 2012
Ariel Kyrou, ABC Dick : Nous vivons dans les mots d'un écrivain de science-fiction, Inculte, 2009
Études par des auteurs américains :
Kim Stanley Robinson (écrivain), Les Romans de Philip K. Dick, Éditions Les Moutons électriques, 2005. Complétée d'une préface de Patrice Duvic et d'une étude de Laurent Queyssi
Fredric Jameson (philosophe), Penser avec la science-fiction, Max Milo, 2008 (trois chapitres sont consacrés à Dick)
Recueils collectifs d'études :
Spécial Philip K. Dick, Revue Science-Fiction, no 7/8, Paris, Denoël, 1986, éditorial de Daniel Riche, et des textes, en particulier par Thomas M. Disch, Patrice Duvic, Roger Zelazny, et surtout le très important Un visionnaire parmi les charlatans de Stanislas Lem
Regards sur Philip K. Dick - Le Kalédickoscope, dirigé par Hélène Collon (Encrage, 1992), avec, en particulier, des textes de Norman Spinrad, Brian W. Aldiss, Jacques Chambon
Romans/recueils de nouvelles hommages :
Michael Bishop, Requiem pour Philip K. Dick, Paris, Denoël, 2004
Collectif, Dimanche, au bord du monde et autres nouvelles, hommage à Philip K. Dick, Ed. Assyelle, 2013. Présentation sur le site de l'éditeur

Filmographie

Les Mondes de Philip K. Dick, réalisation Yann Coquart et Ariel Kyrou, documentaire de 56 min, Arte 2016.

Liens externes

Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata : Fichier d'autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • CiNii • Union List of Artist Names • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Service bibliothécaire national • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d'Espagne • WorldCat
(mul) Catégorie Philip K. Dick de l’annuaire DMOZ
Dickien.fr L'actualité dickienne francophone
Le Paradick Site français sur l'œuvre de Philip K Dick.
Le Philip K. Dick Bookshelf Bibliographie illustrée complète (en français)
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 9:18

Kiki, reine de Montparnasse, a rayonné sur le Paris de l’entre-deux-guerres en se faisant la muse des plus grands artistes : Man Ray, Modigliani, Foujita… Tous ont loué sa beauté moderne, sa bouche rouge vif et ses yeux soulignés de noir. Loin de se contenter du statut de modèle, Kiki de Montparnasse s’est également emparé de toiles et de pinceaux pour laisser libre court à son inventivité. C’est en 1927, à l’occasion d’une exposition qui lui est consacrée Au Sacre du Printemps à Paris, que Robert Desnos lui dédicace cette jolie lettre qui servira de préface à son catalogue.

Tu as, ma chère Kiki, de si beaux yeux, que le monde au travers d’eux, doit être bien joli. Ce que tu vois ?

Une grasse prairie dans un vallon calme à l’orée duquel vient murmurer lapiner. […]

Ce vallon que tu as créé, c’est le monde où tu vis loin d’ici bien que tu resplendisses dans Paris, cette ville que tu ne quitteras pas et dont les nuits te sont familières avec ses alcools, ses musiques fiévreuses et ses danses admirables.

Ici même ou bien loin, ma chère Kiki, à travers tes beaux yeux, que le monde est joli.
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 9:20

Salvador Dalí (1904-1989), génie surréaliste et sensationnel, rencontre Federico García Lorca en 1922 lorsqu’il commence ses études à l’Académie royale des beaux-arts de San Fernando. Si ce dernier s’éprend du peintre, Dalí refusera toujours ses avances amoureuses mais n’en restera pas moins très proche de lui. Cette lettre qu’il lui adresse en 1927 illustre à merveille l’esprit transgressif de l’artiste qu’il fut, toujours à la pointe de l’avant-garde et de la dérision.

0/15 octobre 1927

Cher petit,

Extrêmement content que Miró t’impressionne. Miró a dit des choses nouvelles après Picasso ; je ne sais pas si je t’ai dit que je suis content avec Miró, et qu’il est venu à Figueras, et que maintenant il va revenir à Cadaquès, pour voir mes derniers tableaux ; c’est quelqu’un d’une pureté énorme, et qui fait preuve de grandeur d’âme. Lui, il croit que je suis bien mieux que tous les jeunes de Paris, et il m’écrit que comme se présentent les choses, je peux avoir un grand succès là-bas. Tu sais sûrement que, lui, il a énormément vendu.

Toi, n’en parles pas [sic], mais je crois que je suis en train de faire des choses formidables. Je peins avec une fureur terrible, je travaille comme une bête brute, une ligne ou un point, je l’efface et le refait, mille fois. S’évader de la norme, de la réalité anti-réelle et conventionnelle, à laquelle nous a habitué l’art des porcs ; je hais presque tout ce qui se trouve dans les musées. J’éprouve une rage terrible contre tout ce que j’ai peint jusqu’à hier.

J’ai l’intuition que j’arriverai à dire des choses inédites — laides ? jolies ? Ha ha ha ji ti ti hito, avec un tout petit poil mi mi Mi mi Mmmmmi mi. [sic]

Bon, je t’aime, et maintenant j’ai de la classe. Tu ne crois pas que les seuls poètes, les seuls qui réalisent vraiment une nouvelle poésie, c’est nous, les peintres ? Oui !

I. Tout le contraire de ce que ce mot signifie pour Juan Ramon, Benjamin Palencia et d’autres grands PORCS. Miró peint des bambins avec des poils et des sexes, etc.

[Dans les marges, à gauche et en haut :] Tu dois être le premier poète nouveau ; moi, je crois qu’il n’y en a pas ; Breton est très intelligent, peut-être de plus en plus, mais il n’est pas fait pour la poésie… et la cheminée faisait toujours du feu… et les entêtés qui insistaient pour retirer de là le personnage qui était placé sur une sorte de plage.

Ton dévoué,

DALÍ
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 9:29

Définition de l'égalité

Etymologie : du latin "aequalis", de "aequus", uni, juste.

L'égalité est l'état, la qualité de deux choses égales ou ayant une caractéristique identique (égalité d'âge de taille ...).
Pour les êtres humains, l'égalité est le principe qui fait que tous doivent être traités de la même manière, avec la même dignité, qu'ils disposent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes devoirs.

On peut distinguer diverses formes d'égalité :

L'égalité morale portant sur la dignité, le respect, la liberté. Elle considérée comme étant au-dessus de toutes les autres formes d'égalité.
L'égalité civique, c'est-à-dire devant la loi, par opposition aux régimes des privilèges.
L'égalité sociale qui cherche à égaliser les moyens ou les conditions d'existence.
L'égalité politique (par rapport au gouvernement de la cité).
L'égalité des chances mise en avant par le libéralisme.

On peut définir l'égalité de plusieurs manières, notamment pour la répartition des biens matériels ou des ressources financières.

chacun a la même chose ("justice commutative") ;
chacun selon ses besoins (Aristote) ;
chacun selon son mérite.


Il convient de ne pas confondre égalité et identité, les hommes n'étant semblables que par leur nature (appartenance à la même espèce) et leur dignité (égalité morale), mais peuvent être différents sur tous les autres plans.
On distingue aussi égalité et justice. L'inégalité sociale peut exister dans la mesure où elle est compatible avec la justice. Cette conception se fonde plutôt sur l'équité que sur l'égalité.
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 9:32

L’égalité devant la loi ou égalité en droit est le principe selon lequel tout individu doit être traité de la même façon par la loi (principe d’isonomie). Aucun individu ou groupe d'individus ne doit donc avoir de privilèges garantis par la loi.

e principe d'égalité devant la loi trouve son origine dans le principe d'isonomie défini par Clisthène au VIe siècle av. J.-C., et qui constituait l'un des fondements de la démocratie athénienne. Grâce à ce principe, Clisthène a mis en œuvre des réformes en 508 et 507 av. J.-C., qui consistaient principalement à créer de nouvelles circonscriptions populaires et une assemblée, la boulè, dotée de pouvoirs qui d'abord ont contrebalancé, puis surmonté et remplacé, ceux des aristocrates.

L'idée selon laquelle les puissants peuvent être renversés par les faibles est également présente dans la Torah, et dans la Bible (Premier et Nouveau Testament).

Le principe s'est développé dans la philosophie politique occidentale au XVIIIe siècle, qui a imaginé un état de nature de l'être humain, et des droits naturels associés à cet état. L'égalité a fait l'objet d'une longue réflexion de la part du philosophe français Jean-Jacques Rousseau, à partir de 1755 dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes dans lequel il exprime ses préférences en matière de gouvernement, et en 1762 dans Du contrat social.

Le principe fut mis en œuvre dans des systèmes de démocratie libérale aux États-Unis après la révolution américaine et l'adoption d'une constitution en 1787, ainsi qu'en Europe à la suite de la proclamation en France de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. La philosophie de Rousseau a eu par la suite une longue postérité dans de nombreux pays du monde.

La proclamation de l'abolition des privilèges dans la nuit du 4 août 1789 en France a été rapidement suivie entre les 20 et 26 août par le vote de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui affirme le principe d'égalité dans son article 1er : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».
Concept

Le principe d'égalité devant la loi est un principe central de la démocratie. Alors que l'Ancien Régime fonctionnait sur le principe de l'inégalité en droits, les régimes issus des révolutions française et américaine prennent pour fondement l'égalité en droits1. Pour autant, les élections n'étaient pas ouvertes à tous les citoyens, distinguant les actifs et les passifs. La distinction se faisant sur des critères de revenu.

Se contentant de traiter les individus de la même façon, l'État doit les laisser libres dans leur propre « recherche du bonheur »2.

La Déclaration universelle des droits de l'homme affirme sur l'égalité devant la loi dans l'article 7 que « Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination. »3 Puis le Pacte international relatif aux droits civils et politiques assure l'égalité devant la loi et la protection de la loi dans l'article 26 que "Tous les personnes sont égales devant loi et ont droit sans discrimination à une égale protection de la loi."4.
Égalité et capacité juridique

Le principe d'égalité devant la loi peut être limité par l'existence de critères discriminatoires en termes de reconnaissance de la capacité juridique. Ainsi, en France, les femmes ont perdu la capacité juridique en 1804 avec le Code Napoléon, et ne l'ont retrouvée (partiellement) qu'à compter de 19385. De la même façon, alors que la capacité juridique en France est limitée pour les majeurs protégés, allant jusqu'à la suppression de la capacité d'exercer, le Commissariat aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe juge que ces dispositions sont en contradiction avec le principe d'égalité devant la loi pour les personnes handicapées et à la Convention relative aux droits des personnes handicapées6.
Égalité en droits et égalité matérielle
Égalité, 1793, Musée historique allemand

On oppose à la notion d'égalité en droit, celle d'égalité matérielle. La première est une égalité de moyen quand la seconde est une hypothétique égalité de résultats, portée par l'égalitarisme.

L'égalitarisme, à portée matérielle, entre en conflit avec l'égalité devant la loi : il implique en effet la possibilité d'inégalités juridiques destinées à lutter contre des inégalités sociales. On peut parler alors d'équité, c'est-à-dire d'un traitement différencié et équitable. Ces inégalités juridiques pourraient trouver à s'exprimer à travers les politiques dites de discrimination positive.

Pour l'économiste et philosophe autrichien Friedrich Hayek, l'égalité matérielle et l'égalité en droit sont incompatibles, car l'inégalité des conditions matérielles est une conséquence directe de l'égalité devant la loi, en raison des aptitudes différentes des individus. Il écrit ainsi : « il y a toutes les différences du monde entre traiter les gens de manière égale et tenter de les rendre égaux. La première est une condition pour une société libre alors que la seconde n'est qu'une nouvelle forme de servitude. »7

Pascal Salin revient dans Libéralisme sur cette distinction et écrit qu'« il existe en effet deux notions différentes de l'égalité, l'égalité des droits et l'égalité des résultats. La première inspirait la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 [..] mais c'est la seconde notion qui est devenue dominante [..]. La première notion est manifestement libérale et individualiste, puisqu'elle consiste à reconnaître l'égale dignité de chacun, mais à le laisser libre de développer son propre destin à partir du moment où ses droits sont déterminés et respectés. La seconde est un pur produit du constructivisme, puisqu'elle consiste à penser que l'on peut interférer avec les résultats de l'action humaine et imposer une répartition des richesses conforme au modèle décidé par les détenteurs du pouvoir, en donnant a priori à chacun des droits sur l'activité d'autrui.»8
Application selon les situations

Le principe d'égalité doit être respecté par le législateur lors de la production des lois.

L'application de ce principe en France est vérifiée par le Conseil constitutionnel. Celui-ci l'a assoupli « en admettant des modulations lorsque celles-ci reposent sur des critères objectifs et rationnels au regard de l'objectif recherché par le législateur et que cet objectif n'est lui-même ni contraire à la Constitution, ni entaché d'une erreur manifeste d'appréciation »9.

En France, depuis une décision du 9 avril 1996, le Conseil constitutionnel juge que « le principe d'égalité ne s'oppose ni à ce que le législateur règle de façon différente des situations différentes ni à ce qu'il déroge à l'égalité pour des raisons d'intérêt général pourvu que, dans l'un et l'autre cas, la différence de traitement qui en résulte soit en rapport direct avec l'objet de la loi qui l'établit »10.

Le Code de procédure pénale garantit cependant l'égalité des justiciables devant l'application de la loi en édictant dans son article préliminaire que « les personnes se trouvant dans des conditions semblables et poursuivies pour les mêmes infractions doivent être jugées selon les mêmes règles »11.
Notes et références

↑ Francis-Paul Bénoit, La démocratie libérale, édition 1978, pp.24 et suivantes
↑ « The pursuit of happiness » ou « recherche du bonheur » est exprimée par exemple dans la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique
↑ La déclaration universelle des droits de l'homme, article 7
↑ Le pacte international relatif aux droits civils et politiques, article 26
↑ Historique Droits des Femmes - Le droit des femmes depuis le XIXème siècle [archive] sur solidaritefemmes.org
↑ À qui appartient la capacité de décider ? Le droit à la capacité juridique des personnes ayant des déficiences intellectuelles ou psycho-sociales, Conseil de l'Europe,,novembre 2012 p.27 (IP_LegalCapacity_FRA.pdf sur coe.int)
↑ « Vrai et faux individualisme [archive] », Discours prononcé à University College Dublin, le 17 décembre 1945
↑ Pascal Salin, Libéralisme, Odile Jacob, 2000, p.21-22
↑ Le principe d'égalité, sur le site du Conseil constitutionnel [archive]
↑ Ferdinand Melin-Soucramanien, (Dossier : La Question Prioritaire de Constitutionnalité) - octobre 2010 Le principe d’égalité dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Quelles perspectives pour la question prioritaire de constitutionnalité ? [archive], Cahiers du Conseil constitutionnel n° 29, octobre 2010]
↑ Légifrance, « Art. préliminaire du Code de procédure Pénale » [archive]

Annexes
Bibliographie

Francis-Paul Bénoit, La démocratie libérale, PUF, 1978, ISBN 978-2-13-035733-9
Pierre Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, Hachette, ISBN 978-2-01-278865-7
Friedrich Hayek, Droit, législation et liberté, PUF, ISBN 978-2-13-056496-6
Conseil d'État, Sur le principe d'égalité - Extrait du Rapport public 1996", La Documentation française, 1998, ISBN 2-11-004050-5

Articles connexes

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
Isonomie
Aequitas
Droits civiques
État de droit
Égalité des chances
Égalité sociale
Libéralisme
Démocratie libérale
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 9:41


Historique Droits des Femmes
Le droit des femmes depuis le XIXème siècle

1804 : 1er Code civil, le Code Napoléonien, consacre l'incapacité juridique de la femme

1874 : 1ère loi tentant de protéger les femmes au travail : les femmes ne peuvent pas travailler dans les mines, ni travailler le dimanche

1881 : Loi autorisant les femmes à ouvrir un livret de Caisse d'épargne sans l'autorisation de leur époux

1907 : La femme mariée qui travaille a le droit de disposer de son salaire, mais pas de gérer ses autres biens

1910 : Le « devoir conjugal » est une obligation : pas de viol entre époux

1915 : Les femmes disposent de l'autorité paternelle en l'absence du mari, et pour la durée de la guerre

1920 : Loi faisant de la contraception et de l'avortement un délit pénal.
Les institutrices obtiennent l'égalité de rémunération avec les hommes.
La femme mariée peut adhérer à un syndicat sans autorisation de son mari.

1938 : Loi reconnaissant à la femme une capacité juridique restreinte (droit d'ester en justice, possibilité de témoigner....)

1942 : L'avortement est considéré comme un crime contre l'Etat, passible de la peine de mort

1944 : Droit de vote des femmes

1946 : Le préambule de la Constitution de 1946 pose le principe d'égalité des droits entre les hommes et femmes

1965 : Réforme des régimes matrimoniaux
- la femme peut gérer ses biens
- ouvrir un compte en banque
- exercer une profession sans l'autorisation de son mari.

1967 : Loi NEUWIRTH autorisant la contraception qui sera remboursée en 1974

1970 : La mère devient l'égale du père en matière d'autorité parentale, l'autorité « paternelle » devient « parentale »

1971 : Loi rendant obligatoire l'égalité des salaires entre les hommes et les femmes pour un même travail

1974 : Loi Veil autorisant l'IVG

1977 : Les Nations Unies instaurent la Journée Internationale des Femmes le 8 mars.
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 9:42

Égalité des chances

En tant que valeur sociale, l’égalité des chances est une notion complexe. Le terme égalité est, en effet, polysémique, et donc sujet à interprétation. L’objectivité dans la définition donnée dans cet article sera donc relative. Notons également l’ambiguïté du terme chance, mis au pluriel dans cette expression.

L’égalité des chances est une exigence qui veut que le statut social des individus d’une génération ne dépende plus des caractéristiques morales, ethniques, religieuses, financières et sociales des générations précédentes.

C'est cette vision de l'égalité des chances qui constitue l'un des fondements de la théorie de la justice comme équité de John Rawls : « en supposant qu'il y a une répartition des atouts naturels, ceux qui sont au même niveau de talent et de capacité et qui ont le même désir de les utiliser devraient avoir les mêmes perspectives de succès, ceci sans tenir compte de leur position initiale dans le système social. »1 Le philosophe américain en fait l'un des deux pans de son « second principe », qui vient après le principe d'égale liberté.

Selon Rawls, « les inégalités économiques et sociales doivent être telles qu'elles soient : (a) au plus grand bénéfice des plus désavantagés et (b) attachées à des fonctions et des positions ouvertes à tous, conformément au principe de la juste égalité des chances. »2.

Il tire cette approche en inventant une situation initiale, dans laquelle on interrogerait les individus sur la forme qu'ils voudraient d'une société sans qu'ils sachent quelle place ils y auraient. Rawls estime que la plupart des gens voudraient alors la liberté mais aussi cette forme d'égalité des chances.

Cette égalité des chances se rapproche de la notion d'équité. Si les individus ne sont pas plus favorisés ou défavorisés les uns par rapport aux autres, alors seul rentre en compte l'effort individuel dans la distinction entre les individus. On peut alors considérer l'égalité des chances comme favorisant le développement d'inégalités justes, c’est-à-dire celles étant légitimées par les efforts personnels de l'individu. De plus Rawls subordonne le second principe de la justice par rapport au premier principe qui scelle la « priorité de la liberté » selon laquelle « la liberté ne peut être limitée qu’au nom de la liberté elle-même »3.

Dans Droit, législation et liberté (1978), le philosophe et économiste autrichien Friedrich Hayek aborde de manière critique la question de l'égalité des chances. Il considère que l'égalité devant la loi doit primer et que l'égalité des chances concernant les services gérés par le gouvernement (comme l'instruction pour les mineurs) constitue « l'un des points essentiels du libéralisme classique, habituellement caractérisé par l'expression française « la carrière ouverte aux talents ». ». Néanmoins il estime que « dès que l’idée en est étendue au-delà des services que, pour d’autres raisons, doit fournir le gouvernement, cela devient un idéal totalement illusoire, et tout essai de le faire passer dans les réalités risque de créer un cauchemar ». Car d'après lui « de proche en proche, il faudrait en arriver à ce que le pouvoir politique dispose littéralement de tous les éléments susceptibles d'affecter le bien-être de tout un chacun »4,3.

L'économiste américain Milton Friedman défend une position proche : l'expression ne doit pas s'entendre au sens général selon lui. Elle se rapproche de l'expression utilisée lors de la Révolution française, « une carrière ouverte à tous les talents ». Elle correspond selon cette acception à l'égalité devant la loi, fondement de la démocratie libérale, et est une composante essentielle de la liberté. Friedman l'oppose à la notion d'égalité des résultats, dévoiement radicalement différent et dangereux pour lui5.

Pour Patrick Savidan, philosophe et Président de l'Observatoire des inégalités, l'égalité des chances suppose que des moyens importants (santé, logement, éducation, formation, ...) soient socialement mobilisés pour que chaque nouvelle génération et chaque individu au sein de cette génération ait une chance égale. Dans Repenser l'égalité des chances (2007), Patrick Savidan souligne qu'une conception très individualiste de l'égalité des chances ne permet pas d'atteindre cet objectif, mais tend au contraire à renforcer les inégalités. Pour que l'égalité des chances devienne « soutenable », il faudrait selon lui qu'elle produise « des rapports sociaux qui ne rendent pas impossible l'égalité des chances ». Il propose pour cela de l'inscrire dans une perspective plus solidariste.
L'égalité des chances dans l'histoire

La première référence notable au concept d'égalité des chances se trouve dans un discours de Philippe Pétain, son Message au Peuple Français du 11 octobre 1940:

« Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l'idée fausse de l'égalité naturelle des hommes, mais sur l'idée nécessaire de l'égalité des chances données à tous les Français de prouver leur aptitude à servir.

Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n'atteindra un Français du fait de ses origines sociales à la seule condition qu'il s'intègre dans la France nouvelle et qu'il lui apporte un concours sans réserve. On ne peut faire disparaître la, lutte des classes, fatale à la nation, qu'en faisant disparaître les causes qui ont formé ces classes, qui les ont dressées les unes contre les autres.

Ainsi renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des années à détruire et qui constitueront les cadres nécessaires au développement du bien-être et de la dignité de tous. »

Cette référence historique n'est pas du tout revendiquée par les personnes y faisant référence aujourd'hui, qui, pour la plupart, ignorent l’existence de ce discours de Pétain[réf. nécessaire]. Le parallèle entre les deux formules est donc absolument involontaire[réf. nécessaire], mais il explique qu'une fraction des citoyens refuse la formule, la jugeant "peu respectable" voir "malsaine"[réf. nécessaire]. Pétain, en effet, se servit du concept dès lors plébiscité par le peuple d'égalité des chances pour le substituer, dans les faits, à celui universel et légitime[non neutre] d'égalité des droits.
L'égalité des chances, notion de politique publique en Europe

En Belgique et au Luxembourg, la notion d'égalité des chances s'applique d'abord à l'égalité entre les hommes et les femmes, notamment face aux salaires et métiers, qui dépendent notamment d'un croisement entre les itinéraires professionnels et familiaux. Il existe ainsi un Ministère de l'Égalité des chances au Luxembourg et une direction de l'Égalité des chances dans la Communauté française de Belgique. La notion concerne aussi la lutte contre les discriminations sociales, raciales ou autres. Ainsi la loi du 15 février 1993 a créé en Belgique le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, service public dépendant du gouvernement fédéral.
L'égalité des chances en France: effet de la loi de 2006

En France, la notion d’égalité des chances n’est pas globale : chaque ministère promeut sa propre approche de la notion jusqu’en 2006. En 2006, le gouvernement a déclaré l’égalité des chances « grande cause nationale ». La loi pour l'égalité des chances dont le préambule du projet de loi évoque les inégalités d'accès à l'emploi dont souffrent les habitants des quartiers « défavorisés », sujet central des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, crée l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSÉ). Renforçant cette loi, un Ministère de l’égalité des chances voit le jour et lance, en lien avec plusieurs ministères, des appels à projets qui vont déboucher sur plusieurs types d’actions :

Égalité des chances dans le domaine de l’emploi et des discriminations

Dans le cadre de cette politique en faveur de l'égalité des chances, le gouvernement a innové en faisant appel à des partenaires privés reconnus, comme l'Institut du Groupe Vedior France pour la diversité et l'égalité des chances, pour mener des actions de grande ampleur : l'école de la seconde chance (Ministère de la Défense), les journées sécurité et citoyenneté (Ministère de l'Intérieur).

Égalité des chances dans le domaine de l’éducation

En lien avec le ministère de l’éducation nationale, un appel à propositions pour développer l’égalité des chances dans la transition secondaire-supérieure a été lancé. Raccrochant des dispositifs pré existants dans les grandes écoles, comme l'IEP de Paris, avec ses conventions éducation prioritaire, l'ESSEC qui a mis en place en janvier 2003 le dispositif « Une prépa, une grande École, pourquoi pas moi? » et l'association Tremplin, qui œuvre dans d'autres grandes écoles, qui ont été les premiers à mettre en place des dispositifs encourageant les lycéens de quartiers défavorisés à entrer dans des grandes écoles, cet appel à projet a permis également de lancer de nouveaux dispositifs :

dans d’autres grandes écoles : l’ENS de Lyon avec le programme Trait d'Union ENS[1] et le centre diversité INSA [2].
dans des universités :Paris-Dauphine et le PUPLyon3[3], Université Jean Moulin Lyon 3.

Afin de pérenniser ces dispositifs et de mettre en commun les actions, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la secrétaire d’État chargée de la Politique de la ville lancent le 18 novembre 2008 dans le cadre de la dynamique Espoir banlieues, les Cordées de la réussite. Ces dernières ont pour objet d’introduire une plus grande équité sociale dans l’accès aux formations d’excellence.[Charte des cordées][4]En 2012, l’éducation nationale compte 326 cordées de la réussite [5]. Véritable label de l’éducation nationale, les cordées de la réussite permettent à plus de 49 000 jeunes (dont la plupart lycéens) d’être accompagnés et de lutter contre l’autocensure durant leurs études sur l’ensemble du territoire national.
Égalité des genres et collectivités territoriales en Europe

Le Conseil des Communes et Régions d’Europe (CCRE) travaille, via sa commission des élues locales et régionales, à la promotion de l'égalité hommes-femmes dans les processus de prises de décision. Il a notamment lancé en 2006 une charte pour l'égalité femmes-hommes. Le but de cette charte consiste à inciter les élus locaux et régionaux à s'engager publiquement à appliquer dans leur municipalité les mesures reprises dans la charte. Quelque 1000 collectivités territoriales en Europe l’ont déjà signée.

Charte européenne pour l'égalité des femmes et des hommes dans la vie locale

[Sources M.H]
Égalité des chances et grandes entreprises françaises

Les grandes entreprises françaises ont pris conscience de l'enjeu de l'égalité des chances dans le contexte économique actuel. L'égalité des chances fait partie intégrante de la politique de communication institutionnelle. C'est une façon pour les grandes entreprises françaises d'afficher leur ouverture aux problématiques sociales. Toutefois, il s'agit davantage d'un enjeu stratégique qui cache une réalité bien différente. En termes de communication institutionnelle, c'est un procédé pour masquer le versant non-social de certaines d'entre elles, par-delà des licenciements économiques, la pression du management, les stages, et les risques psycho-sociaux jusqu'aux suicides d'employés et de cadres.

La réalité en termes de recrutement n'en demeure pas moins tout autre. Au-delà du principe, l'égalité des chances en termes de recrutement se révèle une illusion, du moins une volonté.
Voir aussi
Articles connexes

Égalité devant la loi
Égalité sociale
Discrimination positive

Liens externes

L’égalité des chances contre l’égalité par Alain Bihr et Roland Pfefferkorn.
Site du programme "Dauphine Égalité des chances" de l'Université Paris Dauphine
"Repenser l'égalité des chances" par Patrick Savidan, Président de l'Observatoire des inégalités
"Les oubliés de l'égalité des chances" par Yazid Sabeg et Laurence Méhaignerie, Institut Montaigne
"Comment déghettoïser les "quartiers" - Un exemple concret : les Bosquets à Montfermeil"
(en) Discussion générale du concept d'égalité des chances (Stanford Encyclopedia of Philosophy), 8 octobre 2002, revu 25 mars 2015

Notes et références

↑ John Rawls, Théorie de la justice, 1971 (chapitre 12, trad. Catherine Audard, Seuil)
↑ Patrick Cotelette, « John Rawls, La justice comme équité. Une reformulation de Théorie de la justice », Lectures En ligne [archive], Les comptes rendus, 2009, mis en ligne le 12 janvier 2009, consulté le 29 juillet 2013.
↑ a et b Claude Gamel « Hayek et Rawls sur la justice sociale : les différences sont-elles “plus verbales que substantielles” ? », Cahiers d'économie Politique / Papers in Political Economy 1/2008 (n° 54), p. 85-120 lire en ligne [archive].
↑ Friedrich Hayek, Droit, législation et liberté, PUF, édition 2007, pp.487-489
↑ Milton Friedman, La liberté du choix, p. 155-158

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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 9:47

Droit, législation et liberté (Law, Legislation and Liberty) est le magnum opus du « Prix Nobel » (en 1974) d'économie et philosophe libéral Friedrich Hayek. Publié en trois volumes en 1973, 1976 et 1979, il s'agit d'un ouvrage de philosophie sociale et non d'économie. Hayek y développe sa philosophie de la vie en société, approfondissant les principes qu'il avait déjà abordé dans La Constitution de la liberté et La Route de la servitude. Pour cela, il s'agit selon l'Encyclopædia Universalis du « véritable aboutissement » de sa pensée.

Présentation

Dans Droit, législation et liberté, Friedrich Hayek présente deux visions de la société, l'une fondée sur l'« ordre fabriqué », l'autre sur l'« ordre mûri »1. À ces deux visions de la société correspondent deux visions de la loi : respectivement la législation ou le droit. Défendant la société de droit, il s'oppose aux tenants du « contrat social ». Pour Hayek, le droit précède et surpasse la législation.

En se fondant sur une épistémologie qui insiste sur les limitations des connaissances humaines, Hayek explique que le niveau de complexité atteint par nos sociétés n'a pas été permis par des législateurs éclairés mais est au contraire le produit de forces spontanées. Il défend donc l'ordre spontané et ce qu'il appelle la catallaxie. L'échange libre entre individus par le marché, seul moyen de coordonner sans contrainte les actions de personnes qui ne se connaissent pas et partagent des objectifs différents, est le meilleur fondement d'une société libre : « chacun est conduit, par le gain qui lui est visible, à servir des besoins qui lui sont invisibles »2. Cet ordre est nécessairement fondé sur des règles de droit abstraites par opposition aux règles des sociétés étroites et primitives qui défendent des règles concrètes imprimant une fin collective au groupe.

Pour répondre aux dérives possibles de la démocratie comme « tyrannie de la majorité » au nom de la « justice sociale », il propose un système politique qu'il appelle « démarchie », proche de la démocratie libérale.

La rédaction de Droit, législation et liberté prit quinze à vingt ans à Hayek, principalement quand il se trouvait à l'Université de Fribourg-en-Brisgau3. À la différence de La Route de la servitude, ce n'est pas un livre à destination du grand public.
Plan

Droit, législation et liberté a été édité initialement en trois volumes. Le plan est celui de la traduction de Raoul Audoin.

Partie 1 - Règles et ordre, 1973

Raison et évolution
« Kosmos » et « Taxis »
Principes et expédients
Transformation de l'idée de droit
« Nomos » : le droit de la liberté
« Thesis » : la loi du législateur

Partie 2 - Le mirage de la justice sociale, 1976

Biens communs et objectifs particuliers
La quête de justice
Justice « sociale » ou distributive
L'ordre de marché ou catallaxie
La discipline des règles abstraites et les réactions affectives de la société tribale

Partie 3 - L'ordre politique d'un peuple libre, 1979

Opinion majoritaire et démocratie contemporaine
La division des pouvoirs démocratiques
Le secteur public et le secteur privé
Politique gouvernementale et marché
L'avortement de l'idéal démocratique : récapitulation
Un modèle de constitution
Le pouvoir contenu et la politique détrônée

épilogue: Les trois sources des valeurs humaines

L'ouvrage a été réédité en 2007 aux Presses Universitaires de France en un seul volume, dans une édition coordonnée par Philippe Nemo.
Notes et références

↑ Friedrich Hayek, Droit, législation et liberté, chap.2
↑ DLL, II, 140, cité par Laurent Francatel-Prost, in Le vocabulaire de Hayek, Ellipses, 2003, p.10
↑ Hayek cité par Philippe Nemo dans La société de droit selon F.A. Hayek, PUF, 1988, avant-propos, p.2

Voir aussi
Articles connexes

Friedrich Hayek
La Constitution de la liberté
École autrichienne d'économie
Philosophie du droit
Démocratie libérale
Droit naturel

Liens externes

(en) Emission de Don Boudreaux sur Law, legislation and liberty
(fr) Analyse de Droit, législation et liberté sur Catallaxia.org
(fr) L'ordre de marché ou catallaxie (chapitre 10) et La politique détrônée (§13 du chapitre 18) sur Catallaxia.net

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Le droit naturel (en latin jus naturale) est l'ensemble des normes prenant en considération la nature de l'homme et sa finalité dans le monde1. Le droit naturel s'oppose au droit positif, et diffère du concept de loi naturelle. En outre, le droit naturel se distingue des droits naturels : ces derniers se réfèrent à des droits subjectifs, tels que, par exemple, les droits de l'homme. On parle de droits naturels pour ceux-ci parce qu'on présume que ces droits seraient issus de la nature humaine, et qu'ils seraient donc inhérents à chacun, indépendamment de sa position sociale, de son ethnie, de sa nationalité, ou de toute autre considération.

Les premières formulations du concept de droit naturel viennent de l'école de Salamanque, et ont ensuite été reprises et reformulées par les théoriciens du contrat social (Hobbes, Locke, Rousseau) à partir de la notion nouvelle pour l'époque d'état de nature.

Les théoriciens et les défenseurs de la notion de droit naturel sont appelés « jusnaturalistes », et la doctrine correspondante « jusnaturalisme ».

Au sens large, le droit naturel désigne toute recherche objective de normes de droit en fonction des seules caractéristiques propres à l'être humain, indépendamment des conceptions du droit déjà en vigueur dans les sociétés humaines. Juridiquement le droit naturel est une « règle considérée comme conforme à la nature (de l'homme ou des choses) et à ce titre reconnue comme de droit idéal2 ». Le droit naturel s'oppose au positivisme juridique.

Le droit naturel étant supposé exister partout même s'il n'est pas effectivement appliqué et sanctionné, il n'est donc pas nécessairement un droit opposable ; étant fondé sur la nature humaine et non sur la réalité sociale dans laquelle vit chaque individu, le droit naturel est réputé universellement valable même dans les lieux et aux époques où il n'existe aucun moyen concret de le faire respecter.

L'expression droit naturel est susceptible d'acceptions légèrement différentes :

recherche du juste par une analyse rationnelle et concrète des réalités sociales dans leur contexte mondial, orientée par la considération de la finalité de l'homme dans l'Univers ;
principes immuables, découverts par la raison, permettant d'éprouver la valeur des règles de conduite admises par le droit objectif, qui dérivent du comportement « naturel » (instinctif) des êtres.

Historique de la notion de droit naturel

Bien que la philosophie antique se soit beaucoup préoccupée de la différence entre la « nature » (physis, φúσις) d'un côté et la « loi » ou « coutume » (nomos, νóμος) de l'autre, il n'y a pas, à proprement parler, de « droit naturel » en Grèce. Toutefois, les stoïciens ont formulé une notion de loi naturelle universelle. Celle-ci est cependant davantage descriptive que prescriptive : elle décrit l'action des êtres humains en fonction d'un plan providentiel voulu par la Nature ou par Dieu tendant vers le bien et le juste. Cependant, Antigone de Sophocle, pièce écrite au Ve siècle av. J.-C. en Grèce, offre une première ébauche de ce que pourrait être le droit naturel. Par un édit, le roi Créon va interdire de célébrer les rites funéraires de Polynice. Sa sœur, Antigone va transgresser l'interdiction en vertu de « lois non écrites » en vigueur « depuis l'origine » : « Je ne croyais pas, certes, que tes édits eussent tant de pouvoir qu'ils permissent à un mortel de violer les lois divines : lois non écrites, celles-là, mais intangibles. Ce n'est pas d'aujourd'hui ni d'hier, c'est depuis l'origine qu'elles sont en vigueur ». C'est la première représentation d'un individu qui agit contre la loi non pas en fonction de son intérêt mais au nom d'une loi supérieure.

Leo Strauss établit une chronologie de l'histoire du droit naturel en deux temps, celui d’un droit naturel classique et celui d’un droit naturel moderne3.

Dans le droit naturel classique, il distingue trois courants4 :

le premier courant englobe Socrate, Platon et les Stoïciens ;
le deuxième courant est celui d’Aristote ;
le troisième courant de droit naturel classique appartient à Thomas d’Aquin, parce qu’il introduit Aristote dans la théologie catholique du XIIIe siècle, et réunit ainsi raison humaine et foi, autorisant le perfectionnement moral et intellectuel, soit la fin naturelle de l’être humain.

Dans le droit naturel moderne, Leo Strauss voit deux figures importantes : Thomas Hobbes, qu'il voit comme l'un des fondateurs de cette théorie, et qu'il assimile au libéralisme économique, et John Locke5.

À la Renaissance, l'école de Salamanque a reformulé le concept de droit naturel (XVIe siècle) lui donnant son sens moderne. Il fait alors référence à la nature de l'homme.

Le philosophe néerlandais Hugo Grotius (1583-1645) est souvent considéré comme l'un des fondateurs du droit naturel moderne. Il est le premier philosophe de l'époque moderne à avoir étudié cette question, en relation avec le droit international et le droit commercial, à une époque où le commerce maritime se développait considérablement. Samuel von Pufendorf, très influencé par Grotius, s'est aussi penché sur la question6.

Le droit naturel est en tout cas une émanation de la pensée européenne occidentale des Temps Modernes. Son développement coïncide d'une part avec la remise en question (notamment à travers la Réforme et la philosophie humaniste) de la religion catholique en tant que fondement ultime de toute légitimité, et d'autre part avec un développement sans précédent des échanges internationaux accompagnés de conquêtes coloniales. Le droit naturel est ainsi la transposition laïcisée et rationalisée, en pleine période d'expansion économique, scientifique et impériale, d'un universalisme déjà inscrit dans la culture européenne mais dont la base ne pouvait plus reposer ni sur un consensus religieux ni sur une autorité morale commune.
Le droit naturel comme fondement du contrat social
Les théories du contrat social et l'état de nature
Articles détaillés : État de nature et Contractualisme.

Thomas Hobbes est le premier à avoir formulé une théorie du contrat social dans le Léviathan, dans laquelle il distinguait entre le « droit naturel », qui décrit simplement comment les individus agiraient à l'état de nature (si celui-ci existait réellement), et les lois naturelles, sur lesquelles les individus se mettent d'accord, à l'aide de la raison, afin de vivre en société. L'état social implique donc, selon Hobbes, d'une part la restriction du droit naturel de chacun, qui s'étend sur toutes choses, et d'autre part l'établissement des lois naturelles par les lois civiles, ou droit positif, sans lesquelles on ne peut parler véritablement de « loi ». Il n'y a en effet pas de loi, selon Hobbes, sans souveraineté et sans organisation de la contrainte pénale, qui seule garantit celle-ci.

Comme Hobbes, les deux autres théoriciens du contrat social, John Locke et Jean-Jacques Rousseau, appuient leur réflexion politique sur l'état de nature, dont ils ont conscience qu'il n'a peut-être pas existé.
Le droit naturel dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

Selon Denis Diderot, rédacteur de l'article « Droit naturel » de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, « L’usage de ce mot est si familier, qu’il n’y a presque personne qui ne soit convaincu au-dedans de soi-même que la chose lui est évidemment connue. » Il est pourtant très embarrassé pour en donner une définition précise. Il reconnaît un peu plus loin : « Le philosophe commence à sentir que de toutes les notions de la morale, celle du droit naturel est une des plus importantes et des plus difficiles à déterminer ». Il se borne ensuite à établir quelques principes à l’aide desquels on peut résoudre les difficultés les plus considérables qu’on a coutume de proposer contre la notion de droit naturel.
Divergences entre les philosophes des Lumières sur le droit naturel

Les conceptions élaborées aux XVIIe et XVIIIe siècles sur l'état de nature n'ont pas abouti à un véritable consensus7. Il en a été de même pour le droit naturel.

En France même, il y eut une polémique entre Denis Diderot et Jean-Jacques Rousseau au sujet de l'article Droit naturel de l'Encyclopédie, à l'époque où Rousseau publiait le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755). Cela amena Rousseau à supprimer le chapitre « La société générale du genre humain » de la première version du Contrat social, dite « Manuscrit de Genève », qui contenait une réfutation des thèses de Diderot portant sur la sociabilité naturelle. La version définitive du Contrat social, publiée en 1762, ne contient donc pas ces considérations en rapport avec le droit naturel. Le Manuscrit de Genève, quant à lui, ne fut publié qu'à la fin du XIXe siècle8.

Une étude approfondie de cette polémique entre Diderot et Rousseau a été menée par Jean-Pierre Marcos9.
Le droit naturel et les droits de l'homme

Selon certains auteurs comme le philosophe italien Norberto Bobbio, la théorie du droit naturel aurait conduit au XVIIIe siècle à la formulation des droits de l'homme, aux États-Unis et en France, dans diverses déclarations des droits de l'homme. Cette continuité est toutefois contestée par d'autres [Qui ?].
Cas général

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui fait partie du préambule de la Constitution de 1958 actuellement en vigueur en France, expose solennellement « les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à tout instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur les principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous. »

Selon l'article premier de cette Déclaration, « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune ».

Selon l'article 2 de cette Déclaration, « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression ».

Selon l'article 4 de cette Déclaration, « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi » : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits.

Depuis, le périmètre des droits de l'homme s'est considérablement élargi, notamment dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et les constitutions nationales du XXe siècle, posant indirectement le problème des limites du droit naturel.
Cas des enfants
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Les critiques du droit naturel

Le droit naturel est affecté de deux limites fondamentales qui sont à la base de toutes les critiques. D'abord son contenu ne pourrait faire l'objet d'une définition stable et universelle que sous réserve d'un consensus général sur la nature humaine. Ensuite son application réelle supposerait qu'il soit transposé dans les divers systèmes juridiques et effectivement sanctionné par des autorités disposant du pouvoir de coercition, c'est-à-dire traduit en droit positif.
Droit de propriété vs destination universelle des biens

Une critique formulée aujourd'hui concerne, parmi les droits naturels identifiés par la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, le droit de propriété, considéré comme l'un des quatre « droits naturels et imprescriptibles » (article 2). Selon la déclaration, « la propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment… » (article 17).

Dans la conception du droit de propriété de John Locke, exposée au chapitre 5 du deuxième traité du gouvernement civil (1690), l'homme acquiert la propriété d'un bien par son travail. Or, cette manière de fonder le droit de propriété ne comporte aucune référence à une forme d’accomplissement de la personne ou à une finalité commune aux hommes. Il s'agit d'un des traits du libéralisme qui s'appuie sur une conception individualiste de l'homme pour garantir sa liberté contre les empiétements de la communauté, et qui rejette toute idée d'une fin commune aux hommes. L'Église considère que l'homme est par constitution relationnel, ce qui permet de penser un « bien commun » là où l'individualisme ne fonde que des biens individuels antagonistes. La nécessité d'un bien commun entraîne qu'il existe une destination universelle des biens ; c'est un principe de la doctrine sociale de l'Église. Par conséquent, fonder la propriété uniquement sur le travail est incompatible avec la doctrine de l'Église10.
Universalisme et relativisme

Il y a d'abord une critique ontologique, qui refuse d'admettre l'existence et l'universalité du droit naturel : c'est, par exemple, le thème général de la critique du contre-révolutionnaire Joseph de Maistre ou de Karl Marx (dans Sur la Question juive), qui refusent le caractère abstrait de ce droit. Maistre affirme ainsi que le seul droit naturel est celui qui vient de l'histoire singulière de chaque peuple. Marx, quant à lui, insiste sur le caractère spécifique de chaque contexte social et historique, et n'envisage l'homme qu'en tant qu'il fait partie d'une société déterminée. Le concept de nature humaine, qui servirait à fonder les droits naturels subjectifs, est donc jugé problématique par ces auteurs (Marx parle bien d'un être générique, mais on ne peut extrapoler de ce qu'est l'individu dans une société capitaliste à ce qu'il est de façon universelle).
Épistémologie

Il y a ensuite une critique épistémologique : à supposer même que les droits naturels existent, comment peut-on les connaître ? C'est une critique formulée par Pascal contre Hobbes : la raison ne peut servir à nous indiquer des lois naturelles universelles. Cette objection se rapproche du non-cognitivisme moral qui s'oppose au réalisme moral.

Elle est reprise par Jeremy Bentham, qui insiste sur l'équivocité de la notion de droits naturels dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Il essaie alors de formuler un concept utilitariste des droits de l'homme.
Positivisme juridique

Au XXe siècle, et en particulier sous l'influence de la Théorie pure du droit de Hans Kelsen, le positivisme juridique insiste sur la définition de l'objet de la science du droit, et affirme qu'on ne peut, au sens strict, parler de droit que s'il s'agit d'un système juridique positif. Le seul droit véritable est donc le droit positif : le droit naturel, lui, appartient à la sphère morale. L'usage du mot droit serait donc discutable, le droit naturel désignant un ensemble de principes qui seraient censés devoir inspirer le droit mais qui ne seraient pas eux-mêmes nécessairement juridiques.

Il apparaît que le droit anglo-saxon, fondé sur la common law, et la conception européenne du droit de tradition romano-germanique (droit écrit, puis évolution vers le droit positif), sont différents, de sorte que le rapport entre le droit naturel et le droit en général est sensiblement différent selon que l'on se place dans le monde anglo-saxon ou d'autre pays occidentaux.
Le droit naturel après la Seconde guerre mondiale

Au XXe siècle, après la Seconde Guerre mondiale, on a beaucoup parlé de droits sociaux, ce qui a engendré la création de la Sécurité sociale, qui serait une forme de sûreté civile.

Le développement du constitutionnalisme depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a conduit à traduire les principes fondamentaux de droit naturel dans le droit constitutionnel et les constitutions. Ils figurent également dans les principes des institutions européennes ou internationales.

L'évolution de la société et la perception des enjeux contemporains posent de nouvelles questions sur le sujet, comme les questions écologiques. C'est ainsi que sont apparues des chartes de l'environnement : la Green charter (en) en Australie (et dans le monde anglo-saxon), et la charte de l'environnement, en France, qui est l'un des textes fondamentaux ajoutée par une révision constitutionnelle au bloc de constitutionnalité avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Les juristes considèrent que le principe de sécurité juridique correspond au droit naturel de la sûreté. Dans les institutions européennes, la sécurité juridique est un principe explicitement reconnu dans les textes. En France, il figure dans la constitution par l'intermédiaire de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui inclut la sûreté, sans être décrit explicitement.
Auteurs jusnaturalistes

Liste non-exhaustive.

Alain Sériaux
Anne Robert Jacques Turgot
Aristote
Ayn Rand
Arthur Schopenhauer
Christian Thomasius
Christian Wolff
Cicéron
Edmund Burke
Emer de Vattel
Emmanuel Kant
Emídio Brasileiro
Étienne de La Boétie
Étienne Gilson
Francisco de Vitoria
François Gény
François Quesnay
Frank van Dun
Frédéric Bastiat
Gottfried Achenwall
Guillaume-François Le Trosne
Hans-Hermann Hoppe
Hans Welzel
Hugo Grotius
Javier Hervada
Jean Barbeyrac
Jean Bodin
Jean-Jacques Burlamaqui
John Finnis
John Locke
Lemercier de La Rivière
Léo Strauss
Lysander Spooner
Michel Villey
Murray Rothbard
Patrick Simon
Pierre-Joseph-André Roubaud
Pierre Lemieux
Richard Cumberland
Robert Nozick
Ronald Dworkin
Samuel von Pufendorf
Théophile Hufeland
Thomas d'Aquin
Thomas Hobbes
Thomas Jefferson
Victor Cousin
William Blackstone

Chez de nombreux auteurs que l'on ne classe habituellement pas parmi les jusnaturalistes, les idées et les concepts liés au droit naturel se trouvent en creux. Par exemple, selon Michel Villey on trouve des esquisses du droit naturel chez Platon, même s'il n'est pas formulé comme tel11 ; l'universitaire Dario Ippolito voit en Montesquieu un jusnaturaliste12 ; et certains libéraux interprètent l'idée du droit naturel chez Benjamin Constant13 ou Friedrich Hayek14.
Références

↑ Telle est la définition du Petit Larousse. Il s'agit là cependant de la vision téléologique classique du Droit naturel, remise en cause par les conceptions jusnaturalistes modernes.
↑ Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, Association Capitant, 8e éd., 2007, Puf, coll. Quadrige, V° Naturel
↑ Leo Strauss, Droit naturel et Histoire, conférences de 1949 publiées à Chicago en 1953, traduit de l’anglais en 1954, rééd. Champs Flammarion, 1986
↑ Leo Strauss, Droit naturel et Histoire, chapitre 4, Le droit naturel classique
↑ Leo Strauss, Droit naturel et Histoire, chapitre 5, Le droit naturel moderne
↑ André-Jean Arnaud, « La référence à l'École du droit naturel moderne : les lectures des auteurs du Code civil français », 10 février 1989, lire en ligne [archive]
↑ Se reporter à l'article État de nature pour plus de détails
↑ Raymond Trousson, Jean-Jacques Rousseau, Tallandier, p. 452
↑ Jean-Pierre Marcos, La société générale du genre humain - Reprise et critique rousseauiste de la réponse de Diderot au « raisonneur violent » dans l'article Droit naturel de L'Encyclopédie, Les Papiers du Collège international de philosophie, Papiers n° 28, février 1996, lire en ligne [archive]
↑ Baudoin Roger, Propriété [archive], 22 novembre 2012
↑ La formation de la pensée juridique moderne
↑ Conférence Montesquieu et le droit naturel [archive]
↑ « Un jusnaturalisme quelque peu oublié » [archive] Voir aussi Histoire du libéralisme en Europe p412
↑ Droit naturel : débat Patrick Simon - Frank van Dun [archive]

Bibliographie
Articles

Georges Aillet, « De la signification méthodologique de l’idée de droit naturel », Archives de Philosophie du Droit et de Sociologie juridique, vol. Troisième année, no 3-4,‎ 1933, p. 29-54 (lire en ligne)
René Hubert, « Contribution à l’étude sociologique des origines de la notion de droit naturel : I. Les philosophies présocratiques », Archives de Philosophie du Droit et de Sociologie juridique, vol. Troisième année, no 3-4,‎ 1933, p. 91-159 (lire en ligne)
Yannick Bosc (recenseur), « Florence Gauthier, Triomphe et mort du droit naturel en révolution 1789-1795-1902 », Annales historiques de la Révolution française, no 301,‎ janvier-mars 1995, p. 498-500.
Yves Byzeul, « Le droit naturel dans la tradition protestante », Revue d'Histoire et de Philosophie Religieuses, t. 79, no 4,‎ octobre-décembre 1999, p. 445-461.

Ouvrages

Gagnebin, Bernard (1944), Burlamaqui et le droit naturel, Genève, éd. de la Frégate.
Strauss, Léo (1953), Droit naturel et histoire.
Augé, Guy, (1967), La querelle du droit naturel.
Barret-Kriegel, Blandine (1989), Droit naturel et droits de l'homme, PUF.
Dufour, Alfred (1991), Droit de L'Homme. Droit Naturel et Histoire, PUF. Coll. Lévitathan. (ISBN 9-782130438694)
Gauthier, Florence (1992), Triomphe et mort du droit naturel en révolution,1789-1795-1802, PUF.
Sériaux, Alain (1999), Le Droit naturel, collection Poche. (ISBN 2-13045-842-4)
Simon, Patrick (2006), Le Droit naturel, ses amis et ses ennemis, François-Xavier de Guibert. (ISBN 978-2755400588)
Dufourcq, Elisabeth (2012). L'Invention de la loi naturelle, Bayard.
Kiesow, Rainer Maria (2014), L'Unité du droit, Paris, Éditions de l'EHESS, coll. « Cas de figure ». (ISBN 978-2-7132-2425-6)
(en) Eric Allen Engle (auteur) et Aron Ping D'Souza (rédacteur), Lex Naturalis, Ius Naturalis: Law as Positive Reasoning & Natural Rationality, Elias Clark Group, coll. « The Elias Clark Law Series », 2010, 419 p. (ISBN 9780980731842, présentation en ligne)

Articles connexes

Positivisme juridique
Droits de l'homme
Droit inaliénable
Loi naturelle
Justice naturelle
État de droit
Philosophie du droit

Liens externes

Denis Diderot, Article « Droit naturel » de l'Encyclopédie
Jean-Pierre Marcos, La société générale du genre humain - Reprise et critique rousseauiste de la réponse de Diderot au « raisonneur violent » dans l'article Droit naturel de L'Encyclopédie, Les Papiers du Collège international de philosophie, Papiers no 28, février 1996

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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyMer 14 Sep à 10:38

Les Siths de la république, Les jedis de la Raison et Y'becca, devant l'ampleur du phénoméne de Discorde, nous nous rendîmes compte que nous ne pouvions ne plus concentrer sur un objectif et transmettre nos convergences sur le savoir du Secourisme. Qui sommes nous ? Nous répondrons Personne ! Inclus dans les écrits d'une traversée du désert, nous sommes devenus des scorpions enclin à survivre dans une gigantesque toile d'araignée dite Les lois naturelles sont les « lois de la nature », soient telles que des démarches scientifiques (en particulier inspirées par le principe de causalité) s'efforcent de les révéler et décrire, notamment dans leur régularité et universalité, soient telles qu'elles s'imposent à tout homme qui ne pourrait s'y soustraire dans aucune de ses actions ou décisions, particulièrement dans l'ordre du politique. Il s'agit ainsi d'un concept de la philosophie politique bien que la notion de « loi de la nature » soit utilisé dans l'épistémologie des sciences classiques, remise en cause au XXe siècle. Certains se sont réfugié dans l'état, l'imaginaire, la médecine et autres ! L’orgueil n'est pas une valeur, l'opinion est un murmure sombre ou clair... Et nos diversités se sont fracturés et pourtant, il demeure ce chant auquel nous ne parvenons à mettre une origine, un lieu ou un sens ! Celle de notre histoire, il en demeura que l'esprit de philosophie laïque et d'une harmonie spirituelle commune se révélera au sens des mots, du vent et du temps: Le principe d’isonomie au delà de la mesure visible et invisible... Le Sacrifice, la volonté, l'éducation, le partage, la dignité et l'honneur sont les valeurs même de ceux qui se laisse envahir par l'empreinte du savoir, de la parole et du silence...

Ecrit de
TAY
La chouette effraie

Processus de Paix des secouristes de la république de l'Olivier.

Je crois qu'à l'avenir, plus personne ne pourra recréer des bulles d'exclusions...
Pour cela, je ne peux me permettre de mettre à l'écart tout individu(e) et "État".

Je ne suis qu'une femme ou un homme humble qui en vous adressant ces ces vers,
espère qu'il puisse vous conduire vers l'expérience, le travail et la communauté...
La solitude augmente ou diminue le nervosité... Cela s'appelle le malheur...

Alors par décision, on recherche à se tranquilliser et remettre la balance sur le zéro;
alors par construction, on décèle la notion d'une fragile tolérance:
Celle d'insulter !

Par Yahvé, cela est une horreur et une erreur...

La République de l'Olivier dit :
"Oui à la gréve, Non à l'Esclavage..."
la constitution rajoute :
"Oui à la Bibliothèque et Non à la Faim."
et le peuple doit rajouter :
"Oui à l'écoute et Non aux viols physiques et moraux."

Alors le Novice du Secourisme prends en charge sa nouvelle fonction autre qu'un service
militaire mais basé aussi sur la protection du Bien et du Corps.

"Je suis Y'becca"

Ecrit de
TAY
La chouette effraie.
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyVen 23 Sep à 9:41

23 Σεπτεμβρίου 2016

Όπως κάθε χρόνο έτσι και φέτος σας περιμένουμε όλους στη Βραδιά του Ερευνητή, στις 30 Σεπτεμβρίου, για να ανακαλύψετε τι μπορεί να κάνει η επιστήμη και η έρευνα για ένα καλύτερο μέλλον.

H Βραδιά του Ερευνητή, η μεγαλύτερη γιορτή για την επιστήμη και την έρευνα που διοργανώνεται κάθε χρόνο σε περισσότερες από 300 πόλεις σε όλη την Ευρώπη, κλείνει φέτος τα 11 της χρόνια. Στην Ελλάδα διοργανώνονται εκδηλώσεις σε δέκα πόλεις από δύο επιστημονικές κοινοπραξίες:

Η κοινοπραξία RENA οργανώνει βραδιές στις πόλεις: Αθήνα (ΕΚΕΦΕ Δημόκριτος) – Κόρινθος – Πύλος – Ξάνθη – Ηράκλειο (Θαλασσόκοσμος)
Η κοινοπραξία IRENE οργανώνει βραδιές στις πόλεις: Αθήνα (ΕΜΠ) – Θεσσαλονίκη – Λάρισα – Πάτρα – Ηράκλειο (ΙΤΕ) – Ρέθυμνο (ΙΤΕ)

Μέσα από παρουσιάσεις, πειράματα, δρώμενα ειδικά σχεδιασμένα για μαθητές, εργαστήρια για εκπαιδευτικούς, διαγωνισμούς και ποικίλες πρωτότυπες εκδηλώσεις, η έρευνα ανοίγει τις πόρτες της στον χώρο της εκπαίδευσης αλλά και στο ευρύτερο κοινό, δίνοντας του την ευκαιρία μιας άμεσης προσέγγισης με τους ανθρώπους της επιστήμης.

Πριν την κεντρική εκδήλωση, έξι μικρότερες εκδηλώσεις θα προηγηθούν για την καλύτερη γνωριμία του κοινού με τους στόχους και τους επιστημονικούς φορείς της διοργάνωσης: το ΕΚΕΦΕ «Δημόκριτος», το Εθνικό Αστεροσκοπείο Αθηνών, το Ερευνητικό Κέντρο «Αθηνά», το Εθνικό Ίδρυμα Ερευνών, το Ινστιτούτο Παστέρ και το ΕΛΚΕΘΕ στην Ανάβυσσο!

Συγκεκριμένα στην Αθήνα στο ΕΚΕΦΕ Δημόκριτος (Αγία Παρασκευή), στην Αίθουσα Θέμις Παραδέλλης (Κτήριο 6) 1ος όροφος, από τις έξι το απόγευμα μέχρι τα μεσάνυχτα, το κοινό θα έχει την ευκαιρία να γνωρίσει από κοντά τους ερευνητές, να ενημερωθεί για το ερευνητικό έργο τους, να πάρει μία γεύση από την καθημερινότητά τους και να χαρεί τη μαγεία των επιστημών. Το παρών θα δώσει και φέτος ο Ευρωπαϊκός Οργανισμός Διαστήματος, ESA, με μια ποικιλία δράσεων και παρουσιάσεων. Πληροφορίες ΕΔΩ.

Στον καταπράσινο εξωτερικό χώρο του Δημόκριτου, ανάμεσα στα δέντρα, αλλά και σε κατάλληλα διαμορφωμένες αίθουσες, θα έχουν στηθεί πειραματικές επιδείξεις και διαδραστικά παιχνίδια από τα μεγαλύτερα ερευνητικά κέντρα και φορείς της χώρας για μικρούς και μεγάλους

Μέσα από παρουσιάσεις, πειράματα, συζητήσεις, προβολές, παιχνίδια, ειδικά σχεδιασμένα για το ευρύ κοινό, παιδιά και γονείς έρχονται σε επαφή με τον άγνωστο κόσμο του ερευνητή, τον τρόπο δουλειάς του και τους χώρους που κινείται.

Ποιος είναι ο Ευρωπαϊκός Οργανισμός Διαστήματος;

Η Δρ. Γεωργία Δοξάνη, ειδική σε θέματα τηλεπισκόπησης και ερευνήτρια στο Επίγειο Τμήμα Λειτουργίας των Αποστολών στον τομέα προγραμμάτων Παρατήρησης της Γης στο ESRIN, ESA, θα παρουσιάσει στο κοινό τον Οργανισμό και τις δραστηριότητες του.

Η ομιλία θα πραγματοποιηθεί στο κεντρικό αμφιθέατρο με τίτλο: «Ο Ευρωπαϊκός Οργανισμός Διαστήματος: Επιτεύγματα και Προοπτικές».
Μαθαίνοντας για την παρατήρηση της Γης

Ο δικός μας πλανήτης

Ο πλανήτης μας, η Γη, είναι μοναδικός στο ηλιακό μας σύστημα, καθώς σφύζει από ζωή και είναι γεμάτος θαυμάσια τοπία. Είναι άλλωστε και το δικό μας σπίτι. Παρατηρώντας τον με μια διαφορετική ματιά, μέσα από μια πληθώρα δορυφόρων μπορούμε να τον προστατεύσουμε, να βοηθήσουμε στη τη διατήρηση της μοναδικότητας του αλλά και να διευκολύνουμε πολλές καθημερινές μας δραστηριότητες. Μέσα από το παιχνίδι με τις εικόνες της Γης από το διάστημα, θα ανακαλύψετε παρέα με τους ερευνητές μας, τη σημασία παρατήρησης της Γης από τους διάφορους δορυφόρους.

Ταξίδι στον Κόκκινο Πλανήτη

Επίσης,στο φετινό μας ταξίδι θα πατήσουμε στον Άρη, ακολουθώντας την φιλόδοξη αποστολή ExoMars, η οποία θα εξερευνήσει την ύπαρξη ζωής στον κόκκινο πλανήτη.

Το κοινό μέσα στην Αίθουσα παρακολουθεί τις παρουσιάσεις της ESA

Μαγειρεύοντας έναν ... κομήτη

Έπειτα οι μικροί μας φίλοι θα γίνουν για λίγο διαστημικοί μάγειρες, μαγειρεύοντας με απλά υλικά έναν κομήτη, ενώ παράλληλα θα ακούσουν την συναρπαστική ιστορία της Rosetta και των κατορθωμάτων αυτής και του μικρού ρομπότ που προσεδαφίστηκε στον κομήτη 67P, Philae.

Μία βόλτα στον Διαστημικό Σταθμό

Θα πάμε, επίσης, μια βόλτα από το διαστημικό σταθμό, για να παρατηρήσουμε την έρευνα και την ζωή των αστροναυτών εκεί και θα γνωρίσουμε πώς δουλεύουν οι αστροναύτες σε συνθήκες έλλειψης βαρύτητας τόσο μακριά από το σπίτι μας, τη Γη.

Το πρόγραμμα της εκδήλωσης έχει ως ακολούθως:

17:30-18:00 "Ο Διεθνής Διαστημικός Σταθμός και η ζωή των αστροναυτών στο διάστημα" βίντεο (διάρκεια 30min)
(ΑΠΑΙΤΕΙΤΑΙ ΠΡΟΚΡΑΤΗΣΗ)

18:15-18:45 "Η Γη από το διάστημα" Διαδραστικό παιχνίδι (διάρκεια 30min)
(ΑΠΑΙΤΕΙΤΑΙ ΠΡΟΚΡΑΤΗΣΗ)

19:00-19:20 "ExoMars - Προς Αναζήτηση Ζωής στον Κόκκινο Πλανήτη" παρουσίαση (διάρκεια 20min)

19:30-19:50 "Μαγειρεύοντας έναν κομήτη" παρουσίαση/εργαστήριο (διάρκεια 20min)
(ΑΠΑΙΤΕΙΤΑΙ ΠΡΟΚΡΑΤΗΣΗ)

20:00-20:20 "Μαγειρεύοντας έναν κομήτη" παρουσίαση/εργαστήριο (διάρκεια 20min)
(ΑΠΑΙΤΕΙΤΑΙ ΠΡΟΚΡΑΤΗΣΗ)

20:30-20:50 "ExoMars - Προς Αναζήτηση Ζωής στον Κόκκινο Πλανήτη" παρουσίαση (διάρκεια 20min)

21:00-21:30 "Η Γη από το διάστημα" Διαδραστικό παιχνίδι (διάρκεια 30min)
(ΑΠΑΙΤΕΙΤΑΙ ΠΡΟΚΡΑΤΗΣΗ)

21:45-22:15 "Ο Διεθνής Διαστημικός Σταθμός και η ζωή των αστροναυτών στο διάστημα" βίντεο (διάρκεια 30min)
(ΑΠΑΙΤΕΙΤΑΙ ΠΡΟΚΡΑΤΗΣΗ)

22:30-23:00 "Ο Διεθνής Διαστημικός Σταθμός και η ζωή των αστροναυτών στο διάστημα" βίντεο (διάρκεια 30min)
(ΑΠΑΙΤΕΙΤΑΙ ΠΡΟΚΡΑΤΗΣΗ)

*μπορεί να γίνουν μικρές αλλαγές στο πρόγραμμα. Μπορείτε να ενημερώνεστε απευθείας από την ιστοσελίδα των διοργανωτών.

** Για τις προκρατήσεις και οποιαδήποτε άλλες πληροφορίες, μπορείτε να απευθυνθείτε στο τμήμα Οργάνωσης και Παραγωγικότητας του ΕΚΕΦΕ «ΔΗΜΟΚΡΙΤΟΣ» , e-mail : communications@central.demokritos.gr, τηλ. 210-650 3079, 210-650 3015, 210-650 3002.

Σας περιμένουμε όλους για μια υπέροχη Βραδιά του Ερευνητή, γεμάτη εκπληκτικές εικόνες, συναρπαστικές περιγραφές και πολλή διαστημική επιστήμη!

Ακολουθήστε μας στο Twitter @ESA_Hellas για όλες τις τελευταίες ενημερώσεις στο πρόγραμμα αλλά και εξελίξεις ζωντανά κατά τη διάρκεια της Βραδιάς. Μπορείτε κι εσείς να συμμετέχετε κάνοντας tweet στο hashtag #rengreece.

Σημείωση: Οι πολίτες με τις οικογένειες και τα παιδιά τους θα μπορούν να επισκέπονται μεμονωμένα το ΕΚΕΦΕ «ΔΗΜΟΚΡΙΤΟΣ» στις 30 Σεπτεμβρίου από τις 18.00 έως τα μεσάνυχτα. Απαραίτητη προϋπόθεση είναι να κάνουν εγγραφή μέσω της φόρμας ΕΔΩ, αν επιθυμούν ξενάγηση στα εργαστήρια.
Για τις υπόλοιπες δραστηριότητες που θα λάβουν χώρα, δεν χρειάζεται εγγραφή.

Σημαντικές πληροφορίες

Χώρος Διεξαγωγής: ΕΚΕΦΕ Δημόκριτος (Αγία Παρασκευή), Αίθουσα Θέμις Παραδέλλης (Κτήριο 6) 1ος όροφος

Ώρα: 18:00 - 00:00

Είσοδος: Ελεύθερη για όλους

Ενημέρωση μέσω της ιστοσελίδας Βραδιά του Ερευνητή και στο www.facebook.com/rengreece
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MessageSujet: Re: Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe.   Loovecraft, Haganah, Y'becca et Les larmes de Poe. EmptyJeu 12 Jan à 8:19

Le référendum est une institution et en cela, il n'est jamais dit que le principe du Referendum est une forme d'émancipation envers les autorités publiques... Le Referendum est la manière la plus noble auquel une loi peut être établi: Pourtant, un jour, Louis Napoléon utilisa cette manière du suffrage universel direct qui marqua les esprits... Le Peuple ne peut pourtant nier le rôle évident que représente le referendum dans le principe civique et morale de "l'individue et de l'individu" dans le terme de Démocratie... Ce principe pourtant, peut être juste consultatif mais il permet ainsi à l'individu de se mettre en situation auquel se retrouve exposer les élu"e"s... Certains voient dans le referendum une forme de combat de coq ou de boxe, en tout cas, à l'image d'un vote électif, il est un aspect fondamentale d'une cohésion morale auquel la démocratie doit faire face: Il surpasse l'aspect de l'état et sans le remettre en cause, il est capable de pointer certaines choses de la vie quotidienne. Dans certains pays, il y a l'aspect de pétition qui peuvent être soumise au suffrage universel indirect... Le suffrage universel direct auquel appartient le Référendum est un aspect essentiel du caractère humain auquel un peuple veut s'adresse envers ses nouvelles générations... Le fait de débattre est un outil essentiel en terme de communication et pourtant dans certains cas, la question du Référendum relève de l'intérêt de l'état régalien, c'est en cela que certains hésitent sur son aspect même mais il montre l'aspect même de l'interlocuteur qui propose le sujet de la question. Le référendum est une loi d'utopie qui pourtant montre l'aspect réel de l'individu dans la société: En cela, j'accorde une importance réelle dans la constitution de Y'becca et des Républiques d'Israël et de la Palestine ainsi que dans toutes les Nations Morales et Physiques pour une reconnaissance morale et intellectuel dans le référendum: Son vote est lié malheureusement à des disputes entre des élu"e"s du Suffrage universel indirect... Toutefois, tout comme le vote direct du parlement et tout vote indirect du parlement, le référendum ne peut être organiser pour un Conflits d’intérêts et en cela, c'est au pouvoir judiciaire et à ses membres qu'il soit public et privé tout en maintenant et mettant l'aspect du service public militaire et civil dans la lutte contre les Conflits d’intérêts qui pourrait s'ingérer dans la teneur du débat et du vote: L'aspect du Général, de la société et l'individu doit être soulever en soulevant toutes les égalités et inégalités que peuvent engendrer le référendum... Certains peuvent s'amuser à créer de lois et des référendum pour des Conflits d’intérêts, pour créer des désordres et par gloire personnel... Cela n'est pas dans l'intérêt de l'harmonie sereine auquel nous devons être en ces situations profondes de changement de climat: "De jour en jour; le petit Nuage de Magellan et La Galaxie d'Andromède évolue depuis µ Êta Careme" s'écrie Nagaliew la mouette aux yeux verts..."
L'aspect du référendum est un droit de cité et de navire dans les prochains siècles à venir; et le juge suprême de la république de l'olivier s'y engage et dans des situations d'urgence, notre professionnalisme institué par la philosophie et la prudence du référendum nous permettra d'avoir l'anticipation sur le danger qu'il soit matérielle, morale et naturelle, ils peuvent être distinct ou englobé, Le référendum et ses principes il est un aspect fondamentale d'une cohésion morale auquel la démocratie, une armée ou un navire doit faire face... Le Laïc et l'Eternel devant la démocratie et la Nature. Conflits d’intérêts... Le clans des mouettes et la cinquième république devant l'adversité des peurs et des intérêts... Nous sommes prêt à faire face à l'avenir... La République de l'Olivier...

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